Les passages évangéliques recueillent

Jeudi 2e semaine
Vendredi 2e semaine
Samedi 2e semaine
Lundi 3e semaine
Mardi 3e semaine
Mercredi 3e semaine
Jeudi 3e semaine
Vendredi 3e semaine

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Matthieu 3,1 -  En ces jours-là paraît Jean le Baptiste, proclamant dans le désert de Judée:

2 «Convertissez-vous: le Règne des cieux s'est approché!»

3 C'est lui dont avait parlé le prophète Isaïe quand il disait: «Une voix crie dans le désert: ‹Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.› »

 

 

IIntroduction à la deuxième étape

                Cette deuxième étape du parcours du temps de l’Avent est marquée par la présence quotidienne de la personne de Jean le Baptiste dans les évangiles. On peut se poser des questions sur la signification de cette présence tellement intense. Car, même si le Baptiste est né, d’après Lc, six mois avant Jésus, car conçu aussi six mois avant lui, son ministère n’a pas consisté à préparer la naissance de Jésus. Pourquoi donc Jean Baptiste en Avent ?

                Jean Baptiste est apparu pour « préparer » le ministère public de Jésus. Si je mets « préparer » entre guillemets c’est pour marquer que l’idée que Jean Baptiste avait de Celui (plus grand que lui, plus fort que lui, dont il n’avait même pas le droit de défaire la courroie de ses sandales)  n’avait grande chose à voir avec le message de miséricorde, de pardon, de « ne pas faire le tri entre l’ivraie et le blé » ou entre « ce qui était bon et ce qui était mauvais dans le filet » avant l’heure dernière. Le temps présent est, d’après Jésus, le temps de conversion par amour pour Dieu le Père et non par crainte ; conversion aussi urgente qu’on puisse l’imaginer, mais qui n’est pas encore le jugement.

Dans quelle mesure donc Jean préparait-il les gens de son temps à accueillir et la personne et le message de Jésus ― dont il ignorait l’identité ? Si bien que lui-même a été comme obligé à demander à Jésus, par l’intermédiaire de ses disciples, si Jésus « était Celui qui devait venir, ou devait-on en attendre un autre ». Tellement son idée de la façon de faire de « Celui qui devait venir derrière lui » était différente de la façon de faire de Jésus. Jésus lui a répondit à sa question par l’affirmative, « Oui », en faisant référence à ce que, par son action, s’accomplissaient les guérisons annoncées jadis dans les oracles prophétiques.                                                        

                Jean Baptiste préparait les gens de son temps parce qu’il leur proposait le changement des œuvres qui étaient en désaccord avec la Loi par des œuvres de justice ; parce qu’il ouvrait l’espérance – le désir – d’être plongés dans l’Esprit pour mieux vivre en accord avec l’identité de « fils d’Abraham » ; et parce qu’il leur l’annonçait Celui qui devait venir derrière lui… « L’époux », dont lui, le Baptiste, se considérait seulement « l’ami » (et c’était déjà beaucoup).

                Ainsi donc, si la Liturgie – l’Église – nous propose la figure de Jean Baptiste en ces jours de l’Avent, ce n’est pas en vue de la mémoire de la naissance de Jésus, mais en vue de réviser, d’examiner, de mettre au jour, notre foi et notre conduite chrétienne en rapport à la personne et au message du Jésus adulte, du Jésus annonçant la Bonne Nouvelle sur le routes de la Galilée.

                Car quel sens aurait-il pour nous aujourd’hui de célébrer la naissance de Jésus, si nous passions outre les enseignements, les consignes, les exemples du Jésus adulte ? Quel sens pour nous cette fête, si nous restions aveugles et sourds à Celui qui non seulement a continué le message du Baptiste, mais aussi qui a « baptisé » ce message du Baptiste dans l’amour de Dieu le Père pour nous tous ?

                Il ne faut donc pas chercher dans cette série d’évangiles quelque rapport avec Noël, mais avec notre propre foi chrétienne adulte, avec notre moral chrétien adulte… en tant que disciples adultes de Celui dont nous allons commémorer la naissance.

                Pour quoi Jean Baptiste en Avent ? Parce qu’il nous fait réviser notre conduite en tant qu’elle doit être accueillante au message de Jésus adulte, dont nous allons aussi faire mémoire de sa naissance.

                D’autre part, les premières lectures ont été choisies en rapport aux évangiles ; ou en tant qu’elles annoncent le salut.

La durée de cette deuxième étape est irrégulière. Elle dépend du jour de la semaine où tombe Noël. L’année où Noël tombe en dimanche, quatre semaines de l’Avent seront complètes. Autrement la troisième semaine finira le 16 décembre parce que le 17 commence la Troisième Étape.    retour
 


JEUDI DEUXIÈME SEMAINE

Is 41,13-20
Réponse du Psaume : Le Seigneur est tendresse et pitié (Mis. noté, 64/A
Mt 11,11-15

Introduction

                Jean Baptiste-Élie est celui qui montre que le Rédempteur est déjà là. Il reste à faire attention au Rédempteur, à notre goël. Que son écoute et sa suite nous conduisent à servir Dieu d’un cœur purifié. Qu’il commence sa rédemption en nous pardonnant nos péchés.

Pour l’homélie

                Je confesse ne pas avoir vu clairement le thème qui devrait relier nos deux lectures.

                Recherche du thème dans Is 41,13-20.- Dieu parle à Israël en exil pour soutenir son espoir et sa confiance en la libération : Voici: je te dispose comme un traîneau-herse neuf et muni de crocs renforcés: tu vas triturer les montagnes et les déchiqueter, tu réduiras en bale les collines, tu les vanneras et le vent les emportera, le tourbillon les dispersera. Et toi tu exulteras à cause du SEIGNEUR, à cause du Saint d'Israël tu t'exalteras (Is 41,15-16). D’autre part, la soif va se changer par des eaux en abondance, et la stérilité du désert en verger verdoyant et fleurissant.

                Dieu a racheté son peuple ; Yahvé ha été son goël : il a vengé sa nation ; il lui a suscité une descendance ; il le libère moyennant rançon (Car moi, le SEIGNEUR, je suis ton Dieu, le Saint d'Israël, ton Sauveur. J'ai donné l'Égypte en rançon pour toi, la Nubie et Séva en échange de toi du fait que tu vaux cher à mes yeux, que tu as du poids et que moi je t'aime; je donne donc des hommes en échange de toi, des populations en échange de ta personne : 43,3-4). (TOB/AT)

                Dans une certaine mesure on peut dire que Yahvé a agi violemment pour le salut de son peuple.

                Recherche du thème dans Mt 11,11-15.- Première apparition de Jean Baptiste. C’est la présentation que Matthieu fait de lui après que les disciples de Jean sont allés rencontrer Jésus pour lui demander s’il était « Celui qui devait venir ». Jésus fait l’éloge du Précurseur. Mais puisque le Royaume a été inauguré par Jésus, Jean est resté sur le seuil. De lui, Jean et ses disciples, à Jésus il y a rupture, nouveauté radicale.

                Est-ce que, peut-être, faudrait-il comprendre que Jean, avec son énergie, la radicalité de son langage, était cette « herse à broyer la paille, toute neuve, hérissée de pointes…  Mais tu mettras ta joie dans le Seigneur, ta fierté dans le Dieu Saint d’Israël » ?

                La phrase « le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui », a été interprétée par saint Jérôme, saint Jean Chrysostome, saint Hilaire, dans le sens que, ce « plus petit », devait être compris de Jésus lui-même.

                Concernant les violents qui cherchent à s’emparer du Royaume des cieux, je copie la note de la TOB/NT : 1) En accord avec Lc 13,24, où le disciple est invité à faire effort pour entrer par la porte étroite, et en accord avec Lc 16,16, où tout homme déploie sa force pour entrer dans le Royaume, il s’agirait de la violence des justes, ou encore du Royaume des cieux qui se fraie sa voie avec violence. Cette interprétation lucanienne ne trouve ici d’appui que dans la première partie du verset, car le terme les violents  (de la deuxième partie) désigne toujours les ennemis, les attaquants. 2) Aussi, plus probablement, Jésus vise-t-il les adversaires qui empêchent les hommes d’entrer dans le Royaume. C’est qu’en effet, par sa venue, le Royaume de Dieu suscite la violence. Certains même pensent pouvoir préciser quels sont ces adversaires : les zélotes qui veulent établir ce royaume par les armes, ou les puissances démoniques qui prétendent garder l’empire du monde et ainsi l’arracher aux justes.

                Jean le Précurseur est venu achever le temps de l’Ancienne Alliance : il prend la succession du dernier des prophètes, Malachie, et en réalise la dernière prédiction : Voici que je vais envoyer Élie le prophète… (Ml 3,23) (TOB/NT).

Passage au rite

 Jean est resté sur le seuil de la Nouvelle Alliance. Jésus l’a signé « violemment » sur la croix. Nous devons partager cette sorte de violence du Christ : par amour, on ne craint pas la souffrance.

Pour le Notre Père

 Le Notre Père est la carte d’identité dans le Règne de Dieu : nous sommes ses enfants...   retour
 


VENDREDI DEUXIÈME SEMAINE

Is 48,17-19
Réponse du Psaume : Tu nous guideras  aux chemins de vie, tu nous ouvriras ta maison, Seigneur. (EqC 311)                               
Mt 11,16-19                                                                                                                              

Introduction

                Rien que pour commencer Dieu nous adresse une plainte : Si tu avais été attentif à mes commandements… C’est pourquoi nous allons demander de garder dans notre cœur toutes le lumières de la foi et d’amour. Que le Seigneur veuille nous pardonner nos distractions coupables.

Pour l’homélie

                Recherche du thème dans Is 48,17-19.- Pour la première fois – et peut être l’unique – le Second Isaïe laisse percer l’expression d’un certain doute en envisageant la possibilité d’un échec de la promesse faite à Abraham Ta postérité serait (au conditionnel, non au futur) comme le sable, et tes descendants nombreux comme les grains de sable. Jusqu’à présent c’était clair que les infidélités passées ont été les raisons de son exil. Mais cela va-t-il changer ? Dieu parle à nouveau, mais le peuple ne paraît pas vouloir le suivre ! (Maertins-Frisque, I, 113)

                Recherche du thème dans Mt 11,16-19.- Le parallèle semble assez clair : cette génération, celle qui est en train d’écouter Jésus, ressemble celle à qui Isaïe devait s’adresser. Cette génération entend et voit, mais elle ferme les yeux et fait la sourde oreille, comme jadis la génération du Second Isaïe.

                Que ce soit la voix d’austérité de Jean Baptiste (signifié par les enfants qui entonnent des chants de deuil, mais qui ne sont pas suivis – dans la parabole), qui est accusé d’être un possédé ; que ce soit la façon de faire de Jésus, qui mange et boit et qui est accusé d’être un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs (signifié par les enfants qui s’amusent gaiement à représenter des mariages en jouant de la flûte – dans la parabole). Aussi bien dans un cas comme l’autre (Jean Baptiste ou Jésus), cette génération n’a pas été attentive.

                En se donnant le titre messianique de Fils de l’homme, Jésus invite à lire la venue du Royaume définitif dans les événements.

                La Sagesse a été reconnue juste d’après ses œuvres.- Il s’agit soit (1) au sens ironique, de la sagesse de cette génération dont le œuvres furent de rejeter Jean-Baptiste puis Jésus, (2) soit Jésus lui-même, Sagesse de Dieu : Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec cette génération et elle la condamnera, car elle est venue du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon; eh bien ! ici, il y a plus que Salomon (Mt 12,42) ; Pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu (1 Co 1,24) ; (3) soit du dessin salvifique de Dieu qui est justifié, c’est-à-dire reconnu et proclamé juste, sur la base des œuvres de Jean Baptiste et de Jésus, malgré l’opposition de cette génération (v. 16). (TOB/NT)

                Question : quelle attention faisons-nous aux paroles aux gestes soit de Jésus, soit de Jean Baptiste, pour notre vie chrétienne ? Cherchons-nous des excuses, comme les enfants de la parabole, comme cette génération, pour ignorer ce que ces enseignements veulent nous dire ? Encore une fois : de quel droit célébrer la naissance de Jésus, si nous passons au-delà de ses enseignements et de ses exemples ?

Passage au rite

                La Sagesse a bâti sa maison elle a dressé sa table et mélangé son vin… Nous sommes les invités ; cependant, pas sans un certain effort de fidélité.

Pour la Notre Père

                Le Notre Père envisage plus la joie du pardon reçu d’avance que la douleur de la repentance. La prière de Jésus, non de Jean Baptiste, doit orienter notre vie chrétienne. Prenons cependant au sérieux chacun des mots, chacune des expressions, en disant.. retour

 

SAMEDI DEUXIÈME SEMAINE

Si 48,1-4.9-11
Réponse du Psaume : Fais-nous revenir à toi, Seigneur, et nous serons sauvés. (EqC 6)
Mt 17,10-13

Introduction

                Nous sommes aux derniers temps. Jean Baptiste est venu. Celui qui vient derrière lui, aussi. Mais nous avons toujours des difficultés à suivre. Reconnaissons nos manques : ceux qui viennent de notre petitesse pour demander qu’ils soient comblées ; ceux qui viennent de notre méchanceté pour qu’ils soient pardonnés.

Pour l’homélie

                Recherche du thème dans Si 48,1-4.9-11.- Le Siracide (vers 180 av. JC ; original en hébreu ; mais nous n’avons que la traduction grecque faite par le petit fils de l’auteur) essaye de prévenir l’attirance ce la culture et de la sagesse hellénistique. En faisant l’éloge des Pères (ch. 44-50) il veut faire apparaître que les Pères n’ont rien à envier aux héros de la culture grecque. Parmi les Pères : Élie.

                Remarquons seulement, en vue de ce qui apparaîtra dans Mt 17,10-13, les vv. 9-10 : Toi qui fus emporté dans un tourbillon de feu sur un char aux chevaux de feu, toi qui fus désigné, dans les reproches pour les temps à venir, pour apaiser la colère avant qu'elle ne se déchaîne, ramener le cœur du père vers le fils et rétablir les tribus de Jacob.

Le Siracide emprunte de 2 R 2,11 (9e s. av. JC) la disparition (pas la mort) d’Élie (Tandis qu'ils (Élie et Élisée) poursuivaient leur route tout en parlant, voici qu'un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre ; Elie monta au ciel dans la tempête). D’où l’attente de son retour. Idée reprise par Malachie (entre 480 et 460 av. JC) ; idée reportée aussi par le Siracide : Voici que je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que ne vienne le jour du SEIGNEUR, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, celui des fils vers leurs pères pour que je ne vienne pas frapper la terre d'interdit. (Ml 3-23-24)

Ramener le cœur des pères vers les fils et ceux des fils vers leurs pères signifie : rappeler les nouvelles générations juives à l’observance de la loi de Moïse. Élie est donc là pour sauvegarder l’héritage mosaïque. (Maertens-Frisque, I, p. 116)

           Recherche du thème dans Mt 17,10-13.- Le dialogue se tient en descendant de la montagne de la Transfiguration. Ce que disent les Scribes, c’est en réalité : Puisque Élie n’est pas encore venu, Jésus de Nazareth ne peut pas être le Messie ; Élie doit le précéder, or puisqu’il n’est pas encore venu…

                Jésus affirme qu’Élie est déjà vraiment venu en la personne et le ministère de Jean Baptiste. Mais celui-ci a été non seulement ignoré… il en a été tué. Le Fils de l’homme a donc le droit de prétendre être le Messie… Les disciples comprirent que cet « Élie » attendu a été le Baptiste.

                Est-ce qu’ils ont aussi compris cette nouvelle annonce de la passion faite par Jésus ? Lorsqu’il a fait la première (Mt 16,21-23) ils n’ont rien compris. De même qu’ils ne comprendront rien lorsqu’il fera les deux autres (17,22-23 ; 20,17-19).

                On dirait plutôt que l’on est en Carême qu’en Avent : puisqu’il est question de témoignage d’adhésion au Christ jusqu’au bout, jusqu’à la mort. Célébrer l’Avent c’est se disposer à suivre en tout la façon de vivre en adulte de Celui dont nous allons faire la mémoire de sa naissance. La fidélité du « Précurseur » doit être l’exemple à suivre par nous, « les successeurs ».

Passage au rite

                Le Fils de l’homme va, lui aussi, souffrir par eux. Faites ceci en mémoire de moi : nous allons rendre présents, dans le mystère, la souffrance, la mort, la glorification de Jésus. Nous ne pouvons pas rester en spectateurs.

Pour le Notre Père

Que ton Règne vienne. Il est venu en Jésus, précédé par Jean. Il doit continuer en nous. Disons, mais aussi agissons, tout en faisant la prière du Seigneur.    retour

 

LUNDI TROISIÈME SEMAINE

Nb 24,2-7.15.17a
Réponse du Psaume : Fais-moi connaître tes chemins, Seigneur, guide-moi dans ta vérité. (EqC 52)
Mt 21,23-27

Introduction

                Nous célébrons l’attente de celui qui est déjà venu éclairer tout homme qui croit en lui. Cela sonne paradoxal. Mais c’est toujours l’attente, car nous pouvons toujours être éclairés d’avantage. Que lui-même veuille effacer nos œuvres ténébreuses.

Pour l’homélie

                Recherche du thème dans Nb 24,2-7….- Les hébreux échappés d’Égypte doivent passer par le pays de Moab chemin faisant vers la Terre Promise. Le roi de Moab est très inquiet et il veut faire maudire ce peuple par une parole qui accomplirait ce qu’elle dirait. Balaam, prophète du roi de Moab, est chargé de prononcer cet oracle malfaiteur. Malgré lui, Balaam bénit les tribus des hébreux.  Et de même que s’il avait maudit, la malédiction serait accomplie sans que rien ne la puisse enlever  — de même aussi avec sa bénédiction.

                À signaler l’homme au regard pénétrant, celui qui entend les paroles de Dieu ; qui voit ce que le Tout-Puissant lui fait voir… car l’esprit de Dieu vint sur lui.

                Le deuxième oracle de notre lecture annonce un héros – mais pas pour maintenant –, je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. Il s’agit d’un oracle messianique. La découverte d’un nouvel astre était pour les astrologues de l’époque signe de la naissance d’un nouveau roi. C’est à partir de cet oracle de Balaam, que des Mages venus d’Orient (Moab est à l’Orient de Jérusalem) sont venus à la recherche de la naissance du Roi des Juifs ?

                Recherche du thème dans Mt 21,23-27.- C’est la première réaction des autorités du Temple, le lendemain de la purification (ou plutôt de la destruction) que Jésus en a fait.

                Jésus accule ses interrogateurs au silence. Il devrait dire qu’il a fait cela par l’autorité qui lui vient de la mission reçue du Père. Il sait d’avance que cette raison ne sera pas acceptée. Il leur pose la question  de quelle autorité ont-ils reconnu en Jean Baptiste… qu’ils ont considéré comme un possédé (évangile du vendredi dernier) alors qu’ils auraient du reconnaître que le baptême de Jean venait du Ciel, c’est-à-dire de Dieu. Ils ont dit ne pas savoir, pour dire qu’ils ne veulent pas reconnaître. De même donc que vous n’avez pas reconnu l’autorité de Jean,  vous n’allez pas non plus reconnaître la mienne ; ce n’est pas la peine que je vous réponde. « Mon autorité » vient de la même source que « l’autorité de Jean ».

                Quel rapport entre Nombres et Mt 21 ? Quel thème lie ces deux passages ?

                Peut être : tandis que Balaam, malgré son paganisme, mais inspiré par l’esprit [le texte met ce mot en minuscule… quelle sorte donc d’ « esprit » ?], est capable d’avoir un regard pénétrant qui lui permet de reconnaître le Peuple de Dieu dans les tribus des hébreux, et qui lui permet aussi de voir de loin l’astre et le sceptre : le Messie ― par contre les autorités religieuses juives restent aveuglées ; leur regard est borné, obscur.

                Jean a eu aussi, comme Balaam, le regard assez pénétrant pour reconnaître le Messie en Jésus de Nazareth. Lui aussi a été éclairé – illuminé – par celui qui l’avait envoyé à baptiser dans l’eau pour reconnaître le Messie en Celui qu’il baptisait.

                Le temps de l’Avent devrait nous servir pour grandir dans la connaissance du mystère de la personne dont nous allons célébrer la naissance. Grandir, en priant ; grandir, en fréquentant la Parole de Dieu ; grandir dans la charité tous azimuts.

Passage au rite

                De quelle autorité fais tu cela ? « Cela », maintenant, c’est quoi ? « Cela » c’est la Célébration Eucharistique. Jésus l’a faite de l’autorité qui lui venait du Père ; nous la faisons de l’autorité qui nous vient de Jésus.

Pour le Notre Père

                Avec le regard pénétrant de la foi théologale reçu au Baptême, disons avec certitude :    retour

 

MARDI TROISIÈME SEMAINE

So 3,1-2.9-13
Réponse du Psaume : Un pauvre a crié, Dieu l’écoute et le sauve. (Miss noté, 26/B)
Mt 21,28-32

Introduction

                Nous sommes toujours dans l’attente de la venue de ton Fils. Non seulement à Noël, non seulement à la fin des temps, mais aussi tout à l’heure à la célébration eucharistique de chaque jour. Que le Seigneur nous soutienne dans l’effort pour la persévérance. Qu’il nous pardonne nos défaillances.

 Pour l’homélie

                Recherche du thème dans So 3,1-2.9-13.- Il y a comme trois idées dans ce passage : a) vv. 1-2 : Jérusalem la ville impure, n’a écouté la voix de personne… elle ne s’est pas présenté pour servir son Dieu ; b) vv. 9-10 : une annonce de conversion des peuples pour qu’ils deviennent eux aussi mes adorateurs ; c) vv. 11-13 : l’annonce de la conversion de la ville pécheresse de a) ; il n’y restera qu’un peuple petit et pauvre… ce reste d’Israël ne commettra plus l’iniquité. Il y apparaît comme la possibilité d’un changement de conduite qui rend agréable au Seigneur.

                Recherche du thème dans Mt 21,28-32.- En laissant à côté le contexte polémique où ce passage apparaît dans Mt, regardons seulement, en parallèle avec So les changements qui se produisent dans les enfants appelés au travail dans la vigne du Père.

                Le premier enfant (NON / OUI), et tout le monde représenté par lui – les publicains et les prostituées – serait comme rendu présent dans le texte de Sophonie surtout dans les passages marqués par a) et c).

                On pourrait même supposer que le deuxième enfant (OUI / NON) pourrait être décrit dans b) et lui annoncer la possibilité de la conversion pour lui aussi.

                La prière d’ouverture demandait d’être préservés de toute déchéance : nous qui avons commencé par dire OUI et, en fait, notre présence à l’Eucharistie confirme notre OUI ; exprimons humblement la possibilité de tomber dans le NON… que le Seigneur nous soutienne avec la bienveillance. Que, de notre part ne méprisions personne, car tout le monde a la possibilité de devenir OUI.

                Lequel des deux a fait la volonté du père ? Aucun. Il aurait fallu qu’ils disant OUI et fassent OUI. Or, il n’y a eu que Jésus qui a vraiment accompli en tout la volonté du Père.

Passage au rite

Paul avait dit au Corinthiens : Car le Fils de Dieu, le Christ Jésus que nous avons proclamé chez vous, moi, Sylvain et Timothée, n'a pas été « Oui » et « Non », mais il n'a jamais été que «Oui»!  Et toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur OUI dans sa personne. Aussi est-ce par lui que nous disons AMEN à Dieu pour sa gloire. (2 Co 1,19-20) « À toi, Dieu, le Père tout-puissant tout honneur et toute gloire… »

Pour le Notre Père

                Jésus nous a appris l’humilité – c’est-à-dire notre vérité – en nous faisant prier pour demander de résister aux tentations de toute sorte surtout la « Grande Tentation », celle de l’apostasie… le NON pour l’éternité. Humblement donc nous osons dir...  retour

MERCREDI TROISIÈME SEMAINE

Is 45,6b-8.18.21b-25
Réponse du Psaume : Fais-nous voir, Seigneur, ton amour : que nous soit donné ton salut (EqC 2)  ---  [(Rorate, caeli, desuper, et nubes 
  pluant iustum
)                                                                                                                                                                                                                                       Lc 7, 18b-23                                                                   

Introduction

                De plus en plus nous approchons des fêtes de la Nativité. C’est le début d’une présence qui ne s’est jamais effacé : celui qui devait venir est venu et il ne nous a jamais quittés. Quel accueil reçoit-il de notre part ? Non seulement pour le 25 décembre, mais pour tous les jours. Reconnaissons nos manques.

Pour l’homélie

Recherche du thème dans Is 45,6b….- Texte très optimiste du Deuxième Isaïe concernant l’avenir d’Israël, grâce à la libération donnée par Cyrus, le roi perse. Mais l’oracle fait parler Dieu à la première personne : c’est lui qui est à l’origine de ce bonheur exprimé par des images bucoliques. Il faut remarquer l’insistance de l’oracle sur l’unicité de Dieu. C’est moi le Seigneur… il n’y en a pas d’autre (4 fois en é versets) : typique du Deuxième Isaïe.

Ce que la traduction liturgique nous donne Que les cieux distillent la rosée, que les nuages répandent la justice est rendu dans la Vulgate par le célèbre verset Rorate, caeli, desuper, et nubes pluant iustum.

On peut donc supposer que le thème proposé c’est le bonheur qui doit être offert lorsque la présence du Messie sera effective.

Recherche du thème dans Lc 7,18b-23.- La raison de la question posée par Jean Baptiste à Jésus, par l’intermédiaire de ses disciples, a été rendue dans l’ « Introduction à la deuxième étape ».

Jésus confirme, en faisant référence à son accomplissement des prophéties messianiques, qu’il est Celui qui devait venir ; qu’il ne faut plus en attendre un autre.

A mon avis, compte tenu du critère pour le choix des lectures de cette étape – le choix par thèmes – je crois qu’il nous faut « relire » la réponse de Jésus comme l’accomplissement du bonheur annoncé dans l’oracle d’Isaïe proclamé à la première lecture. Le rôle de Jean, en cette occasion, n’est que le catalyseur pour provoquer la réponse de Jésus et confirmer l’oracle d’Isaïe.

Il faudrait « traduire » ce bonheur en santé proposé par Jésus comme signe de son messianisme, en bonheur de pauvreté, de béatitude… Savoir fermement, croire au sens le plus fort du mot, que nous sommes aimés de Dieu quoi qu’il puisse nous arriver.

En revenant à la réponse de Jésus aux disciples de Jean : il fait référence à des passages prophétiques précis, sauf pour la dernière phrase Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi. Joachim Jeremias propose qu’elle soit adressée au Baptiseur, qui risquait de tomber à cause de Jésus, parce que sa façon d’exercer le messianisme ne coïncidait pas avec celle que lui, Jean, s’était formé.

Passage au rite

                Nous n’avons pas à attendre qui que ce soit en dehors de Jésus. Mais nous avons « droit » à attendre qu’il se manifeste ouvertement lorsque le temps de la foi sera passé. Pour l’instant, demandons de croire fermement qu’il est là et qu’il n’arrête pas de s’offrir pour nous. Demandons aussi de le suivre en toute fidélité.

Pour le Notre Père

                Que ton Règne vienne. Celui qui était annoncé par Isaïe. Celui qui est accompli par Jésus. Celui avec lequel nous devons collaborer. Nous osons dire…     retour

 

JEUDI TROISIÈME SEMAINE

Is 54,1-10
Réponse du Psaume : Je t’exalte, Seigneur, toi qui me relèves (EqC 116) (Mis. noté, 20/A)
Lc 7,24-30

Introduction

                C’est la réalité, ou c’est une sorte de masochisme, de se reconnaître pécheur et d’avoir besoin d’être sauvé ? Peut-on se faire guérir si on ne reconnaît pas qu’il est malade ? Pour pouvoir célébrer la naissance de notre Sauveur, demandons d’abord de reconnaître en avoir vraiment besoin. Même maintenant au début de notre célébration.

Pour l’homélie

                Recherche du thème dans Is 54,1-10.- Le ch. 54 d’Is interpelle, sans la nommer, Jérusalem l’Épouse du Seigneur. Naguère humiliée, elle va être glorifiée : n’est-elle pas la Ville des Serviteurs du Seigneur ? (v.17). Le message de salut qu’elle entend se répartit comme suit : a) stérile, elle va être mère d’une postérité innombrable (vv. 1-3) ; b) veuve, elle sera de nouveau épousée par le Seigneur (vv. 4-6) ; c) abandonnée, elle sera reprise dans l’alliance qui, du côté de Dieu, est indéfectible (vv. 7-10) – Jusqu’ici la lecture de ce jour – d) démantelée, elle sera reconstruite avec magnificence (vv. 11-12) ; e) opprimée, elle sera désormais à l’abri de toute attaque et pourra vivre en paix à l’écoute de son Seigneur (vv. 13-17). (TOB/AT).

 

                Au premier niveau de lecture l’oracle envisageait le bonheur qui suivrait le retour en terre promise après l’exil en Babylone. Au « deuxième »  niveau on doit penser que l’accomplissement se ferait lors des temps messianiques. Encore à un « troisième » niveau où on devrait penser à la Nouvelle Jérusalem – rassembleuse de gens de toute tribu, langue, peuple et nation –, son parfait bonheur dans le Règne parfaitement advenu.

                Recherche du thème dans Lc 7,24-30.- Jean Baptiste, bien plus qu’un prophète… mon messager en avant de toi [Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins, Lc 1,76] pour qu’il prépare le chemin devant toi, a proclamé pour le peuple le bonheur annoncé par l’oracle d’Isaïe. « Tout le peuple en l'écoutant et même les collecteurs d'impôts ont reconnu la justice de Dieu en se faisant baptiser du baptême de Jean ». Jésus pour sa part accomplira par les paroles et ses actes ce qui était annoncé.

                Ni Jean, ni Jésus à sa suite, n’ont pas été écoutés – acceptés – par les chefs du peuple : Mais les Pharisiens et les légistes ont repoussé le dessein que Dieu avait pour eux, en ne se faisant pas baptiser par lui.

                « Le baptême de Jean, d'où venait-il? Du ciel ou des hommes?» Ils raisonnèrent en eux-mêmes: «Si nous disons: ‹Du ciel›, il nous dira: ‹Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui? › » (Mt 21,25). Nous disons que le Baptême de Jean venait « du ciel », c’est-à-dire de Dieu… mais quelle attention lui portons-nous ? La question de Jésus, suivait celle des chefs juifs sur  l’autorité par laquelle il avait « purifié » le Temple. Nous disons aussi, que l’autorité lui venait « du Ciel »… mais quelle attention, quelle fidélité, quelle suite portons-nous surtout à Jésus ? Sans cela, de quel croit célébrer sa naissance ?

Passage au rite

                Jean « a préparé » le chemin devant Jésus. Quel chemin ? Parmi d’autres, le chemin pascal : celui qui le conduirait à la Croix et à Pâques. Jean a précédé Jésus aussi dans le martyre, dans le témoignage, dans la fidélité totale. Que l’entrée en communion eucharistique avec le Christ, nous accorde de partager sa fidélité… même s’il fallait passer par quelque croix.

Pour le Notre Père

                Cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui. Jean n’a pas pu proclamer le Notre Père. Malgré notre petitesse dans le Royaume, il nous a été donné de pouvoir dire :  retour

 

VENDREDI TROISIÈME SEMAINE

Is 56,1-3a.6-8
Réponse du Psaume : Dieu, que les peuples t’acclament ! Qu’ils t’acclament tous ensemble ! (MNV, 83/1)
Jn 5,33-36

Introduction

                De quel droit pourrions nous, de nous-mêmes seulement, être là où sommes pour célébrer l’Eucharistie, si le Seigneur ne nous avait pas appelés, s’Il ne nous en avait pas donné la dignité ? Rendre grâce doit être la première intention dans nos esprits.

Pour l’homélie

                Recherche du thème dans Is 56,1-3a-6-8.- Première chapitre du Troisième Isaïe. Nous sommes vraisemblablement dans les premières décennies qui suivirent l’Exil ; et même dans Jérusalem. Une question se pose au sujet de l’admission des étrangers et des eunuques au sein de la communauté israélite. De la part de Dieu, le prophète donne une décision catégorique et très ouverte en faveur de tous les hommes sans distinction : fils d’Adam (v. 2 ; mais absent du texte liturgique) ; étrangers (vv. 3-6) ; tous les peuples (v. 7) ; tous ceux qui sont encore à regrouper (v. 8). N’importe quel membre du genre humain peut accéder à la foi au vrai Dieu, et entrer dans son alliance, s’il en observe les prescriptions religieuses et morales. (TOB/AT).

                L’expression Ma maison sera appelée : « Maison de prière pour tous les peuples », sera reprise par Jésus comme accusation aux autorités du Temple, lors de « la purification » de celui-ci, parce que ces autorités n’ont pas tenu compte de ce projet de Dieu annoncé par le prophète et ils ont continué à exclure de « sa maison » ceux qui y voulaient servir Dieu de tout leur cœur… Faisait-il rapport aux « parvis des gentils » et à la peine de mort qui menaçait ceux qui oseraient passer au-delà de la limite ?

                Recherche du thème dans Jn 5,33-36.- Versets qui correspondent à la discussion de Jésus avec les « Juifs » à la suite de la guérison du paralysé un jour de sabbat. Jésus rappelle que Jean avait attiré l’attention de ces autorités, mais elles ont été incohérentes car elles n’ont pas fait attention au témoignage que Jean leur donnait : Et voici quel fut le témoignage de Jean lorsque, de Jérusalem, les Juifs envoyèrent vers lui des prêtres et des lévites pour lui poser la question : « Qui es-tu?...» (Jn 1,19…).

                En essayent de trouver une certaine « communauté » de thème entre Is 56 et Jn 5, je me pose la question : Est-ce que cette ouverture totale de la Maison de prière doit être comprise aussi comme ouverture totale devant toute sorte d’interdits (en l’occurrence, la médecine et d’autres tâches le jour du sabbat) lorsqu’il s’agit de faire le bien ? (Sans compter au sujet de certains problèmes actuels : pastorale des divorcés remariés ; célibat optatif ; etc.)

                Jean, avec son témoignage aurait dû éclairer (il était la lampe qui brûle et qui éclaire) les esprits de ceux qui sont allés l’interroger ; et, avec cet éclairage, ils auraient eu la possibilité d’accepter la personne et le message de Jésus qui s’exprimait aussi bien par ses paroles que par ses gestes.

                Célébrer Noël serait aussi ouvrir nos esprits à l’universalité… mais en commençant par l’univers le plus proche ; celui qui nous entoure jour après jour. Il est trop facile d’être en communion avec les chinois que je ne côtoierai jamais…

Passage au rite

                Les œuvres que je fais… celles qui l’ont conduit à la Croix et à la Résurrection, rendent témoignage que Jésus a été envoyé par le Père. Entrons le plus profondément possible en communion avec la grande œuvre de Jésus pour que notre témoignage soit crédible car nous sommes aussi des envoyés – Allez dans la paix… –.

Pour le Notre Père

                Jean était la lampe, de même qu’il avait été la voix ; Jésus est la lumière elle-même, de même qu’il est la parole elle-même. C’est don de lui que nous puissions légitimement à prier en disant… retour