Messes des jours en semaine T. O. : SEPTIÈME


INDEX

LUNDI SEPTIÈME SEMAINE
MARDI SEPTIÈME SEMAINE
MERCREDI SEPTIÈME SEMAINE
JEUDI SEPTIÈME SEMAINE
VENDREDI SEPTIÈME SEMAINE
SAMEDI SEPTIÈME SEMAINE

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Mc 9,36-37 : Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, el leur fit: Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille, ne m'accueille pas moi, mais Celui  qui m'a envoyé.

LUNDI SEPTIÈME SEMAINE
Mc 9,14-29

Introduction
            Commencement de Sirac, 2ème s. avant JC, à Jérusalem. Quarante-deux chapitres de sentences de sagesse ; neuf autres (42,15 : à partir de jeudi/8ème) de louanges pour les merveilles de la Création et pour les grands hommes d’Israël. Reconnaissons nos actes de « folie », nos péchés.

Pour l’homélie
            Contexte.- Surprise de la foule après l’absence de Jésus sur la montagne de la Transfiguration. Comme eux, nous nous attroupons auprès de lui.
            ♦ v. 17.- Un esprit muet.- Cette infirmité est encore mentionnée au v. 25, sans qu’on puisse voir son rapport avec la maladie détaillée aux vv. 22-26. [Mt, 12,22, rapporte la guérison d’un homme aveugle et muet ; Lc, 11,14, celle d’un muet, dont Mc ne fait pas mention]. La scène détaillée des vv. 21-26 est particulière à Mc.
            ♦ v. 18.- Ils n’en ont pas eu la force. Peut-être une allusion à Mc 3,27 (Personne ne peut entrer dans la maison de l’homme fort…)
            ♦ v. 19.- Supporter ? L’apostrophe peut difficilement viser le père, qui est venu à Jésus. Par delà la foule et les disciples, qui ne sont pas interlocuteurs de Jésus, l’apostrophe paraît adressée à tout incroyant.
            ♦ v. 22.- Pour le faire périr. Un épileptique, semble-t-il. On crut longtemps, presque jusqu’aujourd’hui, en Occident aussi, que les accès d’épilepsie étaient liés aux phases de la lune. Mc et Lc attribuent d’emblée la maladie à un esprit, dont la présence ne sera reconnue chez Mt qu’après son expulsion par Jésus.
            ♦ v. 23.- Tout est possible pour celui qui croit, mieux que …à celui qui croit. Lectionnaire liturgique : en faveur de celui qui croit.
            ♦ v. 27.- Le fit lever et il se remit debout. Les deux verbes traduits par faire lever (egeirein) et se mettre début (anistanai) sont employés ailleurs pour parler de la résurrection. Par des traits de ce genre, Mc veut sans doute établir un lien entre les épisodes de son récit et la Résurrection dont le sens est ainsi préparé à travers tout l’évangile.
            ♦ v. 29.- …sauf la prière et le jeûne (variante)

            Le malade.- Les symptômes désignent l’épilepsie. C’est parce que ce démon est muet qu’il ne révèle pas l’identité de Celui qui est devant lui comme ont fait les autres ? (1,21-28 ; 1,32-34 ; 5,1-20).
            Le père de l’enfant.- L’expression « si tu peux » c’est du manque de foi ? C’est de la politesse qui ne veut pas exiger ? Son cri final exprime l’attitude du vrai disciple : il reconnaît ses limites et en appelle au secours.
            Les disciples officiels.- Ils sont démunis devant ce démon muet. Est-il en même temps sourd ? Et, en ce sens il n’entend pas les « exorcismes » que l’on lui adresse ? D’ici sa résistance ?
           Jésus.- En plus de son autorité sur le mal, sa capacité d’écoute, il apparaît comme fatigué. On ne sait pas exactement qui peut le rendre fatigué : la foule, les scribes, les disciples… ?

Passage au rite
L’amour de Jésus pour les hommes, et pour tous ceux qui « le fatiguaient », a été plus fort que « la fatigue » de la croix. Il n’a pas abandonné l’annonce de la Bonne Nouvelle pour tous. Nous entrons dans ce mystère d’amour et de don de soi par-dessus la propre fatigue. Rendons grâce… et profitons-en pour « soulager » celui qui s’est « fatigué » pour nous.

Pour le Notre Père
Nous allons réciter le Notre Père. Nous y croyons… mais il faut toujours fer grandir notre foi. Demandons-le...   retour



MARDI SEPTIÈME SEMAINE
Mc 9,30-37

Introduction
Le mystère du salut par la croix n’est pas facile à comprendre. Demandons pardon au Seigneur pour toutes les fois où nous sommes restés en dehors de ses enseignements.

Pour l’homélie
            Contexte. Dans le récit de Mc, nous entrons dans une nouvelle étape avec la deuxième annonce de la passion ; la réaction décevante des disciples ; l’instruction sur le « service ». Schème habituel.
            ♦ v. 37.- L’enfant appelé ne sera ni un exemple d’innocence, ni de pureté, ni de perfection morale. L’enfant est : un être faible, sans prétention, dont l’humilité est plus sociale que subjective. Comme les pauvres dans Mt, il ne peut que « recevoir » avec joie ce qu’on lui offre. Le texte laisse comprendre qu’il ne s’agit ni d’un nourrisson ni d’un adolescent.
Jésus se déplace en Galilée avec discrétion. Depuis la première annonce de la Passion, il n’a plus rien à dire aux foules. Toute manifestation publique favoriserait un retour en arrière dans sa démarche vers la Passion. Jésus annonce pour deuxième fois aux disciples sa mort et sa résurrection. Les disciples restent aussi fermés que toujours. Ils n’arrivent pas à dépasser le sentiment d’appréhension, même si la résurrection leur a été aussi annoncée. Ils ont peur d’interroger. Pourquoi ? « Politique de l’autruche » ?
           La réaction des disciples est presque indécente : le maître va être humilié et les disciples pensent aux préséances ; peut-être, pire encore, en pensant à qui d’entre eux va le remplacer lorsqu’il n’y sera plus. (Le souci des préséances très enraciné dans l’esprit des juifs). Ils s’en sentent comme coupables. Leur silence à la question de Jésus exprime sa mauvaise conscience. Jésus, assis, se met à les instruire une fois de plus.
            Le vrai disciple se met volontairement à la dernière place. Là sont les seules lettres de noblesse. Ce faisant il ne fait rien d’autre qu’imiter son maître, lui qui s’est engagé sur le chemin d’une mort humiliante.
            Le vrai disciple se comporte comme un serviteur et non comme un maître. Jésus manifeste sa tendresse envers un jeune enfant que l’âge rend méprisable. Dans l’Antiquité, les enfants, privés de parole et de raison ; ils sont considérés comme insignifiants.
            Ici, l’enfant n’est pas proposé comme modèle, comme dans Mc 10,13-16, mais c’est Jésus lui-même qui se propose comme modèle. Lui-même exprime symboliquement qu’il se met au service de tous les hommes même des plus petits, en accueillant un enfant.
            Le texte de Mc établit une sorte de chaîne de représentations : le plus pauvre et le plus méprisable des hommes représente le Christ ; et le Christ représente le Père. En ayant de la bienveillance à l’égard de ses frères, par le Christ, on rencontre Dieu.

Passage au rite
            Un écrivain (Paul Claudel ?) en regardant les chrétiens sortir de la messe dominicale se disait : « Ils viennent de participer au Mystère de la Croix et ils ne savent parler que du temps ». Jésus rend présent, au milieu de et par nous, son offrande au Père pour notre salut. Quelles seront nos demandes… nos intérêts ?

Pour le Notre Père
            « Notre », « donne-nous », « pardonne-nous », « ne nous soumets pas ». Demandons, en même temps que disons ces paroles, d’avoir pour tout homme une vraie charité fraternelle.  retour



MERCREDI SEPTIÈME SEMAINE
Mc 9,38-40

Introduction
            Si l’on nous demandait si nous sommes « pour » ou « contre » Jésus, c’est sûr que nous dirions que nous sommes « pour lui ». Notre conduite est-elle toujours « pour » ? Si nous en avions besoin, demandons pardon.

Pour l’homélie
           Nous rentrons dans un petit ensemble de paroles de Jésus (aujourd’hui et demain) sur des principes de vie communautaire, enchaînées par le « mot crochet » en mon/ton nom.
            ♦ v. 38.- il ne nous suivait pas. C’est-à-dire : parce qu’il ne faisait pas partie des disciples

            Au v. 9,37 « Celui qui accueille un de ces petits enfants en mon nom » ; v. 38 « chasser des démons en ton nom » ; v. 39 « faire un miracle en mon nom ».
            En fait, tout en s’adressant aux disciples et, à travers eux, depuis la confession de Pierre, à quiconque- que se réclame du Christ (8,28-30), Jésus parle ici essentiellement des autres, de tout homme qu’un apôtre comme Jean à tendance à exclure « parce qu’il ne nous suit pas ». Quiconque qui lutte contre le mal dans l’esprit de l’Évangile, ne peut pas être un ennemi.
            Ces mots prennent un relief tout particulier quand on sait que Mc les transcrit pour l’Église de Rome qui endure des persécutions. Les protections nécessaires peuvent engendrer le repli, et c’est contre cela que l’évangéliste lutte. L’Église n’est pas un club.


Passage au rite
            Jésus a eu des ennemis ; mais il n’a pas été l’ennemi de personne. Il était ouvert à accueillir toute personne, quel que soit son point d’origine (moral, ethnique, physique, social…). Cette « ouverture » a fait partie des « raisons » qui l’ont conduit à la croix. Grâce à cette ouverture nous sommes devenus chrétiens.

Pour le Notre Père
            Cette ouverture n’empêche pas que, une fois dedans, nous sommes tenus de maintenir notre identité, autrement dit accomplir ce que nous disons en faisant la Prière du Notre Père.   retour



JEUDI SEPTIÈME SEMAINE
Mc 9,41-50

Introduction
Jésus n’a jamais dit que le suivre soit facile, plutôt le contraire. Aujourd’hui, comme d’habitude, nous venons l’entendre et communier en pensée, en parole, en action, et en omission. Même si ses paroles ne sont pas faciles à entendre et à comprendre. Demandons-lui le courage de couper ce qui pourrait nous éloigner de lui.

Pour l’homélie
            Contexte.- Notre page nous apporte la dernière parole de Jésus enchaînée par le mot « nom » et la série des autres enchaînée par le mot « chute » ; avec une conclusion pas facile à comprendre, car très éloignée de notre culture.
            ♦ v. 41.- Mc:
"Celui qui vous donnera un verre d'eau..."; version de Mt : « Quiconque donnera à boire, ne serait-ce qu’un verre d’eau fraîche à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, en vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense » (10,42)
            ♦ v. 42.- Entraîne à la chute.- Scandalise (σκανδαλίση). Selon la Bible le « scandale » n’est pas un mauvais exemple ni un fait révoltant, mais étymologiquement un obstacle, un piège, une pierre d’achoppement qui fait tomber. Nombreuses sont les causes ou les occasions de chute : d’abord Jésus lui-même (Mt 11,6 ; 13,57, etc.), mais aussi, en un autre sens, les hommes, le monde, la persécution. Une grosse meule ; litt. Une meule d’âne, c’est-à-dire une meule de grande taille, tournée par un âne, par opposition à la meule que l’on pouvait tourner à la main.
            ♦ v. 43.- Dans la vie. C’est-à-dire la vie éternelle
            ♦ v. 44.- Où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. Ces versets pour lesquels la tradition textuelle est hésitante sont absents des éditions critiques. La répétition des exemples (main, pied, œil) a probablement entraîné la répétition de cette formule qui n’est bien attestée qu’au v. 48.
            ♦ v. 49.- Car chacun sera salé au feu. On traduit aussi pour le feu ou par le feu. Autre leçon : Et tout sacrifice sera salé de sel.
            Cette parole ne se trouve qu’en Mc et fait difficulté. On connaît une coutume des palestiniens qui utilisent dans leurs fours le sel comme catalyseur. Celui-ci au bout de quelques années perd ses propriétés chimiques et on le jette : il est devenu sans sel (v. 50). D’où l’explication donnée par certains pour le v. 49 : chacun doit être comme du sel pour le feu. Mais les différents textes synoptiques où il est question du sel montrent que celui-ci représente le renoncement, qualité sans laquelle le disciple n’est pas un vrai disciple. Ici, les vv. 42-48 le montrent clairement. Si le feu est l’image de l’épreuve, de la persécution ou même du feu éternel (v. 48), le sens serait alors : chacun doit accepter le sacrifice pour pouvoir passer par l’épreuve.
            ♦ v. 50.- Mais si le sel perd le goût…Le sel rend les aliments savoureux (Jb 6,6) ; ayant la propriété de les conserver, il en vient à signifier la valeur durable d’un contrat, tel une alliance de sel, pacte perpétuel. (Mt interprète la parole de Jésus en affirmant que le croyant doit conserver et rendre savoureux le monde des hommes dans son alliance avec Dieu : sinon il n’est plus bon à rien, et les disciples méritent d’être jetés dehors).
            ♦ v. 50.- Ayez du sel…Cette parole comme celle du v. 49 ne se trouve qu’en Mc. Pour certains avoir du sel ce serait vivre en paix. Mais on perd alors le symbole que représente le sel. Il vaut mieux comprendre:
            Ayez en vous-même l’esprit de sacrifice (vis-à-vis du monde) et soyez en paix (entre vous). On remarquera que la conclusion de ce discours rejoint la préoccupation qui l’a motivé : les prétentions des apôtres à occuper la première place.

            Trois membres ou organes du corps humain sont donnés comme capables de causer la chute du disciple : la main, le pied, l’œil. Pourquoi ces trois-là ? Sans doute sont-ils symboliques de ce par quoi l’homme pèche principalement : vol, violence, mauvais désir. (Marc a déjà donne une liste d’actions par lesquelles l’homme se rend impur, et qui peuvent plus ou moins se rattacher à l’une des ces parties du corps : 7,21-22). En outre la main, l’œil et le pied on cette caractéristique que nous les possédons par paires, et qu’on peut en perdre un sans devenir complètement infirme. L’effet de les nommer l’un après l’autre produit un effet rhétorique d’accumulation propre à frapper l’auditeur.
            « La vie » et « le Règne de Dieu » – les deux mots semblent ici équivalents – sont l’enjeu qui mérite qu’on y consacre toute son énergie. Tout ce qui en éloigne est mauvais. Ils valent d’être choisis positivement, dut-on, comme on dit familièrement aujourd’hui, « y laisser quelques plumes ».
             Il est difficile de dire comment se combinent ici les significations symboliques du feu et du sel. Le sens qui paraît s’accorder le mieux avec les phrases précédentes, mais ce n’est pas sans doute le seul, c’est que nul ne peut échapper à une certaine action du feu en lui : soit pour être anéanti dans le lieu de perdition ; soit pour être préservé en se purifiant, ce que Jésus a exprimé juste avant en parlant des chirurgies nécessaires.

Passage au rite
            Jésus a été totalement salé au feu de sa passion, même tout au long de son ministère public. C’était l’expression de sa fidélité au Père. La glorification a été le moment où Jésus a été salé de gloire pour toujours, et c’est ce mystère que nous allons rendre présent.

Pour le Notre Père
            « Ne nous soumets pas », mais aussi « ne nous soumettons pas bêtement à la tentation ». Que le Père nous protège de toute faiblesse.  retour



VENDREDI SEPTIÈME SEMAINE
Mc 10,1-12

Introduction
            L’institution qui reconnaît devant la société la légitimité de l’union d’un homme et d’une femme est bien antérieure à Jésus. Mais Jésus y fait voir une très profonde signification. Nous sommes là pour la célébrer : c’est l’Alliance Nouvelle et Éternelle. Demandons pardon de nos manques de fidélité.

Pour l’homélie
            Contexte. Après la deuxième annonce de la Passion, Mc nous rapporte quelques aspects de la vie communautaire mis au jour par Jésus : voici celui du mariage.
            ♦ v. 1.- Judée, au-delà du Jourdain. C’est-à-dire la Pérée.
            ♦ v. 2.- Piège. Comme en 8,11 (Signe du ciel) et 12,13-15 (Question du tribut).
            ♦ v. 4.- Dt 24,1 :
« Lorsqu'un homme prend une femme et l'épouse, puis, trouvant en elle quelque chose qui lui fait honte, cesse de la regarder avec faveur, rédige pour elle un acte de répudiation et le lui remet en la renvoyant de chez lui.» On voit que les pharisiens parlent de permission (vv. 2.4), alors que Jésus leur demande s’il y a un commandement que les pharisiens auraient été bien en peine de trouver dans la loi. En Mt 19,7-9, les pharisiens au contraire parlent d’un commandement de Moïse et Jésus leur répond que ce n’est qu’une permission. Dans sa réponse, Jésus en appelle de la parole qui permet le divorce (plutôt le renvoi) à la parole qui fonde le mariage : la dispense n’abolit pas la loi fondamentale.
            ♦ v. 5.- À cause de la dureté du cœur. Non l’insensibilité, mais l’opacité à la volonté de Dieu.
            ♦ v. 6.- Gn 1,27 : Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa; mâle et femelle il les créa.
            ♦ v. 8.- Gn 2,24. Une seule chair = un seul être.

            Contexte. Nous sommes dans la partie du récit qui décrit le « voyage » de Jésus de la Galilée à Jérusalem. Il passe par des territoires à majorité païenne et d’autres à majorité juive. Notre texte doit se passer en terrain juif comme l’atteste la présence de pharisiens. Sur la question du divorce très débattue au Ier siècle de notre ère, deux positions étaient en présence : Celle du Rabbi Hillel, célèbre pharisien, était très libérale : il autorisait le divorce (renvoi) dans de cas très nombreux ; en revanche celle du rabbi Shammaï, un autre maître pharisien, était très restrictive : soucieux de protéger les droits de la femme, il n’admettait la répudiation que pour des raisons bien précises. Obliger à Jésus à se prononcer, c’était de pouvoir le taxer selon sa réponse, soit de laxisme, soit de rigorisme, et, de toute façon, discréditer son enseignement.
            Jésus renvoi ses auditeurs à l’intention du Créateur. Et, dans une certaine mesure, Jésus se place au dessus de Moïse, car il corrige le sens de ce qui était écrit au Dt 24,1. Jésus ne prend position ni pour Hillel ni pour Shammaï, mais indique une voie beaucoup plus exigeante, celle de l’unité fondamentale du couple que les pharisiens avaient oublié.
Seuls avec lui, les disciples s’en étonnent et interrogent (v. 10). Jésus ne fait que leur redire en d’autres termes ce qu’il a déjà dit aux autres. Il ne légifère pas, mais leur propose une attitude fondamentale- ment religieuse, selon laquelle l’homme essaye de se couler dans les projets du Créateur. C’est une condition nécessaire du Règne de Dieu.

Passage au rite
Rien n’a pu briser la fidélité de Dieu à son Alliance avec les hommes ; même pas l’assassinat de Jésus. Cette fidélité à tout prix est le modèle de la fidélité conjugale. C’est ce modèle que nous rendons présent : l’Alliance Nouvelle et Éternelle.

Pour le Notre Père
Jésus nous a appris à demander de savoir vaincre toute tentation. Surtout celle de « divorcer » de l’amour du Père à notre égard. Prions donc…  retour



SAMEDI SEPTIÈME SEMAINE
Mc 10,13-16

Introduction
            On présentait des enfants à Jésus pour les lui faire toucher ; les disciples les écartaient. Est-ce que par hasard, nous n’aurions pas écarté quelqu’un, par nos mauvais exemples, de rencontrer Jésus ? En tout cas, demandons pardon.

Pour l’homélie
            Contexte. Nous suivons les enseignements de Jésus aux disciples à la suite de la deuxième annonce de la Passion. Ce sont des compléments catéchétiques sur comment « habiter » le Règne de Dieu sur terre.
            ♦ v. 13.- Des enfants (παιδία). Non un tout petit enfant ; en Mt 11,25 et 21,16 se trouve un autre mot νηπίος, qui peut être traduit par tout-petit. L’enfant n’est pas présenté comme modèle s’innocence, de pureté, ou de perfection morale ; contrairement aux disciples, il n’a pas de prétention, mais se trouve dans une situation de dépendance. Certains mss précisent [écartaient] ceux qui les amenaient, ce qui est en tout cas le sens.
            ♦ v. 15. Comme un enfant peut être une apposition soit au sujet (celui qui), soit au complément directe (le Royaume de Dieu) : Ou bien il faut être comme un enfant pour accueillir le Royaume, ou bien il faut accueillir le Royaume comme on accueille un enfant.
            Le v. 14 (à ceux qui sont comme eux) montre que Mc avait en vue le premier sens : il faut être comme un enfant. Les enfants et ceux qui leur ressemblent sont dans une situation de totale dépendance ; c’était en effet le statut des enfants dans la société de l’époque. L’enfant n’est pas le symbole de l’innocence, mais de l’obéissance et de la disponibilité. En accueillant la bonne nouvelle du Royaume avec de telles dispositions, sans discussion, on entre immédiatement dans le Royaume.
             ♦ v. 16.- Les bénissait. Mc est le seul à mentionner cette bénédiction qui ne se réduit pas à une parole ou à quelque geste, mais signifie le don du Royaume.

             Le contact physique avec Jésus a été mentionné plusieurs fois pour des guérisons miraculeuses (Mc 1,40-45 ; 5,21-43). Ici les enfants que l’on présente ne semblent pas malades. Peut-être s’agit-il d’un toucher préventif, un geste de protection pour que les malheurs ne les atteignent pas.
            Les disciples s‘opposent sans que le texte dise pourquoi.
            Les paroles de Jésus ont une solennité inattendue pour un épisode comme celui-ci. L’enfant est clairement l’exemple à imiter
            On peut se demander ce que chez l’enfant doit d’être imité par les adultes. Sa candeur ? Sa fraîcheur ? Sa capacité d’étonnement ? Son regard neuf et sans préjugés ? Un peu de tout cela sans doute, encore qu’il faille se méfier, sous prétexte d’esprit d’enfance, de verser dans l’infantilisme. Ce que Jésus donne en exemple chez les enfants, c’est surtout leur petitesse, leur pauvreté, leur situation d’humiliés considérés comme partie négligeable. Il a fait la leçon aux disciples qui se préoccupaient des préséances. Il invite l’homme à prendre le chemin de l’humilité et du dépouillement plutôt que celui des honneurs.

Passage au rite
            Jésus est devenu, le long de son ministère, mais surtout à la Passion, modèle d’« enfant » selon sa propre idée. Le Père, à sont tour, l’a « béni » en le glorifiant. Nous allons entrer en communion dans ce mystère. Puissions-nous le faire avec l’esprit assez humble/simple.

Pour le Notre Père
            Joachim JEREMIAS, en faisant le commentaire du Notre Père, disait que « devenir comme enfant », « leur ressembler », c’est de dire « Abba » en toute vérité telle que Jésus nous l’a enseigné. Disons donc…  retour