Messes des jours en semaine T. O. :  QUATORZIÈME SEMAINE


INDEX

LUNDI QUATORZIÈME SEMAINE
MARDI QUATORZIEME SEMAINE
MERCREDI QUATORZIÈME SEMAINE
JEUDI QUATORZIÈME SEMAINE
VENDREDI QUATORZIÈME SEMAINE
SAMEDI QUATORZIÈME SEMAINE

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Mt 10,29: Est-ce qu'on ne vend pas deux moineaux par un sou? Or, pas un seul ne tombe pas à terre sans que votre Père le veuille... Vous valez bien plus que tous les moineaux du monde.

 

LUNDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 9,18-26

Introduction
            Nous sommes venus à la messe, ce matin, peut-être, comme le chef de la synagogue ou la femme malade : avec nos soucis à nous. Ce n’est pas mauvais. Mais n’oublions pas non plus ce que le Seigneur veut nous donner, comme à Jacob, ce qui dépasse nos attentes, en commençant par le pardon de nos péchés.

Pour l’homélie
            Contexte immédiat.- Après trois récits de conflit où apparaît l’autorité de la Parole de Jésus (guérison / pardon du paralysé ; appel de Matthieu ; question du jeûne) viennent trois récits de guérison non polémiques.

            ♦ vv. 18-19.- Tandis que Jésus parlai aux disciples de Jean. Il est possible que ce récit se rattache que thème du vin nouveau (samedi dernier) : les discussions sur le jeûne n’ont plus cours en un temps où les malades sont guéris (la femme) et les morts ressuscitent (la fillette) puisqu’ils montrent que le Règne de Dieu est déjà là.

            ♦ v. 18.- Il se prosterna. En grec προσκύνεσις (proskinesis), geste presque d’adoration. Réaction immédiate de Jésus ; Mt ne donne pas l’âge, mais il dit « fillette » (κοράσιον, korasion v. 24). Le « suivre » de Jésus est ici tout à fait profane.

            ♦ vv. 20-21.- Et voilà qu’une femme… Sobriété de Mt devient presque incompréhensible sans le parallèle de Mc, « on ne pouvait méconnaître plus grossièrement Jésus qu’en attribuant aux pans de son vêtement pouvoir de guérir. Mais dans sa bonté, Jésus ne s’arrête pas là. En cette femme tremblante, il voit la créature torturée qui renonce à toute prétention. Et il la guérit » (Gunther Dehn, Le Fils de Dieu : p. 110).

            ♦ v. 22.- Jésus se retourna. Le geste de la femme n’est qu’une introduction à la parole souveraine du Christ : elle touche, Jésus se retourne, voit et dit « Ta foi t’a sauvée » ; à l’heure même elle fut sauvée. En quel sens la foi ? 1) C’est la foi elle-même qui t’a sauvé (interprétation psychologique) ; 2) c’est la foi, mais seulement en tant qu’elle t’a mise en relation avec moi, le Christ, qui t’a sauvé (la foi n’est que le mouvement vers celui qui, seul, sauve) ; 3) ta foi est la seule œuvre que je puisse agréer et exiger, elle est avant tout confession d’impuissance, j’y réponds en t’accordant la guérison (interprétation qui sauvegarde absolument l’autorité de Jésus sur la foi et la personne guérie). Nous (Bonnard) pensons que cette troisième nuance est fondamentale. Cette femme n’a pas été guérie dès qu’elle a cru, ni dès qu’elle a touché le vêtement de Jésus ; elle a été sauvée par la parole de Jésus (nuance propre à Mt).

            ♦ vv. 23-26.- Jésus est arrivé à la maison. La guérison de la fillette est aussi d’une extrême sobriété. Mt supprime même une parole de Jésus (l’ordre de se lever) ce qui est très rare.

            ♦ v. 25.- Il entra et saisit de la main e la jeune fille, qui se leva. Elle fut remise debout (έγέρθη, eguerze), elle fut ressuscité ; passif, sous entendu, par Dieu.

            ♦ v. 23.- Les flûtes et l’agitation… Récit typique palestinien : les joueurs de flûtes, bruit, foule bruyamment compatissante, immédiatement agressive et ironique à l’égard de Jésus (la foule se moquait de lui).

            ♦ 24.- Elle dort ne veut pas dire qu’elle n’est pas morte, mais que pour Dieu la mort n’est pas cet irréparable absolu

Passage au rite
            Nous n’allons rien toucher, mais nous sommes là avec notre petite foi préalable, et nous entendrons de paroles de Jésus qui peuvent nous sauver.

Pour le Notre Père
            De la mort temporelle personne n’en saurait être sauvé. De l’éternelle, Dieu le Père veut nous en délivrer. Allons avec foi nous nourrir du pain de la vie.    retour


 

MARDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 9,32-38

Introduction
            Jésus se bat avec le Démon ; Jésus l’emporte et l’homme peut parler. Avec qui allons-nous lutter ? Qui sortira vainqueur ? Pour toutes les fois que nous nous sommes laissé vaincre par la tentation, reconnaissons-nous pécheurs
Pour l’homélie

Pour l’homélie
            Vision d’ensemble. On peut repérer deux parties dans l’évangile. 1) Jésus et le possédé sourd-muet, complètent l’ensemble des 10 signes d’autorité messianique (voir ch. 11,2-6) qui complètent celle de sa parole aux ch. 5-7 ;                 2) Introduction au « Discours missionnaire ».

            Le procédé littéraire de la vitesse dans l’articulation du récit avec ce qui précède peut souligner, soit l’inépuisable activité libératrice de Jésus (fidèle aux assemblées synagogales), soit, en même temps, maintenir l’attention des auditeurs.

            ♦ v. 32.- On présenta à Jésus… La surdité, entraîne l’incapacité de parler, murant l’homme dans la solitude qui lui enlève la possibilité de communiquer. Le mot grec κωφός (kofós) signifie d’abord sourd, puis muet enfin sourd-muet. Ce sourd-muet nus est présente comme démoniaque, non seulement parce que la maladie en général est attribuée aux démons mais parce que son informité en fait un anormal inquiétant.

            ♦ v. 33-34.- Lorsque le démon fut expulsé. En sourd qui commence à entendre devrait aussi apprendre à parler, mais l’évangéliste ne s’embarrasse pas de ces difficultés.
Les foules s’émerveillent ; les Pharisiens accusent : une première annonce, rapide mais précise, du conflit mortel ; habituel lorsqu’ils ressentent que les foules échappent à leur influence.

            Discours missionnaire (9,35 – 11,1). Jésus « donne » l’autorité que lui-même a reçue de son Père ; il la communique à un groupe bien précis « disciples » ou « apôtres ». Caractères de l’« autorisation » matthéenne aux missionnaires :         1. Pour annoncer d’abord le Règne de Dieu inauguré par Jésus. 2) Ils auront « seulement » à appeler les hommes à la conversion. 3) Ils n’auront pas d’abord, selon notre texte, à régir une communauté parfaitement réglementée.

            ♦ v. 35-38.- Évocation schématique de l’ « activité inlassable de Jésus dans la prédication et les guérisons ». Jésus demeure fidèle aux assemblées synagogales.

            Jésus voit les foules en grande détresse : laquelle ne consiste pas dans leur impiété, ou leur ignorance, ou leurs vices, mais dans un fait à la fois moins et plus grave : elles n’ont pas de bergers.

            C’est aussi la conscience d’être envoyé vers tout son peuple, celle qui dicte à Jésus la hâte missionnaire du v. 35 : il parcourait…

Passage au rite
            L’ensemble des petites pièces des lectures proclamées à la messe composent le grand puzzle qu’est le Mystère Pascal. Nous le rendons présent, même si ne regardons – mais toujours avec foi – qu’une seule de ces petites pièces proclamées par la Parole de Dieu.

Pour le Notre Père
            Nous avons aussi bénéficié du don de l’ouï et de la parole lors de notre Baptême. C’est pourquoi nous avons la de pouvoir dire…    retour

 

Structure du Discours Missionnaire d’après Bonnard

Distribution du Lectionnaire

Partie

Référence

Contenu

Jour / Semaine

Référence

Contenu

Première

9,35 – 10,16

Jésus envoie les disciples annoncer le Règne de Dieu.

Mardi/XIV

9,32-38

Moisson abondante, ouvriers peu nombreux.

Mercre./XIV

10,1-7

Allez aux brebis perdues de la maison d’Israël.

Jeudi/XIV

10,7-15

Reçu gratuitement, donnez gratuitement. 

Deuxième

10,17-25

Jésus annonce les souffrances.

Vendre./XIV

10,16-23

L’Esprit parlera en vous.

Troisième

10,26-33

Jésus exhorte à le confesser sans crainte.

Samedi/XIV

10,24-33

Ne craignez pas

Quatrième

10,34-36

Attention au malentendu iréniste.

Lundi/XV

10,34-11,1

Je ne suis pas venu porter la paix. mais le glaive.

Cinquième

10,37 – 11,1

Jésus exhorte à le suivre jusqu’à la mort.

 


MERCREDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,1-7

Introduction
            Joseph n’a pas voulu se venger de ses frères, mais leur pardonner. Ce qui n’enlève rien de la gravité de leur faute. Dieu aussi veut nous pardonner ; puissions-nous ne jamais perdre le sens de la gravité de nos péchés.

Pour l’homélie
            Regard d’ensemble. Voici une certaine « évolution »du langage : ceux qui en 9,3 étaient nommés disciples (v. 37), sont nommés ouvriers (v. 38), apôtres (10,2).

            ♦ v. 1.- Douze (disciples, v. 1 ; apôtres, v. 2), parce qu’ils auront à travailler auprès des douze tribus d’Israël.

            ♦ v. 1.- Leur donna le pouvoir d’expulser. Pouvoir (εξουσία, exousia), c’est la même autorité que l’on reconnaît à la parole de Jésus à la conclusion du Sermon sur la Montagne (7,29). 1) C’est une autorité orientée tout entière vers le ministère apostolique (exorcismes, guérisons); 2) C’est conférée par le Christ, mais non abandonnée par le Christ aux apôtres ; 3) elle se heurtera, comme celle du Christ, au refus ou à l’indifférence.

            ♦ v. 2-4.- En plus de cette liste, les Douze apparaissent nommés en Mc 3,16-19 ; Lc 6,13-16 ; Ac 1,13. Ces apôtres devront être avec Jésus, pour étendre et intensifier son action immédiate au sein des foules.

            ♦ v. 5-7.- N’allez pas chez les païens et n’entrez pas dans aucune ville des samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues d’Israël. La pensé de l’époque, partagé probablement par Jésus, était que le peuple Juif était « le premier » à être sauvé ; après, lui-même serait le missionnaire du salut aux nations. Au moment de la rédaction de Mt, apparaissent déjà des « exceptions » : le centurion, la femme syro-phénicienne, les possédés de Gadara et, surtout, la fin de Mt (28,18-20 : …allez à toutes les nations (έθνη, ezné, nations païennes).

            Plutôt les brebis perdues de la maison d’Israël. Revêt un sens plutôt traditionnel et global qu’individuel.

Passage au rite
            Nous sommes des disciples d’après Pâques, donc l’évangile nous est arrivé. Nous venons d’accueillir la bonne nouvelle. Faisons-la parvenir à d’autres.

Pour le notre Père
            Nous ne sommes ni étrangers, ni gens de passage, mais « fils de la maison ». C’est pourquoi nous osons dire…    retour



JEUDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,7-15

Introduction
            Que Dieu puisse se servir de quelque mauvaise action de notre part pour en tirer du bien – cela ne justifiera jamais nos péchés.

            Ce que Dieu attend toujours de nous, c’est le bien. Pour toutes les fois que nous n’avons pas agi ainsi, demandons pardon.

Pour l’homélie
            Poursuite des instructions aux missionnaires.

            ♦ v. 8.- Aux instructions antérieures il est ajouté celle de ressusciter les morts et de purifier les lépreux. Ces signes vont témoigner que le Règne de Dieu est tout près.

            ♦ v. 8.- Vous avez reçu gratuitement. Qu’est-ce que les disciples on reçu gratuitement ? 1) D’après le contexte, leur élection d’apôtres, et leur autorité reçue de Jésus ; la bonne nouvelle du Règne et, par le Christ, leur participation au Règne. 2) D’après l’ensemble de Mt : la bonne nouvelle du Royaume et, par le Christ, la participation au Royaume. Les versets suivants montreront d’ailleurs que ce précepte n’interdira pas aux apôtres d’être accueillis pas les bénéficiaires de leur activité ; peut-être ces mots contiennent-ils une note polémique à l’égard de certains rabbis intéressés.

            ♦ v. 9-10.- Ne vous procurez… ni or, ni argent, ni… ni… Il ne s’agit pas de recommandations ascétiques, bonne en elles-mêmes, mais plutôt de la disponibilité nécessaire pour une prédication rapide et efficace du Royaume. En ce qui concerne l’argent il semble qu’il faut le comprendre en ce sens de ne pas se faire payer la prédication pour s’en remplir la ceinture.

            ♦ v. 10.- Ni sandales, ni bâton. Cette interdiction est plus étonnante ; on ne marchait guère sans chaussures en voyage ; de même qu’on ne voyageait pas sans bâton. Le sens de ces expressions serait le suivant : vous devez vous présenter devant les hommes dans le même dépouillement que devant Dieu (au Temple ou à la synagogue). Le travail de Paul aura la même signification que la pauvreté ici : disponibilité totale pour la Parole, liberté, gratuité ; pas de réserves personnelles ni de contrats. Il ne s’agit pas d’ascétique personnelle mais d’urgence pour l’annonce du Règne.

            ♦ v. 11-15.- La dignité qui apparaît plusieurs fois, il faut la comprendre comme des personnes susceptibles de recevoir la prédication du Règne quel que soit leur niveau moral ou religieux ; elle est moins une qualité préalable qu’une disponibilité à écouter et à croire.

            ♦ v. 14.- Si on refuse de vous accueillir… Recevoir un apôtre c’était en même temps écouter ses paroles c’est-à-dire les faire siennes. Cette hospitalité n’avait rien d’une politesse non compromet-tante.

            ♦ v. 14.- Secouer la poussière… signifie que l’on ne veut rien avoir en commun, rien emporter avec soi.

Passage au rite
            Jésus n’est pas venu ni pour se faire tuer ni pour provoquer les juifs à faire cela. Sa mort a été un péché des hommes. L’a disponibilité totale à la mission reçue du Père, malgré ce péché des hommes, sauve ceux qui sont capables de croire en lui et de faire comme lui. Notre messe rend présent l’acte d’amour de Jésus pour le Père et pour les hommes.

Pour le Notre Père
            Trois fois il a été question de dignité. Nous allons dire « Je ne suis pas digne ». Si nous sommes disposés à écouter et croire ce que le Notre Père nous fait dire, nous le deviendrons. C’est pourquoi nous osons dire…    retour




VENDREDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,16-23

Introduction
            Jésus nous dira que l’on ne peut pas être disciple sans être témoin. Ni l’un ni l’autre aspect ne peuvent pas se réaliser sans la présence de l’Esprit Saint et notre effort. Pour toutes les fois que celui-ci a manqué, demandons pardon.

Pour l’homélie

            ♦ v. 16.- Verset charnière : brebis / loups ; serpents / colombes ; adroits / candides. Ce qui précède relève de la brebis (douceur) ou de la colombe (simplicité) ; ce qui suit, de la prudence du serpent. Les disciples sont envoyés au milieu d’adversaires. Qui sont les adversaires

            Les loups, les faux prophètes probablement des adversaires juifs, particulièrement pharisiens, dans le milieu syro-palestinien où les Juifs, vers les années 80, faisaient la vie dure à l’église matthéenne. Les serpents, image de la prudence, de l’habilité souvent pernicieuse, est opposé ici à la simplicité de la colombe ; la simplicité au sens de la pureté d’intention. Les disciples de Jésus devront se montrer prudents, avisés, main non retors.

            ♦♦ vv. 17-23.- Méfiez-vous des hommes. La pointe pédagogique de cette péricope est le v. 24 : Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Qui sera proclamé demain. Signifie être sûr dans ses gardes dans telle ou telle situation difficile. Jésus ne conseille pas fuir la société des hommes mais, dans leurs rencontres se garder de toute illusion. Qu’ils n’oublient pas ce que leur Maître a été rejeté par ces mêmes hommes.

            ♦ v. 17.- Tribunaux. Il s’agit des petits sanhédrins locaux composés de 23 membres ; par rapport au Grand Sanhédrin de Jérusalem de 71 membres.

            ♦ v. 17.- Vous flagelleront. La flagellation juive, se faisait au bâton, ne pouvait dépasser les 40 coups ; tandis que la romaine n’avait pas de limite.

            ♦ vv. 19-20.- Ne vous tourmentez pas… Préoccupation agitant qui soustrait les hommes aux dons de Dieu. (Tel que dans mt 6,25 au sujet de la nourriture et du vêtement). Ce don à accueillir est l’Esprit qui (à vous, en vous) fera des apôtres de vrais témoins du Christ.

            ♦ v. 20.- Ce n’est pas vous qui… Il ne s’agit pas de quelque inspiration mécanique supprimant toute participation du témoin. Les deux (à vous, en vous) souligne que les apôtres ne sont pas de instruments passifs. Selon l’anthropologie juive, l’homme n’est jamais plus lui-même lorsque ce don de l’Esprit du Père lui est accordé.

            ♦ vv 21-22.- Persévérer jusqu’à la fin. Le Christ matthéen exhorte à ses disciples non seulement à « tenir le coup » physiquement dans ces mauvais moments, mais à ne pas renier leur Maître jusque dans la mort comprise ; en effet le mot fin (τέλος, telos) ne se rapporte pas ici à la fin de la persécution, ni de l’interrogatoire, ni à la fin des temps, ni au but ultime que Dieu poursuit par ces souffrances, mais à la mort du martyr.

            ♦ v. 22.- Sera sauvé, ne signifie pas qu’il sera sauvé de ses accusateurs, ni qu’il sera guéri mais qu’il recevra l’approbation de Dieu au jugement dernier.

            ♦ v. 23.- Quand on vous persécutera… Les deux parties de ce verset sont énigmatiques. La première partie – fuir dans une autre ville – accentue la rapidité avec laquelle, à cause de la persécution, va se répandre de ville en ville. La deuxième partie,

            v. 23.- Fuir de la ville… Première partie : la rapidité pour se sauver. Occasion indirecte de « semer » l’évangile. Deuxième partie : signifierait jusqu’à mon retour en gloire, vous trouverez toujours un lieu où fuir et témoigner de l’évangile. Ce verset n’insiste pas sur la proximité du retour de Jésus, mais sur toutes les possibilités de témoignage donnée en Israël aux disciples jusqu’à son retour.

Passage au rite
            Au cœur de la messe l’Esprit nous est donné (…en ayant part au corps et au sang du Christ nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps). Unité, grand témoignage. Jésus vient avec l’Esprit pour faire de nous de vrais témoins.

Pour le notre Père
            Si Dieu dit au vieux Jacob : « Moi, je descendrai avec toi en Égypte », à plus forte raison il sera descendu avec nous à … pourvu que nous accomplissions sa volonté.    retour


SAMEDI QUATORZIÈME SEMAINE
Mt 10,24-33

Introduction
            Lorsque les frères de Joseph sont allés très craintifs s’offrir comme ses esclaves afin d’éviter sa vengeance. Il leur répondit : « Vais-je prendre la place de Dieu ? » C’est lui, en effet, l’unique qui a le droit de punir pour les péchés commis. Par contre nous pouvons tous prendre sa place pour pardonner : « Pardonne-nous comme… »

Pour l’homélie

            ♦ v. 24-25.- Le disciple n’est plus… il suffit… Les disciples ne sauraient attendre une autre destinée que celle de leur Maître crucifié. « Il suffit… » : Ce mot ne désigne pas ce dont le disciple doive se contenter, mais ce qui est suffisant en soi, aux yeux de Dieu. Maître et disciple son mis dans la même condition – d’être comme = qu’il lui arrive – ; ce n’est pas une comparaison mais, une même destinée terrestre. Ces deux destinées ressemblent dans leur déroulement extérieur, mais elles différent dans leur signification et leur portée ; la souffrance de Jésus est la souffrance de celui en qui le Royaume s’est approché ; celle de ses apôtres est la souffrance des témoins.

            ♦♦ vv. 26-27 ; 28 ; 29-31 ; 32-33 : origine diverse, mais unité te thème et de ton. Crainte : c’est celle qui peut saisir le témoin chrétien au moment de confesser de sa foi : sa tentation serait de garder secrètes les choses qui doivent être portées à la connaissance des hommes. Le verbe craindre ne revêt pas alors son sens de crainte-confiance en Dieu, mais celui de crainte-peur des hommes en général, des persécuteurs en particulier.

            ♦ vv. 26-27 : Tout est à craindre des persécuteurs, mais que votre crainte compréhensible des hommes n’arrête pas votre témoignage public. Que rien ne vous arrête dans vôtre office apostolique : proclamez-le au dessus des toits.

            ♦ v. 28 : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps. C’est en définitive par la mort qu’il ne faut pas craindre de passer. L’idée de ce verset n’est donc pas du tout que le corps a peu d’importance par rapport à l’âme, mais que Dieu seul décide de la destinée de la personne tout entière. Le verbe craindre n’a donc pas tout à fait le même sens dans les deux parties de ce verset ; il signifie d’abord avoir peur des persécuteurs, au point de renier le Christ ; puis obéir et faire confiance à Dieu pour la vie et pour l’éternité.

            ♦ vv. 29-31 : Est-ce qu’on ne vend pas deux moineaux… De même qu’aucun passereau tombe à terre sans que Dieu le veuille ; votre mort ne saurait vous épouvanter puisqu’elle a un sens et que Dieu n’en est pas absent. Si Dieu assiste le martyr, c’est en définitive qu’il veut sa mort. Précisons. Il ne la veut pas d’une façon générale, théorique, puisque Dieu veut que l’homme vive et soit sauvé ; mais justement parce qu’il veut que tous les hommes entendent l’Evangile, il veut des martyrs (témoins) ; auxquels il promet en même temps une mort violente et le salut.

            ♦ vv. 32-33.- Celui qui se prononcera pour moi… Il ne s’agit pas de la confession en général mais de la confession sanglante. C’est de se déclarer solidaire de quelqu’un. Renier, c’est se désolidariser, déclarer qu’on ne connaît pas la personne en cause. La confession requise est strictement christocentrique : se déclarer « disciples de… ». Le texte ne recommande pas la mort violente en elle-même, mais cette mort en tant que confession du Christ, en tant que proclamation sur les toits.

Passage au rite
            Tout à l’heure nous dirons « Vous ferez cela en mémoire… » Non seulement liturgiquement – maintenant à la messe – mais aussi, en sortant, dans la vie de tous les jours… comme des disciples du Maître.

Pour le Notre Père
            « La tentation », « le Mal » dont Jésus nous a appris à demander la libération, c’est l’apostasie – le renier devant les hommes – ; autrement dit, nous demandons la fidélité.    retour