L E    T E M P S    D E    P Â Q U E S  :   Quatrième semaine

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Lundi quatrième semaine
Mardi quatrième semaine
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Jn 10,1 «En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans l'enclos des brebis mais qui escalade par un autre côté, celui-là est un voleur et un brigand.
2 Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis.
3 Celui qui garde la porte lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix; les brebis qui lui appartiennent, il les appelle, chacune par son nom, et ils les emmène dehors.
4 Lorsqu'il les a toutes fait sortir, il marche à leur tête, et elles le suivent parce qu'elles connaissent sa voix.

 

LUNDI QUATRIÈME SEMAINE PÂQUES

Ac 11,1-18

Réponse du Psaume : Mon âme a soif du Dieu vivant, quand le verrai-je face à face ? (EqC 102)

                                       [Mon âme a soif de toi, Seigneur mon Dieu. (EqC 203)

Jn 10,1-10 (Années B et C) ; 10,11-18 (Année A)       

 

Introduction

            La durée du Temps Pascal peut devenir un empêchement pour maintenir l’esprit dans la joie du premier jour. Notre messe de chaque jour devrait nous aider à reconnaître la grandeur du don que Dieu nous a fait à Pâques pour en être chaque jour plus joyeux et reconnaissants. Demandons pardon de nos oublis et nos défaillances.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- Le plus étendu du récit des Ac (10,1 – 11,18) a pour centre 10,44-48 et pour sommet 11,18 les premiers baptêmes de païens.

  Cette entrée des païens dans la Vie (11,18), acceptée par Pierre (10,48 ; 11,15-17), est ensuite approuvée par l’église de Jérusalem (11,1-18). Localement, cet événement ne semble pas avoir eu de lendemains au moins immédiats, mais il constituait un précédent capital et riche d’avenir (cf. 15,7.14). Il est présenté avec insistance comme dû à l’initiative de Dieu lui-même dont les principales interventions sont en générale racontées deux fois et rappelées : visions de Corneille (10,3-8 = 10,30-33) et de Pierre (10,9-16 = 11,5-10, cf. 10,28), interventions mineures (10,20, cf. 11,12) ou majeures (10,44-46, cf. 11,15) de l’Esprit.

  Ce dessein de Dieu n’est d’ailleurs dévoilé que progressivement (10,5.17.20.33.45 ; 11,3) aux intéressés, qui le réalisent néanmoins au fur et à mesure qu’ils le déchiffrent à travers toute une série d’échanges : à Césarée (10,1-8), à Joppé (10,9-23, à Césarée encore (10,24-48) et enfin à Jérusalem (11,1-18).

 

            Pour l’évangile.- Le contexte (suite au ch. 9 guérison de l’aveugle né et accusation de la part de Jésus aux « Pharisiens » d’être des aveugles volontaires) nous fait lire ces vv. du chapitre 10 comme des paroles polémiques de Jésus à l’égard de ses adversaires dialectiques. L’ensemble est composé de ces unités littéraires autour d’une symbolique commune : le troupeau :

1.- Similitude de la porte et du berger, vv. 10,1-5. 

2.- Attestation de l’incompréhension de ceux qui avaient entendu, v.6.

3.- Métaphore de  la porte.

4.- Métaphore du berger, vv. 11-18.

 

            En plus des allusions (ou peut-être à cause de ces allusions) à la mort et à la résurrection du Berger, cet ensemble est particulièrement adapté pour célébrer le Mystère Pascal parce que les toutes premières icônes du Christ ressuscité sur les murs des catacombes le représentaient comme ce Bon Berger ayant traversé le ravin de la mort, d’après le Psaume 23/22.

 

Pour les Années B et C.- ♦ v. 1.- Le double Amen, qui rattache ce qui va suivre à ce qui précède, marque le passage du dialogue au monologue. Je vous dis c’est aux Pharisiens du ch. 9.

 

♦ Apparaît d’abord un personnage malveillant un voleur, un brigand, à l’égard du troupeau.

 

♦ v. 2.- À l’opposé le berger légitime est décrit dans l’exercice de sa tache pastorale, vv.3-4.

 

♦ Ce tableau insiste sur un point fondamental, la relation d’appartenance des brebis au berger ; « connaissance » mutuelle, médiatisée par la « voix » du berger. Ainsi est manifestée la compétence et la légitimité de ce berger.

 

♦ (Du point de vue exhortatif, pourrait-on faire appel à la suite fidèle du berger de la part des brebis [fidèles] afin que la légitimité du berger soit reconnue ?  Si nous ne suivons pas, nous attestons qu’il n’est pas légitime, qu’il n’est pas compétent !) 

 

♦ v. 5.- Retour à l’élément polémique, formant inclusion avec le v. 1. Après son illégitimité (v. 1) maintenant c’est son incompétence qui est soulignée.

 

♦ Mais pourquoi parle-t-on d’étranger (inconnu dans le texte du lectionnaire) ? Pour que ceux à qui Jésus s’adressait s’y sentent identifiés. Ce qui n’a pas été le cas ! (v. 6). Si les auditeurs connaissaient Ez 34 (et probablement ils le connaissaient !) ils auraient pu comprendre. Leur incompréhension est donc plutôt volontaire.

 

vv. 7-10 : La métaphore de la porte.- ♦ v. Je suis la porte.- Cette métaphore est très présente dans les textes bibliques. En particulier dans les synoptiques elle est employée pour dire l’accès au salut ou l’entrée dans le Royaume de Dieu (Mt 7,13 ; 25,10 ; Lc 13,24s).

 

♦ v. 8.- Ceux qui doivent passer par la porte ce sont les brebis et non les bergers (en tout cas, en tant que bergers).

♦ La « porte » par laquelle il faut passer et « la voix » du berger qui se tient à cette porte et invite à la franchir, concernent la même réalité spirituelle, à savoir la nécessaire médiation du Christ.

Ceux qui sont venus avant moi. En tenant compte d’Ez 34,5, Jésus viserait aussi bien les chefs historique d’Israël au long des siècles, que les Pharisiens de son temps, eux qui se targuent d’être ses conducteurs spirituels.

 

♦ vv. 9-10, Reprennent et commentent l’opposition de vv. 7-8. Jésus est le passage obligé pour entrer dans le salut. Le salut est qualifié particulièrement comme liberté d’aller et d venir.

 

♦ v. 10.- Renforcement des oppositions « sauver/perdre » relayée par celle de « faire vivre/tuer ».

 

Pour l’Année A.- ♦ v. 11.- Bon berger : compétent dans l’exercice de son métier. Offre litt. ; dépose sa vie. 8 fois chez Jn, dont 5 dans ce passage. Aussi dans 13,4 lors du lavement des pieds, dépose son vêtement ; permet l’interprétation symbolique du geste. Offre sa vie, ici psyché (ψυχήν), équivalent à « donner sa chair ». Jn semble réserver zoè (ζωήν) pour désigner la vie en plénitude que seul le Fils peut communiquer.

 

♦ vv. 12-13.- Le berger salarié, à l’encontre du vrai, propriétaire de brebis, ne leur est pas foncièrement attaché. Le loup, peut être allusion à Ez 34,5 (Les bêtes se sont dispersées, faute de berger, et elles ont servi de proie à toutes les bêtes sauvages; elles se sont dispersées ; cf. 34,28).

♦ Jésus pouvait avoir à l’esprit les fiers propos du jeune David, berger héroïque qui risquait sa vie en combattant les prédateurs du troupeau paternel (1 S 17,34ss : David dit à Saül : « Ton serviteur était berger chez son père. S'il venait un lion, et même un ours, pour enlever une brebis du troupeau, je partais à sa poursuite, je le frappais et la lui arrachais de la gueule. Quand il m'attaquait, je le saisissais par les poils et je le frappais à mort. Ton serviteur a frappé et le lion et l'ours. Ce Philistin incirconcis sera comme l'un d'entre eux, car il a défié les lignes du Dieu vivant. »).

 

♦ v. 14.- La reprise de Moi, je suis le bon berger, est faite pour encadrer l’image négative du mercenaire. La connaissance/amour  que Jésus a de ses brebis est le reflet de la connaissance/amour qui l’unit à son Père.
 

♦ v. 16.- Ez 34,23 annonçait, après le rassemblement des brebis dispersées, la présence « d’un seul berger ». Celles « qui ne sont pas de cet enclos » désigne assurément les non-juifs.

 

♦ vv. 17-18.- Souligne le caractère volontaire et totalement libre de don de sa vie.

♦ Ce passage annonce ainsi la tonalité particulière qu’aura chez Jn le récit de la Passion.
 

♦ Jésus n’est pas une victime passivement immolée, mais ce berger qui meurt en allant jusqu’au bout du conflit avec ses ennemis, jusqu’au bout de la solidarité avec les siens. Sa mort révélera la perversité de ses adversaires, condamnera pour toujours la violence injustifiée, en même temps qu’elle mettra le comble à son amour pour ses brebis.

 

Passage au rite

            Nous rendons présent le libre don de la vie de Jésus pour nous. Pour nous donner la VIE il a dû donner sa vie. Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils.

 

Pour le Notre Père

            Pour nous adresser au Père passons par la porte Jésus, passons par les paroles qu’il nous a enseignées. Nous aurons la certitude de parvenir au cœur de Dieu.    retour

 

 

 

MARDI QUATRIÈME SEMAINE PÂQUES

Ac 11,19-26

Réponse du Psaume : Peuples de la terre, louez le Seigneur ! (EqC 39)

Jn 10,22-30

 

Introduction

            Temps de Pâques, temps de joie. Même si nous sommes déjà à la quatrième semaine. Les trois prières de la messe font allusion à cette attitude de l’esprit : « entrer dans la joie de notre salut », « source intarissable de joie », « nous apporte les joies éternelles ». Que le Seigneur enlève la source de nos tristes- ses : le péché.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ L’Évangile, ayant atteint la Samarie et, grâce à Dieu, les premiers païens, l’auteur revient (vv. 19-30) aux dispersés de Jérusalem : certains, de leur propre initiative, vont annoncer Jésus Seigneur aux païens  d’Antioche, capitale de la Syrie ; cet événement décisif amène toute une série d’échanges entre cette ville et Jérusalem et surtout la rentrée en scène de Paul « disparu » depuis longtemps (9,30) dix ans (?). En dépit de sa mauvaise réputation, cette grande cité païenne d’Antioche sera désormais un centre missionnaire important.

 

♦ v. 20.- S’adressèrent aussi aux Grecs. Probablement des Hellénistes : voir la note du samedi de la Deuxième Semaine de Pâques (ou sont-ils de vrais païens craignant Dieu compte tenu de la suite ?).

 

♦ v. 22.- L’on a délégua Barnabas. La conversion des païens [D’après la même TOB, ce sont des hellénistes ; donc ils n’étaient pas des païens !] attire l’attention de l’église de Jérusalem qui manifeste son souci de nouer ou de maintenir des relations [ou de contrôler ?] avec les autres  églises.  Pourquoi  Jérusalem  n’a  envoyé  qu’un  délégué ?  Langue ?  Distance ?  Ville  Païenne ?

 

♦ v. 24.-Rempli d’Esprit Saint et de foi. C’est donc l’Esprit Saint qui, par l’intermédiaire de Barnabas, appuie efficacement la prédication de l’Évangile aux païens.

 

♦ v. 26.- Première fois… chrétiens. Atres titres donnés aux chrétiens : les frères (1,15) ; les croyants (2,44) ; les disciples (6,1); la Voie (9,2) ; les saints (9,13). Lesquelles proviennent des intéressés eux-mêmes. Par contre, il semble que c’est dans des milieux non chrétiens qu’il faut situer la création du  mot chrétien : adepte du Christ et non comme faisant partie d’une secte juive.

 

            Pour l’évangile.- ♦ La fête de la Dédicace. Vers la fin décembre. Elle commémorait la restauration et la nouvelle dédicace du Temple qui suivirent la victoire de Judas Maccabée sur Antiochus IV. Cette fête appelée Hanoukkah était calquée sur celle des Tentes et faisait une grande place aux illuminations. Il est possible que l’épisode de Jn 9 ait eu lieu dans le cadre de cette fête.

 

♦ v. 24.- Firent cercle autour de lui, comme dans un jugement. Cette controverse est l’équivalent du procès devant le Sanhédrin. Ces Juifs-là ont certainement dépassé l’incompréhension que notait Jn 10,6 (sur le brigand et le vrai berger). ILS ont pu saisir qu’en se prétendant le bon et l’unique berger, Jésus d’identifiait à la figure messianique évoquée en Ez 34,23 (Je susciterai à la tête de mon troupeau un berger unique; lui le fera paître: ce sera mon serviteur David. Lui le fera paître, lui sera leur berger) d’où la demande de dire ouvertement ce qui était suggéré par la parabole.

 

♦ v. 25.- Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. L’identité de Jésus comme envoyé de Dieu est objet de foi et non de savoir ; leur manque de foi et, plus profondément, leur non appartenance au troupeau que le Père lui a préparé, les empêche de reconnaître cette varie identité de Jésus.

Personne ne pourra les arracher de ma main.- Aucune force terrestre n’a la capacité de supplanter le puissance du pasteur messianique et dès lors, les croyants connaissent une parfaite assurance.
 

♦ v. 30.- Le Père et moi, nous sommes Un. Plus que d’une obéissance mimétique (5,19 : parabole du Fils apprenti), il s’agit d’une seule et même volonté. Plus même que d’une unité d’action, et d’une connaissance réciproque, Jésus semble bien parler ici d’une parfaite unité dans l’être divin entre le Père et lui. C’est cela qui a été compris par les Juifs.

 

Passage au rite

            « Nous sommes appelés chrétiens » : rejetons ce qui est indigne de ce nom ; faisons ce qui lui fait honneur. En commençant par croire au « Mystère de la foi » que nous sommes en train de célébrer.

Pour le Notre Père
            Comme des brebis qui écoutent avec amour leur Berger, nous avons appris de lui à prier en disant :
    retour

 

 

 

MERCREDI QUATRIÈME SEMAINE PÂQUES

Ac 12,24 – 13,5

Réponse du Psaume : Dieu, que les peuples t’acclament ! Qu’ils t’acclament tous ensemble ! (Mis. noté vert 83/1).

Jn12,44-50                                                                                                                                                 

 

Introduction

            Nous nous approchons, dans le Mystère de la Liturgie, de celui qui veut être « vie de ses fidèles », « gloire des humbles », « bonheur des justes » (Collecte). Serions-nous du nombre ? Qu’il veuille pardonner nos manques et « lui être fidèles par tout notre vie » (Offrandes).

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Entre le récit d’hier et celui d’aujourd’hui plusieurs choses se sont passées : un geste d’entraide des antiochiens en faveur de judéens confié aux bons soins de Barnabé et « Saul » (encore jusqu’en 13,9 où, à partir de là, il sera toujours nommé Paul) ; exécution de Jacques ; arrestation et libération miraculeuse de Pierre ; mort d’Hérode Aprippa I (petit fils d’Hérode le Grand).

 

♦ Vue d’ensemble : Le Baptême de Corneille et l’évangélisation des païens à Antioche portent leurs fruits : Paul et Barnabas vont partir pour le grand premier voyage missionnaire en terre païenne, dans le sud de l’Asie Mineure (13,1 – 14,28). C’est l’Esprit Saint qui les envoie en mission mais en partant d’Antioche (13,3-4) : c’est donc à cette église que Paul et Barnabas rendront compte de leur travail (14,27-28), tout au long duquel l’Esprit (13,9.52) et Dieu (13,11 ; 14,3.23.57) vont agir avec eux.

 

♦ v. 1.- Hommes chargés de l’enseignement (διδάσκαλοι). En d’autres endroits le mot est traduit par maître, docteur. Ces hommes devraient être caractérisés par des dons spirituels relatifs à l’intelligence et à l’enseignement de la foi. Prophètes : chrétiens, inspirés par l’Esprit Saint ; parfois ils annoncent certains événements relatifs à la vie de l’Église (11,28 ; 21,10-14), parfois encouragent, soutiennent.

 

♦ Tandis que Barnabas est en tête de la liste, Saul est à la fin : il continuera de faire figure de second (vv. 2.7) jusqu’au v. 9.

 

♦ v. 2.- Un jour qu’ils célébraient le culte au Seigneur. Litt. λειτουργια. (Liturgie) Dans le monde païen, une leitourgia était une fête civique célébrée aux frais d’un riche personnage. Les Juifs avaient adopté ce mot pour désigner le service des prêtres au Temple. Il s’agit sans doute ici de l’Eucharistie.

 

♦ v. 5.- Dans les synagogues.- L’annonce faite en priorité aux Juifs est une méthode constante que Paul continuera d’appliquer. Le principe en est annoncé en 13,46 (samedi, cette semaine).

           

Pour l’évangile.- ♦ Depuis hier (10,22-30) jusqu’aujourd’hui plusieurs choses se sont passées :

Discussion provoquée par l’affirmation de Jésus Moi et le Père nous sommes un (10,31-42) ; maladie, mort et réanimation de Lazare (11,1-44) ;

décision du Grand Prêtre de tuer Jésus (11,45-54) ;

onction à Béthanie (11,55 – 12,11) ;

entrée messianique à Jérusalem (12,12-19) ;

des Grecs veulent voir Jésus ; monologue de celui-ci, voix du ciel (12,20-36) ;

épilogue : conditions de la foi véritable (12,37-50) dont fait partie notre évangile : 44-50.

 

♦ vv. 44-45.- Proclamation solennelle semblable à celles de la fête des Tentes.

♦ v. Celui qui me voit... (ό θεωρών) « Celui qui contemple » : rapport à 1,18 (Personne n'a jamais vu Dieu; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l'a dévoilé) et à la parole à Philippe 14,9 (Celui qui m'a vu a vu le Père. Pourquoi dis-tu: ‹Montre-nous le Père›?).

 

♦ v. 46.- La lumière venue. Rappel de 8,12 (Jésus, à nouveau, leur adressa la parole : « Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura la lumière qui conduit à la vie »).

 

♦ v. 47.- Reprise au négatif de garder sa parole.

 

♦ v. 48.- Le refus de la parole de Jésus manifeste le jugement, dont la confirmation sera faite le dernier jour. Cette parole souveraine, qui a le pouvoir de juger, est la parole obéissante du Fils : vv. 49-50.

 

Passage au rite

            L’Eucharistie accomplit pour nous tous les déclarations de Jésus à l’évangile : croyons-y de tout notre cœur. Faisons-nous bénéficiaires de la béatitude de ceux qui croient sans avoir vu… mais en ayant entendu !

 

Pour le Notre Père

            Les Paroles de Jésus sont celles que le Père lui a confiées de nous dire. La prière qu’il nous a apprise est donc celle que le Père veut entendre de nos lèvres, de nos cœurs. Nous don nous osons dire :    retour

 

 

 

JEUDI QUATRIÈME SEMAINE PÂQUES

Ac 13,13-25

Réponse du Psaume : Sans fin, Seigneur, je chanterai ton amour ! (EqC 90)

Jn 13,16-20

 

Introduction

            Noël prépare Pâques. Alors nous avions constaté : « Père qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité ». Maintenant nous dirons : « Dieu qui relèves la nature humaine bien au-dessus de sa condition originelle ». A quel niveau vivons-nous notre vie chrétienne ? Que le Seigneur nous soutienne là où lui-même nous a placés.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ v. 15.- Un mot d’encouragement (λόγος παρακλεήσεως). Terme particulièrement fréquent dans mes épîtres pauliniennes.

 

♦ v. 16.- Ici commence le seul exemple développé (vv. 16-41), d’une prédication de Paul aux Juifs. Cette prédication reproduit, dans sa seconde partie (vv. 26-39, demain), le schéma de la prédication de Pierre, centrée sur la résurrection de Jésus. Dans sa première partie (vv. 17-25 : aujourd’hui) le discours de Paul présente une certaine analogie avec le discours d’Etienne.

 

♦ v. 20.- 450 ans : soit environ 400 de séjour en Égypte et 40 de marche au désert. ♦ v. 21.- Saül, 40 ans. Cette indication chronologique ne provient pas directement de la Bible. Paul aussi  était issu de la tribu de Benjamin (Ph 3,5) et portait le nom de ce premier roi.

 

♦ v. 24.- Précédant sa [de Jésus] venue, Jean Le baptême et le témoignage de Jean appartiennent encore au temps de la promesse. Après Jean, c’est avec Jésus que commence vraiment le temps du salut.

 

            Pour l’évangile.- ♦ La lectionnaire prend directement le v. 16 du ch. 13. On a sauté les vv. 1-15 qui correspondent à l’évangile du Jeudi Saint.

 

♦ Dès aujourd’hui jusqu’à la fin du Temps Pascal, ce sont de passages de ce « Discours d’adieu » de Jésus que nous proclamerons.

 

Attention ! Ce « discours » est tout orienté à la séparation produite par la Passion et la Mort, même s’il annonce aussi la rencontre avec le Christ glorifié. Il n’y a donc pas « d’anachronisme » en proclamant ce texte en temps de Pâques. Ce temps nous « démontre » l’accomplissement de ce que Jésus annonçait avant sa passion. D’ailleurs, le langage employé par l’évangéliste fait apparaître que « le Jésus » qui parle est tantôt le Jésus pré pascal, tantôt le Jésus glorifié.

 

♦ Le passage d’aujourd’hui tire les conséquences de la mise en scène que Jésus vient de poser en lavant les pieds aux disciples.

 

♦ v. 17.- Sachant cela, vous serez heureux  si du moins vous le mettez en pratique. Jn relie étroitement le connaître et le faire. ♦ v. 18.- L’Écriture. Jn utilise à sa façon le Ps 41,10.

Lever le talon contre quelqu’un c’est d’avoir une attitude hostile et chercher à le détruire.

 

♦ v. 19.- Si la trahison d’un disciple a de quoi déconcerter, le fait que Jésus l’ait annoncée  manifeste la connaissance que Jésus a de toutes choses et la conformité de sa vie avec le dessin de Dieu énoncé dans les Écritures.
 

JE SUIS. Jésus fait écho à l’annonce de 8,28 (Jésus leur dit alors : « Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, vous connaîtrez que Je Suis et que je ne fais rien de moi-même »). Après son élévation sur la croix il sera donné aux croyants de le reconnaître dans son identité divine.
 

♦ « Chaîne » de réception (recevoir celui que j’enverrai), parallèle à celle de transmission de vie (6,57 : Et comme le Père qui est vivant m'a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi) mais « à rebours ».

 

Passage au rite

            Jésus avait fini le lavement de pieds avec la même phrase que les Synoptiques lui font dire après l’institution de la Cène : Ce que j’ai fait pour vous, faites-le vus aussi. Il faut donc faire les deux choses : se laver les pieds et célébrer la cène. Pas l’une sans l’autre… Que le Seigneur nous apprenne à faire comme lui.

 

Pour le Notre Père

            « Ne nous soumets pas à la tentation » celle de manger à sa table et le trahir. Ayons assez d’humilité pour nous reconnaître faibles et demander, comme il nous a été enseigné :    retour

 

 

 

 

VENDREDI QUATRIÈME SEMAINE PÂQUES

Ac 13,26-33

Réponse du Psaume : Gloire à toi, notre Dieu, notre Père, pour ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ ! (EqC 42)

Jn 14,1-6

 

Introduction

            Pâques nous a donné le salut et la liberté. Nous gardons ces dons dans des vases d’argile, très fragiles. Nous sommes là à célébrer l’Eucharistie pour qu’aucun des dons reçus ne soit perdu et pour avoir part à la joie de la résurrection. (Cf. les prières du jour). Demandons pardon des pertes coupables.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Deuxième partie de l’homélie  de Paul à la Synagogue d’Antioche de Pisidie, à la suite  du  texte d’hier (pas complète ;  il lui manquent les vv. 34-41 ; et les effets de la prédication, vv. 42-43).

 

♦ vv. 27-29.- Trois motifs sont soulignés concernant la condamnation de Jésus : ignorance, responsabilité active de la population de Jérusalem et de ses chefs, accomplissement des Écritures. L’ignorance des Juifs est ici présentée comme une méconnaissance coupable.

 

♦ v. 31.- Eux qui sont maintenant ses témoins. Tout en constatant que l’activité des Douze se limite en fait au peuple, c’est-à-dire, semble-t-il à Israël, Paul reconnaît ici qu’ils sont les témoins par excellence. Désormais, l’auteur notera volontiers que Paul aussi a reçu de Dieu et de Jésus la mission de témoin spécialement auprès des païens.

 

            Pour l’évangile.- ♦ Voici ce qui nous sépare du texte proclamé hier : 13,21-30 : annonce de la trahison de Judas ; vv. 31-35 : ouverture du discours aux disciples ; vv. 36-38 : annonce des reniements de Pierre.

 

♦ Les vv. 14,1-14 composent l’unité « Jésus, chemin vers le Père », proclamée en partie aujourd’hui, pour être complétée demain.

 

♦ v. 1.- Croire s’oppose au trouble, qui désigne le même trouble dont Jésus a fait l’expérience (11,3 : à la mort de Lazare ; 12,27 : lors du grain de blé qui meurt enterré ; 13,21 : avant l’annonce de la trahison de Judas).

 

♦ v. 2.- De nombreuses demeures. Le texte ne suggère aucune diversité qualitative, il n’est question que de multiplicité. Jésus affirme qu’il y a de la place pour beaucoup de monde comme « le Maître de maison qui désire qu’elle soit remplie ».

Je vais préparer. Jésus qui vient d’agir en serviteur (lavement) poursuit en se donnant le rôle d’intendant.

 

♦ v. 3.- Et quand je serai allé vous préparer un lieu, je viens. Il n’y a pas d’« anachronisme » (pas « je reviendrai ») même s’il n’est pas encore parti, le voilà qu’il « vient ». « Il vient » en ressuscité. C’est le Jésus glorifié qui parle ! C’est le double registre sur lequel Jn fait parler Jésus dans ce discours.

 

♦ v. 5.- Nous ne savons pas où tu vas. Soit astuce littéraire pour permettre l’affirmation Je suis… ; soit mémoire courte de Thomas, qui vient d’entendre que Jésus va vers la maison de son Père ; soit que Thomas reste sur le registre spatial, alors que Jésus l’a quitté pour passer au registre « personnel ».

 

♦ v. 6.- Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie. On dirait que, compte tenu de l’intime communion entre Jésus et le Père source de vie, la communication de cette vie passe par l’être même de Jésus. Il est donc l’unique chemin possible ; mais, rien que de l’emprunter, on est déjà au bout ; chemin et fin s’identifient. Jésus-chemin « égal » à Père-bout-du-chemin. « Notre problème », c’est de nous maintenir sur ce Chemin, de garder la fidélité.

♦ Jésus n’est pas seulement le chemin dans la mesure où, par son enseignement, il mènerait  à la vie ; il est le chemin qui conduit au  Père dans la mesure où il est lui-même la vérité et la vie.

♦ À la place du classique « celui qui », Jésus se sert d’une tournure négative : « personne, sinon par moi ». Jésus est seul Révélateur, seul médiateur entre Dieu et les hommes.

 

Passage au rite

            Plus réellement que les disciples de l’évangile, nous sommes avec Jésus qui vient nous prendre avec lui. Passons, aussi avec lui dans le Mystère, par la mort à cette vie qu’il veut nous communiquer. Faisons-le dans la foi et l’action de grâce.

 

Pour le Notre Père

            La connaissance, dans la foi intelligente, du Notre Père, nous empêche de poser la question de Thomas : nous savons vers qui sont orientées nos vies. En le priant, demandons d’être cohérents dans notre agir avec le mots que nous osons dire.    retour

 

 

 

SAMEDI QUATRIÈME SEMAINE PÂQUES

Ac 13,44-52

Réponse du Psaume : La terre tout entière a vu le Sauveur que notre Dieu nous donne. (Mis. noté vert 118/3)

Jn14,7-14 

                                                                                                                                              

Introduction

            Notre Pâque a été notre Baptême. C’était un germe puissant capable de grandir jusqu’en vie éternelle, pourvu que nous ne l’en empêchions pas. La participation à l’Eucharistie fait progresser la vie baptismale à l’image de celle du Christ. Que notre vie soit donc, comme la sienne, une offrande à la gloire du Père. Que le Mystère célébré se traduise en vie de tous les jours. Pardon pour nos manques.

 

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Conclusion en queue de poisson de la mission à Antioche de Pisidie et départ pour Iconium.

 

♦ v. 45.- Des injures.- Ou des blasphèmes, si les Juifs ne s’en prenaient pas seulement à Paul, mais aussi au Christ que Paul annonçait.

♦ Possible raison de la colère des Juifs :

* La liberté prêchée par Paul à l’égard de Moïse et de la Loi qu’il avait établie, en faveur de Jésus et du salut par la foi en lui seulement ?

* Simple jalousie de l’audience que Paul gagnait de plus en plus ?

* Mise en pied d’égalité, en tant que chrétiens, aussi bien de ceux d’origine juive, que de ceux d’origine païenne (que ce soit de anciens craignant Dieu, ou des anciens prosélytes, soit des anciens païens tout court) ?

 

Nous nous tournons vers les païens. Ici retentit de manière solennelle et dramatique la décision de faire brèche dans la priorité du peuple d’Israël et de porter l’Évangile aux nations. Même si, pour l’instant, ce sont seulement les Juifs d’Antioche de Pisidie qui sont concernés ; encore que le processus va se reproduire presque partout ailleurs où Paul ira.

 

♦ vv. 48.52.- Joie caractéristique dans l’ouvrage de Lc.

♦ v. Préparés pour la vie éternelle (lectionnaire), litt. destinés à la vie éternelle. Cette expression juive courante n’implique pas une prédestination qui ne laisserait pas place à la liberté (cf. v. 46)

 

♦ v. 51.- Contre eux la poussière de leurs pieds. Voir par exemple Lc 9,5 : Si l'on ne vous accueille pas, en quittant cette ville secouez la poussière de vos pieds: ce sera un témoignage contre eux.

           

Pour l’évangile.- ♦ v. 7.- Puisque vous me connaissez… connaîtrez… connaissez. Il parle d’une con- naissance à venir, puis il se reprend pour affirmer : en fait, c’est maintenant que vous connaissez le Père.

 

Vous l’avez vu. Provoque la question de Philippe, celui qu' avait amené à Jésus des grecs qui voulaient « voir Jésus » !

 

♦ vv. 8-10.- Le reproche de Jésus à Philippe peut paraître injuste, compte tenu que Philippe puisse être au courant de la haute christologie johannique : l’incarnation voile l’éclat insoutenable du divin, tout en dévoilant l’essentiel, l’amour du Père pour ses créatures. Ch. L’ÉPLATTANIER soupçonne (sic) que pour Jn, le reproche adressé à Philippe vise surtout ses contemporains. ♦ vv. 10b-11.- L’insistance sur croire fait apparaître que « connaître » et « voire », d’après Jésus, restent de l’ordre du croire. C’est par la médiation de ses paroles et de ses œuvres  (qui sont paroles et œuvres de Dieu) que passe la révélation du Père.

 

♦ v. 12.- …Même de plus grandes. Elles seront la continuation, et non le dépassement, des miracles évangéliques. C’est plutôt au plan l’efficacité de leur parole qu’il faut entendre de propos.
 

♦ v. 13-14.- En mon nom.- Le nom désigne la personne du Christ dans sa condition glorieuse et connote la puissance spirituelle qui doit transformer la vie des hommes. Les disciples accompliront les grandes œuvres annoncées dans la mesure où, se fondant sur lui, ils lui demanderont de les accomplir.

♦ Ce n’est pas n’importe quelle demande mais la prière de ceux qui « demeurent dans ses paroles », et veulent « porter du fruit pour la gloire de Dieu ».

 

Passage au rite

« Dans la célébration de la messe, les fidèles, constituent le peuple saint, le peuple de Dieu, et le sacerdoce royal pour rendre grâce à Dieu  et pour offrir la victime sans tâche (Jésus Christ) non seulement pour l’offrir par les mains du prêtre mais pour l’offrir ensemble avec lui et pour apprendre à s’offrir eux-mêmes. » (PGMR, 62).  « Fais de nous-mêmes une éternelle offrande à ta gloire ».

 

Pour le Notre Père

Plus que jamais nous demandons au Père en nom de Jésus, lorsque nous prions avec l’oraison qu’il nous a apprise ; plus que jamais nous devons être sûrs d’être exaucés. Disons donc :    retour