INTRODUCTION AUX TROIS PREMIERS JOURS APRÈS NOËL
Les trois jours qui suivaient Noël étaient populaires, car on y fêtait
successivement Saint Étienne, saint Jean l’évangéliste et les saints Innocents.
Dans les églises (paroissiales ? cathédrales ?) et les monastères, ces jours
étaient pleins de festivités en l’honneur des diacres (dont le patron était
saint Étienne), des prêtres (sous le patronage de saint Jean l’évangéliste), des
étudiants (des écoles cathédrales) et des jeunes clercs (patronnés par les
saints Innocents). Tout cela sans rapport direct avec Noël.
Au Moyen Âge, el 28 décembre était la « journée des
fous »… l’équivalent du 1er avril en francophonie.
Critères dans le choix des lectures pour les fêtes de saints
Lors des fêtes de saints il ya deux possibilités de choix. 1) Que le saint dont
on fait la fête, apparaisse dans quelque récit o texte biblique ; alors cette
lecture tiré de livre biblique serait une « lecture propre », car le nom du
saint y apparaîtrait. 2) Si ce saint n’apparaît nulle part du texte biblique, on
fait le choix d’un texte, biblique lui aussi, pas propre mais « approprié »
parce que le nom du saint n’y apparaît pas.
Or les textes proposés pour la célébration de ce saint sont choisis soit parce
qu’ils font le récit d’un événement particulier de sa vie, ou de son rapport au
Christ, etc. ; soit parce qu’ils ont rapport à quelque caractéristique de ce en
quoi a consiste sa sainteté.
¤ ¤ ¤
26 décembre :
SAINT ÉTIENNE, premier martyr.
Ac 6,8-10 ; 7,54-60.
Psaume 30 : R/, En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit.
Mt 10,17-22
Introduction
La liturgie de ces trois jours à la suite de Noël, nous présente trois
personnages tels qu’une sorte de santons d’une « crèche liturgique » autour de
la fête de la naissance du Sauveur.
Voici le premier : saint Étienne, le diacre, le
serviteur… Si quelqu'un veut me servir, qu'il se mette à ma suite, et là où je
suis, là aussi sera mon serviteur. Étienne a suivi Jésus… jusqu’au bout de son
témoignage et il est là où est aussi son Seigneur.
Dans un moment nous dirons « nous te rendons grâce car
tu nous as choisi pour servir en ta présence ». Que le service eucharistique se
prolonge le long de la journée.
Pour l’homélie
C’est presque évident que saint Luc en faisant le récit du martyr d’Étienne
dessine en filigrane quelques traits de la passion de Jésus. Au disciple il
suffit d’être comme son maître (cf. Mt 10,25).
Pour les Actes.-
¤ Ac 6,13-14 : Ils produisirent de faux témoins: « L'homme que voici,
disaient-ils, tient sans arrêt des propos hostiles au Lieu saint et à la Loi; de
fait, nous lui avons entendu dire que ce Jésus le Nazôréen détruirait ce Lieu et
changerait les règles que Moïse nous a transmises.»
¤ Mt 26,60-61: Il se présenta deux faut témoins qui déclarèrent: « Cet homme a
dit: ‹Je peux détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours.› »
¤ Ac 7,56 : Il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu.
¤ Lc 22,66 : Mais désormais le Fils de l'homme siégera à la droite du Dieu
puissant.
¤ Ac 7,59 : Tandis qu'ils le lapidaient, Étienne prononça cette invocation: «
Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »
¤ Lc 23,46 : Jésus poussa un grand cri; il dit: « Père, entre tes mains, je
remets mon esprit. »
¤ Ac 7,60 : Puis il fléchit les genoux et lança un grand cri: « Seigneur, ne
leur compte pas ce péché. »
¤ Lc 23,34: Jésus disait: « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils
font. »
Pour l’évangile.- Notre page évangélique appartient à l’enseignement de
Jésus aux apôtres concernant les persécutions qu’ils auront à subir lors de leur
envoi en mission. Ce choix nous invite à y lire l’annonce du martyre de saint
Étienne.
L’annonce évangélique « Quand on vous livrera…ce n’est pas vous qui parlerez,
c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous » (v. 19.20) — s’accomplit bel
et bien los du procès d’Étienne : « Mais, sur ces entrefaites, des gens de la
synagogue dite des Affranchis, avec des Cyrénéens et des Alexandrins, des gens
de Cilicie et d'Asie, entrèrent en discussion avec Étienne et ils étaient
incapables de s'opposer à la sagesse et à l'Esprit qui marquaient ses paroles. »
Je pense que c’est dommage que la lecture évangélique n’ait pas ajouté les vv.
24-25, où il est question du « serviteur » = « diacre » : « Le disciple n'est
pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Au
disciple il suffit d'être comme son maître, et au serviteur d'être comme son
seigneur. »
Passage au rite
Depuis tout le temps de l’Avent nous avons essayé d’accueillir la naissance de
Celui qui nous a donné des raisons et de critères de vivre… Fidélité jusqu’au
bout… persévérance jusqu’au bout… Puisse notre participation au sacrement
eucharistique nous donner de partager la fidélité de Jésus, la fidélité
d’Etienne.
Pour le notre Père
De même que l’Esprit de notre Père a donné des mots à Étienne pour témoigner de
Jésus, qu’il nous donne le sens des mots de la prière que Jésus nous a enseigné,
pour prier en esprit et vérité.
retour
27 décembre :
SAINT JEAN, apôtre et évangéliste.
1 Jn 1,1-1-4
Psaume 96: R/, Amis du Seigneur qu’il soit votre joie.
Jn 20, 2-8
Introduction
Le deuxième « santon » de notre crèche liturgique est un théologien : celui qui
a témoigné que le Verbe s’est fait chair. Celui dont l’amour reçu de, et rendu
à, son Seigneur l’a fait devenir croyant et vivant de la éternelle. Que le
Seigneur devenu aussi pour nous pain et vin nous permette de grandir dans la
foi.
Pour l’homélie
Pour 1 Jn.- on reprend les idées de la « Clé de lecture ». La 1 Jn fut
probablement écrite après les deux autres, qui sont des simples billets adressés
à des communautés locales pour les préserver de fausses doctrines.
L’auteur doit peut-être faire face à la diffusion
envahissante de ces erreurs ; aussi expose-t-il d’une manière assez ample les
points les plus fondamentaux de la foi chrétienne.
Dieu est lumière et il a révélé son dessein par Jésus
Christ ; Dieu est Père, et il veut faire de nous ses enfants en nous offrant de
communier à sa vie ; Dieu est amour, et il désire que ses enfants soient unis
par un amour mutuel.
Tels sont les trois thèmes sur lesquels l’auteur revient sans cesse. Ils
supposent cette vérité fondamentale : Jésus Christ est le Fils de Dieu. À ceux
qui croient cette vérité, Dieu donne sont Esprit ; eux seuls communient à la vie
éternelle du Père et du Fils.
Pour l’évangile.- « Le disciple que Jésus aimait » (et/ou « qui aimait
Jésus ») est capable de réfléchir un peu à partir des données qui n’ont pas eu
de sens ni pour Marie Madeleine ni pour Pierre.
Si quelqu’un avait enlevé (volé) le corps du Seigneur,
se serait-il attardé à bien placer les linges et à les laisser comme cela à leur
place ? Ou bien les aurait-il pris avec le cadavre, ou bien ils seraient restés
là, n’importe comment. Si donc le corps n’a pas été vole, mais il n’est plus
dans le tombeau non plus, qu’est-ce qui s’est passé… ?
À partir de cela le disciple il vit et il cru… À l’aide
aussi du ra
Pour le Notre Père
Plus que jamais, à la célébration eucharistique nous sommes « nous sommes en
communions avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Exprimons cette
communion en disant la prière que le Fils nous a donnée pour nous adresser au
Père…retour
28 décembre :
LES SAINTS INNOCENTS, martyrs.
1 Jn 1,5–2,2
Psaume 123 : R/, Notre âme comme un oiseau, s’est échappée du filet de
l’oiseleur.
Mt 2,13-18
Introduction
Le troisième « santon » de notre crèche liturgique est collectif, « les
innocents ». D’après le récit de Mt ce sont les enfants de Bethléem ; mais
aussi, à la suite du Christ, il s’agit de tous ceux qui ont lavé leurs robes
dans le sang de l’Agneau. Que le Seigneur nous permette de faire partie de ce
cortège pour la célébration du repas de ses noces.
Pou l’homélie
Pour la lettre de Jean.- Cette innocence reçue du Christ nous est bien
rappelée dans la lettre de Jean : « Le sang de son Fils nous purifie de tout
péché » (v. 7) « Si nous reconnaissons nos péchés, qui est fidèle et
juste, nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à
lui. » (v. 9) « Si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant
le Père : Jésus Christ le Juste. » (v. 2,1).
C’est donc aussi notre fête, nous qui avons été faits innocents… pour en
demeurer jusqu’au bout.
Pour l’évangile.- Parmi d’autres « objectifs » du récit, le texte de Mt
dans ces deux premiers chapitres de son évangile, il y a celui de faire
apparaître Jésus comme celui en qui s’accomplissent les anciennes prophéties.
Si bien que le récit de la fuite en Égypte « démontre »
qu’en cet événement s’accomplit « D’Égypte, j’ai appelé mon fils » d’Osée 11,1.
Dans le massacre des enfants de Bethléem, celle de Jérémie 31,15, qu’il faudrait
comprendre en ce sens : Rachel, mère des israélites du Nord, pleure sur ses
enfants exilés. Bethléem : site traditionnel du tombeau de Rachel ; Rama : lieu
de rassemblement des déportés partant en exil.
D’autre part, il ne faudrait pas trop s’étonner de la
cruauté d’Hérode en faisant ce massacre enfantin, compte tenu de ce qu’il avait
fait à l’égard de sa propre famille. Rien que par soupçon de comploter contre
lui, Hérode tua : Aristobule, frère de sa femme Mariamné (35 a JC) ; Mariamné,
son épouse bien-aimée (29 a JC) ; Alexandra, la mère de Mariamné ; Alexandre et
Aristobule, enfants qu’il eut avec Mariamné (7 a JC) ; Antipater, fils de sa
première femme, Doris (4 a JC)… Pourquoi donc s’étonner qu’il ait tué les
enfants de Bethléem parmi lesquels il pensait qui se trouvait «le Roi des Juifs
qui vient de naître ».
Passage au rite
Il n’y a d’autre innocent que notre Seigneur Jésus Christ. Il ne s’est pas servi
de son innocence pour faire l’économie de sa totale communion avec nous « de
vrais coupables » afin de nous innocenter. Ce mystère dont nous bénéficions est
rendu présent sacramentellement sur l’autel. Rendons grâce au Seigneur notre
Dieu.
Pour le Notre Père
Les enfants de Bethléem ne se sont adressées à Dieu qu’en pleurant. Puissent nos
voix s’adresser à Dieu aussi courageusement que celles, des innocents au moment
de dire encore une foi la Prière que Jésus innocent nous a enseigné…
retour
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29 DÉCEMBRE (5e jour dans l’octave de Noël)
1 Jn 2,3-11
Réponse du Psaume : Au Seigneur notre Dieu tout honneur et toute gloire. (Mis.
noté, p 58.D)
Lc 2,22-35
Introduction
Nous sommes déjà au cinquième jour de l’octave de Noël. Dans notre esprit c’est
toujours le Mystère du Verbe fait chair que nous célébrons. La lumière qui
éclaire tous les hommes. Que cette même Lumière dissipe les ténèbres de nos
péchés.
Pour l’homélie
Saint Jean fait apparaître une des vérités sur lesquelles il insiste :
Dieu est lumière « et qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a
pour lui aucune occasion de chute ». Lumière manifesté dans la présence de Jésus
parmi nous.
Concernant « la Présentation de Jésus », thème de l’évangile, Lc mélange
deux rituels : 1) la purification de mère, le quarantième jour après la
naissance d’un garçon (le 84ème si c’était une fille) ; elle était obligée de se
rendre au Temple pour offrir l’holocauste d’un agneau ou, si elle était pauvre,
deux colombes ou deux tourterelles. 2) S’il s’agissait du premier né garçon, il
fallait le racheter. Car depuis que les premiers nés avaient été épargnés en
Égypte la nuit Pâques, il était censé qu’ils appartenaient au Seigneur. Et, en
fait, c’était eux qui s’occupaient du service du temple jusqu’à ce qu’ils ont
été remplacés par les fils de la tribu de Lévi. Les parents devaient donc les «
récupérer » moyennant le payement d’une somme de cinq sicles (1 sicle = salaire
de 4 journées ; 5 sicles = salaire de 20 journées) ; une assez grosse somme. Il
n’était pas prescrit par la Loi que l’enfant soit conduit au Temple pour ce
rachat. Cependant, Lc « fait conduire Jésus au Temple ».
Possible raison de cette « anomalie ». Depuis que
Gabriel s’est rendu au Temple pour annoncer la naissance de Jean jusqu’à
l’annonciation de Jésus à Marie se sont passées 6 mois (= 180 jours) ; 9 mois
après (= 270 jours), c’est la naissance de Jésus ; 40 jours après il est conduit
au Temple. Total, depuis que Gabriel vient au Temple jusqu’à ce que le Seigneur
vient en prendre possession : 180 + 270 + 40 = 490 jours = 70 semaines =
accomplissement de la prophétie de Gabriel à Daniel (9,21-26) comme prélude à
l’avènement de Dieu (cf. 9,24 : Il a été fixé soixante-dix septénaires sur
ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser la perversité et mettre un
terme au péché, pour absoudre la faute et amener la justice éternelle, pour
sceller vision et prophète et pour oindre un Saint des Saints).
On peut bien comprendre le récit de Lc, dans cette
page, comme la prise de possession de la Maison du Père par celui qui va se
manifester comme son Fils. Prise de possession attestée par deux témoins :
Syméon et Anne (dont le passage qui la présente a été malheureusement séparé de
la péricope d’aujourd’hui pour être transféré à l’évangile de demain).
Ce n’est pas principalement de la tendresse que nous
devons témoigner à celui dont nous venons de fêter la naissance, mais aussi et
surtout de l’adoration et de l’adhésion en tant que Notre Seigneur, notre Dieu.
Seigneur du Temple nouveau, bâti avec les pierres vivantes que nous sommes,
nous, les enfants de Dieu. Il vient prendre possession de ce qui lui appartient
: c’est nous qui lui appartenons… Librement ? Joyeusement ? Tristement ? Avec
réticences ? Comment alors ?
Passage au rite
Syméon annonce à Marie « la chute et le relèvement de beaucoup en Israël » à
cause de Jésus. Mais d’abord, c’est lui-même, Jésus, qui va « chuter » sur la
croix et se « relever » le matin de Pâques pour notre salut. Voilà le Mystère
que nous rendons présent ; nous sommes invités à y entrer et à y participer :
mourir et ressusciter avec Jésus.
Pour le Notre Père
L’Esprit permit à Syméon de découvrir le Christ en Jésus. C’est le même Esprit
qui nous permet de réciter, pleins de foi, les mots et les demandes de la prière
apprise de Jésus lui-même, en disant :
retour
30 DÉCEMBRE
(6e jour dans l’octave de Noël)
1 Jn 2,12-17
Réponse du Psaume : Au Seigneur notre Dieu tout honneur et toute gloire. (Mis.
noté, p 58.D)
Lc 2,36-40
Introduction
« L’enfant grandissait et se fortifiait ». Si Noël a été pour nous la naissance
du Christ dans notre cœur, il faudrait que nous aussi nous « grandissions et
nous nous fortifions » comme lui et, nécessairement, avec lui. Voilà pourquoi
nous sommes venus à l’Eucharistie. Qu’il veuille pardonner les pêches qui
empêchent le progrès souhaité par le Seigneur.
Pour l’homélie
La Loi exigeait la déposition de deux témoins pour garantir l’authenticité d’un
fait ; en l’occurrence, la prise de possession de « sa maison» (le Temple) par
celui qui en est « le Seigneur ». Les témoins doivent être accrédités.
Puisque les femmes ne jouissaient pas d’une audience
suffisante en Israël, Lc énumère tous les titres habilitant Anne à témoigner.
Veuve et âgée – Lc précise qu’elle est restée très longtemps veuve, ce qui était
à l’époque objet de respect – ; dépendant sans doute de la générosité de la
communauté (Dt 26,12-13 : La troisième année, l'année de la dîme, quand tu
auras prélevé toute la dîme sur la totalité de ta récolte, quand tu l'auras
donnée au lévite, à l'émigré, à l'orphelin et à la veuve, et qu'ils auront mangé
à satiété dans ta ville, alors, devant le SEIGNEUR ton Dieu, tu diras : J'ai ôté
de la maison la part sacrée, et je l'ai bien donnée au lévite, à l'émigré, à
l'orphelin et à la veuve, suivant tout le commandement que tu m'as donné, sans
transgresser ni oublier tes commandements). Anne fait partie des pauvres de
Yahvé.
Elle partage donc l’espérance messianique du Reste
d’Israël dans la libération de Jérusalem et annonce « la bonne nouvelle » de la
venue du Messie. Avec Anne c’est l’espérance des pauvres de Yahvé qui découvre
son objet dans la personne du Christ et l’accueille dans la joie et la louange.
∆ v. 40. La petite notice de ce v. est
étroitement parallèle à celle de 1,80 sur Jean Baptiste. Elle fait d’autant
mieux ressortir le mystère propre de Jésus
Quant à l’enfant, |
Quant à l’enfant, |
il
grandissait |
il
grandissait |
et
son esprit se fortifiait ; |
tout
rempli de sagesse, |
|
et
la faveur de Dieu était sur lui. |
|
et
il fut dans les déserts |
|
jusqu’au jour de sa manifestation à Israël. |
|
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Ce verset mentionne
la croissance de l’enfant Jésus, son acquisition progressive de la sagesse qui
le qualifie pour sa mission : « la grâce de Dieu » (seule mention sous cette
forme chez Lc) repose sur lui… La Sagesse, au sens fort que lui donne
l’Écriture, est chez Lc, le bien propre de Jésus (2,52 : au retour de Jérusalem
; 11,31 : « plus que Salomon » ; sa sagesse est promise aux témoins).
Sur Jean était la main du Seigneur (1,66 : « Que sera
donc cet enfant ? » Et vraiment la main du Seigneur était avec lui), comme sur
les prophètes.
Sur Jésus est la faveur (la grâce) par excellence. (Cf.
1,28 : L'ange entra auprès d'elle et lui dit : « Sois joyeuse, toi qui as la
faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi»). Ce terme (favorisée) (κεχαριτωμένη)
se présente comme un nom donné à Marie. On ne le trouve dans le N. T. qu’en Ep
1,6 (...à la louange de sa gloire, et de la grâce (χάριτός) dont il nous a
comblés en son Bien-aimé). Il est apparenté au mot grâce qui est, dans l’A.
T. grec, d’abord la faveur du roi (p. e. 1 S 16,22 : Saül envoya dire à Jessé
: « Que David reste donc à mon service, car il me plaît »), puis l’amour du
bien-aimé (p. e. Ct 8,10 : (Elle) Je suis un rempart et mes seins sont
vraiment des tours? Alors j'existe à ses yeux comme celle qui rencontre la paix).
Passage au rite
« Tout ce qui est du monde » est disparu sur la croix. Tout ce qui est de Dieu
est arrivé avec la glorification de Jésus. Disparaissons avec lui pour être
glorifiés avec lui.
Pour le Notre Père
La grâce de Dieu est aussi sur nous, qui nous permet de dire en toute vérité :
retour
31 DÉCEMBRE
(7e jour dans l’octave de Noël)
Jn 2,18-21
Réponse du Psaume : Au Seigneur notre Dieu tout honneur et toute gloire. (Mis.
noté, p 58.D)
Jn 1,1-18
Introduction
Frères très chers, ne nous y trompons pas. Nous entendrons au premier mot de
la première lecture « Nous sommes à la dernière heure ». Cette « dernière heure
» n’a rien à voir avec le 31 décembre du calendrier civil. Cette « dernière
heure » est celle de la venue du Christ parmi nous. C’est ce que nous sommes en
train de célébrer dans l’Octave de Noël. Demeurons dans la « vérité » ; et
demandons pardon si jamais nous avions commis des erreurs.
Pour l’homélie
Notre évangile fait « inclusion » (clôture symétriquement) avec celui du 25
décembre à la messe du jour proprement dit. Une manière de prendre conscience
que nous sommes toujours en train de célébrer « le Verbe fait chair ».
Voici une distribution en chiasme des 18 versets de notre texte, dans lequel il
est censé que l’idée principale serait celle qui est exprimée au centre ce cette
distribution concentrique.
A Le Verbe/Parole est éternel (1-2)
B Le Verbe/Parole est créateur de l’univers naturel (3-5)
C Jean n’est que le témoin du Verbe/Parole (6-8)
D Le monde a refusé d’écouter le Verbe/Parole (9-11)
E Le Verbe/Parole a le pouvoir de donner une nouvelle naissance (12-13)
D’ Le Verbe/Parole fait chair est glorifié par la communauté croyante (14)
C’ Jean témoigne à nouveau du Verbe/Parole fait chair (15)
B’ Par la grâce du Verbe/Parole la création surnaturelle est arrivée (16-17)
A’ Le Verbe/Parole s’identifie au Fils
* Extrait de l’homélie de Noël 2005 :
Le Mystère de Noël tient tout entier dans ces mots proclamés au cœur de notre
évangile :
LE VERBE S’EST FAIT CHAIR, IL A HABITÉ PARMI NOUS
1. Il y a comme un point de départ
D’une part, le Verbe,
le point de départ :
Le Verbe, la Parole éternelle de Dieu le Père ;
Celui qui, depuis l’éternité, était auprès de Dieu ;
Celui qui était Dieu.
Celui par qui tout a été fait ;
Celui qui est la vie et la lumière des hommes.
Le seul Saint, le seul Seigneur, le Très-Haut :
le Verbe.
2. Il y a aussi un point d’arrivée
D’autre part, la chair. Le point d’arrivée : Le Verbe s’est fait chair.
La chair, c’est la faiblesse :
faiblesse à la naissance : la dépendance la plus totale ;
faiblesse de la croissance : grandir petit à petit,
tout est à apprendre :
* apprendre à marcher, pour sillonner la Palestine ;
* apprendre le nom des choses, pour raconter les paraboles ;
* apprendre à lire les Écritures pour les proclamer à la Synagogue ;
* apprendre à écrire pour pouvoir le faire un jour sur le sol.
tout est à apprendre :
* la fatigue corporelle, la souffrance physique :
pour comprendre ceux qui avaient faim après trois jours de le suivre ;
pour demander à boire à la Samaritaine ;
pour s’endormir dans la barque ;
pour avoir peur à Gethsémani.
* apprendre la douleur de l’esprit :
pour respecter la liberté des disciples qui le quittent ;
pour pleurer à la mort de l’ami bien aimé ;
pour avoir miséricorde de la mère veuve qui enterre son fils unique ;
souffrir aussi lorsqu’il faut dire une parole pour le bien des autres
même si elle doit faire du mal à celui qui la dit
et à celui qui l’entend ;
tout est à apprendre
* apprendre enfin la mort elle-même, la faiblesse suprême :
mort dans des tourments qui font peur ;
mort qui lui est donnée par ceux-là mêmes qu’il aime jusqu’au bout.
Voici la chair.
Et le Verbe s’est fait chair.
3. Entre « le Verbe » et « la chair » il y a un passage, un trajet : « se
faire », devenir.
Entre le Verbe qui est éternel
et la chair qui est temporelle,
le Verbe « s’est fait », le Verbe « est devenu » chair.
Pour devenir « chair », pour se faire « chair »,
le Verbe a eu besoin de chair,
le Verbe a eu besoin d’hommes et de femmes.
Toutes les aventures du Peuple de Dieu dans l’Ancienne Alliance
lui ont fourni la chair historique :
des origines humaines, une ethnie humaine, des ancêtres humains,
une pensée et une langue humaines : la pensée et la langue juives.
Et, le moment venu,
pour que le Verbe demeure le Verbe tout en devenant vraiment un homme de chair,
l’Esprit Saint a pris soin de Le faire exister
dans le sein virginal de Marie : le Verbe éternel dans la chair humaine.
Joseph aussi était là
pour lui donner d’exister dans l’historie de son peuple,
pour lui donner sa chair historique : descendant de David.
Et le Verbe éternel s’est fait vraiment chair, vraiment homme.
Le Verbe, pour se faire chair, a eu besoin des hommes,
des pauvres homes et femmes que nous sommes.
« Son histoire n’est pas finie, car Jésus vient encore aujourd’hui
Pour y croire et l’aimer vraiment il faut être comme un enfant »
(Mannick – Akepsimas)
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