T E M P S   DE   O R D I N A  I R E : Quatrième semaine

INDEX

     Lundi quatrième semaine
     Mardi quatrième semaine
     Mercredi quatrième semaine
     Jeudi quatrième semaine
     Vendredi quatrième semaine
     Samedi quatrième semaine


Cliquez sur le jour souhaité pour aller aux  "Notes bibliques"

 

 


Mc 5,40 Mais Jésus  met tout le monde dehors et prend avec lui le père et la mère de l'enfant et ceux qui l'avaient accom-pagné. Il entre là où se trouvait l'enfant, 41 il prend la main de l'enfant et lui dit: «Talitha qoum», ce qui veut dire: «Fillette, je te le dis, réveille-toi!» 42 Aussitôt la fillette se leva et se mit à marcher, - car elle avait douze ans. Sur le coup, ils furent tout bouleversés. 43 Et Jésus leur fit de vives recommandations pour que personne ne le sache, et il leur dit de donner à manger à la fillette.

 

LUNDI QUATRIÈME SEMAINE
Mc 5,1-20                                                                                                                                      

 

Introduction

La foi nous permet d’être les contemporains du Mystère Pascal rendu présent à chaque messe. Que le Seigneur veuille nous pardonner nos péchés.

 

Pour l’homélie

            ∆ v. 1.- Pays des Géraséniens.- Gérasa est trop éloignée du lac pour convenir à la ville du v. 14. Le pays des Géraséniens désigne peut-être pour Marc toute la région à l’orient du lac. Ce récit veut montrer que l’autorité de Jésus sur les démons s’exerce aussi en terre païenne. Voire les notes des vv. 2 ; 11 ; 20.
 

            v. 2.- Sortant des tombeaux.- Creusés dans le roc ou utilisant des grottes naturelles, ces tombeaux pouvaient offrir un abri. Ils apparaissent ici comme le lieu d’impureté. (Is 65,3-4 : C'est un peuple qui me vexe, en face, sans arrêt : ils font des sacrifices dans des jardins, ils font fumer des aromates sur des briques, ils se tiennent dans des sépulcres, ils passent la nuit dans des grottes, ils mangent de la viande de porc, et leurs plats ne sont qu'un brouet d'ordures).
 

            ∆ v. 7.- De quoi te mêles-tu.- Voir note à 1,24, mardi de la première semaine.
 

            ∆ v. 7.- Fils du Dieu Très Haut.- Voir notes à 1,24, mardi 1ère semaine ; et à 1,34 ; mercredi 1ère semaine. La prosternation du démoniaque exprimait déjà la domination irrésistible du Fils de Dieu. Ici, Jésus n’impose pas le silence au démon, mais il n’y a d’autre public que les Douze.
 

            v. 9.- Mon nom est légion.- D’après les exorcistes de l’époque, la connaissance du nom d’un démon conférait un pouvoir sur lui. Jésus force l’ennemi à dire son nom. Légion veut suggérer que tout un régiment de démons est ici installé (une légion romaine comprenait six mille hommes). La pluralité des démons indique la gravité de la possession. (Lc 8,2 : Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons. Ce doit être une représentation juive pour marquer la puissance de l’emprise de Satan sur le possédé ; surtout avec le nombre sept qui signifie plénitude). Ici le récit dépasse le cas du malade et veut illustrer la victoire de Jésus sur le royaume de Satan.
 

            v. 9.- Ne pas les envoyer hors du pays.- Ce trait signale l’origine populaire du récit : on croyait qu’un démon chassé devait chercher un autre asile (Mt 12,43 : Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il parcourt les régions arides en quête de repos, mais il n'en trouve pas). Remarquer le flottement entre le singulier et le pluriel pour désigner Légion.
 

            ∆ v. 11.- Un grand troupeau de porcs.- La présence des porcs, animaux impurs pour les Juifs, illustre ici l’impureté d’une terre païenne.
 

            ∆ v. 13.- Le troupeau se précipita ~ dans la mer.- Cette noyade exprime la fin du pouvoir démoniaque sur la région et sa libération de l’impureté.
 

            ∆ v. 15.- Lit. Le Légion.- On pourrait traduire lui qui avait Légion, du point de vue des gens qui voient le démonique et ignorent encore qu’il a été délivré.
 

            ∆ v. 18.- Demandant à être avec lui.- Le fait d’être avec Jésus caractérise les Douze (cf. 3,14 :).
 

            v. 19.- Et il t’a fait miséricorde.- L’absence d’ordre de silence ici et au vv. 7-8 ne contredit qu’en apparence le secret messianique. Ici Jésus quitte le pays et l’ordre de parler concerne non sa personne, mais l’œuvre de Dieu.
 

            ∆ v. 20.- Se mit à proclamer.- Ce verbe désigne habituellement chez Mc la prédication de l’Évangile. Ce verbe à lui seul suffit à désigner en Mc la prédication de la Bonne Nouvelle.
 

            ∆ v. 20.- La Décapole.- Groupe de villes situées à l’est du Jourdain, qui jouissaient depuis Pompée d’une certaine autonomie politique. Elles étaient peuplées en majorité de païens.

 

Passage au rite

Mors et vita duello conflixere mirando : dux vitae mortuus, regnat vivus: La mort et la vie ont soutenu un duel prodigieux: le Prince de la vie, qui est mort, règne vivant.

 

Pour le notre Père

Nous aussi, nous avons été libérés pour proclamer comme Jésus nous a enseigné : Notre Père…  retour

 

 

 

MARDI QUATRIÈME SEMAINE

Mc 5,21-43

 

Introduction

            Une des préfaces pour les fêtes des saints nous fait dire : Soutenus par cette foule immense de témoins, nous courons jusqu’au bout l’épreuve qui nous est proposée. Que nous puissions bien courir l’épreuve de la célébration eucharistique grâce au pardon de nos péchés...

 

Pour l’homélie

            ∆ v. 22.- L’un des chefs de la synagogue.- Le titre chef de synagogue désignait le responsable du culte dans une synagogue, mais s’appliquait aussi aux membres éminents de la communauté.
 

            ∆ v. 25.- Dans ces deux récits de miracles, Mc insiste sur la foi (vv. 34.36) et le salut (vv. 23.28) obtenu par le contact physique de Jésus. D’autre part les deux miracles sont secrets, le premier par la nature des choses, le second par la volonté de Jésus.


            ∆ v. 28.- …je serai sauvée.- Cette réflexion implique l’idée d’une énergie agissant par contact. La suite du récit insistera sur la valeur du toucher de la femme anonyme, bien différent du contact de la foule qui presse Jésus, vv. 30-32 : c’est un contact inspiré par la foi (v. 34) ; celle-ci discerne en Jésus la puissance divine du sauver.
 

            ∆ v. 29.- Litt. La source de son sang se dessécha
 

            v. 34.- Ma fille, ta foi t’ai sauvé.- Note à Mt 9,22 f) : Au sens propre : ta foi t’a guérie. Le verbe sôzein a couramment le sens de sauver, montrant le rapport intime qui unit salut et santé. La formule est fréquente dans les évangiles (10,52 : Jésus dit [à Barthimée] : « Va, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt il retrouva la vue et il suivait Jésus sur le chemin). On peut comprendre à trois niveaux de profondeur qui ne s’excluent pas : 1) ta foi, en elle-même, t’a sauvé ;
                                    2) ta foi t’a sauvé parce qu’elle t’a mise en relation avec moi, unique auteur du salut ;
                                    3) ta foi étant la seule attitude que j’agrée, humble acte de confiance en moi, je t’accorde ce que tu demandes
                                        (cf. Lc 7,50:
Jésus dit à la femme [pécheresse chez Simon] : «Ta foi t'a sauvée. Va en paix. »)
 

            v. 35.- Pourquoi ennuyer encore le Maître ?- On pensait donc que le pouvoir de Jésus s’arrêtait aux frontières de la mort (Jn 11,21 : Marthe dit à Jésus: «Seigneur si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ; Jn 11,32 : Lorsque Marie parvint à l'endroit où se trouvait Jésus, dès qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit: «Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.») D’où l’appel à la foi (v. 36 : Crois seulement). Mc relève cette réflexion afin de suggérer que le pouvoir de Jésus est une force de résurrection. Voir note au v. 41.
 

            ∆ v. 37.- Il ne laissa personne….- La suite va se dérouler dans le secret (vv. 40-43). La qualité des trois témoins (Transfiguration ; Gethsémani ; Question sur la fin du Temple) souligne encore l’importance de la révélation qui va suivre, en cette manifestation anticipée du point de vue du pouvoir de Jésus sur la mort.
 

            ∆ v. 39.- Elle dort.- Dans le langage biblique, la mort est souvent désignée par l’image du sommeil.
 

            v. 41.- Talitha Qoum.- Cette formule en araméen peut indiquer que le récit provient d’un milieu parlant cette langue. Sa conservation dans un récit destiné à des lecteurs grecs attire l’attention sur le caractère décisif, efficace, de la parole de Jésus (Mc 7,34 : Puis, levant son regard vers le ciel, il soupira. Et il lui dit: «Ephphata», c'est-à-dire: «Ouvre-toi.»).

            Réveille-toi.- Autre traduction : lève-toi. Ce verbe correspond à elle dort (39). L’araméen Qoum signifie debout ! Les termes grecs employés pour exprimer la résurrection des morts évoquent des images de réveil et de surgissement (egeirein : réveiller ou faire se lever ; anistanai : mettre debout).
 

            ∆ v. 43.- Que personne ne le sache.- Le secret, bien difficile à garder en de telles circonstances (v. 38 tout le monde qui était là), souligne que ce récit ne pouvait être vraiment compris qu’après la résurrection de Jésus.

 

Passage au rite

Nous avons partagé la mort et la résurrection de Jésus lors de notre baptême. Il a ordonné aux parents de la fillette de lui donner à manger « à son retour », lui-même il nous donne à manger.

 

Pour le Notre Père

Prions notre Dieu, le Dieu des vivants, non le Dieu des morts. retour

 

 

 

 

MERCREDI QUATRIÈME SEMAINE

Mc 6,1-6

 

Introduction

            Comme « dans son pays », Jésus est au milieu de nous pour nous enseigner. De quelle oreille allons-nous l’écouter ? En tout cas, demandons-lui pardon de nos négligences à l’obéir.

 

Pour l’homélie

            Ce récit où Jésus se heurte à l’incrédulité de sa petite patrie, semble renouer avec 3,20-35 les conflits avec la famille (la vraie famille) par-dessus les chapitres 4 et 5 où il manifestait aux disciples quelque chose de son mystère caché.
 

            v. 3.- Le charpentier, le fils de Marie.- De nombreux témoins lisent comme Mt 13,55, le fils du charpentier et de Marie. Charpentier : le mot grec peut désigner un ouvrier qui travaille sur le bois, la pierre ou le métal ; on peut penser à un constructeur de maisons. L’absence de mention du père est étonnante, si l’on a affaire à une formule juive ; mais ici, comme en 3,31-35 (Arrivent sa mère et ses frères…) ; 10,29-30 (Jésus lui dit: «En vérité, je vous le déclare, personne n'aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l'Évangile, sans recevoir au centuple maintenant, en ce temps-ci, maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions, et dans le monde à venir la vie éternelle), Mc a pu l’exclure en pensant que Dieu est le Père de Jésus (Mc 8,38 :  Car si quelqu'un a honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges ; Mc 13,32 : Mais ce jour ou cette heure, nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, personne sinon le Père ; Mc 14,36 : Il disait: « Abba, Père, à toi tout est possible, écarte de moi cette coupe! Pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! »). Dieu est aussi le Père des disciples (Mc 11,25 : Et quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes).

            Et le frère.- Dans la Bible, comme aujourd’hui en Orient, le mot frère peut désigner soit les fils de la même mère, soit les proches parents.

            Ses sœurs.- Seule mention des sœurs de Jésus, sauf en 3,32 selon quelques témoins du texte.

            Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.- Parce qu’ils croient le connaître et restent sans foi (v. 6), Jésus devient pour eux la pierre d’achoppement contre laquelle ils buttent.
 

            v. 4.- Un prophète n’est méprisé….- Note à Mt 13,57 : Jésus semble citer un dicton, ou une partie des Écritures (cf. Lc 4,24 : Et il ajouta: «Oui, je vous le déclare, aucun prophète ne trouve accueil dans sa patrie ; Jn 4,44 : Il avait en effet attesté lui-même qu'un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie) ; ni l’une ni l’autre de ces hypothèses n’a été vérifiée. Si c’est un dicton, cela implique que Jésus est tellement homme qu’il n’échappe pas à la psychologie  que confirme l’expérience : « Nul n’est prophète en son pays. »
 

            v. 5.- Et il ne pouvait faire là aucun miracle.- Cette impossibilité est liée au manque de foi (v. 6). Il ne s’agit pas d’un lien psychologique comme si la confiance du malade conditionnait le succès de sa cure. Hors d’un contexte de foi, un miracle serait privé de toute signification et on ne pourrait parler de miracle. Sur la foi dans les récits de miracles, cf. la note à Mc 2,5 (Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé…). Le pouvoir de la foi n’est pas limité à la guérison des maladies. (Cf. Mt 13,58 : Et là, il ne fit pas beaucoup de miracles, parce qu'ils ne croyaient pas. Note y) : L’absence de foi fait échouer, en partie seulement – à la différence de Mc 6,5 – le pouvoir miraculeux de Jésus.)

            [D’où cela lui vient-il ? Il ne lui vient des études, il n’en a pas ; il ne peut pas lui venir de Dieu : il est comme nous ; or, il ne lui peut venir que du diable… (Hypothèse à moi.)]

           

            L’incrédulité des gens de Nazareth est  une sorte de blocage irréversible dont Jésus lui-même s’étonne. Sans cette foi Jésus est comme privé de pouvoir miraculeux : une relation ne peut s’établir entre deux pôles dont l’un la refuse.

 

Passage au rite

            Il n’y a que la foi en Jésus qui donne sens en ce que nous sommes en train d’accomplir. Qu’il nous la garde ; qu’il nous l’augmente.

 

Pour le Notre Père

Jésus est vraiment notre frère… mais aussi le Fils de Dieu. Osons prier en disant...  retour

 

 

 

 

 

 

JEUDI QUATRIÈME SEMAINE
Mc 6,7-13

 

Introduction

            Jésus devrait nous attirer par l’offrande de sa vie qu’il a faite pour nous tous. Soyons dans la reconnaissance du don de Dieu et dans la prise de conscience de nos manques de fidélité. Demandons-en pardon.

 

Pour l’homélie

 

            ∆ v. 7.- Il fit venir les Douze.- La première partie de Mc est ponctuée de récits concernant les Douze (cf. 1,16-20 : l’appel des 4 premiers ; 3,13-19 : l’appel des Douze). Leur mission, vv. 6,7-13, puis leur retour et leur rapport d’activité missionnaire (v. 30), vont entraîner une série d’épisodes où Mc les montrera fermés à la révélation du secret de Jésus (6,30 – 8,21 : aveuglement des disciples dans « la section des pains »).

            Il commença.- Deux fois seulement dans Mc. Ici, et en 8,31 (Introduction au premier annonce de la passion/résurrection). Expression d’une nouvelle étape dans le ministère de Jésus et dans l’instruction des disciples.
 

            ∆ v. 9.- Le bâton et les sandales sont exclues en Mt 10,10 ; Lc 9,3 ; 10,14. Les paroles de Jésus ont été adaptées aux conditions nouvelles des missionnaires hors de Palestine où le bâton et les sandales  pouvaient être nécessaires sans déroger la pauvreté.
 

            ∆ v. 10.- Si quelque part vous entrez dans une maison.- Il s’agit de l’hospitalité offerte au missionnaire.

 

            ∆ v. 11.- Secouez la poussière de vos pieds.- Note à Mt 10,14 b) : Geste de rupture connu du monde antique. On ne veut rien emporter avec soi d’une cité ou d’une ville jugée, indigne, ici, de recevoir l’Évangile.

            Ils auront là un témoignage.- Voir note à Mc 1,44 (Jeudi première semaine).
 

            ∆ v. 12.- Il fallait se convertir.- Il s’agit de la conversion exigée par la venue du Règne de Dieu (cf. 1,15)
 

            ∆ v. 13.- Des onctions d’huile.- L’onction d’huile n’est pas désignée ici comme un remède médicinal (dans Lc 10,34, parabole du samaritain, l’onction est médicinale), mais comme un geste au pouvoir miraculeux, de même que le toucher ou l’imposition des mains.

 

            En 3,14 Jésus avait choisi les Douze pour qu’ils soient avec lui (ce qui a été fait jusqu’à présent) et pour les envoyer prêcher, ce qui commence à se faire désormais. « Envoyé » = « apôtre ».

            Les Douze parlent de la conversion, mais pas du Règne. Il semble qu’il est un sujet trop délicat que Jésus se réserve à lui-même.

 

            Possible double leçon de Mc pour ses lecteurs/auditeurs : 1.- La pauvreté de moyens contre ceux qui misent sur les moyens techniques. 2.- Notre médiocrité ou la faiblesse de nos convictions ne sont pas des excuses qui nous dispenseraient d’être apôtres.

 

Passage au rite

            Nous allons être témoins de ce qu’il va falloir annoncer : la mort et la résurrection de Jésus modèle de conduite de tout disciple.

 

Pour le Notre Père

            La maison vivante, faite de pierres vivantes, ne cesse de nourrir ceux qu’elle reçoit, non seulement en hôtes, mais en enfants. Nous prions pour prendre conscience du besoin d’être nourris.   retour

 

 

 

 

 

VENDREDI QUATRIÈME SEMAINE

Mc 6,14-29

 

Introduction

            On dirait que Jésus ne peut rien faire sans les disciples. Ils sont partis en apprentissage évangélisateur et Marc profite de leur absence pour raconter le martyre de Jean, le précurseur. Préparons-nous à célébrer le mémorial de l’offrande de Jésus annoncée par celle de Jean.

 

Pour l’homélie

            ∆ v. 14.- Le roi Hérode.- Hérode Antipas gouverne la Galilée et la Pérée de l’an 4 av. J.C. à l’an 39 apr. J.C. On l’appelle le tétrarque pour le distinguer de son père le roi Hérode le Grand. Mc l’appelle roi, mais son titre officiel était tétrarque.

            Son nom était devenu célèbre.- L’énumération, des diverses opinions sur Jésus (ici les vv. 14-15) prépare 8,27-30 (Et vous, qui dites-vous… ?), et veut mettre en relief le caractère unique de la personne et de la mission de Jésus telles qu’elles se révèlent à travers 6,31 – 8,30 (Depuis la section des pains jusqu’après la « Confession de Césarée »).

            Il a le pouvoir de faire des miracles. Litt. Voilà pourquoi les puissances agissent en lui.
 

            v. 15 C’est Élie.- A partir de Ml 3,23 : Voici que je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que ne vienne le jour du SEIGNEUR, jour grand et redoutable.

            L’un de nos prophètes.- On pensait qu’il n’y avait plus de prophètes depuis longtemps, et l’autorité de Jésus (1,21-28 : Jésus a la synagogue de Capharnaüm) pouvait suggérer qu’un prophète semblable aux anciens, peut-être le prophète de la fin des temps (Dt 18,15-18) était apparu. (Luc 9,8 : d'autres qu'Elie était apparu, d'autres qu'un prophète d'autrefois était ressuscité, a compris : l’un des anciens prophètes est revenu à la vie).
 

            ∆ v. 17.- Hérode avait fait arrêter Jean.- Ce récit (vv. 17-29), beaucoup plus détaillé que chez Mt, peut être comparé à celui de Josèphe. D’après ce dernier, Hérode Antipas fit disparaître Jean, emprisonné dans la forteresse de Mâcheront pour des motifs politiques, et sa défaite devant le roi des Nabatéens, dont il avait répudié la fille pour épouser Hérodiade, fut considéré comme un châtiment de Dieu pour le meurtre de Jean Baptiste. Le récit de Marc, sans contredire absolument cette version des faits, reste imprécis dans le détail (voir note suivante) mais se signale par son intérêt religieux. C’est le seul récit de Mc qui ne soit pas consacré à Jésus, mais il n’est pas étranger au dessin du livre : avec Jean s’est accomplie retour d’Élie comme précurseur du Messie et son sort préfigure celui de Jésus

            La femme de son frère Philippe.- D’après Josèphe, Hérodiade était l’épouse d’un demi-frère d’Hérode Antipas, appelé lui aussi Hérode, et vivant à Rome. Philippe était un autre demi-frère, tétrarque d’Iturée et de Trachonidite. Ce Philippe épousa Salomé, la fille d’Hérodiade. Hérodiade, elle, était petite-fille d’Hérode le Grand et nièce d’Hérode Antipas.
 

            v. 18.- Il ne t’est pas permis.- La loi interdisait les mariages consanguins (Lv 20,21 : Quand un homme prend pour épouse la femme de son frère, c'est une souillure; il a découvert la nudité de son frère, ils seront privés d'enfants). Pour épouser sa nièce, Hérode Antipas avait répudié sa première femme, fille du roi Arétas, roi nabatéen.
 

            ∆ v. 20.- Très embarrassé.- Autre leçon : il faisait beaucoup de choses, peut-être sémitisme au sens de : il l’écoutait fréquemment. Autre traduction moins probable ; il lui posait beaucoup de questions.
 

            ∆ v. 22.- La fille d’Hérodiade. Autre leçon : sa fille Hérodiade.

 

Passage au rite

            La fidélité de Jean Baptiste jusqu’au bout annonce celle de Jésus. Nous en faisons le mémorial. Que le Seigneur nous accorde la fidélité.

 

Pour le Notre Père

            Comme nous l’avons appris prions : Ne nous soumets pas à la tentation…  retour

 

 

 

 

 

SAMEDI QUATRIÈME SEMAINE

Mc 6,30-34

 

Introduction

            Voici des mots qui nous disent le sens de notre rassemblement pour la messe : « Offrons à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange, c’est-à-dire l’acte de foi qui sort de nos lèvres en l’honneur de son nom ». Entrons-y tout en demandant pardon de nos péchés.

 

Pour l’homélie

           

            Vision d’ensemble.- Dans la section qui va suivre (6,30 – 8,26), l’attention est attirée par les deux récits où Jésus nourrit la foule (6,30-44 ; 8,1-9) et par un certain parallélisme des épisodes  qui suivent chacun d’eux : une traversée du lac (6,45-56 ; 8,10), une controverse avec les Pharisiens (7,1-23 ; 8,11-13), une discussion sur le pain (7,24-30 ; 8,14-21), une guérison (7, 31-37 ; 8,22-26). Quel que soit l’origine de ces deux récits (Mc ou la tradition antérieure : comparer la série de Jn 6 : multiplication des pains, traversée et marche sur les eaux, controverse sur le pain, confession de foi de Pierre), on relèvera, du point de vue de la théologie de Mc, l’intérêt pour la révélation du secret de Jésus à ses disciples, l’accent de plus en plus fort mis sur leur inintelligence, l’attention donnée aux rapports avec le Pharisiens et avec les Païens.
 

            ∆ v. 30.- Les Apôtres.- Les Douze sont appelés apôtres (en Mc, seulement ici et en certains témoins de 3,14 -Choix des Douze-) en tant qu’envoyés de Jésus, à qui ils rendent compte de leur mission.

            Et ils lui rapportèrent.- Le lien de la section qui suit avec l’apprentissage que les apôtres viennent de faire de leur mission future suggère que Jésus va leur manifester la vraie nature de leur tâche en leur révélant le mystère caché de son œuvre et de sa personne. De fait Mc insiste sur leur solidarité avec lui par rapport à la foule (vv. 31-33) et sur leur participation active à son enseignement (vv. 30 et 34) et au devoir de nourrir la foule (vv. 34-44).
 

            ∆ v. 33.- Alors à pied.-  C’est-à-dire en longeant le bord du lac et en suivant du regard la barque où Jésus a ris place.
 

            v. 34.- Pris de pitié.- La pitié de Jésus est motivée par l’état d’abandon du peuple : l’image biblique du troupeau sans berger stigmatise l’incurie des chefs responsables. [Note à Mt 9,36 : Mt évoque le comportement de Jésus qui s’est considéré comme envoyé aux brebis perdues d’Israël. Cette même évocation se trouve en Mc 6,34 (notre page) à propos de la multiplication des pains.] Elle suggère que Jésus se conduit non seulement comme berger messianique (Ez 34,23 : Je susciterai à la tête de mon troupeau un berger unique; lui le fera paître: ce sera mon serviteur David. Lui le fera paître, lui sera leur berger), à l’image de Moïse. (Nb 27,15-17 : Moïse dit alors au SEIGNEUR : « Que le SEIGNEUR, le Dieu qui dispose du souffle de toute créature, désigne un homme qui sera à la tête de la communauté, qui sortira et rentrera devant eux, qui les fera sortir et les fera rentrer; ainsi la communauté du SEIGNEUR ne sera pas comme des moutons sans berger » ; Ps 77,21 : Tu as guidé ton peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d'Aaron.) ou David (Ps 78,70-72 : Il choisit David son serviteur, le prenant dans une bergerie : de derrière ses brebis, il le fit venir; il en fit le berger de Jacob son peuple, d'Israël son patrimoine.  Berger au cœur irréprochable, il les guida d'une main avisée), sinon de Dieu lui-même, berger du peuple au désert (Ps 78,52-53 : Il fait partir son peuple comme un troupeau, il les mène au désert comme des brebis ; il les guide avec sûreté, ils n'ont pas à trembler quand la mer recouvre leurs ennemis.)
 

            ∆ v. 34.- Il se mit à les instruire longuement.- Mc seul donne tant de relief à l’enseignement de Jésus, manifestation de sa pitié et de sa mission de berger

 

Passage au rite

            La pitié de Jésus se prolonge toujours, jusqu’aujourd’hui pour nous. Il nous instruit. Accueillons son enseignement. Gardons-le.

 

Pour le notre Père        

            Donne-nous aujourd’hui notre pain : celui qui nourrit notre foi, celui qui nourrit notre corps. retour