L E    T E M P S    D U    C A R Ê M E  :   Sixième Semaine

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Les Quatre Cantiques
Lundi sixième semaine
Mardi sixième semaine
Mercredi sixième semaine

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Gloire à toi qui étais mort,
gloire à toi qui es vivant,
notre Sauveur et notre Dieu!

 VIENS, SEIGNEUR JÉSUS!

 

Une page remarquable : Le Serviteur et ses Quatre Cantiques

 

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Au cours du message du Deuxième Isaïe (ch. 40-55) le mot « serviteur » est employé 21 fois : une seule fois au pluriel (54,17) ; une seule fois au sens péjoratif d’esclave (49,7) ; 19 fois au sens avantageux de serviteur de Dieu.

En 14 occasions, ce serviteur reçoit un nom propre : c’est Israël ou Jacob, c’est-à-dire le peuple d’Israël dans son ensemble. En 5 cas il reste anonyme, et l’on doit se demander, d’après le contexte, qui est désigné par ce titre : 42,1 ; 44,26 ; 50,10 ; 52,23 ; 53,11.

 

Plusieurs réponses ont été données à la question de l’identité du Serviteur de Yahvé.

 

1) Pour quelques exégètes il serait un personnage historique précis, soit Zorobabel, petit fils de Yoyakin, avant dernier roi de Juda, emmené en captivité en 597 ; Zorobabel apparaît en tête de le liste de douze guides qui ramenèrent à Jérusalem une caravane d’exilés, entre 538 et 522 (Esd 2,2 ; Ne 7,7 ; voir aussi Ag 2,23) (d’après Pierre GRELOT) ; soit Yoyakin lui-même (d’après Henri CAZELLES).

 

2) Pour d’autres le Serviteur serait : a) Israël dans son ensemble ; b) Israël en son élite ; c) le Second Isaïe lui-même ; d) Cyrus, le roi de Perse.

 

Pour le Nouveau Testament, plusieurs textes du Deuxième Isaïe concernent directement la personne et l’œuvre de Jésus, le Serviteur parfaitement juste (50,9 ; 53,9), dont la mort est acceptée comme un sacrifice d’expiation (53,10 : affirmation très neuve dans l’A. T.), et à qui a été promis, au-delà du tombeau, une vie intense et féconde (53,9-12).

 

Les Poèmes (ou cantiques) du Serviteur de Yahvé

 

À l’intérieur du Deuxième Isaïe on distingue quatre poèmes dont le protagoniste est le Serviteur de Yahvé. Les Limites de ces poèmes sont imprécises, surtout concernant leur conclusion.

 

À la suite de l’interprétation que le Nouveau Testament fait de ces poèmes, la Liturgie Romaine les proclame en des journées très significatives : en Semaine Sainte. Voici les références des péricopes liturgiques :

 

   Premier poème          Is 42,1-7                     proclamé le lundi saint

            Deuxième poème      Is 49,1-6                     proclamé le mardi saint

            Troisième poème       Is 50,4-9a                   proclamé le mercredi saint

            Quatrième poème      Is 52,13 – 53,12          proclamé le vendredi saint

 

            En regardant les poèmes comme faisant une unité, on observe de l’un à l’autre le développement d’une situation dont on peut presque suivre les étapes :

 

            - après la présentation sans ombre de la mission du Serviteur (42,1-7)

            - on trouve une réitération de cette mission dans une atmosphère déjà troublée (49,1-6),

            - puis une situation franchement dégradée où le Serviteur se heurte à des ennemis et qui l’attaquent ouvertement (50,4-9a) :

            - et enfin l’évocation d’une destinée tragique dont le prophète parle au passée (52,13 – 53-12).

 

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LUNDI DE LA SIXIÈME SEMAINE (Sainte)

Is 42,1-7

Réponse du Psaume : Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurai-je crainte ((EqC 61)

Jn 12,1-11

 

Introduction

            Nous entrons dans les jours décisifs où la Pâque sera vécue. Un frisson nous saisit à l’approche de ces journées. La foi n’est pas opposée à l’émotion ; elle peut même la provoquer. Les récits bibliques nous permettent d‘entrer dans cette dynamique. Reconnaissons nos infidélités coupables.

 

Pour l’homélie

            Depuis la reforme liturgique, à la suite de Vatican II, en ces trois premiers jours de cette semaine, les lectures ne sont pas organisées par thème. D’un côté, les premières lectures nous permettent de proclamer et méditer les trois premiers cantiques du Serviteur de Yahvé. (Le quatrième sera la première lecture du Vendredi Saint). D’autre côté, les évangiles nous proposent des épisodes qui ont précédé immédiatement le récit de la passion. Chaque jour avec sa caractéristique qui lui est propre.

 

Le premier poème du Serviteur de Yahvé

            On peut y distinguer comme deux parties : a.- Discours adressé par le prophète, au nom de Dieu, à des interlocuteurs anonymes. Il est question du Serviteur à la 3ème personne. (vv.  1-4)

            b.- Probablement au cours d’une cérémonie cultuelle, le Serviteur a été présenté au peuple. Le prophète s’adresse maintenant directement à lui (texte en « tu ») pour le mandater en vue d’une tâche précise, liée à la fin de la captivité en Babylone. (vv. 5-7)

            On découvre dans ce texte (comme dans les autres poèmes, d’ailleurs) plein d’allusions à des passages évangéliques qui parlent de Jésus avec des expressions tirées de ce poème. Ce Serviteur, anonyme dans le texte d’Isaïe, est bien connu par auteurs du NT.

 

L’évangile

            ♦ v. 1.- Six jours avant la Pâque. L’indication chronologique montre que Jn veut donner à la dernière étape de la vie publique de Jésus le cadre d’une semaine, comme il l’avait fait pour la première étape.
 

            ♦ v. 2.- Lazare était avec Jésus parmi les convives. Lazare est un convive muet ; son retour   à la vie motive la ferveur reconnaissante de Marie envers le Maître et attire les gens.
 

  ♦ v. 3.- L’odeur du parfum : symbole de vie et de joie contraste avec l’odeur insoutenable du cadavre, dont avait parlé Marthe.
 

  ♦ v. 3.- Elle versa le parfum sur les pieds….-  L’onction désigne Jésus comme le Messie porteur d’une vie plus forte que la mort.
 

  ♦ v. 4.- Judas, celui qui allait le livrer.- Judas est toujours désigné par Jn en qualité de délateur, cette fois noirci par la cupidité sous couvert de souci pour les pauvres.
 

            ♦ v. 7-8.- Laissez-la ! Il fallait….- Justification de l’onction par Jésus.- Il l’accepte maintenant parce qu’elle ne pourra pas être faite le moment opportun : le vendredi, ce sera trop tard ; le samedi, impossible de se déplacer ; le premier jour de la semaine… le corps ne sera plus là ! Le geste de Marie revêt aux yeux de Jésus un caractère d’exception lié à l’approche de sa mort ; tandis que le souci des pauvres doit rester une exigence permanente pour les disciples.
 

            ♦ v. 9.- Or, une grande foule….- La foule nombreuse témoigne en faveur de Jésus, en même temps qu’elle provoque un surplus de jalousie de la part des autorités du sanhédrin. Si bien que l’on décide de tuer aussi Lazare, cause de la foule qui adhère de plus en plus à Jésus. Encore une fois, comme dans le ch. 11, Jn fait apparaître l’identification symbolique de Lazare et de Jésus.

 

Passage au rite

            La messe est le festin pour célébrer Jésus glorifié et, par grâce, nous avec. Le parfum qui doit remplir notre salle doit être celui de notre fidélité. (Nos vertus, en langage classique). Soyons reconnaissants (comme Marie à l’égard de Jésus pour la résurrection de son frère), de notre propre résurrection.

 

Pour le Notre Père

Les dons que Dieu nous offre son immenses. Nous sommes trop faibles. Ainsi donc, « Ne nous soumets pas »… « Délivre-nous ». Garde-nous fidèles à toute épreuve.    retour

 

 

 

           

 

MARDI DE LA SIXIÈME SEMAINE

Is 49,1-6

Réponse du Psaume : Sans fin je proclamerai ta victoire et ton salut (Mis. noté 42/A)

Jn 13,21-33.36-38

 

Introduction

Presque à la veille de Pâques, la Liturgie de la Parole nous place autour de la table du dernier repas. Jésus ouvre son cœur. Les disciples sont dépassés par les paroles de Jésus. Pierre parle, et il va au-delà de ses possibilités. Qu’est-ce que nous aurions ressenti à l’occasion ? Nous aussi nous avons de quoi nous repentir.

 

Pour l’homélie

Deuxième poème du Serviteur de Yahvé.- Poème à portée autobiographique, rédigé à la première personne. C’est le Serviteur qui parle : il rappelle sa vocation (vv. 1-3), il évoque une situation difficile où il a dû renouveler sa confiance en Dieu (vv. 4.5cd) ; il annonce un nouvel oracle pour confirmer sa vocation et même l’étendre (vv. 5ab.6). On trouve des allusions (emprunts) à ce poème dans le Cantique de Siméon (Lc 1,31-32) et dans les paroles de Paul aux Juifs de Antioche de Pisidie pour justifier d’adresser la Bonne Nouvelle aux gens d’origine non juive (Ac 13,47).
 

Le passage de l’évangile.- À la suite du lavement des pieds (13,4-17), Jésus a déjà fait une allusion à la trahison d’un des convives (vv. 18-19). Il la reprend avec le double Amen, ce qui lui donne une particulière solennité. Le récit se poursuit avec la désignation, à moitié voilé, du traître. Celui-ci quitte le repas. Judas, s’est senti identifié par le Maître ? Le départ de Judas pour faire « vite, ce qu’il avait à faire » est interprété par Jésus comme le total accomplissement de sa mission : Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié et Dieu a été glorifié par lui.
 

On peut penser que dans l’esprit de Jésus Tout est [déjà] achevé. Il a accomplit son œuvre ; il peut souffler et s’adresser paisiblement aux disciples qui l’accompagnent… Mes petits enfants… C’est l’ouverture du Discours d’adieu qui remplira ce chapitre 13 et les quatre suivants. Le péricope liturgique saute les vv. 34-35 (sur le Commandement Nouveau), pour enchaîner la question de Pierre (Où vas-tu ? du v. 36) à l’affirmation de Jésus au v. 33 (Là où je vais vous ne pouvez pas venir).
 

Lorsque Pierre se dit prêt à donner sa vie pour Jésus, se souvient-il de cette parole de Jésus : Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s'y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle (12,25) ? Cependant Jésus détrompe la fausse assurance de Pierre et lui annonce son reniement.
 

Le départ de Judas.- Au v. 27, alors que Jésus donne la bouchée à Judas, il est dit que Satan entra en lui. (Dans Lc 22,53, Jésus dit à ceux qui viennent le prendre prisonnier : Quand j'étais avec vous chaque jour dans le temple, vous n'avez pas mis la main sur moi ; mais c'est maintenant votre heure, c'est le pouvoir des ténèbres). Dans Jn, Jésus avait dit aux Pharisiens qui discutaient avec lui dans le Temple : Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres ; il aura la lumière qui conduit à la vie (8,12).
 

Judas a quitté la suite de Jésus, il marche donc dans les ténèbres. Or, lorsque l’évangéliste dit que : Quant à Judas, ayant pris la bouchée, il sortit immédiatement : il faisait nuit (v. 30), cette nuit noire, c’était dans son cœur, il marchait dans les ténèbres. À l’extérieur c’était une nuit de pleine lune, indépendamment de si c’était la nuit du 13 ou du 14 du mois nisan.

 

Passage au rite

Jésus reste vraiment seul : Judas va le livrer ; Pierre va le renier ; les autres vont s’enfuir. Notre autel est comme la table du dernier repas. Quelle est notre conduite à l’égard de Jésus ? Renouvelons notre petite et mince fidélité à Jésus. Chacun de nous peut devenir et l’un et l’autre disciple. Et, même si nous l’étions déjà devenus, il veut nous pardonner. La messe c’est aussi Pâques. Victoire de la vie sur la mort ; victoire du pardon sur le péché.

 

Pour le Notre Père

Judas et Pierre nous apprennent la nécessite de prier avec les dernières demandes de la prière de Jésus : fais-nous vaincre la tentation ; délivre-nous du Malin. Disons donc…   retour

 

 

 

MERCREDI DE LA SIXIÈME SEMAINE

Is 50,4-9a

Réponse du Psaume : Dans ta grande bonté, écoute moi. (EqC 199)

Mt 26,14-25

 

Introduction

Avant dernier jour du Carême. Le Carême finit demain, jeudi, juste avant la messe « Du repas du Seigneur». Même si jeudi matin il y avait la Messe Chrismale, il faudrait la considérer messe de Carême. En tout cas c’est notre dernière messe de Carême. Intensifions notre communion avec le Seigneur pour bien entrer dans la célébration du Triduum Pascal. Renouvelons la repentance de nos péchés.

 

Pour l’homélie

Le troisième poème du Serviteur de Yahvé.- La situation est passé des difficultés (2ème poème) à la persécution ouverte.
 

♦ v. 4 : souligne la fidélité active du Serviteur à la Parole de Dieu, qu’il écoute pour la transmettre à ses contemporains;
 

♦ v. 5-6 : à la suite de cette fidélité aux ordres de Dieu, le Serviteur est en butte aux pires avanies ;
 

♦ v. 7-9 : le Serviteur ne se contente pas de s’appuyer sur Dieu pour tenir ferme devant la persécution ; il fait aussi appel à la justice.
 

Le caractère dramatique de ce discours interdit d’y voir une composition artificielle mise sur les lèvres d’un héros futur. Il ne s’accorde pas non plus avec l’interprétation collec-tive de la figure du Serviteur. C’est pour cette raison que la plupart des critiques rapportent au prophète (Serviteur) lui-même cette confidence unique en son genre.
 

Ce troisième poème (v. 6) apparaît en filigrane en Mt 26,67 – la nuit passé dans le cachot du Sanhédrin, ou dans la salle même du procès, après que Jésus ait affirmé ouvertement sa messianité – et en Mt 27,30 et = – dans le récit de la flagellation –.
 

                                                       (Les notes sur les Poèmes du Serviteur de Yahvé, de ces trois jours, ont été tirées

                                                        de Pierre GRELOT, « Les Poèmes du Serviteur », Cerf, Paris, 1981, pp. 30-49)

 

L’évangile.- ♦ vv. 14-16 : la trahison de Judas. ♦ vv. 17-19 : Préparation du repas pascal. ♦ vv. 20-25 : Jésus dénonce Judas. Même si la liturgie du soir du Jeudi Saint, revient un peu sur les événements reportés par le texte d’aujourd’hui, la Liturgie de la Parole de ces trois jours de la 6ème semaine du Carême nous a mis dans la tension propre des événements du Triduum Pascal. Voici quelques remarques tirées de Pierre BONNARD, dans son commentaire à Mt.

 

La trahison de Judas.- ♦ Judas explicitement présenté comme l’un des Douze.
♦ Le verbe livrer-trahir (παραδιδόναι) figure deux fois dans les trois récits parallèles des synoptiques.
♦ Hypothèses sur les mobiles de la trahison de Judas : psychologiques (amertume ou jalousie à l’égard des autres apôtres) ; financiers (avarice, cupidité); messianiques (déception de voir Jésus renoncer à l’action politique libératrice. Si l’hypo- thèse de la déception messianique était la bonne, ce n’est pas tant la perte du parfum qui a décidé Judas à trahir, mais la nouvelle allusion à la mort de Jésus.
♦ Sur Judas l’Iscariot (le mot), aucune hypothèse ne s’impose absolument.
Trente pièces d’argent : c.-à-d. 30 sicles = 30 X 4 deniers = 120 deniers (120 salaires d’une journée). Prix d’un esclave selon Ex 21,32 :
Si le bœuf frappe un serviteur ou une servante, on donnera trente sicles d'argent à leur maître, et le bœuf sera lapidé
.
♦ Il semble bien que Mt laisse entrevoir, au-dessus du geste de Judas, le geste de Dieu « livrant » Jésus à la mort pour le salut des hommes.

 

Préparation du repas.- ♦ Aux préparatifs de Judas correspond mystérieusement la préparation du repas pascal. ♦ Jésus affirme que son temps est proche (ό καιρός μου).
♦ Les azymes étaient des pains plats et ronds, cuits sans levain ; on les préparait quand le temps manquait (hôtes inattendus, moisson) ; ils étaient prescrits pour tous les sacrifices où le pain jouait un rôle.
♦ Le mot Pâque désigne d’abord le premier jour de la fête des azymes mais il pouvait désigner les sept jours de cette fête.
♦ Fête d’origine agricole : la nouvelle moisson ouvre une nouvelle année ; tout ce qui est vieux doit disparaître, même le levain.
♦ Repas « pascal » ou pas ? Repas pascal anticipé, aurait pu être clandestin ? Dans la pensée matthéenne ce repas est incontestablement un repas pascal.
♦ Le temps de Jésus n’est pas celui du repas, ni celui de son retour, mais celui de sa mort. Expression qui s’apparente au thème johannique de l’heure du Fils.

 

Jésus dénonce Judas.- ♦ À aucun moment du récit, Judas est accablé ; sans doute les évangélistes avaient-ils une tout autre idée de la responsabilité personnelle que nous ; dans cet épisode comme tout au long de la Passion, ils ne cherchent ni à expliquer le déroulement des faits, ni à souligner les responsabilités individuelles ; leur attention est fixée sur celui qui conduit toutes choses vers l’accomplissement choisi d’avance ; c’est sur cette base qu’il faut comprendre le v. 24, si choquant pour notre sensibilité moderne (Le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il aurait mieux valu pour lui qu'il ne fût pas né, cet homme-là !).
♦ D’emblée la personne et les paroles de Jésus sont au premier plan.
♦ Il ne s’agit pas d’un « simple » repas dans l’intimité du cadre familial. Jésus et ses disciples sont étendus à table (ce qui exprime solennité).
♦ Rien n’indique qu’il s’agit d’un repas pascal, mais rien ne l’exclut non plus.
♦ Le verbe livrer ou trahir réapparaît.
♦ Les apôtres sont oppressés par le sentiment qu’un malheur se prépare.
♦Le verbe plonger décrit le geste courant de l’oriental « plongeant » la main dans le plat unique pour y prendre un morceau à manger.
♦ Le mot τρυβλιον ne désigne pas ici l’assiette personnelle mais le plat commun. Le sens de l’expression est probablement le suivant : celui qui me livrera appartient au cercle intime de mes apôtres ; je l’ai accueilli aujourd’hui même dans la communion de ce repas.
♦ Avec l’expression le Fils de l’homme le Christ matthéen se désigne lui-même.
♦ Du fait que Dieu gouverne les événements, l’évangéliste ne tire pas la conclusion de l’irresponsabilité humaine ; le Fils de l’homme est livré par Judas ; il n’est pas absolument responsable car ce n’est pas l’homme qui fait l’histoire.
♦ L’expression malheureux l’homme exprime tout autant la tristesse que la malédiction.
♦ On peut comprendre le v. 25 (la question de Judas) soit au sens d’une félonie de Judas, puisqu’il sait qu’il livrera Jésus ; soit au sens d’une confirmation souveraine, par le Christ, d’un dessein encore obscur dans l’esprit de Judas.

 

Passage au rite

Nous dirons bientôt : Jésus, au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa passion. Malgré ce qu’il connaît, n’hésite de poursuivre sa route. Y entrons librement nous aussi ? Qu’il nous accorde partager sa fidélité.

 

Pour le Notre Père

 Non ce que veux, mais ce que tu veux. En tes mains… Nous osons dire :    retour