LUNDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 9,18-26
Introduction
Nous sommes
venus à la messe, ce matin, peut-être, comme le chef de la synagogue ou la
femme malade : avec nos soucis à nous. Ce n’est pas mauvais. Mais n’oublions
pas non plus ce que le Seigneur veut nous donner, comme à Jacob, ce qui
dépasse nos attentes, en commençant par le pardon de nos péchés.
Pour l’homélie
Contexte
immédiat.- Après trois récits de conflit où apparaît l’autorité de la Parole
de Jésus (guérison / pardon du paralysé ; appel de Matthieu ; question du
jeûne) viennent trois récits de guérison non polémiques.
♦ vv. 18-19.-
Tandis que Jésus parlai aux disciples de Jean. Il est possible que ce
récit se rattache que thème du vin nouveau (samedi dernier) : les
discussions sur le jeûne n’ont plus cours en un temps où les malades sont
guéris (la femme) et les morts ressuscitent (la fillette) puisqu’ils
montrent que le Règne de Dieu est déjà là.
♦ v. 18.-
Il se prosterna. En grec προσκύνεσις (proskinesis), geste presque
d’adoration. Réaction immédiate de Jésus ; Mt ne donne pas l’âge, mais il
dit « fillette » (κοράσιον, korasion v. 24). Le « suivre » de Jésus
est ici tout à fait profane.
♦ vv. 20-21.-
Et voilà qu’une femme… Sobriété de Mt devient presque
incompréhensible sans le parallèle de Mc, « on ne pouvait méconnaître plus
grossièrement Jésus qu’en attribuant aux pans de son vêtement pouvoir de
guérir. Mais dans sa bonté, Jésus ne s’arrête pas là. En cette femme
tremblante, il voit la créature torturée qui renonce à toute prétention. Et
il la guérit » (Gunther Dehn, Le Fils de Dieu : p. 110).
♦ v. 22.-
Jésus se retourna. Le geste de la femme n’est qu’une introduction à la
parole souveraine du Christ : elle touche, Jésus se retourne, voit et dit «
Ta foi t’a sauvée » ; à l’heure même elle fut sauvée. En quel sens la foi ?
1) C’est la foi elle-même qui t’a sauvé (interprétation psychologique) ; 2)
c’est la foi, mais seulement en tant qu’elle t’a mise en relation avec moi,
le Christ, qui t’a sauvé (la foi n’est que le mouvement vers celui qui,
seul, sauve) ; 3) ta foi est la seule œuvre que je puisse agréer et exiger,
elle est avant tout confession d’impuissance, j’y réponds en t’accordant la
guérison (interprétation qui sauvegarde absolument l’autorité de Jésus sur
la foi et la personne guérie). Nous (Bonnard) pensons que cette troisième
nuance est fondamentale. Cette femme n’a pas été guérie dès qu’elle a cru,
ni dès qu’elle a touché le vêtement de Jésus ; elle a été sauvée par la
parole de Jésus (nuance propre à Mt).
♦ vv. 23-26.-
Jésus est arrivé à la maison. La guérison de la fillette est aussi
d’une extrême sobriété. Mt supprime même une parole de Jésus (l’ordre de se
lever) ce qui est très rare.
♦ v. 25.-
Il entra et saisit de la main e la jeune fille, qui se leva. Elle fut
remise debout (έγέρθη, eguerze), elle fut ressuscité ; passif, sous entendu,
par Dieu.
♦ v. 23.-
Les flûtes et l’agitation… Récit typique palestinien : les joueurs de
flûtes, bruit, foule bruyamment compatissante, immédiatement agressive et
ironique à l’égard de Jésus (la foule se moquait de lui).
♦ 24.-
Elle dort ne veut pas dire qu’elle n’est pas morte, mais que pour Dieu
la mort n’est pas cet irréparable absolu
Passage au
rite
Nous n’allons
rien toucher, mais nous sommes là avec notre petite foi préalable, et nous
entendrons de paroles de Jésus qui peuvent nous sauver.
Pour le Notre
Père
De la mort
temporelle personne n’en saurait être sauvé. De l’éternelle, Dieu le Père
veut nous en délivrer. Allons avec foi nous nourrir du pain de la vie.
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MARDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 9,32-38
Introduction
Jésus se bat avec le Démon ; Jésus l’emporte et l’homme peut parler. Avec
qui allons-nous lutter ? Qui sortira vainqueur ? Pour toutes les fois que
nous nous sommes laissé vaincre par la tentation, reconnaissons-nous
pécheurs
Pour l’homélie
Pour l’homélie
Vision
d’ensemble. On peut repérer deux parties dans l’évangile. 1) Jésus et le
possédé sourd-muet, complètent l’ensemble des 10 signes d’autorité
messianique (voir ch. 11,2-6) qui complètent celle de sa parole aux ch. 5-7
;
2) Introduction au « Discours missionnaire ».
Le procédé
littéraire de la vitesse dans l’articulation du récit avec ce qui précède
peut souligner, soit l’inépuisable activité libératrice de Jésus (fidèle aux
assemblées synagogales), soit, en même temps, maintenir l’attention des
auditeurs.
♦ v. 32.-
On présenta à Jésus… La surdité, entraîne l’incapacité de parler, murant
l’homme dans la solitude qui lui enlève la possibilité de communiquer. Le
mot grec κωφός (kofós) signifie d’abord sourd, puis muet enfin
sourd-muet. Ce sourd-muet nus est présente comme démoniaque, non seulement
parce que la maladie en général est attribuée aux démons mais parce que son
informité en fait un anormal inquiétant.
♦ v. 33-34.-
Lorsque le démon fut expulsé. En sourd qui commence à entendre
devrait aussi apprendre à parler, mais l’évangéliste ne s’embarrasse pas de
ces difficultés.
Les foules s’émerveillent ; les Pharisiens accusent : une première annonce,
rapide mais précise, du conflit mortel ; habituel lorsqu’ils ressentent que
les foules échappent à leur influence.
Discours
missionnaire (9,35 – 11,1). Jésus « donne » l’autorité que lui-même a
reçue de son Père ; il la communique à un groupe bien précis « disciples »
ou « apôtres ». Caractères de l’« autorisation » matthéenne aux
missionnaires : 1. Pour
annoncer d’abord le Règne de Dieu inauguré par Jésus. 2) Ils auront «
seulement » à appeler les hommes à la conversion. 3) Ils n’auront pas
d’abord, selon notre texte, à régir une communauté parfaitement réglementée.
♦ v. 35-38.-
Évocation schématique de l’ « activité inlassable de Jésus dans la
prédication et les guérisons ». Jésus demeure fidèle aux assemblées
synagogales.
Jésus voit
les foules en grande détresse : laquelle ne consiste pas dans leur impiété,
ou leur ignorance, ou leurs vices, mais dans un fait à la fois moins et plus
grave : elles n’ont pas de bergers.
C’est aussi
la conscience d’être envoyé vers tout son peuple, celle qui dicte à Jésus la
hâte missionnaire du v. 35 : il parcourait…
Passage au
rite
L’ensemble
des petites pièces des lectures proclamées à la messe composent le grand
puzzle qu’est le Mystère Pascal. Nous le rendons présent, même si ne
regardons – mais toujours avec foi – qu’une seule de ces petites pièces
proclamées par la Parole de Dieu.
Pour le Notre
Père
Nous avons
aussi bénéficié du don de l’ouï et de la parole lors de notre Baptême. C’est
pourquoi nous avons la de pouvoir dire…
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MERCREDI
QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,1-7
Introduction
Joseph n’a pas voulu se venger de ses frères, mais leur pardonner. Ce qui
n’enlève rien de la gravité de leur faute. Dieu aussi veut nous pardonner ;
puissions-nous ne jamais perdre le sens de la gravité de nos péchés.
Pour l’homélie
Regard
d’ensemble. Voici une certaine « évolution »du langage : ceux qui en 9,3
étaient nommés disciples (v. 37), sont nommés ouvriers (v. 38), apôtres
(10,2).
♦ v. 1.-
Douze (disciples, v. 1 ; apôtres, v. 2), parce qu’ils auront à
travailler auprès des douze tribus d’Israël.
♦ v. 1.-
Leur donna le pouvoir d’expulser. Pouvoir (εξουσία, exousia),
c’est la même autorité que l’on reconnaît à la parole de Jésus à la
conclusion du Sermon sur la Montagne (7,29). 1) C’est une autorité orientée
tout entière vers le ministère apostolique (exorcismes, guérisons); 2) C’est
conférée par le Christ, mais non abandonnée par le Christ aux apôtres ; 3)
elle se heurtera, comme celle du Christ, au refus ou à l’indifférence.
♦ v. 2-4.- En
plus de cette liste, les Douze apparaissent nommés en Mc 3,16-19 ; Lc
6,13-16 ; Ac 1,13. Ces apôtres devront être avec Jésus, pour étendre et
intensifier son action immédiate au sein des foules.
♦ v. 5-7.-
N’allez pas chez les païens et n’entrez pas dans aucune ville des
samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues d’Israël. La pensé de
l’époque, partagé probablement par Jésus, était que le peuple Juif était «
le premier » à être sauvé ; après, lui-même serait le missionnaire du salut
aux nations. Au moment de la rédaction de Mt, apparaissent déjà des «
exceptions » : le centurion, la femme syro-phénicienne, les possédés de
Gadara et, surtout, la fin de Mt (28,18-20 : …allez à toutes les nations
(έθνη, ezné, nations païennes).
Plutôt les
brebis perdues de la maison d’Israël. Revêt un sens plutôt traditionnel
et global qu’individuel.
Passage au
rite
Nous sommes
des disciples d’après Pâques, donc l’évangile nous est arrivé. Nous venons
d’accueillir la bonne nouvelle. Faisons-la parvenir à d’autres.
Pour le notre
Père
Nous ne sommes ni étrangers, ni gens de passage, mais « fils de la maison ».
C’est pourquoi nous osons dire…
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JEUDI
QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,7-15
Introduction
Que Dieu puisse se servir de quelque mauvaise action de notre part pour en
tirer du bien – cela ne justifiera jamais nos péchés.
Ce que Dieu
attend toujours de nous, c’est le bien. Pour toutes les fois que nous
n’avons pas agi ainsi, demandons pardon.
Pour l’homélie
Poursuite des instructions aux missionnaires.
♦ v. 8.- Aux
instructions antérieures il est ajouté celle de ressusciter les morts et de
purifier les lépreux. Ces signes vont témoigner que le Règne de Dieu est
tout près.
♦ v. 8.-
Vous avez reçu gratuitement. Qu’est-ce que les disciples on reçu
gratuitement ? 1) D’après le contexte, leur élection d’apôtres, et leur
autorité reçue de Jésus ; la bonne nouvelle du Règne et, par le Christ, leur
participation au Règne. 2) D’après l’ensemble de Mt : la bonne nouvelle du
Royaume et, par le Christ, la participation au Royaume. Les versets suivants
montreront d’ailleurs que ce précepte n’interdira pas aux apôtres d’être
accueillis pas les bénéficiaires de leur activité ; peut-être ces mots
contiennent-ils une note polémique à l’égard de certains rabbis intéressés.
♦ v. 9-10.-
Ne vous procurez… ni or, ni argent, ni… ni… Il ne s’agit pas de
recommandations ascétiques, bonne en elles-mêmes, mais plutôt de la
disponibilité nécessaire pour une prédication rapide et efficace du Royaume.
En ce qui concerne l’argent il semble qu’il faut le comprendre en ce sens de
ne pas se faire payer la prédication pour s’en remplir la ceinture.
♦ v. 10.-
Ni sandales, ni bâton. Cette interdiction est plus étonnante ; on ne
marchait guère sans chaussures en voyage ; de même qu’on ne voyageait pas
sans bâton. Le sens de ces expressions serait le suivant : vous devez vous
présenter devant les hommes dans le même dépouillement que devant Dieu (au
Temple ou à la synagogue). Le travail de Paul aura la même signification que
la pauvreté ici : disponibilité totale pour la Parole, liberté, gratuité ;
pas de réserves personnelles ni de contrats. Il ne s’agit pas d’ascétique
personnelle mais d’urgence pour l’annonce du Règne.
♦ v. 11-15.-
La dignité qui apparaît plusieurs fois, il faut la comprendre comme
des personnes susceptibles de recevoir la prédication du Règne quel que soit
leur niveau moral ou religieux ; elle est moins une qualité préalable qu’une
disponibilité à écouter et à croire.
♦ v. 14.-
Si on refuse de vous accueillir… Recevoir un apôtre c’était en même
temps écouter ses paroles c’est-à-dire les faire siennes. Cette hospitalité
n’avait rien d’une politesse non compromet-tante.
♦ v. 14.-
Secouer la poussière… signifie que l’on ne veut rien avoir en commun,
rien emporter avec soi.
Passage au
rite
Jésus n’est pas venu ni pour se faire tuer ni pour provoquer les juifs à
faire cela. Sa mort a été un péché des hommes. L’a disponibilité totale à la
mission reçue du Père, malgré ce péché des hommes, sauve ceux qui sont
capables de croire en lui et de faire comme lui. Notre messe rend présent
l’acte d’amour de Jésus pour le Père et pour les hommes.
Pour le Notre
Père
Trois fois il a été question de dignité. Nous allons dire « Je ne suis pas
digne ». Si nous sommes disposés à écouter et croire ce que le Notre Père
nous fait dire, nous le deviendrons. C’est pourquoi nous osons dire…
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VENDREDI
QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,16-23
Introduction
Jésus nous dira que l’on ne peut pas être disciple sans être témoin. Ni l’un
ni l’autre aspect ne peuvent pas se réaliser sans la présence de l’Esprit
Saint et notre effort. Pour toutes les fois que celui-ci a manqué, demandons
pardon.
Pour l’homélie
♦ v. 16.- Verset charnière : brebis / loups ; serpents / colombes ;
adroits / candides. Ce qui précède relève de la brebis (douceur) ou de
la colombe (simplicité) ; ce qui suit, de la prudence du serpent. Les
disciples sont envoyés au milieu d’adversaires. Qui sont les adversaires
Les loups,
les faux prophètes probablement des adversaires juifs, particulièrement
pharisiens, dans le milieu syro-palestinien où les Juifs, vers les années
80, faisaient la vie dure à l’église matthéenne. Les serpents, image
de la prudence, de l’habilité souvent pernicieuse, est opposé ici à la
simplicité de la colombe ; la simplicité au sens de la pureté d’intention.
Les disciples de Jésus devront se montrer prudents, avisés, main non retors.
♦♦ vv.
17-23.- Méfiez-vous des hommes. La pointe pédagogique de cette
péricope est le v. 24 : Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni
le serviteur au-dessus de son seigneur. Qui sera proclamé demain.
Signifie être sûr dans ses gardes dans telle ou telle situation difficile.
Jésus ne conseille pas fuir la société des hommes mais, dans leurs
rencontres se garder de toute illusion. Qu’ils n’oublient pas ce que leur
Maître a été rejeté par ces mêmes hommes.
♦ v. 17.-
Tribunaux. Il s’agit des petits sanhédrins locaux composés de 23 membres
; par rapport au Grand Sanhédrin de Jérusalem de 71 membres.
♦ v. 17.-
Vous flagelleront. La flagellation juive, se faisait au bâton, ne
pouvait dépasser les 40 coups ; tandis que la romaine n’avait pas de limite.
♦ vv. 19-20.-
Ne vous tourmentez pas… Préoccupation agitant qui soustrait les
hommes aux dons de Dieu. (Tel que dans mt 6,25 au sujet de la nourriture et
du vêtement). Ce don à accueillir est l’Esprit qui (à vous, en vous) fera
des apôtres de vrais témoins du Christ.
♦ v. 20.-
Ce n’est pas vous qui… Il ne s’agit pas de quelque inspiration mécanique
supprimant toute participation du témoin. Les deux (à vous, en vous)
souligne que les apôtres ne sont pas de instruments passifs. Selon
l’anthropologie juive, l’homme n’est jamais plus lui-même lorsque ce don de
l’Esprit du Père lui est accordé.
♦ vv 21-22.-
Persévérer jusqu’à la fin. Le Christ matthéen exhorte à ses disciples
non seulement à « tenir le coup » physiquement dans ces mauvais moments,
mais à ne pas renier leur Maître jusque dans la mort comprise ; en effet le
mot fin (τέλος, telos) ne se rapporte pas ici à la fin de la
persécution, ni de l’interrogatoire, ni à la fin des temps, ni au but ultime
que Dieu poursuit par ces souffrances, mais à la mort du martyr.
♦ v. 22.-
Sera sauvé, ne signifie pas qu’il sera sauvé de ses accusateurs, ni qu’il
sera guéri mais qu’il recevra l’approbation de Dieu au jugement dernier.
♦ v. 23.-
Quand on vous persécutera… Les deux parties de ce verset sont
énigmatiques. La première partie – fuir dans une autre ville – accentue la
rapidité avec laquelle, à cause de la persécution, va se répandre de ville
en ville. La deuxième partie,
v. 23.-
Fuir de la ville… Première partie : la rapidité pour se sauver. Occasion
indirecte de « semer » l’évangile. Deuxième partie : signifierait jusqu’à
mon retour en gloire, vous trouverez toujours un lieu où fuir et témoigner
de l’évangile. Ce verset n’insiste pas sur la proximité du retour de Jésus,
mais sur toutes les possibilités de témoignage donnée en Israël aux
disciples jusqu’à son retour.
Passage au
rite
Au cœur de la
messe l’Esprit nous est donné (…en ayant part au corps et au sang du Christ
nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps). Unité, grand
témoignage. Jésus vient avec l’Esprit pour faire de nous de vrais témoins.
Pour le notre
Père
Si Dieu dit
au vieux Jacob : « Moi, je descendrai avec toi en Égypte », à plus forte
raison il sera descendu avec nous à … pourvu que nous accomplissions sa
volonté.
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SAMEDI
QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,24-33
Introduction
Lorsque les
frères de Joseph sont allés très craintifs s’offrir comme ses esclaves afin
d’éviter sa vengeance. Il leur répondit : « Vais-je prendre la place de Dieu
? » C’est lui, en effet, l’unique qui a le droit de punir pour les péchés
commis. Par contre nous pouvons tous prendre sa place pour pardonner : «
Pardonne-nous comme… »
Pour l’homélie
♦ v. 24-25.-
Le disciple n’est plus… il suffit… Les disciples ne sauraient
attendre une autre destinée que celle de leur Maître crucifié. « Il suffit…
» : Ce mot ne désigne pas ce dont le disciple doive se contenter, mais ce
qui est suffisant en soi, aux yeux de Dieu. Maître et disciple son mis dans
la même condition – d’être comme = qu’il lui arrive – ; ce n’est pas une
comparaison mais, une même destinée terrestre. Ces deux destinées
ressemblent dans leur déroulement extérieur, mais elles différent dans leur
signification et leur portée ; la souffrance de Jésus est la souffrance de
celui en qui le Royaume s’est approché ; celle de ses apôtres est la
souffrance des témoins.
♦♦ vv. 26-27
; 28 ; 29-31 ; 32-33 : origine diverse, mais unité te thème et de ton.
Crainte : c’est celle qui peut saisir le témoin chrétien au moment de
confesser de sa foi : sa tentation serait de garder secrètes les choses qui
doivent être portées à la connaissance des hommes. Le verbe craindre ne
revêt pas alors son sens de crainte-confiance en Dieu, mais celui de
crainte-peur des hommes en général, des persécuteurs en particulier.
♦ vv. 26-27 :
Tout est à craindre des persécuteurs, mais que votre crainte compréhensible
des hommes n’arrête pas votre témoignage public. Que rien ne vous arrête
dans vôtre office apostolique : proclamez-le au dessus des toits.
♦ v. 28 :
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps. C’est en définitive par la mort
qu’il ne faut pas craindre de passer. L’idée de ce verset n’est donc pas du
tout que le corps a peu d’importance par rapport à l’âme, mais que Dieu seul
décide de la destinée de la personne tout entière. Le verbe craindre n’a
donc pas tout à fait le même sens dans les deux parties de ce verset ; il
signifie d’abord avoir peur des persécuteurs, au point de renier le Christ ;
puis obéir et faire confiance à Dieu pour la vie et pour l’éternité.
♦ vv. 29-31 :
Est-ce qu’on ne vend pas deux moineaux… De même qu’aucun passereau
tombe à terre sans que Dieu le veuille ; votre mort ne saurait vous
épouvanter puisqu’elle a un sens et que Dieu n’en est pas absent. Si Dieu
assiste le martyr, c’est en définitive qu’il veut sa mort. Précisons. Il ne
la veut pas d’une façon générale, théorique, puisque Dieu veut que l’homme
vive et soit sauvé ; mais justement parce qu’il veut que tous les hommes
entendent l’Evangile, il veut des martyrs (témoins) ; auxquels il promet en
même temps une mort violente et le salut.
♦ vv. 32-33.-
Celui qui se prononcera pour moi… Il ne s’agit pas de la confession
en général mais de la confession sanglante. C’est de se déclarer solidaire
de quelqu’un. Renier, c’est se désolidariser, déclarer qu’on ne connaît pas
la personne en cause. La confession requise est strictement christocentrique
: se déclarer « disciples de… ». Le texte ne recommande pas la mort violente
en elle-même, mais cette mort en tant que confession du Christ, en tant que
proclamation sur les toits.
Passage au
rite
Tout à
l’heure nous dirons « Vous ferez cela en mémoire… » Non seulement
liturgiquement – maintenant à la messe – mais aussi, en sortant, dans la vie
de tous les jours… comme des disciples du Maître.
Pour le Notre
Père
« La
tentation », « le Mal » dont Jésus nous a appris à demander la libération,
c’est l’apostasie – le renier devant les hommes – ; autrement dit, nous
demandons la fidélité.
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