PÈLERINAGE à TAIZÉ et à d’autres MONASTÈRES

Chronique de voyage, histoire des monastères et 544 photos

À l’occasion des noces d’argent d’une sœur, et de mes noces d’or, il nous a été offert la possibilité de faire un pèlerinage à Taizé. Un souhait pendant très longtemps rêvé, parce qu’il s’agit d’un lieu monacal actuel avec des aspects différents. La visite aurait-elle peu ouvrir d’horizons nouveaux ? A vrai dire, avec les dix jours dont noua disposions, nous avons voulu faire un parcours monastique, avec tous les échanges spirituels qu’il nous serait possible de faire. Au moment du départ, non seulement nous avions le chemin projeté, mais aussi nous avions déjà concerté les visites à rendre. Le pèlerinage est devenu si riche d’expériences, et nous en sommes revenues si joyeuses, que j’ai eu l’idée de transcrire et compléter les notes que j’avais prises afin de le partager, pour si jamais cela pouvait intéresser à quelqu’un.

Lundi, 14 – Le voyage jusqu’à Sénanque

Nous avons voulu que chaque jour soit éclairé par la Parole de Dieu qui nous avait été donnée à l’autel. C’est pourquoi, au début il y a un résumé des textes des deux lectures de l’Ecriture.

Eucharistie (XVème Semaine du Temps Ordinaire)

Mt « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi10, 34-40:  n’est pas digne du Règne de Dieu.
Qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. Celui qui donnera à boire un simple verre d’eau fraiche à l’un de mes disciples ne perdra pas sa récompense. »
Is 1,11: À quoi bon m’offrir des sacrifices ? J’en suis rassasié. Lavez-vous, cessez de faire le mal.

Nous apprendras-tu, Seigneur, un nouveau culte en l’esprit ? Nous voulons être attentives à le renouveler avec tout ce que nous apprendrons durant ces jours-ci. Mt dit que les envoyés ne doivent pas aller emplis d’eux-mêmes mais de ton amour bien plus fort que n’importe quoi. Nous entamons de pèlerinage avec toi. Avec toi tout devient donner-recevoir. Toi, tu es noter compagnon comme tu l’étais avec les apôtres. Ton Règne nous l’amenons dans nos mains, maintenant et toujours. Grâce à l’Esprit nous voulons qu’ils deviennent une nouvelle adoration.

Visite au monastère de Sénanque (Moines cisterciens)

Le chemin jusqu’à Sénanque devient pour nous autres rapide et beau. Nous prenons notre déjeuner au dehors, tout en contemplant le monastère, dan une vallée remplie de lavande en fleur. Nous sommes surprises à la vue de tant de monde.

Frère Jean, avec barbe blanche et un regard pénétrant et gentil, nous accueille calmement. Le Père Abbé veut nous dire bonjour ; il est très jeune. Il nous offre son premier conseil, qui va nous accompagner tous ces jours-ci : « Demeurer ouvertes à l’accueil de l’Esprit. »

Frère Jean nous offre une splendide visite guidée. Finalement, dans l’église, nous porions ensemble le Notre Père. Inoubliable.

En quittant nous ressentons les liens de la fraternité monastique. Nous lui offrons un petit cadeau en céramique (un moine en train de prier) qu’il reçoit d’un geste reconnaissant, les yeux étincelants. Le visage de cet homme austère, mais simple, devient difficile à oublier.

 Monastère de Sénanque (moines cisterciens)
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Histoire du monastère de Sénanque (moines cisterciens)

Sénanque est un monastère cistercien et, en tant que tel, il est placé dans une vallée retirée. L’abbaye est tout près de Gorda, dans le département de Vaucluse, en Provence.

Il a été fondé en 1148 par les moines cisterciens en provenance du monastère de Mazan le Vivarais, sous patronnage d’Alfant, évêque de Cavaillon, du Raymond Bérenger II, compte de la Provence. Il a été bâti en roman pur. En 1178 eu lieu la consécration de l’Église, très belle. Les XIIe et XIVe siècles sont ceux de la plus grande splendeur ; cependant en 1544, avec les guerres de religion, le monastère fut ravagé. Tout récemment (1988), l’Abbaye de Lérins y a envoyé une petite communauté de 4 moines.

L’église est d’une austérité extrême. Le cloître, lieu de passage qui met en communication les différentes parties du monastère, n’a que décoration à caractère végétal, sauf celle du support placé sur le pilier d’en face l’entrée de la salle capitulaire, qui représente la tête du diable. L'emplacement de cet élément unique, n’est pas dû au hasard. Anciennement, à l’heure des complies qu’ils faisaient dans la salle capitulaire, dans les monastères, on disait tous les jours le passage de 1 Pe 5,8 : « Votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie… » La beauté de ces bâtiments est d’une rusticité unique


Visite au monastère de l’Annonciation de Le Barrou. (Moniales bénédictines)

Rencontrer le monastère des moniales de le Barrou n’a pas été facile pour nous. Après avoir fait la prière de Vêpres avec elles (nous autres en deçà des grilles), Sœur Anne, la sœur hôtelière basque qui parle espagnol, nous montre les chambres où nous reposer. Puisque le lendemain nous devons partir tôt, nous avons eu un entretien avec l’Abbesse, très jeune, au dernier moment de la journée.

 

Il s’agit d’une communauté à style « pré conciliaire », qui se sert de la permission de célébrer l’Eucharistie en latin, orientée (prêtre et fidèles en priant tous en regardant l’orient). Néanmoins, l’abbesse est toute gentillesse, et elle nous demande même de retarder notre départ. Et avec une simplicité tout spéciale, elle nous raconte que la permission de célébrer l’Eucharistie d’après le missel de Saint Pie V leur offre des vocations de partout dans le monde. Il s’agit de jeunes filles qui aiment ce style de vie et de prière. Conjointement avec les moines, qui ont leur monastère tout près d’elles, durant une époque elles avaient été unies à l’évêque excommunié Mgr. Lefebvre, mais désormais elles n’ont rein à voir avec son mouvement.

En lui disant la raison de notre passage par son monastère, elle précise qu’elles aussi font des vacances : un seul jour par an et, évidemment, sans quitter le monastère. Elles sont une quarantaine de moniales, avec une moyenne d’âge de 41 ans. Malgré le constat que nous avons des mentalités différentes, la rencontre a été très affectueuse, et elles sont allés jusqu’à ne pas vouloir recevoir le prix de notre nuit chez elles.

 

Le monastère de Barrou (bénédictines)
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Histoire du monastère de Notre-Dame de l’Annonciation. Le Barroux (moniales bénédictines)
La communauté des moniales bénédictines de Notre-Dame de l’Annonciation est née en 1979 lors que quatre jeunes se sont unies à Mère Élisabeth, et avec aussi dom Gérard, dans le but de faire « l’expérience de la tradition ». Après avoir essayé en différents endroits, elles ont trouvé un emplacement dans la commune de Le Barroux. Finie une première partie du travail de l’installation, même d’une manière assez précaire, le monastère est reconnu canoniquement en dépendance du Saint Siège en 1989 et érigé en Abbaye en 1992. Mère Élisabeth reçoit la bénédiction abbatiale du Cardinal Mayer.

L'année 2000 avec la renonciation de la mère abbesse, la charge passe à Mère Placide, l’abbesse actuelle, qui amené à bon terme les travaux de bâtiment, es spécial l’église, qui fut consacrée le 12 mai 2005 par le Cardinal Medina en tant qu’envoyé spécial du Pape Benoît XVI. Le cardinal Ratzinguer, avant qu’i ne devienne la tête de l’église catholique, faisait ici ses vacances.

Les sœurs travaillent en d’ateliers de reliure, de tissus en soie et en l’élaboration de confitures.

 

Monastère de Le Barrou (Moines bénédictins)
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Mardi 15. Le Barrou. (Moines bénédictins)

Eucharistie. St Bonaventure
Mt
Mt 11, 20-24 Jésus est rejeté par les gens de Chorazin i Capharnaüm, villes qui n’ont pas voulu accueillir sa parole.
Is
Is 7:1-10: Des rois assiègent Jérusalem. Isaïe dit à Acaz de ne pas perdre son sang-froid, ce qu’ils envisagent ne s’accomplira pas.

Cette renconcre avec les monestères bénédictins, Seigneur, c’est une entrée en communion avec notre ordre, pour que nous sachions accepter tes enseignements en toute radicalité. Écarte de nous de devenir comme ces villes où tu avais accompli tant de miracles et, malgré cela, elles n’ont pas cru. Que notre vie soit marquée par la paix (« le calme ») que désire saint Benoît.

Monastère de Ste Madeline de Le Barrou. (Moines bénédictins)

Nous participons à la messe conventuelle des moines, tout en latin et grégorien. Il ya a peu de moines, car eux ils célèbrent les messes individuellement, dans des chapelles particulières. L’évangile nous avertit sur ce que personne ne peut penser avoir la sainteté comme un acquis. Les gens de Capharnaüm, de même que ceux qui habitent Montserrat ou La Barrou, nous avons à nous convertir tous les jours. Et malgré constater quotidiennement notre faiblesse, nous pouvons conserver en Dieu « un calme sans crainte » (Is).

Après la messe conventuelle nous nous adressons à la conciergerie, puisque nous avions déjà prévu un entretien avec l’abbé. La « désolation » du frère portier est grande lorsqu’il doit nous avertir que l’abbé n’apparaît nulle part ; c’est pourquoi nous prenons congé en suivant notre route. Mais voici qu’après avoir fait avec la voiture quelques courbes, vient à notre rencontre un moine très jeune, en habit de travail, qui nous fait signe d’arrêter. Moi, je lui demande s’il y a quelque commission pour nous de la part de Père abbé. Il nous répond : « L’abbé, c’est moi. » Il nous amène dans une case, où nous nous asseyons autour d’une petite table.

Après s’être excusé de ne pas avoir regardé son agenda, nous passons à nous entretenir sur les expériences monastiques avec une profondeur qui nous laisse bouche bée. L’essentiel, nous dit-il, est la fidélité comprise comme intelligence du cœur. Il ne s’agit pas d’être fidèles en « tenant les murs », mais dans la pratique de la patience en face des faiblesses « physique ou morales » que nous avons tous (Règle de saint Benoît).
Nous sommes bien d’accord en ce que c’est maintenant qu’il faut pratiquer la charité, et rendre visite aux malades du monastère, non pas lorsque nous serons déjà vieux ou sans forces.

Il aime résumer la doctrine de saint Benoît avec la sentence si connue de « Rien préférer à l’amour de Jésus Christ », mais la compléter tel que la complète saint Benoît « afin que nous parvenions ensemble à la vie éternelle ». La primauté du Christ demeure ainsi unie à l’amour pour la communauté.
Cette petite case, si simple, la petite table et l’entretien, rappellent une présence bien actuelle de Jésus, et des Pères et Mères de la vie monastique, que nous avons comme un très grand trésor. Serait-il vrai que Dieu veut nous faire cadeau de surprises ?

Histoire du monastère de Sainte Madeleine de Le Barroux. (Moines bénédictins)
Sainte Madeleine est un monastère de moines bénédictins, qui dépend du Saint-Siège. Cependant, en ce moment il est en train d’intégrer la congrégation de Subiaco, à laquelle appartiennent les moines de Montserrat.

En  1970 un jeune moine bénédictin, le père Gérard Calvet, quitta l’abbaye de Notre-Dame de Tournay et il s’est installé à Bédoin, petite ville de Vaucluse. Il était déterminé à vivre la Règle de saint Benoît fidèlement, d’après les traditions liturgiques romaines. Bientôt, il a été épaulé par quelques jeunes qui désiraient vivre comme lui la vie bénédictine.
En 1974 s'unit au mouvement de Mgr. Lefebvre et les rapports avec Tournay se sont coupés. En 1978 compte tenu de la croissance de la jeune communauté on acquit un terroir de trente hectares à la commune de Le Barroux. C’est alors le commencement de la construction d’un monastère néo roman, avec des techniques modernes. De même que les moniales, les moines coupent les liens avec le mouvement de Mgr. Lefebvre lorsque celui-ci devient excommunié. Le monastère est érigé en abbaye, en juin 1989. Le mois d’octobre finissent les travaux de construction de l’abbaye et l’église est consacrée par le cardinal Edouard Gagnon.

En 2002 la communauté parvient à avoir 70 moines, et décide de faire une fondation. En novembre 2003, le père fondateur démissionne de sa charge et devient élu le père Louis-Marie, l’abbé actuel.
Gérard Calvet meurt le 28 février de l’année 2008. Notre visite a été faite le mois de juillet de cette même année. Je me permets de transcrire un texte rédigé par les moines, eux-mêmes.

Le Mystère des Moines
Les moines ont bâti l’Europe.
Leur aventure, en principe, est, peut-être pas exclusivement, une aventure non seulement intérieure, dont l’unique motif est la soif de l’absolu.
La soif d’un monde autre, rempli de vérité et de beauté, avivé par la liturgie, tout en guidant le regard vers ce qui est éternel.
Le moine est un homme attentif, avec tout son être, à la réalité de ce qui ne passe pas.                                                                                Avant d’être des foyers de science et carrefours de la civilisation, les monastères sont des endroits de silence orientés ver le ciel.
Un appel obstiné, non négociable, est celui qui vient du monde de l’au-delà, dont celui-ci n’est que l’image, qui l’annonce et préfigure.

Visite à l’Abbaye de Notre Dame d’Aiguebelle (Moines trappistes)

Puisque nous croyons être accompagnées par le Seigneur, nous sentons la « bonne chance » persévérante du Seigneur le long de notre route. Au fur et à mesure que nous approchons de la Savoie  nous sommes captivés par le paysage. Les vastes champs de lavande nous parlent de l’amour gratuit de Dieu, infini en chaque brin, maintenant en alternance avec les vignobles.

Dans une petite vallée luxuriante, se cache le monastère. Les « eaux belles » (Aigue belle) qui jaillissent devant l’abbaye, signifient des eaux intérieures, cachées, telles une véritable source, qui jaillissent de l’intérieur. Le serein sourire de l’Abbé d’Aiguebelle que nous avons contemplé dans une vidéo très bien faite, nous le confirme. Les moines de Thiberine sacrifiés en Algérie, sont devenus les fondations de ce bâtiment. Christian, le prieur, conjointement avec les autres, sont partis de cette communauté pour fonder en Afrique du nord. Le petit monument en leur souvenir qu’on leur a dédié, est pour nous autres très proche, à cause de tout ce que nous savons sur eux.

Nous prenons le repas de midi en pleine exubérance de la nature, presqu’aux portes du monastère. En tant qu’appartenant à la Trappe, et zélés d’une stricte clôture, on nous dit que nous ne pouvons visiter que l’église du monastère, très belle, où, avec une douzaine de moines, nous faisons la prière de None.
 

Monastère d’Aiguebelle (Moines trappistes)
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histoire de l'Ordre cistercien de la stricte Observance.

 L'Ordre Cistercien de la Stricte Observance (généralement appelée "la Trappe" à cause de l’endroit où il y eut le premier monastère) plonge sa racine dans la tradition monastique de la vie évangélique des monastères de saint Benoît de Norcia.

Notre Ordre, disent-ils, est un institut monastique intégralement contemplatif, puisque les moines, sont consacrés au culte divin, et ils assurent cet humble et noble service dans la solitude et le silence, dans la prière assidue et la joie pénitentielle de la vie monastique. Ils cherchent Dieu à la suite du Christ sous une règle et un abbé, dans une communauté stable, école de charité fraternelle, puisque les frères, n’ayant qu’un seul cœur et une seule âme, ont tout en commun. En portant les fardeaux les uns des autres ils accomplissent la loi du Christ, partagent ses souffrances, dans l’attente d’entrer dans le Règne du ciel. Par cette route de saint Benoît, ils veulent parvenir à la paix intérieure, cette paix dont notre monde a tant besoin.

En esprit de communion et avec la ferveur d’un désir intense, les moines sont dévoués fréquemment à la prière. Demeurent sur terre, vivent en esprit dans le ciel, en désirant la vie éternelle avec empressement spirituel. Parmi les Cisterciens, la Vierge élevé aux cieux, n’est jamais loin de leurs cœurs. Le but principal du silence monastique est donc garder cette mémoire de Dieu qui est plus qu’une simple mémoire. C’est une attention, un éveil total à Dieu, qui devient impossible sans le silence, le recueillement, la solitude et un certain isolement. 

la lecture
Une des valeurs importantes de notre vie est la lecture des saintes Écritures, dite « lectio divina ». Elle consiste à lire et à relire attentivement et lentement les Écritures. À lire les commentaires des Pères et des auteurs spirituels de l’Église (surtout, en ce qui nous concerne, les Pères cisterciens), afin de nous imprégner petit à petit d’eux-mêmes, persuadés que nous sommes que, derrière le texte, Dieu est présent.

le travail
Le travail manuel, assez simple pour pouvoir le faire ensemble avec la prière intérieure, est un élément important dans la vie du moine. Le travail donne aux moines la possibilité de participer à l’œuvre de la création et de la Rédemption et de marcher sur les traces du Christ Jésus. Dans la tradition cistercienne le travail a toujours joui d’une grande estime. Ce travail difficile et rédempteur fournit aux frères ce qui est nécessaire et, d’une manière spéciale, aux pauvres, et manifeste la solidarité des moines avec la multitude des travailleurs. Il est aussi l’occasion d’une ascèse fructueuse, il aide l’évolution et la maturité personnelle, qui maintient la santé du corps et de l’esprit, et, enfin, il contribue à la cohésion de la communauté.

une vie simple
A la suite des exemples des Pères de Cîteaux, qui cherchaient un rapport proche avec Dieu, notre façon de vivre se veut simple et sobre. La superficialité n’a pas de place parmi nous, si bien que la simplicité elle-même puisse être une leçon pour tous. Cette simplicité doit apparaître clairement dans les bâtiments et le mobilier, la nourriture et les habits, même dans la célébration liturgique.

la secrète fécondite des moines
La fidélité à la vie monastique, le zèle pour le Règne de Dieu et le salut de toute l’humanité, sont intimement unis. Les moines portent dans leur cœur ce souci apostolique. Mais leur façon de contribuer à la mission du Christ et de son Église, de même que sa façon de s’insérer dans une Église locale, est toujours au travers de leur même vie contemplative.

Naissance de l'Ordre cistercien
La història de la vida monàstica comença a principis del segle IV a Egipte amb sant Antoni i els Pares del Desert que es retiren en la solitud per portar una vida de pregària i de treball consagrada a Déu. En Occident, saint Benoît (480-547) écrit une Règle pour des moines qui vivent en communauté, en leur proposant de chercher Dieu au travers l’obéissance, l’humilité, la charité fraternelle et un style de vie équilibré qui unit la prière, le travail et la lecture. Cette Règle sera bientôt adoptée par la grande majorité des monastères de l’Occident, en devenant ce que nous appelons les monastères bénédictins.
Le 21  mars 1098…
Un moine benedictin de l'Abbaye de Molesme fonde l'abbaye de Cîteaux, sous la direction des saints Robert, Albéric et Etienne. ...on veut revenir à la pureté de la Règle de saint Benoît, avec une vie de simplicité, de travail manuel, de pauvreté et solitude, par opposition avec le développement culturel de Cluny. À partir de 1112, la communauté de Cîteaux fonde d’autres monastères par l’ardeur de saint Bernard de Clairvaux, l'Ordre cistercien se développe très rapidement partout en Europe.
La famille cistercienne fut réformée plus tard par l’abbé Rancé, qui vivait dans le monastère de la Trappe, en devenant l’initiateur de l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance (OCSO) auquel appartient l’abbaye d’Aiguebelle.  Cet Ordre rassemble 165 monastères de moines et moniales de partout dans le monde, dont 30 en France.

Histoire de l'abbaye d’Aiguebelle
La communauté de Notre-Dame de Aiguebelle compte actuellement 30 moines de 36 à 92 ans et se poursuit comme d'habitude la vie monastique en essayant de vivre du travail de ses mains (une liqueur faite contre le stress vendu avec succès dans toute la France ), aider les pauvres et dans la mesure de ses possibilités
.
L'abbaye fut fondée en 1137, dans les limites du Dauphiné et de la Provence, par les moines de Morimondo, quatrième fils de Cîteaux en fondé 1115, à la Champagne.
Le monastère est construit sur une vallée isolée, et voulait la tradition cistercienne, au confluent de trois rivières, d'où le nom de "belles eaux".

L'accueil
D’après la Règle de saint Benoît, le monastère garde la tradition d’accueillir les hôtes et les pauvres, comme s’il s’agissait d’accueillir le Christ lui-même. Tous ceux qui cherchent un approfondissement dans leur vie de prière peuvent bénéficier de l’aide de la communauté en demeurant quelques jours dans l’hôtellerie, qui peut recevoir jusqu’à 25 personnes.

Itinéraire vers Tamié

Après avoir passé par la ville de Grenoble, nous escaladons des monts et des monts, jusqu’à parvenir à la hauteur du Mont Blanc, enneigé, majestueux. En plein juillet, contempler des sommets enneigés est pour nous une surprise inimaginable. Le chemin devient compliqué, et le GPS s’est refusé de nous indiquer l’itinéraire. Il ne faisait que répéter : « Quand vous pourrez, tournez à droite ». Malgré tout, nous sommes arrivées aux portes du monastère de Tamié.

Mercredi, 16 - Tamié

Eucharistie

Mt 10, 25-27 - Jésus dit: «Père, je proclame ta louange : parce que tu as caché cela aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits. Tout m’a été confié par mon Père. Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Is 10, 5-7.13-16 – Châtiment aux Assyriens qui ont opprimé Israël : eux, ils avaient maltraité le peuple de Sion, mais, par la suite, Dieu va leur demander des comptes.

Je te rends grâce, Père, parce que tu t’es révélé aux TOUT-PETITS, à ceux qui t’aiment de tout leur cœur et se reconnaissent ignorants de tant de choses. Nous savons que nos actes ne sont pas parfaits, mais Jésus nous a approchées de TOI, Père, et cette assurance, bien plus que le combat, vainc les ennemis (les Assyriens) qui veulent nous soumettre à des esclavages.
Tu t’es révélé aux tout-petits de Tamié, les oiseaux, les fraises des bois, les hôtes qui, malgré leur silence, offrent de gentils sourires. Tu t’es révélé, surtout au travers ces moines, SIMPLES, un peu campagnards, qui te louent avec une vie composée de PRIÈRE, silencieuse, calme, solide.

Visite au monastère de Tamié (Moines trappistes)

Nous sommes accueillies par le Frère hôtelier. Il y a maintenant une hôtellerie tout neuve avec des chambres bien conditionnées, et un autre bâtiment plus ancien avec des chambres plus simples. L’hôtellerie est complètement remplie.

 À 4 heures du matin ils célèbrent les Matines, qui sont faites très calmement avec de longues pauses. La Messe est célébrée à 07h30. Nous sommes invitées à nous placer tout autour de l’Autel. La prière est faite dignement.

Après nous avoir baladés par les alentours, nous avons un colloque avec un moine qui avait appartenu aux prêtres du Prado. Il nous raconte l’expérience de sa vie.

Il pense que c’est Dieu qui fait le travail, et que nous autres nous vivons en nous battant contre d’innombrables tentations qui veulent nous maîtriser : rester soumis à nos caprices au lieu d’être attentifs aux autres, et plein d’autres esclavages, conscients ou inconscients, qui nous menacent. C’est pourquoi il est bon de lire l’évangile en suivant la méthode de : « voire, juger, agir. »

Après le déjeuner et une promenade, nous allons voir une superbe vidéo qui explique la vie et le travail de la communauté.
À présent ils se soutiennent grâce à la confection de fromages qui sont très appréciés. Pour ce travail ils emploient 10.000 litres de lait chaque jour.

Il y avait des années que je connaissais l’art de Tamié, d’un style néo-roman très original. Mais il y a dix années que le moine artiste quitta le monastère pour devenir orthodoxe. Même s’il n’est plus en vente, on peut voir ces ouvrages dans des monastères.
 

Un souvenir très particulier de l’hôtellerie, c’est l’oratoire avec une image du Christ amical en train d’embrasser, avec les bras courbés en descendant comme s’il voulait t’accueillir. Le prier avec recueillement devient un don très précieux. Voilà des surprises constantes de Dieu qui nous accompagne près de nous.

 

Monastère de Tamié (Moines trappistes)
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Histoire de l'Abbaye de Notre Dame de Tamié (Moines trappistes)

L’installation des moines.
L'abbaye trappiste de Tamié se trouve en Haute Savoie. L'archevêque de  Tarentaise c’est celui qui eut l’initiative de cette fondation. Il chercha un endroit favorable et il demanda aux seigneurs de Chevron de lui accorder la vallée de Tamié pour y établir un monastère. Les moines y sont arrivés le 16 février 1133 en provenance de l’abbaye de Bonnevaux au Dauphiné. Les bâtiments se situent à 900 mètres d’altitude, au flanc d’un mont, dans le voisinage du col de Tamié.

La suite des siècles amena une série d’événements et d’épreuves. La communauté de Tamié connut de bons moments et de bas moments, parmi lesquels des incendies, des catastrophes naturelles, ou des bouleversements à la suite des guerres. L’élan spirituel, la discipline interne se sont relaxés en certaines périodes, l’office divin ne fut toujours pas convenablement chanté. En 1486 l’image de Tamié était n’était pas très rayonnante. Malgré cela, malgré tous les événements et le peu de moines, la communauté a duré jusqu’à la Révolution française.

1677 - La reforme
Beaucoup de monastères de l’Europe, de tous Ordres religieux, étaient dans une situation semblable à ceux de la France. La nécessité de se réformer se faisait sentir, mais le poids des institutions rendait le problème très difficile. Parmi d’autres, les abbayes cisterciennes ont fait des essais pour se mettre au jour au début du XVII siècle. Les plus célèbres furent les entreprises par l’abbé Rancé, en 1664, à la Trappe, et par Eustache de Beaufort, en 1677, à Sept-Fontaines. L’introduction de la réforme de Rancé à Tamié, en 1677, fut l’œuvre de dom Jean-Antoine de la Forest de Somont abbé de 1659 à1701, épaulé par Jean-François Cornuty, devenu abbé jusqu’en 1707. Ce retour à la régularité s’est manifesté avec la construction des bâtiments actuels (1679-1703). Les anciens bâtiments étaient dans un état tel qu’il devenait plus économique, à la place de les réparer, les bâtir à nouveau en profitant les matériaux, tout en plaçant la construction quelques 100 mètres au sud de l’endroit d’origine.
Pendant out le XVII siècle Tamié connaît un accroissement de la ferveur qui contrastait vivement avec la relaxation des abbayes cisterciennes de la Savoie.

1792 - La revolutión
En 1789 est élu comme abbé dom Gabet. Trois ans plus tard, l’armée révolutionnaire française a envahi la Savoie, dépossédant les biens de l’Église, et en supprimant les Ordres religieux.

La communauté de Tamié se sentant sûre d’elle-même a refusé de se disperser. Elle fut une des très rares communautés à continuer la vie monastique, mais, enfin, s’exilant ; si bien que l’on en perd la trace. De nouveau, on a de ses nouvelles en 1801 lorsque le gouvernement français lui demande de s’occuper de l’hospice de Mont-Genis. Les bâtiments de Tamié ont été vendus comme de biens nationaux en 1800. Même s’ils n’ont pas été utilisés, ils ne furent non plus démolis. Les membres de la famille Favre, propriétaires d’une ancienne ferme de l’abbaye, surveillèrent que l’on ne fasse rien d’irréparable puisqu’on voulait restituer les bâtiments aux moines. Après que la Savoie fut à nouveau unie au règne de Piémont-Sardaigne, les Favre réussirent convaincre le roi Charles-Félix qui avait acheté à nouveau l’abbaye de Hautecombe en 1822, d’acheter aussi Tamié, et en 1828 il la céda à l’évêché de Chambéry. Un groupe de moines de l’abbaye de la Grâce-de-Dieu sont allés en prendre possession en 1861.

1960 L’històire recente
Tamié a eu un rôle important dans la renaissance liturgique après le concile du Vatican II, surtout en ce qui concerne la composition de chants en langue française. La quête de guide spirituelle et des temps de retraite pour des personnes de l’extérieur, sont devenus de plus en plus importants, de même que le passage des touristes. Ce qui a obligé la communauté à conditionner de nouveaux locaux pour rendre ces services, tout en gardant la solitude pour les moines. La maison de Saint-Benoît est ouverte aux jeunes qui ont besoin d ‘y passer quelques jours.
Tamié dit d’elle-même être une communauté qui veut être tout près de Dieu i tout près des autres.

Jeudi 17 Tamié-Hautecombe-Tamié

Eucharistie

Mt 11,28-30: Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, car je suis doux et humble de cœur. Je vous procurerai le repos, car mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.
Is 26,7-9,18-19 (Cantique de Noël) – Toi qui es droit, Seigneur, tu aplanis le chemin du juste. Nous rappeler ton nom, voilà tout notre désir. Mon âme aspire vers toi, pendant la nuit. Aujourd’hui, Seigneur, tu as été plus que BÉNÉVOLE à travers le paysage que nous avons contemplé, en nous adoucissant le chemin, et en nous gardant une grande et amoureuse SURPRISE.

Jésus, celui de l’embrassade mystique et silencieuse de l’oratoire de Tamié. La vie est certainement courte pour te rendre GRÂCES. Seigneur du repos, désormais tu habites mon cœur d’une manière nouvelle. À l’Eucharistie j’ai senti sur le mien ton regard limpide.
Puisqu’aujourd’hui, pour les moines, c’est un jour de « désert », la messe nous a été célébrée par un prêtre qui habite maintenant à Thiberine, en Algérie, là où furent martyrisés les moines trappistes. C’est quelqu’un extraordinairement proche et pastoral. C’est pourquoi nous avons vécu une eucharistie unique.

Visite au monastère de Hautecombe (moines/moniales du "Chemin Neuf")

Puisque nous avons eu du mal à trouver l’abbaye tous près du lac Bourget, nous y arrivons qu’ils sont déjà presqu’à la fin de la messe. Fidèles que nous sommes à l’idée d’établir de rapports spirituellement enrichissants, je m’adresse à une jeune fille de la Communauté, en lui demandant s’il y aurait cette possibilité. Elle s’en est allé poser la question aux responsables, et la réponse c’est l’invitation de prendre le repas avec eux. L’actuelle communauté est une congrégation laïque appelée « Chemin neuf »  et, d’après ce que nous avons observé, non seulement ils célèbrent la liturgie très dignement, mais aussi ils aiment partager la table.
En plus de la nombreuse communauté, ils ont quelques 200 « boy scouts » qui sont en train de les aider à préparer une session de vie chrétienne adressée à des couples, qui doit commencer la semaine prochaine.

Les tables ont été préparées à l'extérieur. À notre côté se placent une mère de famille de l’équipe responsable, et un jeune homme de la Côte d’Ivoire, Jean Claude, qui justement connaît cotre ami Grégoire.
L’entretien est vraiment intéressant. Mais l’étonnement arrive à la fin, lorsque nous contemplons sortir de la cuisine quelques jeunes avec trois grands gâteux et, après avoir fait un petit parcours tout autour, entre cris d’acclamation, les déposent devant nous  pour ce soit nous qui les partagions entre les nombreux convives. Nous tous nous rions de bon gré.
Après le repas, il m’est demandé de leur adresser quelques mots sur l’expérience de ma vie. À mon tour je leur demande s’ils ont à leur disposition une ou deus heures… Et, après l’ovation de la réponse, je leur donne comme synthèse que ma vie tourne autour de la Parole de Dieu. Que je la reçois comme le plus grand trésor que  je n’aurai jamais pu imaginer. Des applaudissements tous pleins d’estime, clôturent notre rencontre festive.
À la suite, avec Jean-Claude, nous rendons une brève visite au bâtiment. Surtout l’église, qui jouit d’une très remarquable richesse.

 

Monastère de Hautecombe (aujourd’hui du "Chemin neuf")
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Histoire du monastère de Hautecombe

Une histoire presque millénaire
Au début de l’année 1101, des moines bénédictins se sont installés au nord du lac de Bourget. Devenu cisterciens après la réforme de saint Bernard, les moines changent à l’autre côté du lac, dans un domaine donné par la famille Amadeus, familiers du deuxième abbé.
Du XII au XIV siècle, l’abbaye éprouve une grande floraison spirituelle. Pendant les siècles XV et XVI, la gestion est confiée à des abbés commendataires davantage prêts à profiter des biens de l’abbaye que de procurer les bienfaits aux moines. De cette façon, l’abbaye tombe en ruine. Au XVIII siècle, avec la révolution française, le monastère est classé monument national. Par la suite il tombe sous le pillage et, enfin, il est abandonné pendant 17 années. Au XIX siècle le roi du Piémont-Sardaigne, Charles Félix, ravi par la beauté du site, bâtit ici un mausolée en mémoire de ses ascendants. Il charge de la restauration de l’église à un fameux architecte, et en 1826 appelle à des moines cisterciens pour qu’ils y mènent une vie de prière. En 1922 s’installe une communauté bénédictine en provenance de l’abbaye de Sainte Marie Madeleine de Marseille.
La ferme de Hautecombe fut bâtie lorsque les premiers membres de la famille des Savoie furent ensevelis à Hautecombe. Les monarques voulurent que celle église devienne un grand mausolée à la mémoire de leurs ascendants. C’est la raison pour laquelle tous les recoins et piliers ont été transformés en monuments, chacun avec une statue d’un personnage et un bas-relief, en évoquant une scène de sa vie avec l’inscription du souvenir du prince enterré. Dans l’ensemble ce sont une quarantaine de princes et princesses qui y ont été ensevelis, avec une beauté spectaculaire des tombeaux. Le dernier !roi de l’Italie, Humberto II de Savoie, fut enseveli en 1983, de même que la reine Marie Joseph en 2001. En tout il y a plus de 120  précieuses statues dites “plaintives” en signe de deuil et de prière.
En 1992 la communauté bénédictine s’en est allé au prieuré de Ganagobie. Elle se rendait compte que le tourisme lui étouffait la vie de prière. Cependant, l’évêque de Chambéry demanda à la communauté du « Chemin neuf » de suivre la vocation de prière et d’accueil de cette abbaye.
Tout récemment, l’église a été restaurée grâce à l’étroite collaboration entre l’État, le Conseil Général de la Savoie, l’Union Européenne et la Communauté du « Chemin Neuf. »

Les activités de l’actuelle communauté
La Communauté laïque du « Chemin Neuf », d’inspiration jésuitique et composé par des personnes célibataires et mariées, homme et femmes, offre des sessions de formation biblique, théologique et communautaire pendant l’hiver (d’octobre à juin). Ces sessions s’adressent à des jeunes qui désirent se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et au service de l’église et du monde. Tous les ans il arrive qu’une quarantaine de jeunes en provenance de différents pays et des confessions différentes, suivent cette formation. De même, la vie en Communauté ou en famille, est partagée en fraternité (de 8 ou 10 personnes) qui aident pour le service de la maison, en apprenant à recevoir les autres comme à des frères et à se remplir de la prière du Christ. « 
À ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les autres.»  

Retour à Tamié

Le chemin de retour, avec le souvenir de la rencontre, et  des merveilles de l’architecture et du paysage, se fait court.
Après le dîner, nous recevons la visite du père Abbé de Tamié. Durant l’entretien il nous dit qu’il pense que la liturgie balise le rythme de notre vie monastique, et on doit se laisser porter, aussi bien avec les gestes qu’avec les paroles. Chaque mot bien prononcé te pénètre petit à petit.
Vraiment, c’est cela qui ce qui impressionne le plus à Tamié, une prière paisible qui fait résonner chaque mot en particulier.

Il nous expose la réunion communautaire qu’il a préparée pour le lendemain avec les moines: le thème est « La dynamique de l’amour dans le Règle de saint Benoît ». Lorsque la Règle parle d’aimer elle se rapporte 12 fois  à Dieu, 3 fois à la « charité fraternelle ». L’amour est une impulsion qui gère tout la vie du monastère. Si tu arrêtes la vie stagne. La fausse mystique la stagne extérieurement, mais alors la pensée suit le courant, et elle te joue de vilains tours (jusqu’à ce qu’elle se donne un coup à la nuque, signifiant par là les imaginations et les complications qui souvent L'amour ne peut jamais rester stagné. 
C’est évident qu’il s’agit de quelqu’un pragmatique et clair.

Vendredi 18 - Cîteaux

Eucharistie

Mt 12,1-8 – Les Pharisiens reprochent aux disciples de manger des épis en jour du sabbat. Jésus leur répond que David mangea aussi les pains que seuls les  prêtres du Sanctuaire avaient le droit de consommer, parce qu’il en eut nécessité. Et Lui, Jésus, est plus grand que le Sanctuaire. C’est la miséricorde que Dieu désire, et non les sacrifices ni les condamnations. 

 Is 38,1-6.21-22. 7-8 Ézékias, malade, prie en demandant la santé. Dieu l’écoute et il lui ajoute 15 années à sa vie.

Toi, Seigneur, tu veux l’amour et non les sacrifices, parce que tu es plus grand que Salomon et plus grand que le Temple. Tu es le Seigneur de la VIE, et toi, tu la lui donnes à Ézékias, en tant que signe de ta VIE pour TOUJOURS : la RÉSURRECTION. Nous avons vécu cela intensément à la messe Conventuelle de Tamié. Moines et invités tous en semi cercle autour de l’Autel. Amour, et non sacrifices, voilà ce que nous sommes en train de recevoir ces jours-ci, et une vie que l’on dirait prolongée par tant de moments si intensivement vécus. Le Père Abbé est venu nous congédier et il nous donne le texte complet de la Réflexion communautaire que les moines feront aujourd’hui. Merci, Seigneur, notre Dieu, de la rencontre avec cette communauté si simple et si fraternelle. Nous emportons avec nous la communion et l’intense prière que nous avons partagées.

Itinéraire vers Cîteaux

La route vers Cîteaux est longue, mais belle. D’abord c’étaient les champs de lavande ; maintenant, davantage vers le centre de la France, ce sont des champs immenses de fleurs tournesol. La présence des vaches demeure toujours.
Tous les repas de l’itinéraire nous les faisons dans des aires de service, avec de la nourriture que nous avons emmené de chez nous. Tantôt sur de tables bien aménagées, tantôt en plein air tout près d’un lac artificiel.

4 photos de la route

Visite au monastère de Cîteaux (aujourd’hui moines trappistes)

Nous ne voulons en aucune façon passer au-delà de Cîteaux compte tenu de l’importance qu’il a dans l’histoire monastique.
Puisqu’une des sœurs connait le P. Frédéric nous demandons au concierge de l’appeler, mais on nous dit qu’il est fatigué et on ne peut pas nous assurer de pouvoir le voir. Cependant il apparaît bientôt pour nous faire le plaisir de nous guider en une visite inoubliable. Justement aujourd’hui c’est sa fête et, à la fin, il nous dit très content, que ce jour-ci a été pour lui pareil « à la visite des trois mages ».

À présent Cîteaux, berceau des cisterciens, est habité par une communauté de moines trappistes. De même que les bénédictins en France, lorsqu’ils doivent sortir du monastère, s’habillent d’une veste avec capuchon, les trappistes lors qu’ils vont en rue, s’habillent de pantalon et chemise.

L'église est moderne i très belle, mais ce qui est vraiment intéressant ce sont les restes de anciens bâtiments qui demeurent. Le P. Frédéric nous explique tout en détail.

De l'église bâtie par saint Bernard (XIII s.) il n’en reste que des traces marquées sur le sol, mais la présence de ce grand Saint et homme de prière se ressent partout. Du "définitoire" (endroit où on se rassemblait pour « définir » les normes monastiques) du XVI s. il n’en reste que la structure. Aujourd’hui le rez-de-chaussée du bâtiment est devenu un musée avec des figurines qui représentent les anciens moines en accomplissant les tâches agricoles. À l’étage supérieur sont représentés les anciens « scriptoria » avec des figurines de moines qui enluminent de grands livres miniaturés.
L’actuel monastère est du XVII-XVIII s. d’après le style de l’époque (tel que Versailles).
Dans unes des grandes pièces dont ils disposent, ils y ont placé une exposition de l’ordre cistercien au complet, avec les différentes branches, et chacun des monastères. De notre part, c’est normal, nous nous attardons aux monastères de la Catalogne.

Puisque le P. Frédéric est un des meilleurs compositeurs de musique de cithare de la France, et même du monde, nous lui demandons un petit concert qu’il nous offre volontiers. Dans son studio personnel, semblable à une crypte,  qui invite à la prière, il nous offre la pièce qui lui plaisait le plus à Christian de Chergé, le prieur de Thibirine, martyr en Algérie. C’est sur le thème de la Visitation. Les notes retentissent au-dedans, avec toute sa richesse, rappelant la Mère de Dieu en train de nous visiter sur les chemins de notre terre.
Pour ce vieux moine, récupéré d’une sérieuse maladie, et pour nous autres, la rencontre a été un DON tout à fait spécial que garderons dans nos cœurs.

 

Monastère de Cîteaux (aujourd’hui trappiste)
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Histoire de l'Abbaye de Notre Dame de Cîteaux
1098 Quelques moines arrivent de l'Abbaye de Molesme, guidés par saint Robert avec le désir de chercher Dieu dans une plus grande solitude et austérité. Ils se sont installés Dans une vallée, deux kilomètres au nord de l’actuel emplacement de Cîteaux. Les débuts du « Nouveau Monastère » ont été difficiles : grande pauvreté et peu de vocations. Le premier site est abandonné car il y manquait de l’eau.
Aubry succède Robert, son abbatiat est de 9 années. On lui doit l’institution des frères convers. En 1108, l'anglais, Étienne Harding devient l'abbé de Cîteaux. Il est l’auteur de « la charte de la Charité », qui établit un rapport de charité et d’entraide entre les différents monastères.
1113
Bernard de Clairvaux (1090-1153), alors âgé de vingt-deux ans, de noble famille, né à Fontaine (près de Dijon), décide d’aller à la rencontre de Dieu et de vivre dans l’ascèse monastique la plus rude. Il choisit de prendre l’habit de moine à Cîteaux. Trente compagnons, parents ou amis, le suivent dans sa retraite, viennent donner de l’espoir à Cîteaux. Dorénavant se multiplient les fondations. L’année 1115 Bernard quitte Cîteaux pour devenir le premier abbé de Clairvaux. Par ses écrits et son influence et par son ascendant, Bernard est à l’origine d’une vraie école de spiritualité.
1198 Il y a déjà cinq ans qu’est finie la construction de la grande église commencée en 1140, qui remplace la tout petite que Bernard avait rencontré et bientôt devenue insuffisante. C’est ici que seront ensevelis les ducs de Bourgogne. La renommée de Cîteaux monte très vite. Cîteaux deviendra pour toujours un havre de paix, un endroit où s’accomplissent des médiations et des réconciliations.
1310 Au début du XIV siècle, grâce à la renommée de saint Bernard, l’abbaye de Cîteaux devient la tête d’un Ordre qui compte environ 500 monastères. De grands personnages se font moines de Cîteaux, tel qu’Allain de Lille, un savant de son temps, qui prend l’habit de convers. Cîteaux est à cette époque un des grands centres de la chrétienté. C’est en ce moment que commence la construction du grand monastère. Cîteaux est, à cette époque, un des grands centres de la chrétienté. Cîteaux compte avec plusieurs centaines de moines et de convers. La renommée du monastère ne fait qu’augmenter. Deux années plus tard, achètera le prieuré de Gilly, qui deviendra la résidence des abbés de Cîteaux.
En ce moment, le roi de France, Louis IX, visite Cîteaux accompagné de sa mère, la Reine, et ses frères.
1398 C’est l’époque de la guerre des Cent Ans. Le monastère est ravagé. Les moines se réfugient à Dijon.
1498 On construit la bibliothèque. À la suite d’un héritage, le château de Fontaine, où était né saint Bernard, devient possession de Cîteaux. Et l’abbé de Cîteaux est reconnu comme le responsable de l’Ordre pour un grand nombre de monastères.
Mais, c’est alors le moment des guerres de religion en France. L’abbaye subit trois pillages successifs. Ces pillages ainsi que les pressions fiscales, touchent fortement l’économie de l’abbaye. Pour se soulever les ruines, les moines sont obligés de vendre quelques unes de ses propriétés, mais, au début du XVI siècle, Cîteaux a encore deux-cents personnes, entre moines et convers.
1598 À cette date, il y a Cîteaux quelques 70 moines profès.  L'organe exécutif du Chapitre Général est établi l’année suivante.
Au XVII siècle, à la suite du Concile de Trente, il y a un nouvel élan de renouveau dans l’Église. L’Ordre Cistercien de la Stricte Observance est créé (celui que l’on nomme « La Trappe ») qui regroupe quelques monastères autour de personnalités éminentes désireuses de retrouver l’esprit des origines de Cîteaux et de saint Bernard ; mais de nouveaux conflits apparaissent. Il s’agit de ce que l’on appelle la « Guerre des Observances ». D’un côté, le siège abbatial deviendra un poste politique : le cardinal Richelieu avait été pendant 7 ans abbé commendataire de Cîteaux même s’il n’avait jamais eu la confirmation de Rome, ni rien n’avait fait pour faire émerger l’abbaye de ses ruines. L’un des abbés de la « Stricte Observance », le célèbre abbé Rancé, s’engage à la reforme de son unique monastère : La Trappe. Quelques monastères de la France suivent son exemple, mais l’abbaye de Cîteaux préfère garder ses distances à l’égard de ces courants réformateurs et maintenir l’unité de l’Ordre cistercien, au prix d’une réforme modérée.
Le “Siècle des Lumières” fait progresser certaines couches sociales, avec de l’hostilité à l’égard du monachisme : on leur reproche son inutilité. La Révolution française précipite ce mouvement de discrédit.
L’abbaye confisquée, est vendue en 1791 à des commerçants qui la ravagent et démolissent pour en vendre les pierres. De ce qui en reste on en fait successivement, un château, une usine, une colonie pour enfants. Et on poursuivra de profiter des pierres des fondations des anciens bâtiments. Pendant les douloureux événements de la Révolution, 24 moines en provenance de La Trappe, réfugiés à la Valsainte, en Suisse, sont obligés à essayer une nouvelle aventure prodigieuse qui les conduit jusqu’en Russie. Cette odyssée assure la continuité de la vie cistercienne réformée, puisque depuis la chute de Napoléon, de nouvelles abbayes sont fondées.                                                      
1898 L'abbaye est achetée à Nouveau, et des moines en provenance de divers monastères viennent la repeupler. Les débuts sont très pénibles. Des anciens bâtiments, seulement se sont sauvés de la complète démolition : une partie de la bibliothèque du XV siècle, la Salle Capitulaire du XVII siècle et le grand bâtiment du XVIII siècle, bâti par l’architecte Lenoir, où les moines logent à présent.
1998 L'année du Neuvième Centenaire de la fondation voit le réaménagement de l’église. Le 21 mars, à l’anniversaire de la fondation de Cîteaux, cette église renouvelée rassemble plus de 700 moines et moniales de la Famille Cistercienne.


Actuellement
L'Abbaye de Cîteaux, est à nouveau la Maison-Mère de la Famille Cistercienne, au travers une communauté « trappiste » d’environ 35 membres. Les frères qui la forment viennent de divers horizons.
Pour nous autres, la recherche s’est montrée dans l’appel de saint Benoît au début de la Règle : « Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ? Voici que, en sa tendresse, le Seigneur nous montre le chemin de la vie. » Et il ajoute: « 
Mais, à mesure qu'on avance dans la vie religieuse et dans la foi, le cœur devient large. Et l'on se met à courir sur le chemin des commandements de Dieu le cœur rempli d'un amour si doux qu'il n'y a pas de mots pour le dire ». C’est cette règle que les fondateurs de Cîteaux ont comme guide dans leur recherche du bonheur. Celle-ci s’inspire directement de la Parole de Dieu dont le Christ est l’expression. Une règle dont l’équilibre la fait toujours actuelle.

La prière communautaire.
L’ensemble des offices du jour et de la nuit suivent, en gros, l’ordre de ceux qui sont proposés par saint Benoît. Vers la fin de la nuit, l’office des Vigiles met le cœur du moine en veille, dans l’attente du Seigneur, d’après le conseil de Jésus : « Veillez et priez. » Le temps entre les Vêpres et les Laudes est particulièrement consacré au silence. Les activités journalières sont aussi faites dans une ambiance de silence, favorable à la prière personnelle.
La journée commence avec l’office des Laudes, au lever du jour. « Laudes » ça veut dire « louange ». On loue Dieu pour sa grandeur, pour sa beauté, pour son amour. Les Laudes sont suivies, en semaine, par la messe concélébrée.
Après, au long de la tournée, sont priées fidèlement les « heures mineures » : Tierce, en début du matin ; Sexte, au milieu de la journée ; None, au début de la soirée, au retour du travail initié le matin. Ces petits offices créent un rythme qui rend le moine favorable au souvenir persévérant de Dieu dans les aspects les plus normaux de sa vie quotidienne. Après le travail, l’office des Vêpres rassemble les frères pour une prière où, en communion avec les hommes et les femmes du monde entier, ils offrent à Dieu la journée qui s’achève, aves ses joies, ses peines et ses fruits.

Le travail manuel
C’est le facteur d’équilibre. Il permet de développer la personnalité, pourvoir au soutien de la communauté et aider à ceux qui sont dans le besoin. Les tâches sont diverses. L’activité principale du monastère est la fabrication d’un formage particulier. Quelques uns s’emploient davantage dans le travail manuel, d’autres à l’étude et à la formation, d’autres encore à l’accueil, caractéristique importante de la Règle bénédictine.
La vie des cisterciens se déroule Dans un climat de silence qui soutient la prière au milieu de toute activité. Cependant, la communication n’est pas absente. Elle s’exprime par le service mutuel, les détails, les attentions des uns aux autres, mais aussi par les échanges communautaires et la collaboration au travail. Dans le plus intime de soi, le moine se sait en communion, au travers la prière, avec « le cœur de l’Église ». Il se reconnaît aussi constamment uni à ses frères du monde qui cherchent Dieu, peut être autrement – même aussi sans le savoir – et aussi à ceux qui sont  troublés par des épreuves. 

L'école cistercienne
Saint Bernard entra à Cîteaux en 1113. Trois années plus tard, il est envoyé, à la tête de quelques moines, fonder Clairvaux, dans la Champagne-Ardenne, dont il sera l’abbé jusqu’à sa mort en 1153. Ses écrits sont la transparence de son expérience intime de Dieu et, par l’ascendant qu’il exerce sur ses contemporains, il devient la source d’une vraie école de spiritualité. Cette spiritualité « bernardine », avec ses propres caractéristiques, eut de l’influence sur toute autre spiritualité jusqu’au XVII siècle. L’abbé de Clairvaux a tant marqué son époque, que l’on a eu le droit de parler du « siècle de saint Bernard. » Quatre autres auteurs contemporains de saint Bernard sont aussi remarquables par la qualité de leurs écrits. Dom Anselme Le Bail a parlé des « quatre évangélistes de Cîteaux » : saint Bernard,
Ælred de Rievaulx, Guillaume de Saint-Thierry, admirateur et ami de saint Bernard, et Guerric d’Igny. Ces quatre auteurs ne sont pas les seuls à former ce que l’on peut appeler « l’École cistercienne », on pourrait nommer aussi bien d’autres, parmi lesquels il faut citer deux moniales : Béatrice de Nazareth  (1200-1268) et Gertrude de Helfta (1256-1302) qui ont apporté leur propre nuance à l’expérience de leurs frères.

Divers traits caractérisent ces auteurs cisterciens et donnent la possibilité de parler d’une école de spiritualité. Un trait leurs est commun : au travers leurs œuvres apparaît le rapport quotidien avec la Sainte Écriture. Leurs écrits en  sont, en grande partie, un tissu de citations explicites ou implicites    
1 - D'autre côte ils n’ont pas tous une même doctrine spirituelle, mais en tous il y a quatre grands thèmes qui, avec de différentes nuances, donnent le ton : Un enseignement sur la personne humaine et ses capacités. Les Cisterciens des premières générations ont beaucoup médite particulièrement sur le thème biblique de l’homme créé à l’image et ressemblance de Dieu. À cause du péché, cette ressemblance devient estompée, mais elle demeure toujours dans le cœur de  chacun. Dieu n’abandonne pas celui  qui  se trouve dans cette situation, mais sans l’abandonner, il purifie en elle l’image du Fils de Dieu. L’image parfaite du Père, se fait homme pour se faire un avec l’humanité et restaurer en nous l’image divine. C’est pourquoi l’ascèse et une continuelle conversion aboutiront à libérer la personne de sa tendance au péché et restaurer en elle sa ressemblance originelle avec Dieu. Parce que le Fils de Dieu s’est fait homme pour demeurer avec nous, le mystère de l’incarnation devient le point central de la spiritualité cistercienne.                                                                                                          
2 – Les Pères  cisterciens ont longuement aussi commenté les mystères de la vie du Christ le long de l’année liturgique. L’humanité du Christ est le signe et le mystère de la Présence divine. Il est le grand médiateur entre Dieu et la personne humaine, le modèle à imiter. Le “Christ terrestre” est la voie qui conduit à l’amour du « Christ Verbe » de Dieu.
3 ​​– Avec tout cela on comprend bien la place de la Mère de Dieu dans la spiritualité des cisterciens, elle qui a engendré le Christ, le Fils de Dieu, lui qui nous l’a donné comme notre Mère.
4 - L'expérience de Dieu est le résultat de cette marche à la recherche de Dieu. Chacun de ces auteurs a fait l’expérience de Dieu en lui ; il essaye d’exprimer cette expérience personnelle et d’aider et de préparer les autres à la désirer. Expérience de Dieu qui traverse l’obscurité de la foi, et qui est étroitement unie à la charité. Ces auteurs en font la description différemment : union spirituelle avec Dieu, paix et repos en Dieu, « Shabat », joie en Dieu et contemplation. Cela dont ils ont fait l’expérience à leur époque, au plus profond de leur cœur, dépasse les limites du temps et de l’espace. C’est pourquoi nous aussi nous pouvons nous mettre à l’écoute de Dieu, et en tirer profit. Ce patrimoine de la famille cistercienne est à disposition de tous.
L’on appelle ces premiers auteurs cisterciens les « Pères de Cîteaux », de même que l’on parle des « Pères de l’Église » par rapport à ceux qui ont formé la pensée de l’Église durant les huit premiers siècles de son histoire.

Samedi 19 Abbaye Sainte Marie de la Pierre-qui-Vire (Moines bénédictins)

Eucharistie

Mt 12 ,14-21: Voici mon serviteur que j’ai choisi. Je ferai reposer sur lui mon Esprit. Il ne disputera pas, il ne criera pas. Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit. Les nations païennes mettent leur espoir en son nom.
Mi 2,1-5: Malheur à ceux qui méditent le crime, élaborent le mal. Ils seront entièrement dépouillés. Ils n’auront plus personne qui leur assure la distribution des parts.

Le prophète Michée nous offre la vision humaine du Dieu de l’Ancien Testament qui menace et châtie. Mais toi, Jésus, tu as été choisi pour prier pour que l’Esprit  nous mette en communion avec le Dieu de la miséricorde, qui ne se querelle pas avec la mauvaise génération, qui n’écrase pas les roseaux froissés qui risquent de crever. Toi, Jésus, tu nous donnes l’Esprit NOUVEAU dans lequel nous pouvons avoir confiance. Merci, Jésus, pour tout ce que tu nous donnes ces jours-ci, soit à travers la nature, soit à travers les personnes.
Si toi, tu ne nous avais pas donné ton Esprit, vraiment, nous n’aurions pas pu deviner tant de Vie et tant de Grâces que nous sommes en train de recevoir continuellement. Aujourd’hui, surtout au travers de l’abbé Luc de la Pierre qui Vire et des moines de la communauté. Il nous attend une surprise jamais imaginée.

Visite au monastère de La Pierre qui Vire

Étant donné que nous savons qu’un moine, tous les jours, prépare la messe avec un certain nombre d’hôtes, nous nous unissons à eux. Il s’agit d’un moine assez âgé, qui commente les textes bibliques du jour avec une vingtaine de personnes. En nous donnant la bienvenue, tout de suite ils s’intéressent à nous avec l’envie que nous y apportions nos commentaires. En faisant le commentaire de l’évangile, le moine rappelle que Jésus : « Ne criera pas sur les places publiques », en se querellant contre les violents, mais qu’il crie au devant du tombeau de Lazare  en l’appelant à la vie, et qu’il crie sur la Croix au moment de sa mort. L’Homme Jésus ne crie pas, ne se querelle pas contre les hommes, mais contre le mal qui asservit le monde. Nous sommes tous d’accord sur ce que si Jésus ne nous avait pas révélé la tendresse de Dieu pour les faibles, « les mèches qui faiblissent », c’est sûr que nous n’aurions pas pu inventer cela.

L'Eucharistie commence à 9h15, à la suite d’un signal donné par l’abbé avec une sorte de bol métallique, qui donne un son assez bizarre. Il est imposant de voir 80 moines, entre des jeunes et des âgés, entourant l’autel. L’église est pleine à craquer, tous plongés dans un silence monastique impossible à expliquer. Même si la décoration moderne de l’église n’est pas, pour moi, très belle, l’atmosphère créée est vraiment captivante.

À l’intérieur de nos pensées se promènent l’abbé Denis Houerre, l’abbé Thierry, le Père de Vogue et tant d’autres moines de cette communauté qui, avec leurs écrits, ont offert une doctrine monastique très solide à l’Ordre bénédictin.  Sans oublier les 80 ou 90 titres de la collection d’art roman (inclus le catalan) qu’ils avaient édité pendant longtemps. C’est possible que ce monastère soit l’un de ceux qui a le plus diffusé la culture et la spiritualité monastiques. Cela s’aperçoit dans leur prière.

Après la messe le jeune moine responsable de l’accueil nous guide dans la visite de la plus grande et neuve des hôtelleries, pareille à un hôtel à cinq étoiles. Nous sommes frappées par l’escalier avec une main courante en bois de très belle facture, dont les reproductions nous avaient inspiré, il y a des années, des créations au style « néo – roman ». La bibliothèque des hôtes est large et l’oratoire invite intensément à la prière en silence. C’est vrai que, à l’intérieur du complexe des édifications monastiques, il y a beaucoup d’oratoires, pour celui qui voudrait rencontrer Dieu, ou pour des groupes qui désireraient prier ensemble en petites communautés.

À la prière de midi on y ajoute des prières spontanées, qui expriment souvent la communion universelle et, à la fin, tous debout, on écoute le son des cloches, qui annonce la prière de l’« Angélus », et qui retentit calmement.
Nous avons concerté, pour après le repas de midi, une rencontre avec le Père Abbé. C’est un homme très jeune et calme. Son regard te perce, comme d’habitude avec les hommes et les femmes de Dieu. Pendant l’entretient il insiste sur l’écoute spirituelle qu’il faut mettre en application surtout lorsqu’on est jeune puisque, en vieillissant, non seulement tu es pris de surdité matérielle mais aussi souvent avec celle qui lui va unie, la surdité d’esprit ; et alors il devient difficile d’être attentif à ce qui se passe autour de toi. L’écoute des lectures exige toujours un effort. La liturgie, avec son rythme à elle, s’empare de toi plus facilement, et il est moins difficile de se laisser accompagner, mais pour la lecture, si toi tu ne fais pas l’effort, il n’y a personne pour t’aider. Nous finissons en faisant ensemble la prière du Notre Père.

À la suite de l’entretien il nous fait visiter le réfectoire, les cloîtres et le jardin des moines, en plus des 4 très belles cryptes, reliquat des autels dont les 200 moines avaient besoin, avant le Concile, pour célébrer les messes en particulier. Avant de nous quitter, il nous fait une invitation tout à fait inattendue : nous rendre à la réunion communautaire de ce soir, juste avant les Complies. Initiative que nous acceptons avec surprise et reconnaissance.

Puis, nous sommes allées à la boutique où, parmi d’autres choses, nous achetons une croix en poterie, simple, mais très belle. Nous contemplons un montage audio visuel sur la vie des moines, lequel, comme les autres que nous avons eu occasion de regarder, est très bien fait et très beau.

Les Vêpres des samedis sont spéciales: les samedis les moines s’habillent de coules blanches pour signifier la résurrection du Christ  et ils commencent avec l’église demi-éclairée pour le chant du Lucernaire, remplissant le chœur d’encens. Un rite qui évoque la proximité de la  Pâque hebdomadaire.

Notre participation à la réunion communautaire nous tient un peu en suspense. Irons nous à nous y rencontrer craintives ?                                                          
Le Père Abbé commence  en faisant notre présentation en tant que moniales de Saint Benoît de Montserrat, et il explique la raison de notre passage : nos noces d’or et d’argent, et il commence la rencontre en donnant quelques nouvelles au niveau interne de la communauté. Après il nous invite à prendre la parole.
Les quelques quatre-vingts moines, avec leur tête couverte du capuchon noire, en prêtant l’oreille bien disciplinés, puisque c’était la première fois que des moniales partageaient leur réunion, nous effrayent. Mais en rompant la glace, je commence en leur disant que j’aimerais leur faire « une déclaration d’amour. » Il va de soi que l’annonce est reçue avec hilarité.
Je leur explique que, malgré que nous sommes des inconnues pour la majorité d’entre eux, en réalité, de notre part, il y a assez longtemps que nous les aimons grâce au contact avec quelques uns de leurs abbés, et surtout à cause de la doctrine de leurs publications qui nous ont accompagnés en notre croissance monastique. Notre sœur Rosario Alemany avait traduit les commentaires à la Règle de Saint Benoît de l’abbé Denys, très appréciés par notre communauté.

Je leur parle après du travail en poterie et de notre page web. Le Père Abbé leur montre le petit cadeau que nous leur
avons amené. Bien simple, mais fait exprès, et avec tout dévouement.
Nous expliquons aussi que nous avons préparé soigneusement l’histoire des monastères que composent le parcours de
notre itinéraire, et que cela nous a beaucoup aidés à le vivre avec davantage d’intensité. Sans compter avec
«les surprises» que Dieu nous prépare quotidiennement. Telles que celle de ce même moment.

Abbaye de La Pierre qui Vire (Moines bénédictins)
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Histoire de l’Abbaye de Sainte Marie de la Pierre-qui-Vire (Moines bénédictins)
« À la fin des temps se dessine le paysage de nos vies. C’est comme cela que notre monastère a été bâti par chacun de nos moines, par les rencontres qui viennent nous rejoindre et très façonné par le jour au jour qui passe. Un jour nous avons ouvert la porte à quelqu’un qui nous a dit : ‘Il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison’, et notre vie a reçu sa présence. Puisse ta visite d’aujourd’hui prendre le nom de rencontre, dont chacun reçoive le meilleur, sous le regard de Dieu. » Avec ces mots les moines de La Pierre qui Vire précisent l’accueil à ceux qui s’approchent de leur monastère.


le  monastere
Le nom de « La Pierre-qui Vire », lui vient au monastère d'un grand bloc de granit sculpté par l’érosion, appelé « le dolmen », placé tout près de la porte d’entrée. Le bloc supérieur fut bénit par le Père Muard en 1853 pour y placer dessus l’image de « Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire ».
Le monastère de La Pierre-qui-Vire a été fondé en 1850 par le Père Jean-Baptiste Muard (1809-1854), prêtre du diocèse de Sense. Désireux de fonder une communauté religieuse, découvre la Règle de saint Benoît lorsqu’il fait un voyage à Subiaco (Italie). Il se sent pris par l’équilibre de vie que propose La Règle entre travail et prière, et Il revient en France avec ses deux premiers copains. Il fait son noviciat à la Trappe d’Aiguebelle et en 1850, et  établit sa communauté naissante dans la forêt du Morvan, au sud du Yonne à l’endroit appelé “La Pierre-qui-Vire”. Le Père Muard meurt le 19 juin 1854, âgé de 45 ans. Une vingtaine de moines formaient la communauté en ce moment-la pendant lequel il se vit une rapide expansion. Obligée à s’exiler en 1880, lorsqu’ils veulent revenir, ils ne peuvent pas récupérer leur monastère jusqu’en 1921, lorsqu’il n’en restait rien.
" La Pierre-qui-Vire " a enfanté de nombreux monastères aussi bien en France qu’à l’étranger. (États Unis, Angleterre, Vietnam, Madagascar, Congo).
Lorsque le Père Muard choisit l’endroit nommé “La Pierre-qui-Vire” pour y établir sa fondation, il ne trouve que la forêt. Les frères sont obligés à mener à terme la construction du monastère. Depuis un siècle et demi, avec de coupures plus ou moins prolongées, les moines ont essayé de régulières étapes pour l’élargissement et le renouvellement des bâtiments.

L'Église
Consacrée en 1871, elle fut très renouvelée en 1992 afin d’augmenter sa capacité d’accueil. La communauté s’y ressemble sept fois par jour pour y célébrer ce que saint Benoît appelle l’Office Divin.
Elle est ouverte à tout le monde. Tous les offices sont célébrés en français. C’est dans l’église, et en la liturgie, qui se fait la rencontre entre communauté et hôtes.     Les cryptes
En dessous de l’église,  les cryptes sont un lieu de prière et de méditation. En une d’entre elles s’y trouve le tombeau du Père Muard, le fondateur.                                 Le cloître
C’
est en même temps le lieu de passage et de méditation, mais toujours lieu de silence et de recueillement. Le cloître actuel est formé d’une partie ancienne (1871) et d’autre plus récente (1992).
La salle  capitulaire
La COMMUNAUTÉ s’y rassemble tous les matins pour écouter les paroles du Père Abbé, qui expose son commentaire d’un chapitre de la Règle de saint Benoît. On s’y rassemble aussi pour le chapitre où on prend de grandes décision concernant la vie communautaire : élection d’un nouvel abbé, admission d’un frère à prononcer ses vœux, travaux importants… etc.
La cellule
Chacun des frères dispose d’une cellule, appellation traditionnelle de la chambre du moine, où il se repose et il étudie. C’est aussi l’endroit de la prière la plus personnelle. C’est là que l’on fait la « lectio » des matins, et là que nous pouvons nous recueillir sous le regard de Dieu. C’est l’endroit du combat spirituel et de la conversion.
La bibliothèque
Comprend environ 100.000 volumes. Elle est d’abord pour l’usage des moines. Mais, s’il y a l’occasion, on y reçoit aussi des chercheurs ou des étudiants étrangers, lorsque l’on en reçoit la demande. Il y a six fonds principaux : Ecriture Sainte, Patristique (écrits chrétiens des premiers siècles), Philosophie, Théologie et Spiritualité, Monachisme, et un fonds important de Littérature, Art et Sciences humaines. Cette bibliothèque offre aux moines l’opportunité d’approfondir leur foi en lisant des auteurs chrétiens ou non.                                          
Le Forêt                                                                                                                                                       
 
Au milieu de la forêt du Morvan, le monastère jouit d’un grand calme à l’écart des bruits qui envahissent la vie de nos contemporains. On peut s’y promener et profiter de la beauté du site. Par la même occasion elle nous offre une occasion de prière, elle procure la beauté et la paix que l’on peut partager.

Le travail dans le monastère
On travaille pour se gagner la vie. Mais on av fait le choix d’un horaire de travail réduit (5 heures par jour) pour se donner le temps pour l’office divin et la lectio. L’argent que l’on gagne permet d’aider les plus démunis.
Avec son travail chaque frère se met au service de la communauté. Les un se dédient à des tâches internes (cuisine, entretien de la maison, bibliothèque, infirmerie, comptabilité…) D’autres travaux assurent le financement du monastère : Éditions Zodiac, atelier de poterie et de porcelaine, usine hydroélectrique, bouquinerie… etc. Le monastère dispose d’une ferme, pour laquelle la Communauté, depuis trente ans, a fait le choix d’une agriculture biologique. À présent cette ferme est gérée par des laïcs, et elle dispose d’une fromagerie selon les normes européennes. Elle produit des fromages élaborés à partir du lait de leurs troupeaux de vaches et des chèvres. Les samedis et dimanches on dispose davantage du temps pour la prière, la méditation et les rencontres fraternelles.
Leur vie vient organisée par l’horaire quotidien, mais aussi elle est très marquée par les différents temps liturgiques. On ne fait pas des vacances, dans le sens habituel du terme, mais on dispose tous les mois d’une journée de solitude et on peut se retirer une semaine à l’année pour réfléchir.

Dimanche 20, Saint-Benoît-sur-Loire
 

Eucharistie du XVIème Dimanche du Temps Ordinaire

Sg 12,13.16-19 : Toi, Seigneur, tu prends soin de toute chose et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes. Les justes doivent se comporter, comme toi, humains avec les autres. À ceux qui ont péché tu accordes la conversion.
Rm 8,26-27. L'Esprit lui-même intervient pour nous avec par des cris inexprimables. L’ardeur de l’Esprit c’est d’intercéder pour le peuple saint.
Mt 13 ,24-43 (Suite du discours en paraboles) Sur les champs du monde il y a du bon grain et de l’ivraie ; il faut les laisser pousser ensemble. Le dernier jour l’vraie sera jetée au feu, alors que les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Le Règne est comme une graine de moutarde ; c’est la plus petite de toutes les semences mais elle parvient à dépasser les autres plaintes potagères. Mais aussi comparable à du levain qui fait lever toute la pâte.                                                                                                                      
C’est en paraboles que Jésus proclamait des choses cachées depuis les origines.
Seigneur, c’est à Saint-Benoît-sur-​​Loire, parmi ces splendides bâtiments, que j’ai compris que dans tous les champs de la vie il y a du bon grain et de l’ivraie. Malgré habiter dans un lieu privilégié, on aperçoit aussi la présence de la zizanie. Vivre là où on surveille le tombeau de Saint Benoît, entouré de pierres millénaires, remplies de mystère pour les bénédictins, n’empêche pas de sentir que dans a vie il y a du bon grain et de l’ivraie. Ce constat est plutôt une invitation à faire croître la moutarde et le levain, afin que cette vieille souche des bénédictins devienne un grand arbre. Blé et zizanie, Seigneur, font partie de toute vie et de toute situation. L'Esprit nous l’explique avec de mots que l’on ne peut pas exprimer, mais que nous ressentons vivants en nous-mêmes.
Ces très belles et intimes constructions nous exhortent « à être humains avec tout le monde ».
La première visite c’est la crypte où la tradition dit que les restes du corps de Saint Benoît sont gardées. Il s’agit, vraiment, d’un lieu très recueillit, où l’on respire le désir de prière. Il y a du monde à genoux au devant de l’arche qui garde les restes du corps. L’obscurité produite par les larges colonnes romanes, les bougies allumées, remplissent de « mystère » cet endroit si sacré pour nous.

La communauté, formée de 35 moines, célèbre l’eucharistie avec une foule de fidèles qui remplit l’église. On dit que la couche sociale de la bourgeoisie française aime la Liturgie célébrée à l’intérieur de ces pierres dignes de vénération.
En sortant de la messe nous allons dire bonjour au Père Lin, qui tout de suite nous invite à prendre le repas à l’hôtellerie.

La visite conduite par en guide si excellent devient magnifique. Le Père Lin est un grand spécialiste en Pères de l’Église ; et il commence en nous faisant cadeau d’une citation de saint Augustin : « Te ipsum tibi reddam, quant te mihi reddidero », « Je te donne à toi-même, lorsque tu te donnes à Celui qui est à moi. » Ce qui équivaut à dire : Tu seras toi-même lorsque tu seras à Moi. Avec toi, Seigneur, nous savons que nous deviendrons de la bonne graine, malgré l’ivraie qu’il y a au-dedans de nous.

Nous commençons la visite en contemplant la tour porche qu’il y a devant l’entrée de l’église. Avec les chapiteaux sculptés avec des scènes de l’Apocalypse, ce qui donne une magnificence unique à l’art roman de Saint-Benoît-sur-Loire. Il nous fait savoir que nous sommes à l’époque de l’Abbé Oliva. La mosaïque du sol du chœur de l’église est carolingienne, de même que celui d’un autel latéral (XVIII). Les stalles du chœur sont du XVII s. et la balustrade du chœur est un don du Cardinal Richelieu, qui avait été abbé commendataire.
Il nous fait revenir à la crypte, mais, pour l’occasion, il éclaire les lumières nécessaires  pour mieux pouvoir contempler l’arche avec les restes de Saint Benoît, et il nous invite à quelques moments de prière en silence.
Vraiment impressionnant.
J’avais désiré de voir le Pantocrator du Portail latéral et, malgré qu’il n’est pas très bien entretenu, nous jouissons devant la sérénité de cette image.

Monastère de Sain-Benoît-Sur-Loire (Moines bénédictins)
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Histoire du Monastère de Saint-Benoît-Sur-Loire
Les premières données connues sur le monastère bénédictin de Saint-Benoît-sur-Loire, situé sur une colline tout près de la Loire, sont de 630 (peu avant le décès de saint Benoît, survenu à Monte Casino, Italie).
Au début de ce VIIème siècle, deux communautés religieuses se sont installées près de la Loire, dans le territoire de Fleury. L’une sous la protection de la Vierge, l’autre sous celle de Saint Pierre. Les deux sont régies par la règle de saint Colomban laquelle sera substituée, par la suite, par la Règle bénédictine. Les deux communautés finissent pour se fusionner.
L’année 670, lorsque les barbares ravagent l’Italie et Montecassino même, l’abbé de Fleury, afin que les reliques du corps du saint de Norcia ne soient pas perdues au milieu de cette « barbarie », les emporta dans son monastère de France. Depuis lors ce monastère change son titulariat en se nommant « Saint-Benoît-sur-Loire ». L’arrivée des reliques offre l’occasion d’une splendeur maintenue par Théodulf d’Orléans, lequel y crée deux écoles monastiques. On raconte que, pour rendre culte à saint Benoît, les moines de Fleury ont voulu bâtir une église digne du saint. Ce chef d’œuvre est réalisé les XIème et XIIème siècles. La communauté de cet endroit persiste à penser que les lestes de Saint Benoît demeurent dans ce lieu, même si à Montecassino on y en vénère d’autres. En fait, le transfert des reliques est le sujet décoratif de plusieurs anciens chapiteaux.
Les invasions normandes interrompent cet élan le IXème siècle, avant d’une nouvelle renaissance le Xème siècle. En ce moment, une réforme est entreprise par l’abbé Odon de Cluny. L’abbaye connaît son plein développement sous l’abbatiat de Saint Abbon (988-1004) et de Gauzlin (1004-1030). Elle devient alors un centre littéraire, et jouit d’une lettre d’exemption.  
En 1026, un incendie détruit les bâtiments monastiques. Mais ils sont rapidement reconstruits.

À la même époque, on commence la construction de la tour porche. En 1067 on commence la construction de la basilique, dont l’autel est consacre en 1108. Elle s’accomplit en 1218.
En 1486, l'abbaye passe sous régime de commande. C’est alors qu’arrivent les guerres de religion lesquelles
affectent son fonctionnement et la dégradent. L'abbé Odon Châtillon Coligny, frère de l’amiral, se convertit au protestantisme et permet le pillage du monastère. Les ouvrages de la bibliothèque sont vendus et éparpillés par Europe, le trésor disparaît. En 1627, la Congrégation de Saint Maur prend en charge l’abbaye. Un nouveau monastère est bâti en le XVIII siècle. Mais avec la Révolution les bâtiments monastiques son détruits.                                                                     
En 1865, les frères de La-Pierre-qui-Vire font revivre le monastère, même si, en réponse à la loi sur les Congrégations, la communauté choisit de s’exiler. Ils ne reviennent qu’en 1920, et ils achètent alors à nouveau les terrains prochains à la basilique. La vie monastique se récupère en 1944 et le monastère est alors restauré. Maxime Jacob, avant d’être arrêté par la Gestapo, avait choisi Saint-Benoît-sur-Loire pout se retirer.  Saint-Benoît-sur-Loire est visité tous les ans par des milliers de pèlerins dans le but d’admirer la beauté artistique du site et pour prier dans la crypte romane du début du XIème siècle où il est dit que reposent les restes de saint Benoît. La vie monastique née à nouveau le XIXème siècle, devient une communauté de prière, de travail et d’accueil actif de pèlerins et visiteurs, tel qu’elle le fut en ses origines. Aujourd’hui cette communauté est composée d’une quarantaine de moines.

Les bâtiments
La crypte, placée en plein milieu du cœur du bâtiment, contient le reliquaire avec les reliques du saint patron du site, Saint Benoît. On explique qu’elles ont été déposées dans ce lieu de culte, lorsque le maître autel fut consacré l’année 1108.
L’imposante tour-porche devant l’entrée de l’église, est bien une forteresse et le nombre de piliers qui la composent fait apparaître l’ambition de ce projet.                              
L'architecture  de cette tour évoque la Jérusalem céleste décrite pas saint Jean en Ap 21: “Sa longueur égalait sa largeur… À l’Orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l’occident trois portes...  Ses portes ne se fermeront pas au long des jours, car en ce lieu, il n’y aura plus de nuit. »
Le chœur  est composée de deux sanctuaires à différents niveaux, le plus proche en majesté, l'harmonie et la noblesse, rappelle les grandes basiliques romaines. Derrière le maître autel il y a le mur des confessions qui sépare l’église de la crypte des reliques.  
La nef centrale, plus sobre que le sanctuaire, romane en ses parties inférieur, es couverte par une voûte gothique.                                
La croisée du transept repose sur des chapiteaux romans.                                                       
Le passage de l’un à l’autre style est harmonieux. Le Christ, Maître, domine et préside, entouré des quatre évangélistes et leurs symboles


Itinéraire vers Taizé

Nous avons quitté l'endroit avec nostalgie, mais avec un cœur plein d'émotions, afin de nous diriger vers Mazille Carmel, près de Taizé, où les sœurs carmélites nous attendait déjà. Parmi les nombreux invités à manger un peu et nous sommes retournés à notre chambre minuscule.
Le lendemain, après avoir partagé avec la communauté de prière Carmes (surtout des jeunes), nous allons à Taizé.
 

                                                                                           Lundi 21 - Taizé

Eucharistie

Mt 12,38-42. Matthieu nous dit que cette génération mauvaise réclame un signe, mais en fait de signe, il ne lui sera pas donné que celui du prophète Jonas: la résurrection après trois tours au cœur de la terre.
Mi 6,1-4.6-8 Le passage d’aujourd’hui du prophète est du Vendredi Saint que nous appelons « Les Impropères » :
« 
O mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je contristé? Réponds-moi! Est-ce parce que je t’ai fait monter du pays d’Égypte ? » C’est pourquoi nous nous demandons, qu’est-ce que nous allons offrir au Seigneur ? Et Dieu nous dit « ce qu’il réclame de toi : rien d’autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu. »

Aujourd’hui nous vivrons vraiment la RÉSURECTION à Taizé. Un endroit qui nous invite à la justice, à la miséricorde, à marcher humblement avec tant de frères et de sœurs qui y font pèlerinage.

Séjour à Taizé

Au premier abord on a l’impression qu’il s’agit d’un immense chaos où chacun cherche son petit coin. De grandes espaces tout pleins de tentes, et parkings remplis de bus. Plein de jeunesse de d’animation.

Après avoir passe par la maison d’accueil et de nous avoir situé dans nos propres appartements, nous allons jeter un coup d’œil à la boutique où nous rencontrons Frère Emmanuel, un jeune Maître de novices très gentil. Nous accordons un rendez-vous avec Frère Daniel, l’artiste potier, pour cet après midi.

Ensuite je m’en vais dans l’église ou je veux rester seule:
Seigneur, je te sens très proche. Tu es plus que Jonas, plus que Salomon. Tu es la Vie et la Résurrection. Tu es UNIVERSEL. Jésus, tu es Celui qui touche les cœurs, comme le demandait le prophète Michée. Notre route, notre réponse, c’est « la justice et la miséricorde ». Je le ressens au vif ici, à Taizé, parmi cette jeunesse qui te cherche de tout son cœur, même, peut-être, sans s’en rendre compte. Je suis toute proche de la petite icône qui te représente ressuscité avec Marie Madeleine. Demain, justement, ce sera la fête de Sainte Marie de Magdala. Déjà chez nous, en préparant le voyage, il s’est fait présent dans mon esprit ta rencontre avec elle. Maintenant elle devient réelle. C’est comme ta réponse au désir de ce pèlerinage. Toi et moi nous nous rencontrons lorsque je contemple le Bon Berger et Marie, dans le cloître de chez nous. Toi et moi, maintenant, ici, à un moment très attendu, inoubliable.

A 12h30 c’est la prière de midi. Quatre chants répétitifs, lents, médités, accompagnent quelques textes lus avec ferveur. Tout est très méditatif, pénétrant au fond du cœur. À la fin, des prières pour la paix. Ici, on touche, dans une certaine mesure ; la Transcendance et l’Humanité. Nous nous sentons, UNIS, Seigneur, à tes côtés.

Après le repas de midi nous sommes allées rencontrer Frère Daniel qui travaille la poterie avec Frère Ludovic. Le rendez-vous devient une rencontre très sympathique. Nous nous rencontrons dans leur atelier d’artistes. De petites chambres tout pleines de peintures, de pièces poussiéreuses, et de fours. Frère Daniel, déjà âgé, fait partie des fondateurs de Taizé, et, au début, il avait travaillé avec notre potier Llorenç Artigues, que j’avais eu comme professeur à l’École Massana de Barcelona. Petit à petit on tisse de l’amitié jusqu’à ce que Frère Ludovic est allé chercher l’appareil photo pour garder un souvenir de la rencontre. Ce qui a été le plus intéressant c’est qu’il finit par nous expliquer « les secrets » pour réussir les effets typiques de la poterie qu’il fait et que, évidemment, nous n’imiterons pas. Il va sans dire que nous les avons invités venir à notre monastère, mais Frère Daniel dit qu’il n’en a pas le courage. Ludovic, il dit qu’il viendra lorsqu’il en aura l’occasion.

Ce sont eux même qui nous accompagnent à l’atelier du monastère où, avec plus ou moins de régularité, tous les moines travaillent. En ce moment-là il y avait 15 moines, chacun en train d’accomplir sa tâche. Tout est très industrialisé. Pour la cuisson des pièces on les place sur des grands chariots qui deviennent la base des fours. Ce sont eux aussi qui se font la pâte et les émaux.
Ils nous font cadeau de quelques pièces avec de petits défauts. Comme partout, ils ont de tas de déchets par de petits défauts. Ce sont les avantages du métier.

Pus tard nous allons à Cluny, qui est très proche. Une étape important de notre pèlerinage.

Visite de l'Abbaye de Cluny

La place qui occupait jadis l’abbaye était immense. Aujourd’hui le composent diverses rues et  bâtiments. Traverser ces espaces te remplit d’une haleine monastique qui pénètre à l’intérieur,  te remplit de l’histoire de nos racines. De l’église il n’en reste que le clocher, majestueux, lequel, en ce moment, est en travaux. On visite aussi le cloître de la renaissance, une chapelle, et on peut voir, de l’extérieur, le palais de l’Abbé, en gothique flamboyant.
Nous ressentons plus de mésentente que de déception devant des restes si pauvres, en pensant à ce qu’avait été Cluny à l’époque des cinq abbés qui sont parvenus à la sainteté (saint Odon, saint Mayeul, saint Odilon, saint Hugues et saint Pierre le Vénérable).
Mais avant de nous en aller nous sommes invitées à regarder un montage audiovisuel en trois dimensions, renversant. On ha reproduit virtuellement l’église, à l’intérieur de laquelle on peut se promener, tout en écoutant les airs grégoriens de l’époque. Dieu, aujourd’hui aussi, a voulu nous surprendre.

Monastère de Cluny (Jadis des moines bénédictins)
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Histoire de l'abbaye de Cluny
L'abbaye fut fondée en 910 dans une réserve forestière de chasse, dans la zone où plus tard il y aurait une commune, lorsque  Guillaume I d’Aquitaine, compte d’Auvergne, installa l’abbé Bernon de Baume, et le plaça sous l’autorité du Pape Serge III. L’abbaye et sa constellation de dépendances est devenue bientôt l’exemple de vie religieuse du XI siècle. Le village grandit autour du monastère.
L’ordre bénédictin fut la clé de la stabilité acquise par la société européenne de cette époque, et, en partie aussi, par l’adhésion à la reforme contre les investitures pour les charges ecclésiastiques (investir des laïcs pour devenir des évêques, des abbés…), contre la simonie (achat de l’office clérical) et contre la clerogamie (violation du célibat par des clercs et des moines). Une succession d’abbés compétents et saints, deviendrait des personnages remarquables dans la société internationale. Si bien que Cluny est devenu le monastère le plus prestigieux de l’Europe. En instituant des fédérations, il est arrivé à avoir 2.000 monastères fédérés, avec des centaines de moines adscrits, dont l’abbé de Cluny était le supérieur. Le monastère fut ravagé par une troupe de révolutionnaires en 1790.

Organisation
Le monastère de Cluny gardait trois différences à l’égard des autres maisons de l’ordre : dans  l'organisation de sa structure, dans l’interdiction de louer des terrains à tierces personnes d’après l’usage féodal, et dans la considération de la liturgie en tant sa principale forme de travail. Tandis que la majorité de monastères étaient autonomes et simplement associés de façon informelle, Cluny créa un vaste ordre fédéré subordonné à l’abbé de Cluny.

Les coutumes de Cluny représentent aussi l’élan idéal du monastère bénédictin en tant qu’unité autosuffisante dans sa production agricole, semblable aux exploitations agricoles contemporaines, lesquelles s’installaient dans les endroits les plus romanisés de l’Europe et dans ses fiefs, où chaque membre exerçait un travail physique en plus de se dévouer à la prière. Saint Benoît d’Aniane, le « deuxième Benoît », était conscient que les moines noirs (bénédictins) ne pouvaient pas continuer à se nourrir seulement du travail physique. En 817 pour gouverner les monastères carolingiens il fallut l’aide de Louis le Pieux. Cluny, par contre, accorda offrir des « prières perpétuelles » (laus perennis), à ses bienfaiteurs, en signifiant par là que prière est aussi une tâche à accomplir.  

Les arts
A Cluny, les arts ont été centrées sur la liturgie, dans un vaste et beau cadre d'inspiration, qui reflétait le sentiment de pitié du XIe siècle. L'intercession monastique est apparu indispensable pour parvenir à l’état ​​de grâce, et les dirigeants politiques ont rivalisé pour se faire  rappeler dans les prières interminables de Cluny, ce qui, en revanche, assurait le maintien du monastère, et  offrit la possibilité de la créativité artistique dans d'autres domaines. La rapide croissance de la communauté de Cluny avait besoin de bâtiments de plus en plus grands. Les constructions de Cluny ont profondément affecté les pratiques architecturales de l'Europe occidentale du Xe au XIIe s. Les trois Eglises successives sont appelées conventionnellement Cluny I, Cluny II et Cluny III. Avec la construction de la troisième et dernière église de Cluny, l'abbaye a également eu le plus grand bâtiment de l’ Europe, avant la reconstruction de Saint-Pierre à Rome au  XVI s.

La campagne pour la construction Cluny III a été financé par la redevance annuelle établie par Ferdinand I de Castille - Léon, entre 1053 et 1065. La somme a été fixée à 1000 pièces d'or pour Ferdinand, montant doublé par Alphonse VI en 1090. Pour Cluny, cette quantité représentait la plus grande quantité annuelle d’argent jamais reçue par un ordre religieux et jamais dépassée. La redevance du roi Alphonse permit à l’abbé Hugues (décédé en 1109)  construire l'immense troisième église abbatiale. Lorsque cette source a été fermée,  s’est générée une crise financière qui a frappé économiquement pendant les mandats des abbés de Cluny Pons (1109 - 1125) et Pierre le Vénérable (1122-1156). L'or donné à Cluny a servi à faire connaître les nouveaux chrétiens riches de l'Espagne, et a placé pour la première fois ce pays dans l'orbite européenne.

Retour à Taizé

 Revenant enfin à Taizé, nous nous joignons à la foule pour la prière du soir à 20h.

L'acte de se tourner toute l'assemblée vers livre, parfois même complètement tourné le dos à l'autel, lorsqu’on fait la lecture de l'Écriture, exprime au vif l’importance de celle-ci. Les psaumes et les chants répétitifs pénètrent à l’intérieur du cœur, jusqu'à ce que lors des quelques moments de SILENCE il te semble toucher Dieu. Enfin on met la croix au milieu de l'église et les jeunes approchent pour rester en adoration, jusqu'à la nuit bien avancée. En sortant de la prière, Dieu nous avait préparé une nouvelle surprise. Le frère Pierre, fils de Barcelona, vient nous dire bonjour. Finalement il nous a rencontrées. Il savait qu’à Taizé il y avait des moniales de Montserrat et il voulait nous saluer. Lui avec Glòria, une jeune fille barcelonaise aussi, deviennent désormais nos anges les plus proches.

 

Mardi 22 - Taizé. Fête de Sainte Marie Madeleine

Eucharistie

Jn 20,1.11-18 Marie se rend au tombeau de grand matin, alors qu’il fait encore sombre. Elle restait là dehors, à pleurer. On a enlevé le Seigneur, mon Maître… ¡Marie! ¡Rabbouni!
Ct 3,1-4 Toute la nuit j’ai cherché celui que mon cœur aime. Je l’ai trouvé. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas.

Providentiellement à 7h30, dans une des cryptes, nous rencontrons une Eucharistie catholique. On y proclame les textes propres de sainte Marie Madeleine. Tout comme je l’avais préparé pour ce jour, avant de commencer le voyage. Le Jésus de Taizé, pour moi, prend du corps dans la rencontre avec la Madeleine dans le jardin de la résurrection. La rencontre avec lui, tout en étant plurielle à cause de la diversité de l’assemblée, devient profonde et personnelle. On l’aperçoit dans son propre cœur et dans chaque visage.
Il se peut qu’il y ait environ vingt concélébrants et quelques 300 personnes.
Je suis tout à fait
«
 chez moi », même si j'aurais aimé l'expérience d’une Eucharistie œcuménique. Mais cette chance se présente tout de suite.

Dans la célébration du matin qui suit, après les chants et les psaumes, on distribue le Pain consacré, mais aussi avec d’autres signes de communion d’autres religions. La grande majorité se rend au centre de l’église pour recevoir, avec les moines, le Corps et le Sang du Christ. En ce moment, j'ai décidé de prendre des mains d'un jeune Indien un pain bénit, et surtout de partager avec lui un sincère sourire FRATERNEL.

Après le petit déjeuner nous sommes allées à la causerie de Fr. Émile qui fait le commentaire de la lettre de Cochabamba. C’est de la vraie joie:

« “Dieu s’est fait l’un de nous afin que nous soyons comme Lui”, dit saint Irénée de Lyon dans une notre de ses lettres. À l’Ancien Testament on nous parle de la puissance de Dieu mais, surtout dans l’évangile de saint Jean, il nous est dit que Dieu, en se penchant vers nous, s’est fait chair, c’est-à-dire, notre propre Vie. Saint Paul remarque que, lui, par son abaissement, « a pris la condition de serviteur », et voilà quelle est sa gloire. C’est pourquoi maintenant nous ne prions pas le Dieu tout-puissant, mais le Dieu qui s’est fait « petit » afin d’être en tout pareil à nous. Avec ce partage, il nous rend vraiment  personnes. Celle-ci donc n'est pas seulement sa gloire, mais elle doit être aussi la nôtre. Ce partage avec Dieu et avec les autres nous rend libres, semblables à Dieu. C’est pourquoi partager en dialoguant sur les expériences de chacun de nous nous enrichit, en nous faisant connaitre ce qui est mieux de nous-mêmes. »

Puisque notre séjour est si bref, je n’entre dans aucun des groupes organisés.

J’ai envie de contempler le paysage en essayant de retenir l’intensité du moment. Mais bientôt Dieu vient à ma rencontre dans le visage d'une jeune fille qui demande à s’entretenir avec moi. Irène, fait partie désormais de mon souvenir de Taizé, avec beaucoup d'autres personnes de nombreux autres pays. Le jeune Irène, âgée de 17 ans,  est française d’adoption, en provenance de l’Algérie. Elle ne sait rien de ses parents, seulement qu’ils l’ont abandonné, à cause de leur pauvreté, ensemble avec son frère jumeau, handicapé. Elle me raconte que sa maman adoptive est une grande personne, et qui l’aime beaucoup, de même que les sept autres frères adoptés aussi, de différents pays. Dès maintenant elle ne me quitte point. Elle se fait un plaisir d’être ma « protectrice » lors que je me sens déboussolée au milieu de la foule. Avant de nous quitter je lui offre de petits objets sans valeur que j’avais portés du monastère, non seulement pour elle mais aussi pour sa maman et ses frères. Elle les reçoit comme un grand cadeau. Elle me dit qu’elle viendra me voir à Montserrat. Je la rencontrerai en Dieu tous les jours, en rendant présente sa rencontre.

Nous partageons le repas de midi non seulement avec Glòria et les autres catalans, mais aussi avec un couple de Moscou, qui est orthodoxe. On profite de l’occasion pour parler de son pays : ils en sont blessés. Il y a beaucoup de monde sans abri, ni sécurité sociale, en plus de beaucoup de corruption. Malgré le changement, Putting continue à commander, et il y a un grand écart de classes sociales entre ceux qui sont très riches et d’autres, très pauvres. De même aussi, parmi les orthodoxes, la pratique religieuse a beaucoup diminué.

À 14h30 nous avons arrêté un rendez-vous avec le Frère Pere. La première question qu’il nous adresse c’est de nos demander : « Qu’est que vous a semblé Taizé ? » Chacune de nous dit sa réponse. En ce qui me concerne, c’est ce qu’ils ont su créer une ambiance dans laquelle les personnes montrent qu’elles s’AIMENT.
Mais aussi, fournir la possibilité de se découvrir soi-même, ou, encore pour beaucoup de jeunes, la découverte du chemin de l’initiation au fait religieux. Et, surtout, le sens de l’universalité.

Nous aussi nous lui posons des questions. Il nous explique qu’entre eux « ne veulent pas savoir » si on appartient à l’église catholique ou à d’autres confessions. C’est une manière de ne pas donner de l’importance à des différences qu’ils considèrent de peu de relief. Eux tous ils vivent comme des frères. Il nous rappelle que, lorsque frère Roger commença, on interdisait aux catholiques de prier avec les moines de Taizé parce qu’ils étaient des protestants. Lorsque frère Pere dit à frère Roger qu’il était catholique, en pensant que cela allait être un empêchement, celui-ci lui répondit qu’il y en avait d’autres et que Jean XXIII en était connaissant.  
Lorsque nous posons la question sur la branche féminine, il nous répond que les sœurs qui s’occupent de l’accueil à Taizé, leur rendent un service très utile, mais qu’elles appartiennent à la communauté de Grandchamp, en Suisse ; et que ce sont elles qui ont commencé l'expérience féminine avec le même esprit de frère Roger. En fait, les deux communautés se rencontrent de temps en temps. Il nous nous dit qu’elles aussi elles font une tâche œcuménique dans leur pays.

En fin, il nous conduit à l’église du village de Taizé, où tout a commencé. C’est ici, nous dit-il, en nous montrant le tambour, que priaient les catholiques puisqu’il leur était interdit de le faire à l’intérieur d’une église avec « des protestants ». C’est touchant de voir le tombeau de frère Roger aussi simple que tous les autres.
Il nous dit que le nonce Roncalli n’avait jamais donné la permission pour que les catholiques rejoignissent la communauté de Taizé, mais ce fut l’évêque du diocèse qui, après avoir attendu en vain la réponse, il prit sa liberté à ses propres risques et périls.
 

Monastère de Taizé (moines)
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Histoire de Taizé
Elle commença en 1940, lorsque frère Roger avait 25 ans. En quittant son pays, la Suisse, il est venu en France, le pays de sa maman.
Pendant les soins d’une tuberculose pulmonaire il avait mûri son désir de former une communauté œcuménique. Lors de la deuxième guerre mondiale il voulu aider les personnes qui en souffraient. Taizé était tout près de la frontière de la France et c’était donc un bon endroit pour y accueillir des réfugiés. Il acheta une maison abandonnée et il commença les services aidé par une sœur à lui. Parmi les réfugiés y allaient des juifs et des agnostiques, c’est pourquoi, lorsqu’il voulait prier, il le faisait tout seul, en dehors de la maison, et il exhortait à faire de même à ceux qui vivaient avec lui. Lorsqu’il fut découvert par les militaires il fut obligé de rentrer dans son pays. Il est revenu à Taizé en 1944, lorsque la guerre était finie.
En 1945, avec un petit groupe de jeunes, il commença l’accueil d’enfants orphelins et de prisonniers de guerre allemands. Petit à petit d’autres jeunes le rejoignirent et le jour de Pâques de 1949, sept d’entre eux s’engagèrent à garder le célibat et à mener une vie en commun avec grande simplicité.
Durant  une longue période, en hiver 1952-53, le fondateur de la Communauté rédigea la Règle.
Un document qui fut très bien accueilli et mis en valeur par l’église catholique et surtout par les monastères.                                                                                                                                Je me rappelle qu’à l’époque de mon noviciat, le texte de la Règle de Taizé était très apprécié. « Vivre l’aujourd’hui de Dieu » c’était une pensée très appréciée par l’abbé Cassià Just.

Mercredi 23 - Taizé Toulouse

Eucharistie

Mt 13,1-9  Début des paraboles sur le Règne: le semeur est sorti pour semer; comme il semait, des grains tombèrent au bord du chemin, d’autres dans les ronces. D’autres sont tombés sur la bonne terre et ils donné du fruit en raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.                                                                                                                           Jr 1,1.14-10 Récit de la vocation de Jérémie: Avant même de te former dans le sein de ta mère, j’ai fait de toi un prophète. Je ne suis qu’un enfant ! Je ne sais pas parler, dit Jérémie. Dieu lui répond : Je suis avec toi, je mets dans ta bouche mes paroles.

Itinéraire

Nous croisons plein de villes et de villages, en traversant la moitié de la France. Dieu a ensemencé généreusement les champs de ce monde-là. La beauté extérieure exprime le mystère du DON intérieur. Merci, Seigneur, de nous avoir donné des ouïes pour entendre tant de voix de la nature. Nous autres nous  sommes vraiment des enfants qui ne savons pas parler. Mets toi-même tes paroles dan nos bouches.

Afin de raccourcir le voyage de retour et pour parvenir chez nous moins fatigués, un couple ami nous offre de faire une pause chez lui. Eux ils nous accueillent très gentiment.

Jeudi 24 - Toulouse - Sant Benet de Montserrat

Eucharistie
Mt 13,10-16. À vous il vous est donné de connaître les mystères du Royaume en paraboles. Heureux vos yeux parce qu’ils voient. Beaucoup ont désiré voir, et ne l’ont pas vu.                                                                                                                                        Jr 2,1-13. Je n’ai pas oublié la tendresse de tes jeunes années. Je vous ai fait entrer dans un pays plantureux, mais, à peines arrivés,  vous avez profané mon pays. Mon peuple a commis un double péché : ils m’ont abandonné, moi source d’eau vive, et ils se sont croisés des citernes fissurées, qui no retiennent  pas l’eau.

Heureux nos yeux qui voient tes merveilles. Seigneur, fais que nous ne te quittions jamais pour nous creuser des citernes fissurées qui ne peuvent pas garder l’eau.

Séjour à Toulouse

Le bref séjour à la maison des amis a été un vrai répit. Nous nous y sommes rencontrées tellement comme chez nous, que nous avons décidé que cette villa, au faubourg de Toulouse, devienne pour quelques unes heures « un monastère ». Nous faisons ensemble les Laudes, même avec des prières spontanées qui expriment les riches expériences du voyage. Nous dialoguons sur de thèmes de “philosophie religieuse » très intéressants.

Arrivée au Monastère
On arrive enfin au Monastère en nous souvenant de tout comme si d’un rêve s’agissait. Un long rêve que nous partageons avec la communauté sans oublier du tout les SURPRISES de Dieu. Un rêve que fera partie de notre cheminement monastique, tant que Dieu voudra.

Un rêve qui, en fin, j’ai voulu partager aussi avec vous tous, mes amis et mes frères internautes.