T E M P S   DE   O R D I N A  I R E : Troisième semaine

INDEX

     Lundi troisième semaine
     Mardi troisième semaine
     Mercredi troisième semaine
     Jeudi troisième semaine
     Vendredi troisième semaine
     Samedi troisième semaine



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Mc 4,2 - Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles. 3 «Écoutez. Voici que le semeur est sorti pour semer. 4 Or, comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin; les oiseaux sont venus et ont tout mangé. 5 Il en est aussi tombé dans un endroit pierreux, où il n'y avait pas beaucoup de terre; il a aussitôt levé parce qu'il n'avait pas de terre en profondeur; 6 quand le soleil fut monté, il a été brûlé et, faute de racines, il a séché. 7 Il en est aussi tombé dans les épines; les épines ont monté, elles l'ont étouffé, et il n'a pas donné de fruit. 8 D'autres grains sont tombés dans la bonne terre et, montant et se développant, ils donnaient du fruit, et ils ont rapporté trente pour un, soixante pour un, cent pour un.» 9 Et Jésus disait: «Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende!»
 

 

 

LUNDI TROISIÈME SEMAINE

Mc 3,22-30

 

Introduction

            Jésus a signé l’Alliance nouvelle une fois pour toutes sur la Croix. Nous sommes encore dans l’attente du retour du Seigneur. La messe rend présent cette signature et devance aussi cette venue.

 

Pour l’homélie

            Après l’épisode de l’incompréhension de la famille de Jésus (samedi dernier), voici l’incompréhension bien plus malveillante de scribes.

            ∆ v. 22.- Béelzéboul. L’un des noms du prince des démons. (Jb 1,6 : Le jour advint où les Fils de Dieu se rendaient à l'audience du SEIGNEUR. L'Adversaire vint aussi parmi eux). Note à Mt 12,24 v) : Béelzéboul ou Béelseboub, le Prince des démons. L’origine de ce nom est discutée : Béelzebub, dieu d’Ekron (2 R 1,2 : Akhazias tomba du balcon de sa chambre haute à Samarie et se blessa grièvement. Il envoya des messagers en leur disant : « Allez consulter Baal-Zeboub, le dieu d'Eqrôn, pour savoir si je me remettrai de mes blessures ! ») ou seigneur (Baal) du fumier (ce dernier mot désignant le culte des idoles), ou encore Baal des mouches. Quoi qu’il en soit, Jésus est accusé de n’avoir de puissance  sur les démons que par leur chef.
 

            ∆ v. 23.- En parabole.- Premier emploi de ce mot en Mc, pour qui les paraboles voilent un mystère caché à ceux du dehors, le Mystère du Règne de Dieu (voir note à 4,11, mercredi ce cette semaine). Dans l’AT grec, ce mot qui traduit l’hébreu mashal, peut désigner une sentence lapidaire et énigmatique. Mc y voit un sens caché, révélé seulement aux disciples (Mc 4,10-12 : Quand Jésus fut à l'écart, ceux qui l'entouraient avec les Douze se mirent à l'interroger sur les paraboles. Et il leur disait : « À vous, le mystère du Règne de Dieu est donné, mais pour ceux du dehors tout devient énigme pour que, tout en regardant, ils ne voient pas et que, tout en entendant, ils ne comprennent pas de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné ») et relatif à l’œuvre pour laquelle Jésus est envoyé. Les propos de Jésus ici rapportés sont des paraboles, non seulement à cause de leur caractère imagé, mais parce qu’elles manifestent, à qui peut le comprendre, que le Règne de Dieu agit déjà en hâtant la fin du Règne de Satan.
 

            v. 25.- Une famille.- Lit. Une maison. Ce mot pouvait désigner aussi bien une famille, un clan qu’un édifice.
 

            ∆ v. 27- La maison de l’homme fort.- (Cf. Is 49,24-25 : La prise du héros sera-t-elle reprise ? La capture du tyran sera-t-elle libérée ? Oui, ainsi parle le SEIGNEUR : Sûrement ! la capture du héros sera reprise et la prise du tyran sera libérée ! Ton querelleur, c'est moi qui vais le quereller ; tes fils, c'est moi qui vais les sauver.) Jésus est ici désigné comme le plus fort, qui démantèle le royaume de Satan, l’homme fort. Note à 1,7 l) : Celui qui vient après est en réalité le plus fort. La force, attribut du Messie (Is 11,2 : Sur lui reposera l'Esprit du SEIGNEUR: esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de vaillance, esprit de connaissance et de crainte du SEIGNEUR) se manifestera dans la lutte de Jésus contre Satan.
 

            v. 28.- Les blasphèmes.- Au sens strict, blasphémer c’est proférer des paroles offensantes contre Dieu, contre son Nom directement ou contre sa puissance ou ses privilèges. Le blasphème peut aussi s’attaquer à une personne revêtue d’une mission divine, à une institution sacrée. Les évangiles peuvent donc parler de blasphème à propos d’injures contre Jésus, envoyé de Dieu, porteur de sa puissance.
 

            v. 29.- Contre l’Esprit Saint.- D’après le contexte immédiat, ce péché consiste à refuser de reconnaître la puissance agissant par Jésus, en attribuant à Satan les œuvres qu’il accomplit par l’Esprit Saint. Un tel refus de conversion s’oppose au pardon. Note à Mt 12,32 c) : …ni dans le monde à venir. Non pas la condamnation sans appel, mais la mise en garde pour ne pas être condamné. L’homme peut méconnaître le Mystère du Fils de l’homme, il n’est pas excusable de mal interpréter le signe que constitue l’exorcisme opéré par Jésus dans l’Esprit. Enfin ce texte rappelle que Dieu demeure maître de son pardon.

 

Passage au rite

Jésus a été le plus fort sur la Croix. Il nous a ouvert la maison de son Règne. Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.

 

Pour le Notre Père

Nous, les faibles, que le Seigneur nous rende forts : « Délivre-nous du Malin ».  index

 

 

 

MARDI TROISIÈME SEMAINE

Mc 3,31-35

 

Introduction

            Le psaume 39 suppose que Jésus a dit : « Me voici, je suis venu pour faire ta volonté ». Cet accomplissement nous le rendons présent chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. Que le Seigneur veuille nous pardonner nos désobéissances.

 

Pour l’homélie

            Cette petite péricope devient comme le pendant de celle des vv. 20-21 où « sa parenté » voulait s’emparer de lui « parce qu’il avait perdu la tête ». Voici maintenant « la vraie famille de Jésus ».

            Si la famille de Jésus « veut s’emparer de lui » elle est un exemple de « famille divisée » qui ne peut pas tenir. Peut être c’est cela qui provoque une réponse plutôt froide de la part de Jésus à ceux qui lui annoncent la visite.
 

            ∆ v. 31.- Sa mère et ses frères.- A part les réponses classiques à ce « problème » (« pour » ou « contre » la sorte précise de « fraternité ») c’est une question que Mc ne se pose pas. Peu lui importe qui sont ces frères et ces sœurs (s’il y en a). Il ne se soucie pas non plus d’avoir pour Marie de pieux égards. Ce qui joue dans le texte, c’est un certain rapport entre Jésus et son entourage : la famille de chair, d’un côté ; auditeurs de la parole, de l’autre.
 

            ∆ v. 34.- Et parcourant du regard ceux qui ceux qui étaient assis en cercle autour de lui.- Est-ce que cet ensemble de personnes englobe les scribes avec lesquels Jésus vient de discuter, non sans conflit, ainsi que les gens qui auparavant, ne le laissaient pas le temps pour manger ? Mais maintenant, la situation à l’intérieur semble plus calme. Jésus ne craint pas de dire de ceux qui l’entourent qu’ils sont sa mère et ses frères, sa vraie famille. Pour Marc, ils sont sans doute une certaine image de l’Église.

 

            Au contraire la famille de chair, elle reste dehors. Son attitude fait penser à celle des familles qui, en temps de persécutions, veulent convaincre ses membres chrétiens de ne pas entrer dans l’Église devenue dangereuse.

            On ne peut être « du dedans » qu’en « faisant la volonté de Dieu ». Marie et les autres peuvent en être, eux aussi. Mais ils s’excluent de la vraie famille s’ils se réclament de leur parenté charnelle pour arracher Jésus à sa mission.

 

Passage au rite

            L’appartenance à la famille de Jésus doit se faire sur ces deux registres : être assis autour de lui (manifestation externe) ; et (nécessairement « et ») accomplir la volonté du Père. Puissions-nous être du nombre !

 

Pour le Notre Père

            Jésus nous a appris à proclamer notre filiation divine en invoquant Dieu comme « Notre Père »… mais aussi à toujours accomplir sa volonté sur terre comme elle est accomplie au ciel.    index

 

 

 

MERCREDI TROISIÈME SEMAINE

Mc 4,1-20

 

Introduction

            D’une part nous sommes comme la foule au bord du lac pour écouter : Liturgie de la Parole. D’autre part nous entrons avec Jésus dans le sanctuaire céleste ; nos péchés étant pardonnés. Rendons grâce à Dieu.

 

Pour l’homélie

            Trois parties dans cette péricope : 1ère : vv. 1-9 : discours adressé aux foules ;

                                                                              2ème : vv. 10-13 : question des disciples et réponse ;
                                                                              3ème : vv. 14-20 : (discours, à qui ?) : Interprétation de la parabole.

            Cette série de paraboles, vv. 1-34, donnée comme exemple caractéristique de l’enseignement de Jésus, illustre, selon Mc, la distinction d’un enseignement destiné à la foule et d’une explication destinée aux disciples (vv. 10-25.33-34). Mc souligne dans les paraboles leur aspect énigmatique (v.9 : Qui a de oreilles pour entendre, qu’il entende !) ; leur secret n’est pas révélé à tous les auditeurs (v. 11 : Et il leur disait : «À vous, le mystère du Règne de Dieu est donné, mais pour ceux du dehors tout devient énigme »).
 

            Première partie.- L’accent est mis sur la fécondité (mise en relief : 30, 60, 100 pour un) de la semence : malgré 75% d’échecs provoqués par des agents extérieurs. Est-elle un antidote contre le possible découragement de la part des disciples historiques ? De ceux de la communauté de Mc ?

            Deuxième partie.- Possible réponse à la question : Pourquoi le rejet de la Parole de la part des Juifs ? Ils refusent par entêtement. La citation d’Isaïe reprend le langage familial : « Ne prends pas ton médicament… tu risquerais de guérir ! »… pour exprimer justement le contraire.

            Troisième partie : L’accent est ici posé sur la qualité de la terre qui reçoit la semence. Réflexion sur la façon de vivre en chrétien. Récit dialectique : grâce – liberté ; don de Dieu – effort humain, etc. Complément nécessaire à la première partie de la parabole.           L’explication de la parabole du semeur porte la marque de l’utilisation de l’Église primitive (sens technique de la Parole, équivalent à Évangile ; allusion aux persécutions ; exhortation contre les soucis mondains). L’intérêt que, dans la parabole, portait sur la fécondité de la semence, se porte maintenant sur les dispositions des auditeurs. La parabole est traitée comme une allégorie dont les détails ont un sens caché que l’explication dévoile.

 

Passage au rite

            A la messe nous sommes ensemencés deux fois : à la Liturgie de la Parole et à la Communion. Quelle sorte d’accueil offrons-nous ?

 

Pour le Notre Père

            Une manière de rester fidèles à l’Alliance Nouvelle, c’est de nous rapporter à Dieu en tant que fils. Le Notre Père nous le rappelle.    index

 

 

 

 

 

JEUDI TROISIÈME SEMAINE

Mc 4,21-25

 

Introduction

            Jésus avait dit : « Pendant que vous avez la lumière croyez en la lumière, pour devenir des fils de lumière ». La lumière dont nous devons rayonner nous vient de l’écoute de la parole de Dieu. Faisons donc attention à ce que nous allons entendre.

 

Pour l’homélie

            Les paroles de cette péricope continuent de s’adresser, selon Mc, aux disciples (« Il leur disait », v. 21 et 24) et d’éclairer le recours de Jésus aux paraboles. Après les vv. 11-12 (de la citation d’Isaïe sur le rejet des juifs), l’image de la lampe revient sur le caractère caché de ce qui se révèle dans l’enseignement de Jésus, et qui doit être publié un jour. L’image de la mesure souligne l’importance des dispositions des auditeurs.
 

            ∆ v. 21.- Est-ce que la lampe vient… ?.- Cet emploi curieux du verbe venir pour la lampe peut évoquer la venue du Christ. (Mc 1,7 : Il [Jean] proclamait: «Celui qui est plus fort que moi vient après moi, et je ne suis pas  digne,  en me courbant, de délier la lanière de ses sandales ;  2,17 : Jésus, qui avait entendu, leur dit : « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ; je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » ; 10,45 : Car le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude.)
 

            v. 22.- …qui ne doive venir au grand jour.- Le mystère caché dans les paraboles doit donc être manifesté, même s’il n’est d’abord révélé qu’aux disciples. Cette parole, en ce contexte, suggère que, selon Mc, le secret messianique doit être levé.
 

            ∆ v. 24.- Faites attention à ce que vous entendez.- Pour Mc, c’est l’objet même de l’enseignement de Jésus et le secret qu’il contient, qui exigent l’attention et les bonnes dispositions des auditeurs. (Lc 8,18 : Faites donc attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, il sera donné; et à celui qui n'a pas, même ce qu'il croit avoir lui sera retiré.)
 

            Voici la méthode de l’enseignement parabolique de Jésus : Jésus raconte d’abord une parabole, celle de la lampe (v. 21) ; puis il en donne l’explication qui commence par « en effet » (v. 22). Les disciples seuls sont là pour entendre et la parabole et son explication. Ils vivent une sorte d’expérience en laboratoire destinée à leur apprendre à faire le lien entre une histoire racontée sous forme parabolique et la situation réelle à laquelle elle renvoie. Mais quelle est la réalité cachée qui doit être mise au jour ?

            a) Le Règne de Dieu.- Il est, pour le moment, proche sans être pour autant visible. Il est perçu comme une réalité mystérieuse, tout en étant destinée à se manifester au grand jour.

            b) La parole.- Elle est semée dans le secret des cœurs comme une graine enfuie en terre. Elle est cependant faite pour porter du fruit en abondance comme les épis de blé perchés bien haut sur leurs tiges.

            c) Jésus lui-même.- Lui aussi entoure son identité d’un certain secret. Il fait taire les démons parce qu’ils en savent trop long. Une discrétion à son sujet est nécessaire pour que le croyant progresse dans la découverte de sa personne. Il faut cependant qu’il soit de plus en plus connu afin que le monde puisse s’ouvrir à la vraie lumière.

 

Passage au rite

            Nous avons été éclairés. Nous devons rayonner. C’est Jésus lui-même la lumière dont nous devons tirer la clarté.

 

Pour le Notre Père

            Faisons attention à ce que nous entendons en récitant le Notre Père. Soyons généreux à l’accomplir sur terre, pour recevoir davantage dans le Règne.    index

 

 

 

 

VENDREDI TROISIÈME SEMAINE

Mc 4,26-34

 

Introduction

            Frères, si nous sommes là, c’est parce que nous essayons d’être les hommes de la foi, de la persévérance,  et non les hommes de l’abandon. Que le Seigneur nous soutienne, qu’il nous pardonne nos défaillances.

 

Pour l’homélie

            Regard d’ensemble.- Les deux paraboles de cette péricope empruntent la même image de la semence que la première (vv. 3-9), et s’appliquent comme elle, selon Mc, au mystère du Règne de Dieu caché et révélé seulement aux disciples durant le ministère de Jésus. La graine qui pousse d’elle-même, parabole propre à Mc, illustre la force secrète de ce mystère jusqu’à l’établissement définitif du Règne de Dieu représenté par la moisson. Noter que, dans cette parabole, le semeur est aussi le moissonneur.
 

            ∆ v. 29.- Y met la faucille.- Image du jugement. (Jl 4,13 : Brandissez la faucille, la moisson est mûre; venez, foulez, le pressoir est plein; les cuves débordent. Oui, leur malice est grande ; Ap 14,15 : Puis un autre ange sortit du temple et cria d'une voix forte à celui qui siégeait sur la nuée : Lance ta faucille et moissonne. L'heure est venue de moissonner, car la moisson de la terre est mûre.)
 

            v. 31.- Une graine de moutarde.- Le contraste entre la petitesse de la graine quand elle est cachée en terre, et l’ampleur de la plante au terme de sa croissance, suggère la force irrésistible du Règne de Dieu dont la puissance agit en secret à travers les actes et l’enseignement de Jésus.
 

            ∆ v.32.- …leurs nids à son ombre.- Le Règne de Dieu s’étendra à toutes les nations. (Ez 17:22-23 : Ainsi parle le Seigneur DIEU : Moi, je prends à la pointe du cèdre altier - et je plante -, j'arrache à la cime de ses branches un rameau tendre ; je le plante moi-même, sur une montagne haute, surélevée. Je le plante sur une montagne élevée d'Israël. Il portera des rameaux, produira du fruit, deviendra un cèdre magnifique. Toutes sortes d'oiseaux y demeureront, ils demeureront à l'ombre de ses branches.)
 

            v. 34.- Il expliquait tout à ses disciples.- Tandis que le verset 33 suppose que les paraboles étaient destinées à instruire la foule, on reconnaît dans le v. 34 la réflexion de Mc sur les paraboles. L’adhésion à Jésus permet d’aller au-delà de ce qui est accessible à la foule.

 

            Essai d’interprétation.- Si, comme dans les paraboles précédentes, la semence, c’est la parole, qui est alors l’homme ? A la fin de l’histoire, il fait la moisson. Or, la moisson dans les paraboles, représente souvent le jugement auquel seront soumis les hommes à la fin des temps. Dans la tradition évangélique, c’est Jésus qui préside le jugement. Par ailleurs, on peut remarquer ce qui est dit de l’homme au verset 27 : il dort (il meurt) et il se lève (il ressuscite). « Se lever » (έγείρω, egeiro) c’est l’un des mots employés par le nouveau testament pour dire la résurrection (le terme « ressusciter » n’existe pas en grec ; pour parler de la résurrection de Jésus, les auteurs bibliques disent « il s’est levé » ou « il a été réveillé »). Quand à l’image du sommeil, elle est souvent employée dans la bible pour évoquer la mort.

            Ainsi, l’homme qui sème est Jésus : il a semé la Parole, puis il est mort, puis il est ressuscité, mais la parole continue de grandir dans le cœur des hommes et elle porte du fruit. A la fin des temps, le même Jésus viendra juger les hommes, recueillir les fruits de la parole comme un cultivateur fait la moisson.

 

Passage au rite

            « Il ne sait pas comment »… Dieu, lui, il sait comment ! Il n’est pas nécessaire de porter la comptabilité. Soyons là, avec simplicité et laissons à Dieu la tâche de faire grandir en nous sa propre vie.

 

Pour le Notre Père

            Les aspects « pluriels » du Notre Père, doivent nous faire penser aux oiseaux du monde entier. Prions comme le Seigneur nous l’a appris.    index

 

 

 

 

SAMEDI TROISIÈME SEMAINE

Mc 4,35-41

 

Introduction

            Nous sommes venus célébrer « le mystère de la foi ». Grâce à la foi que chacun mettra en acte, nous posséderons (ou plutôt, nous serons possédés) par le mystère célébré : morts et glorifiés avec le Christ. Que le Seigneur veuille bien pardonner nos fautes.

 

Pour l’homélie

            Vue d’ensemble.- Le rapprochement, en Mc, dans une même journée, des paraboles (vv. 1-34) et des quatre miracles vont suivre (4,35 – 5,43) souligne que la force du Règne de Dieu se manifeste tant dans l’enseignement que dans les actes de Jésus. D’autre part, les chapitres 4 et 6 montrent comment Jésus prend avec lui (3,14 : et il en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher) ses disciples pour leur donner un enseignement particulier et leur dévoiler sa puissance hors de la présence de la foule.
 

            ∆ v. 37.- Un grand tourbillon de vent.- Le lac de Tibériade connaît des tempêtes et des tourbillons subits, quand il est pris entre les vents venus de la Méditerranée et ceux qui soufflent du désert syrien.

 

            ∆ v. 38.- Sur le coussin.- Le siège à l’arrière, ordinairement réservé au timonier, comportait un coussin. Le mot grec suggère que Jésus l’avait mis sous sa tête.
 

            ∆ v. 39.- Silence. Tais-toi ! - L’agitation de la mer semble suggérer une attaque satanique, que Jésus réduit à l’impuissance par sa parole : de même qu’en 1,25 (dans la synagogue de Capharnaüm) il menace et impose silence à un esprit mauvais. La traversée dans l’obscurité du soir devait rendre la situation plus redoutable.
 

            ∆ v. 40.- Vous n’avez pas encore de foi ?- Autre leçon : Comment (se fait-il que) vous n’avez pas de foi ? Il s’agit en Mc de la foi en Jésus et en la puissance divine qui agit par son intermédiaire.

♦ v. 41.- Qui donc est-il… ? Cf. v. 1,27 (Ils furent tous tellement saisis qu'ils se demandaient les uns aux autres: «Qu'est-ce que cela? Voilà un enseignement nouveau, plein d'autorité! Il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent!»), les esprits impurs lui obéissent. Dominer la mer déchaînée, type des forces d’opposition à Dieu, est le propre du pouvoir divin. (Ps 89,10 : C'est toi qui maîtrises l'orgueil de la Mer ; quand ses vagues se soulèvent, c'est toi qui les apaises ; Ps 93,3-4 : Les flots ont enflé, SEIGNEUR ! les flots ont enflé leur voix; les flots enflent leur fracas. Plus que la voix des grandes eaux, et des vagues superbes de la mer, superbe est le SEIGNEUR dans les   hauteurs ! ; Voir aussi Ps 107/106,23-32, samedi III, Of. Lectures).

 

            Dès que les flots se déchaînent, les disciples se croient perdus et pensent même que leur maître les a abandonnés. Ils sont effrayés par la tempête (vv. 39-40). Et la peur continue de les habiter lorsque Jésus manifeste son autorité sur le mal en parlant à la mer comme il parle aux démons : « Silence, tais-toi ! » Ces paroles rappellent celles que Jésus prononçait lors du premier exorcisme qu’il opéra dans la synagogue de Capharnaüm : « Tais-toi et sors de cet homme ! » (Mc 1,25). Jésus exorcise la mer, repaire des démons.

 

Passage au rite

            L’apparente « abscondité » de Jésus dans Mystère de la Foi, rappelle le Jésus endormi dans la barque. Mais il est avec nous de même qu’il était dans la barque… et il nous faut croire en cette présence. Autrement nous serons accusés par lui-même de ne pas avoir la foi.

 

Pour le notre Père

            L’action de Jésus dans la mer de Galilée nous assure d’être exaucés dans la demande « Délivre-nous du Malin ». Prions comme lui-même nous a enseigné.    index