L E    T E M P S    D E    P Â Q U E S  :   Cinquième semaine

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Lundi cinquième semaine
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Jn 14,28.- Le Défenseur,
l'Esprit Saint
que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout
et il vous fera souvenir
de tout ce que je vous ai dit.

 

 

LUNDI CINQUIÈME SEMAINE PÂQUES 

Ac 14,5-18

Réponse du Psaume : Gloire à toi dans les siècles ! (Mis. noté, 366/61.30)

Jn 14,21-26

 

Introduction

            Il faut reconnaître les troubles de la vie présente. Comme une mer en tempête. Comment tenir bon ? Comme le disait l’auteur des Hébreux : avec l’ancre de la foi fixée là où le Christ est entré déjà vainqueur. C’est là qu’il veut nous conduire. (He 6,19 : Elle (l’espérance) est pour nous comme une ancre de l'âme, bien fermement fixée, qui pénètre au-delà du voile). Reconnaissons avoir plongé dans le péché, supplions d’en être relevés.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- Le lectionnaire a sauté les vv. 14,1-4, dans lesquels il nous est raconté qu’à Iconium s’est répété le scénario d’Antioche de Pisidie. La population reste divisé : les uns pour les apôtres, les autres pour les Juifs. ♦ Ils appelaient Barnabas « Zeus » et Paul « Hermès ». La légende phrygienne de Philémon et Baucis visités par Zeus et Hermès pouvait disposer des esprits simples à ces identifications.

 

♦ vv. 15-17.-Exemple de prédication adressée à des Grecs qui ne partagent pas la foi juive. C’est Dieu créateur et providence qui est d’abord annoncé – en termes bibliques, d’ailleurs – sans aucune allusion à l’histoire d’Israël ou aux prophètes. Le discours n’est qu’une esquisse inachevée que reprendra en la développant le discours d’Athènes.

 

♦ v. 21-26.- Lystre a été la limite de cette première mission. Après être sorti sauf de la lapidation, Paul reprend en ordre inverse les villes évangélisées pour y laisser une ébauche ecclésiale. Pour revenir finalement à Antioche de Syrie.

 

            Pour l’évangile.- ♦ Le lectionnaire a sauté les vv. 14,15-21, promesse de l’Esprit, qui constituent l’évangile du 6ème Dimanche de Pâques A.

 

♦ v. 21.- Celui qui a reçu mes commandements…L’attachement aux commandements de Jésus, qui a été indiqué comme une conséquence normale de l’amour pour lui, est dit corrélativement le signe probant cet amour.

Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père. Jn cherche à exprimer le mystère d’un circuit d’amour, dans lequel l’Esprit Saint fait entrer le croyant, un amour qui relie dans un échange constant le Père, le Fils et ceux qui lui sont attachés.

 

♦ v. 22.- Seigneur, pour quelle raison… ? Le Christ ne doit-il se manifester publiquement plutôt qu’au cercle retreint des disciples ?

 

♦ v. 23.- Ce n’est plus Jésus seul qui « vient », il annonce la venue conjointe du Père lui-même, pour visiter son ami et s’installer chez lui. L’idée de venir au Père (v. 6 : Personne ne va au Père si ce n'est par moi) se trouve dépassée, puisque c’est le Père qui, dans une démarche d’amour, fait mouvement pour venir, avec son Fils, vers les disciples.

 

♦ v. 24.- Celui qui ne m’aime pas… Il faut le comprendre comme la réponse indirecte à la question de Judas : ceux qui s’excluent du circuit d’amour dont il vient de parler n’ont pas a attendre quelque autre manifestation du Christ.

 

♦ v. 25.- Je vous ai dit… quand je demeurais … Est-ce qu’il n’est plus avec eux ? N’est pas le Christ glorifié qui parle encor une fois ?

 

♦ v. 26.- vous enseignera… vous rappellera. Les paroles historiques de Jésus ne sont pas livrées à la mémoire incertaine de disciples troublés. L’Esprit Saint prenant le relais de Jésus au titre « d’enseignant », sera d’abord un vrai défenseur contre l’oubli.

♦ Le thème trinitaire est sous-jacent à ce que nous venons de lire.

 

Passage au rite

            Il est impossible  de célébrer l’Eucharistie sans un profond amour, fruit de l’Esprit, pour le Père et le Fils. L’Eucharistie est offrande et communion. Que le Seigneur nous accorde de grandir en amour fidèle jour après jour.

 

Pour le Notre Père

            Jésus nous a parlé de la venue du Père auprès de ceux qui l’aiment. Y a-t-il de meilleure manière d’accueillir cette visite qu’en disant la prière que Jésus lui-même nous a apprise ?    retour

 

 

 

MARDI CINQUIÈME SEMAINE PÂQUES 

Ac 14,19-28

Réponse du Psaume : Je veux te bénir tout  au long de ma vie, alléluia ! (EqC 127)

Jn 14,27-31a

 

Introduction

            L’événement pascal dont nous sommes bénéficiaires devrait marquer fermement notre vie. L’Église, dans sa prière, nous rend réalistes : que le doute n’entame pas notre confiance. Célébrer l’Eucharistie c’est de renforcer notre foi. Reconnaissons notre faiblesse ; demandons pardon, si besoin.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Après avoir échappé à la lapidation à Iconium, Paul et ses compagnons passent à Lystre où, au début, on les prend par des divinités (hier). Aujourd’hui : l’histoire finit en catastrophe : Paul n’a pas pu échapper aux pierres. Il s’en sort indemne, et il entreprend le voyage de retour à Antioche de Syrie, tout en passant par les villes antérieurement évangélisées où il établit un ébauche de structure ecclésiastique.

 

♦ v. 23.- Seul renseignement donné par les Actes sur le mode de désignation des anciens qui apparais- sent  ici, pour la première fois, hors de Jérusalem. Il est possible que les églises aient participé à leur choix.

 

♦ v.27.- Comment il [Dieu] avait ouvert aux païens la porte de la foi. De manière significative, l’image de la porte ouverte, qu’on trouve aussi en 1 Co 16,9 (Car une porte s'y est ouverte toute grande à mon [de Paul] activité, et les adversaires sont nombreux), en  2 Co 2,12 (J'arrivai alors à Troas pour y prêcher l'Évangile du Christ et, bien que le Seigneur m'ouvrît grande la porte), et en Col 4,3 (En même temps, priez aussi pour nous: que Dieu ouvre une porte à notre prédication afin que j'annonce le mystère du Christ, pour lequel je suis en prison) intervient exactement au milieu du livre des Actes (!). L’accès des païens à la foi, annoncé en 10,45 (conversion de Corneille), est bien l’événement–charnière sur lequel les deux parties du livre viennent prendre appui.

 

            Pour l’évangile.- Conclusion claire d’une première section du discours d’adieu, même si le lectionnaire ne rapporte pas la dernière partie du v. 31 : Levez-vous, partons d’ici.

 

♦ v. 27.- La « paix » (ειρήνη) n’est pas un thème très développé en Jn (on le retrouvera en 16,33 et dans les salutations du Ressuscité). La paix est le don spirituel qui permet de triompher du doute et de la frayeur.

 

♦ v. 28.- Car le Père est plus grand que moi. Cette phrase ne peut être isolé du contexte immédiat ni de l’ensemble de la pensée johannique : il ne s’agit pas des relations qui unissent le Père et le Fils dans une parfaite correspondance, mais de l’état d’humiliation du Fils auquel va répondre la glorification par le Père, glorification qui est la source des biens spirituels pour les disciples.

 

♦ v. 31.- [Le prince de ce monde] n’a en moi aucune prise. Le monde et celui qui le régit n’ont aucun droit sur Jésus parce qu’il est sans péché. La Passion est donc le fait de la pure liberté de Jésus qui exprime ainsi, par sa parfaite obéissance, son amour pour le Père (Jn 4,34 : Jésus leur dit [aux disciples] : Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre ; 5,30 : [Aux Juifs après la guérison du paralysé] Je ne cherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé ; 6,38 : [Aux foules à Capharnaüm] Car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé).

 

Passage au rite

            Est-ce que Jésus pensait aussi à sa présence dans le Mystère lorsqu’il annonçait aux disciples Je m’en vais, et je reviens à vous ? En tout cas, nous avons le droit d’y penser, car il est vraiment là. Nous sommes venus « avec notre corps » ; sommes-nous venus dans l’esprit (e) et avec l’Esprit (E) ? Allons à la rencontre du Ressuscité ! Nous sommes toujours à Pâques !

 

Pour le Notre Père

            À la passion, Jésus disait que le Père était plus grand que lui. Nous devons le dire toujours. Mais il est un Père qui soulève un nourrisson contre sa joue et je lui tendais de quoi se nourrir (Os 11,4). Exactement ce qui se passe maintenant. Prions donc en toute confiance, en disant :    retour

 

 

 

MERCREDI CINQUIÈME SEMAINE PÂQUES 

Ac 15,1-5

Réponse du Psaume : J’étais dans la joie, alléluia, quand je suis parti vers la maison du Seigneur (EqC 302)

Jn 15,1-8

 

Introduction

            Notre Eucharistie est dite « lumière de ta vérité » (col.), « source intarissable de joie » (off.), « apport des joies éternelles ». Entrons-y en faisant confiance aux paroles de l’Église. Demandons pardon de nos lâchetés.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Aujourd’hui, demain et après demain nous lirons le récit du « conflit à cause de l’accueil des païens dans l’Église » : avec ou sans circoncision ? Lequel récit pose pas mal de problèmes par rapport à ce que Paul explique dans Ga 2. Je laisse tomber le problème exégétique pour rester sur Actes, tel quel.

 

♦ La crise commence (1-4) et se termine à Antioche (30-35 : la lecture du vendredi, qui ne retient que le v. 31), mais atteint son sommet et trouve son dénouement à Jérusalem (5-29) où se situent un discours de Pierre (7-11 : première partie de la lecture de jeudi), une autre discours de Jacques (13-21 : deuxième partie de jeudi) et une lettre (23-29 : première partie de la lecture de vendredi) que relient les éléments narratifs.

 

            Pour l’évangile.- Début de la deuxième partie du Discours d’adieu.

♦ v. 1.- Moi, je suis la vigne. Septième et dernière proclamation où « Je suis » a pour attribut un symbole très classique. (6,35 : pain ; 8,12 : lumière ; 10,7.9 : porte ; 10,11 : berger ; 11,25 : résurrection et vie [exception !] ; 14,6 : chemin, vérité, vie).

 

♦ Pointe polémique : la vraie (de même qu’il était le bon berger). Vrai, ce qui est solide, qui ne trompe pas ; Jésus prétend être la vigne qui ne décevra pas le vigneron, à savoir, son Père.

 

♦ v. 2-3.- Double opération du vigneron : enlèvement des serments stériles ; émonde (qui traduit l’original purifier [καθαιρω]) ceux qui produisent.

 

♦ v.4-5.- La pensée de Jésus va se concentrer sur la nécessité vitale de maintenir le lien entre lui et ses disciples. La métaphore du serment attaché au pied de vigne vient donc illustrer le mystère du « vous en moi, moi en vous ». En 14,20, c’était une réalité à découvrir (En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous). Jésus se situe maintenant dans la perspective de la promesse accomplie.

♦ Par rapport aux lecteurs chrétiens qui se savent « en Christ » par leur baptême, cet état, qui leur a été donné, ne saurait engendrer la passivité.

Demeurer (μένώ), 4 fois en deux versets !, est condition absolument indispensable pour « porter du fruit ».
 

♦ v. 5.- En dehors de moi vous ne pouvez rien faire. Jésus ne nie pas la possibilité de faire de bonnes actions en dehors de lui ; Jésus parle de l’action à mener en qualité de disciples, une action qui doit avoir valeur de témoignage et « glorifier le Père ». Jésus lui-même avait affirmé qu’il ne pouvait « rien faire » en dehors de son Père (5,19.30 ; 9.33).

 

♦ v. 6.- Si quelqu’un ne demeure pas en moi… Reprise de l’élément négatif du début (v. 2). Qui est-il, ce « quelqu’un »? Quelqu’un qui avait acquis le statut de disciple, mais qui n’a pas « porté du fruit », qui sans doute n’a pas eu la persévérance pour tenir ferme dans l’épreuve. La sévérité du jugement doit viser les judéo-chrétiens qui rompent avec la communauté.

 

♦ Les deux derniers versets de notre évangile appartiennent à la structure suivante, le texte le plus ecclésiologique de tout Jn.

 

A

                                   v. 7 :    Promesse relative à la prière

Mercredi / 5

 

B

                        v. 8 :    Les disciples définis comme porteurs de fruit

Mercredi / 5

 

 

C

        v. 9-10 :    Demeurer dans l’amour

Jeudi / 5

 

 

 

D

v. 11 :    La joie partagée

Jeudi / 5

 

 

C’

      v. 12-13 :    Aimer comme il a aimé

Vendredi / 5

 

B’

              v. 14-16a :    Les amis choisis pour porter du fruit

Vendredi / 5

A’

                              v. 16b :    Promesse relative à la prière

Vendredi / 5

           

 

♦ v. 7.- Si vous demeurez en moi. Eclaircit la signification de la prière « au nom de Jésus ». Une telle promesse d’exaucement est de soi assez étonnante, pour qu’on ne la rendre pas absurde en traduisant comme  certaines versions : demandez « tout ce que vous voudrez », ce qui équivaut à « n’importe quoi » !
 

♦ v. 8.- On n’est un authentique disciple que si l’on porte beaucoup de fruit. Alors, à l’instar du Maître, « on glorifie le Père ».

 

            ♦ Demeurer.- Pour l’homme, c’est s’en tenir fermement et activement à ce qui a été donné dans le passé, le saisir dans le présent, et envisager l’avenir en fonction de lui. C’est également en ce sens que le croyant demeure dans la parole (8,31), dans l’amour (15,9-10), la lumière (1 Jn 2,10), en Dieu (1 Jn 4,13-16).

Par contre pour Dieu ou pour Jésus, demeurer exprime la stabilité des dons du salut accordés aux croyants. Par la fidélité, le croyant attache sans esprit de retour sa vie eu Christ en qui les dons de Dieu sont accordés à jamais ; cette fidélité implique aussi correspondance active et connaissance progressive.
 

En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.- Sans nier la réalité et la valeur propre des entreprises humaines, il faut reconnaître qu’elle débouchent finalement sur le vide, si ceux qui les accomplissent ne sont pas établis dans la communions du Christ, qui peut seul conférer à leur vie une valeur d’éternité.

 

Passage au rite

            Jésus, la vraie vigne : émondée sur la croix, dont les fruits c’est nous mêmes autour de l’autel. Peut-il être fier de ses fruits ? Lui, la vraie vigne, absolument fructueuse vient demeurer en nous et nous en lui. Entrons dans cette communion le cœur absolument disponible.

 

Pour le Notre Père

            Prier avec les mots appris de Jésus, c’est déjà donner un certain fruit. Mais, souvenons-nous : ce n’est pas celui qui dit « Seigneur, Seigneur… », « Notre Père, Notre Père… », mais c’est seulement celui qui accomplit sa volonté, c’est celui qui demeure. Cependant, nous osons dire…    retour

           

 

 

JEUDI CINQUIÈME SEMAINE PÂQUES 

Ac 15,7-21

Réponse du Psaume : Allez dire au monde entier les merveilles de Dieu (EqC 158)

Jn 15,9-11

 

Introduction

            Nous sommes venus célébrer « en Église ». Pas simplement « ensemble ». La pensée de l’Église s’exprime aussi dans les prières reconnues par elle : c’est sa pensée. Nous venons célébrer conscients de notre faiblesse, c’est pourquoi nous demanderons : « force de persévérer » (col.) ; « lui être fidèles par toute notre vie » (off.) ; « sans toi, en ruine » (apr. com.). Que le Seigneur nous relève, qu’il nous soutienne !

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- Extrait de Paul BONY dans « Saint Paul… tout simplement ». Les judaïsants argumentaient :

 

« Dieu a consacré définitivement Israël en lui donnant son Christ. Et maintenant on va dire qu’on peut accéder à la Promesse en restant en dehors d’Israël (sans circoncision)? C’est inconcevable ! » Les adversaires de Paul ne se sont pas opposés à la mission auprès des nations ; mais à condition de les intégrer au peuple élu. Ils ne contestent pas la nécessité de croire au Christ Jésus ; mais ils estiment que cette foi ne dispense pas de l’incorporation au peuple messianique par la circoncision, qui seule peut faire d‘eux des « enfants d’Abraham ».

Pour Paul, la Croix du Christ a mis fin au régime de la Loi et fait tomber les barrières entre les Juifs et les Nations. (Pierre adhère au point de vue de Paul).

Prise de parole de Jacques : D’après un texte d’Amos (9,11-17 ; version grecque) il accepte que le païens baptisés deviennent non pas « le peuple » mais « un peule » associé à Israël qui reste privilégié. Qu’on demande donc aux croyants des nations, non pas la circoncision, mais un minimum d’observances (cela fait partie de la lecture de demain) : L'Esprit Saint et nous-mêmes, nous avons en effet décidé de ne vous imposer aucune autre charge que ces exigences inévitables: vous abstenir des viandes de sacrifices païens, du sang, des animaux étouffés et de l'immoralité. Si vous évitez tout cela avec soin, vous aurez bien agi. Adieu ! » (Ac 15,28-29). Cela revenait à considérer les croyants non juifs comme des membres associés, comme des « prosélytes ». C’était une proposition de compromis et de conciliation.

Réaction de Paul qui apparaît dans Galates.- Paul ne connaît ou ne veut pas connaître ce décret ; il n’accepte pas l’argumentation de Jacques : il donnait aux pagano-chrétiens un statut certes, mais un statut inférieur : « un peuple de Dieu », pas « le peuple de Dieu ». (Cf. Ep 2,19-22).

 

            Pour l’évangile.- ♦ v. 9.- Comme le Père… Καθώς, Kathos. Il faut donner un sens fort, ambivalent,  à cette conjonction. Elle signifie couramment « de la manière que », mais elle peut prendre dans des phrases de ce genre une nuance de causalité, et pourrait se rendre par « du fait que », « dans la mesure où ».

♦ Jésus remonte à la source de son amour pour les disciples : l’amour du Père pour lui.

♦  « Aimer » et « garder ses commandements » se correspondent étroitement. Garder les commandements n’est pas seulement signe qu’on l’aime véritablement, mais aussi le moyen de « demeurer dans son amour ».

♦ Cette expression est heureusement ambivalente : c’est demeurer dans l’amour qu’il nous porte, mais aussi dans celui que nous lui portons en retour.

♦ Ce langage illustre parfaitement la notion de κοινονια, (koïnonia) « communion » ou « communauté ».

♦ Le texte souligne surtout que l’agapè (αγαπή) consiste à garder les commandements, de même que pour Jésus demeurer dans l’amour du Père a consisté à garder ses commandements.

 

♦ v. 11.- La force de ce verset lui vient d’être au cœur de la structure (chiasme). La « joie » est le fruit de l’amour partagé. Jésus, avec son amour, communique aux siens sa propre joie profonde.

♦ Remarque : Je vous ai dit… comme si Jésus l’avait dit avant le moment présent, où il est en train de parler maintenant ; autrement dit, celui qui parle est le Ressuscité. 

 

Passage au rite

            La joie de revoir Jésus glorifié après sa Passion, est comparable à la joie de la femme qui a accouché. Le tombeau a été un sein maternel qui nous a donné le Christ glorifié. Nous aussi nous sommes dans la joie.

 

Pour le notre Père

Notre joie ira de pair avec l’accomplissement de la volonté du Père. C’est pourquoi…    retour

 

 
 

VENDREDI CINQUIÈME SEMAINE PÂQUES 

Ac 15,22-31

Réponse du Psaume : Je veux te bénir tout au long de ma vie, alléluia ! (EqC 127)

Jn 15,12-17

 

Introduction

            « Notre cœur », c’est le noyau de nous-mêmes. La participation à la messe doit le modeler selon le Mystère de Pâques (col.) : faire de nous une offrande (off.) car nous allons communier à celle du Christ (apr. com.). Que le Seigneur veuille pardonner les résistances à sa grâce.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Conclusion de l’assemblée de Jérusalem. Si l’on considère que l’expression « aucune autre charge que » fait rapport implicite au problème de la circoncision (oui ou non ? : donc liberté), il y aurait cohérence entre le problème posé au débout et la conclusion ; autrement, « le décret » semble plutôt se référer aux problèmes de commensalité à l’intérieur des communautés mixtes : chrétiens d’origine païenne (libres par rapport aux règles de pureté légale) et d’origine juive (astreints à ces observances).

L’Esprit Saint considéré comme  inspirateur de la décision prise (« protagoniste » principal dans Ac). Nous mêmes désigne soit les seuls apôtres et anciens, soit toute l’assemblée. ♦ Comme le reste du récit ce « décret » pose des problèmes par rapport à ce dont Paul parle en Ga.
 

            Pour l’évangile.- ♦ Notre page d’aujourd’hui complète l’ensemble vv. 7-17 dont on a commencé la proclamation mercredi.

♦ À la suite du centre du chiasme « La joie partagée », les thèmes reprennent en symétrie ceux qui précédaient le noyau central.

 

♦ vv. 12-13 : Aimer comme il a aimé (parallèle à vv. 9-10 :  Demeurer dans l’amour).

 

♦ vv. 14-16a : Les amis choisis pour porter du fruit (parallèle à v. 8 : Les disciples définis comme porteurs du fruit). ♦ v. 16b : Promesse relative à la prière (parallèle à v. 7 : Promesse relative à la prière).

♦ Puisque ce versant du chiasme suit la parole sur « la joie partagée », on pourrait penser que les  trois  affirmations  de  ce  côté-ci doivent être comme teintes par la joie de la communion avec le Christ.

 

C’ : vv. 12-13.- Comme : voir la note sur cette même expression dans la page d’hier, jeudi. ♦ Il est impossible de ne pas entendre dans la définition du plus grand amour (v. 13) une allusion à la croix où Jésus offre sa vie (en termes aussi de 10,11ss le bon berger). ♦ L’amour selon l’évangile est nécessairement un amour en acte, un don de soi libre et volontaire, dont le but est d'aider les autres à vivre. C'est pourquoi, contrairement aux sentiments ou aux "passions" il peut faire objet d'un commandement.

 

B’ : vv. 14-16a.- Les disciples n’agiront pas en « esclaves » (δουλοι), qui obéissent sans comprendre. Ils agiront en « amis » (φίλος) note de confiance (partage d’un secret, d’un savoir faire), comme on l’a vu dans la parabole du fils apprenti (5,20 avec le verbe φίλεώ).

♦ Les disciples-amis, établis afin qu’il aillent, de même que Jésus a été envoyé par le Père. ♦ Ils n’ont pas à tirer vanité, car ils ont été « choisis ». De même que dans l’A.T. toute « élection » est instrumentale : c’est pour servir le Seigneur.

Un fruit qui demeure, alors qu’il doit être cueilli !? C’est pour marquer la valeur permanente de leur témoignage. L’amour est une valeur qui demeure.

 

A’ : v. 16b-17 : Concernant la prière « en son nom » voir versets précédents. L’amour mutuel doit caractériser la communauté chrétienne. ♦ L’ecclésiologie christologique qui se fait voire dans ces versets apparaît comme un organisme vivant (tel que le pied de vigne) qui garde les paroles de Jésus.

 

Passage au rite

            Nous célébrons, rendons présent, l’acte suprême d’amour de Jésus : livrer sa vie pour les hommes qu’il veut faire devenir des amis. Il nous faut entrer dans sa communion. Devenir avec lui « une éternelle offrande à la gloire du Père » (off.). Que le Seigneur vienne à notre aide, maintenant, mais aussi, le long de la journée. La messe se poursuit le long des heures, jusqu’à la prochaine célébration.

 

Pour le Notre Père

            Nous allons demander « en son nom ». Puissions-nous croire aux mots que nous avons appris, puissions-nous croire en les mettant en pratique. C’est pourquoi, nous osons dire…    retour

 

 

 

 

SAMEDI CINQUIÈME SEMAINE PÂQUES 

Ac 16,1-10

Réponse du Psaume : Terre entière acclame Dieu, chante le Seigneur ! (Mis. noté vert 81)

Jn 15,18-21

 

Introduction

            Le dernier mot de Jésus sur terre a été de se remettre dans les mais du Père. Lui, le Père, a répondu en le glorifiant. C’est le Mystère de Pâques que nous allons rendre présent. Demandons au Père de nous garder toujours dans ses mains ; sous sa protection. Demandons pardon pour les fois que nous nous  en sommes échappés.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Le lectionnaire a sauté 15,36-41 : Décision du nouvel voyage ; désaccord entre Paul et Barnabas au sujet de Marc ; départ de Paul accompagné de Silas.

 

♦ v. 16,1-5.- Avec ces versets, l’auteur suggère que, en s’aventurant sur des nouveaux chemins, les missionnaires resteront en étroite communion avec l’église de Jérusalem.

 

♦ vv. 6-10.- Il faut sans doute comprendre l’itinéraire de Paul et Timothée de la manière suivante. Paul désirait de se rendre à l’Ouest (Éphèse) mais il en est empêché par l’Esprit. Il oblique alors vers le Nord, traverse la Phrygie puis, dans le Nord-Est, la région galate. Voulant poursuivre vers le Nord, en direction de la Bithynie, l’apôtre se voit arrêté une seconde fois par l’Esprit. Il ne lui reste qu’un chemin, celui que Dieu lui indique, par le Mysie, vers Troas et l’Europe.

 

            Pour l’évangile.- ♦ Dans tout ce passage (18-25) « le monde » sera pris au sens péjoratif, désignant l’humanité hostile à Dieu.

♦ La haine que le monde a porté à Jésus va se reporter sur les disciples fidèles, selon la parole de 13,16 : le serviteur n’est pas plus grand que son Seigneur.

 

♦ v. 20.- S’ils ont gardé… Cette dernière hypothèse (positive) surprend dans un contexte très négatif. Peut être Jn pense à des lieux connus de lui, où des Juifs ont accueilli favorablement la prédication de l’évangile.

♦ La suite va confirmer cette lecture pour ce qui concerne l’aspect « négatif », ce qui est dit du monde va s’appliquer clairement aux chefs spirituels juifs.

♦ Le fait de la persécution devient le signe de la véritable appartenance des disciples au Christ dont ils partageront le destin ; loin de les décourager, la persécution doit les affermir.

 

♦ v. 21.- Contre vous à cause de moi.- Comme l’amour, la haine est plus qu’un sentiment, elle s’exprime dans des actes, qui peuvent aller jusqu’à un vouloir de mort, tandis que l’amour veut communiquer la vie. Le péché fondamental qui est reproché aux persécuteurs, c’est précisément d’avoir refusé la parole du Révélateur. (Jn 8,24 : C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. Si, en effet, vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans vos péchés).

♦ Par leur attachement à Jésus, qui les a choisis et par l’exercice de leur mission, les disciples parlent et agissent en se référant au nom de Jésus ; c’est donc lui que l’on cherche à atteindre en les persécutant.

 

Passage au rite

            L’intimité de l’union au Maître, nous devons la garder aussi, maintenant, à la célébration. Passer avec lui, dans le Mystère, par la Croix à la Résurrection. J’insiste : avec lui ; unis à lui ; nous, les disciples, avec notre Maître.

 

Pour le Notre Père

            La volonté du Père dont nous demandons l’accomplissement sur la terre, consiste en notre fidélité malgré tout, contre tout. Prions instamment comme Jésus nous a enseigné...    retour