T E M P S   DE   N O Ë L : APRÈS l'ÉPIPHANIE 

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"Notes bibliques"

 



 

 

2Mt 4,3 Puis, parcourant toute la Galilée, il enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Règne et guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple.

24 Sa renommée gagna toute la Syrie, et on lui amena tous ceux qui souffraient, en proie à toutes sortes de maladies et de tourments: démoniaques, lunatiques, paralysés; il les guérit.

25 Et de grandes foules le suivirent, venues de la Galilée et de la Décapole, de Jérusalem et de la Judée, et d'au-delà du Jourdain.

LUNDI APRÈS L’ÉPIPHANIE
1 Jn 3,22 – 4,6
Réponse du Psaume : Gloire à toi, Fils de Dieu, Christ et Seigneur ! (Miss. Noté, p.3/A)
Mt 4,12-17.23-25 

Introduction

            Nous venons de célébrer la grande fête de la Manifestation du Fils de Dieu et Sauveur parmi nous. C’est le grand astre qui a rayonné sur le ciel de notre foi. Cette semaine, étoiles mineures, viennent nous éclairer dans le même sens : avoir foi en Jésus Christ et nous aimer les uns les autres. Avons-nous toujours été fidèles ?

 Pour l’homélie

            v. 12. Jean avait été livré. C’est-à-dire arrêté, emprisonné, comme cela est dit de Jésus (17,22 : Comme ils s'étaient rassemblés en Galilée, Jésus leur dit : « Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes » ; 26,2 ; 27,2.18.26). Le choix du terme et la forme du verbe au passif, suggèrent que, si les hommes sont les acteurs du drame, c’est Dieu qui cependant les conduit selon son dessein (cf. prière de la communauté après que les apôtres ont été relâchés : Ac 4,28, Ils ont ainsi réalisé tous les desseins que ta main et ta volonté avaient établis).
            v. 12. Jésus se retira. Ce verbe est ordinairement utilisé par Mt pour indiquer une retraite devant un danger (Mt 2,12 :
Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d'Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin ; 2,13.14.22 ; 12,15 ; 14,13 ; 15,21).
            v. 13. Nazara. Forme rare, ici mieux attestée que Nazareth. Cette indication suppose que la famille de Jésus s’était installée en ce lieu. Le prophète de Nazareth (cf. Mt 21,11, entrée messianique à Jérusalem :
Et les foules répondaient : « C'est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée ») abandonne sa patrie, de même qu’il il abandonne ses ennemis (Mt 16,4 : Génération mauvaise et adultère qui réclame un signe ! En fait de signe, il ne lui en sera pas donné d'autre que le signe de Jonas. Il les planta là et partit) ou Jérusalem (lors de l’entrée messianique, Mt,21,16-17 : Et ils lui dirent : « Tu entends ce qu'ils disent ? » Mais Jésus leur dit : « Oui; n'avez-vous jamais lu ce texte : Par la bouche des tout-petits et des nourrissons, tu t'es préparé une louange ? » Puis il les planta là et sortit de la ville pour se rendre à Béthanie, où il passa la nuit.)
            v. 13. Au bord de la mer. Il s’agit du lac de Génésareth. On situe généralement l’emplacement de Capharnaüm au N.O. du lac, aujourd’hui Tell Houm.
            vv. 14-16. Pour préciser, non seulement le lieu, mais la signification prophétique du ministère de Jésus dès son début, Mt, seul, cite Is 8,23 – 9,1, en en modifiant d’ailleurs assez profondément le texte. Ces mots caractérisent l’ensemble de l’évangile matthéen : en Galilée, Jésus s’adresse aux tribus du peuple les plus menacées par la nuit païenne, comme l’était Israël de la part des Assyriens. Par là même, ce ministère prend contact avec toutes les nations.  Alors que d’autres se retirent au désert (par exemple les gens de Qumrân ou Jean Baptiste), ou concentrent leur activité à Jérusalem, Jésus, l’Emmanuel annoncé par le prophète (Is 7,14), choisit la Galilée des nations  que Mt évoque tout au long de son évangile.
            ∆
v. 17. A partir de ce moment. La formula A partir de… qui ne se trouve en outre  qu’en 16,21 (À partir de ce moment, Jésus Christ commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait s'en aller à Jérusalem…), veut marquer, non seulement au sens faible, que Jésus se mit à…, mais qu’il inaugure solennellement le ministère de sa prédication : Jésus va se présenter en paroles (5,1 – 7,29) et en actes (8,1 – 9,34).
            ∆
v. 23. La Bonne Nouvelle du Règne. Litt. L’Évangile du Règne, expression propre à Mt (9,35 :
Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il y enseignait dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité ; 24,14 : Cette Bonne Nouvelle du Royaume sera proclamée dans le monde entier; tous les païens auront là un témoignage. Et alors viendra la fin). Elle désigne, soit l’annonce de l’arrivée de ce royaume ou règne de Dieu, soit cette annonce, avec toutes les instructions pratiques de Jésus que l’évangéliste y rattache, c’est-à-dire tout l’évangile matthéen.
            ∆
v. 23. Guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. En plus de l’annonce de l’Évangile, les guérisons signifient que le Règne de Dieu est à l’œuvre (11,2-5 : La question de Jean en prison et la réponse de Jésus). Par le mot toute, Mt souligne la portée universelle du comportement de Jésus ; il fait, peut être, allusion à Is 53,4 (
En fait, ce sont nos souffrances qu'il a portées, ce sont nos douleurs qu'il a supportées, et nous, nous l'estimions touché, frappé par Dieu et humilié) cité en Mt 8,17 (Pour que s'accomplisse ce qui avait été dit par le prophète Isaïe: C'est lui qui a pris nos infirmités et s'est chargé de nos maladies).

            Le choix de ce texte a été fait en fonction de l’expression d’Is Le peuple… a vu une grande lumière… une lumière s’est levé. La présence de Jésus et sa parole ont été cette lumière, semblable à celle que les Mages on vu et qui les a guidés jusqu’au Seigneur. Les galiléens pourront accéder à cette communion s’ils se laissent guider par cette lumière.
            C’est la première mini-épiphanie de cette semaine.
            On pourrait insister sur les paroles de Jean à la  première lecture pour souligner la capacité de discerner à qui devons-nous faire confiance au moment d’écouter lorsque quelqu’un nous parle au nom de Dieu. 

Passage au rite

            Sur nous aussi s’est levée cette lumière. Comment allons-nous l’accueillir ? Les yeux fermés ? Le cœur grand ouvert ? Elle se manifeste encore sur l’autel. Convertissons-nous, croyons davantage en Lui, notre unique sauveur.

Pour le notre Père

            Depuis notre Baptême cette lumière de notre foi chrétienne a été installée en nos cœurs. Éclairés par cette foi/lumière, nous osons dire...  retour

 

MARDI APRÈS L’ÉPIPHANIE
1 Jn 4,7-10
Réponse du Psaume : Venez, adorons le Seigneur ! (EqC 270)     
Mc 6,34-44

Introduction

            Nos serons aujourd’hui témoins d’une nouvelle manifestation de Jésus : l’émotion au profond de ses entrailles à cause de la foule qui allait comme des brebis sans berger. La miséricorde du Christ ne s’est pas épuisée ; nous aussi nous allons en apercevoir les effets, en commençant par le pardon de nos fautes.

Pour l’homélie

            v. 34. Il fut pris de pitié pour eux. (Même mot pour dire l’émotion du Père à la vue du retour de son fils en Lc 15 ; ou du Samaritain à la vue de l’homme à moitié mort, Lc 10,33 ; ou de Jésus lui-même devant le cortège funèbre de Naïm, Lc 7,12). La pitié de Jésus est motivée par l’état d’abandon du peuple : l’image du troupeau sans berger stigmatise l’incurie des chefs responsables. Elle suggère que Jésus se conduit comme le berger messianique (Ez 34,23 : Je susciterai à la tête de mon troupeau un berger unique; lui le fera paître: ce sera mon serviteur David. Lui le fera paître, lui sera leur berger), à l’image de Moïse (Nb 27,15-17 : Moïse dit alors au SEIGNEUR : « Que le SEIGNEUR, le Dieu qui dispose du souffle de toute créature, désigne un homme qui sera à la tête de la communauté, qui sortira et rentrera devant eux, qui les fera sortir et les fera rentrer; ainsi la communauté du SEIGNEUR ne sera pas comme des moutons sans berger ») ou de David, sinon Dieu lui-même, berger de son peuple au désert (Ps 78,52-53 : Il les guide avec sûreté, ils n'ont pas à trembler quand la mer recouvre leurs ennemis. Il fait partir son peuple comme un troupeau, il les mène au désert comme des brebis).
            v. 34. Il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. Mc seul donne tant de relief à l’enseignement de Jésus, manifestation de sa pitié et de sa mission de berger
            vv. 35-44 En ces vv. les thèmes communs avec 8,1-9 (la multiplication des pains en territoire païen) se multiplient. La présence de six récits semblables dans les évangiles (deux en Mt, deux en Mc, un en Lc, un en Jn) signale leur intérêt aux yeux de l’Église primitive. Cet intérêt dut se manifester particulièrement dans les assemblées eucharistiques, comme le suggère la comparaison du v. 41 avec 14,22 (récit d’origine liturgique). D’autre part, des analogies frappantes semblent attester qu’en rapportant ce récit on se souvenait d’un miracle d’Élisée (2 R 4,42-44) et de la nourriture procurée par Dieu à son peuple au désert. On montrait ainsi l’accomplissement en Jésus de ces textes relus dans le judaïsme de l’époque comme l’annonce des grandes œuvres de Dieu et du Messie à la fin des temps.
            v. 37. Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mc souligne particulièrement comment Jésus oblige à ses disciples à l’action (vv. 38.39.41), et les prépare à collaborer à son œuvre (3,14-15 :
et il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher avec pouvoir de chasser les démons).
             ∆
v. 37. Deux cents pièces d’argent. Litt. deniers. Un denier représente le salaire d’une journée de travail d’un ouvrier agricole selon Mt 20,2 (parabole des ouvriers de la dernière heure) ; selon la Mischnah, la ration journalière de pain pour une personne coûte le douzième d’un denier. [Ce mot signifie « enseignement ». « La mischnah » est un recueil rédigé par Juda le Saint (135-200), à partir des traditions orales, puis écrites. Ce recueil de jurisprudence comprend 6 parties ou « ordres », 63 traités, 523 chapitres. Il est à la base du Talmud. Celui comprend, en plus de la « Mischnah », « la Guémara » (enseignement), et les « Baratôt » (les traditions). Le Talmud devient l’ensemble de la Tradition Orale (« vos traditions »). Il existe deux compilations du Talmud : le Talmud de Jérusalem (inachevé ; IVe s. ap. JC.) et la Talmud de Babylone (fin du Ve s., quatre foi plus long que celui de Jérusalem].       
             ∆ v. 39. Par groupes. Litt.
de les faire tous s’étendre par tablées.
          
             ∆
 v. 39. Sur l’herbe verte. Unique dans les évangiles, cette notation précise dans l’ordre de la nature n’est peut-être pas étrangère au désir de montrer que Jésus se conduit comme le Berger du Ps 23/22, qui mène son troupeau  en un endroit herbeux, près des eaux du repos, et lui dresse une table.
             ∆
v. 40. Par rangées de cent et de cinquante. L’ordonnance de la foule difficile à imaginer d’après ces seules données, forme l’antithèse du v. 34 et rappelle l’organisation d’Israël au désert (Ex 18,21 :
Et puis, tu discerneras dans tout le peuple des hommes de valeur, craignant Dieu, dignes de confiance, incorruptibles et tu les établiras sur eux comme chefs de millier, chefs de centaine, chefs de cinquantaine et chefs de dizaine), considérée comme l’ordre idéal du peuple de Dieu (1 M 3,55 : Après cela, Judas établit des chefs du peuple, chefs de millier, de centaine, de cinquantaine et de dizaine).
            v. 41. Il prononça la bénédiction. Il s’agit de la prière de louange et d’action de grâce qui accompagne la fraction du pain dans la liturgie de table du judaïsme de l’époque, comme dans la liturgie eucharistique chrétienne où ce rite prend un sens nouveau. La bénédiction fournit l’occasion de rappeler les bienfaits de Dieu pour son peuple, tout en exprimant le sens du pain partagé.
            v. 43. Douze paniers. Il s’agit de paniers d’osier rigide dans lesquels les Juifs transportaient leurs provisions. Douze paniers : autant que d’apôtres, dont le rôle actif est souligné au cours du récit. Le thème des restes exprime la surabondance (2 R 4,43-44 : le miracle d’Elisée), et le fait qu’ils soient ramassés indique que par l’entremise des apôtres le repas est ouvert à d’autres participants encore.
            v. 44. Cinq mille hommes. Ce chiffre correspond à l’ordonnance décrite au v. 40 et évoque aussi à sa manière le rassemblement d’Israël. 

             N.B.- Aucun souci de « se laver les mains » avant le repas !

            Le thème « épiphanie » apparaît dans l’action de Jésus d’agir à l’égard de gens rassemblés autour de lui, de même que le SEIGNEUR avait agit, dans le désert, en faveur du peuple qu’il avait fait sortir de l’esclavage d’Égypte. Et, à travers les allusions de Mc, en faisant apparaître l’accomplissement des temps messianiques définitifs.

Passage au rite

Nous allons participer à un repas semblable. Pas de multiplication, mais « pain qui se garde pour la vie éternelle », car ce pain-là est Celui-là même qui a traversé la mort et qui a été glorifié. Afin que nous puissions partager en tout et profondément « son passage » part la mort de tous les jours vers la gloire de toujours.

Pour le Notre Père

« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Du jour du calendrier, mais aussi du « jour de l’éternité ». Prions comme il nous a été prescrit, en disant : retour

 

MERCREDI APRÈS L’ÉPIPHANIE
1 Jn 4,11-28
Réponse du Psaume : Venez, adorons le Seigneur ! (EqC 270)     
Mc 6,45-52
 

Introduction

            « Il n’y a pas de crainte dans l’amour » ; « l’amour chasse la crainte ». Il y a des chrétiens qui vivent dans la peur ; ce qu’ils font, ce qu’ils ne font pas, c’est par peur de châtiment… Ce n’est pas chrétien. Nous sommes là – à la messe – pour grandir dans la foi en l’amour dont Dieu nous aime, quoi qu’il puisse nous arriver. Demandons pardon, si par hasard, nous avions eu peur de notre Père.

Pour l’homélie

            v. 45. …à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïda. Certains manuscrits ne précisent pas sur l’autre rive, détail que certains critiques jugent emprunté à Mt 14,22. La géographie de ce passage reste obscure et l’on ne peut préciser où Mc situe l’épisode précédent. Bethsaïde, ville située sur la rive gauche du Jourdain avant qu’il ne débouche dans le lac de Tibériade.
            v. 48. Vers la fin de la nuit. Litt. Vers la quatrième veille de la nuit, entre 3 et 6 heures du matin. (1e veille : 18h – 21h ; 2e,  21h-24h ; 3e, 24h-03h ; 4e, 03h-06h).
            48. Il vient vers eux en marchant sur la mer. C’est le propre de Dieu de fouler les hauteurs de la mer (Jb 9,8 :
À lui seul il étend les cieux et foule les houles des mers ; Ps 77,20 : Dans la mer tu fis ton chemin, ton passage dans les eaux profondes, et nul n'a pu connaître tes traces) et de la dominer (Ps 65,8 : Il apaise le vacarme des mers, le vacarme de leurs vagues et le grondement des peuples ; Ps 107,29 : Il a réduit la tempête au silence, et les vagues se sont tues). Note à 4,41 k (Qui donc est-il pour que même le vent et la mer lui obéissent ?) : Dominer la mer déchaînée, type des forces d’opposition à Dieu, est le propre du pouvoir divin (Ps 89,10 : C'est toi qui maîtrises l'orgueil de la Mer ; quand ses vagues se soulèvent, c'est toi qui les apaises).
            v. 48. …et il allait les dépasser. Ce verbe évoque le passage de la gloire de Dieu devant Moïse et Élie (Ex 33,22 :
Alors, quand passera ma gloire, je te mettrai dans le creux du rocher et, de ma main, je t'abriterai tant que je passerai ; 1 R 19,11 : Le SEIGNEUR dit [à Élie] : « Sors et tiens-toi sur la montagne, devant le SEIGNEUR; voici, le SEIGNEUR va passer. » Il y eut devant le SEIGNEUR un vent fort et puissant…)
            v. 50. Confiance, c’est moi. Litt. Je suis, parole de révélation divine (Ex 3,14 :
Dieu dit à Moïse : « JE SUIS QUI JE SERAI. »  Il dit : « Tu parleras ainsi aux fils d'Israël : JE SUIS m'a envoyé vers vous »), que Jésus s’applique en Jn 8,24.28.58. Sans être aussi explicite, Mc comprend ce récit comme la manifestation de l’être secret de Jésus, Fils de Dieu ; d’où la recommandation habituelle dans les récits de révélations surnaturelles : n’ayez pas peur. Confiance (seulement ici en Mc) exprime l’effet de la présence de Jésus au milieu des dangers représentés par la mer.
            v. 52. Ils n’avaient rien compris à l’affaire des pains. Mc lie donc étroitement les deux récits précédents comme des signes chargés d’une révélation qui échappe encore aux disciples : en Jésus se manifeste le pouvoir de Dieu rassasiant son peuple au désert et dominant la mer.
            v. 52. Leur cœur était endurci. Reproche adressé aux Pharisiens en 3,5 (
Promenant sur eux un regard de colère, navré de l'endurcissement de leur cœur, il dit à cet homme : « Étends la main. » Il l'étendit et sa main fut guérie). Le cœur endurci, à cause d’une disposition intérieure mauvaise, est fermé à l’intelligence des actes et des vues de Dieu.

            L’acte épiphanique de notre récit est sans doute la marche de Jésus sur la mer et l’apaisement de la tempête. Non seulement comme Maître de la Création matérielle ; mais surtout comme vainqueur des forces hostiles aussi bien à Dieu qu’à l’homme. (Comme si Jésus avait exorcisé la mer ?) – Εγώ είμι –. Comme le chante une hymne de la Liturgie des Heures : « N’est-il pas le seul Maître du navire et des flots ? »

Passage au rite
            Le Mystère de Pâques que nous rendons présent, c’est cette victoire de Jésus sur la mer. Il nous invite à la partager, pourvu que nous soyons toujours unis intimement à lui.

Pour le Notre Père
            « Ne nous soumets pas à la tentation » de perdre l’assurance qu’avec le Christ il n’y a rien à craindre… sauf notre propre faiblesse. Que la prière apprise du Seigneur nous renforce.   retour

 

 

JEUDI APRÈS L’ÉPIPHANIE
1 Jn 4,19 – 5,4
Réponse du Psaume : Venez, adorons le Seigneur ! (EqC 270)     
Lc 4,14-22a
 

Introduction

            « Comme il en avait l’habitude », mais aussi, parce qu’il nous l’a promis, Jésus est aussi aujourd’hui avec nous, pour se manifester dans le mystère de sa personne et de sa mission. Puissions-nous mieux l’accueillir que ses concitoyens de Nazareth. Pour les fois que nous n’avons pas gardé ses commandements, demandons-lui pardon.

Pour l’homélie

            v. 14. Avec la puissance de l’Esprit. Comme chez Mt et Mc, Jésus est conduit par l’Esprit qu’il a reçu au baptême. [Moi, je dirais plutôt « dont la présence en Jésus s’est manifesté au Baptême. L’Esprit était en lui depuis son Incarnation]. Lc insiste sur l’initiative de Jésus qui possède l’Esprit dans toute sa plénitude pour accomplir sa mission.

            Contexte. Lc présente la première prédication de Jésus dans une synagogue, comme il le fera pour les missionnaires dans le livre des Actes. Cet épisode est composé d’éléments plus tardifs qui servent à Lc pour préfigurer l’acceptation par quelques-uns de ses compatriotes et le refus opposé à Jésus par une partie d’Israël, même si cette deuxième partie n’apparaît pas dans notre péricope, toute centrée sur l’aspect positif, « épiphanique ».
            v. 16. Synagogue. Lieu d’assemblée religieuse des Juifs, dans les cités de Palestine comme dans les colonies juives du monde d’alors. On y célèbre le sabbat par la lecture de la Loi et des prophètes, suivie d’une homélie. Tout juif adulte peut y prendre la parole, mais les autorités de la synagogue confient d’ordinaire ce soin à ceux qui sont versés dans les Écritures.
            v. 17. il y trouva. Est-ce la lecture prévue pour ce sabbat, ou celle sur laquelle tombe Jésus ? [Ou encore celle que Jésus a « trouvé » parce qu’il l’a cherché exprès ?] De toute façon Lc semble vouloir indiquer qu’elle lui est providentiellement offerte : Jésus ne la choisit pas, mais la trouve. [Mais le berger trouve aussi sa brebis perdue après l’avoir cherché !]
            v. 18. L’Esprit du Seigneur… Is 61,1 évoquait sans doute la consécration d’un prophète (1 R 19,16 : [Le Seigneur à Élie]
Et tu oindras Jéhu, fils de Nimshi, comme roi sur Israël; et tu oindras Elisée, fils de Shafath, d'Avel-Mehola, comme prophète à ta place). Jésus se réfère ici à l’Esprit qu’il vient de recevoir [moi, je dirais : qui vient de se manifester en lui] à son baptême, et il fait de lui la source de son message et de son action de salut.
            v. 19. Une année d’accueil par le Seigneur. Litt. une année du Seigneur favorable. La citation d’Isaïe s’est arrêtée avant la finale menaçante : un jour de vengeance pour notre Dieu. L’année d’accueil désigne l’année jubilaire fixée par la Loi tous les cinquante ans (Lv 25,10 :
Vous déclarerez sainte la cinquantième année et vous proclamerez dans le pays la libération pour tous les habitants ; ce sera pour vous un jubilé ; chacun de vous retournera dans sa propriété, et chacun de vous retournera dans son clan. Ce sera un jubilé pour vous que la cinquantième année : vous ne sèmerez pas, vous ne moissonnerez pas ce qui aura poussé tout seul, vous ne vendangerez pas la vigne en broussaille, car ce sera un jubilé, ce sera pour vous une chose sainte. Vous mangerez ce qui pousse dans les champs. En cette année du jubilé, chacun de vous retournera dans sa propriété).
            v. 21. Aujourd’hui… pour vous qui l’entendez. Litt. à vos oreilles. Jésus présente sa venue comme l’avènement de l’ère de grâce annoncée par le prophète. Lc a souvent marqué l’aujourd’hui du salut (2,11 : les anges aux bergers ; 3,22 : la voix à la théophanie du Jourdain ; 5,26 : les gens à la guérison/pardon du paralysé ; 13,32 : activité de Jésus face à la menace d’Hérode ; 19,9 : Jésus chez Zachée ; 23,43 : Jésus au bon larron).

            v. 22. Tous lui rendaient témoignage. Cette expression indique chez Lc des dispositions favorables des auditeurs.
          v. 22. Du message de grâce. Litt. Les paroles de grâce, c’est-à-dire soit le message qui vient de la grâce, soi le message qui l’annonce (par exemple, Ac 14,3 :
Paul et Barnabas n'en prolongèrent pas moins leur séjour un certain temps ; leur assurance se fondait sur le Seigneur qui rendait témoignage à la parole de sa grâce en leur donnant d'opérer de leurs mains des signes et des prodiges).

            Dans quel sens peut-on considérer ce passage en rapport avec l’Épiphanie ? Jésus lui-même fait savoir à ceux qui veulent bien l’écouter qu’il est investi par le Seigneur lui-même comme messager de la Bonne Nouvelle pour les pauvres ; l’« accomplisseur » d’une année jubilaire qui n’est pas toujours fermée.

Passage au rite

            Jésus envoyé pour renvoyer en liberté les opprimés parce que lui-même a fait cette expérience de libération en surgissant libéré de l’oppression du tombeau. Nous rendons présente, pour y participer, cette libération. Puissions-nous nous garder toujours en liberté pour lui.

Pour le Notre Père

            Lors de notre initiation chrétienne nous avons été oints par l’Esprit Saint. C’est cet Esprit qui nous permet de dire dans la foi la prière que Jésus nous a enseigné.   retour

 

VENDREDI APRÈS L’ÉPIPHANIE
1 Jn 5,5-13
Réponse du Psaume : Peuple de Dieu, célèbre ton Seigneur, alléluia, alléluia ! (Miss. noté, 93/C)
Lc 5,12-16

Introduction

            Célébrer l’Eucharistie, c’est de proclamer notre foi – donc notre victoire sur le monde – en Jésus dont le Seigneurie est témoignée par l’eau – la théophanie du Jourdain –, par le sang – la passion et la croix –, et par l’Esprit qui nous a été donné et qui nous enseigne et guide. Pour nos contre témoignages, demandons pardon.

Pour l’homélie

            v. 12. Dans une ville [Texte liturgique]. Dans l’original une des ces villes, aux quelles Jésus a dit qu’il lui fallait aller annoncer la Bonne Nouvelle, après « le succès » de la journée de Capharnaüm, et l’intérêt de ses habitants de le garder pour eux seuls.
            v. 12. Un homme couvert de lèpre. Note f à Mt 8,2 : En guérissant un lépreux, Jésus triomphe d’une impureté contagieuse, considérée comme le châtiment divin par excellence ; abolissant la frontière entre le pur et l’impur, il donne ainsi un signe de sa mission (cf. Mt 11,5 :
les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.) D’après les rabbins de l’époque, quatre sont considérés comme morts : le paralysé, l’aveugle, le lépreux et celui qui n’a pas d’enfants.
            v. 14. Ils auront là un témoignage. Ce témoignage porte à la fois sur la puissance de Jésus et sur son obéissance à la loi. Il est adressé probablement, au-delà du prêtre qui doit constater la guérison, aux autorités juives. D’autres pensent qu’il visa l’ensemble du peuple.
            v. 15. On parlait de lui de plus en plus. Litt.
La parole à son sujet se répandait encore plus.
            v. 16. Et il priait. Cette mention de la prière de Jésus correspond à celle que Mc rapporte en 1,35 (dans la séquence de la journée de Capharnaüm) et qui est sans doute parallèle chez Lc, mais elle présente la prière comme une habitude de Jésus. Mentions de la prière de Jésus chez Lc : 3,21, à son baptême ; 5,16, notre texte ; 6,12, avant le choix des Douze ; 9,18, avant de demander l’avis des disciples sur qui il était ; 9,28-29, à la Transfiguration ; 10,21, la prière de louange sou l’impulsion de l’Esprit ; 11,1, avant d’apprendre le Notre Père aux disciples ; 22,32, pour que la foi de Pierre ne défaille ; 22,40-46, à Gethsémani ; 23,34, au moment de la crucifixion ; 23,46, au moment de mourir. 

            Jésus ne prend pas l’initiative de guérir : il répond à une prière qui est remarquablement confiante en son pouvoir et appel à son vouloir : « Seigneur, si tu veux, tu peux… » Jésus acquiesce en soulignant : « Je veux, sois purifié ». Mais, il touche le lépreux ; il devient impur, alors que l’autre est purifié. Il y eut échange… Sa renommée se répandait… positive ? Négative ? « Il s’est rendu impur » si bien qu’il doit se retirer à l’écart comme « les impurs » ? Il prie pour assumer cet échange entre ce qu’il est « le saint de Dieu », et ce que nous sommes « les impurs » ?
            L’évangile d’hier annonçait qu’il était venu porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, renvoyer les opprimés en liberté… aujourd’hui nous voyons « se manifester » (« épiphaner ») sa mission. La parole de Jésus n’est pas une parole vide, sans issue, inefficace ; tout au contraire.

 Passage au rite

            « O admirabile commercium » chantions nous à Noël. "Ô admirable échange" : nous l’avons vu entre le lépreux et Jésus. La Croix en a été le plus profond signe : Jésus meurt comme un home quelconque. Pâques est l’autre part de l’échange : les hommes glorifiés comme le Seigneur crucifié. C’est la messe.

Pour le Notre Père

            Si tu veux sanctifie ton nom, fais venir ton Règne, fais accomplir ta volonté. Si tu veux donne-nous le pain, pardonne-nous, fais-nous pardonner, libère-nous. Il le veut parce qu’il a voulu nous l’apprendre.   retour

 

SAMEDI APRÈS L’ÉPIPHANIE
1 Jn 5,14-21
Réponse du Psaume : Peuple de Dieu, célèbre ton Seigneur, alléluia, alléluia ! (Miss. noté, 93/C)
Jn 3,22-30 

Introduction

            Nous sommes presque à la fin du temps de l’Avent-Noël-Épiphanie. Demain la fête du Baptême de Jésus clôture ce temps merveilleux ; si difficile à dire en peu de mots. Soyons comme Jean : Il faut que le Christ grandisse en nous ; que nous devenions de plus en plus petits devant lui. La célébration eucharistique nous permet d’entrer dans ce sacrement, dans ce mystère. Entrons-y de tout cœur.

Pour l’homélie

            v. 23 Jean baptisait à Aïnon. Jn utilise ici une information inconnue des synoptiques ; la localisation du site reste incertaine.
            v. 25. Une discussion opposa un Juif à des disciples de Jean. Plusieurs manuscrits lisent des Juifs.
           v. 29. Celui qui a l’épouse est l’époux. Dans l’A. T., Israël est parfois considéré comme l’épouse du Seigneur (Os 2,21 :
Je te fiancerai à moi pour toujours, je te fiancerai à moi par la justice et le droit, l'amour et la tendresse ; Ez 16,8 :
En passant près de toi, je t'ai vue; or tu étais à l'âge des amours. J'ai étendu sur toi le pan de mon habit et couvert ta nudité ; je t'ai fait un serment et suis entré en alliance avec toi - oracle du Seigneur DIEU. Alors tu fus à moi ; Is 62,4-5 : On ne te dira plus : « l'Abandonnée », on ne dira plus à ta terre : « la Désolée », mais on t'appellera « Celle en qui je prends plaisir », et ta terre « l'Épousée », car le SEIGNEUR mettra son plaisir en toi et ta terre sera épousée. En effet, comme le jeune homme épouse sa fiancée, tes enfants t'épouseront, et de l'enthousiasme du fiancé pour sa promise, ton Dieu sera enthousiasmé pour toi). Dans le N. T. l’Église est l’épouse du Christ (2 Co 11,2 : J'éprouve à votre égard autant de jalousie que Dieu. Je vous ai fiancés à un époux unique, pour vous présenter au Christ, comme une vierge pure ; Ep 5:25-32 : Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle… Ce mystère est grand: moi, je déclare qu'il concerne le Christ et l'Église). Jean reconnaît que Jésus est le chef du peuple des derniers temps.           
            ∆
v. 29. L’ami de l’époux. La tradition juive confiait un certain rôle d’organisateur aux amis de l’époux, lors des noces.
            v. 29. Il se tient là, il l’écoute. Jean se tient dans l’attitude du serviteur ; écouter implique attention et obéissance.

            Pour Jean Baptiste, Jésus est vraiment celui qui vient à accomplir l’alliance entre Dieu et son peuple. Il n’y a donc pas à s’offusquer que le peuple vienne à lui. La place d’honneur qui lui a été réservée pour ce temps des noces messianiques, le fait d’avoir reconnu cette voix de l’époux, plus duce que sa propre voix de crieur dans le désert, est pour Jean la source d’une joie parfaite, celle même que Jésus promettra plus tard à ceux qui « demeureront dans son amour » (cf. Jn 15,11 : Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite).

            L’aspect « épiphanique » de notre évangile apparaît plutôt comme le témoignage de Jean Baptiste en faveur de Jésus comme l’époux qui signe l’Alliance Nouvelle et Eternelle. Jean ne fait que souligner la supériorité de Jésus à son égard… même si on ne peut pas encore parler de « manifestation » de la divinité de Jésus.

Passage au rite

            Matthieu nous fait savoir ce que Jésus avait dit (23,12) Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé. Jésus a accompli le sa propre parole premier en « s’abaissant » jusqu’à la croix ; le Père l’a élevé jusqu’en sa droite. Voici le mystère que nous sommes en train de célébrer pour le vivre jour après jour.

Pour le Notre Père

            Jean avait confessé ne pas être le Christ. Nous autres non plus, comme lui. Mais nous, plus petits que lui, par notre appartenance au Règne nous pouvons dire, ce qu’il ne pouvait pas : la prière de Jésus…   retour