Messes des jours en semaine T. O. :  HUITIÈME


INDEX

LUNDI HUITIÈME SEMAINE
MARDI HUITIÈME SEMAINE
MERCREDI HUITIÈME SEMAINE
JEUDI HUITIÈME SEMAINE
VENDREDI HUITIÈME SEMAINE
SAMEDI HUITIÈME SEMAINE

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Mc 10,21-22 : Une seule chose te manque: va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel; puis viens et suis moi. Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.

LUNDI HUITIÈME SEMAINE
Mc 10,17-27

Introduction
            De même que sur ce personnage de l’évangile, c’est sûr que Jésus a mis son regard sur nous, qui sommes venus le rencontrer dans la célébration eucharistique. Et c’est aussi sûr qu’il s’est mis à nous aimer. Puissions-nous répondre à son amour avec le notre, en commençant par reconnaître nos péchés.

Pour l’homélie
            Contexte.- Une histoire triste d’une vocation manquée. L’homme a compris que l’appel lui venait de Dieu lui-même: se met à genoux, geste quasi liturgique : « Bon maître »… Le drame de l’homme que Jésus a devant lui, c’est qu’il est déjà un bon juif et qu’il n’est pas prêt à en faire plus. En lui demandant alors de devenir pauvre et de le suivre, Jésus met en valeur l’originalité de la morale évangélique. Elle ne se réduit pas à des préceptes qu’il faut observer, encore moins à une codification du permis et défendu. Elle est pour chacun, là où il est, de faire un pas de plus. Pour un homme déjà juste et pieux comme le riche qui veut posséder la vie éternelle, la seule avancée possible est de l’ordre de la dépossession : il faut qu’il abandonne les richesses terrestres pour un trésor invisible.
             A la suite du refus de l’homme riche, les disciples ne comprenaient pas. Dans de nombreux textes bibliques les richesses sont considérées comme une bénédiction de Dieu. Pourquoi le Maître les considère-t-il comme un handicap ? L’accès au Règne de Dieu est difficile (v. 24), et pour les riches particulièrement (v. 25).
            ♦ v. 19.- Le Décalogue : Ensemble de Ex 20,12-16 ; Dt 5,16-20. Tu ne feras pas de tort est une surcharge au Décalogue, absente de Mt et de Lc.
            ♦ v.- 25.- Le dicton, du chameau et du trou d’une aiguille il faut le garder tel quel : exagération qui ne fait que faire comprendre la difficulté du problème.
            ♦ v. 27.- Car tout est possible à Dieu. Allusion à
« Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le SEIGNEUR ? À la date où je reviendrai vers toi, au temps du renouveau, Sara aura un fils.» (Gn 18,14)

Passage au rite
             La vie est la plus grande bénédiction. La donner, totalement jusqu’au bout (la croix), en croyant de la récupérer glorifiée, est-il possible aux hommes ? Jésus y a cru… et devant l’exemple de Jésus, quelle est notre conduite ?

Pour le Notre Père
              Prier comme il faudrait le Notre, est-il possible ? Que le Père lui-même vienne à notre aide, avec l’envoi du Saint Esprit, pour que nous puissions dire et vivre en vérité…   retour


MARDI HUITIÈME SEMAINE
Mc 10,28-31

Introduction
            Le Seigneur ne se laisse pas vaincre en générosité. Quelque chose nous avons quitté pour être là en sa présence. Ce n’est quelque chose qu’il nous donnera, ce sera lui-même. Demandons pardon d’avoir été mesquins à son égard.

Pour l’homélie
            ♦ v. 29.- À cause de l’évangile. Est une mention particulière de Mc.
            ♦ v. 30.- Avec des persécutions. Encore une précision propre à Mc : suivre Jésus c’est toujours s’exposer à être persécuté comme le fut le Maître lui-même.
            ♦ v. 31.- Beaucoup de premiers… À la différence des esséniens qui promettaient la gloire aux leurs et vouaient tous les autres hommes à la perdition, Jésus ne classe pas ses contemporains en deux catégories : son avertissement et sa promesse concernent tous les hommes.

             Contexte.- La réponse de Jésus dépasse la question de Pierre « qui a tout laissé » : « tout homme » qui a donné recevra, pas seulement les disciples. Et ce qu’il recevra est beaucoup plus considérable que ce qu’il aura quitté : (sens littéral) on laisse une maison ou un père ou une mère (v. 29)… on reçoit des maisons et des mères (v. 30). * On ne reçoit pas des Pères : car on n’en a qu’un seul ! Il n’y pas de commune mesure (centuple) entre ce à quoi l’homme renonce et ce que Dieu donne.
            En insistant sur ce point de quitter « pour Jésus et l’évangile » (signe d’ajout post pascal ?), Mc s’adresse visiblement à la communauté de Rome pour laquelle il écrit : les persécutions sévissent, celui qui s’attache au Christ a souvent dû prendre des distances déchirantes à l’égard de ses proches. Mais une nouvelle famille est là, celle de l’Église, qui aide à supporter les difficultés et annonce déjà le bonheur de la vie éternelle.

Passage au rite
            L’existence de Jésus, d’un bout à l’autre, n’a été qu’un don total de soi. Ce don, nous le rendons présent maintenant sur l’autel… avec « le centuple » de la glorification. Y participer devrait nous aider à faire comme lui, sans marchander.

Pour le Notre Père
            Jésus nous a appris à demander… avec des priorités… essayons de les garder dans nos esprits tout en disant encore une fois la prière su Seigneur.   retour



MERCREDI HUITIÈME SEMAINE
Mt 10,32-45

Introduction
            Jésus monte à Jérusalem accompagné de ses disciples. Il leur annonce pour la troisième fois sa Passion et sa Résurrection. Eux, ils demandent n’importe quoi. Venir à la messe c’est partager ce Mystère de Mort et de Résurrection avec Jésus… Qu’allons-nous lui demander ? Pour commencer… pardon !

Pour l’homélie
            Contexte.- À la première annonce, c’est l’incompréhension de Pierre qui a suivi. À la deuxième, celle des disciples. Maintenant à la troisième, ce sont les fils de Zébédée ; et les dix autres à leur suite. À toutes trois mésententes des disciples suit une instruction de la part de Jésus sur le service.
            ♦ v. 32.- Devant eux, ce n’est pas seulement un détail d’ordre narratif (habitude rabbinique). Pour Mc, l’attitude de Jésus marchant le premier, dans l’assurance de sa mission, contraste avec l’incertitude et la crainte des disciples devant ce qui les attend à Jérusalem.
            ♦ v. 33-34.- En chemin caractéristique de Mc ; de même que Jésus devant, et les disciples suivant. Montaient, pour aller à Jérusalem on doit toujours monter, quelque soit l’origine du chemin. Jéricho était à -250 m, et Jérusalem à +800 m. Dans cette troisième annonce : 8 éléments : livraison aux grands prêtres ; condamnation à mort ; livraison aux païens ; moqueries ; crachats ; flagellation ; mort ; résurrection. Tous dans le récit de la Passion. Remarque : on parle seulement de mort, on ne parle pas de crucifixion. On a le droit de penser à une élaboration de communauté quant aux détails, pas au contenu de l’annonce.
            ♦ vv. 35-43.- L’assignation des premières places. v. 37.- L’un à ta droite et l’autre à ta gauche. Ces deux places ne sont pas seulement les places d’honneur ; elles signifient une étroite association à l’autorité de celui qui règne. Le seul moment de l’évangile de Mc où deux personnes sont installées à droite et à gauche de Jésus, c’est quand il agonisera sur la croix et que deux brigands partageront son supplice.
            ♦ v. 38.- La coupe. Parfois symbole de joie : lorsque le maître de maison l’offre à son hôte en signe de respect et bienvenue ; de consolation, aux banquets funéraires ; et même coupe de salut. Mais aussi, symbole d’amère souffrance et, avec une nuance de châtiment, symbole de la colère divine :
« Le Seigneur tient en main une coupe, il verse un vin âpre et fermenté : ils le boiront, ils en laperont même la lie, tous les impies de la terre » (Ps 75,9). Le baptême, de par son étymologie, signifie plongeon, submersion, noyade, annonce aussi la passion.
            ♦ v. 40.- [Quant à s’assoir…] ce sera donné à ceux pour qui cela est préparé. Passif qui exprime l’action divine ; il faut comprendre : préparé par Dieu. Cette façon de parler est insatisfaisante pour un esprit moderne. Elle a de relents de prédestination. Il y a là une difficulté du langage biblique qui insiste tellement sur l’initiative aimante de Dieu qu’il semble nier la liberté humaine. Pourtant quand on lit les récits de l’AT ou du NT sans isoler les formules, on se rend compte que l’homme est toujours libre et que les choix de Dieu n’ont rien de caprice, ni enlèvent la liberté des hommes.
            ♦ vv. 41-45.- Pour se faire comprendre, Jésus fait une « excursion » par le domaine de la politique. En regardant le spectacle des gens qui ne cherchent qu’à « monter », que le succès, les disciples doivent se rendre compte qu’ils sont obligés justement à faire le contraire. Le modèle du disciple, c’est le serviteur (diakonos) et l’esclave (doulos) de même que le Fils de l’homme…. Jésus présente un modèle de communauté-sans-pouvoir, mais non une communauté-sans-autorité… de service ! (Service, conclusion des trois enseignements après les mésententes qui suivent les annonces).

Passage au rite
            « Le Fils de l’homme es venu pour servir… » « et nous te rendons grâce parce que tu nous as choisi pour servir en ta présence. » Unis au Christ à la messe ; unis au Christ pendant la journée.

Pour le Notre Père
             « Ta volonté », c’est de nous servir les uns les autres comme Jésus l’a fait.   retour



JEUDI HUITIÈME SEMAINE
Mt 10,46-52

Introduction
            Lundi dernier nous avons été témoins d’une rencontre ratée avec Jésus, aujourd’hui c’est le contraire. Celui qui rencontre Jésus fait de son mieux pour le rejoindre. Puissions-nous l’imiter.
Commençons en lui demandant de nous débarrasser du poids de nos péchés.

Pour l’homélie
            Contexte.- Dernier épisode avant d’arriver à Jérusalem. Au début : L’aveugle mendie au bord du chemin ; à la fin : Bartimée, en y voyant, suit Jésus sur la route. Qu’est-ce qui s’est passé entre-deux ?
            Peut-être aussi : En parallèle avec le récit de l’aveugle de Bethsaïde, qui voyait avec difficulté, la difficulté de croire de Pierre ; Bartimée y voit clairement et suit Jésus. Bartimée devient modèle de disciple.
            ♦ v.46.- Jéricho (chemin obligé pour monter à Jérusalem) à -250 m en dessous de la mer Méditerranée ; Jérusalem à +800, et à 37 km de distance.
Un mendiant aveugle : pauvre ; « seul » pose problème, car d’habitude ils allaient deux par deux. Le climat, la poussière, le manque d’hygiène faisaient beaucoup d’aveugles. Personnage dont on sait le nom ; très peux de cas dans Mc.
            ♦ v. 47-48.- L’acclamation Fils de David titre populaire du Messie. D’où l’a-t-il appris ? Soulignons l’entêtement à appeler, la volonté de s’approcher de Jésus.
            ♦ v. 49.- La foule qui était un obstacle, lorsque Jésus appelle l’aveugle, change d’avis et encourage l’aveugle à rencontrer Jésus. (Rôle ambiguë des foules).
            ♦ v. 50.- Bartimée jette son manteau ; sa richesse ; son unique avoir. Exode 22,25-26 :
« Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. Car c’est sa saule couverture, c’est le manteau de son corps dans lequel il se couche… »
           
Parce que lui empêchait de courir ? Par rapport aux apôtres, ils ont fait pareil : « Nous avons tout quitté… » Par rapport à l’homme riche, Bartimée a fait ce que l’autre n’a pas pu réaliser : quitter sa richesse… et par la suite accomplit ce qui est le plus important « suivre Jésus sur la route ». Curiosité : comment pouvait-il bondir et courir en étant aveugle ? Est-ce qu’il y a vu, tout en allant vers Jésus ?
            ♦ v. 51.- Rabbouni : mot araméen qui signifie respect et proximité « Mon bon Maître ». Le dialogue entre Jésus et Bartimée ressemble à d’autres : « Si tu peux… » guérison d’un lépreux (1,40ss) ; avec Jaïros (5,21) ; avec la syro-phénicienne (7,24) ; la guérison de l’enfant épileptique (9,14ss) ; Bartimée est le dernier guérit par Jésus avant d’entrer dans la passion.
            ♦ v. 52.- Ta foi t’a sauvé. Comment s’est manifestée la foi de Bartimée ? En plus de ce que Jésus pouvait connaître par son regard pénétrant, c’est l’ensemble des gestes de l’aveugle qui l’ont manifestée. Suivait Jésus sur la route : C’est un des leitmotive de Mc : Jésus est toujours (ou presque) en route ; on est disciple dans la mesure où on le suit sur son chemin.

Passage au rite
            La célébration eucharistique est un chemin sacramentel qui conduit à s’unir au Christ dans son Mystère Pascal. C’est cela qui est insinué dans la suite de Jésus que fait Bartimée. Puissions-nous faire pareil maintenant ; chacun sait de quoi il devrait se débarrasser pour mieux suivre.

Pour le Notre Père
            Jésus déclare, en saint Jn, avoir reçu du Père ses disciples ; et il le prie de les lui garder. En disant le Notre Père, demandons-lui aussi de toujours rester unis au Christ, de le suivre toujours et partout.   retour


VENDREDI HUITIÈME SEMAINE
Mc 11,11-25

Introduction
            Nous sommes arrivés à un point du récit de saint Mc où il nous faut être plus contemplatifs que chercheurs de leçons à apprendre ; même si cela est toujours possible. La « purification » du temple tient plus à la purification des intentions de ceux qui y vont, qu’à une sorte de ménage anti-commercial. Demandons pardon pour ce qui, en nous, vrai temple du Seigneur, puisse lui déplaire.

Pour l’homélie
            ♦ v. 11.- Après avoir regardé autour de lui. Ce détail prépare la scène de l’expulsion des vendeurs du Temple (15-19. Il s’agit de l’ensemble du lieu saint avec ses parvis et non de l’édifice qui en constitue le cœur – le Sanctuaire – et dont l’accès n’était permis qu’aux prêtres.
            ♦ v. 13.- Car ce n’était pas le temps des figues. Entre deux épisodes situés au Temple, le figuier peut figurer le Temple où le Messie ne trouve aucun fruit. Par ailleurs l’efficacité de la parole de Jésus au v. 14 (Que jamais plus personne ne mange…) illustre, selon Mc, la puissance de la foi et de la prière. (Cfr. Za 14,21 :
Toute marmite à Jérusalem et en Juda sera consacrée au SEIGNEUR le tout-puissant. Tous ceux qui viendront présenter un sacrifice s'en serviront pour cuire leur offrande. Il n'y aura plus de marchand dans la Maison du SEIGNEUR le tout-puissant, en ce jour-là).
            ♦ v. 16.- Il ne laissait personne traverser le Temple.- Sans doute le parvis des païens servait-il de raccourci entre la ville et le mont des Oliviers ; on l’empruntait sans se soucier du trouble qui en résultait.
            ♦ v. 17.- Maison de prière pour toutes les nations. La purification du Temple acquiert ainsi une portée universelle : le parvis des païens est aussi saint que celui d’Israël.
            ♦ v. 17.- Jr 7,11. Dans ce chapitre le prophète proclame l’inutilité pour les Judéens de venir adorer au Temple si leur conduite n’est pas d’abord conforme à la justice et au respect de la loi.
« Pouvez-vous donc commettre le rapt, le meurtre, l'adultère, prêter de faux serments, brûler des offrandes à Baal, courir après d'autres dieux qui ne se sont pas occupés de vous, puis venir vous présenter devant moi dans cette Maison sur laquelle mon nom a été proclamé et dire: “Nous sommes sauvés!” et puis continuer à commettre toutes ces horreurs ? Cette Maison sur laquelle mon nom a été proclamé, la prenez-vous donc pour une caverne de bandits ? Moi, en tout cas, je vois qu'il en est ainsi - oracle du Seigneur ». (Jr 7,9-11)
            ♦ v. 19.- Le soir… ils sortaient de la ville. Il ne s’agit plus d’un fait isolé, mais d’une habitude (verbe à l’imparfait).
            ♦ v. 24.- Tout ce que vous demanderez… La parole sur la puissance de la foi (v. 23) est ici appliquée à la prière.
           ♦ v. 25.- Pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne.- Inhabituelle chez Mc, cette formule confirme la dépendance à l’égard d’un recueil de paroles de Jésus.

Passage au rite
              « Oui, le zèle pour ta maison m'a dévoré; ils t'insultent, et leurs insultes retombent sur moi » (Ps 69/68,10). C’est dans Jn 2,17. La « maison » à la place de « Celui qui l’habite ». Dévoré jusqu’à mourir… mais aussi ressuscité par la fidélité du Père. Nous sommes l’objet de ce mystère ; il a été dévoré pour nous, son vrai temple. Puissions-nous nous unir à Lui pour toujours.

Pour le Notre Père
Jésus accomplit en tout, dans chaque geste, ce que le Père attend de lui. Faisons la prière qu’il nous a apprise pour faire aussi comme lui.   retour


SAMEDI HUITIÈME SEMAINE
Mc 11,27-33

Introduction
            Contemplons comment Jésus déjoue une question piège, peut-être sans mauvaise volonté – ce n’est pas sûr du tout – de la part des autorités religieuses juives. Car il a répondu par une autre question piège, qui a mis ses interlocuteurs dans l’embarras. Jésus a toujours parlé sans « double fond », ce qui l’a conduit à la Croix… et à la droite du Père. Puissions-nous faire pareil pour finir pareil.

Pour l’homélie
            ♦ v. 27.- Les grands prêtres sont les responsables officiels de l’ensemble des bâtiments et de ce qui s’y passe.
            ♦ v. 28.- Fais-tu cela. Pour signifier la « purification » du Temple ; car pour Mt et Lc « cela » pourrait de référer aux enseignements de Jésus.
            ♦ v. 31.- Du ciel, c’est-à-dire de Dieu.
Contexte.- Il faut enchaîner avec le passage où Jésus a exercé son autorité dans le Temple. La réponse de Jésus n’est pas un refus de répondre, ni une échappatoire, mais un préalable nécessaire : pour que le sanhédrin puisse reconnaître l’autorité de Jésus, il faudrait qu’il soit disposé à accueillir la mission d’un prophète et surtout celle de son précurseur.
Cette suite de questions pièges qui seront posées à Jésus rappellent la cinq controverses du début du ministère de Jésus (2,1 – 3,6).
             La question posée à Jésus est sournoise. Ils demandent à Jésus s’il a reçu un quelconque mandat pour agir comme il l’a fait, tout en sachant très bien qu’eux seuls peuvent donner une telle délégation de pouvoir. Jésus ne peut donc se réclamer d’aucune autorité humaine. Quant à l’autorité qui vient de Dieu, ils pensent en être eux-mêmes les dépositaires ; et si Jésus la mettait en doute, il se ferait facilement accuser de blasphème.

             [Si Jésus avait dit directement qu’il avait fait cela par l’autorité qui lui venait de Dieu, il aurait pu se faire accuser de blasphème : en se plaçant au dessus de l’autorité du Sanhédrin ; ou en se faisant l’égal de Dieu. Cependant il a dit que son autorité venait de Dieu dans le sous entendu de son refus de répondre. « Puisque vous ne reconnaissez pas que l’agir de Jean ‘venait de Dieu’, ce n’est pas la peine que je vous réponde d’où vient l’autorité qui m’a permis de faire cela, car c’est la même qui a permis à Jean d’agir comme il l’a fait. »]

            La question réponse de Jésus coince ses adversaires. La foule les empêche de nier que la mission de Jean venait de Dieu. Car l’autorité qui a conféré la mission à Jean (Dieu) est la même qui l’a conféré à Jésus. S’ils ne veulent pas reconnaître le mandataire de Jean… ce n’est pas la peine que Jésus réponde que son autorité vient aussi de Dieu ; d’avance il sait que sa réponse ne sera pas acceptée comme vraie.

Passage au rite
            Jésus, par sa mort et résurrection, n’a pas seulement « purifié » son temple ; son « église », bien plus il l’a sanctifié. Nous allons participer à la célébration de ce mystère dont nous sommes bénéficiaires et responsables en même temps. Puissions-nous y rester fidèles.

Pour le Notre Père
            « Que ton nom soit sanctifié », c’est-à-dire « reconnu comme saint ». Un des aspects de la mission de l’Église (nous), c’est cela. Demandons de savoir l’accomplir, avec les paroles de Jésus lui-même.   retour