L E   T E M P S   DE   P Â Q U E S :  Sixième semaine

INDEX

LUNDI SIXIÈME SEMAINE
MARDI
SIXIÈME  SEMAINE
MERCREDI
SIXIÈME  SEMAINE
JEUDI
SIXIÈME  SEMAINE
VENDREDI
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SAMEDI
SIXIÈME  SEMAINE
 
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Jn 15,
26.- Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d'auprès du Père, lui, l'Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.
27 Et vous aussi vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement.

 

LUNDI SIXIÈME SEMAINE PÂQUES 
Ac 16,11-15
Réponse du Psaume : Jubilez, criez de joie, habitants de Sion car il est grand au milieu de roi le Saint d’Israël !
Jn 15,26 – 16,4

Introduction

            Pâques nous a offert tant de grâces. Elles ont été semés en nous, pour fructifier en vie et joie éternelles. Cet épanouissement ne pourra se produire que par l’union intime au Christ qui renouvelle son offrande « pour nous et pour la multitude » chaque fois que nos célébrons son Mémorial. Demandons pardon de nos stérilités coupables.

Pour l’homélie

             Pour les Actes.- ♦ Premier fragment narratif « en nous ». Les trois autres en : 20,7-12 ; 21,8-15 ; tout le ch. 27 ; tous les trois ignorés du lectionnaire aussi bien dominical que des jours en semaine. Ces récits offrent des détails anecdotiques qui donnent l’impression de souvenirs authentiques. Mais ces détails se trouvent aussi dans d’autres récits qui n’émanent pas de cette source.

♦ On peut voir, à la lecture de l’œuvre globale, que l’auteur soigne avec précision et vivacité certains épisodes particuliers, d’où qu’il les tienne, quand il les juge utiles pour instruire ses lecteurs, et parfois pour réveiller l’attention, qui risquerait d’émousser un discours répétitif…

♦ Philippes, n’était pas le chef-lieu du district où elle se trouvai, mais Amphipolis. Peut-être il faudrait comprendre comme « la première cité que l’on trouve » en rentrant dans ce district. v. 13.- Un lieu de prière. Ce lieu ne devait pas être une synagogue, car le service auquel participe Paul et ses compagnons ne paraît pas être de type synagogal (la présence du moins dix hommes était indispensable).

♦ v. 14.- Marchand en pourpre. La pourpre désigne les tissus teints d’une couleur violacée. On exportait ces tissus très appréciés.

            Pour l’évangile.- ♦ v 26.- Troisième annonce de l’envoi du « Paraclet », Jésus s’en déclare l’initiateur. En 14,16 (Moi, je prierai le Père: il vous donnera un autre Paraclet qui restera avec vous pour toujours) et 14,26 (Le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit) il en parlait comme un acte du Père, c’est vrai à sa demande. La communauté a découvert plus pleinement la souveraineté de son Seigneur glorifié.

♦ v. 27.- Vous me rendrez témoignage. Le témoignage des envoyés est le fait d’hommes qui ont partagé la vie de Jésus depuis le début de son ministère, mais il est, conjointement, le fait de l’Esprit de vérité qui leur assure l’intelligence profonde du Christ et qui donne ainsi à la prédication de ces hommes sa véritable force et sa vérité.  

♦ Le verbe témoigner  (μαρτυρέώ) ne se trouve qu’ici appliqué au témoignage collectif des disciples.

♦ Le force des vv. 26-27 est qu’elle tend à joindre le témoignage de l’Esprit qui s’exprime dans la parole des disciples, et la rendra crédible.

♦ v. 16,1.- Ne soyez pas scandalisés. Les difficultés que la haine du monde (des Juifs !) suscitera contre Jésus et les siens sont de nature à mettre à dure épreuve  la foi des disciples. La parole de Jésus exprime d’avance la véritable signification du scandale dans le dessin de Dieu et doit permettre dès lors de surmonter victorieusement l’épreuve.

♦ v. 2.- Le sentiment d’offrir un sacrifice à Dieu. Une tradition semblable d’origine zélote, dit explicitement : « Celui qui a versé le sang d’un impie est semblable à celui qui offre un sacrifice »  (Numeri rabba 21,4) ; de même les persécutions prendront souvent une allure religieuse. Dénonciation de la perversion de la religion lorsqu’elle tourne au fanatisme. 

♦ v. 4.- Je vous ai dit cela à la place de « je vous dis », serait-il à nouveau le Christ glorifié qui parle ? De même qu’au v. 4, il dit  encore : Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement parce que j’étais avec vousIl n’y est pas maintenant ? 

Quand viendra leur heure. Jn renforce l’idée d’une « communauté de destin » entre le Maître et les disciples, de même qu’en 13,15-16  apparaissait déjà la « communauté de pratique » (Car c'est un exemple que je vous ai donné: ce que j'ai fait pour vous, faites-le vous aussi. En vérité, en vérité, je vous le dis, un serviteur n'est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l'envoie).

Passage au rite

L’Eucharistie nous fait communier aussi bien au Christ qu’à l’Esprit. Voir « la deuxième épiclèse sur l’assemblée ». Pour que nous aussi nous devenions des témoins crédibles du Christ.

Pour le Notre Père

Ne nous soumets pas à la tentation. Rends-nous forts devant les épreuves, Père !

 

MARDI SIXIÈME SEMAINE PÂQUES 
Ac 16,22-34
Réponse du Psaume : Tu écoutes, Seigneur, quand je crie vers toi. (Mis. noté vert 163/1)
Jn 16,5-11 

Introduction

            Où en sommes-nous de la foi en la victoire pascale du Christ ? À la dernière cène « historique » des disciples avec Jésus, on ne peut pas trop leur reprocher leur angoisse. Jésus leur assure de sa victoire contre ses adversaires : au sujet du péché, du bon droit, de la justice. La célébration du Mémorial du passage de Jésus de ce monde au Père, devrait nous assurer de notre bon choix en devenant chrétiens. Sommes-nous cohérents ? Sommes-nous fidèles ?

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Le lectionnaire a « sauté » les vv. 16-21 où Paul exorcise une servante possédée d’un esprit de divination (Python : Le Python était le serpent gardien de l’oracle de Delphes ; le mot a désigné par la suite tout esprit de divination). Les maîtres de la servante dénoncent Paul et Silas sous couvert de prêcher doctrines illégales pour les romains, mais en réalité à cause de perte des bénéfices qui leur étaient proportionnés par les divinations de la possédée.

♦ Le récit insiste sur la fondation de l’église de Philippes, avec la double confirmation des missionnaires par la puissance du Christ (v. 16-18 : l’exorcisme de la servante ; et v. 25-34 : libération miraculeuse). Confronté au paganisme dans une ville romaine le christianisme sort victorieux du combat.

♦ v. 26.- Tremblement de terre. Même si les tremblements de terre ne sont pas rares dans cette région, il s’agit d’un miracle aux yeux de l’auteur.

♦ v. 27.- Il allait se supprimer. Les geôliers d’alors devaient subir la peine de ceux qu’ils avaient laissés échapper. V. 31.- Toi et ta maison. La maison désigne la famille et les serviteurs  ainsi qu’à l’occasion, de relations de métier ou d’amitié. En général, la maison tout entière se convertissait et recevait le baptême.

             Pour l’évangile.- ♦ Première partie (5-11) d’une petite séquence (5-15 ; la deuxième partie c’est pour demain) où l’évangéliste fait parler à Jésus de son départ et du rôle du Défenseur.

♦ Pourquoi Jésus se « plaint » que personne ne lui demande Où vas-tu alors qu’elle avait été bien posée par Pierre (Jn 13,36 : Simon Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard. ») et implicitement réitérée par Thomas (14,5 : Thomas lui dit : « Seigneur,  nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? »). Le rédacteur final n’a pas eu souci d’harmoniser les deux versions des paroles d’adieu (ch. 13-14 // 15-16).

♦ La tristesse a étouffé jusqu’au désir d’éclaircissement manifesté au début. L’annonce des persécutions a amplifié le désarroi des disciples.

♦ v. 7.- Il vaut mieux pour vous… Le départ (en gloire à travers la croix) est la condition nécessaire de l’envoi du Défenseur qu’il leur a promis, et sa présence aura la pérennité que ne pouvait pas avoir sa présence charnelle parmi eux.

♦ vv. 8-11.- À l’arrière plan de ce qui est annoncé, se trouve l’idée du procès intenté à Jésus par le monde. Ce monde  n’est pas le juge que devrait convaincre l’avocat de la défense ; en réalité le « monde » est l’accusateur à réfuter.

A propos du péché. Le monde est pécheur parce qu’il n’a pas cru en Jésus.

A propos de la justice. C’est Jésus qui est juste car il est allé auprès du Père.

A propos du jugement. Il faut comprendre comme condamnation. Jésus n’est pas condamné par le Père, c’est le monde qui en est pour avoir ignoré son envoyé.

Passage au rite

            La messe accomplit la promesse de Jésus à l’évangile : …Quand nous serons nourris de son corps et de son sang et remplis de l’Esprit Saint… Même si l’expression n’apparaît qu’à la Troisième Prière Eucharistique, la réalité s’accomplit en toutes les messes.

Pour le Notre Père

            Jésus, lors de son départ au Père, ne part pas seul. Il le fait avec tous ceux qui veulent le suivre. Suivons-le en communion dans l’esprit de la prière qu’il nous a apprise, et lui-même accomplie :

 

MERCREDI SIXIÈME SEMAINE PÂQUES 
Ac 17,1.22 – 18,1
Réponse du Psaume : Terre et ciel, chantez sans fin le Dieu trois fois saint ! (Tradition orale)
Jn 16,12-15 

Introduction

            La Liturgie nous parle de l’Esprit Saint non seulement parce que Jésus en a parlé lors du discours d’adieu. C’est aussi parce que la Célébration du Mystère Pascal (la Cinquantaine pascale) célèbre aussi ce don. L’Esprit guide nos liturgies et nous dispose à l’accueillir. Qu’il efface maintenant nos péchés.

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Entre la lecture d’hier à celle d’aujourd’hui il y a eu : le libération « officielle » de Paul et Silas de la prison de Philippes ; fondation de la communauté de Thessalonique ; départ en catastrophe ; même scénario à Bérée avec des Juifs venus de Thessalonique ; départ pour Athènes ; prédication de Paul dans les rues ; finalement prédication à l’Aréopage : la lecture d’aujourd’hui.

♦ Parmi les grands discours de Paul que contiennent les Actes, celui-ci est le plus typique de sa prédication aux païens.

* Après un exorde qui aboutit au dieu inconnu (22-23),

** Paul suggère (25-29) que ce dieu est Dieu créateur et Providence.

*** Puis il présente directement l’Évangile (30-31) sous un angle assez particulier : ne parle ni de la vie ni de la mort de Jésus ; Jésus est présenté directement comme un homme qui sera l’artisan d’un jugement universel ; sa Résurrection est affirmée mais comme une garantie de cette mission confiée par Dieu à Jésus.

Résurrection.- Ce mot est pris par les athéniens pour le nom d’une nouvelle divinité associée à Jésus. L’idée d’une résurrection corporelle état étrangère à l’hellénisme, qui ne concevait de survivre que comme une immortalité

            Pour l’évangile.- Conclusion de la péricope commencée hier sur le thème du départ de Jésus et du rôle du Défenseur.

♦ v. Vous ne pouvez pas les supporter. L’emploi du verbe supporter, utilisé le plus souvent dans le contexte de la passion (par exemple, en 19,17 : Portant [supportant, le même verbe] lui-même sa croix, Jésus sortit et gagna le lieu dit du Crâne, qu'en hébreu on nomme Golgotha) suggère qu’il s’agit d’abord, pour eux, d’entrer dans la compréhension et la participation de la mort et de la glorification de Jésus, en vertu du don de l’Esprit.

♦ v. 13.- L’Esprit vous fera cheminer vers. « Faire cheminer » joint à la préposition « vers » donne l’idée d’un cheminement progressif vers la pleine compréhension de ce qui a été révélé en Jésus Christ. On ne peut l’approcher qu’existentiellement, par une démarche d’amour toujours à renouveler.

♦ L’Esprit Saint n’a aucune révélation autonome à apporter. Comme le Christ se réfère sans cesse au Père qui l’a envoyé, ainsi l’Esprit renvoie au Christ. Il n’y aura pas une nouvelle révélation indépendante de celle qui est donnée en Jésus Christ.

♦  v. 14. Il me glorifiera. La « gloire » est la vérité de la personne. Cette « vérité » de Jésus, déformée criminellement à la passion, sera rétablie par l’Esprit qui fera savoir en profondeur cette « vérité » aux disciples.

♦ v. 15. Discrète note trinitaire : le trésor du Fils, dans lequel l’Esprit puisera pour nous faire participer à tous ses biens, n’est autre que celui du Père lui-même.

Passage au rite

            « L’anamnèse est la prière de l’Esprit Saint en nous. Jésus avait dit : “ L’Esprit Saint que le Père enverra en mon  nom vous enseignera tout et vous mettra en mémoire (ϋπομνήσει) tut ce que je vous ai dit ” (Jn 14,26). L’Esprit est la mémoire de l’Église. Il nous rappelle sans cesse la Pâque su Seigneur, c'est-à-dire le mystère de sa mort et de sa résurrection. L’Esprit nous ouvre aussi la porte sur l’avenir de l’Église : « Il vous annoncera ce qui doit venir » (Jn 16,13), c’est-à-dire le retour glorieux de Jésus à la fin des temps. L’anamnèse est le chant de l’Esprit au cœur de l’assemblée ». (L. DEISS, LA MESSE, DDB, 1989, p. 116) (Anamnèse : Attention ! : La prière [Faisant ici mémoire…], non le chant d’acclamation au mémorial !)

 

Pour le Notre Père

            Après l’écoute de  notre évangile, il n’est pas une banalité de dire « Unis dans le même Esprit nous osons dire ». Puissions-nous pénétrer davantage le sens des mots. Humblement donc, unis dans le même Esprit, nous osons dire :

 

JEUDI SIXIÈME SEMAINE PÂQUES  
Ac 18,1-8
Réponse du Psaume : Dieu révèle sa victoire à toutes les nations ! (EqC 131)
Jn 16,16-20
 

Introduction

            Nous célébrons depuis plus de cinq semaines la joie de Pâques. Cela n’a pas été sans que Jésus en ait payé un grand prix. Des douleurs d’enfantement. Puissions-nous ne pas renouveler ces douleurs-là ; que notre vie soit absolument fidèle. De toute manière il est toujours disposé à pardonner.

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- Fondation de l’église de Corinthe ; première partie.

♦ Corinthe, colonie romaine, fondée par Jules César. La ville était le chef lieu de la province d’Achaïe. Centre commercial important doté de deux ports, un à chaque côté de l’isthme. La population, sur un fond latin, était cosmopolite et le culte à Aphrodite lui donnait une mauvaise réputation. Le christianisme s’enracina néanmoins plus aisément à Corinthe, milieu populaire, qu’à Athènes.

♦ v. 2.- Aquilas et Priscille seront d’excellents collaborateurs de Paul, à Corinthe, à Éphèse ; puis à Rome.

♦ Le décret de Claude, daté de 49-50, est connu de l’historien latin Suétone ; nous ignorons dans quelle mesure et pendant combien de temps il fut observé.

♦ v. 3.- Fabricants de tentes. Travail fait avec des peaux, ou, plus probablement, tissage d’étoffes de poils de chèvre, technique de la Cilicie, patrie de Paul. Les rabbins pratiquaient un métier manuel. Pour Paul, c’est un moyen de ne pas être à la charge de personne et de proclamer l’évangile gratuitement (voir 20,34). v. 5.- C’est en ce moment, à Corinthe, à l’arrivée de Timothée, de Thessalonique,  que Paul écrivit 1 Th et, un peu plus tard, 2 Th ; entre 51-52.

♦ v. 6.- Que votre sang vous retombe sur la tête. C’est-à-dire : vous êtes seuls responsa-bles de ce qui vous arrivera. ♦ v. 7.- Titius Justus. C’était probablement un incirconcis : Paul rompt avec la synagogue en logeant chez lui. (Comme Pierre, chez Corneille).

            Pour l’évangile.- ♦ Les textes d’aujourd’hui et de demain forment une certaine unité qui exprime la passion de Jésus comme un passage de l’affliction à la joie.

♦ v. 16.- Vous me verrez… me reverrez (lectionnaire). Vous ne m’aurez plus sous les yeux… vous me verrez (TOB/NT). Deux verbes (θεωρείτέ – voyez ; όψεσθέ – verrez) et deux temps différents : Jn veut marquer ainsi la distinction entre la manière de voir Jésus durant la période qui s’achève et la manière de « voir » qui sera accordée aux disciples à partir de la glorification. L’époque nouvelle va se caractériser par un mode plus pénétrant de connaissance du Fils incarné et glorieux.

♦ v. 20.- Tournera en joie. La disparition de Jésus va provoquer chez les disciples une grande affliction tandis que les hommes qui s’étaient ligués contre lui connaîtront la joie du triomphe. Cependant c’est de ces événements mêmes que naîtra la situation nouvelle de Jésus et des siens qui seront, dès lors, comblés de joie.

♦ L’évangéliste crée un certain effet de suspense en répétant 7 fois dans les 4 versets (17-20) l’expression comme concentrée « un peu » (micron, μικρόν).  Du même coup, il rend assez touchant le profond désarroi des disciples.

♦ Notre texte laisse en suspens la raison pour laquelle les disciples verront changée en joie leur tristesse actuelle. C’est pour demain.

Passage au rite

            Paul travaillait de ses mains ; le pain et le vin sont le fruit de la terre et du travail des hommes. Mais c’est Jésus qui leur donne valeur de vraie et unique offrande : ils deviennent le sacrement du don de sa propre vie pour que notre joie soit parfaite. Que notre foi et notre fidélité n’entament en rien, au contraire qu’elles collaborent à cette joie sacramentelle.

Pour le Notre Père

            Nous aussi, nous attendons vivement voir Jésus glorifié. Dans peu de temps. Dieu seul sait. En attendant, nous le rencontrons dans le pain de ce jour. Osons dire en plein acte de foi :   

 

VENDREDI SIXIÈME SEMAINE PÂQUES 
Ac 18,9-18
Réponse du Psaume : Dieu monte parmi les acclamations, le Seigneur, à l’éclat du cor ! (Mis. noté vert 70)
Jn 16,20-23a 

Introduction

            Nous sommes toujours dans la joie de cette « naissance » du Christ dans la gloire après « les souffrances maternelles » de la Croix. Puisse le Seigneur être dans la joie de nous avoir comme ses frères. Si notre conscience nous accuse, lui il est toujours prêt à pardonner.

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Deuxième partie et conclusion de la fondation de l’église de Corinthe.

♦ v. 9.- Le ministère de Paul qui a commencé par une vision (chemin faisant vers Damas), continue d’être ainsi orienté par Dieu, qui agit aussi dans sa vie par le Saint Esprit.

♦ v 12.- Sous le proconsulat de Gallion en Achaïe. Une inscription trouvée à Delphes permet de situer ce proconsulat de Gallion, frère de Sénèque, en 51-52 ou 52-53. La comparution de Paul se situe sans doute à la fin de son séjour de dix-huit mois. Paul a dû rester à Corinthe de 50 à 52.

♦ v. 13.- Un culte illégal. La religion et, dans une certaine mesure, la loi juives étaient reconnues par la loi romaine. Pour accuser Paul ici du crime capital qui constituait l’introduction dans l’empire d’une religion nouvelle, ses adversaires juifs ont donc dû présenter le christianisme comme une religion différente du judaïsme. Gallion ne sera pas de leur avis.

♦ v.- 15. Querelles des noms et de la loi qui vous sont propres. Les noms dont parle Gallion sont sans doute les titres donnés à Jésus. Contrairement aux accusateurs de Paul, Gallion considère le christianisme comme une affaire qui relève de la communauté juive et de sa loi : c’est une variété de judaïsme qui bénéficie de la même reconnaissance légale que ce dernier et ne concerne donc pas la justice romaine. Tout au long de son livre, l’auteur enregistre volontiers des décisions ou des appréciations officielles qui vont dans le même sens que ce non-lieu. Il met ainsi en lumière à la fois l’inanité des accusations portées contre le christianisme ou, nommément, contre Paul, et l’impartialité de la justice romaine.

♦ v. 18.- A la suite d’un vœu. Il s’agit du vœu di naziréat, qui obligeait, entre autre, à garder les cheveux longs pendant un certain temps.

            Pour l’évangile.- ♦ Conclusion de la partie du discours concernant le passage de l’affliction à la joie.

♦ Les vives douleurs de l’enfantement conduisent à la joie de la naissance d’un homme nouveau : l’image avait été appliquée dans l’A T aux événements pénibles qui doivent préluder aux temps messianiques. Jean applique l’image aux événements de la passion et de la glorification de Jésus, en tant qu’ils sont vécus pas les disciples.

♦ 22.- La connaissance du Christ ressuscité qui sera accordée aux disciples, entraîne avec elle une joie d’autant plus pure que le caractère définitif de la victoire en écarte pour jamais toute menace véritable. v. 23.- 

Vous ne m’interrogerez plus sur rien. L’interrogation est signe d’un manque de compréhen-sion.

Passage au rite

            Nous sommes à moitié dans « la peine » de ne pas pouvoir voire de nos yeux le Seigneur ressuscité ; et à moitié « dans la joie » de savoir dans la foi qu’il est vraiment ressuscité. La célébration eucharistique rend présent aussi ce « déjà là, mais pas encore ». Entrons-y dans la foi et la joie.

Pour le Notre Père

            Ce pain que Jésus lui-même nous a appris à demander est aussi le pain dont la nourriture nous amènera à la joie de contempler Jésus ressuscité face à face. Prions dans la foi tel qu’il nous a été appris :

 

SAMEDI SIXIÈME SEMAINE PÂQUES 
Ac 18,23-28
Réponse du Psaume : Dieu monte parmi l’acclamation, le Seigneur, à l’éclat du cor ! (Mis. noté vert 70)
Jn 16,23b-28 

Introduction

            La liturgie de ces derniers jours du Temps de Pâques a « profité » de certains éléments (notamment les prières d’ouverture) de l’ancienne « octave de la Pentecôte », supprimée à juste titre par la reforme du calendrier, à la suite de Vatican II. Il ne faudrait donc pas prendre ces jurs-ci comme « une préparation de la Pentecôte » (encore moins comme « une neuvaine »), car le Don de l’Esprit est un Don de Pâques… pas seulement du dernier jour de la Cinquantaine pascale.

Pour l’homélie

            Pour les Actes.- ♦ Ici commence le voyage appelé traditionnellement « troisième voyage mission- naire » (18,23 – 21,14), après une année, peut-être, de résidence à Antioche. C’est plutôt la deuxième période de la grande mission paulinienne, où le récit va se centrer sur Éphèse.

♦ v. 24.- Apollos. Apollos aura du succès à Corinthe où il sera l’occasion de polémiques dans l’église. On a proposé de voir en lui l’auteur de l’épître aux Hébreux.

♦ Le christianisme d’Apollos est d’un type archaïque qu’on pourrait qualifier « d’avant la Pentecôte », puisqu’il ignore le baptême chrétien.

♦ v.27.- Lui présentèrent plus exactement. Plutôt que de rectification, il s’agit d’un complément d’instruction.

♦ La variante occidentale permet de comprendre que des corinthiens résidant à Ephèse rédigent la lettre de présentation d’Apollos aux chrétiens de Corinthe.

♦ v. 28.- Apollos ne s’adresse qu’aux seuls Juifs. ♦ On remarque la place importante des laïcs dans l’évangélisation : laïc lui-même, Apollos reçoit son initiation au sein d’un foyer chrétien (d’Aquilas et Priscille), et ce sont les laïcs de Corinthe (résidant à Éphèse) qui écrivent la lettre de recommandation qui lui permettra d’étendre sa zone d’influence.

            Pour l’évangile.- v. 23.- Ce que vous demanderez.- ♦ C’est la quatrième fois dans le discours d’adieu que Jésus encourage les disciples à prier, par une telle promesse d’exaucement. (Les trois autres : 14,13-14 ; 15,7 ; 15,16).

♦ v. 25.- (παροιμίαις) Similitudes (NT interniléaire) ; En paraboles (Lectionnaire) ; De façon énigmatique (TOB/NT). Ce mot fait sans doute allusion aux différentes métaphores qui ont jalonné le discours d’adieu : la maison, le chemin, la vigne, l’heure de la femme, et peut-être aussi le langage juridique lié au titre de « Paraclet ».

♦ On notera que cet enseignement semble se concentrer sur la personne du Père. V 26.- En ce jour-là s’oppose au jusqu’à présent du v. 24. L’intercession fondamentale concernant l’envoi du « Défenseur » aura été exaucée.

♦ v. 28.- Je suis sorti… je vais vers le Père.- Ce beau raccourci condense le mystère de la révélation dans le schéma d’un abaissement et d’une élévation, d’une « sortie » et d’un « retour » vers le Père. Cela évoque le mouvement du Prologue ou l’hymne christologique de Ph 2,6-11.

Passage au rite

            L’aller – retour de Jésus s’accomplit aussi sur notre autel. Mais, si d’une part il est venu seul du Père, il y retourne avec nous tous. Ne faisons pas résistance à l’élan de Jésus qui nous conduit ver le Père. Par lui, avec lui, et en lui…

Pour le Notre Père

            « Ce jour-là » où nous « demandons en invoquent son nom » comme nous l’avons appris de Jésus lui-même, c’est aujourd’hui même. Le Père nous aime, disons donc an toute confiance…