Messes des jours en semaine T. O. :  ONZIÈME SEMAINE


INDEX

LUNDI ONZIÈME SEMAINE
MARDI ONZIÈME SEMAINE
MERCREDI ONZIÈME SEMAINE
JEUDI ONZIÈME SEMAINE
VENDREDI ONZIÈME SEMAINE
SAMEDI ONZIÈME SEMAINE

Cliquez sur le jour souhaité
pour aller aux "Notes bibliques"
 

 

 

Mt 5,26:Regardez les oiseaux du ciel: ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas des réserves dans le greniers, et votre Père célesta les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux?

 

MARDI ONZIÈME SEMAINE
Mt 5,38-42

Introduction
         Le « moment favorable » dont il sera question à la première lecture signifie un moment privilégié totalement favorable qu’il ne faudrait pas rater. Ce moment a été la présence salvatrice de Jésus et, à son intérieur, sa Pâque dont nous faisons le mémorial à chaque messe. Ne le perdons pas « le kairós ». Profitons-le aussi pour obtenir le pardon de nos péchés.

Pour l’homélie
            Cinquième antithèse. Pluriel (je vous dis) : principe à retenir. Singulier (à celui qui te gifle) exemple explicatif ; typique des enseignements rabbiniques de l’époque qui voulaient réduire la volonté de Dieu dans la vie quotidienne. Les exemples ne sont imaginaires mais très réels et possibles.

            Le judaïsme connaissait des exhortations à la patience et à l’entraide, mais il ignorait une telle condamnation massive de l’esprit procédurier de même qu’une telle disponibilité à la souffrance injuste.

            ♦ v. 38.- Talion de talis (tel) en latin. La réparation exigée au criminel doit être proportionnelle au dommage causé. Il souligne la rigueur nécessaire, mais en même temps, il constituait un progrès par rapport au système anarchique de la vengeance personnelle.

            ♦ v. 39a Ne pas riposter au méchant. Si « le talion » est destiné à protéger le criminel, « ne pas riposter » radicalise « le talion ». Si « le talion » est destine a châtier tel qu’on le mérite, « ne pas riposter » si oppose ouvertement. C’est celui-ci plutôt le sens de « ne pas riposter ».

            Cette instruction ne s’adresse pas à des juges qui devraient y trouver une nouvelle manière d’appliquer la loi ; elle s’adresse au contraire à l’homme lésé, pour lui apprendre le comportement à tenir en tant que disciple du Christ. « Le méchant » (πονηρώ, ponerô), ici, n’est pas le Malin, mais l’homme qui me veut du mal. « Riposter » : soit par un acte de violence individuelle, soit en traînant l’adversaire devant le juge.

            ♦ v. 39b.- Un exemple pour éviter « le spiral » de la violence. (Passion : Jésus chez Anne…) C’est toujours la « loi » dans le Règne.

            ♦ vv. 40-41.- Procès : présenter plainte (habituel aussi en Palestine). La tunique, vêtement de dessous ; manteau, dont la loi interdisait de dépouiller le pauvre. « Mille » (= 1000 pas = 8 stades = 1485’5 m). Les Soldats el les fonctionnaires avaient le droit d’obliger à rendre ce service (p. e., Simon de Cyrène).

            ♦ v. 42.- …à qui te demande : quoi ? Le contexte fait comprendre un requête violente non fondée sur el droit. Emprunter plus qu’un acte d’amour ou de charité signifie ici, un acte d’apaisement.

Passage au rite
            Jésus a la Passion : « Père pardonne-leur » ; à la Résurrection : « la paix avec vous ». Nous allons entrer dans ce mémorial. Il ne « riposte » jamais… Puissions-nous accueillir la paix et croire son pardon.

Pour le notre Père
            Le Notre Père nous fait dire chaque fois cet enseignement de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui : « Pardonne-nous, comme nous pardonnons… »   retour  



MARDI ONZIÈME SEMAINE
Mt 5,43-48

Introduction
            Jésus nous dira tout à l’heure d’être « parfaits » comme notre Père est parfait. Cette « perfection » n’est que l’amour sans aucune distinction. Comme Jésus. Pour que nous puissions faire comme lui commençons par lui demander pardon de tous nos manques d’amour.

Pour l’homélie
            Contexte.- Sixième et dernière antithèse. C’est une sorte de conclusion de la série ouverte au v. 21 (sur le  meurtre). On chercherait en vain dans l’A. T. l’ordre explicite de haïr l’ennemi. Cette instruction suppose l’idée largement répandue dans le bas judaïsme que tous ceux qui ne font pas partie de la communauté nationale et religieuse sont de ennemis.

            L’ennemi dans ce contexte, n’est ni l’adversaire personnel, à l’intérieur de la communauté religieuse, ni l’ennemi de la nation au sens politique et militaire, mais le persécuteur de la foi, l’ennemi de la communauté messianique. En conséquence prochain doit être compris au sens de membre de la même communauté religieuse. Didaché : « Pour vous, aimez ceux qui vous haïssent et vous n’aurez pas d’ennemi. » Mt veut dire que les chrétiens auront toujours des   ennemis ; la Didaché, qu’ils doivent essayer de n’en plus avoir, en les aimant.

            ♦ vv. 43-44.- Il semble que les chrétiens du premier siècle durent souvent être exhortés à la patience à l’égard de son adversaire. L’amour dont il s’agit ici n’est pas seulement l’absence de haine ou de vengeance, mais l’action concrète, communion vivante signifiée par des gestes précis.

            ♦ v. 45.- Όπως (opôs): afin que. Soit l’intention que doivent avoir les disciples en aimant, soit le dessein de Dieu ou du Christ pour eux. La deuxième nuance fonde la première. Devenir : afin que vous vous montriez, deveniez pour les hommes ce que vous êtes déjà ; ou : afin que vous deveniez ce que vous n'êtes pas encore. Il faudrait préférer la deuxième nuance. Montrer ce qui était dans le bas judaïsme ambiant : la miséricorde divine doit se trouver chez les fidèles.

            ♦ vv. 46-47.- L’amour pour l’ennemi ne mérite pas une récompense mais, sur la foi de la parole du Christ, il peut l’espérer. L’amour n’a rien d’extraordinaire en lui-même : l’extraordinaire évangélique, c’est de rompre cet égoïsme de clan ou de classe, pour aimer l’ennemi. Les disciples doivent aimer ses ennemis comme les païens savent s’aimer entre eux. L’extraordinaire de l’amour évangélique tient moins à l’intention de celui qui aime qu’à l’objet, au bénéficiaire - ennemi de cet amour.

            ♦ v. 48.- Soyez (plutôt serez) exprime un ordre mais aussi une promesse du Messie à ses fidèles. Le thème de la perfection dans les écrits bibliques, n’exprime pas tant l’idée de la perfection morale que celle de l’engagement total, au sein même du péché. Lc a compris en employant « miséricordieux comme… »


Passage au rite
            Jésus a accompli son enseignement d’un bout à l’autre de sa vie, surtout à la Passion et la Résurrection que nous allons rendre présente. Que le Seigneur lui-même nous transforme en profondeur.

Pour le notre Père
            Soyez « parfaits comme »… « Pardonnez comme… » Disons donc comme le Seigneur nous a appris.   retour



MERCREDI ONZIÈME SEMAINE
Mt 6,1-6.16-18

Introduction
            « À semer largement on récolte largement ». Mais « si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance ». Jésus a semé largement ; nous sommes la récolte… bonne ? Que Jésus lui-même pardonne nos péchés qui, peut-être, l’ont rendu quelque peu (?) stérile.

Pour l’homélie
            Contexte.- Nouvelle partie du Sermon sur la Montagne ; jusqu’à présent il s’agissait de la vie morale ; désormais, de la vie religieuse (aumône, prière, jeûne). Le but de l’enseignement de Mt c’est d’opposer le style de la piété évangélique à celui de la piété juive du temps, caractérisée par le terme « hypocrisie » : le faire « devant » Dieu ou « devant » les hommes. Structure littéraire relevant de la transmission orale : + description ironique de ce qui ne va pas ; + fruits que l’on en tire ; + la vraie façon de pratiquer.

            ♦ v. 1.- Prendre garde : fréquent en Mt ; toujours avec un sens polémique et négatif. Signe d’un moment où le christianisme primitif se désolidarisait de formes religieuses ambiantes pour créer son propre style de vie. Cette justice n’est pas une qualité religieuse à acquérir mais un ensemble d’actes, de gestes concrets. Il ne faut pas les faire, en privé ou en public, pour être vu des hommes. Devant les hommes – expression capitale – dans les écrits bibliques l’homme est caractérisé non par ses qualités intrinsèques mais par sa situation devant Dieu, c'est-à-dire devant le jugement de Dieu. « La synagogue était le théâtre où se faisaient les réputations de sainteté » (Lagrange).

            ♦ v. 2.- Instruction sur l’aumône. Commencement des exemples de la mise en garde du v. 1. L’aumône constituait depuis longtemps en Israël un devoir sacré. Sentences rabbiniques, comme Jésus, recommandaient la discrétion : « Il vaut mieux ne rien donner qu’obliger un pauvre à rugir du don qu’il reçoit. » Un aveugle à qui il avait fait l’aumône dit à Éléazar ben Jacob : « …tu as montré de la bonté à qui est vu mais qui ne voit pas : que celui qui voit sans être vu te rende ta miséricorde et t’accorde sa grâce. » (Pea, 21b).

            Deux sorte d’hypocrites : ceux qui font semblant d’être pieux et ne le sont pas vraiment ; ceux qui sont pris eux-mêmes au jeu de leur propre piété et, ainsi, n’ont même plus conscience de leur vanité religieuse. Ils ont cherché l’admiration, ils l’ont trouvé. (Ironiquement).

            ♦ v. 3.- …quand tu fais… : l’aumône doit être faite pour le pauvre, non pour la satisfaction intérieure de celui qui donne. Seul celui qui a été délivré de tout légalisme par l’amour gratuit de Dieu peut à son tour aimer avec une telle simplicité.

            ♦ v. 4.- L’expression έν τώ κρυπτώ (en tô kriptô, en secret) : soit, sans que personne ne le sache ; soit (plus radicalement) : même en public, dans la seule considération de Dieu qui te voit et qui te l’ordonne.

            ♦ vv. 5-6.- Instruction sur la prière.- Vue d’ensemble. Trois catégories de prières : dans le Temple ; dans les synagogues ou autres lieux publics ; privées ou domestiques. Deux caractères : * conscience de la miséricorde divine (donc essentiellement « bénédiction ») ; ** extraordinaire proximité de la vie quotidienne : chaque geste, chaque situation avait sa prière (en toilette : « abomination »). Les rabbins aussi luttaient contre le formalisme : « Celui qui fait de la prière un devoir qui revient à heure fixe ne prie pas du cœur ».

            ♦ vv. 16-18.- Instruction sur le jeûne.- Jésus ne s’oppose pas en principe à la piété juive mais à la vanité religieuse dont elle est souvent l’occasion. Conception juive du jeûne : intuition de la souveraineté absolue de Yahvé ; le jeûne prépare le fidèle, dans une attente dépouillée, de l’événement de la révélation ; il marque des temps d’humiliation et de prière dans la destinée douloureuse d’Israël et de ses enfants. Malgré Mt 9,14-17 (=), il faut tenir pour probable que Jésus et ses disciples non pas enfreint, en principe, les réglementations juives sur le jeûne.

            ♦ v. 16.- Être triste. Le sens est qu’ils ne font pas semblant d’être tristes, mais que, en l’étant vraiment, ils en profitent pour attirer l’attention sur eux, par des procédés traditionnels précis : cendre répandue sur le visage, barbe non rasée, crasse, savamment entretenue. « Se faire remarquer » c’est de ravir à Dieu la gloire de juge qui lui appartient.

            ♦ v. 17.- Lave-toi… . Jésus veut dire que le jeûneur ne doit rien changer à ses soins de toilette quotidienne. Rien ne doit attirer l’attention des hommes sur le jeûneur. Le chrétien n’a pas à se faire remarquer des hommes par des artifices vestimentaires, mais par des bonnes œuvres accomplies devant Dieu.

            ♦ v. 18.- Dieu récompensera non le jeûne en lui-même mais la sincère attitude intérieure qu’il exprimait. L’interprétation spiritualiste et intériorisante nous paraissent ici trop courtes.

Passage au rite
            Nous prions, nous jeûnons (eucharistique), charité (peut être), nous le faisons en communauté, les uns devant les autres, mais pas pour nous faire remarquer, mais toujours devant Dieu, pour lui plaire.

Pour le Notre Père
            « Que ta volonté soit faite »… telle que Jésus nous l’a fit connaître. Demandons sa propre aide avec la prière que lui-même nous a apprise.   retour



JEUDI ONZIÈME SEMAINE
Mt 6,7-15

Introduction
            « …Si nous n’avons pas la même innocence, à sa prière et par ses mérites, imiter son renoncement » Renonçons à nos péchés.

Pour l’homélie
            Développement de Mt dans l’enseignement sur la « prière »
            Même schéma que les autres enseignements : a) Quand… ne faites pas… b) Ils pensent… ; c) quand vous… dites… + Car si vous…
            Rabâchez : automatismes pour forcer Dieu à… = c’est du paganisme. (Polycopiés x 90)
            Dieu sait : Ce n’est pas lui qui doit changer par la prière, mais nous.
            Prier quand même : Invocation + Intérêts de Dieu + Nos intérêts (spirituels seulement ? « pain »)
            La messe accomplit tout ce qui est dit dans le Notre Père

Passage au rite
            Ce n’est pas la magie des mots dits par la prêtre qui rend présent le Mystère du Christ – sa mort et sa résurrection – mais la puissance de l’Esprit Saint aui agit à travers eux. N’agissons pas comme les païens, célébrons en toute confiance.

Pour le Notre Père
            Jésus vient de nous l’apprendre… disons donc :   retour



VENDREDI ONZIÈME SEMAINE
Mt 6,19-23

Introduction
            Pour toutes les fois que nous avons mis notre cœur en dehors de Jésus, chemin, vérité et vie, demandons pardon.

Pour l’homélie
            Deux paroles dans le même sens : « la décision nécessaire » ;
            a) sous l’angle du détachement à l’égard des faux trésors ;
            b) celui de l’engagement sans réserve.
            ♦ vv. 19-20 : très parallèles.
            ♦ v. 21 : Inattendu, renforce l’idée des vv. précédents.
            Tout l’homme (cœur) est attaché à son trésor.
            ♦ v. 22.- De même que le cœur engage la personne dans la vie ou la mort ; de même aussi l’œil par rapport au corps (la personne tout entière) Peut-on dire que dire œil c’est dire intentions ? « L’œil est la lampe qui permet au corps de trouver son chemin ».

Passage au rite
            La messe : notre trésor… La messe : clarté à recevoir dans nos yeux, nos intentions = Jésus

Pour le Notre Père
            Voici notre trésor ; voici la clarté pour nos intentions.   retour



SAMEDI ONZIÈME SEMAINE
Mt 6,24-34

Introduction
            Notre vie chrétienne tient sur deux colonnes apparemment contradictoires : notre effort, d’une part ; la grâce de Dieu, de l’autre. Pour si jamais nous avions manqué à l’égard de l’une ou de l’autre, demandons pardon.

Pour l’homélie (Seulement sur le premier verset)
            « Mammon ne figure ici, probablement, qu’à titre du second maître impossible. » (Bonnard) Selon l’anthropologie biblique, l’homme est toujours au service de quelqu’un… C’est le terme d’appartenance qui rend le mieux l’idée biblique de service ; il ne s’agit pas seulement d’un travail effectif à accomplir mais d’une disponibilité totale de l’esclave ou du serviteur à l’égard de son maître. » (Id.)

            « Aimer n’est pas ici un complément facultatif de servir ; dans la terminologie vétérotestamentaire déjà, aimer c’est servir. (~) S’attacher, ne décrit pas ici un attachement sentimental ou psychologique ; on est attaché à tel maître ou tel autre, comme on l’aime ou le sert. » (Id.)

Passage au rite
            « Servir » au sens liturgique du mot devient excluant de n’importe quel « concourrant ». « Et nous te rendons grâce car tu nous as choisi pou servir en ta présence. »

Notre Père
            Prions, non comme de païens, mais comme chrétiens : d’abord « le Règne », ensuite « le reste » : nourriture, habillement, etc.    retour