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5 janvier
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Jn 1,19 Et voici quel fut le
témoignage de Jean lorsque, de Jérusalem, les Juifs envoyèrent vers lui
des prêtres et des lévites pour lui poser la question: «Qui es-tu?»
20 Il fit une déclaration sans
restriction, il déclara: «Je ne suis pas le Christ.»
21 Et ils lui demandèrent: «Qui
es-tu? Es-tu Elie?» Il répondit: «Je ne le suis pas.» - «Es-tu le
Prophète?» Il répondit: «Non.»
22 Ils lui dirent alors: «Qui
es-tu?... que nous apportions une réponse à ceux qui nous ont envoyés!
Que dis-tu de toi-même?» |
2 JANVIER
1 Jn 2,22-28
Réponse du Psaume : La terre tout entière a vu le Sauveur que notre Dieu nous
donne (Mis. noté, p. 62/A)
Jn 1,19-28
Introduction
Aussi bien saint Jean que saint Marc ignorent, dans leurs évangiles, les récits
rapportés par saint Matthieu et saint Luc. Après un prologue, ils entrent
aussitôt dans le récit de la vie publique de Jésus. Ce sera le cas pour les
évangiles de ces jours-ci (sauf les deux derniers). Nous réapprendrons à devenir
les disciples de celui qui est venu porter la lumière aux hommes de ce monde.
Demandons-lui d’effacer l’obscurité de nos péchés.
Pour l’homélie
Voici comment Jean présente l’ensemble des péricopes pour les évangiles de cette
semaine.
Jour 1 – 1,19-28 (02.01) : Témoignage de Jean devant les autorités
(Scène 1)
Jour 2 – 1,29-34 (03.01) : Jean désigne Jésus
(Scène 2)
Jour 3 – 1,35-42 (04.01) : Deux disciples de Jean suivent Jésus
(Scène 3)
: André témoigne auprès de Simon
(Scène 4)
Jour 4 – 1,43-51 (05.01) : Jésus appelle Philippe
(Scène 5)
: Philippe témoigne au près de Nathanael (Scène 6)
Jour 6 – 2,1-12 (07.01) : Les noces de Cana
(Scène 7)
∆ v. 19. Les Juifs. Chez Jn, l’expression les Juifs désigne parfois, sans
autre précision, les membres du peuple d’Israël (3,25 : un « Juif » discute avec
les disciples de Jean ; 4,9.22 : conversation de Jésus avec la Samaritaine) ;
mais dans la plupart des cas il vise les représentants du monde engagé dans un
processus d’incompréhension et, finalement, d’hostilité vis-à-vis de l’envoyé de
Dieu : en ce sens, il caractérise particulièrement les autorités constituées.
∆ v. 19. Des prêtres et des lévites. On va d’emblée [il faut tenir compte
que c’est le premier verset après le prologue !] au témoignage essentiel ; il
est porté devant les représentants des autorités suprêmes et il situe le rôle et
la personne de Jésus vis-à-vis de Jean le Baptiste.
∆ v. 21. Es-tu le Prophète ? Non. Selon Ml 3,23 (Voici que je
vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que ne vienne le jour du SEIGNEUR,
jour grand et redoutable) ; Si 48,10-11 (Toi – Élie – qui fus désigné,
dans les reproches pour les temps à venir, pour apaiser la colère avant qu'elle
ne se déchaîne, ramener le cœur du père vers le fils et rétablir les tribus de
Jacob), et d’autres, le prophète Élie devait venir pour une ultime
exhortation pénitentielle, à la veille du jugement final (Cf. Mt 11,14 :
C'est lui, si vous voulez bien comprendre, l'Elie qui doit revenir ; Mt
17,10 : Et les disciples l'interrogèrent : « Pourquoi donc les scribes
disent-ils qu'Elie doit venir d'abord ? »). L’attente d’un prophète des
derniers temps était diffuse dans divers milieux et s’appuyait peut-être sur Dt
18,15 ([Moïse s’adresse aux hébreux] C'est un prophète comme moi que le
SEIGNEUR ton Dieu te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères; c'est lui
que vous écouterez). (Cf. Jn 6,14 : À la vue du signe qu'il venait
d'opérer, les gens dirent : « Celui-ci est vraiment le Prophète, celui qui doit
venir dans le monde »).
∆ v. 24. Ceux qui avaient été envoyés étaient des Pharisiens. Autre
traduction possible : La délégation comprenait des Pharisiens.
∆ v. 28. Béthanie, au-delà du Jourdain. Il ne s’agit pas du village de
Lazare, proche à Jérusalem, mais d’un bourg situé sur la rive gauche du Jourdain
et dont la localisation est incertaine.
Passage au rite
« Au milieu de vous se tient Celui » qui a été terrassé sur la croix et
enfui dans le tombeau pour se relever le matin de Pâques. Nous allons célébrer
ce Mystère pour y participer : être terrassés avec lui pour nous relever debout
avec lui. Et nous maintenir debout pour l’éternité, grâce à lui.
Pour le Notre Père
L’Esprit Saint nous a oint de sa grâce pour pouvoir dire en toute vérité la
prière de enfants de Dieu. Nous n’avons besoin de rien d’autre. Cette onction
nous suffit. Disons donc ce que nous connaissons depuis le commencement de notre
vie chrétienne :
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3 JANVIER
1 Jn 2,29 – 3,6
Réponse du Psaume : La terre tout entière a vu le Sauveur que notre Dieu nous
donne (Mis. noté, p. 62/A
Jn 1,29-34
Introduction
Nous sommes rassemblés pour faire la fête de la foi. La foi dont Jean
l’évangéliste témoigne dans son Livre au sujet de Jésus, au sujet du Baptiste
(qui, curieusement, ne baptise pas). Puissions-nous adhérer aux témoignages
évangéliques dans notre persuasion interne et dans notre vie de tous les jours.
Pour nos incohérences, demandons pardon.
Pour l’homélie
C’est le deuxième jour de cette première semaine de vie publique de Jésus.
Malheureusement, le texte liturgique omet cette notation chronologique au début
du v. 29.
∆ v. 29. Voici l’agneau de Dieu. Le texte évoque la mort expiatoire de
Jésus en amalgamant deux images traditionnelles ; d’une part celle, du serviteur
souffrant (Is 52,13 – 53,12 : Quatrième cantique du Serviteur) qui assume les
péchés de la multitude et qui, innocent, s’offre comme un agneau ; d’autre part,
celle de l’agneau pascal, symbole de la rédemption d’Israël (Ex 12,1-28 : récit
de la Pâque).
∆ v. 29. Qui enlève. Ce verbe grec signifie soulever et, à partir de là,
soit porter, prendre sur soi, soit emporter, ôter, faire disparaître. C’est en
ce sens que Jn l’utilise habituellement (p. e. Jn 10,18 : Personne ne me
l'enlève mais je m'en dessaisis de moi-même; j'ai le pouvoir de m'en dessaisir
et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est le commandement que j'ai reçu de mon
Père).
∆ v. 29. Le péché du monde. Cette formule au singulier vise l’ensemble
des péchés du monde dans toute leur étendue et toutes leurs implications.
∆ v. 30. Avant moi, il était. Cf. 1,15 : Jean lui rend témoignage et
proclame : « Voici celui dont j'ai dit: après moi vient un homme qui m'a
devancé, parce que, avant moi, il était ». Le témoignage du Baptiste
conserve une valeur permanente : il souligne que Jésus, qui historiquement est
venu après lui, l’emporte radicalement sur lui en fonction de son origine et de
sa mission divine. 1,27 : Il vient après moi et je ne suis même pas digne de
dénouer la lanière de sa sandale.
∆ v. 32. « J’ai vu l’Esprit, tel une colombe, descendre du ciel et
demeurer sur lui ». Le don de l’Esprit est permanent et sans limite. (3,34 :
En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, qui lui donne
l'Esprit sans mesure).
∆ v. 34. J’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu. Un manuscrit et
quelques versions lisent : l’élu ou le fils élu.
* Extraits de « Lecture de l’évangile selon Jean – I » de Xavier Léon-Dufour, p.
170-175 (Seuil, col. Parole de Dieu, Paris, 1988). Commentaire à Jn 1,29.
Qu’entend l’évangéliste par « agneau de Dieu » ? À partir du contexte immédiat
(parole d’André à Simon : « Nous avons trouve le Messie») on doit retenir
sans hésitation un sens messianique à cette expression. Or on ne connaît pas
dans la tradition juive de « titre » messianique semblable. Comment justifier le
choix du terme « agneau » ?
1. Selon une interprétation fort répandue,
l’agneau de Dieu est à identifier avec le Serviteur de Dieu annoncé en Is 52,13
– 53,12. Le rapprochement ne s’impose pas : dans la prophétie, l’agneau isaïen
expie ou « porte » le péché, il ne l’ôte pas.
2. Selon Christian Harold Dodd, L’interprétation
du 4e évangile, (296-308) l’Agneau de Dieu, c’est l’équivalent de l’agneau
vainqueur de l’Apocalypse dont la colère est redoutable (Ap 6,16 : Ils
disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et cachez-nous loin de
la face de celui qui siège sur le trône, et loin de la colère de l'agneau !)
et qui va triompher des sept rois de la Bête (Ap 17,14 : Ils combattront
l'agneau et l'agneau les vaincra, car il est le Seigneur des seigneurs et Roi
des rois ; Ap 7,17 : Car l'agneau qui se tient au milieu du trône sera
leur berger, il les conduira vers des sources d'eaux vives.) Tel est bien le
Messie violent et vainqueur dont rêvait le Baptiste selon la présentation
synoptique. Possible source de cette idée : le Livre d’Hénoch (entre 150 avant
J. C. et le IIIe de notre ère) : l’histoire d’Israël y est comparée aux
vicissitudes du combat que mène un agneau (auquel il pousse une corne) pour
protéger les brebis contre les loups. Cette hypothèse se heurte toutefois à la
difficulté de justifier son existence dès la fin du Ier siècle.
3. La lecture la plus courante reconnaît dans
l’Agneau des Dieu le véritable agneau pascal. Cette identification repose sur la
présentation chrétienne primitive du Christ « notre Pâque [qui] a été immolé
» (1 Co 5,7), que la 1 P 1,19 explicite : "Vous avez été affranchis par
un sang précieux, comme d’un agneau sans reproche et sans tache, Christ". Il
est difficile d’admettre que le texte attribue au Précurseur la compréhension
anticipée du mystère pascal. Une issue cependant est possible : en évoquant
l’agneau pascal, le Baptiste johannique annoncerait non pas le mystère de la
Croix, mais la délivrance que Dieu va opérer par cet homme – une délivrance dont
la sortie d’Égypte était le prototype. On peut se demander comment, par quel
moyen cet agneau pascal obtient la libération du peuple. À notre avis, il
convient saisir le rôle de l’Agneau de Dieu d’après l’hypothèse qu’avec J. T.
Forestell, nous proposons.
4. Le terme « agneau » évoque de soi les
sacrifices d’Israël : rites de communion, de réconciliation ; sacrifice
quotidien au Temple.
Selon nous (c.-à-d. X. L-D.) Jésus est bien l’« agneau » de Dieu du fait que, à
elle seule, sa venue supprime, de la part de Dieu, la nécessité des rites par
lesquels, durant le temps de l’attente, Israël devait toujours à nouveau renouer
lien existentiel avec le Seigneur. Jésus n’est pas ici la nouvelle victime
cultuelle, il est celui par qui Dieu intervient en offrant aux hommes la
réconciliation parfaite avec lui-même. Un détail johannique à propos des
vendeurs chassés du sanctuaire (2,15) pourrait confirmer notre lecture. Cette
lecture pourrait être enrichie par les autres trois ; mais il est indispensable,
au premier temps de lecture, de reconnaître avec le Précurseur que, par sa seule
présence, Jésus inaugure une étape nouvelle dans la relation qui unit Dieu aux
hommes ou, selon un terme théologique, une nouvelle économie du salut.*
Passage au rite
Nous accomplissons l’« une fois pour toutes » l’offrande de Jésus, Agneau de
Dieu, dont le sang est « versé pour nous et pour la multitude ». Qu’il ne soit
pas stérile en nous par notre faute.
Pour le Notre Père
L’Esprit Saint a donné à Jean de reconnaître le Fils de Dieu en Jésus de
Nazareth. Qu’il nous permette à nous de prier sa propre prière selon la pensée
et le cœur de Celui qui nous l’a enseignée.
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4 JANVIER
1 Jn 3,7-10
Réponse du Psaume : La terre tout entière a vu le Sauveur que notre Dieu nous
donne (Mis. noté, p. 62/A)
Jn 1,35-42
Introduction
« Venez, vous verrez ». À Pâques Jean « est allé voir – il ne vit que le tombeau
vide – et il crut ». C’est notre cas. Nous sommes venus voir dans la foi.
Ressuscité, après être passé par la Croix, celui dont nous venons de célébrer la
naissance. Supplions le pardon pour nos manques de foi, celle qui aurait dû agir
dans l’amour.
Pour l’homélie
Contexte. Encore une fois la péricope liturgique nous a escamoté le repère
chronologique le lendemain, qui sera le 3ème jour de cette semaine, avec les
deux scènes.
∆ v. 41. Nous avons trouvé le Messie. Jn est le seul évangéliste à citer
le vocable hébraïque (ou araméen) et il en donne la traduction : celui qui a
reçu l’onction.
[N. B.- La traduction TOB/NT donne en français «
Messie », comme traduction du grec « Christos », lorsque ce sont des
Juifs qui parlent d’après leur mentalité ; « Christ » pour le même mot «
Christos » lorsque ce sont des chrétiens qui parlent à l’intérieur de
leur foi au Fils de Dieu fait homme].
∆ v. 42. Fixant son regard sur lui, Jésus dit : « Tu es Simon… ». Jésus
connaît intimement tous ceux qui l’approchent (1,48 : « D'où me connais-tu ?
» lui dit Nathanael ; et Jésus de répondre : « Avant même que Philippe ne
t'appelât, alors que tu étais sous le figuier, je t'ai vu »; 2,25 : Il
n'avait nul besoin qu'on lui rendît témoignage au sujet de l'homme: il savait,
quant à lui, ce qu'il y a dans l'homme ; 4,16-19 : Jésus lui dit : « Va,
appelle ton mari et reviens ici. » La femme lui répondit : « Je n'ai pas de
mari. » Jésus lui dit : « Tu dis bien : ‹ Je n'ai pas de mari › ; tu en as eu
cinq et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.
» « Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. ») Il annonce
le nom nouveau qui sera imposé à Simon ; ce nom de Pierre, bien connu des
lecteurs, indique une vocation particulière (Mt 16,18 : Et moi, je te le
déclare: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et la
Puissance de la mort n'aura pas de force contre elle.)
Charles L’Éplattanier, (« L’évangile de Jean », Labor et Fides, Genève, 1993).
On doit noter comment Jean fait jouer le verbe demeurer : il a d’abord le sens
d’habiter en un lieu, puis il prend un sens temporel ; les deux disciples
restent un certain temps dans la « demeure » de Jésus. Cependant les fortes
connotations qu’aura souvent ce verbe par la suite, de même que celles du verbe
voir, incitent à donner, au delà du sens obvie, une signification plus profonde
à ces quelques phrases limpides. C’est à un voir de la foi que Jésus invite les
disciples, et cette première rencontre crée déjà entre eux et lui ce lien
d’attachement qui caractérise les vrais disciples. Qu’à cette rencontre ait bien
suscité un premier élan de foi va se manifester dans la scène suivante (4ème de
la série).
« Il trouve d’abord son propre frère Simon et lui
dit : … » Voilà la pointe de ce bref épisode. La rencontre avec Jésus,
amenée par le témoignage de Jean, a suscité immédiatement chez André le désir de
partager sa découverte bouleversante. Au départ, peut-être André ne savait-il
pas très bien ce qu’il cherchait (v. 38). Il sait maintenant qui il a trouvé.
Remarquons le jeu du texte sur ce verbe, qui indique d’abord l’initiative prise
par André d’aller chercher son frère, pour désigner ensuite l’aboutissement
d’une quête spirituelle. En disant « nous » avons trouvé, il associe son
compagnon à cette découverte étonnante. Il s’exprime au parfait, ce qui donne à
son propos une note définitive.
Passage au rite
Nous sommes venus, nous avons vu, nous avons communié au mystère : « Fais que je
sorte dans le soir où trop de miens sont sans nouvelles, et par ton Nom dans mon
regard fais toi connaître » (Pâques).
Pour le Notre Père
« Tu t’appelleras… fils bien-aimé ». Voilà pourquoi nous pouvons dire :
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5 JANVIER
1 Jn 3,11-21
Réponse du Psaume : Acclamez Dieu, toute la terre ! Alléluia, alléluia ! (Sans
référence)
Jn 1,43-51
Introduction
Frères très chers, tant que nous sommes sur terre nous vivons pour mourir ; pour
passer « de la mort à la vie » il nous faut aimer les frères. Et tout d’abord
notre Grand Frère, Jésus Christ. Lui aussi est passé de la mort sur la croix à
la vie de Pâques parce qu’il nous a aimés. Nous voilà pour faire ce passage avec
lui. Reconnaissons nos maques d’amour.
Pour l’homélie
Contexte. Cette fois-ci le texte liturgique nous a gardé « le lendemain » de
l’original, ce qui nous conduit au 4ème jour de la semaine, et à la 5ème scène
du récit. Avec André, avec l’autre disciple, avec Simon Pierre, deux autres
disciples vont faire groupe.
∆ v. 44. Philippe était de Bathsaïde. Bethsaïde Julias était située au
Nord du lac de Tibériade.
∆ v. 45. Il va trouver Nathanaël. Certaines traditions l’identifient avec
l’apôtre Barthélemy, mais sans fondement (cf. 21,1-2 : Après cela, Jésus se
manifesta de nouveau aux disciples sur les bords de la mer de Tibériade. Voici
comment il se manifesta. Simon Pierre, Thomas qu'on appelle Didyme, Nathanaël de
Cana de Galilée, les fils de Zébédée et deux autres disciples se trouvaient
ensemble.)
∆ v. 46. Nathanaël qui s’appliquait, semble-t-il à l’étude des Écritures,
marque un certain scepticisme à l’égard des indications fournies. La
connaissance de Jésus et de sa mission naîtra de la rencontre avec lui et de
l’écoute de sa parole.
∆ v. 48. Tu étais sous le figuier. Allusion probable à l’étude des
Écritures : l’expression est bien connue dans la littérature rabbinique où le
figuier est comparé à l’arbre de la science du bien et du mal.
∆ v. 51. Fils de l’homme. Comme dans les synoptiques, le Christ de Jn
porte le titre de Fils de l’homme. Mais la vision eschatologique évoquée par Dn
7,9-15 (La vison du vieillard et de la figure du F. de l’h.) est promise par
Jésus au cours du procès devant le Sanhédrin (Mc 16,42 : Jésus dit : « Je le
suis, et vous verrez le Fils de l'homme siégeant à la droite du Tout-Puissant et
venant avec les nuées du ciel.» Mt 26,64 : Jésus lui répond : « Tu le
dis. Seulement, je vous le déclare, désormais vous verrez le Fils de l'homme
siégeant à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel »),
est inaugurée dès à présent. En fonction de la présence de Jésus sur la terre,
les cieux sont ouverts (Is 63,19 : Ah! si tu déchirais les cieux et si tu
descendais, tel que les montagnes soient secouées devant toi ; Mc 1,10 :
À l'instant où il remontait de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit,
comme une colombe, descendre sur lui) et la communication avec Dieu,
qu’annonçait le rêve de Jacob, devient réalité permanente pour le croyants.
* Celui dont Moïse… On peut estimer que c’est la foi pascale qui a
déterminé ici la rédaction johannique. Il n’est certes pas impensable qu’un juif
de l’époque de Jésus, face à la diversité de « figures » eschatologiques
disponibles, ait pu user d’une semblable formule, vague et englobant : celui
qu’on attendait et que nous avons trouvé, c’est celui que toute l’Écriture
annonce. Cependant les paroles de Philippe correspondent essentiellement à la
conviction fondamentale du christianisme primitif.
Amen, amen, je vous dis. Nous rencontrons ici la
première occurrence de la formule propre à Jn : « Amen, amen, je vous dis ». Il
la met 25 fois dans la bouche de Jésus, et de lui seul. L’évangéliste garde une
fois de plus le mot hébreu, dont la racine connote « ce qui est solide, digne de
foi ». On l’emploie pour confirmer une vérité, attester une certitude absolue.
Vous verrez les cieux ouverts… Le patriarche
Jacob y voyait les anges « monter et descendre » sur une échelle reliant la
terre et le ciel : image symbolique d’une communication durable entre Jacob et
son Dieu, qui lui confirme son incroyable promesse. Jésus réalise cette
communication d’une manière définitive.
Fils de l’homme. Expression que Jésus, et lui
seul, a utilisé dans les évangiles pour parler de lui-même. Elle sera présente
chez Jn 13 fois. Jn l’associera effectivement à la notion de jugement (Jn 5,27 :
Il lui a donné le pouvoir d'exercer le jugement parce qu'il est le Fils de
l'homme). L’Éplattanier, op. cit. pp. 54-58)
Tu verras mieux encore, formulée au futur, cette
annonce qui paraît dépasser même les Écritures messianiques, aurait pu demeurer
sur une indétermination.
Passage au rite
« Tu verras des choses plus grandes encore ». C’est notre cas : le Mystère
Pascal devant nous, au milieu de nous, en nous englobant… même si c’est une
petite messe d’un jour quelconque en semaine. Que le Seigneur veuille nous
prendre dans son élan.
Pour le Notre Père
Oui, de Nazareth est sorti, béni soit-il, celui qui nous a appris à prier en
disant : Notre Père…
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6 JANVIER
1 Jn 5,5-13
Réponse du Psaume : Peuple de Dieu, célèbre ton Seigneur, alléluia, alléluia !
(Mis. noté, 93/A)
Mc 1,7-11
Introduction
« Celui qui a le Fils possède la vie ». Nous sommes venus célébrer l’Eucharistie
pour continuer à vivre ; pour posséder la Vie, grâce à notre communion («
possession ») avec le Fils. Si jamais nous l’avions quitté, ne serait-ce que
pour très peu, demandons pardon.
Pour l’homélie
Contexte. J’imagine que les organisateurs du Lectionnaire ont été obligés
d’insérer ce passage de Mc au milieu de Jn, pour remplir les sept jours de cette
semaine avant l’Épiphanie. Il brise las suites des « le lendemain » de Jn.
D’ailleurs, dans le lectionnaire (des dimanches du temps Ordinaire) Jn vient en
aide de Mc pour combler quelques dimanches de l’évangile le plus court.
∆ v. 7. Il proclamait. Selon Mc, toute la prédication de Jean
concerne celui qui vient après lui (litt. derrière lui). L’expression qui
indique le rang, comme dans un cortège, fait ressortir le contraste entre Jean
et Jésus ; celui qui vient après est en réalité le plus fort. La force, attribut
du Messie (cf., par exemple, Is 11,2 : Sur lui reposera l'Esprit du SEIGNEUR:
esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de vaillance, esprit
de connaissance et de crainte du SEIGNEUR), se manifestera dans la lutte de
Jésus contre Satan (Mc 3,27 : Mais personne ne peut entrer dans la maison de
l'homme fort et piller ses biens, s'il n'a d'abord ligoté l'homme fort; alors il
pillera sa maison. Note b) : Jésus est ici désigne comme le plus
fort, qui démantèle le royaume de Satan, l’homme fort). Et celui qui vient
devant n’est en réalité qu’un serviteur : mettre ou délier les sandales était
tâche d’esclave. (Cf. Lc 1,17 :[Gabriel à Zacharie] Il marchera par devant
sous le regard de Dieu, avec l'esprit et la puissance d'Elie, pour ramener le
cœur des pères vers leurs enfants et conduire les rebelles à penser comme les
justes, afin de former pour le Seigneur un peuple préparé ; Lc 1,76
[Zacharie à la naissance de Jean] : Et toi, petit enfant, tu seras appelé
prophète du Très-Haut, car tu marcheras par devant sous le regard du Seigneur,
pour préparer ses routes).
∆ v. 8. Moi, je vous ai baptisé… mais lui il vous baptisera… Cette
parole souligne la distance entre l’œuvre de Jean, caractérisée par le baptême
d’eau, et celle du Messie définie comme un baptême d’Esprit Saint. Mc ne
mentionne pas le feu. Plutôt que la Pentecôte ou le baptême chrétien, c’est
l’œuvre globale su salut inaugurée par Jésus qui paraît désigné ici comme la
purification et la sanctification eschatologique par l’Esprit Saint.
∆ v. 9. Or, en ces jours-là Jésus vint de Nazareth… L’entrée en
scène de Jésus le fait apparaître comme celui qu’annonçait Jean. L’intérêt se
porte moins sur son baptême que sur la révélation céleste qui l’a suivi (vv.
10-11). Mc ne parle d’aucun témoin en dehors de Jésus : le récit est livré aux
lecteurs comme une clé pour la suite du livre.
∆ v. 10.Il vit les cieux se déchirer comme une étoffe (cf. 15,38 :
Et le voile du sanctuaire se déchira en deux du haut en bas), signe que
Dieu intervient pour réaliser ses promesses (Cf. Is 63,19 : Et depuis
longtemps nous sommes ceux sur qui tu n'exerces plus ta souveraineté, ceux sur
qui ton nom n'est plus appelé. Ah ! si tu déchirais les cieux et si tu
descendais, tel que les montagnes soient secouées devant toi), ici pour
l’envoi de l’Esprit Saint.
∆ v. 10. Comme une colombe. [Note à Mt 3,16 z : Aucune
interprétation certaine n’a pu être donnée de ce symbole. Probablement, il ne
s’agit pas d’une allusion à la colombe qui retourne à l’arche de Noé. Certains,
en s’appuyant sur des traditions juives, identifient la colombe à Israël. Pour
d’autres, elle suggère l’amour de Dieu (cf. Ct 2,14 : Ma colombe au creux
d'un rocher, au plus caché d'une falaise, fais-moi voir ton visage, fais-moi
entendre ta voix; car ta voix est agréable, et ton visage est joli ; 5,2 :
(Elle) Je dormais mais je m'éveille: j'entends mon chéri qui frappe ! (Lui) «
Ouvre-moi, ma soeur, ma compagne, ma colombe, ma parfaite; car ma tête est
pleine de rosée; mes boucles, des gouttes de la nuit ») qui descend sur la
terre. Enfin, en accord avec d’autres traditions juives qui voyaient une colombe
dans l’Esprit de Dieu voletant sur les eaux (Gn 1,2 : La terre était déserte
et vide, et la ténèbre à la surface de l'abîme; le souffle de Dieu planait à la
surface des eaux), certains estiment qu’elle évoque la création nouvelle qui
a lieu au baptême de Jésus. En descendant sur Jésus, l’Esprit le désigne comme
le sauveur promis (cf. Is 11,2, voir note au v. 7 ; 42,1 : Voici mon
serviteur que je soutiens, mon élu que j'ai moi-même en faveur, j'ai mis mon
Esprit sur lui. Pour les nations il fera paraître le jugement ; 63,11 :
Son peuple alors se rappela les jours du temps de Moïse : « Où est celui qui fit
remonter de la mer le pasteur de son troupeau ? Où est Celui qui mit en lui son
Esprit saint ? »)
∆ v. 11. Il m’a plu de te choisir. Litt. En toi j’ai mis mon bon
plaisir. Il ne s’agit pas d’un bon plaisir arbitraire, mais d’une élection en
vue d’une mission dont Dieu investit Jésus en le déclarant son Fils (Ps 2,7 :
Je publierai le décret: le SEIGNEUR m'a dit: «Tu es mon fils; moi, aujourd'hui,
je t'ai engendré) son bien-aimé (cf. Mc 12,6 : [Dans la parabole des
vignerons homicides] Il ne lui restait plus que son fils bien-aimé. Il l'a
envoyé en dernier vers eux en disant : ‹ Ils respecteront mon fils. ›, qui
se souvient peut-être de Gn 22,2 : Il reprit : « Prends ton fils, ton unique,
Isaac, que tu aimes. Pars pour le pays de Moriyya et là, tu l'offriras en
holocauste sur celle des montagnes que je t'indiquerai. » et vv.12 et 16),
objet de sa prédilection.
∆ Note à Mt 3,17 a) : Ces mots mêlent la terminologie de Ps 2,7
reprenant l’antique prophétie de Nathan en 2S 7,14 (tu es mon fils…) et celle
d’Is 42,l (mon bien-aimé qu’il m’a plu de choisir). Ce dernier passage ne
présente pas encore le Serviteur souffrant d’Is 53 mais celui qui, s’il n’élève
pas le ton (42,2), ne vacille ni n’est broyé (Is 42,4). Par la fusion de ces
textes scripturaires, Mt unit en Jésus les deux figures prophétiques du fils
royal et su Serviteur.
Passage au rite
Jésus a été plonge dans les eaux de la mort. Il en est sorti glorifié. S’il « a
connu la mort, puis la vie, c’est pour devenir le Seigneur et des morts et des
vivants ». Nous allons entrer dans ce mystère, puissions-nous en sortir vivants
pour toujours, pour l’éternité.
Pour le Notre Père
C’est parce que nous sommes nés de l’Esprit que maintenant nous pouvons en
vérité la prière que Jésus nous a enseigné :
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7 JANVIER
1 Jn 5,14-21
Réponse du Psaume : Chantez au Seigneur un chant nouveau, alléluia, car il a
fait des merveilles, alléluia ! (Mis. noté, p. 63/E)
Jn 2,1-12
Introduction
« Jésus manifesta sa gloire ». Nous sommes attirés par le rayonnement de la
gloire de Jésus. Nous voici pour en faire la fête, pour en participer à travers
la célébration. Que le Seigneur nous pardonne nos manques de fidélité et de
cohérence.
Pour l’homélie
∆ v. 1. Le troisième jour. Encore une fois le lectionnaire a omis la
référence chronologique. Dommage ! Trois jours après la promesse faite à
Nathanaël et, dès lors, sept jours après la scène de Béthanie (le témoignage de
Jn 1,28 : Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait)
: l’évangile s’ouvre donc, comme la Genèse, par une semaine qui aboutit, le
septième jour, à la première manifestation de la gloire de Jésus (2,11).
∆ v. 4. Que me veux-tu, femme ? Litt. Qu’y a-t-il pour toi et pour
moi ? Dans certains contextes cela peut signifier : De quoi te mêles-tu ? Ainsi
Mc 1,24. L’expression était courante dans les milieux juifs comme dans la langue
grecque. Elle marque une certaine différence de plan entre les interlocuteurs.
Effectivement l’action de Jésus va se situer à un niveau qui dépasse de beaucoup
celui que Marie devait normalement envisager.
L’usage du mot femme n’implique aucune nuance
d’irrespect (19,26 : Jésus dit à sa mère : « Femme, voici ton fils »), il
est surtout conforme aux usages helléniques (Voir aussi : Jn 4,21 : Jésus lui
dit : Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à
Jérusalem que vous adorerez le Père ; 8,10 : Jésus se redressa et lui dit
: « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t'a condamnée ? » ; Jn 20,13 :
« Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « On a
enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis » ; Jn 20,15 : Jésus lui
dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? » Mais elle, croyant
qu'elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : « Seigneur, si c'est toi
qui l'as enlevé, dis-moi où tu l'as mis, et j'irai le prendre »).
∆ v. 4 Mon heure n’est pas encore venue. Le mot heure (ή ώρα) désigne
généralement le moment de la manifestation de la gloire divine de Jésus : il
s’agit le plus souvent de l’heure de la croix en tant qu’elle marque le passage
dans la gloire (par exemple : Jn 12,23 : Jésus leur répondit en ces termes :
Elle est venue, l'heure où le Fils de l'homme doit être glorifié ; 12,27 ;
13,1 ; 17,1 ; 7,30 ; 8,20). Il peut être question aussi du moment fixé par le
Père pour la manifestation anticipée de la gloire à travers les signes. Jésus se
distance donc de sa mère et signifie que le miracle qui va manifester sa gloire
s’accomplit en fonction de la volonté de son Père. Autre traduction
grammaticalement possible : Mon heure n’est elle pas venue ?
* Autre lecture possible. Puisque mon heure – celle de la croix et la
glorification n’est pas encore arrivée ; celle où il n’y aura plus besoin de
signes « démonstratifs » : la Pâque sera le signe définitif — je dois poser des
petits signes pour attirer à moi les disciples… je suis donc « obligé » à faire
ce que tu me demandes.*
∆ v. 6. De deux ou trois mesures. Environ 40 litres par mesure ;
il s’agit donc d’une quantité considérable
∆ v. 11. Le commencement des signes. Les évangiles synoptiques
avaient réservé l’usage du mot signe (séméion) aux grands prodiges qui
devaient marquer l’inauguration des temps messianiques (p.e. Mt 12,38 : Alors
quelques scribes et Pharisiens prirent la parole : « Maître, nous voudrions que
tu nous fasses voir un signe ») ; par contraste, ils désignaient les
miracles par des mots comme dynameis (actes de puissance). Jn, renouant
avec l’A.T. (Is 66,19), considère les miracles comme des événements
eschatologiques qui permettent déjà aux croyants de percevoir, dans une certaine
mesure, la gloire de Jésus.
∆ v. 12. [Sa mère,] ses frères [et ses disciples]. L’expression
peut désigner des parents plus ou moins éloignés.
L’excès dans le don signifie que les temps messianiques
sont en train de s’accomplir en la personne de Jésus. Une mesure fait environ 40
litres ; 40 x 3 x 6 = 720 litres d’eau changée en vin. L’allusion aux six jarres
destinées aux purifications des juifs pourrait confirmer le sens symbolique. Les
noces entre Israël et son Dieu sont arrivées dans un impasse : le chiffre 6
marque l’imperfection (7 = perfection ; 6 = 7 – 1, 7 moins 1). Le miracle de
Cana est écrit à l’usage des croyants qui ont fait l’expérience de la foi
pascale et qui ont rompu avec le judaïsme. Tout cela transparaît dans la
construction du récit.
L’ouverture et la conclusion situent le lecteur dans un
contexte pascal : le troisième jour (malheureusement omis dans la lecture
liturgique), évoque la Résurrection, où s’est manifestée la gloire (au dernier
verset) de Jésus et où la foi des disciples est devenue totale.
La quantité et la qualité exceptionnelle du vin signifient que la fête
messianique est engagée et que désormais le vin ne saurait manquer. On-ils
tout bu ?, s’interrogeait un Père de l’Église, Non, nous en buvons
encore.
Passage au rite
Nous célébrons ensemble l’affliction de l’absence de l’époux et la joie de son
retour glorifié : sa mort et sa résurrection. Nous ne pouvons pas oublier,
encore moins ignorer, les deux volets de notre salut. Entrons-y dans la joie et
dans l’action de grâce.
Pour le Notre Père
Serait-il hérétique de demander « donne-nous aujourd’hui notre pain et notre vin
de ce jour » ? Demandons que le Seigneur continue à nous donner ce qu’il a donné
aux disciples le soir du dernier repas, en disant :
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