O C T A V E   DE   N O Ë L


Saint Étienne
Saint Jean év.
Sts. Innocents
29 décembre
30 décembre
31 décembre

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                                                                      INTRODUCTION AUX TROIS PREMIERS JOURS APRÈS NOËL

Les trois jours qui suivaient Noël étaient populaires, car on y fêtait successivement Saint Étienne, saint Jean l’évangéliste et les saints Innocents. Dans les églises (paroissiales ? cathédrales ?) et les monastères, ces jours étaient pleins de festivités en l’honneur des diacres (dont le patron était saint Étienne), des prêtres (sous le patronage de saint Jean l’évangéliste), des étudiants (des écoles cathédrales) et des jeunes clercs (patronnés par les saints Innocents). Tout cela sans rapport direct avec Noël.
     Au Moyen Âge, el 28 décembre était la « journée des fous »… l’équivalent du 1er avril en francophonie.


Critères dans le choix des lectures pour les fêtes de saints

Lors des fêtes de saints il ya deux possibilités de choix. 1) Que le saint dont on fait la fête, apparaisse dans quelque récit o texte biblique ; alors cette lecture tiré de livre biblique serait une « lecture propre », car le nom du saint y apparaîtrait. 2) Si ce saint n’apparaît nulle part du texte biblique, on fait le choix d’un texte, biblique lui aussi, pas propre mais « approprié » parce que le nom du saint n’y apparaît pas.
Or les textes proposés pour la célébration de ce saint sont choisis soit parce qu’ils font le récit d’un événement particulier de sa vie, ou de son rapport au Christ, etc. ; soit parce qu’ils ont rapport à quelque caractéristique de ce en quoi a consiste sa sainteté.

                                                                                                                         ¤ ¤ ¤

26 décembre : SAINT ÉTIENNE, premier martyr.
Ac 6,8-10 ; 7,54-60.
Psaume 30 : R/, En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit.
Mt 10,17-22

Introduction
La liturgie de ces trois jours à la suite de Noël, nous présente trois personnages tels qu’une sorte de santons d’une « crèche liturgique » autour de la fête de la naissance du Sauveur.
     Voici le premier : saint Étienne, le diacre, le serviteur… Si quelqu'un veut me servir, qu'il se mette à ma suite, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Étienne a suivi Jésus… jusqu’au bout de son témoignage et il est là où est aussi son Seigneur.
     Dans un moment nous dirons « nous te rendons grâce car tu nous as choisi pour servir en ta présence ». Que le service eucharistique se prolonge le long de la journée.

Pour l’homélie
C’est presque évident que saint Luc en faisant le récit du martyr d’Étienne dessine en filigrane quelques traits de la passion de Jésus. Au disciple il suffit d’être comme son maître (cf. Mt 10,25).

Pour les Actes.-
¤ Ac 6,13-14 : Ils produisirent de faux témoins: « L'homme que voici, disaient-ils, tient sans arrêt des propos hostiles au Lieu saint et à la Loi; de fait, nous lui avons entendu dire que ce Jésus le Nazôréen détruirait ce Lieu et changerait les règles que Moïse nous a transmises.»
¤ Mt 26,60-61: Il se présenta deux faut témoins qui déclarèrent: « Cet homme a dit: ‹Je peux détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours.› »

¤ Ac 7,56 : Il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu.
¤ Lc 22,66 : Mais désormais le Fils de l'homme siégera à la droite du Dieu puissant.

¤ Ac 7,59 : Tandis qu'ils le lapidaient, Étienne prononça cette invocation: « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »
¤ Lc 23,46 : Jésus poussa un grand cri; il dit: « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. »

¤ Ac 7,60 : Puis il fléchit les genoux et lança un grand cri: « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. »
¤ Lc 23,34: Jésus disait: « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. »

Pour l’évangile.- Notre page évangélique appartient à l’enseignement de Jésus aux apôtres concernant les persécutions qu’ils auront à subir lors de leur envoi en mission. Ce choix nous invite à y lire l’annonce du martyre de saint Étienne.
L’annonce évangélique « Quand on vous livrera…ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous » (v. 19.20) — s’accomplit bel et bien los du procès d’Étienne : « Mais, sur ces entrefaites, des gens de la synagogue dite des Affranchis, avec des Cyrénéens et des Alexandrins, des gens de Cilicie et d'Asie, entrèrent en discussion avec Étienne et ils étaient incapables de s'opposer à la sagesse et à l'Esprit qui marquaient ses paroles. »
Je pense que c’est dommage que la lecture évangélique n’ait pas ajouté les vv. 24-25, où il est question du « serviteur » = « diacre » : « Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Au disciple il suffit d'être comme son maître, et au serviteur d'être comme son seigneur. »

Passage au rite
Depuis tout le temps de l’Avent nous avons essayé d’accueillir la naissance de Celui qui nous a donné des raisons et de critères de vivre… Fidélité jusqu’au bout… persévérance jusqu’au bout… Puisse notre participation au sacrement eucharistique nous donner de partager la fidélité de Jésus, la fidélité d’Etienne.

Pour le notre Père
De même que l’Esprit de notre Père a donné des mots à Étienne pour témoigner de Jésus, qu’il nous donne le sens des mots de la prière que Jésus nous a enseigné, pour prier en esprit et vérité.  retour


27 décembre : SAINT JEAN, apôtre et évangéliste.
1 Jn 1,1-1-4
Psaume 96: R/, Amis du Seigneur qu’il soit votre joie.
Jn 20, 2-8

Introduction
Le deuxième « santon » de notre crèche liturgique est un théologien : celui qui a témoigné que le Verbe s’est fait chair. Celui dont l’amour reçu de, et rendu à, son Seigneur l’a fait devenir croyant et vivant de la éternelle. Que le Seigneur devenu aussi pour nous pain et vin nous permette de grandir dans la foi.

Pour l’homélie
Pour 1 Jn.- on reprend les idées de la « Clé de lecture ». La 1 Jn fut probablement écrite après les deux autres, qui sont des simples billets adressés à des communautés locales pour les préserver de fausses doctrines.
      L’auteur doit peut-être faire face à la diffusion envahissante de ces erreurs ; aussi expose-t-il d’une manière assez ample les points les plus fondamentaux de la foi chrétienne.
     Dieu est lumière et il a révélé son dessein par Jésus Christ ; Dieu est Père, et il veut faire de nous ses enfants en nous offrant de communier à sa vie ; Dieu est amour, et il désire que ses enfants soient unis par un amour mutuel.
Tels sont les trois thèmes sur lesquels l’auteur revient sans cesse. Ils supposent cette vérité fondamentale : Jésus Christ est le Fils de Dieu. À ceux qui croient cette vérité, Dieu donne sont Esprit ; eux seuls communient à la vie éternelle du Père et du Fils.

Pour l’évangile.- « Le disciple que Jésus aimait » (et/ou « qui aimait Jésus ») est capable de réfléchir un peu à partir des données qui n’ont pas eu de sens ni pour Marie Madeleine ni pour Pierre.
     Si quelqu’un avait enlevé (volé) le corps du Seigneur, se serait-il attardé à bien placer les linges et à les laisser comme cela à leur place ? Ou bien les aurait-il pris avec le cadavre, ou bien ils seraient restés là, n’importe comment. Si donc le corps n’a pas été vole, mais il n’est plus dans le tombeau non plus, qu’est-ce qui s’est passé… ?
     À partir de cela le disciple il vit et il cru… À l’aide aussi du ra 
Pour le Notre Père
Plus que jamais, à la célébration eucharistique nous sommes « nous sommes en communions avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Exprimons cette communion en disant la prière que le Fils nous a donnée pour nous adresser au Père…retour
 


28 décembre : LES SAINTS INNOCENTS, martyrs.
1 Jn 1,5–2,2
Psaume 123 : R/, Notre âme comme un oiseau, s’est échappée du filet de l’oiseleur.
Mt 2,13-18

Introduction
Le troisième « santon » de notre crèche liturgique est collectif, « les innocents ». D’après le récit de Mt ce sont les enfants de Bethléem ; mais aussi, à la suite du Christ, il s’agit de tous ceux qui ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau. Que le Seigneur nous permette de faire partie de ce cortège pour la célébration du repas de ses noces.

Pou l’homélie
Pour la lettre de Jean.- Cette innocence reçue du Christ nous est bien rappelée dans la lettre de Jean : « Le sang de son Fils nous purifie de tout péché » (v. 7)  « Si nous reconnaissons nos péchés, qui est fidèle et juste, nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui. » (v. 9) « Si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ le Juste. » (v. 2,1).
C’est donc aussi notre fête, nous qui avons été faits innocents… pour en demeurer jusqu’au bout.

Pour l’évangile.- Parmi d’autres « objectifs » du récit, le texte de Mt dans ces deux premiers chapitres de son évangile, il y a celui de faire apparaître Jésus comme celui en qui s’accomplissent les anciennes prophéties.
     Si bien que le récit de la fuite en Égypte « démontre » qu’en cet événement s’accomplit « D’Égypte, j’ai appelé mon fils » d’Osée 11,1.
Dans le massacre des enfants de Bethléem, celle de Jérémie 31,15, qu’il faudrait comprendre en ce sens : Rachel, mère des israélites du Nord, pleure sur ses enfants exilés. Bethléem : site traditionnel du tombeau de Rachel ; Rama : lieu de rassemblement des déportés partant en exil.
     D’autre part, il ne faudrait pas trop s’étonner de la cruauté d’Hérode en faisant ce massacre enfantin, compte tenu de ce qu’il avait fait à l’égard de sa propre famille. Rien que par soupçon de comploter contre lui, Hérode tua : Aristobule, frère de sa femme Mariamné (35 a JC) ; Mariamné, son épouse bien-aimée (29 a JC) ; Alexandra, la mère de Mariamné ; Alexandre et Aristobule, enfants qu’il eut avec Mariamné (7 a JC) ; Antipater, fils de sa première femme, Doris (4 a JC)… Pourquoi donc s’étonner qu’il ait tué les enfants de Bethléem parmi lesquels il pensait qui se trouvait «le Roi des Juifs qui vient de naître ».

Passage au rite
Il n’y a d’autre innocent que notre Seigneur Jésus Christ. Il ne s’est pas servi de son innocence pour faire l’économie de sa totale communion avec nous « de vrais coupables » afin de nous innocenter. Ce mystère dont nous bénéficions est rendu présent sacramentellement sur l’autel. Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.

Pour le Notre Père
Les enfants de Bethléem ne se sont adressées à Dieu qu’en pleurant. Puissent nos voix s’adresser à Dieu aussi courageusement que celles, des innocents au moment de dire encore une foi la Prière que Jésus innocent nous a enseigné… retour

                                                                                                              

   

 



29 DÉCEMBRE (5e jour dans l’octave de Noël)
1 Jn 2,3-11
Réponse du Psaume : Au Seigneur notre Dieu tout honneur et toute gloire. (Mis. noté, p 58.D)
Lc 2,22-35

Introduction
Nous sommes déjà au cinquième jour de l’octave de Noël. Dans notre esprit c’est toujours le Mystère du Verbe fait chair que nous célébrons. La lumière qui éclaire tous les hommes. Que cette même Lumière dissipe les ténèbres de nos péchés.

Pour l’homélie
Saint Jean fait apparaître une des vérités sur lesquelles il insiste : Dieu est lumière « et qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a pour lui aucune occasion de chute ». Lumière manifesté dans la présence de Jésus parmi nous.

Concernant « la Présentation de Jésus », thème de l’évangile, Lc mélange deux rituels : 1) la purification de mère, le quarantième jour après la naissance d’un garçon (le 84ème si c’était une fille) ; elle était obligée de se rendre au Temple pour offrir l’holocauste d’un agneau ou, si elle était pauvre, deux colombes ou deux tourterelles. 2) S’il s’agissait du premier né garçon, il fallait le racheter. Car depuis que les premiers nés avaient été épargnés en Égypte la nuit Pâques, il était censé qu’ils appartenaient au Seigneur. Et, en fait, c’était eux qui s’occupaient du service du temple jusqu’à ce qu’ils ont été remplacés par les fils de la tribu de Lévi. Les parents devaient donc les « récupérer » moyennant le payement d’une somme de cinq sicles (1 sicle = salaire de 4 journées ; 5 sicles = salaire de 20 journées) ; une assez grosse somme. Il n’était pas prescrit par la Loi que l’enfant soit conduit au Temple pour ce rachat. Cependant, Lc « fait conduire Jésus au Temple ».

     Possible raison de cette « anomalie ». Depuis que Gabriel s’est rendu au Temple pour annoncer la naissance de Jean jusqu’à l’annonciation de Jésus à Marie se sont passées 6 mois (= 180 jours) ; 9 mois après (= 270 jours), c’est la naissance de Jésus ; 40 jours après il est conduit au Temple. Total, depuis que Gabriel vient au Temple jusqu’à ce que le Seigneur vient en prendre possession : 180 + 270 + 40 = 490 jours = 70 semaines = accomplissement de la prophétie de Gabriel à Daniel (9,21-26) comme prélude à l’avènement de Dieu (cf. 9,24 : Il a été fixé soixante-dix septénaires sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser la perversité et mettre un terme au péché, pour absoudre la faute et amener la justice éternelle, pour sceller vision et prophète et pour oindre un Saint des Saints).
     On peut bien comprendre le récit de Lc, dans cette page, comme la prise de possession de la Maison du Père par celui qui va se manifester comme son Fils. Prise de possession attestée par deux témoins : Syméon et Anne (dont le passage qui la présente a été malheureusement séparé de la péricope d’aujourd’hui pour être transféré à l’évangile de demain).
     Ce n’est pas principalement de la tendresse que nous devons témoigner à celui dont nous venons de fêter la naissance, mais aussi et surtout de l’adoration et de l’adhésion en tant que Notre Seigneur, notre Dieu. Seigneur du Temple nouveau, bâti avec les pierres vivantes que nous sommes, nous, les enfants de Dieu. Il vient prendre possession de ce qui lui appartient : c’est nous qui lui appartenons… Librement ? Joyeusement ? Tristement ? Avec réticences ? Comment alors ?

Passage au rite
Syméon annonce à Marie « la chute et le relèvement de beaucoup en Israël » à cause de Jésus. Mais d’abord, c’est lui-même, Jésus, qui va « chuter » sur la croix et se « relever » le matin de Pâques pour notre salut. Voilà le Mystère que nous rendons présent ; nous sommes invités à y entrer et à y participer : mourir et ressusciter avec Jésus.

Pour le Notre Père
L’Esprit permit à Syméon de découvrir le Christ en Jésus. C’est le même Esprit qui nous permet de réciter, pleins de foi, les mots et les demandes de la prière apprise de Jésus lui-même, en disant : retour



30 DÉCEMBRE (6e jour dans l’octave de Noël)
1 Jn 2,12-17
Réponse du Psaume : Au Seigneur notre Dieu tout honneur et toute gloire. (Mis. noté, p 58.D)
Lc 2,36-40

Introduction
« L’enfant grandissait et se fortifiait ». Si Noël a été pour nous la naissance du Christ dans notre cœur, il faudrait que nous aussi nous « grandissions et nous nous fortifions » comme lui et, nécessairement, avec lui. Voilà pourquoi nous sommes venus à l’Eucharistie. Qu’il veuille pardonner les pêches qui empêchent le progrès souhaité par le Seigneur.

Pour l’homélie
La Loi exigeait la déposition de deux témoins pour garantir l’authenticité d’un fait ; en l’occurrence, la prise de possession de « sa maison» (le Temple) par celui qui en est « le Seigneur ». Les témoins doivent être accrédités.
     Puisque les femmes ne jouissaient pas d’une audience suffisante en Israël, Lc énumère tous les titres habilitant Anne à témoigner. Veuve et âgée – Lc précise qu’elle est restée très longtemps veuve, ce qui était à l’époque objet de respect – ; dépendant sans doute de la générosité de la communauté (Dt 26,12-13 : La troisième année, l'année de la dîme, quand tu auras prélevé toute la dîme sur la totalité de ta récolte, quand tu l'auras donnée au lévite, à l'émigré, à l'orphelin et à la veuve, et qu'ils auront mangé à satiété dans ta ville, alors, devant le SEIGNEUR ton Dieu, tu diras : J'ai ôté de la maison la part sacrée, et je l'ai bien donnée au lévite, à l'émigré, à l'orphelin et à la veuve, suivant tout le commandement que tu m'as donné, sans transgresser ni oublier tes commandements). Anne fait partie des pauvres de Yahvé.
     Elle partage donc l’espérance messianique du Reste d’Israël dans la libération de Jérusalem et annonce « la bonne nouvelle » de la venue du Messie. Avec Anne c’est l’espérance des pauvres de Yahvé qui découvre son objet dans la personne du Christ et l’accueille dans la joie et la louange.
     v. 40. La petite notice de ce v. est étroitement parallèle à celle de 1,80 sur Jean Baptiste. Elle fait d’autant mieux ressortir le mystère propre de Jésus

Quant à l’enfant,

Quant à l’enfant,

il grandissait

il grandissait

et son esprit se fortifiait ;

tout rempli de sagesse,

 

et la faveur de Dieu était sur lui.

 

et il fut dans les déserts

 

jusqu’au jour de sa manifestation à Israël.

 

     Ce verset mentionne la croissance de l’enfant Jésus, son acquisition progressive de la sagesse qui le qualifie pour sa mission : « la grâce de Dieu » (seule mention sous cette forme chez Lc) repose sur lui… La Sagesse, au sens fort que lui donne l’Écriture, est chez Lc, le bien propre de Jésus (2,52 : au retour de Jérusalem ; 11,31 : « plus que Salomon » ; sa sagesse est promise aux témoins).
     Sur Jean était la main du Seigneur (1,66 : « Que sera donc cet enfant ? » Et vraiment la main du Seigneur était avec lui), comme sur les prophètes.
     Sur Jésus est la faveur (la grâce) par excellence. (Cf. 1,28 : L'ange entra auprès d'elle et lui dit : « Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi»). Ce terme (favorisée) (κεχαριτωμένη) se présente comme un nom donné à Marie. On ne le trouve dans le N. T. qu’en Ep 1,6 (...à la louange de sa gloire, et de la grâce (χάριτός) dont il nous a comblés en son Bien-aimé). Il est apparenté au mot grâce qui est, dans l’A. T. grec, d’abord la faveur du roi (p. e. 1 S 16,22 : Saül envoya dire à Jessé : « Que David reste donc à mon service, car il me plaît »), puis l’amour du bien-aimé (p. e. Ct 8,10 : (Elle) Je suis un rempart et mes seins sont vraiment des tours? Alors j'existe à ses yeux comme celle qui rencontre la paix).

Passage au rite
« Tout ce qui est du monde » est disparu sur la croix. Tout ce qui est de Dieu est arrivé avec la glorification de Jésus. Disparaissons avec lui pour être glorifiés avec lui.

Pour le Notre Père
La grâce de Dieu est aussi sur nous, qui nous permet de dire en toute vérité : retour


31 DÉCEMBRE (7e jour dans l’octave de Noël)
 Jn 2,18-21
Réponse du Psaume : Au Seigneur notre Dieu tout honneur et toute gloire. (Mis. noté, p 58.D)
Jn 1,1-18

Introduction
Frères très chers, ne nous y trompons pas. Nous entendrons au premier mot de la première lecture « Nous sommes à la dernière heure ». Cette « dernière heure » n’a rien à voir avec le 31 décembre du calendrier civil. Cette « dernière heure » est celle de la venue du Christ parmi nous. C’est ce que nous sommes en train de célébrer dans l’Octave de Noël. Demeurons dans la « vérité » ; et demandons pardon si jamais nous avions commis des erreurs.

Pour l’homélie
Notre évangile fait « inclusion » (clôture symétriquement) avec celui du 25 décembre à la messe du jour proprement dit. Une manière de prendre conscience que nous sommes toujours en train de célébrer « le Verbe fait chair ».
Voici une distribution en chiasme des 18 versets de notre texte, dans lequel il est censé que l’idée principale serait celle qui est exprimée au centre ce cette distribution concentrique.

                    A Le Verbe/Parole est éternel (1-2)
                         B Le Verbe/Parole est créateur de l’univers naturel (3-5)
                             C Jean n’est que le témoin du Verbe/Parole (6-8)
                                  D Le monde a refusé d’écouter le Verbe/Parole (9-11)
                                       E Le Verbe/Parole a le pouvoir de donner une nouvelle naissance (12-13)
                                  D’ Le Verbe/Parole fait chair est glorifié par la communauté croyante (14)
                             C’ Jean témoigne à nouveau du Verbe/Parole fait chair (15)
                         B’ Par la grâce du Verbe/Parole la création surnaturelle est arrivée (16-17)
                    A’ Le Verbe/Parole s’identifie au Fils


* Extrait de l’homélie de Noël 2005 :

Le Mystère de Noël tient tout entier dans ces mots proclamés au cœur de notre évangile :

LE VERBE S’EST FAIT CHAIR, IL A HABITÉ PARMI NOUS

1. Il y a comme un point de départ
D’une part, le Verbe,
le point de départ :
Le Verbe, la Parole éternelle de Dieu le Père ;
Celui qui, depuis l’éternité, était auprès de Dieu ;
Celui qui était Dieu.

Celui par qui tout a été fait ;
Celui qui est la vie et la lumière des hommes.

Le seul Saint, le seul Seigneur, le Très-Haut :
le Verbe.

2. Il y a aussi un point d’arrivée
D’autre part, la chair. Le point d’arrivée : Le Verbe s’est fait chair.

La chair, c’est la faiblesse :
faiblesse à la naissance : la dépendance la plus totale ;
faiblesse de la croissance : grandir petit à petit,
tout est à apprendre :
* apprendre à marcher, pour sillonner la Palestine ;
* apprendre le nom des choses, pour raconter les paraboles ;
* apprendre à lire les Écritures pour les proclamer à la Synagogue ;
* apprendre à écrire pour pouvoir le faire un jour sur le sol.

tout est à apprendre :
* la fatigue corporelle, la souffrance physique :
pour comprendre ceux qui avaient faim après trois jours de le suivre ;
pour demander à boire à la Samaritaine ;
pour s’endormir dans la barque ;
pour avoir peur à Gethsémani.
* apprendre la douleur de l’esprit :
pour respecter la liberté des disciples qui le quittent ;
pour pleurer à la mort de l’ami bien aimé ;
pour avoir miséricorde de la mère veuve qui enterre son fils unique ;
souffrir aussi lorsqu’il faut dire une parole pour le bien des autres
même si elle doit faire du mal à celui qui la dit
et à celui qui l’entend ;
tout est à apprendre
* apprendre enfin la mort elle-même, la faiblesse suprême :
mort dans des tourments qui font peur ;
mort qui lui est donnée par ceux-là mêmes qu’il aime jusqu’au bout.
Voici la chair.

Et le Verbe s’est fait chair.


3. Entre « le Verbe » et « la chair » il y a un passage, un trajet : « se faire », devenir.
Entre le Verbe qui est éternel
et la chair qui est temporelle,
le Verbe « s’est fait », le Verbe « est devenu » chair.

Pour devenir « chair », pour se faire « chair »,
le Verbe a eu besoin de chair,
le Verbe a eu besoin d’hommes et de femmes.

Toutes les aventures du Peuple de Dieu dans l’Ancienne Alliance
lui ont fourni la chair historique :
des origines humaines, une ethnie humaine, des ancêtres humains,
une pensée et une langue humaines : la pensée et la langue juives.

Et, le moment venu,
pour que le Verbe demeure le Verbe tout en devenant vraiment un homme de chair,
l’Esprit Saint a pris soin de Le faire exister
dans le sein virginal de Marie : le Verbe éternel dans la chair humaine.
Joseph aussi était là
pour lui donner d’exister dans l’historie de son peuple,
pour lui donner sa chair historique : descendant de David.
Et le Verbe éternel s’est fait vraiment chair, vraiment homme.
Le Verbe, pour se faire chair, a eu besoin des hommes,
des pauvres homes et femmes que nous sommes.
« Son histoire n’est pas finie, car Jésus vient encore aujourd’hui
Pour y croire et l’aimer vraiment il faut être comme un enfant »
(Mannick – Akepsimas)   retour