LES MÈRES DU DÉSERT

TABLE DE MATIÈRES

1- Premières Ammes chrétiennes
Non mentionnées dans le Nouveau Testament (traditions diverses)

Ste. Pétronille, disciple de St. Pierre
Stes. Filicule et Prisca, disciples de Pétronille
Ste. Irène disciple de St. Timothée
Stes. Céneide et Philonie, cousines de St. Paul
Ste. Marcelle, servante de Marthe et Marie
Ste. Iphigénie, reine d'Ethiopie, disciple de St. Matthieu
Vierges documentées

Ste. Thècle, disciple de St. Paul
Ste. Macrine l’Ancienne, disciple de St. Grégoire Thaumaturge
Ste. Macrine la Jeune, petite fille de la précédente, et sœur des Sts. Basile et Grégoire de Nice

2- Ammes fameuses du Désert d'Egypte
Amma Synclétique, la plus célèbre de toutes (elle a 27 apophtegmes: "paroles mémorables")
Ammes Mara, Cirinne i Domnine (dont Théodoret de Cyr parle)
Amma Sarah (10 apophtegmes)
Amma Théodora (10 apophtegmes)
Amma Marie, sœur de St. Pacôme (3 apophtegmes)
Amma Isidora (année 365)
Amma Talida abbesse

3- Ammes mineures
Amma Tallis (4 apophtegmes)
Amma Alexandra (4 apophtegmes)
Amma Bassa (en Palestine)

4- Ammes anachorètes
Amma Domnine (4 apophtegmes)
Ammes Mapane et Cyre (5 Apophtegmes) dont Théodoret de Cyr parle
Amma Euphraise (fille de Constantinople)

5- Amma diaconesse
Amma Olympie, diaconesse byzantine (année 408)

6- Ammes qui ont été des pécheresses converties
Amma Thaïs (année 290) dont Panoufle parle
Amma Marie égyptiaque (en Palestine) dont St. Sophrone, évêque de Jérusalem parle
Amma Maria syriaque, dont St. Ephrem parle
Amma Païsa
Amma Pélagie syriaque
Amma Eudoxie (II s.) samaritaine

7- Ammes qui se sont déguisées en moines
Amma Euphrosyne (Égypte)
Amma Théodora
Amma Anastasia (née à Rome, elle est allée en Égypte)
Amma Marina
Amma Apollinaire (née à Rome elle est allée au désert de Juda)
Amma Matrone (Constantinople)

8- Amma prophétesse et thaumaturge
Amma Piamon

9- Matrones romaines
Ste. Hélène (272) mère de Constantin
Amma Mélanie l’Ancienne (Jérusalem)
Marcella et Fabiola (Roma)
Amma Paula (Bethléem)
Amma Eustochium, sa fille  (Bethléem)
Amma Paula la jeune, petite-fille de Paula (Bethléem)
Amma Mélanie la jeune, petite-fille de l'autre Mélanie (Jérusalem)

Conclusion

1- LES PRIMÈRES AMMES CHRÉTIENNES

Premières chrétiennes non citées dans le Nouveau Testament

(traditions diverses)
On pense que la première "vierge consacrée" a été Ste. Pétronille, disciple de St. Pierre, laquelle est vénérée depuis le IV s. à Rome.
D’après les actes des Sts. Nérée et Achillée, Stes. Filicule et Prisca l’ont suivie.
À Constantinople a été très tôt vénérée Ste. Irène, disciple de l’évêque             St. Timothée, disciple de St. Paul.
En Cilicie (Turquie), Stes. Céneide et Philonie, sont vénérée en tant que cousines de St. Paul.
St. Méthode d'Olim (311 aC) considère Ste. Marcelle comme la première vierge chrétienne. La légende raconte qu’elle fut servante de Marthe et Marie.
On parle aussi d’Iphigénie, fille du roi d'Ethiopie, convertie par l'apôtre Matthieu.

Celles-ci sont les premières racines de ce qu’après sera dit la "Matrologie".

Vierges documentées
Ste. Thècle d'Iconium (Turquie) est disciple de St. Paul, considérée "mère" des vierges qui, après, sont allées au Désert. D’après la tradition elle est  la première femme martyre en raison de sa fidélité à l'évangile. Elle este nommée par St. Augustin, St. Ambroise, et beaucoup d'autres.
En Catalogne, l'Association biblique de Tarragona organise des voyages en Turquie, "en suivant les traces de Ste. Thècle". El dans la revue de l'Association on peut regarder la documentation archéologique des lieus de la Sainte.

Ste. Macrine la Jeune est considérée la première Amme (Mère) du Désert de Turquie (380). Elle est sœur de St. Grégoire de Nisse et de St. Basile. (St. Benoît considère St. Basile son Père, c’est pourquoi il le cite à la fin de la Règle bénédictine). Ste. Macrine, disciple des traces de Ste. Thècle, est petite-fille de Ste. Macrine l’Ancienne (martyre de l'époque de Dioclétien, III s.), et disciple de St. Grégoire Thaumaturge. Macrine l’Ancienne fut obligée de fuir au désert avec son époux, durant la persécution. Elle est décédée en 350.
Cette famille de "saints" habitait le Pont, près de la Mer Noire, en menant une vie ascétique et pauvre, malgré appartenir à une classe aisée. La belle-fille de Ste. Macrine l’Ancienne fut aussi sainte, elle est vénérée avec le nom de Ste. Emmélie. Elle eu dix enfants. L’aînée c’était Ste. Macrine la Jeune.
Ste. Macrine la Jeune reçu de Dieu la grâce d'harmoniser l'activité et la contemplation. Elle aida sa mère, Sainte Emmélie, dans l'éducation de ses frères. Trois des frères ont été aussi des saints: Basile, Grégoire de Nisse et Pierre de Sébaste. Pierre, le cadet, fut éduquée exclusivement par Macrine. C’est grâce à la plombe de son frère, Saint Grégoire de Nisse, que nous possédons la « Vie de Sainte Macrine », en reconnaissance de tout ce qu’elle fit pour lui, à laquelle el nomme "deuxième maman, forte et bienveillante, i éducatrice de sa vie".
La jeune Macrine était très identifiée avec sa mère, Emmélie, et lorsqu’elle est restée veuve, la convainquit de transformer la maison familiale en monastère, en menant une vie monastique avec ses servantes, et sans qu’il y eut aucune différence entre elles.
Contrairement aux moines d’Égypte (et des cénobites de Pacôme), le monachisme cappadocien était davantage culte, et les austérités étaient moins spectaculaires que celle des moines syriens et coptes. Le paysage pourrait y être pour quelque chose. Da dureté du désert de l’Égypte n’avait rien a voire avec la beauté des rivages du fleuve Iris, où il y avait les monastères turques.
Lorsque Basile le Grand entreprit la vie monastique (356), le monastère de la sœur Macrine était déjà florissant.
La dernière prière de Macrine, avant sa mort fut : « Toi, Seigneur to m’as enlevé la peur à mort. Je sais que nous sommes poussière, et que tu maintenant la rends à la terre. Mais, après tu va revêtir cette poussière d’immortalité. »
Lors de son décès toutes les moniales pleuraient en disant : « S’est éteinte la lampe de nos yeux… »
Parmi les moniales nous connaissons les noms de la diaconesse Lampadion, qui était la maîtresse de chœur. Et celui de Veziane, une veuve noble qui l’a habille lors de son décès.
L’évêque Araxios, avec tout son presbytère, est allé aux obsèques de Macrine (380). L’église orientale célèbre sa fête le 19 juillet.
 

    2- AMMES FAMOSES DU DESERT D’EGIPTE


AMMA SYNCLÉTIQUE

Amma Synclétique est la plus célèbre des Mères du Désert. Se vie fut composée très peu de temps après sa mort. Avant ce texte il n’y a que la vie de Sainte Macrine (380) et les actes des Martyrs.

Synclétique embrassa la vie solitaire, à l’époque de St. Antoine.
Son nom signifie « assemblée céleste ».
Née en Macédoine, elle est allée avec sa famille (une sœur et deux frères) à Alexandrie, à l’époque une grande ville cosmopolite. Après Rome, la plus grande ville de l’Empire.
En dépit d’appartenir à une famille aisée, elle désirait vivre d’après les enseignements de sainte Thècle. C’est pourquoi elle esquivait les conversations, pour demeurer dans la profondeur intérieure.
Malgré son estime pour les pénitences comme moyen de fortifier sa vie en Dieu, elle agissait si discrètement que personne ne se rendait compte de ses renonciations.
Lors de la mort de ses parents, elle quitta la maison familiale, donna ses possessions aux pauvres et, avec sa sœur aveugle, s’en est allée au Désert, près d’un tombeau. Puisqu’elle agissait avec grande humilité, très tôt fut entourée de beaucoup de jeunes disciples. Quelques unes vivaient en communauté avec elle, d’autres en solitude.
Lorsque les disciples l’interrogeaient sur le chemin du salut, elle avait l’habitude de répondre : « Si sou voulez vous instruire, allez à la source, le Christ. »
Sa doctrine était très centrée sur l’amour, d’où tout provient, et vers où tout va, disait-elle. D'après elle, l’amour est double : il faut le donner ce que nous recevons. Elle apprenait à avoir l’âme LIBRE, au milieu des richesses spirituelles. Elle est décédée à l’âge de 84 ans, ravagée par la maladie, qu’elle supporta avec consolation.

Nous avons 27 apophtegmes (maximes célèbres) d'Amma Synclétique. J’en copie quelques-unes que je pense qu’elles sont très sages :
1- On peut vivre seul au milieu de la multitude, et vivre avec la multitude tout en étant seul.
2- Au début de la marche vers Dieu il y a des difficultés, mais par la suite on parvient à la consolation ineffable (St. Benoît dit a la fin du Prologue: « Au début il est toujours étroit [Mt 7, 14]. Mais, à mesure qu'on avance dans la vie religieuse et dans la foi, le cœur devient large. Et l'on se met à courir sur le chemin des commandements de Dieu [Ps 118, 32], le cœur rempli d'un amour si doux qu'il n'y a pas de mots pour le dire. » ; nn. 8-9)

3- Quand tu sois dans des difficultés réjouis-toi que Dieu te rende visite, et n’arrête pas de chanter. L'ascèse consiste à se maîtriser dans la souffrance et à continuer à adresser à Dieu des actions de grâce.
4- Si les fenêtres de chez toi restent ouvertes, des voleurs vont rentrer et ils vont tout prendre (ce qui veut dire, que l’on ne peut pas vivier en « se faisant voir », en exposant sa vertu).
5- Ton attitude devant les ennemis dépend de tes progrès dans la vertu.
6- Grâce la mesure i la discrétion, tu sauras si ton ascèse vient de Dieu ou de ton orgueil.

 AMMES MARA, CIRINE ET DOMNINE
Les Ammes commencent à remplir le désert en 250, mais sans faire du bruit. De même que les grands événements changent l’histoire, malgré que souvent passent inaperçus. Aimer la tradition signifie que nous sommes conscients de ce nous avons vient de plein d’hommes et de femmes que nous ne connaissons pas, mais qu’est le légué que nous avons reçu de leur vies saintes.
St. Jean Chrysostome dit : « Si tu visites le désert d’Égypte toi, tu vas y rencontrer une multitude de martyrs et de vierges qui y ont leurs tentes. »
Théodoret de Cyr, dans son “Histoire des moines” (444), conjointement avec la vie de 23 moines, nous explique la vie de 3 moniales : Mara, Cirine et Domnine.
Parmi les Pères, dit Théodoret, ces trois Ammes on peut leur applique le qualificatif de « renonçant », puisque pour suivre le Christ il faut « renoncer » à d’autres intérêts :
1-
Elles ont renoncé au matérialisme, par la virginité
2- Elles ont renoncé aux vices qui mènent au désordre
3- Ont renoncé aux choses sensibles, pour parvenir à la pureté du cœur
Cette renonciation, dit Théodoret, est nécessaire pour acquérir la prière continuelle, fondée sur l’amour. Et les Ammes pratiquent, surtout, cette prière de l’amour. Elles disent : « celui qui aime en se souvenant toujours du Bien-aimé, devient un ruminant de sa Parole dans la solitude et le silence. »
D’après elles: « Il vaut mieux vivre avec les gens et désirer la solitude, que mener une vie de solitude en désirant toujours la compagnie. »
 Souvent la spiritualité des Ammes, inversement à la tendance de quelques mauvais moines qui cherchaient la renommée avec appétit, était axée sur la sincérité de la vie.

AMMA SARAH
Elle est contemporaine de Paphnuce (fin du III s). Elle vécu près de Scète (tout près d’Alexandrie). Pendant 60 années elle vécut dans une cellule près du Nil. Elle avait l’habitude de maintenir le regard baissé et pour cette raison le diable la tentait durement, mais en vérifient qu’il ne pouvait pas la vaincre il voulut la faire tomber dans la vanité. Un jour il lui dit Un dia li digué flatteusement: “Sarah, tu m’as vaincu”. Lais elle lui répondit: « C’est le Christ qui habite en moi qui t’a vaincu. » C’est comme cela que Sarah demeura toujours humble.
On raconte qu’un jour où deux fameux anachorètes sont allés la rencontrer pour qu’elle leur donne un conseil, elle leur répondit : « Je ne suis qu’une femme efforcée et tenace, bâtie sur le Christ qui est mon Rocher. » Si bien qu’eux restèrent profondément admirés de sa vertu. L’humilité est un des dons les plus appréciés par la tradition monastique. Le désir d’Amma Sarah était d’être oubliée de tout le monde, afin que son centre ne soit que le Christ.
Elle est arrivée à devenir une des Ammes les plus austères.

De même que des Pères, aussi bien d’elle on se rappelle de quelques sentences.
Elle disait : « Ma nature est celle d’une femme, mais l’esprit n’a pas de sexe ; » en répondant à ceux qui étaient admirés de sa fermeté.
En témoignant de sa grande liberté intérieure, elle disait : « si j’avais voulu que tous louent ma conduite, je devrais m’agenouiller à la porte de toutes les cellules, mais ce que je veux c’est de maintenir le cœur LIBRE pour Dieu. Nous devons bien agir, mais non pour être loués des autres, mais faire plaisir à Dieu.

AMMA THÉODORA
C’était une femme cultivée et avec des connaissances théologiques, de la fin du IV s. De même que Sarah Théodora vécut près d’Alexandrie. Elle avec une grande pénétration psychologique, elle était en plus très douce et prudente.
Tandis que les apophtegmes des Pères sont davantage axés sur l’ascétisme, la renonciation et la pénitence, Amma Théodore, de même que d’autres Ammes, font davantage attention à Dieu et à la vie en Christ, à travers les Écritures.
Amma Théodora avançait sur la voie de la délivrance intérieure afin de découvrir le Dieu-Miséricordieux, qui est Père et Mère.
Les sentences de Théodora sont toutes remplies de sagesse : « De même que les arbres ont besoin de la succession des saisons pour croitre, nous aussi nous avons besoin de passer l’hiver afin de donner de bons fruits. » Elle disait aussi : « Ni la rigidité de discipline monastique, ni les austérités corporelles, ne nous sauvent pas, mais l’humilité sincère. » Elle racontait qu’un anachorète qui expulsait des démons, un jour demanda aux mauvis esprits qu’est-ce que c’était qui leur provoquait la fuite, le jeûne ? les vigiles ? Mais eux, ils lui répondirent que rien ne les écrasait davantage que l’humilité. Alors elle ajoutait : « Seule l’humilité nous donne la victoire. »
Un jour elle raconta à un moine qui désirait quitter le monastère afin de ne pas subir des tentations, qu’un jour un moine prit ses sandales pour s’en aller, et il vit le démon qui, tout en faisant pareillement, lui disait : « Il ne faut pas t’en aller pour moi, car là où tu iras je te précéderai »
Et elle conseillait aux dirigeants des communautés qu’ils doivent renoncer autant à vouloir dominer, que chercher des flatteries, en étant patients, humbles et droits.
Complaisants avec aplomb, en aimant sans faire de distinctions.
Elle était persuadée que les difficultés tous, nous les transportons à l’intérieur, et qu’elles nous accompagnent toujours.

On raconte qu’un jour Abba Théophile lui demanda ce que signifiait « racheter le temps », et elle lui répondit que cela signifiait : « Profiter tout ce qui t’arrive, pour le transformer en vertu. » Et elle ajouta : « Si on t’injurie, profite d’elle pour devenir humble et patient. De cette façon le temps devient un gain. »
D’après elle, ni l’ascèse, ni les vigiles, ni rien ne nous sauve, mais l’humilité sincère.
L’humilité, celle qui provient de la vraie connaissance de soi, est donc le principal héritage d’Amma Théodora.

AMMA MARIE (sœur de Pacôme)
Même si tout le monde parle de Pacôme comme étant le fondateur de la vie communautaire, réellement lorsque Pacôme organisa la vie cénobitique à la Thébaïde, les moniales pacômiennes du monastère de Panopolis étaient plus de quatre cents. Amma Marie fut la fondatrice de ces cénobies féminins.  
Palade fait d’elles de grandes louanges.
De même que les autres Ammes, plus que l’ascèse corporelle, elle regarde la pureté du cœur. Elle disait : « La propre volonté a provoqué la chute de palmiers bien enracinés dans la vertu. Si on nous appelle le sexe faible, nous devons fonder en Christ notre fortitude. Ce ne sont pas jeûnes, mais la charité incarnée dans l’amour fraternel, ce qui éteint la superbe des égoïsmes. »

Amma Marie voulait que toutes les sœurs apprennent à lire et à écrire. La bibliothèque était un élément important dans ses monastères.
Ainsi parmi les religieuses il y avait aussi des copistes de parchemins. Amma Marie, cependant, mettait l’accent sur la charité fraternelle. Aussi bien elle que Pacôme, son frère, imposèrent la propreté du corps, quelque chose d’innovateur, puisque les moines et les moniales allaient sales d’habitude, ce qui était censé être une source d’ascèse.

Amma Marie tentait que les moniales eussent un grande respect pour la prière. La ferveur dans la prière fut la caractéristique de ses religieuses, en plus d’une grande estimation pour la Bible. Chaque jour, vers le soir, elle rassemblait les moniales pour les exhorter à l’accomplissement des Écritures.

Caractéristiques et organisation des monastères pacômiens
Les monastères ressemblaient des villages, puisque les moniales habitaient des cellules indépendantes mais en formant un petit village, tous les 3 ou 4 ensembles de cellules. 
Ainsi l’église avait différents bâtiments tout au tour, qui ressemblaient 30 ou 40 moniales. Elles avaient l’habitude de dormir sur de chaises basses (non sur des lits), avec dossiers très inclinés. Par contre, le travail, les repas et la prière elles la faisaient en commun.  Le silence était rigoureux, afin de maintenir la prière du cœur en répétant des phrases de l’Écriture.
Elles se levaient à 2 heures de la matinée, pour commencer la prière.
Les repas étaient formés par du pain, fromage, légumes, fruits et lait. Elles faisaient deux repas par jour.
Chaque moniale avait une lettre de l’alphabet pour s’identifier. La lettre « iot » (le « i ») était réservée pour les plus humbles.
D’après leurs capacités, elles étaient destinées à filer, coudre, tisser des paniers, des sandales… Le travail se faisait dans l’enceinte du monastère. Les remparts non seulement protégeaient la solitude, mais aussi  des bandes armées, habituelles des V-IX siècles.
La clôture est propre des monastères pacômiens, mais quelque fois elles en sortaient pour passer des jours de prière dans la solitude du désert.

Il n’y avait de célébration de l’Eucharistie que les dimanches, tandis qu’elles faisaient la Prière des Heures le matin, à midi, et soir ; à minuit elles faisaient la grande « synaxe » des veillés. La prière des 150 Psaumes se faisait tout entière chaque jour.

Celui-ci est l’idéal monastique dont Saint Benoît parle au 18ème chapitre de sa Règle, en exhortant à ce que les 150 psaumes soient récités, au moins, en une semaine. Autrement cela décèlerait une grande négligence, puisque « nous lisons que nos pères (nos mères) les priaient courageusement en une seule journée. »

Aux monastères pacômiens nous leurs devons non seulement la vie cénobitique (en commun) mais aussi le rituel de “la prise d’habit”. Les ascètes des II-III siècles, hommes et femmes,
Les ascètes des siècles II-III, hommes et femmes, no se distinguaient pas par ses habillements.
Le voile que, vers l’année 200, l’évêque imposait aux maniables, c’était le même qui était porté par les femmes. L’unique distinction c’était la pauvreté de la robe. Les Pères disaient que l’habillement d’un moine devait pouvoir raster trois jours devant la porte, sans être emporté par aucun mendiant.
 Dénis l’Aréopagite (vers V s.) parle déjà de trois moments dans la vie monastique féminine : La renonciation au monde. La coupure des cheveux. La prise d’habit, qui consistait en changer l’habillement, par d’autre plus vieux et ordinaires, propres de ceux qui suivent la vie monastique.
Les moniales pacômiennes portaient capuchon (kukol) qui cachait la tête rasée, une tunique (kalovi), et au dessus un manteau (mafori).
Les aspirantes étaient admises dès les 16 ou 18 années. Au début la profession était acceptée par les évêques. À cette époque du monachisme si florissant en Égypte (IV s.), moines et moniales ont les même Règles.

Il ya des auteurs, tel que Rufin d’Aquilée ou Palladium qui disent avoir rencontré à Oxyirhynque quelques 20.000 moniales. Ce qui est certain c’est qu’au V s. le monachisme féminin égyptien se développa beaucoup.
Alexandrie est restée entourée de monastères de moines et moniales, parfois venus de l’étranger, attirés par la renommée de la vie monastique. Nitrie est arrivée à avoir 5.000 anachorètes des deux sexes. Scète, 3.000 moines et moniales, et dans les Cellules vivaient quelques 600 ermites hommes et femmes.
Il y a des historiens qui attestent qu’au V s. les moines et les moniales d’Égypte sont arrivés aux 500.000. C’est que l’âme égyptienne est très penchée à la méditation et à la réflexion sur l’au-delà. Leurs pyramides et réservoirs, en sont la manifestation.

St. Cyril d’Alexandrie fut le dernier écrivain grec de cette époque. Après, la coupure avec la philosophie grecque appauvrit beaucoup le monachisme copte, même si, de nos jours, apparait un certain surgissement promu par l’Abba Matta el Miskin.

Shenute et les moniales pacômiennes
Il faut faire état de l’œuvre de l’abbé copte Shenute auprès de moniales  (vers 334-434).
Shenute prit le gouvernement du monastère d’Atripe, de quelles mille moniales, en suivant l’inspiration pacômienne, et le fit indépendant. Il fut un moine énergique, mais avec peu savoir-faire.
Il introduisit une promesse d’obéissance, mais à lui, pour contraindre les sœurs à lui rester sous sa direction. Celui-ci fut le premier pas vers la Profession Monastique dans l’histoire du monachisme. Il fit très rigoureuses les normes de la clôture et du silence, de même qu’avec le restes d’observances mastiques. Tout cela conduit à ce que les monastères de Shenute ne progressèrent pas au long des siècles, même s’il avait donné un fort élan au monachisme féminin.

Shenute et la bibliothèque Nag Hammadi

Dans l’œuvre de R. Kuntzmann et J.D. Dubois (éd. Verbo Divino 1998), on y voit l’importance historique pour les premiers siècles du christianisme, la découverte de la bibliothèque de Nag Hammadi, qui serait celle du moine Shenute.

Avec plus de 1.100 papyrus, rédigés en copte la langue de l’Égypte chrétien, nous y rencontrons la théologie chrétienne des II au IV siècles.
Les premiers codex furent découverts en 1946 dans la ville de Nag Hammadi, au Djebel el Tarif, à quelques 100 kms de Luxor. Les traductions en langues occidentales sont des années 1958-1980.
La bibliothèque rassemble papyrus jusqu’aux années 340-350. Il s’agit de texte de tendance gnostique, ésotériques, et présentant le salut moyennant la conaissance des mystères divins. On conaît bien l’influence du gnosticisme dans l’Égypte monastique. Cette bibliothèque rassemble une soixantaine de titres. Parmi les évangiles gnostiques, le plus célèbre est celui de Thomas. Il ya aussi 6 Apocalypse, quelques prières et plusieurs traités sur le Baptême et l’Eucharistie. Il y a même des œuvres païennes, tel que la « République » de Platon.
Quelques-uns de ces textes sont des traductions coptes d’œuvres d’époques antérieures ; plusieurs du II s.
 L’évangile de Thoma était déjà connu en grec, et Nag Hammadi nous le donne en version copte, postérieure.

À cause de l’intérêt de cet ensemble de codex, et pour nous rendre compte de la théologie qu’il présente, je vais dire quelques mots sur le Traité de la Résurrection. Le livre dit « puisque la résurrection appartient à la FOI, il ne faut pas prétendre persuader d’autres à y croire, vu que la FOI n’est pas fruit de la persuasion. En progressant ver l’unité de soi-même, et en écartant les divisions, tu déjà posséderas la résurrection. La résurrection n’est pas une illusion, mais l’illusion est dans le monde que tu vois, tandis que la Résurrection est nouveauté. » C’est la théologie typique du gnosticisme, qui d’ailleurs ne manque pas d’avoir de intéressantes intuitions.
Ce moine intelligent et dominateur, est rappelé pas seulement par ses bonne œuvres, mais aussi par l’héritage de doctrine, à penchant gnostique, de même que plusieurs d’autres moines de l’Égypte, lequel recueillit et garda soigneusement dans sa grande bibliothèque, aujourd’hui si admirée par les historiens chrétiens. Il a été dit que l’importance de Nag Hammadi pour le christianisme primitif, est semblable à celle du Qumram pour le judaïsme.AMMA ISIDORA
Elle vécut parmi les moniales pacômiennes en 365. On la fête le 1r mai. Sa vie est très singulière. Désireuse d’humiliations elle fit semblant d’être folle (le thème des « fous du Christ » est assez commun dans me monachisme ancien), et ses sœurs l’ont cru. E3lle allait toujours nu-pieds, avec la tête couverte et elle se nourrissait des restes qui lui étaient donnés par les autres. Elle n’eut jamais un geste d’impatience, elle ne blessa personne, ni murmura, malgré avoir été très incomprise et maltraitée, jusqu’avec des coups. Les moniales disaient qu’elle « était comme une brebis que l’on mène à l’abattoir. »
On raconte qu’un jour, tandis que le vénérable Pitero (un anachorète qui habitait Porfiles près de la mer Morte) était en prière, un ange lui apparut et lui dit: “Pourquoi es-tu vaniteux de ta vertu ? Va au monastère de Tabennesis et tu verras une femme, avec la tête couverte, qui est plus vertueuse que toi. »
Pitero est allé au monastère, et toutes les moniales sont sorties voire ce moine qui avait une telle renommée de sainteté. En se rendant compte qu’elle
n’était pas là, Pitero la demanda, mais les sœurs lui dirent quelle était folle, malgré tout, à cause de l’insistance de Pitero, sont allées la chercher.
Elles ont été obligés de beaucoup insister, parce qu’elle refusait.
 En la voyant le vieil homme lui demanda la bénédiction. Alors elle se mit à genoux afin que ce soit lui qui la bénisse.  Les moniales l’avertirent qu’elle était folle, mais lu il leur répondit: « Vous et moi, c’est nous les fou, mais elle est une vraie Amma, et je prie Dieu que le jour du jugement je sois trouvé aussi digne qu’elle. »
Alors les yeux du cœur des moniales s’ouvrirent, et li demandèrent pardon pour la façon avec laquelle elles l’avaient traité. Après quoi, Isidora, ne pouvant plus supportes les louanges, s’est échappée au désert, sans que personne ne sache plus rien d’elle.
 

Figure de Shenute

 Restes des monastères de Shenute


AMMA TALIDA
Elle fut abbesse du célèbre monastère d’Antinol, où elle reçut beucaoup de jeunes filles de la noblesse égyptienne. Elle disait : « La prière la meilleure est la communion avec le Christ, et vouloir en tout accomplir sa volonté. »
Pour Pacôme, Basile, Jérôme et beaucoup d’autres ce qui est normal dans la vie du monachisme est la vie cénobitique, et lorsque les moines font preuve d’une vertu éprouvée, ils peuvent se passer à la vie anachorétique, dans laquelle est plus trompeuse. En fait, saint Jean Climaque est allé à la solitude après avoir vécu 19 années dans la vie cénobitique.
Le cénobitisme était nommé « engagement »et la réclusion anachorétique, au-dedans ou au-dehors du monastère, c’était le « mariage ». Les deux états avaient deux professions. La première avec le « petit habit » et la deuxième avec le « grand habit » (XV-XVI s.). L’ancien rituel note : « Que cette journée TRANSFIGURE ta vie afin que tu puisses approcher le Dieu purifié. » 
St. Jean Damascène prépara plusieurs hymnes pour la profession.
Ambiance monastique du Nil.
D’après Postumus, ami de Sulpice Sévère, la ville e Canope sur une île du Nil, était un lieu fameux d’idolâtrie que Théodose détruit en le convertissant en un centre monastique.
En général entre Abbas et Ammas il n’y avait aucune sorte de ségrégation, mais beaucoup de respect. Palade raconte dans l’Histoire Lausique que « le souvenir des Ammes, possédées par l’esprit de Dieu et luttant avec courage, c’était un exemple pour tous. »
De même Dans la Thébaïde, à quelques 700 kms du Caire actuel, était un grand centre monastique qui attirait des pèlerins.
En 320 Pacôme fut le principal promoteur du mouvement monastique. De son vivant ç monastères furent fondés. L’un d’entre eux avait 600 moines. Pour la célébration de la Pâque se rassemblaient 2.000 moines.
Les Pères arméniens disent que les femmes avec leur sens du devoir et leur sagesse, ont été bénéfiques pour les moines. L’intuition et la délicatesse féminine, les aida à progresser sur le chemin de la bonté.

 
 
 

3- AMMES MINEURES


On les appelle “mineures” parce que de beaucoup d’entre elles ne nous est parvenue que peu d’information. Malgré tout, quelques unes sont devenues « didascalos » ou guides spirituelles, et aussi diaconesses. Aux débuts certaines vivaient leur consécration chez elles. Cependant Palade parle de 12 monastères féminins à la Thébaïde.
Au dehors d’Égypte, parmi les femmes qui menaient une vie retraitée chez elles, on rencontre la vénérable et remarquable Hosie, en plus de Basianille, épouse d’un commandant de l’armée syrienne. À Antioche, la diaconesse Sabinienne, tante de Jean Chrysostome.
Palade parle aussi de Julienne de Césarée, qui reçut comme hôte Origène pendant deux années.

AMMA TALIS
On raconte d’Amma Talis qu’elle s'était acquise l’ “apatheia”, autrement dit la paix invariable de l’esprit. Lorsqu’elle avait déjà vécu 80 ans dans l’ascétisme, vivaient avec elle presque une centaine de jeunes. Elle eut un disciple nommée Taor, qui demeura 30 enfermée au monastère.
Amma Talis avait l’habitude de dire ; « Tout ce qui dépasse la juste mesure est mauvais. La perfection s’obtient dans l’humilité et le silence. Ne veuilles pas acquérir la patience en abusant de la vertu d’un autre. La sévérité, l’intransigeance et la dureté ne changent pas le prochain, puisque ce n’est pas avec le démon, que sont chassés les démons. »
 

AMMA ALEXANDRA
Née en 350, elle était ancienne servante d’une riche famille. D’après Didyme l’Aveugle, elle quitta Alexandrie à cause de sa beauté, et s’en est allée vivre près de quelques tombes qu’il y avait au désert.
Mélanie l’Ancienne lui rendu visite en 370. Elle fut une vraie Amma, en donnant des conseils à tous ceux lui rendaient visite. Dix ans passés, Didyme avec quelques disciples, en allant la visiter la trouvèrent décédée.
Amma Alexandra disait: “Seulement Dieu sait ce qui est bon. Pour garder la joie, il faut vivre en attendant la mort, avec confiance. »

AMMA BASSA de Palestine
Cyrille de Scythpololis en parle dans la vie d’Euthyme, le maître le plus vénéré des laures palestiniennes. Bassa fut une abbesse très pieuse d’un monastère fondé par des moniales près de Jérusalem. Elle fonda aussi un monastère pour des moines.
 L’impératrice Pulchérie, sœur de Théodose, s’est occupé de l’instruction dans ces monastères, afin qu’ils ne tombent pas dans l’arianisme, ou le nestorianisme.  L’impératrice agissait conseillée par St. Cyrille de Jérusalem.
La sagesse et la sainteté de l’abbesse Bassa était considéré pareille à celle d’Euthyme.

 

4- AMMES ANACORETES

Alors que les hommes ermites étaient davantage donnés aux pratiques ascétiques extrêmes, les femmes sont restées plus prudentes.
À présent, habitués à des commodités assez sophistiquées, propres de la société de consommation, nous est presqu'incompréhensible la forme de vie de ces hommes et femmes ; mais dans le contexte des habitudes des anachorètes de l’Égypte, elles deviennent plus sages qu’eux.

AMMA DOMNINA de Syrie
Elle était enfant d’une riche famille d’Antioche (Syrie). Elle bâti dans le jardin de chez une petite cabane, où elle vécu vouée à la pénitence et à la contemplation. Théodoret de Cyr allait lui rendre visite. Elle était habillée avec une tunique de peau de chèvre qui la couvrait absolument, si bine que personne pouvait lui voir la face. Elle était sévère à son propre égard, mais très compréhensive à l’égard des autres. Sa fête est célébrée le 5 janvier.

Dans ses exhortations elle disait : « Dana la prière nos devons agir comme Moïse, qui est rentré dans la nuée pour ne parler qu’avec Dieu, et après il en sort et parle au peuple de la part de Dieu. »
 Amma Domnina disait aussi avec une assurance sans limites : « Lorsque nous fermerons les yeux aux choses créées, nous les ouvrirons pour contempler les merveilles de Dieu. »

AMMES MAPANA ET CYRA de Bérée
En parlant de Mapana, Théodoret de Cyr dit qu’il y eut des femmes qui non seulement ont égalé les importants personnages masculins, mais qu’elles les ont dépassé.
 Mapana et Cyra sont nées à Bérée, où il y avait une des communautés chrétiennes fondées par Saint Paul et elles appartenaient à une famille distinguée.
En grandissant, se sont absolument emmurées dans une petite clôture sans toit, en laissant seulement une petite fenêtre pour recevoir la nourriture. Si ben que, dans l’intempérie, laissées aux rigueurs du soleil et de la pluie, elles vécurent comme des plantes sylvestres. Couvraient leurs corps avec une tunique. Thédoret fit leur connaissance lorsqu’il y avait déjà 42 ans qu’elles vivaient de cette façon, et il assurait que leur vertu dépassait celle des hommes.
Elles ne sont sorties qu’une seule fois de leur réclusion, pour s’en aller à pied en pèlerinage à Jérusalem, en passant par Séleucie pour vénérer le tombeau de Sainte Thècle.
Elles moururent vers 440. L’église orientale célèbre la fête des deux le 3 août.
Elles nous ont légué une grande estime de l’austérité, unie à la douceur d’esprit. Elles disaient : « Garde le silence et tu entendras la voix de Dieu. Si tu dis ce qui convient lorsqu’il convient, tu n’auras à entendre ce qui ne convient pas. »
Elles avaient des chaînes de fer qui enroulaient leurs corps, et elles disaient : « Jésus les brisera lors de notre dernier jour. »

AMMA EUPHRASIE de Constantinople
Elle est née à Constantinople, IV s. Elle était enfant du gouverneur de Lycie.
Lorsqu’elle était âgée de è ans, sont père est décédé. Alors elle est allée avec sa mère rendre visite aux monastères, et l’enfant voulut y rester. Cinq ans plus tard, la mère est décédée. Alors, elle donna tout ce qui lui appartenait aux pauvres.
Bientôt les gens se sont approchés d’elle pour lui demander du conseil, malgré sa jeunesse, et Dieu lui accorda le don de faire des miracles. Elle est décédée âgée de 30 ans.
Elle disait : «  Tout est réparable sauf le refus de l’amour. »
 

5- LES AMMES DIACONESSES


Même si le monachisme et le diaconat féminin sont des phénomènes différents, dans l’antiquité, avant que le diaconat féminin soit aboli, la plupart des diaconesses étaient des moniales.
Jusqu’à la fin du XII s. la supérieure d’un monastère, dans la tradition syrienne, était diaconesse et elle avait le droit de présider l’Office liturgique communautaire. Pour accomplir ce service elle recevait la bénédiction de l’évêque, de même qu’aujourd’hui elle est reçue par les abbesses le jour de leur « Bénédiction abbatiale. »
Au  synode du Liban de 1888, les évêques enfin décident de mettre fin à la tradition antiochienne des diaconesses, puisqu’elle était tombée en désuétude depuis un certain temps.
Les arméniens grégoriens ont conservé les diaconesses jusqu’à 1915. Les archives photographiques du Patriarcat Arménien de Jérusalem gardent des photos de diaconesses, de 1898, habillées avec dalmatique, étole et un long voile blanc.
Parmie les byzantins les diaconesses demeurent jusqu’à la fin du XIV s.

LA DIACONESSE OLYMPIE de Constantinople
Peu de temps après la mort de saint Basile le monachisme fleurit à Byzance avec l’abbé Isaac, si bien qu’à la capitale il y eut 80 monastères où étaient éduqués les princes de l’empire. Au côté des monastères des moines, foisonnèrent aussi les monastères de moniales qui se sont unis aux cercles des diaconesses, très florissants dans la capitale.
Après la fondation des premiers monastères par l’abbé Isaac, il y eut dans la capitale un mariage fameux. La fiancée s’appelait Olympie, elle avait 16 ans. Orpheline de père et de mère, et fut éduquée par son oncle Procope, ami intime de Saint Grégoire de Nazianze. Le fiancé était Nébride, prefet de Constantinople, qui est décédé un an après. Alors elle rendu la liberté aux esclaves de la maison partagea ses nombreux biens entre les pauvres, conseillée par St. Jean Chrysostome.
La générosite de Ste. Olympie est considérée une des plus exceptionnelles, parle les communautes de la Syrie, la Tourquie et la Grèce. Elle donna sa maison, une des plus belles de Caonstantinople, pour en faire une basilique, tout près de Sainte Sophie, qu’encore aujourd’hui est appélée « la maison d’Olympie. »
Nectaire, pariarche de Conctatinople (381-397) consacra Olympie diaconesse de cette église, âgée de 25 ans. Nectaire suivait fidèlement les conseils d’Olympie. Cette considération augmentadavantage avec le suivant patriarche : ST. Jean Chrysostome, qui la désigna administratrice de la bienfaisance de l’église. Olympie était pour lui une enfant spirituelle, une sœur confidente, et une mère qui avait soin de lui avec tendresse.
En 404, avec d’autres diaconesses, reçut de lui la dernière bénédiction, avant qu’il ne s’en aille en exil, où il est mort. De l’exil, et pour sa consolation, lui écrivit 14 lettres qui deviennent un vrai traité sur comment il faut accepter la souffrance.
Après, elle aussi, fut diffamée et exilée. Elle est décédée âgée de 40 ans à Nicomédie.
On sait qu’elle fonda un grand monastère dont elle fut abbesse, où ils s’y sont rassemblée 250 moniales, plus 4 diaconesses. Après sa mort, Olympie fit considérée parmi les « confesseurs », puisqu’elle subit beaucoup de persécutions avec une charité sans limites.
En plus de conseillère de St. Jean Chrysostome, elle le fut aussi de plein d’autres évêques, parmi lesquels son cousin St. Grégoire de Nazianze, saint Basile, Macrine et Grégoire de Nysse.
La succéda en tant qu’abbesse la diaconesse Marine.
 

6- LES  PÉCHEREUSES  REPENTANTES


AMMA THAÏS
Elle est née en 290, à Alexandrie, et elle devient prostituée de métier. En ce moment là cette occupation était très rependue, surtout dans les grandes capitales, telles que Rome, Corinthe, Alexandrie, Byzance, Antioche ou Carthage. Thaïs était si belle que beaucoup pour la posséder vendaient leur fortune, et parmi ses amants, souvent du sang était verse.
Lorsque Paphnuphe l’apprit, lui donna une pièce d’or. Elle le fit entrer chez elle. Paphnuphe lui demnada s’il n’y avait pas une chambre plus intérieure, elle lui répondit affirmativement, qu’elle en avait une de plus cachée. Alors il lui dit qu’il n’y en avait aucune qui puisse être soustraite aux yeux de Dieu. Il lui dit aussi de penser à ce qu’elle serait châtiée parce, par sa cause, tant d’autres seraient condamnés.
Alors elle sortit dans la place publique où elle brûla le fruit de tous ses péchés et suivi Paphnuphe qui l’enferma dans une cellule, à l’intérieur d’un monastère de vierges, en lui recommandant que, face à Orient, elle priait Dieu, en disant : « Toi, qui m’as créée prends pitié de moi. »
Au bout de trois ans Paphnuphe est allé rencontrer Antoine pour qu’il lui dise s’il pensait que Thaïs serait déjà pardonnée. SaintAntoine rassemble tous les ermites pour le discerner. Tandis qu’ils priaient, Abba Paul vit une précieuse chambre, gardée par trois vierges, et il crut que c’était la récompense d’Abbà Antoine, mais in entendit une voix qui li disait que cette chambre-là était préparée pour Thaïs, la prostituée. Alors, Paphnuphe sortit Thaïs de sa réclusion, mais elle ne vécut que 15 jours au dehors, et elle est décédée.

AMMA MARIE ÉGYPTIENNE
Souvent on la l’identifie avec Marie Madeleine. Sophrone, évêque de Jérusalem, écrivit la vie de Marie Égyptienne, qui fut traduite par Paul, diacre de Néapolis. Zosime était un bon moine qui habitait la Palestine. Un jour, tandis qu’il priait, Dieu lui dit d’aller au Jourdain, parce qu’il y avait là une communauté très parfaite. Il s’y unit. Pendant un carême, Zosime, de même les autres moines, s’en est allé au désert pour faire de la pénitence, où il rencontra une femme nue qui se cachait. Elle lui demanda de la couvrir avec un manteau, alors ils se demandèrent mutuellement la bénédiction. Après qu’elle eut béni Zosime il lui demanda de lui expliquer sa vie. Elle consentit. Égyptienne de naissance, à 12 ans s’est donnée à la prostitution à Alexandrie. Pendant 17 années elle mena une vie effrénée. Mais un jour elle rencontra un groupe qui allait vers Jérusalem, et elle s’y ajouta. À l’arrivée du jour de l’Exaltation de la Sainte Croix, tandis qu’elle rendait visite au Saint Sépulcre avec les autres pèlerins, elle senti qu’elle en était chassée. Après avoir prié la Mère de Dieu, et avoir promis qu’elle ne recommencerait à pécher, elle eut la possibilité d’entrer. La Mère de Dieu lui dit : « Traverse le Jourdain et tu rencontreras la paix. » Maintenant il y avait 47 ans qu’elle demeurait dans le désert. Pendant 17 ans elle fut soumisse à beaucoup de tentations et, alors, lorsque sa robe était devenue détériorée, elle continua toute nue et seule sa vie de pénitence, au même avec l’intempérie. Avant de se quitter, marie promit à Zosime qu’ils se reverraient dans un an. Zosime, en y allant l’année suivante, la rencontra morte et il l’ensevelit.

En rentrant dans son monastère, Zosime expliqua tout à la communauté. Si bien que l’histoire de Ste. Marie Égyptiaque se répandit de bouche à oreille jusqu’au jour où Sophrone, évêque de Jérusalem l’écrivit.
À partir des jongleurs (1243) devient fameux le chant populaire de la vie de saint Marie l’Égyptiaque. De la France, cette histoire est passée Espagne.

AMMA MARIE SYRIENNE
Elle est nièce d’Abraham l’ermite, et St. Éphrem (IV s.) écrivit sa vie.
Marie est devenue orpheline âgée de 7 ans, demeurant sous la tutelle de son oncle Abraham, qui était ermite. Elle suivit la vie de son oncle pendant 20 ans, mais après le démon la tenta et elle, après avoir péché ave un moine, s’en est allée en ville pour se donner à une vie débauchée. Son oncle la pleura pendant deux ans. Après, informé d’où elle se trouvait, est allée la chercher. Lui, il y est allé déguisé, si bien qu’elle en le reconnut pas. Ils sont entré dans une chambre pour dormir ensemble et, en ce moment-là, il enleva son déguisement i il lui averti que, le jour du jugement, Dieu la chargerait de tous ces péchés. Elle est revenue avec lui dans la cellule, après trois ans de sincère pénitence, Dieu lui accorda le don d’accomplir des miracles.
Palade explique qu’un jour elle dit à un solitaire, en parlant d’une prostituée repentie : « Cette femme a été pour moi plus agréable dans la pénitence qu’en sa virginité. »

AMMA PAÏSA
Étant devenue orpheline avec un grand patrimoine, elle s’est dévouée à la prière et la charité. Mais au bout d’un certain temps elle est tombée dans le mal. Jean « le nain », moine ascète, est allé la chercher et elle le suivit. Cette nuit-là Païsa mourut et Jena entendit une voix intérieure qui  lui disait : « sa pénitence d’une heure, pleine d’amour, m’a plu davantage que celle qui en font toute leur vie, mais sans l’aimer. »

AMMA PÉLAGIE
Elle était une danseuse de la Syrie, à une époque où on vivait avec grande religiosité, mais aussi avec grande permissivité dans laquelle elle se plongea.
En 453, l’évêque Nonnus convoqua un concile provincial. Le saint évêque prêchait lorsque Pélagie est passée avec un groupe de jeunes libidineuses. Alors l’évêque exhorta les chrétiens à s’efforcer pour le Règne, davantage que ces jeunes-là se sacrifiaient pour contenter le monde. Pélagie réagit au prêche de Nonnus et le saint évêque la baptisa. Au bout de 8 jours, au moment de s’enlever sa tunique blanche, elle prit les pantalons de l’évêque et s’en est allée à Jérusalem, au mont des Oliviers. Là-bas tout le monde parlait de la sainteté du moine Pélage. Lorsque le secrétaire de l’évêque Nonnus d’Antioche, est allé la visiter elle venait de mourir. En l’ensevelissant on s’est rendu compte qu’il s’agissait d’une femme.

AMMA EUDOXIE ou la dernière des prostituées
Sainte Eudoxie voulait que sa vie fusse expliquée en dernier, parce qu’elle se considérait la plus grande pécheresse.
Vers la fin du II s. Eudoxie, qui était samaritaine, s’en est allée vivre à Héliopolis. Ses désordres dépassaient de beaucoup ceux des autres prostituées.
Germain, moine du désert, est allé loger près de la maison d’Eudoxie. La nuit il se mit à prier à haute voix, sur le bonheur des élus, et la réprobation des pécheurs. Le matin suivant elle lui demanda de lui expliquer ce qu’elle avait entendu qu’il avait dit la nuit.
Alors elle se fit baptiser et vécu 7 jours en jeûne et en pénitence. Elle expliqua que le 7ème jour elle vit une lumière éclatante qui l’attirait vers le ciel, pour jouir de la joie de tous les bienheureux. Alors donna tous ses biens aux pauvres et vécu en grande pénitence.
Lorsqu’elle demeurait dans le désert est arrivé un admirateur, en lui demandant, par ruse, des conseils spirituels. Mais Eudoxie le convertit. Après avoir accompli beaucoup de miracles, elle fut égorgée lors de la persécution de Vincent, après celle d’Aurélien.

Résumé des prostituées.
Après la découverte du fond de la propre misère, elles rencontrent la MISÉRICORDE. Et en s’ouvrant à l’humilité, elles reçoivent les grâces les plus grandes. Tel que le serpent dans le désert, le Christ attire celles qui ont été blessées par le péché, en les changeant en louange et intercession pour toute l’humanité.
 

7- LES MONIALES DÉGISÉES EN MOINES

 

La plupart de ces histoires ont été rédigées en grec, mais on rencontre des parallèles en versions syriaques, coptes et byzantines. L’époque de ces femmes couvre du IV au VII siècle. La raison de ce déguisement était l’empêchement de la violation, mais aussi l’incognito, en plus ce qu’il y avait la peur à l’égard des hommes, par tout ce qui entoure le féminin.

AMMA EUPHROSYNE
Elle est née à Alexandrie le V s., orpheline de mère à 12 ans, pour ne pas se maries avec l’homme que son père lui avait choisi, s’est déguisée en moine et, quittant la maison familiale, s’en est allée au monastère du grand Théodose où il y avait 350 moines. L’abbé l’admit en pensant que c’était un adolescent. Lorsqu’elle avait 18 ans, un jour, son père est allé au monastère pour demander quelqu’un qui puisse le consoler, et elle s’en occupa, malgré tout lui  il ne la va pas reconnaître. Euphrosyne, étant tombée très malade, son père est allé au monastère, en se plaignant de la sante de son conseiller spirituel. Alors elle lui dit toute la vérité, et elle lui demanda que ce soit lui qui l’ensevelisse lors de sa mort. Pas la suite son père vécut dans sa cellule pendant dix ans.

AMMA THÉODORA
Elle est née a Alexandria en 480, la même année de St. Benoît. Appartenant à une noble famille, elle s’est mariée, mais ayant tombée amoureuse d’un autre homme, elle commit le péché avec lui. Prise par le remord, au bout d’un temps s’en est allée habillée en homme. Elle vécut pendant 8 ans dans un monastère de moines, en  y accomplissant les labeurs les plus vexantes. Un jour elle rencontre dans la rue son mari désespéré, mais ils ne se reconnurent pas. Elle fut un exemple de vertu pour les moines.

Un jour une femme pervertie voulut dormir avec elle en pensant qu’elle était un moine, puisqu’elle ne lui accorda pas, la dénonça d’avoir eu un fils avec elle. Alors l’abbé la chassa du monastère. Elle s’occupa de cet enfant dans une grotte, qu’il y avait aux environs. Au bout de 7 ans l’abbé l’admit à nouveau, en l’enfermant dans une cellule avec l’enfant.
Avant sa mort, elle demanda à l’enfant de devenir moine, en lui recommandant de supporter les calomnies par amour du Christ.
À sa mort on s’est rendu compte qu’elle était une felle. Son époux se fit moine, en vivant dans sa cellule à elle.

AMMA ANASTASIA
Elle vécut Dans la cour de l’empereur Justinien, en 510. Justinien admirait ses qualités, mis son épouse Théodora ne l’aimait pas. En l’apprenant, Anastasie s’est éloigne de la jalousie de Théodora, en se disant: “Toi tu es née pour devenir princesse céleste. » Elle est entrée dans un monastère de moniales tout près d’Alexandrie, et elle est parvenue à un tel niveau de sainteté, qu’on l’appelait la « Patrice ». Elle y est restée jusqu’à la mort de Théodora. Alors, puisque Justinien la cherchait pour la faire Impératrice, elle s’est échappée au désert d’Escète, om l’abbé Daniel lui accorda un habit de moine pour qu’elle vécût dans une grotte éloignée, où elle est restée pendant 25 ans. Lorsqu’elle est décédée elle fut ensevelie dans la même grotte.

AMMA MARINE
Au décès de sa mère, son père s’est retiré dans un monastère en y amenant sa fille, déguisée en garçon. Lorsque Marine était âgée de 17 ans son père est mort, et elle continua dans le monastère dans une cellule retirée.

AMMA APOLLINE
Enfant du tuteur de Théodose le Jeune, elle désirait la vie monastique. Elle quitta Constantinople, déguisée en garçon. Elle vécu plusieurs années dans le désert de Judée, mais après s’en est allée rencontrer Macaire d’Alexandrie, lequel, tout en sachant qu’il s’agissait d’une femme, lui permit vivre en Escète. Elle murut vers la fin du IV s.

AMMA MATRONA
Elle vivait à Constantinople, était mariée, et après avoir enfanté une fille méprisa le monde et, avec la permission de son époux, elle se retira dans un monastère de moines. Au bout d’un certain temps elle décida confesser la vérité et s’en est allée dans un monastère de moniales où elle attira beaucoup de vocations.
 

8- AMMA PROPHETESSE I THAUMATURGE


AMMA PIAMUN

La vierge Piamun fut prophétesse et vécut sa consécration près de sa mère. Lors d’un moment de violence pour manque d’eau, Piamun se mit la paix parmi les siens, et eux li demandèrent de mener leur armé. Avec sa prière, elle réussi à ce que l’armée ennemie soit immobilisée.
 

9- LES MATRONES ROMAINES


À cause de l’influence de l’occident latin, la Palestine devient point de convergente de la vie ermite et cénobitique. Mer la moitié de III siècle il commence à y avoir des moines : St. Hilarion fut le premier. Au IV siècle Égérie dit qu’elle avait rencontré beaucoup de moines et moniales, surtout aux alentours de Jérusalem et Bethléem. Nous y rencontrons, surtout, des matrones romaines.

SAINTA HÉLÈNE
En 272 Dioclétien envoya Constantin Chlore (fameux militaire romain) aux îles Britanniques. Il épousa Hélène, la fille du roi. Mais après la naissance de Constantin, Constantin Chlore, par des raisons de la politique, divorça d’Hélène et épousa Théodora, avec laquelle il eut 6 enfants. Hélène, encore païenne, éduqua intègrement son fils, si bien qu’en 306, Constantin fut choisi
empereur. Sainte Hélène, devenue chrétienne, persuadée que la victoire sur Maxence se fit sous le signe de la Croix, demanda à son fils d’aller en Terre Sainte, pour y rencontrer le Croix de Jésus. Après le Concile de Nicée (325) elle est allée à Jérusalem, où elle fit bâtir quatre grands temples : le Martyrium au Calvaire ; celui de l’Anastase au lieu de la résurrection ; celui de Bethléem au lieu de la Crèche ; et celui de l’Éléona au lieu de l’Ascension.
Elle mena une vie de moniale, et murut à Rome âgée de 80 ans.
Lorsque d’autres dames romaines sont allées en Terre Sainte, le souvenir de Sainte Hélène était encore vivant.

MÉLANIE L’ANCIENNE au Mont des Oliviers
Les 3 fondations monastiques de l’époque préchalcédonienne en Terre Sainte, sont l’œuvre de trois matrones romaines, qui y ont pris part avec leurs patrimoines : les deux Mélanies et Paula.
Mélanie l’Ancienne (341), après le décès prématuré de son époux, qui était préfet romain (361), et deux enfants, lorsqu’elle était âgée de 22 ans, en laissant un autre enfant sous tutelle, s’en est allé vers Alexandrie avec d’autres dames. Ayant partagé son patrimoine, elle vécut une année en Égypte, en rendant visite aux monastères de Nitrie. À Alexandrie elle connut Rufin, moine érudit et fervent. Rufin, qui avait été copain d’études de Jérôme à Rome, lorsque Jérôme est allé à Bethléem, lui il s’en est allé en Égypte, où il y vécut pendant 6 ans, sous la direction de Didyme l’Aveugle.
En plus de Rufin, Mélanie rendit visite aux Abbas Pambo, Arsène, Sisoës et Poïmen, fameux par leurs sentences

À l’occasion de l’hérésie arienne répandue en Égypte, plusieurs évêques et prêtres qui y avaient adhéré, furent exilés en Palestine, et Mélanie s’en est allée avec eux. Lorsque les exilés purent retourner en Égypte, Mélanie et Rufin sont restés en Palestine, en y créant deux monastères, l’un pour des hommes et u autre pour des femmes, au Mont des Oliviers où il y avait beaucoup d’anachorètes (373). Le monastère de Mélanie rassembla 60 moniales.
Elle n’exigea pas les austérités de Jérôme, mais elle choisit de donner la culture à ses moniales. Collée au monastère elle y bâtit une hôtellerie pour des pauvres et des pèlerins ? D’après Palade, pendant 37 ans on y accueilli « tous ceux qui passaient. » Mélanie était cousine de Saint Paulin de Nola, lequel lui donna plein de biens pour qu’elle les distribuât.
La spiritualité d’Amma Mélanie consiste à être une MÈRE pour tout le monde. Elle exerça ce rôle au maximum avec Rufin, et surtout avec Évagre le Pontique, lequel fut rendu par elle au bon chemin en réussissant à le faire devenir moine.
Connaisseuse des hérésies qui ravageaient Rome, Mélanie y est retournée pour aider sa famille. Là-bas attira sa petite-fille, Mélanie la Jeune avec son époux, et d’autres membres de la famille. Avec tout ce groupe s’en est allée rendre visite à Saint Paulin et à Saint Augustin, en Afrique du Nord, et, en passant après par l’Égypte, sont revenus au Mont des Oliviers. Peu de temps après elle est décédé.

MARCELLE
Sur le mont Aventin, Albina avait un palais où vivait avec sa fille Marcelle. Chez elle est allé  Saint Athanase d’Alexandrie, lors d’un de ses exils, et il leur parla du machisme en Égypte.
Après sept mois de son mariage Marcelle est devenue veuve, et elle commença à s’habiller avec l’austère tunique monastique. Autour d’elle non seulement y avait sa mère Albina, mais d’autres dames telles que Sophronie et Felicies (dont on seulement connaît le prénom), et Marcelline, sœur de saint Ambroise, le saint évêque de Milan. Le Pape Libère donna le voile à Marcelline la nuit de Noël 352. Saint Ambroise lui dédicaça le « De virginibus »  qui fut employé comme lecture spirituelle à l’Aventin.
Saint Jérôme, né en Dalmatie, qu’n ce moment habitait Rome, rendu cohésion à ce premier groupe de femmes studieuses de la Bible. Lui il avait l’expérience de sa sœur, de vie légère, laquelle en étant reçue par le groupe de « femmes consacrées » fondé par Julien, diacre d’Aquilée, réforma sa vie. Dans ce groupe il y avait aussi la sainte mère de Chromace, et ses sœurs.

Aquilée fut la deuxième patrie de Jérôme.
 À Rome, le dalmatien eut une grande admiration pour Marcelle qui, « dans l’étroitesse de la cellule, jouissait du Paradis. » Elle convertit la maison en un Monastère “soli Deo placere desiderans”
(désireuse de ne plaire qu’à Dieu, tel qu’il est dit aussi de saint Benoît).

St. Jérôme renforce le groupe, en parole et avec des lettres, qui sont lues en « cours » de Bible. Dans une des lettres il parle d’Aselle (peut-être sœur de Marcelle) qui s’est consacrée au Seigneur a 12 ans et qui maintenant en a 73, il dit : « Son discours est le silence, et son silence est éloquent. Dans une ville tel que Rome, om l’humilité est considérée ridicule, elle a réussi à ce que tout le monde l’admire. » Jérôme s’écrie : « L’ardeur de Marcelle pour les écritures est incroyable, elle chante sans arrêt, Seigneur je porte tes paroles au fond de mon cœur. »
En, fait, avec sa discrétion, elle adoucissait Saint Jérôme, lorsqu’il parlait des habitudes dépravées des clercs romains. Vers la fin de sa vie, Marcelle quitta l’Aventin et érigea un monastère à la périphérie de Rome, où elle murut.
La gloire de Marcelle, décédée  Roma au début du V s, c’est d’avoir coupé avec l’ambiance de la noblesse romaine, sans avoir honte du Christ.
Marcelle était cousine de Pammaqui, beau-fils de Paula, et elle était apparentée aussi avec Mélanie la Jeune.

FABIOLA
Appartenant à la noble lignée des Fabios, Fabiola a également été très appréciée par Jérôme, à cause de ses souffrances en raison de la vie dissolue de son époux. Elle s’était séparée de son premier époux, et s’est remariée, mais lorsqu’elle est devenue veuve du ce dernier, elle fit pénitence publique pour son péché. Avec elle, pleuraient l’évêque, les prêtres et tout le peuple, en la voyant amaigrie et pénitente, parmi les pécheurs publics, avant la Pâque.
Alors le changement de sa vie fut radical, en devenant un vrai apôtre de la charité. Distribua ses biens aux pauvres, établit le premier « Cottolengo » e l’histoire, en y accueillant le plus malades et marginaux de la ville.

PAULA
Amma Paula est née en 347, durant le règne de Constantin. Sa mère, Blésille, appartenait à l’influente famille des Scipion. Le nom de Paule lui vient de l’ancien consul Paulus Émile, le Macédonien (181 AC). Elle était appartenait donc à la plus élevée couche sociale. Son père, grec, et sa mère, romaine, l’ont éduquée chrétiennement. À 16 ans elle a été mariée à Jules Toxoqui (grec), descendant de Jules César, de la lignée des Jules. Même si le père était païen, Paula éduqua chrétiennement ses 5 enfants :

- A sa première fille la nommé Blésille, comme sa grand-mère. L’enfant avait 15 ans lorsque son Toxoqui est décédé, et elle est décédée à 20 ans étant déjà veuve. Après avoir mené une vie légère, elle est rentrée dan le groupe de l’Aventin. Pour qu’elle comprenne la vanité des choses de ce monde, Saint Jérôme lui dédicaça un commentaire au livre du Qohélet (« Vanité des vanités, tout est vanité, dit Qohélet).

- La deuxième fille reçut le nom de Pauline. Elle était douce et pacifique, mais pas autant vivace et ardente que sa grand-mère Blésille. À 16 ans elle s’est mariée avec Pammaqui, cousin e Marcelle et copain d’études de Jérôme, qui avait 40 ans. Un homme immensément riche qui s’est battu contre les donatistes, et à qui, Saint Augustin envoya la Lettre 58. Elle est aussi décédée jeune.

- La troisième fille était Eustochium, héritière spirituelle de sa mère. Elle était, douce, réservée et timide. D’après les auteurs elle est « la perle des enfants de Paula », et très aimée de sa mère. Elle possédait une intelligence privilégiée et une résistance d’acier. Pendant un certains temps elle vécut au Aventin, avec les vierges de Marcelle. À 16 ans elle fit vœu de virginité auprès du Pape Damas. Saint Jérôme lui dédicaça la Lettre 22, laquelle est un traité sur la virginité. Cette lettre fut tellement mal considérée à Rome que, à la mort du pape, Jérôme fut exilé. Les clercs eux-mêmes qui menaient une vie ébauchée, accusaient Jérôme d’induire avec ruse les matrones romaines, vers une vie de virginité.

- La quatrième fille est Ruffine, qui i est morte très tôt.

-Toxoqui est cinquième enfant, à qui on donna le nom de son père. Il s’est parié avec Leta, fille  d’Albi, qui était aussi cousin de Marcelle. Ils eurent une enfant (année 400) qui sera nommée aussi Paula, tel que sa grand-mère, à laquelle elle suivra à Bethléem.

Projet monastique de Paula
Après la  mort de Blésille, Paule s’est affairé dans un projet monastique. Avec Eustochium et quelques compagnes s’en est allée en Palestine. Elle confia sa maison à sa fille Pauline dédiée aux pauvres, aux côtés de Fabiola.
Elles sont passées par le Pont, où elles rendirent visite aux cellules où avait demeuré Domitille, exilée en raison e sa foi chrétienne. À Salamine (Chypre), se sont réunies avec Jérôme, avec qui elles sont arrivées en Egypte. À Alexandrie elles écourtèrent Didyme l’aveugle, traversèrent la Nitrie, remplie d’anachorètes. Elles parcoururent Scète, rendirent visita à Macaire et les cellules de moines et moniales Pacômiens. Aux côtés de Sérapion, Paule eut envie de se faire admettre dans un monastère de vierges, mais le pays de Jésus l’attira davantage.

Enfin, en 386, elle bâtit les monastères de Bethléem. Un pour Jérôme et ses moines, un autre pour des moniales dans la vallée, à côté de la basilique de la Nativité. Après elle bâtit une hôtellerie pour des pèlerins. Lorsque Fabiola lui rendit visite, elle l’imita à Rome, aidée par Pammaque, veuf de Pauline, la deuxième fille de Paula.

Les monastères féminins d' Amma Paula
 
Palade dit : “Il faut évoquer quelques grandes femmes auxquelles Dieu accorda grande fortitude, parmi lesquelles, Paula, la Romaine.

Elle fonda trois monastères de moniales, séparés, mais unis par une clôture, afin de se protéger des arabes. Dans chaque monastère il y avait un groupe de 50 moniales Trois Ammes, ou abbesses, présidaient les communautés, toutes trois dirigés par Paula. Les trois communautés se rassemblaient pour la prière dans l’église qu’elles avaient en commun, dédiée à Ste. Catherine d’Alexandrie. Les dimanches allaient à la messe à la Basilique de la Nativité. Elles récitaient le Psautier en entier tous les jours. Chaque psaume était récité par une moniale, debout, tandis que les autres restaient assises, comme c’était la coutume dans les monastères égyptiens. Toutes connaissaient les psaumes par cœur. Saint Jérôme leur expliquait la Bible, et Paula apprenait l’hébreu d’u maître juif.

Paula était très douce pour les autres, mais très exigeante à son propre égard. Elle aimait beaucoup l’évêque Épiphane. Avec lui, les communautés de Paula et de Jérôme signèrent la condamnation des controverses origénistes, et cela leur troubla la paix. Par contre Ruffin et l’évêque Jean soutenaient Origène. Si bien que les monastères de Bethléem qui étaient sous l’évêque Jean s’y opposèrent et eux, ils les excommunièrent. Les moines et les moniales de Bethléem furent exclus des sacrements et de sépulture ecclésiastique.  Enfin retrouvèrent la paix grâce à la médiation de Théophile d’Alexandrie, et célébrèrent l’Eucharistie de la réconciliation à la basilique de la Résurrection. Mais les rapports avec Rufin et les monastères des Oliviers restèrent malmenés.

Mélanie et Paula endurèrent en silence cette brisure. Paula est décédée sans avoir vu se terminer les affrontements entre Ruffin et Jérôme. En 404 elle fut ensevelie dans la crypte de l’Église de Bethléem, à côté de la Grotte. C’était le 26 janvier et elle était âgée de 56 ans dont elle en avait vécu 20 à Bethléem. Lors de ses obsèques, les psaumes furent récités en grec, latin et syriaque. Probablement ce qui  la fit souffrir davantage durant sa vie fut la dissension avec Mélanie et Ruffin. Mais, probablement on doit, comme fruit de cette rupture,  les bons rapports qu’il y eut, quelques années plus tard, entre Mélanie la Jeune et Paula la jeune.

Après la mort de Paula, Jérôme écrivit: « Adieu, Paula, aide avec tes prières celui qui t’a vénéré le long de sa vie. Ta foi et tes œuvres t’unissent au Christ, et Lui il te donnera tout ce que tu lui demanderas.  Je t’ai érigé un monument plus fort que le bronze que personne ne pourra détruire. » Et le même Jérôme écrivit dans son épitaphe : « Sainte et digne mère, première dans la grande Rome, suivit le Christ dans la pauvreté, édifiant une maison à la petite Bethléem. »

Après elle, Eustochium poursuivit l’œuvre de Paula pendant 15 ans, et finalement sa petite fille Paula la Jeune est arrivée à Bethléem en 415, en devenant le fidèle disciple de Saint Jérôme.

EUSTOCHIUM ET PAULA LA JEUNE
Paula la Grande, laissa une grande tradition biblique, puisqu’elle corrigeait les écrits de Jérôme et payait toutes ses dépenses. C’est la raison pour laquelle Jérôme veut que le nom de Paula apparaisse dans ses écrits. Eustochium aussi maîtrisait l’hébreu. Saint Jérôme lui adressa ce conseil : « Que le sommeil te vienne en lisant la Bible, tandis que tu reposes la tête sur ces pages. »

Au décès d’Eustochium, Paule la Jeune fut élue abbesse, âgée de 15 ans. Jérôme meurt dans ses mains alors qu’elle avait 20 ans. Alors Jérôme, Paula et Eustochium furent enterrés ensemble.

MÉLÀNIE LA JEUNE
De famille espagnole, elle est née en 382, et elle rend possible le troisième monastère latin à Jérusalem. Âgée de 14 ans elle avait épousé Valerius Pinianus, et le patrimoine du couple était un des plus garnds de l’empire. Après è année de mariage s’en est allée à Tagaste où elle embrassa la vie monastique auprès de saint Augustin. Elle libéra 8.000 esclaves de sa propriété. En 417 s’en est allée à Jérusalem. Après 11 années de vie anachorétique, elle bâtit un Nouveau monastère e moines pour son époux, pour qu’ils prennent soin de la basilique de l’Ascension, et un autre pour elle et des moniales.

Elle était donnée à faire des jeûnes et des veillées, ne dormant que 2 ou 3 heures, allongée sur une couverture. Elle est décédée âgée de 57 ans. Ses monastères sont passés plus tard à l’église grecque orthodoxe.  On peut encore aujourd’hui voir les restes des mosaïques de ces monastères, dans l’église orthodoxe de l’Ascension, au sommet du Mont des Oliviers.

Mélanie entretenait des rapports amicaux avec tout le monde. Même avec l’impératrice Eudoxie de Constantinople. Paule la Jeune est allée à ses funérailles.

Avec cette lignée de saintes femmes, la vie monastique reçut une grande impulsion de fraîcheur et équilibre, en écartant les excès qui trop souvent apparaissaient.

 

CONCLUSION


Jusqu’ici le résumé ordonné, et plus ou moins fidèle, du livre sur LES MÈRES DU DÉSERT, de M. Sira Carrasquer et Araceli de la Red.

Parfois, ce qui est expliqué peut apparaître exagéré pour notre pensée occidentale. C’est certain que les habitudes et les façons de faire du XXI siècle sont divers de ceux de l’époque monastique décrite, de même que la spiritualité, mais nous savons tous l’esprit avec lequel il faut lire ces anciennes histoires, aussi bien des moines que des moniales. Souvent l’histoire cède le passage au mythe

Mais, si bizarre qu’il puisse apparaître ce n’est pas toujours impossible. Comme un exemple réel et curieux, j’aimerais faire apparaître une expérience vécue au XX siècle. Même s’il n’est pas recommandé, et encore moins à imiter, rend évident qu’il y a de décisions qui, malgré leur extravagance, méritent le respect.

Une connue artiste de cinéma nord américaine, désirant désapprouver son ancienne vie débauchée, s’est emmurée dans une église d’un monastère de Rome, et les sœurs ont été d’accord. On lui fit une petite cellule sans porte, où par une fenêtre elle voyait l’autel. Les sœurs lui portaient la nourriture,  elle y vécut plus de 20 ans. Un voile couvrait toujours sa face qu’elle soulevait un peu au moment de communier, mais de façon que plus jamais des yeux humains puissent regarde ce visage qui pendant tant d’années avait provoqué tellement de passion. Je me souviens qu’un jeune moine nous avait expliqué que, lorsque la vie monastique lui devenait difficile, il pensait à la radicalité de vie de la pécheresse repentante.

Certainement que souvent il s’agit de façons de vie bien particulières, mais l’innovant de l’Esprit qui parle au cœur de chacun, prend des formes diversifiées d’après la propre manière d’être et de penser.
Je pense qu’il vaut la peine de découvrir l’existence de tant d’Ammes inconnues, parmi les témoignages de tant d’Abbas que l’histoire a eu toujours intérêt à recueillir et à transmettre.
Et, surtout, nous tous nous pouvons admirer, bien souvent, la grandeur et la sagesse de ces grands athlètes de l’esprit.

Ces petites histoires souvent inconnues, veulent donc devenir
une poussée au travail pour récupérer le passé, avec le nouveau regard que le monde féminin peut transmettre, et ainsi avoir une vision davantage universelle de la TRADITION MONASTIQUE.