LUNDI PREMIÈRE
SEMAINE
Is 4,2-6 (De préférence les années A)
Is 2,1-5 (De préférence les années B et C)
Réponse du Psaume : *Dans la joie, nous marchons vers toi, Seigneur. Dans la
joie, nous marchons vers toi. (EqC «3)
*Allons dans la joie à la rencontre du Seigneur (Mis noté, 79/A)
*J’étais dans la joie, alléluia, quand je suis parti vers la maison
du Seigneur (MNV 149)
Mt 8,5-11
Introduction
Nous allons demander tout à l’heure, dans la prière d’ouverture, que le Seigneur
Jésus, quand il viendra frapper notre porte, nous trouve vigilants dans la
prière et heureux de chanter sa louange. « Vigilants » et « heureux » : voici ce
qui nous est demandé au moment d’entrer dans la célébration. Pour nos
négligences, demandons pardon.
Pour l’homélie
Le thème proposé à Is 2,1-5.- Deux idées parallèles. A) Le mont Sion, est «
élevé » à la tête des montagnes pour rassembler toutes les nations, en
opposition à la Tour de Babel, qui divise. B) Convocation universelle à la
liturgie festive qui va être célébré à la nouvelle Sion ; avec un accent posé
sur l’écoute de la Parole du Seigneur.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- La foi du Centurion consiste à reconnaître
Jésus comme « le subordonné » de Dieu ; donc en jouissant de son autorité, en
étant son envoyé légitime, pour l’accomplissement de la guérison, en tant que
maître de la nature.
De même que lui, le Centurion, donne des ordres qui s’accomplissent en toute
fidélité par ses sujets, grâce à l’autorité qui lui vient de l’Empereur, Jésus
en donne aussi par l’autorité qui lui vient de Dieu. La demandée que la guérison
soit accomplie à distance, c’est par respect pour Jésus lui-même : lui, juif, ne
pouvait pas entrer dans la maison d’un païen sans se souiller d’une impureté
légale.
Jésus déclare que la foi du Centurion devient comme les prémices « des nations »
annoncées par Isaïe venant d’orient et d’occident (c’est-à-dire de partout) pour
prendre place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume.
« Il arrivera dans l’avenir », c’est-à-dire aux temps messianiques. C’est cela
que l’Avent nous propose d’attendre… et non seulement la naissance à Bethlehem.
Nous appartenons à ceux qui doivent arriver d’Orient et d’Occident.
Demandons-nous sur notre foi au Christ. C’est elle qui doit nous rendra capables
de nous asseoir à la table du Rège.
Passage au rite
Malgré ce que Jésus avait dit aux disciples de ne pas entrer ni dans les
villages des samaritains ni des païens, il s’est intéressé à ce centurion païen.
Cette ouverture de Jésus l’a conduit, en fin de comptes, à la croix. Nous sommes
les témoins, dans le sacrement, de ce que Jésus a fait pour nous, païens
d’origine.
Pour le Notre Père
Nous avons, peut-être, davantage des raisons que le Centurion de proclamer : «
Seigneur, je ne suis pas digne… ». Nous voici en disant « pardonne-nous comme
nous pardonnons » pour pouvoir arriver à nous asseoir à la table du Seigneur.
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MARDI PREMIÈRE SEMAINE
Is 11,1-10
Réponse du psaume : Voici venir des jours de justice et de paix (Mis. noté,
p.42/A)
Lc 10,21-24
Introduction
La célébration liturgique accomplit le « déjà là, mais pas encore » du Mystère
du Salut. Nous y participons : « nous célébrons la présence parmi nous de celui
qui doit venir » pas simplement à Noël, mais aussi à la fin des temps… et encore
tout de suite à l’eucharistie. Que le Seigneur nous accorde la guérison dans
laquelle la dégradation du péché nous a plongés.
Pour l’homélie
Le thème proposé par Is 11,1-10.- Ce jour-là, formule typique pour annoncer les
temps messianiques. Le Roi Messie issu de la racine de Jessé (descendant de…) se
verra envahi par l’Esprit de Dieu qui lui fera don de six vertus, présentées
deux par deux, les unes concernant ses devoirs envers Dieu, les autres ses
devoirs envers les hommes. Ces vertus sont également celles de ses ancêtres : le
rejeton royal est nourri de la même sève que l’arbre ancestral : l’intelligence
et la sagesse de Salomon (Dieu lui dit: «Puisque tu as demandé cela et que tu
n'as pas demandé pour toi une longue vie, que tu n'as pas demandé pour toi la
richesse, que tu n'as pas demandé la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé
le discernement pour gouverner avec droiture, voici, j'agis selon tes paroles:
je te donne un cœur sage et perspicace, de telle sorte qu'il n'y a eu personne
comme toi avant toi, et qu'après toi, il n'y aura personne comme toi
(1 R
2,11-12) ; la force de David, la crainte des patriarches (Abraham reprit et dit:
«Je vais me décider à parler à mon Seigneur, moi qui ne suis que poussière et
cendre. Peut-être parmi les cinquante justes…
Gn 18,27-28 ; [Jacob] Il eut peur
et s'écria : « Que ce lieu est redoutable ! Il n'est autre que la maison de
Dieu, c'est la porte du ciel», Gn 28,17) (Maertens-Frisque, Guide I, 70). Une
sorte de retour à la paix paradisiaque est assurée, celle qu’il y avait avant
que le péché n’introduise la guerre et la mort entre les êtres créés.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- Saint Luc nous présente Jésus comme en
accomplissant cette prophétie d’Isaïe parce qu’il « exulte de joie sous l’action
de l’Esprit Saint ».
Non seulement par cette expression, qui dit la réalité du mystère personnel de
Jésus (rempli de l’Esprit Saint), mais aussi parce que lui-même se proclame
rassembleur d’un peuple de tout-petits, peuple pacifique, car conscient d’avoir
Dieu comme Abbâ, grâce à la révélation que Jésus seul a la possibilité de faire.
À l’opposé, les sages et les savants avec leurs savoirs, sont plutôt prêts à la
querelle et à la dispute, tels que cela est apparu pendant le ministère de
Jésus.
Passage au rite
« Ce que vous voyez et entendez » n’avait de sens que dans la foi. Pour les
disciples historiques de Jésus et pour nous-mêmes aujourd’hui. Heureux
sommes-nous, par contre, de voir et entendre dans la foi le Mystère Pascal dans
notre célébration eucharistique.
Pour le Notre Père
« Personne ne connaît le Père »… Personne ne peut prier le Père, sinon le Fils
et celui à qui le Fils veut le révéler… et veut lui apprendre à prier. Comme
nous l’avons donc appris de lui, disons…
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MERCREDI PREMIÈRE SEMAINE
Is 25,6-10a
Réponse du Psaume : Près de toi, Seigneur, sans fin nous vivrons ! (Mis. noté,
13/B) (M.N.Vert, 39/3)
Mt 19,29-37
Introduction
Comme les foules de l’évangile nous suivons Jésus jour après jour à la petite
messe. Lui-même, pris de miséricorde pour nous, il nous enseigne et nous
nourrit. Ce qui se passe maintenant anticipe le bonheur de « ce jour là »,
lorsque les temps seront parfaitement accomplis. Que le Seigneur veuille guérir
les blessures de nos péchés.
Pour l’homélie
Le thème proposé par Is 25,6-10a.- Isaïe imagine l’arrivée des temps messianique
(ce jour-là) comme étant le jour de la victoire de Yahvé sur ses ennemis.
L’ennemi vaincu est la mort. Cette victoire est célébrée avec un succulent
banquet auquel sont invités les amis du roi victorieux ; en l’occurrence tous
les peuples de terre. Le banquet se passe sur sa montagne – celle de Sion ?
celle des Béatitudes ? celle du Calvaire ? sur la « chambre haute ? » – ; ce
n’est pas un banquet avec des amis mais avec des alliés. C’est un banquet pour
marquer une alliance.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- « Il gravit la montagne » ; on se sait
pas laquelle ; en tout cas « la sienne », comme celle d’Isaïe. Il « essuie les
larmes sur tous les visages » à cause de toute sorte de souffrances ; en
vainquant la maladie il fait reculer la mort… « il enlève la voile de deuil »
qui enveloppe l’humanité.
L’accomplissement ne s’arrête pas ici. Jésus offre à la foule – j’insiste : non
juive, comme nous autres – un repas festif aux quatre mille qui s’étaient
rassemblés. Dans territoire non juif, pour des gens non juives, à partir des «
sept pains », dont il en resta encore « sept corbeilles pleines». Ils « ont été
rassasiés »…
Avec Jésus le « ce jour-là » fut réellement arrivé… mais aussi « pas encore ».
Car le pain qui leur fut donné n’était que pain terrestre ; pas encore le pain
de « ce jour » : le jour de l’éternité ; le pain qui nous nourrira pour
l’éternité : foi sur terre, vision face à face dans la gloire.
Passage au rite
La célébration nous a guéris, à la préparation pénitentielle ; la célébration
nous a instruit, à la liturgie de la Parole ; la célébration va nous nourrir, à
la communion, « du corps et du sang » – de la vie – offerts par Jésus le long de
son ministère.
Pour le Notre Père
Il n’était pas nécessaire de nous apprendre à demander le pain pour apaiser
notre faim corporelle. Jésus nous apprend à prier pour que nous nous rendions
compte d’une nécessité qui, peut-être, nous ignorions : celle de nourrir notre
foi. Ainsi donc comme il nous a été enseigné, nous osons dire :
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JEUDI PREMIÈRE SEMAINE
Is 26,1-6
Réponse du Psaume : Béni soit au nom du Seigneur, Celui qui vient sauver son
peuple. (?)
Mt 7,21.24-27
Introduction
Comme jadis sur la montagne des Béatitudes, nous nous sommes rassemblés avec
Jésus pour célébrer son mémorial et l’offrir au Père, à qui il sied tout honneur
et toute gloire. Mais il faut que nos œuvres correspondent à nos louanges. Que
le Seigneur, veuille pardonner nos incohérences.
Pour l’homélie
Le thème proposé par Is 26,1-6.- Toujours « en ce jour-là »… il faut traverser
le temps jusqu’au retour du Christ en gloire. Un peu comme saint Augustin dans «
La cité de Dieu », Is 26 imagine deux cités symboliques, l’une du bien, l’autre
du mal, qui se sont opposées. De leur combat, la cité du bien en est sortie
victorieuse. L’oracle proclame cette victoire : assurance de paix ; le Seigneur
en est lui-même le Rocher et le Rempart. Rien à craindre de ennemis.
Ceux qui avaient été écrasés par le pouvoir du mal, piétinent maintenant les
ruines de celle qui les avait tourmentés.
On a le droit à penser aussi aux villes apocalyptiques de Jean « La Babylone
terrestre » et « la Jérusalem céleste ».
L’accomplissement du thème à l’évangile.- Jésus est l’architecte de la Cité du
Bien, de la Jérusalem qui chemine dans le temps vers la Jérusalem céleste. Urbs
Jérusalem beata… vivis ex lapidibus. Ville sainte de Jérusalem construite avec des pierres vivantes.
Cette vie nous est donnée, ces pierres vivantes, au Baptême, et elle doit se
manifester nécessairement par les bonnes œuvres. Non seulement par de bonnes
paroles, ou de belles liturgies. Pas seulement « Seigneur, Seigneur » ; mais il
faut aussi faire la volonté de notre Père qui est au cieux.
Bâtir sur le roc, pour résister aux tempêtes de toute sorte, c’est s’accrocher
fermement, solidement, inséparablement, au Christ, en accomplissant sa Parole,
en suivant ses exemples.
Jésus nous offre tout ce dont nous avons besoin pour que nous aussi puissions
appartenir la Cité du Bien ; puissions-nous faire apparaître un peu la cité
annoncée par Isaïe.
Passage au rite
Une cité victorieuse comme la victoire de Jésus sur la Croix. Paradoxale ; mais
réelle. Faire le bien en se remettant en tout à la justice de Dieu le Père ;
sans chercher à se justifier soi-même. C’est le modèle auquel la célébration
eucharistique nous propose d’adhérer.
Pour le Notre Père
« Il ne suffit pas de me dire : Notre Père, Notre Père… » mais il faut accomplir
ce que vous dites en répétant la prière que je vous ai appris. Seigneur, viens à
notre aide car, malgré nos incohérences, nous osons dire…
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VENDREDI PREMIÈRE SEMAINE
Is 29,17-24
Réponse du Psaume : Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je
crainte ? (EqC 61)
Mt 9,27-31
Introduction
L’Avent est le temps de l’attente ; le temps de l’espérance assurée. Si
l’espérance des anciens fut accomplie à Noël année 1 ; nous sommes sûrs que
notre espérance ne sera pas déçue. Elle s’appuie sur la promesse de Jésus
lui-même. L’Eucharistie rend présent l’accomplissement de notre attente. «
Viens, Seigneur Jésus ! » Qu’il veuille nous pardonner nos péchés.
Pour l’homélie
Le thème proposé par Is 29,17-24.- Il y aura renversement de situations, c’est
l’annonce de l’oracle d’Isaïe, à partir d’un projet d’alliance proposée par
Egypte à Samarie et Juda contre l’Assyrie. Le verger (les humbles) deviendra
forêt (puissants) en même temps que le puissant Liban deviendra verger
(humilié).
L’expression caractéristique des annonces messianiques « en ce jour-là » nous
invite à dépasser la possible vérification historique pour voir
l’accomplissement à la fin des temps. Parmi les petits, pauvres et humbles, dont
la situation sera changée, il y a aussi les aveugles.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- Les deux aveugles proclament leur foi
messianique en Jésus. « Aie pitié de nous, Fils de David ! » peut faire allusion
à l’oracle messianique d’Isaïe ; celle-ci peut être la raison pour laquelle
Jésus exige le silence – plus ou moins difficile à respecter – car leur guérison
signifiait l’accomplissement de cette prophétie messianique (de même qu’en Is
35,5 : Alors, les yeux des aveugles verront et les oreilles des sourds
s'ouvriront) et la reconnaissance intempestive de Jésus comme le Messie.
En tout cas, Jésus a accompli ce qu’Isaïe annonçait. Dans une certaine mesure «
ce jour-là » était arrive avec Jésus.
Si l’une des raisons du « silence » imposé était qu’il fallait que Jésus Messie
passe d’abord par la Croix et qu’il ressuscite, compte tenu que cette «
condition » est déjà là, rien ne nous oblige à garder en silence la messianité
de Jésus. Bien sûr, la sienne, d’après sa pensée ; non d’après la nôtre
Passage au rite
Jésus n’a répondu à la demande des aveugles que lorsqu’il est arrivé dans la
maison. Le parcours fut-il long ou court ? En tout cas, nos yeux ne seront grand
ouverts pour voir Dieu face à face que lorsque nous serons « chez lui » ; alors
il n’y aura plus la foi, mais la vision. En attendant nous allons célébrer dans
la foi – peut-être obscure – le salut que Jésus nous a accordé. Qu’il veuille
ouvrir les yeux de notre cœur.
Pour le notre Père
Au moment de réciter encore une fois la Prière du Seigneur, entendons-nous dire
de sa part : « Croyez-vous que je peux faire de vous des enfants de Dieu ? » Si
nous osons dire « Oui », nous avons droit a dire la prière que lui, il nous a
enseigné.
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SAMEDI PREMIÈRE SEMAINE
Is 30,19-21.23-26
Réponse du Psaume : Bénissons notre Dieu, qui guérit nos blessures (EqC 168) (MNV
175/1)
Mt 9,35 – 10,1.6-8
Introduction
Souvent nous nous posons des questions sur notre liberté. Être libre c’est se
reconnaître sans entraves, sans empêchements. Mais ce qui nous qualifie, c’est
ce en quoi nous investissons notre liberté. A la prière d’ouverture nous allons
demander la vraie liberté : « être vraiment libres pour aimer Dieu ». Qu’il
veuille aussi nous pardonner nos refus d’aimer.
Pour l’homélie
Thème proposé par Is 30,19-21.23-26.- Dieu, plein de miséricorde, annonce par le
prophète qu’il va donner à son peuple ce dont il a besoin pour bien vivre ; va
le guider sur le chemin de la fidélité ; l’abondance remplira les champs
ensemencés et les étables du bétail. L’eau ne manquera pas. Et la lumière
deviendra aussi source de guérison.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- Saint Matthieu dit que la vue des
foules provoqua que Jésus fut ému aux entrailles (έσπλαγχνίσθη). Le même mot
pour dire l’émotion du père au retour du fils prodigue ; du samaritain à la vue
du blessé sur le chemin ; de Jésus en face du cortège funèbre de Naïm, et
d’autres. Pour accomplir le projet de Dieu exprimé par Isaïe 30 (à la première
lecture), Jésus demande de prier le Père, le maître de la moisson, pour qu’il y
envoie des ouvriers à exercer sa miséricorde.
Dans sa compassion Jésus ne reste pas seulement à demander la prière : il envoie
les Douze en apprentissage missionnaire. Jésus « guérissait tout maladie et
toute infirmité » ; les disciples sont envoyés avec « le pouvoir d’expulser les
esprits mauvais et de guérir toute maladie et toue infirmité » (exactement les
mêmes mots que pour Jésus) et encore avec l’ordre: « guérissez les malades,
ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons ».
Jésus accomplissait l’annonce d’Isaïe ; en plus, il y associe les Douze.
Quelqu’un a affirmé, non sans raison, que toute la vie de Jésus a été dirigée
guidée, ayant comme objectif : la compassion. Ce qui est dit avec ce mot-là
grec, compliqué à prononcer ; mais qui dit bien les émotions qui remuent les
entrailles dans leur profondeur.
Passage au rite
La compassion de Jésus pour nous l’a conduit à ne pas refuser la croix, comme
prix à payer pour l’annonce de l’amour de Dieu pour tous. Ce serait inimaginable
de rester indifférent et froid, au moment de rendre présent sur notre autel la
mort et la résurrection du Christ pour nous.
Pour le Notre Père
Que la compassion paternelle dont nous sommes bénéficiaires, se traduise à notre
niveau en « compassion fraternelle » ; autrement dire « Notre Père » ce serait
une fausseté.
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LUNDI DEUXIÈME SEMAINE
Is 35,1-10
Réponse du Psaume : Fais-nous voir, Seigneur, ton amour : que nous soit donné
ton salut ! (EqC 2)
Lc 5,17-26
Introduction
L’Avent est aussi le temps de marcher à une rencontre. Il ne faut pas rater le
chemin qui devrait nous faire rencontrer Celui qui vient. Demandons que notre
prière aplanisse ce chemin. Tout de suite, Isaïe nous dira que l’impur (au sens
d’incrédule) n’y passera pas. Que le Seigneur lui-même nous purifie pour pouvoir
bien faire notre route.
Pour l’homélie
Thème proposé par Is 35,1-10.- Ce passage, malgré qu'il fasse partie du ch. 35,
appartient au IIème Isaïe (chapitres 40-55, qui annoncent le retour de l’Exil).
Lui aussi fait partie des annonces de « signes messianiques » dans les guérisons
annoncées. Voir vendredi dernier.
Le retour au Paradis en est le thème. La venue du Sauveur transformera le désert
en paradis (vv. 1-2 ; 6-7) ; toutes les maladies seront guéries (vv. 5-6) et la
fatigue elle-même disparaîtra (v. 3). Ces quelques versets annoncent la
prochaine abolition des malédictions attribuées à la chute d’Adam : la fatigue (Gn
3,19 : À la sueur de ton visage tu mangeras du pain), la souffrance (Gn 3,16 :
Il dit à la femme: «Je ferai qu'enceinte, tu sois dans de grandes souffrances;
c'est péniblement que tu enfanteras des fils. »), les épines et les chardons du
désert (Gn 3,18 : Il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras
l'herbe des champs) ne seront plus que mauvais souvenirs (Maertens-Frisque,
Guide, I, p. 103).Compte tenu de l’évangile choisi pour faire apparaître l’accomplissement de la
prophétie, il faut mettre l’accent sur la guérison des boiteux ; sur la marche
par la chaussée, « voie sacré », et les conditions pour pouvoir y marcher.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- La guérison du paralysé et le pardon
de ses péchés font apparaître comment Jésus est Celui qui est venu apporter ces
bienfaits qui caractérisent l’arrivée des temps messianiques. Malgré « le pas
encore », un vrai « déjà là » est arrivé. Il était présent les années 30, lors
du ministère de Jésus, pour inviter à croire en lui (ce qui est exprimé par «
tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu ») mais rejeté par
ceux qui accusent Jésus de dire « des blasphèmes ».
Par le pardon, Jésus a rendu l’homme capable de marcher spirituellement sur « la
voie sacrée » qui conduit à la vraie Terre Promise ; et, en plus, il lui a
enlevé la paralysie qui lui empêchait de le faire au niveau physique.
Comment la prophétie s’accomplit aujourd’hui ? Surtout par le pardon des péchés.
En tout cas, c’était celui-ci l’objectif premier de Jésus… la guérison de la
paralysie n’a été faite que comme coincée par l’exigence de « démontrer » la
vérité de la parole de pardon. Si nous avions assez de foi pour croire au pardon
que Jésus nous offre – « mon sang versé pour vous et pour la multitude en
rémission des péchés » – quel besoin aurions-nous de guérisons physiques ?
Passage au rite
Pour annoncer la Bonne Nouvelle du pardon offert par le Père au travers le
ministère de Jésus, lui, Jésus, commence par se faire accuser de blasphème. Il
n’en sera pas été lapidé… mais crucifié. Nous proclamons sa mort, nous célébrons
sa résurrection… Jésus nous assure du pardon de nos péchés. Rendons grâce : «
eucharistions » !
Pour le notre Père
Le pécheur paralysé (lui et ses amis) ne pensait probablement qu’à obtenir la
guérison de la maladie corporelle. Jésus lui fait rendre compte, et l’a guérit,
de ses maladies spirituelles. En nous apprenant à demander pardon de nos péchés,
Jésus ne nous accuse pas gratuitement. Il nous fait rendre compte de nos réelles
maladies pour que nous puissions en guérir grâce à son pardon.
retour
MARDI DEUXIÈME SEMAINE
Is 40,1-11
Réponse du Psaume : Vienne le Seigneur, le roi de gloire ! Vienne le Messie, le
Fils de Dieu !
(EqC 26)
Mt 18,12-14
Introduction
Nous attendons l’arrivée de celui qui vient chercher ce qui s’était égaré et qui
lui appartient. Celui qui est venu il y a vingt siècles. Celui dont nous allons
célébrer la naissance dans quelques jours. Celui qui viendra chercher chacun de
nous un jour particulier de son l’histoire individuelle. Celui qui vient encore
maintenant dans notre eucharistie. Qu’il veuille pardonner nos égarements.
Pour l’homélie
Le thème proposé par Is 40,1-11.- « Consolez », litt. Permettez de pousser un
profond soupir de soulagement. Ce terme donne aux poèmes leur titre (« Livre de
la Consolation ») et leur tonalité : il revient 9 fois dans les ch. 40-55 (IIe
Isaïe), et 7 fois dans le ch. 56-66 (IIIe Isaïe) comme pour répondre aux
gémissements des Lamentations (par exemple, 1,16 : C'est là-dessus que je
pleure: mes deux yeux se liquéfient ; car loin de moi est le consolateur, celui
qui me ranimerait. Mes fils, les voilà ruinés, car l'ennemi a été le plus fort.
(Pé) ; 1,9 : Sa souillure est sur sa jupe; elle ne songeait pas à ce qui
s'ensuivrait. Sa déchéance est prodigieuse; pas de consolateur pour elle. Vois
SEIGNEUR, mon humiliation; l'ennemi en effet se grandit. (Yod) ; 1,16-17 :
C'est
là-dessus que je pleure: mes deux yeux se liquéfient; car loin de moi est le
consolateur, celui qui me ranimerait. Mes fils, les voilà ruinés, car l'ennemi a
été le plus fort
(Pé) ; Sion tend les mains; pas de consolateur pour elle; le
SEIGNEUR mande contre Jacob autour de lui ses adversaires. Jérusalem, au milieu
d'eux, est devenue une ordure. (Çadé)).
Les onze premiers versets du ch. 40 constituent un prologue à plusieurs voix : *
Voix du prophète à ses frères (1-2) ; ** Voix d’un héraut (3-5) ; ***Voix
d’autres messagers (6-8) ; **** Voix de Jérusalem qui reçoit leur message et le
transmet aux villes de Juda (9-11).
Le thème proposé pour la liturgie d’aujourd’hui apparaît aux deux derniers
versets : Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance… Comme un berger, il
conduit son troupeau ; son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son
cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- La parabole du berger et sa brebis
égarée selon Mt met son accent sur la compassion du Père pour les petits de la
communauté. Si « votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces
petits se perde », me voici pour accomplir sa volonté ; vous voici, vous aussi,
pour poursuivre ce projet salutaire de Dieu.
Pas de place pour le désespoir malgré les propres péchés, malgré les propres
égarements. Notre Berger est venu de loin pour nous nous trouver dans la joie.
Mais aussi, d’autre côté, où en sommes-nous de la correction fraternelle ? Ou,
peut-être, où en sommes-nous, de la critique, de la médisance, de la diffamation
ou de la calomnie ? Célébrer la naissance de ce Berger ne peut pas aller avec la
tuerie des brebis sœurs du troupeau, même si ce n’est qu’une tuerie verbale.
Passage au rite
Mt ne parle pas de fête avec les amis et les voisins. Cela n’empêche la joie des
retrouvailles de ce qui était perdu. L’eucharistie est toujours ce repas festif
des retrouvailles du Christ avec tous et chacun de nous… Sommes-nous préoccupés
par le manque de quelqu’un de nos frères ?
Pour le notre Père
Jésus est l’icône du Père. Voir agir Jésus, entendre parler Jésus, c’est voir
agir et entendre parler le Père. Il est aussi le plus grand Berger.
Adressons-lui la prière que lui-même nous a donnée à travers Jésus.
retour
MERCREDI DEUXIÈME SEMAINE
Is 40,25-31
Réponse du Psaume : Mon âme bénis le Seigneur, proclame les louanges de son nom
très saint !
Mt 11,28-30
Introduction
Lorsque Jésus disait « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau
», c’était a des « fatigués » très particuliers ; pas simplement des malades, ou
des chômeurs, ou des pauvres économiques… Serons-nous de ceux à qui Jésus est
venu consoler (Livre de la Consolation) ? En tout cas demandons-lui pardon car
trop souvent nos maux sont le fruit direct de nos péchés.
Pour l’homélie
Le thème proposé par Is 40,25-30.- Paroles adressées par le Deuxième Isaïe à des
exilés en Babylone en danger de croire Mardouk supérieur à Yahvé. Et, par la
suite, dans leur yahvisme, se croire affaiblis et désespérés. Ce sont des
encouragements pour leur foi avec des images presque tirées de l’athlétisme.
L’accomplissement du thème à l’évangile.- « Les fatigués sous les poids du
fardeau » à qui Jésus s’adresse sont les gens du petit peuple juif : que ce soit
des personnes à des métiers considérés méprisables (collecteurs d’impôts, des
bergers, des tanneurs, des éboueurs, des prostituées, etc.) ; que ce soit des
personnes normales mais qui ignorent les subtilités de l’interprétation
pharisienne de la Loi et par conséquent condamnés d’avance. Des personnes
considérées par ces dirigeants religieux comme de marginaux… presque désespérés.
Voilà le fardeau qui alourdissait leurs épaules.
Jésus leur propose de venir à lui, de devenir ses disciples, de prendre son
joug… sa « moral ». Dommage que le découpage liturgique ait sauté les vv.
11,25-27 où Jésus révèle que la Paternité de Dieu est ce qui fonde la « moral »
qu’il propose. Moral d’amour non moins exigeant que le moral pharisien, mais
toujours en rapport avec quelqu’un qui, en dessus de tout, nous aime. C’est en
ce sens que « son joug est léger »… pas du tout parce qu’il soit moins exigeant.
Le « repos » que Jésus promet, ce n’est pas une sorte d’analgésique quelconque :
c’est l’assurance que, quoi qu’il puisse nous arriver, ce n’est pas « châtiment
de Dieu » ; ce n’est jamais « oubli de Dieu », « mépris de Dieu ». Son amour
paternel est toujours avec nous pour que nous ayons l’assurance de ne pas être
jamais abandonnés… comme lui-même (malgré le psaume) n’a pas été jamais
abandonné par le Père, ni sur la Croix.
« Doux et humble de cœur » par rapport à la froideur et la distance que les
docteurs de la loi juifs gardaient à l’égard des gens qu’ils n’approchaient
jamais…
Passage au rite
Dans le sacrement, mais réellement et avec engagement sérieux dans la vie de
tous les jours, nous prenons sur nous « le joug de Jésus » : nous prenons sa
croix… pour traverser avec elle la mort et passer « de l’autre côté ». Il nous
avait déjà prévenus, depuis la première annonce de la Passion. Il avait dit : Si
quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même et prenne sa croix, et
qu’il me suive ». Suivons-le sérieusement dans la célébration de sa Pâque.
Pour le Notre Père
La volonté du Père a été la nourriture de Jésus toute sa vie, jusqu’à la croix,
jusqu’à la résurrection. « Donne-nous aujourd’hui notre pain… » Donne-nous
d’accomplir ce que tu attends de nous comme Jésus l’a fait. (Da quod iubes et
iube quod vis. Saint Augustin)
es critères suivis dans le choix des lectures pour la Liturgie de la Parole
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