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Luc 1,41 - Lorsque Elisabeth entendit la salutation de
Marie, l'enfant bondit dans son sein et Elisabeth fut remplie du Saint
Esprit. 42 Elle poussa un grand cri et dit: «Tu es bénie plus que toutes les
femmes, béni aussi est le fruit de ton sein! 43 Comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur? 44 Car lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que
l'enfant a bondi d'allégresse en mon sein. 45 Bienheureuse celle qui a cru: ce qui lui a été dit de la part du
Seigneur s'accomplira!»
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INTRODUCTION À LA TROISIÈME ÉTAPE
(Jours précédant Noël)
Les passages évangéliques recueillent les annonces de Noël qu’on trouve dans les
« évangiles de l’enfance », c’est-à-dire Mt 1-2 et Lc 1-2.
Les premières lectures, empruntées à divers livres bibliques donnent des
passages de l’Ancien Testament préfigurant ces annonces. (Missel de l’Assemblée
pour la semaine, Brepols, 1981, p.34)
Dans les récits sur l’enfance de Jésus, Mt et Lc n’utilisent pas les mêmes
sources [que pour le reste de leurs ouvrages], de sorte que les faits dont ils
parlent sont presque tous différents et que leur succession chronologique et
difficile à établir. Aussi, l’accord profond des deux évangiles sur les vérités
doctrinales que leurs récits sont destinés à mettre en lumière, n’est-il que
plus remarquable. En effet, si Matthieu et Luc ont parlé de la vie cachée de
Jésus, alors que le récit de Marc n’en parle pas et commence avec la vie
publique du Christ, leur intention n’est pas d’apporter un complément à la
biographie de Jésus ; leur intention est d’écrire un prologue théologique à leur
évangile.
Matthieu veut montrer que Jésus accomplit l’Écriture ; il veut
aussi mettre en relief le fait que, dès sa venue, Jésus est rejeté par Israël et
reconnu par les païens. Luc veut rassembler, dans son récit de l’enfance, tous
les titres qui définissent la mission et la personne de Jésus et qui montrent
comment il est le sauveur universel. Il faut donc dépasser le contenu
anecdotique de ces écrits pour contempler le mystère qui s’y révèle. (C’est moi
qui souligne). (Missel de l’Assemblée, p. 509).
Il me semble intéressant de noter les sept antiennes du Magnificat, prévues pour
ces féries privilégiées, que le bréviaire de Pie X qualifiait d’Antiphonæ
Majores ad Magnificat. Elles sont aussi chantées dans la traduction française de
l’actuelle Liturgie des Heures. Elles sont aussi reprises, en paraphrase, comme
verset de l’Alléluia qui précède la proclamation de l’évangile quotidien. Ces
antiennes sont d’une beauté et d’une profondeur théologique qui n’a pas besoin
d’être appuyée. La version latine, avec la mélodie grégorienne qui les
accompagnait, ne faisait que rehausser leur beauté et leur vérité.
Curiosité. La version latine de ces antiennes permettait un acrostiche
avec les premières lettres de chacune des antiennes – O Sapientia ; O Adonaï ; O
radix Jesse ; O clavis David ; O Oriens ; O Rex géntium ; O Emmanuel – mais en
les lisant « à rebours » : E – R – O – C – R – A – S = Ero cras = Je serai [là]
demain… un « demain un peu élastique » car la dernière antienne (qui devient
première lettre dabs l’acrostiche) n’est chantée que le 23… Ce « demain » – le
24 – pourrait être les Premières Vêpres de Noël ?
17 DÉCEMBRE
Gn 49,2.8-10
Réponse du psaume : Voici venir un jour sans fin, jour de justice et de paix
(Mis. noté, 42/A)
Mt 1,1-17
Introduction
Célébrer l’Eucharistie est toujours – et j’allais dire seulement – rendre
présent les Mystère Pascal du Christ. Ces jours-ci, qui précèdent Noël, la
Liturgie de la Parole – qui doit toujours « faire un » avec la Liturgie de
l’Eucharistie – risque de nous polariser sur le Mystère de l’Incarnation. Il
faudrait donc essayer de contempler ces textes de façon à y découvrir le mystère
de la personne dont nous allons rendre présent la Mort et la Résurrection.
Pour l’homélie
Recherche du thème dans Mt 1,1-17.- v. 1 : Livre de la genèse de
Jésus Christ. En calquant ce titre sur celui qui commence le récit de la
descendance du premier homme (Gn 5,1 : Hic est liber generationis Adam…), Mt
suggère que Jésus, en ouvrant une nouvelle genèse, prend la place d’Adam.
Cependant l’histoire ici rapportée n’est pas celle de sa descendance, mais de
son ascendance : en Jésus, l’histoire passée d’Israël trouve son sens.
v. 2.- Pour présenter l’origine de l’homme qu’il sait ressuscité et présent dans
son Église, Mt utilise d’abord le genre littéraire biblique des généalogies :
Jésus s’enracine dans le peuple élu. En mentionnant les noms de quatre femmes,
Thamar, Rahab, Ruth, la femme d’Urie, Mt met en relief la présence de trois
étrangères (leçon d’universalisme) et les conditions irrégulières dans
lesquelles elles ont enfanté (leçon de grâce).
v. 17.- Le nombre de générations.- Plusieurs explications sont proposées de ce
chiffre quatorze repris trois fois. 1) il serait la somme de la valeur numérique
des trois consonnes qui forment en hébreu le nom de David (D = 4 ; V = 6 ; d’où
4 + 6 + 4 = 14). 2) Selon les computs apocalyptiques de cette époque, Jésus
vient au terme de la sixième semaine (d’où 3 fois 14 = 6 fois 7, six semaines)
de l’histoire sainte qui commence avec Abraham ; c’est-à-dire Jésus vient à la
plénitude des temps. Mais cette explication repose artificiellement sur le
chiffre 7, qui n’est pas mentionné par Mt.
On pourrait dire que Mt exprime : la vérité de l’humanité de Jésus, cette vérité
qui le met en profonde communion avec nous tous, tel que Paul le dira dans le
cantique de Ph 2,7 : Mais il s'est dépouillé, prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme un homme, ce qui
nous place au cœur de Mystère Pascal du Christ. L’autre aspect du mystère de la
personne de Jésus sera exprimé dans le passage de demain.
Recherche du thème dans Gn 49,2.8-10.- La raison du choix de ces versets
de la bénédiction que Jacob, mourant en Égypte, donne à ses fils propose le
thème : la primauté accordée à Juda, comme héritier des promesses dont David et
sa descendance sont, non seulement pour le bénéficier, mais surtout aura la
mission de les accomplir. En fait, cette péricope de Gn ne fait que confirmer le
v. 2b, de la généalogie proposée par Mt (Jacob engendra Juda et ses frères).
Jésus de Nazareth doit être confessé vraiment homme d’Israël, vraiment juif,
totalement enraciné dans son peuple : son histoire, sa langue, sa culture.
Impossible à ignorer si nous voulons comprendre les gestes et les paroles de
Jésus… même si elles pourront être, par la suite, comprises en ayant une portée
universelle.
Passage au rite
Jésus n’est pas venu pour se faire tuer. Jésus « n’a fait que se montrer fidèle
» sans garanties préalables, rien que par sa foi enraciné dans la connaissance
de la fidélité du Père, apprise dans les Écritures. C’est cette fidélité d’homme
que nous rendons présente sur l’autel. Puisse le Christ nous la faire partager.
Pour le notre Père
Parmi les trois fois 14 générations, assez peu d’entre eux ont vraiment accompli
la Volonté de Dieu. Puissions-nous la mettre vraiment en pratique, comme le
Christ, le demande : « Que ta volonté... »
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18 DÉCEMBRE
Jr 23,5-8
Réponse du Psaume : Voici venir un jour sans fin, jour de justice et de paix
(Mis. noté, 42/A)
Mt 1,18-24
Introduction
Chaque jour, plus proches de Noël. La prière d’ouverture nous invite à profiter
de la solennité pour nous libérer de la soumission au péché. Que l’ambiance de
fête ne nous aveugle à l’égard de notre réalité pécheresse. Si fête il doit-il y
avoir, qu’elle soit l’expression de notre vraie libération.
Pour l’homélie
Recherche du thème dans Jr 23,5-8.- Au milieu d’une requête contre les
pasteurs insouciants de son peuple, Jérémie insère cet oracle dans lequel il dit
que : « Quand les pasteurs manquent à leurs devoirs, le Seigneur lui-même prend
les choses en main ». Il le fera par le Davidien attendu (Ez 34,23 : Je
susciterai à la tête de mon troupeau un berger unique ; lui le fera paître: ce
sera mon serviteur David. Lui le fera paître, lui sera leur berger). Docile
instrument du vrai roi d’Israël (Yahvé), celui-ci [le berger selon Dieu]
assurera l’ordre social parfait, la justice même du Seigneur, se faisant, grâce
à lui, toute proche des deux factions du peuple restaurées (Jr 31,27-28 : Des
jours viennent - oracle du SEIGNEUR - où j'ensemencerai Israël et Juda de
semences d'hommes et de semences de bêtes. Et ensuite je veillerai sur eux pour
bâtir et pour planter, comme j'ai veillé sur eux pour déraciner et renverser,
pour démolir et ruiner, pour faire mal - oracle du SEIGNEUR) et enfin
réunies. En Jr 23,6 ce nom si évocateur du monarque promis (« Le Seigneur, c’est
lui notre justice ») est donné à la nouvelle Jérusalem.
Jérémie fait voir le changement de situation lorsque Dieu règnera, par le
changement de vocabulaire : on ne parle plus de la libération d’Égypte, mais de
la libération d’Assyrie – Babylone.
Le thème serait donc la royauté justicière de Dieu en faveur de son peuple.
Recherche du thème en Mt 1,18-25.- Je ne remarque que quelque aspect plus
ou moins en rapport avec le thème découvert dans la première lecture. En rapport
avec l’évangile d’hier, celui d’aujourd’hui en est le complément nécessaire pour
qu’apparaisse le deuxième aspect du mystère (de la réalité) de Jésus : son
origine divine… appuyé avec la « non-intervention » de Joseph dans
l’engendrement de Jésus. L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit
Saint.
Par la référence à l’oracle d’Isaïe 7, ce fils de Marie qui accomplit l’oracle
de l’Emmanuel, doit être le roi légitime et en parfait accord avec la volonté de
Dieu pour conduire la paix et la justice dans ce nouveau peuple dont il sera le
roi. Achaz, sans descendance, saura que « Dieu est avec lui » (Emmanuel) par le
fils qui va lui naître de la jeune femme, son épouse. Celui-ci sera le roi
Ezéchias (seul avec Josias, David et Salomon à ne pas être disqualifié par sa
façon de régner). Le fils de Marie, lui aussi sera la preuve que « Dieu est avec
nous » avec de bien plus fortes raisons.
Le roi – Emmanuel – dont nous allons célébrer la naissance est le meilleur qui
puisse exister. Quelle allégeance lui prêtons-nous ? Quelle sorte de sujets
sommes-nous par rapport à la bonté et la justice de notre roi ?
Encore une fois, célébrer Noël n’aura de sens que dans la mesure où nous soyons
fidèles à la suite de Jésus Christ.
Passage au rite
L’action du Saint Esprit dans l’accomplissement du Mystère de l’Incarnation est
de la même grandeur que son action dans la célébration eucharistique : Sanctifie
ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent pour nous
le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur (PE II). Gardons-nous
dans la contemplation.
Pour le Notre Père
Probablement Joseph ignorait les mots du Notre Père. De toute façon il les a
parfaitement accomplis : Il fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait dit… ce que
Dieu attendait de lui, la volonté de Dieu.
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19 DÉCEMBRE
Jg 13,2-7.24-25a
Réponse du Psaume : Sans fin, je proclamerai ta justice et ton salut ! (Mis.
noté 42/A)
Lc 1,5-25
Introduction
La prière d’ouverture oriente l’esprit dans lequel nous sommes entrés dans
la célébration… et dans la vie quotidienne par la suite : avec une foi sans
défaut et dans l’obéissance du cœur. Nous nous approchons de la révélation des
conceptions et des naissances merveilleuses. L’action de Dieu nous demande la
foi et notre collaboration avec Lui, l’obéissance du cœur. Reconnaissons nos
manques et demandons pardon.
Pour l’homélie
Les récits de l’annonciation de la naissance de Samson et de Jean fis de
Zacharie sont pleins « de parallèles », mais aussi de différences. Quelque
remarque de détail avant d’entrer dans cette comparaison.
Dans Juges.- Dans la geste de Samson (Jg ch. 13-16) la force de cet homme fait
contraste avec sa faiblesse à l’égard des femmes. Tous les récits sont de belles
histoires populaires où ne manquent ni l’ironie ni la satire à l’égard de
l’ennemi philistin. L’aspect religieux est aussi bien marqué, car la force de
Samson lui vient de Dieu ; et déjà sa naissance est un véritable don de Dieu.
∆ v. 5.- Le rasoir ne passera pas sur sa tête. Cette prescription
s’applique au nazir, c’est-à-dire à celui qui est consacré à Dieu. Ici
l’interdiction faite au nazir de boire des boissons fermentées est reportée sur
la mère, sans doute pour marquer que l’enfant est consacré dès le sein maternel.
∆ v. 5.- Nair de Dieu. Cette consécration de Samson est liée à une
mission, celle de repousser les Philistins, mais les récits vont montrer qu’il
s’agit plus de coups de main réalisés par un homme fort et astucieux, que de une
véritable délivrance du joug philistin en faveur d’une tribu. Au sens strict,
Samson n’est ni un juge, ni même un libérateur.
∆ v. 24.- Le nomma Samson. Samson est un nom propre dérivé d’un terme
hébreu qui signifie soleil. La ville de Beth-Shèmesh, maison du soleil, n’est
pas loin de Çoréa (la patrie de Samson) et on peu penser que le nom de Samson
était répandu dans la région. (Toutes les notes sont de TOB/AT).
Dans Lc.- Je laisse tomber l’explication du système par lequel les « petits
prêtres », tel que Zacharie, exerçaient le culte dans le Temple. Je copie la
note de TOB/NT sur ta prière a été exaucée (v.13) : Malgré la suite du verset,
ce n’est pas un fils que Zacharie demandait dans sa prière (voir son incrédulité
dans les vv. 18-20) ; cette prière que le prêtre présentait au nom de du peuple
devait porter plutôt sur le salut messianique.
|
Samson |
Jean
Baptiste |
Parents |
Manoa.
|
Zacharie.
Prêtre. |
|
Mère
anonyme ; stérile. |
Elisabeth
stérile. |
Justes car
l’Ange du Seigneur les respecte : ils ne meurent pas à la théophanie. |
Tous les
deux vivent comme des justes ; irréprochables ; sans enfants ; car
vieux. |
L’Apparition |
À la femme
d’abord (3-5).
À la femme à
nouveau, qui convoque son mari. (8-28) |
À Zacharie,
à l’heure de l’offrande de l’encens, le soir (15h). |
Qui se fait
voir |
L’Ange du
Seigneur |
L’Ange du
Seigneur – Gabriel. |
Réaction
|
Manoa :
prier pour demander confirmation du message de sa femme.
Accordée. |
Incrédulité : Zacharie demande « comment savoir » ce
qui vient de lui être dit. |
Zacharie
puni : surdité ; mutisme. |
L’enfant |
Samson ~
soleil |
Jean :
Le Seigneur fait grâce |
Qualité
de l’enfant |
Nazir
dès le ventre de sa mère. C’est elle qui doit s’abstenir désormais de
boisson fermentée. L’enfant sans raser. |
Cause de
joie pour Zacharie, pour beaucoup. Abstention de boissons fermentées.
Rempli de l’Esprit Saint dès le ventre de sa mère. Grand devant le
Seigneur. |
Tâche à
accomplir |
Samson
entreprendra de sauver Israël des Philistins. |
Jean fera
revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; il marchera
devant le Seigneur, avec l’Esprit et la puissance du prophète Élie :
pour faire revenir les cœurs des pères vers leurs enfants, convertir les
rebelles à la sagesse des hommes droits, et préparer au Seigneur un
peuple capable de l’accueillir. |
Passage au rite
Zacharie doute de ce qui lui a été dit ; c’était trop extraordinaire pour sa
tête. Allons-nous douter de ce que Jésus nous dit concernant le pain et le vin,
concernant sa propre personne (le corps) et sa propre vie (le vin) offerte pour
la multitude ?
Pour le Notre Père
Jean devait convertir les rebelles à la sagesse des hommes droits. La vraie
sagesse des hommes droits est celle qui se dégage du contenu du Notre Père.
Disons-le, intériorisons-le, comme il nous a été enseigné.
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20 DÉCEMBRE
Is 7,10-16
Réponse du Psaume : Vienne le Seigneur, le roi de gloire. Vienne, le Messie, le
fils de Dieu (EqC 26)
Lc 1,26-38 [Qu’il vienne le Seigneur, c’est lui le roi de gloire (Mis. noté
14/C)
Introduction
Nous approchons de la date de la naissance de Jésus. Néanmoins l’évangile nous
place au moment de la conception : Le Verbe reçu d’abord, dans le cœur, après,
dans le sein de Marie. Pourquoi ne devrions-nous pas l’accueillir pareillement
dans notre cœur et aussi dans le sein de nos familles, de nos communautés… de
nos existences. Qu’il nous habite, non seulement pour neuf mois, mais pour
toujours !
Pour l’homélie
Note de la TOB/AT sur « la jeune femme » d’Is 7,14.- (Voir aussi les
notes du 18 décembre sur l’évangile de Mt). Le signe que donne le Seigneur
lui-même est donc la naissance d’un garçon. La jeune femme dont il s’agit ici
est probablement la jeune femme par excellence, c’est-à-dire, l’épouse royale,
qui est désignée de même dans certains textes plus anciens d’Ougarit. Cette
explication paraît en tous cas préférable à celles qui voient ici n’importe
quelle femme alors enceinte du royaume de Juda ou encore l’épouse d’Isaïe
lui-même. L’oracle s’adresse, en effet, à la maison de David, dans une situation
où la dynastie elle-même est en cause : il est donc normal que la naissance
annoncée soit celle de l’héritier dynastique. – La traduction grecque a traduit
jeune femme par vierge. Dès le IIe s. avant J. C. (époque de la traduction
grecque) et peut-être déjà avant, une partie de la tradition juive a donc vu
dans cette naissance exceptionnelle, encore attendue, la naissance virginale du
messie. A la suite de Mt 1,23 (18 décembre) la tradition chrétienne ancienne a
appliqué cet oracle à Marie, mère de Jésus, qui est l’héritier par excellence de
la dynastie
Notes concernant l’évangile.- Extraits du chapitre « La mère de Jésus »,
dans Études sur l’œuvre de Luc, du P. Augustin George, Mariste, Gabalda, Paris,
1978, pp.429-464. J’aimerai bien copier toute la section « Marie à
l’Annonciation ». Ni l’espace ni l’objectif ne le permettent. Quelques notes
seulement.
La situation initiale (vv. 26-27).- Pour annoncer Jésus, Gabriel s’adresse à
Marie (et non à Joseph, ce qui constitue un premier indice de la conception
virginale). Il n’apparaît pas dans le cadre solennel du Temple mais dans
l’obscurité et le secret de la maison de Nazareth. Sur Marie le premier mot qui
est prononcé est celui de « vierge » aussitôt suivi de « mariée ». C’est dire
qu’il s’agit d’un mariage réel, mais non consommé. Un autre trait typiquement
juif : Luc dit l’origine de Joseph « de la maison de David », non celle de
Marie. Jésus ne peut être fils de David que par Joseph.
∆ v. 34. Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais point
d’homme ?- Marie répond par cette question à la première partie de la
description de celui qui sera son fils. Question facile à traduire, délicate à
interpréter. Marie demande une explication. Elle trouve une difficulté à la
maternité qui lui est annoncée : elle ne « connaît » point d’homme,
c’est-à-dire, suivant le langage de l’A. T., qu’elle n’a pas de relations
conjugales. C’est pour elle un fait, un état présent. Elle ne voit pas comment
l’accorder avec la maternité que l’ange lui annonce. Mais cette question soulève
un problème : si Marie est maintenant mariée à un « fils de la maison de David
», a-t-elle besoin de demander « comment » se réalisera l’annonce de Gabriel ?
Elle n’a qu’à attendre la consommation de son mariage avec Joseph, qui est déjà
conclu. À cette difficulté on a proposé diverses solutions : des retouches du
texte, traduction interprétative, souvent aujourd’hui l’attribution à la
question de Marie une fonction purement littéraire : elle n’aurait pas de sens
en soi, mais servirait seulement de transition pour introduire la révélation qui
suit… La solution qui nous semble le plus fidèle au texte, et qui a tout de même
le mérite d’accepter qu’il ait un sens, est celle qu’on a souvent attribué à
Cajetan (Dominicain, 1469-1534) et qui a été reprise par plusieurs : Maria
comprend que l’annonce de l’ange va s’accomplir à l’instant, et surtout comme
cela va se passer à la fin de la scène présente. Comment réconcilier cette
maternité immédiate avec sa situation présente d’épouse encore vierge ? Peut-on
donner un autre sens au motif qu’elle fait valoir : « Puisque (présentement) je
suis vierge » ?
Le parallèle de l’Annonciation avec l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste
apporte un peu de lumière supplémentaire au problème de ce v. 34. Comme Marie,
Zacharie a répondu à l’annonce de la naissance de son fils par une question,
mais celui-ci demandait un signe. L’ange lui a reproché cette question comme une
marque d’incrédulité et lui a annoncé un châtiment, qui serait tout de même un
signe. La question de Marie, par contre, va obtenir une réponse qui sera une
révélation supplémentaire, et de plus un signe qu’elle n’avait pas demandé (vv.
35-37 : L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance
du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera
saint et sera appelé Fils de Dieu. Et voici que Elisabeth, ta parente, est elle
aussi enceinte d'un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois,
elle qu'on appelait la stérile, car rien n'est impossible à Dieu. ». Enfin le
parallèle entre Lc 1,20b (Parce que tu n'as pas cru à mes paroles qui
s'accompliront en leur temps) et Lc 1,45 (Bienheureuse celle qui a cru: ce qui
lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira!) fait ressortir la foi de
Marie. Sa question est donc présentée comme celle d’une foi authentique, une foi
qui cherche à comprendre pour mieux répondre à l’appel de Dieu.
L’image de Marie dans le récit de l’Annonciation.- (Extraits) C’est
proprement la tâche que Dieu lui propose, et la manière dont elle l’assume, qui
manifestent qui elle est devant Dieu et devant les hommes : Dieu lui propose
d’être la mère du Messie, qui lui sera finalement révélé comme son propre Fils.
De son acceptation dépend le salut du peuple de Dieu. Elle accepte et engage par
là le destin de toute l’humanité, qu’elle représente ainsi réellement devant
Dieu. Ce rôle décisif au centre de l’histoire du salut, Luc montre qu’elle
l’assume concrètement, en vraie femme : réfléchissant sur la faveur divine
soudain révélée, qui la bouleverse, questionnant pour voir clair sur sa tâche,
acceptant simplement enfin, sans protestation d’indignité, ni exaltation
lyrique. Sage et forte, elle se voit à sa place dans le Dessin de Dieu. Cette
intelligence, cet engagement courageux malgré les difficultés, Luc en fait la
foi par excellence (Lc 1,45)
Passage au rite
L’Esprit Saint a fait que le Verbe existe dans le sein de Marie en vrai homme.
L’Esprit aussi agit en nous dans le mystère eucharistique. Que tout se passe
pour nous selon la parole du Christ rendue présentement réelle dans notre
célébration.
Pour le Notre Père
Marie ne savait pas, à l’Annonciation le Notre Père. Cependant elle l’a accompli
: Que ta volonté soit faite…
retour
21 DÉCEMBRE
Ct 2,8-14
Réponse du Psaume : Criez de joie pour Dieu, pour Dieu notre force (Mis. noté
45/1)
Lc 1,39-45
Introduction
Aussi bien dans la lecture de Cantiques que dans l’évangile il est question de
d’aller vers la montagne avec joie. Venir pour célébrer l’Eucharistie est aussi
monter vers la montagne de Pâques (même en Avent !!!). Puissions, nous aussi, y
aller avec empressement et joie.
Pour l’homélie
Le texte de Cantique.- On peut bien penser que le choix a été fait en
pensant que « le bien-aimé » du texte est censé être le Verbe de Dieu qui vient
rencontrer l’humanité bien aimée, enfermée dans la maison ; prisonnière de toute
sorte de manque. C’est une manière possible de comprendre l’Avent.
Mais, à mon avis, impossible de trouver quelque parallélisme avec l’évangile.
Marie avec Jésus accourt vers la montagne de Judée à la rencontre d’Élisabeth
avec Jean dans son sein. Un homme va à la rencontre d’une femme en Cant ; deux
femmes enceintes (donc aussi deux enfants) se rencontrent. Pas de parallèle
possible.
Luc 1,39-45.- J’imagine que les organisateurs du lectionnaire ont été
obligés, pour remplir les jours de cette semaine, de séparer le Cantique de
Marie (proclamé demain) de la scène qui l’encadre.
La rencontre des deux mères est en fait celle des deux enfants dont elles
servent la mission. Jean le Baptiste reçoit l’Esprit dès le sein de sa mère,
comme il a été annoncé en 1,15 (Car il sera grand devant le Seigneur; il ne
boira ni vin ni boisson fermentée et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le
sein de sa mère) ; il inaugure sa mission en désignant le Messie par la bouche
de sa Mère (v. 43 : Comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon
Seigneur ?). (TOB/NT)
∆ v. 45. Heureuse celle qui a cru…- En contraste avec Zacharie (1,20 : Eh
bien, tu vas être réduit au silence et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour
où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles qui s'accompliront
en leur temps), Marie est la croyante.
[Augustin George, op. cit. 441-445] Compte tenu de la péricope entière
(1,39-56), Marie apparaît ici au premier plan dans ce récit ouvert par son
départ et conclu par son retour. Marie est toute au service de son fils, qu’elle
porte à Jean-Baptiste pour le sanctifier et qu’elle peut chanter maintenant
qu’elle n’est plus la seule à connaître le mystère.
La rencontre avec Élisabeth.- Toute la scène est fondée sur la présence
de Jésus en Marie. Si Marie « part en toute hâte » aux premiers mots du récit,
c’est apparemment pour se prêter docilement à l’œuvre de Jésus, dont la présence
va permettre au précurseur d’inaugurer sa mission.
À son arrivée, Jean Baptiste tressaille au sein de sa mère. Élisabeth, inspirée,
interprète ce signe et prête sa voix à son fils prophète : elle bénit Marie et
son fils qu’elle proclame son « Seigneur », le Roi-Messie. Elle félicite Marie
pour sa foi. Ainsi cette scène constitue un commentaire et une conclusion de
celle de l’Annonciation.
L’image de Marie dans le récit de la Visitation.- Marie tient grande
place dans cet épisode : le seul du NT qui lui donne la parole dix versets de
suite (Magnificat). Tout le récit caractérise Marie montrant comment elle
s’acquitte de sa tâche : sa hâte docile pour porter Jésus à son précurseur, sa
foi proclamée par Élisabeth sous l’action de l’Esprit, surtout son action de
grâces, où elle dépasse très vite son cas personnel pour chanter le salut des
pauvres, salut d’Israël. Comme pour accueillir Jésus à l’Annonciation, elle est
encore ici la voix du peuple de Dieu tout entier, pour l’action de grâces
louange et la louange émerveillées.
Passage au rite
Tout ce qui peut se dire de Marie, peut aussi se dire de
l’Église. Elle –nous!– porte Jésus dans notre sein pour l’offrir au monde. Si
jamais nous l’avions endormi, que la célébration eucharistique le rende de plus
en plus vivant.
Pour le Notre Père
Puissions nous aussi croire aux paroles qui nous ont été dites
non « de la part de Dieu », mais par Dieu lui-même en Jésus Christ. Osons donc
dire :
retour
22 DÉCEMBRE
1 S 1,24 – 2,1a
Réponse du Psaume : Mon cœur bondit de joie pour le Seigneur (Chanter l’office,
448)
Lc 1,46-56
Introduction
Aussi bien Anne d’Elcana, que Marie de Nazareth, reconnaissent la faveur de
Dieu. Pour elles était simplement évidente. Dans la foi, il faudrait que nous
aussi nous soyons capables de glorifier Dieu pour toutes les faveurs dont il
nous a comblés ; et que notre eucharistie quotidienne soit notre action de
grâces continuelle. Le Seigneur attend nos actions de grâces… comme dans le cas
de dix lépreux guéris ; un sel sauvé, car un seul reconnaissant.
Pour l’homélie
La recherche du thème dans 1 S 1,24 – 2,1.- Cette fois-ci le cantique d’Anne
fait un avec la lecture qui précède, même si dans le psaume liturgique il y
manque quelques versets du cantique biblique.
D’après Maertens-Frisque (Guide, I, p. 209) la description de la cérémonie de la
lecture est surtout faite pour amener l’introduction du « cantique » d’Anne.
D’après ces auteurs, il s’agit d’un psaume inspiré des sources sapientielles,
paupéristes et messianiques. Un rédacteur ultérieur a placé ce psaume sur les
lèvres d’Anne, sans doute parce qu’il y était question de guérison d’une
stérilité.
La TOB/AT (note à 1 S 2,1 p). Cet hymne de louange qui a inspiré le cantique de
Marie, célèbre d’abord le renversement des conditions dont Anna, la stérile, a
bénéficié (vv. 3-8). Samuel, puis David, en bénéficieront à leur tour. La fin de
l’hymne (vv. 9-10, qui ne sont pas pris dans le texte liturgique) est apparentée
aux psaumes royaux.
La recherche du thème dans Lc 1,46-56.- (D’après Augustin George, op. cit.
pp.442-446). Le chant de Marie est la partie la plus importante de la
Visitation. Il n’est pas une réponse à Élisabeth, mais la réaction de Marie à
l’avènement du Messie en elle, la conclusion lyrique des deux annonciations qui
ouvrent les récits de l’enfance (1,5-25 ; 26-38).
On peut considérer le Magnificat comme une action de grâces pour le salut
eschatologique inauguré dans la conception de Jésus. Ce salut anticipe et
garantit le salut à venir des pauvres d’Israël.
*) La première partie du chant de Marie (46-50) est un chant individuel d’action
de grâces de type classique, avec son exclamation initiale de joie et sa
motivation redoublée (48//49). Le regard divin tombé sur elle lui vaudra d’âge
en âge des félicitations semblables à celles d’Élisabeth. C’est l’œuvre de
l’initiative mystérieuse du Seigneur.
**) La seconde partie commence par proclamer le salut accordé aux humbles et aux
pauvres (vv. 51-53) : un thème particulièrement cher à Luc qui est seul à
présenter le même renversement eschatologique des situations de ce moment en
Béatitudes, en le pauvre Lazare et le riche qui l’ignorait. À ce point initial
de l’évangile, les pauvres ne sont pas encore comblés, Luc le sait : il va
montrer dans la naissance de Jésus la misère, l’obscurité du Messie, mais aussi
le chant des anges et la gloire du Seigneur. Les vv. 51-53 du Magnificat
préludent les Béatitudes ; ils annoncent la Bonne Nouvelle pour les pauvres
(4,18).
À la source de la faveur qui lui a été faite, Marie voyait la sainteté et la
grâce de Dieu. Elle les voit aussi à l’œuvre dans le salut d’Israël. Mais quand
elle pense au peuple élu, elle insiste plutôt sur la fidélité de Dieu à sa
promesse, et finalement à Lui-même (vv. 54-55).
L’incarnation n’est que le moment initial du salut qui aboutira à la Parousie.
L’incarnation, avec la collaboration de Marie, est le « déjà-là»… qui reconnaît
aussi le « pas encore ».
Passage au rite
Comme hier : ce que dit Marie, doit le dire aussi l’Église, donc nous aussi, car
Église. Le mystère eucharistique est, dans une certaine mesure, l’incarnation
prolongée. Source d’action de grâces.
Pour le Notre Père
« Magnificat » rend grâce… « Notre Père » demande. Nous devons demander et
remercier. Disons.
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23 DÉCEMBRE
Ml 3,1-4.23-24
Réponse du Psaume : Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme ; vers toi, mon Dieu (EqC
9)
Lc 1,57-66
Introduction
La liturgie de chaque jour nous fait suivre de près les événements qui ont
précédé la naissance historique de Jésus. La liturgie nous invite à un certain
anachronisme pour nous faire sentir contemporains de ces événements. Entrons
dans le jeu et laissons-nous purifier pour bien recevoir Celui qui doit venir.
Pour l’homélie
La recherche du thème dans Ml 3,1-4.23-24.- Le texte proclamé nous donne les
premiers et les derniers versets du dernier chapitre du prophète ; qui est, en
même temps, le dernier Livre du Premier (Ancien) Testament. Le thème général est
la purification du sacerdoce et du peuple au jour du jugement.
∆ v. 1.- Le terme traduit par subitement (TOB), soudain (Lectionnaire)
signifie en même temps la proximité et la soudaineté.
Mon messager, l’Ange de l’alliance. Par respect pour Dieu (« garder les
distances ») on le fait souvent agir par un intermédiaire. Son action directe,
et celle de son intermédiaire, sont exprimées souvent dans un seul et même
texte.
∆ v. Selon la justice c’est-à-dire à la fois selon les rites prescrits et
avec les dispositions morales correspondant à un culte authentique.
∆ v. 23. Je vais vous envoyer Élie.- Dans la littérature juive aux abords
du N. T., le personnage d’Élie occupe une grande place comme précurseur du
Messie. Jésus atteste que ce rôle a été rempli par Jean Baptiste (Mt 17,9-13 :
la question des disciples sur Élie en descendant la montage de la
Transfiguration). L’apparition d’Élie aux côtés du Messie transfiguré souligne
son importance.
∆ v. 24. Ramènera les cœurs des pères…- Il favorisera la conversion des
cœurs pour préparer l’arrivée du Royaume.
La recherche du thème dans Lc 1,57-66.- Le récit de l’annonciation de la
naissance de Jean (Voir les textes du 19 décembre) a dégagé l’essentiel de la
physionomie du Précurseur. Les circonstances de sa naissance n’apportent guère
d’éléments nouveaux : ni la naissance, ni la circoncision ne sont décrites pour
elles-mêmes ; elles servent surtout de cadre à l’imposition du nom annoncé déjà
par l’ange au verset 1,13.
Si bien que, pour voir comment Jean accomplit la prophétie de Malachie, il
faudrait s’adresser plutôt au récit de son annonciation qu’à celui-ci de sa
naissance. Ce récit est centré sur la révélation merveilleuse du nom de Jean (Le
Seigneur fait grâce, v. 13). Il s’attache donc moins à la naissance de l’enfant
qu’à sa circoncision. L’événement qui se passe dans la joie d’une vaste réunion
a une large publicité.
∆ v. 59. On voulait l’appeler comme son père.- On donne rarement à un
enfant le nom de son père, plus souvent le nom de son grand-père. Ce trait
pourrait suggérer le grand âge de Zacharie.
∆ vv. 62-63.- Ces versets indiquent qu’elle n’a pas appris ce nom de son
mari. Son accord avec lui sur ce nom apparaît comme inspiré. C’est un signe.
S’il faut faire des signes à Zacharie pour lui dire quelque chose, cela signifie
qu’en plus d’avoir perdu la parole, il a aussi perdu l’ouïe.
∆ v. 63.- Zacharie obéit l’ordre de l’ange et manifeste ainsi sa foi.
L’accord inattendu de Zacharie et d’Élisabeth sur le nom inaccoutumé de l’enfant
est perçu comme une intervention de Dieu ; l’étonnement est la réaction
habituelle devant les miracles et les autres manifestations divines.
La question "Qui sera donc cet enfant ?" peut être répondue par la première
lecture.
Passage au rite
Le Seigneur de l’Alliance, précédé par le Précurseur, est déjà venu : le Christ.
Il nous a purifiés par sa mort et sa résurrection afin que nous puissions rendre
toujours présente son offrande accomplie une fois pour toutes.
Pour le Notre Père
Jean, fils de Zacharie ; nous autres, enfants de Dieu. C’est pourquoi nous osons
dire :
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24 DÉCEMBRE
(matin seulement)
2 S 7,1-5.87b-12.14.16
Réponse du Psaume : Sans fin, Seigneur, je chanterai ton amour (EqC 28)
Lc 1,67-79
Introduction
Dieu a promis à David et à « son successeur », par la parole de Nathan, une
maison et une royauté pour toujours. Demain ce sera la mémoire de la naissance
de ce successeur, mais sa royauté et sa maison c’est nous. Préparons-nous en
reconnaissant notre indignité.
Pour l’homélie
La recherche du thème dans 2 Samuel.- L’ensemble de 2 S 7,1-17 est bâti
sur une double antithèse : 1° ce n’est pas David qui construira une Maison (le
Temple) pour le Seigneur (vv. 5-7), mais le Seigneur qui fera une maison (une
dynastie) à David (vv. 11b-12) ; 2° ce n’est pas David qui construira le Temple,
mais son fils Salomon (v. 13). Placée à la jointure de l’ascension de David et
de celle de sa succession, « la prophétie de Nathan » est le point culminant des
livres de Samuel. En mettant en lumière l’élection de la dynastie de David, elle
est l’une des sources de l’idée messianique. (TOB/AT)
D’autre part, on dirait que les vv. 12-14 (J'élèverai ta descendance après toi,
celui qui sera issu de toi-même, et j'établirai fermement sa royauté et
j'établirai à jamais son trône royal. Je serai pour lui un père, et il sera pour
moi un fils) ont inspiré les paroles de Gabriel à Marie lors de l’annonce de la
naissance de Jésus : Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur
Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la
famille de Jacob, et son règne n'aura pas de fin (Lc 1,32-33).
La recherche du thème dans Lc 1,67-79.- Quelqu’un a dit que ce psaume
placé dans la bouche de Zacharie était à l’origine un cantique pascal à
l’intérieur duquel on a inséré les vv. 76-77 afin qu'apparaisse la mission de
Jean.
Parmi tous les bienfaits dont il est question il faut inclure, il va de soi,
tout ce qui a été raconté le long de ce chapitre premier de Luc que ce psaume
clôture (exception faite du v. 80)
Tout ce qu’il fallait annoncer a été fait. Désormais, ce sera le temps de
l’accomplissement. A nous de bien accueillir et profiter le Don de Dieu : son
Fils Jésus.
Passage au rite
La maison bâtie pour David par Dieu lui-même est celle qui s’élève sur la
pierre, rejetée par les bâtisseurs, devenue pierre d’angle. Nous rendons présent
ce mystère de rejet (mort) et d’élection (résurrection). Entrons-y dans la foi.
Pour le Notre Père
Le Règne arrive. Puissions-nous l’accueillir en nous-mêmes, puissions-nous
collaborer à ce que beaucoup puissent y entrer.
retour
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