T E M P S DE O R D I N A I R E : Première semaine |
Introduction Pour l’homélie
∆ v. 14.- En exergue au récit de l’activité de Jésus
en Galilée, Mc note le thème fondamental de sa prédication, vv. 14-15 (Après
que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée. Il proclamait l'Évangile de Dieu
et disait : « Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s'est approché:
convertissez-vous et croyez à l'Évangile. »)
∆
v.
15.- Le temps est accompli. Le temps fixé par Dieu pour l’accomplissement
des promesses est venu. ∆ v. 16 : Passant au bord….- Aux origines de l’Évangile, Mc voit aussi l’appel de quatre disciples qui feront partie du collège des Douze et qui, envoyés par Jésus, seront ses apôtres. Mc donc place ici, sans aucun souci de préparation psychologique, ces deux courts récits. Coulés dans le même moule, ils mettent en valeur l’initiative de Jésus dans l’appel, l’obéissance des hommes dans la réponse. ∆ v. 17.- À ma suite : litt. Derrière moi. Pêcheurs d’hommes : L’image malgré son emploi peu favorable dans l’A. T., notamment comme menace de châtiment (Jr 16,16 : Je vais envoyer quantité de pêcheurs - oracle du SEIGNEUR - qui les pêcheront; et puis j'enverrai quantité de chasseurs qui les chasseront sur toute montagne, sur toute colline et jusque dans les creux des rochers) s’applique ici à la mission future des Douze : en prêchant l’Évangile ils rassembleront des hommes en vue du jugement et de l’entrée dans le Royaume de Dieu.
∆
v. 18.- Et le suivirent. (Note à Mt 4,20 : Dans le judaïsme du premier
siècle, le verbe suivre, désignait couramment le respect, l’obéissance et
les nombreux services que les disciples des rabbis devaient à leurs maîtres. En
appliquant ce terme à Jésus et à ses disciples, Mt transforme le sens en
plusieurs points : Suivre Jésus, c’est devenir disciple. L’abandon du métier pour vivre avec le maître exprime la nouveauté de vie avec Jésus, l’expérience des Douze servant de typer aux croyants appelés à leur tour à se mettre à leur école.
Passage au rite
Pour le Notre Père
MARDI
PREMIÈRE SEMAINE
Introduction Pour l’homélie Vue d’ensemble.- Dans cette scène Mc associe l’enseignement de Jésus (vv. 21-22) et sa victoire sur l’esprit du mal (vv. 23-26) comme une seule et même manifestation d’autorité venue de Dieu (v. 27) ∆ v. 22.- On était frappé par son enseignement.- Mc précise rarement l’objet de l’enseignement de Jésus, mais le fait qu’il enseigne est souvent noté, ainsi que la forte impression faite sur les auditeurs (6,2 : Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Frappés d'étonnement… ; 10,26 ; 11,18 ; 7,37). L’autorité qu’il manifeste lui vient de Dieu. Jésus est présenté ici par opposition aux scribes, interprètes attitrés de la loi et spécialistes des Écritures, qui se retranchaient derrière l’autorité des textes ou de la tradition. ∆ v. 23.- Esprit impur.- Expression fréquente pour désigner un démon ; l’esprit est impur parce que son influence est de celles qui s’opposent à la sainteté de Dieu et de son peuple. Ici, il réagit vivement à la sainteté de Jésus (le Saint de Dieu). Pour la relation entre maladie et influence démonique voir le note au v. 32 (ce mercredi-ci). ∆ v. 24.- Que nous veux-tu ? Litt. Quoi à nous et à toi ? (p. e. 1 R 17,18 : La femme dit à Elie : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, homme de Dieu ? Tu es venu chez moi pour rappeler ma faute et faire mourir mon fils » ; Jn 2,4 : Mais Jésus lui répondit [à sa mère] : « Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore venue.») expression biblique pour repousser une intervention jugée inopportune ou manifester le refus de tout rapport avec quelqu’un. Le démon, censé parler par la bouche du malade et au nom de ses congénères, comprend que son pourvoir sur l’homme touche à sa fin (Lc 10,18 : Jésus leur dit: « Je voyais Satan tomber du ciel comme l'éclair »). ∆ v. 24.- Le Saint de Dieu.- Dieu seul est saint et sa sainteté s’attache à ce qui lui appartient ou à ce qui lui est consacré : Jésus est le Saint de Dieu par excellence, étant le Christ (consacré, cf. v. 1,1) et le Fils de Dieu (vv. 1,1 et 1,11 au baptême). Il ne semble pas que ce titre ait été employé par les Juifs à propos du Messie. ∆ v. 25.- Tais-toi, voir note du v. 34 (voir ce mercredi-ci). ∆ v. 27.- Tellement saisis.- Nouvelle expression, propre à Mc cette fois, de l’étonnement voire de la frayeur, provoqué par les actes de puissance ou les paroles de Jésus (Mc 10,24 : Qu'il sera difficile à ceux qui ont les richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu!» Les disciples étaient déconcertés par ces paroles; v.32 : Ils étaient en chemin et montaient à Jérusalem, Jésus marchait devant eux. Ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient avaient peur.) Dans l’office synagogal, après la lecture de la Tora et d’un extrait prophétique, le plus souvent d’Isaïe, l’homélie faisait le commentaire et l’application à la vie des textes proclamés. C’est dans ce cadre que Jésus a commencé à enseigner ; la réaction a été immédiate : son discours est différent de ce que l’on entend habituellement. Il s’impose par l’autorité qui s’en dégage. Mais l’autorité de Jésus ne s’arrête là : elle se manifeste également par l’obéissance qui lui rendent les puissances mauvaises habitant un pauvre homme qui participait à la prière de la synagogue, et dut entendre l’homélie prononcée par Jésus. Chez les spectateurs il en résulte un double étonnement : ils viennent d’entendre un enseignement nouveau ; ils ont été témoins d’une puissance inhabituelle sur le mal. Ils se posent alors la question qui va peut-être leur permettre d’avancer : « Qu’est-ce que cela ? » Passage au rite Notre foi devrait nous permettre d’admirer la bonté du Seigneur qui nous donne de participer à la célébration de son Mémorial : bien plus digne d’étonnement que ce que Marc nous a raconté qui s’était passé à Capharnaüm. Pour le Notre Père Jésus n’a pas honte de nous appeler ses frères. Il faut le faire ! Puissions-nous en avoir conscience chaque fois qui nous disons cette prière qui proclame la paternité de Dieu et notre fraternité avec Jésus et des uns à l’égard des autres. retour
MERCREDI
PREMIÈRE SEMAINE
Mc 1,40-45
Introduction Souvent Dieu s’est plaint de l’entêtement du peuple hébreu à faire la sourde oreille aux bienfaits reçus de lui au long des années. Qu’est-ce qu’il aurait à dire à notre égard ?
Pour l’homélie
∆ v. 40.- Un lépreux.- La journée de
Capharnaüm (vv. 21-34 : mardi et mercredi) groupe quelques actes
caractéristiques, selon Mc, des premières manifestations de Jésus et de
l’extension de ses activités à toute la Galilée (vv. 35-39, mercredi,
deuxième partie) ; Mc ne fournit ici qu’un exemple typique : un acte de
purification comparable aux victoires sur les esprits impurs (v.
23 dans la synagogue). La lèpre en effet était considérée comme une
impureté, excluant le malade de la société religieuse. Note à Mt 8,2 : En
guérissant un lépreux, Jésus triomphe d’une impureté religieuse,
considérée comme un châtiment divin par excellence ; signe du péché qui
exclut de la communauté (Lv 13 – 14) ; abolissant la frontière entre pur et
impur, il donne ainsi un signe de sa mission (Mt 11,5). ∆ v. 41.- Pris de pitié ; d’autres témoins lisent irrité. Impur et cause d’impureté, le lépreux était censé se trouver sous le coup d’un châtiment divin et mis au ban de la société. Jésus par son geste (étendit la main et le toucha), le dénie, mais renvoie pourtant le malade guéri au prêtre, pour qu’il soit réintégré dans la communauté religieuse.
La guérison de la lèpre était considéré un acte
comparable à la résurrection des morts et attribué à Dieu seul. Signe de
l’approche du Règne de Dieu, elle accompagne la résurrection des morts et
est comptée parmi les bienfaits des temps du Messie (Mt 10,8 ; 11,5). De ce
fait la consigne de silence se justifie dans la perspective de Mc. ∆ v. 44.- Ne dis rien à personne.- La consigne de silence n’est pas respectée ici, comme si le rayonnement de la puissance du Fils de Dieu, ne pouvait être empêchée. Et donne pour la purification….- Le lépreux guéri ne pouvait être intégré dans la communauté religieuse que si la guérison était homologuée par le prêtre en fonction au Temple.
Ils auront là un témoignage.- Cette formule désigne ailleurs un
témoignage de valeur juridique porté contre (6,11 :
Si une localité
ne vous accueille pas et si l'on ne vous écoute pas, en partant de là,
secouez la poussière de vos pieds: ils auront là un témoignage)
ou devant (13,9 : Soyez sur vos gardes. On vous
livrera aux tribunaux et aux synagogues, vous serez roués de coups, vous
comparaîtrez devant des gouverneurs et des rois à cause de moi: ils auront
là un témoignage) quelqu’un. En 13,9 ce
témoignage semble être favorable ou accusateur selon la manière dont il
est reçu. Il doit être de même ici : l’attestation régulière de la guérison
revêt la force d’un tel témoignage. La difficulté de concilier cette idée
avec la consigne de silence du v. 44, signale la tension souvent exprimée
par Mc entre les aspects public et secret de la personne et de l’activité de
Jésus : il refuse de se révéler comme Messie, mais il manifeste, en ses
paroles et en ses actes, son autorité et la puissance de Dieu. ∆ v. 45.- Répandre la nouvelle. Litt. La parole. Ce mot a le sens technique de Parole de Dieu en 2,2 (Et tant de monde s'y rassembla qu'il n'y avait plus de place, pas même devant la porte. Et il leur annonçait la Parole) et en 4,14-20.33 ; rapproché ici du verbe proclamer qui se dit de l’Évangile, il peut suggérer que le lépreux guéri préfigure les prédicateurs de l’Évangile (cf. 5,19-20 ; 7,36). Jésus est tout remué par la demande du lépreux. Il fait un geste royal : toucher un lépreux, c’est risquer contagion et impureté. Il prononce une parole catégorique : « Je le veux ». (~) Jésus a pouvoir sur la maladie, mais pas sur la conscience des hommes. L’ancien lépreux est trop bavard. Dès que Jésus arrive dans un bourg, il est maintenant précédé d’une renommée dont il n’a que faire car elle fausse les rapports. La tournée de prédication dans les villes de Galilée, que Jésus avait en tête en quittant Capharnaüm, ne peut avoir lieu. Il reste alors dans la campagne comme si la lèpre s’était attachée à lui, et malgré cela, il est encore assailli. Finalement il retournera à Capharnaüm.
Passage au rite Une des antiennes du temps de Noël parle du Mystère de l’Incarnation comme d’un « Admirable Échange ». L’homme donne à Dieu son humanité ; celui-ci lui donne sa divinité. Non seulement cela : l’homme donne à Jésus son péché ; Lui, il lui donne sa sainteté. Cela se passe à chaque eucharistie.
Pour le Notre Père Prions, tel que le lépreux, en toute simplicité, en toute humilité, les paroles du Notre Père que Jésus nous a appris. Il ne peut pas ne pas être pris de pitié pour nous. retour
VENDREDI
PREMIÈRE SEMAINE
Introduction
Pour l’homélie ∆ v. 1.- La maison.- Il faut penser sans doute à la maison de Simon (1.29) où Jésus se trouve en quelque sorte chez lui. En 7,17 ; 9,28 et peut-être 3,20 le sens est différent (dans une maison). ∆ v.2.- Annoncer la Parole est une expression consacrée pour la prédication chrétienne (p. e. Ac 4,29.31 : « Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces et accorde à tes serviteurs de dire ta Parole avec une entière assurance. » ~ À la fin de leur prière, le local où ils se trouvaient réunis fut ébranlé: ils furent tous remplis du Saint Esprit et disaient avec assurance la parole de Dieu ; 8,25 ; etc.) dont Mc souligne ici encore qu’elle continue celle de Jésus. ∆ v. 4.- Faisant une ouverture. Il faut imaginer une maison palestinienne à un seul étage, dont le toit en terrasse est fait de bois et de terre battue. Brancard : lit. grabat. ∆ v. 5.- Voyant leur foi.- La foi est ici exprimée par la démarche vers Jésus accomplie par le malade et ses porteurs. Dans les récits des miracles, il arrive que Jésus demande la foi avant d’intervenir (le cas de Jaïros ; du père de l’épileptique ; etc.) ou qu’il relie après coup la guérison du malade à sa foi (la femme avec des pertes de sang ; Bartimée). ∆ v. 6.- Quelques scribes.- Les scribes sont très souvent nommés en Mc, le plus souvent comme des adversaires de Jésus. Cf. cependant 12,34, celui qui interroge sur le premier commandement. ∆ v. 7.- …sinon Dieu seul ? L’idée des scribes est juste. Mais ils devraient examiner si la prétention de Jésus est pas fondée ou pas. ∆ v. 10.- Le Fils de l’homme.- En dehors d’Ac 7,56 (Martyre d’Etienne), Ap 1,13 et 14,14, la désignation de Fils de l’homme (décalque d’une expression sémitique) ne se trouve que dans les évangiles et sur les lèvres de Jésus. La communauté primitive y a reconnu une des expressions typiques de Jésus de Nazareth, de préférence aux autres titres qu’elle s’est plu à lui décerner (Seigneur, Fils de Dieu). En certains cas, Jésus semble ne pas s’identifier avec le Fils de l’homme (p. e. Mt 16,27 : Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père; et alors il rendra à chacun selon sa conduite ; en d’autres le fait nettement (Mt 8,20 : Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids; le Fils de l'homme, lui, n'a pas où poser la tête). Parole Bonne Nouvelle.- v. 10 : Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre. a) Acteurs qui empêchent la liberté : la foule (Jésus dedans ; le paralysé dehors) ; les scribes, qui empêchent la liberté du pardon. b) Acteurs au service de la liberté : le paralysé et ses compagnons ; Jésus. Jésus récupère sa liberté : Et il (Jésus) sortit de nouveau le long de la mer. Toute la foule venait à lui et il les enseignait (2,13), malheureusement absent de notre page.
Passage au rite
Pour le Notre Père
Mc 2,13-17
Introduction Jésus a table avec des publicains. Jésus avec nous à la célébration de l’Eucharistie. Confions-lui le pardon de nos péchés.
Pour l’homélie
Deuxième discussion avec des scribes du groupe
des pharisiens sur le partage de la table.
∆ v. 14.- L’appel de Lévi, rapporté sous
la même forme que celui des quatre premiers disciples, introduit une seconde
controverse ; celle-ci sur l’attitude des Jésus à l’égard des pécheurs.
Bureau des taxes.- On y percevait des
taxes sur les marchandises qui entraient dans la ville ou en sortaient.
Capharnaüm était à la frontière du territoire d’Hérode Antipas et de celui
de Philippe (tétrarque de Trachonidite). Systématiquement organisée par les
Romains, la perception de taxes et impôts était affermée à des personnes
privées, qui s’aidaient d’employés subalternes. Certaines villes, ou rois
dépendant de Rome, pouvaient lever à leur profit des droits de passage ; ce
devait être le cas d’Hérode Antipas.
Se leva et le suivit.- Voir Mc 1,18 le
lundi de cette semaine.
∆
v. 15.- Dans sa maison.- Il s’agit probablement de celle de Lévi, qui
donne une fête chez lui, comme l’a compris Lc 5,29 (Lévi
fit à Jésus un grand festin dans sa maison; et il y avait toute une foule de
collecteurs d'impôts et d'autres gens qui étaient à table avec eux).
Collecteur d’impôts.- On traduit souvent
par des publicains, mais ce nom désigne des personnages importants
qui centralisent la levée de l’impôt. Dans les évangiles, il s’agit de leurs
lointains subalternes juifs. Ceux-ci sont mal vus dans leur milieu, par
suite de leur collaboration avec l’occupant païen et des exactions de bon
nombre d’entre eux. L’opinion publique les classe parmi les pécheurs.
Parce qu’ils abusaient facilement de leur charge pour s’enrichir
injustement, ils étaient assimilés aux pécheurs qui n’observaient pas
la loi et qu’il ne fallait pas fréquenter. La conduite de Jésus devait
éclairer les communautés des origines qui rassemblaient à la même table, non
sans tensions, des chrétiens venus du judaïsme et du paganisme.
∆ v. 16.- Des scribes du parti des pharisiens.
Lit. Les scribes des pharisiens. Autre leçon : car ils étaient
nombreux et ils le suivaient. Et les scribes des pharisiens, voyant qu’il
mangeait… Les scribes appartenaient pour la plupart à la confrérie des
Pharisiens, qui s’appliquaient à bien connaître la loi et la
tradition pour en promouvoir la stricte application (ils étaient ainsi
séparés – étymologie de « pharisien » – des non observants jugés
impurs : c’est probablement le sens de leur nom). ∆ v. 17.- Je suis venu.- Formule caractéristique des paroles de Jésus sur la mission qu’il tient de Dieu (cf. Mc 10,45 : Car le Fils de l'homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ; Mc 1,9 : Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient: «Hosanna! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient! »). Le point d’accrochage c’est le repas pris avec « des pécheurs ; des impurs » alors qu’un repas est un acte religieux qui unit intimement ceux qui le partagent.
Parole Bonne Nouvelle.- Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades; je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs.
Passage au rite Nous t’offrons… et nous te rendons grâce car tu nous as choisis pour être à table avec toi, avant goût de l’éternité.
Pour le Notre Père
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