Messes des jours en semaine T. O. :  SEIZIÈME SEMAINE


INDEX

LUNDI SEIZIÈME SEMAINE
MARDI SEIZIEME SEMAINE
MERCREDI SEIZIÈME SEMAINE
JEUDI SEIZIÈME SEMAINE
VENDREDI SEIZIÈME SEMAINE
SAMEDI SEIZIÈME SEMAINE

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Mt 13,3s: Voici que le semeur est sorti pour semer. Comme il semait, des grains son tombés...


LUNDI SEIZIÈME SEMAINE
Mt 12,38-42

Introduction
            Jonas a été englouti par le gros poisson. Les hébreux traverseront la mer rouge à pied sec. Jésus aussi a été englouti dans la mort. Dans la célébration de la messe laissons-nous engloutir par la mort avec Jésus afin de ressusciter lui, tous nos péchés pardonnés.

Pour l’homélie
            Contexte.- Après que Jésus a été accusé d’être possédé du diable et d’avoir répondu à l’accusation (qui n’a pas été proclamé aux lectures en semaine) ses adversaires viennent à lui dire : « Si tu veux que nous ne parlions mal de toi fais-nous donc voir un signe qui atteste ta messianité ! » (Mt 12,36-37 : Or je vous le dis: les hommes rendront compte au jour du jugement de toute parole sans portée qu'ils auront proférée. Car c'est d'après tes paroles que tu seras justifié, et c'est d'après tes paroles que tu seras condamné.») « Cette génération » sera doublement coupable : elle n’a pas compris le signe de Jonas, ni celui du Christ Jésus.

            ♦ v. 38.- Maître, nous voudrions un signe venant de toi. D’après BONNARD (p. 182), la requête est polie et sérieuse, elle l’était probablement aussi dans leurs esprits. Le verbe « nous voudrions » (θέλειν thelein) exprime aussi bien un désir sincère qu’une exigence impérative. Le mot signe (σμηειον, semeion) plus encore que le miracle en général (δύναις, dynamis) était une notion cataloguée par la tradition juive, le Messie devait se faire reconnaître à certains signes bien précis. Le Messie devait se faire connaître par des signes précis, divers selon les écoles rabbiniques.

            ♦ v. 39.- Cette génération réclame un signe. Cette question du signe doit avoir troublé les contemporains et puis les disciples de Jésus.

            La génération a un sens plus théologique que chronologique : le peuple d’Israël tel qu’il répond ou qu’il ne répond pas aux avertissements que Dieu lui envoie en un temps donné. Une génération forme un tout solidaire devant Dieu.

            ♦ v. 39.- Le signe de Jonas est le signe qui caractérise la destinée de Jonas et, après elle, celle de Jésus, à savoir, l’engloutissement dans la mort. Attention !! Le texte ne contient aucune allusion à la délivrance de Jonas, ni à la résurrection de Jésus. Jésus n’offre que le contresigne de sa mort prochaine. Comment croire à un Juge et à Libérateur qui partagerait la destinée dérisoire de Jonas dans la baleine ?

            ♦ v. 40.- Les mots de même que (καθώς οΰτώς, catho autôs) : il n’y aura rien de plus signifiant dans la destinée de Jésus que dans celle de Jonas : il sera également englouti dans la mort. Notre verset ne contient aucune allusion à la résurrection de Jésus. Le but des vv. 39-40 n’est donc pas de faire allusion à la Résurrection, mais de relever le signe paradoxal et déconcertant de la mort du Fils de l’homme.

            ♦ vv. 41-42.- Privés des signes qu’ils demandent, les juifs ne se repentiront pas et seront devancés par les païens au jugement dernier. La phrase il y a ici plus que Jonas ou Salomon résume la pensée de toute la péricope. Plus que : il n’y a donc pas plus de raisons humaines de croire en Jésus qu’en Jonas ou à l’A. T. en général. Jésus est plus que l’A. T. puisqu’il est le Messie, mais ce plus que se présente dans une humanité bientôt engloutie dans la mort de la croix. Au plus infini en dignité devant Dieu correspond un moins aux yeux des hommes, et c’est là ce que cette génération ne pouvait supporter.

Passage au rite
            Même si au point de vue humain, ni les hébreux, ni Jonas, ni Jésus n’avaient pas d’issue, se remettre à Dieu en toute générosité, gratuité et liberté ne peut aucunement décevoir. C’est dans ce mystère de Jésus que nous allons entrer.

Pour le Notre Père
            La sagesse bien plus grande que celle de Salomon, Jésus nous l’a transmise en nous donnant la prière du Notre Père. Que l’Esprit Saint nous aide à en approfondir le sens, en disant…   retour


MARDI SEIZIÈME SEMAINE
Mt 12,46-50

Introduction
            Préparons-nous à célébrer l’eucharistie. Nous avons eu une préparation, la vraie, l’unique légitimation : notre plongeon dans les eaux baptismales. Prions le Seigneur de renouveler en nous la grâce du Baptême pour bien entrer dans la célébration du Mystère du Christ.

Pour l’homélie
            Contexte.- L’intention de Mt en plaçant cette péricope à la fin des conflits avec les pharisiens, veut montrer la rupture dramatique de Jésus avec les plus proches : les Pharisiens et sa propre famille. Seul le maître était supérieur au père : Les parents se bornent à donner à l’enfant la vie de ce monde, tandis que le maître l’amène à la vie du monde à venir. (Sentence rabbinique). Mais de façon générale les rabbins exaltent la piété filiale avec une ferveur à peine croyable. On enseignait même que, dans certains cas, l’honneur des parents devait passer avant celui de Dieu (Pea, 15).

            ♦ v. 46.- Sa mère et ses frères. Les « frères » : conformément au dogme de la virginité perpétuelle de Marie, les exégètes catholique romains voient dans ces frères soit de fils de Joseph, mais d’un autre lit (antérieur), soit des proches parents ou cousins comme pourrait l’autoriser la traduction grecque du mot hébreu correspondant.

            ♦ v. 47.- Quelqu’un lui dit : Ta mère... Ce verset manque dans de très importants manuscrits. Ni Mt ni Lc ne parlent pas des raisons de la recherche de la famille, contrairement à Mc 3,21 (Il a perdu la tête).

            ♦ v. 48.- Qui est ma mère, qui sont mes frères ? Remarquons l’absence du père de Jésus ici comme dans tout au long du ministère de Jésus. Les mots de ce verset ne sont pas à comprendre comme ♦ un reniement de sa famille, de la part de Jésus.

            v. 50.- Celui qui fait la volonté de mon Père... Le Christ de Mt rappelle maintes fois l’importance de la pratique de la volonté de Dieu. S’attacher à Jésus ne signifie pas autre chose que faire la volonté de son Père : c’est-à-dire l’obéissance concrète de la loi interprétée par le Christ.

            Grâce au Christ, qui la révèle et en rend l’accomplissement urgent et possible, cette volonté peut être faite immédiatement et joyeusement. Yuda ben Tema disait : Sois fort comme un léopard, agile comme l’aigle, rapide comme le cerf, courageux comme le lion en vue de faire la volonté de ton Père qui est dans le ciel. (Piké Abot, 20. [Sentences étiques des Pères, compilées entre 250 et 275. Ensemble de cinq chapitres de la Mishna : c’est-à-dire mise par écrit de la tradition orale]).

Passage au rite
            Dans Jn, Jésus dit que sa nourriture c’est d’accomplir la volonté de son Père. Pour que nous soyons capables de faire pareillement, il se donne à nous offert au Père en victime et à nous en nourriture.

Pour le notre Père
            La volonté du Père c’est que son nom soit sanctifié par tous les hommes, ce qui est l’équivalent de dire qu’ils arrivent à appartenir tous à son Règne. Comme Jésus nous l’a appris, disons...   retour

 


MERCREDI SEIZIÈME SEMAINE
Mt 13,1-9

Introduction
            Préparons-nous à célébrer l’eucharistie. Elle sera pour nous, aujourd’hui, expression du souci que Dieu a pour nous, son peuple. Car nous y serons nourris comme les hébreux dans le désert ; nous y serons instruits comme les foules au bord du lac. Que Dieu lui-même enlève tous les empêchements.

Pour l’homélie
            Contexte.- Pour neuf jours de suite nous lirons en entier le ch. 13 de Mt, le discours en paraboles. * Interlocuteurs à tenir en compte : 1) les disciples (l’église syro – palestinienne des années 80) – à ceux-ci les paraboles doivent expliquer pourquoi le règne, inauguré par Jésus, n’éclate pas encore dans la gloire ; 2) les pharisiens (ou scribes et pharisiens), du dehors, elles doivent expliquer, avant tout que, ce qu’ils peuvent voir du règne, de l’extérieur, est bien fait pour les confirmer dans leur refus de croire en l’autorité de Jésus, et que cela fait partie du mystère, c’est-à-dire du dessein de Dieu pour son règne. ** Les paraboles apportent des instructions au sujet d’une réalité éminemment contestée et particulière du Règne de Dieu inauguré par Jésus ; les comprendre, c’est comprendre le rôle et l’autorité de Jésus dans l’établissement actuel et à venir de ce Règne.

            ♦ vv. 1-3a.- Ce jour-là ... beaucoup de choses en paraboles. Formule pédagogique à relier à ce qui précède. Il ne s’agit plus de l’annonce ou de la proclamation du Règne, mais d’un enseignement à son sujet. Cet enseignement est donné à de grandes foules, mais seuls les disciples le comprennent. Παραβολή  (parabolé, parabole) traduit un mot hébreu (mâchâl) qui désigne toute espèce d’enseignement sous forme de comparaisons, souvent énigmatiques.

            ♦ v. 3b.- ...est sorti... C’est un événement qui a déjà eu lieu. Tous les verbes sont à l’aoriste (passé).

            ♦ vv. 4-7.- Comme il semait... Sur les six versets de la parable, quatre décrivent l’échec des semailles ; c’est la pointe du récit. Tous ces échecs sont dus à un élément destructeur extérieur ; l’accent ne porte pas tellement sur les terrains en eux-mêmes que sur l’anéantissement de la jeune plante par des forces contraires.

            Peut-on mettre ensemble les deux idées : d’autorité messianique – et – d’échec ? Telle est, sembla-t-il, la question posée par le corps de la parabole.

            ♦ v. 8.- D’autres sont tombé sur la bonne terre. La réussite exceptionnelle racontée à la fin de la parabole n’a pas pour but de faire oublier les échecs. Dans Mt, surtout, comment accepter l’idée qu’il y aura une récolte, mais à travers de pertes considérables ?

            ♦ v. 9.- Celui qui a des oreilles... Qu’est-ce que les auditeurs de Jésus pouvaient comprendre s’ils n’avaient pas la foi, la seule qui aurait pu faire comprendre ?

            Sens résumé de la parabole : Tout comme le semeur palestinien fait son œuvre à travers de difficultés nombreuses et le plus souvent victorieuses, le Règne de Dieu inauguré par Jésus ne s’établira qu’au travers de nombreux et impressionnants échecs. L’accent principal porte sur le fait que Jésus et le royaume « devaient » être « étouffés » avant la victoire finale à la fin des temps.

Passage au rite
            Nous allons rendre présent l’étouffement du Grain de Blé (grand G) tombé sur terre, mort mais qui a fructifié. Puissions-nous être du nombre des cent pour un.

Pour le Notre Père
            « Notre pain de ce jour » est le Corps du Christ semé en notre cœur. Comme il nous l’a appris nous osons dire.
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JEUDI SEIZIÈME SEMAINE
Mt 13,10-17

Introduction
            Préparons-nous à célébrer l’Eucharistie. C’est la rencontre avec le Seigneur qui vient. Mais il nous dit, comme toujours il l’a dit : « Si tu veux… » Ouvrons nos cœurs pour que le Seigneur lui-même enlève tout empêchement à cette rencontre de salut d’aujourd’hui

Pour l’homélie
            Contexte (vv. 10-15). Aucun pharisien ne peut comprendre que le Messie puisse échouer. Cette incompréhension s’exprime aussi dans la prétention pharisienne à avoir la compétence religieuse. Elle devient en même temps jugement de Dieu contre les pharisiens.

            ♦ v. 10.- Les disciples s’approchèrent... Ce sont seulement les disciples qui posent la question à Jésus. Pourquoi leur parles-tu en paraboles (alors qu’il n’a parlé en paraboles qu’une seule fois). L’interrogation des disciples a une nuance d’étonnement et agressivité : « pourquoi leur parles-tu en paraboles, alors qu’il serait si facile d’être plus simple, plus direct ? » « Leur » ce sont les « grandes foules » du v. 2.

            ♦ v. 11.- S’il leur parle en paraboles : c’est parce que [à] vous [il] a été donné de connaître les mystères du Règne.   « Mystères du Règne » : 1) Aux disciples seuls est donné de connaître le Règne ; donc, pour les autres « en paraboles ». 2) C’est Jésus qui instaure le Royaume ; connaître ce mystère, c’est connaître que Jésus est le messie. 3) Les mystères du Royaume, c'est la dispensation divine selon laquelle l’inauguration du Règne s’accomplit à travers des échecs et des épreuves de Jésus.

            ♦ v. 12.- Celui qui a recevra encore... Dans la première partie du verset avoir (έχει, éjei) signifie avoir reçu de Dieu (la connaissance du Règne) ; dans la deuxième, il signifie : être surpris en état de misère totale par le jugement (ici : se trouver dans l’ignorance du Règne instauré par Jésus).

            ♦ v. 13.- Si je leur parle en paraboles... C’est ce qui se passe maintenant dans la confrontation des hommes avec le Christ. Dans Mt les paraboles ne font que constater l’endurcissement (préalable? simultané à l’enseignement ?).

            ♦ vv. 14-15.- La pointe de la citation d’Is 6,9-10 porte sur le verbe comprendre qui correspond au verbe connaître du v. 11.

            Contexte (vv. 16-17).- Dans le contexte matthéen ces deux verbes voir et entendre correspondent aux même verbes de la péricope précédente ; les disciples sont opposés à ceux qui voient et ne comprennent pas ; l’idée est probablement la suivante : vous êtes heureux non seulement de voir et entendre ce que tous voient et entendent (c’est-à-dire ma personne et mes œuvres), mais de les voir et de les comprendre.

            ♦ v. 16.- ...parce qu’ils voient... Tous les verbes sont au présent. C’est maintenant qu’est le temps du bonheur eschatologique attendu par le peuple de l’ancienne alliance. Vous yeux... vos oreilles : vos personnes en tant qu’elles voient et entendent. L’homme tout entier est concentré, non dans une vie intérieure censée échapper aux malheurs de la vie concrète, ni même dans la contemplation d’une idée ou d’une personne céleste, mais dans l’examen visuel et l’audition du ministère terrestre de Jésus. Heureux (μακάριοι, makarioi) : Je vous dis (ce que vous ne sentez peut-être pas) que vous êtes heureux ; en même temps, je vous permets et je vous ordonne de l’être.

            ♦ v. 17.- Beaucoup de prophètes... Le bonheur biblique est en relation avec un passé et avec l’avenir du Royaume ; son intensité se mesure à sa proximité de l’événement du salut.

Passage au rite
            Nous voici « provoqués » au bonheur – pourvu que nous ayons la foi un peu éveillée – par la « proximité eucharistique » du Mystère de Salut accompli par Jésus, qu’il nous invite à partager.

Pour le Notre Père
            Chaque fois que nous prions le Notre Père, il nous faudrait « voir » et « entendre », dans la foi, ce que nous disons pour être vraiment heureux. Que l’Esprit Saint vienne à notre aide pour confirmer notre foi.
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VENDREDI SEIZIÈME SEMAINE
Mt 13,18-23

Introduction
            Depuis les temps les plus anciens Dieu n’a pas cessé de semer sa parole dans le cœur des hommes. Les Dix paroles (le Décalogue) en sont un exemple. La parabole du semeur en est un autre. Pour toutes les fois que nous avons empêché que cette parole donne du fruit…

Pour l’évangile
            Contexte.- La question la plus importante est de savoir si ces versets, avec la parabole elle-même et avec toute la narration matthéenne, identifient le Semeur et sa parole décisive à la personne historique de Jésus, ce qui est certainement le cas. D’où l’insistance matthéenne sur comprendre. Il s’agit d’un combat dont le cœur de l’homme est le théâtre, pour et contre la compréhension de la Parole.

             ♦ v. 18.- Écoutez[-vous]... Vous c’est les disciples. Jeu du double sens : écouter // écouter et comprendre. Mt laissent entendre que cette semence est la Parole. Manque la réponse à : qui prononce la Parole ? quand surviendra la moisson ?

            ♦ v. 19.- Premier échec de la Parole. Il ne comprend c’est équivalent à connaître les mystères du règne. La parole a été semée dans cœur (de celui qui écoute) non pas comme un lieu naturellement favorable à sa germination mais comme lieu de la décision humaine face à cette parole. Les semailles ne sont autre chose que les enseignements de Jésus. L’accent ne porte ni sur le tort de cet homme qui aurait dû recevoir la Parole ailleurs que sur le chemin (puisqu’on vient de dire qu’il la reçue dans son cœur), ni sur la maladresse du semeur, mais sur l’intervention démonique.

            ♦ v. 20-21.- Deuxième échec de la Parole. D’un côte « responsabilité » de l’homme qui manque de racines. D’autre côté, intervention extérieure : tribulation et persécution. L’intervention diabolique consiste à ne pas laisser à la parole le temps pour germer. Remarquons que cette persécution n’est pas quelconque, elle a été déclenchée à cause de la parole (persécutions impériales ?)

            ♦ v. 22.- Troisième échec. Les empêchements à germer sont très concrets : les soucis du monde (les intérêts mondains). Il s’agit de nouveau d’une intervention extérieure. La Parole n’est ni enlevée ni anéantie : elle est habilement rendue inefficace, inoffensive, neutralisée ; elle est là, mais il ne se passe rien.

            ♦ v. 23.- Succès. Le bon terrain est caractérisé par le fait que l’homme comprend la Parole. Il n’est pas dit que telle ou telle qualité psychologique ou spirituelle lui permet de la comprendre ; c’est le fait qu’il la comprend qui permet d’affirmer que c’est un bon terrain. L’allégorie demeure donc beaucoup plus dramatique, satanologique, que psychologique ou piétiste.

Passager au rite
            Les agents extérieurs ont essayé de faire taire la Parole, Jésus. Mais la Parole a parlé à nouveau pour dire : « La paix soit avec vous » : pardon et salut. Morts et résurrection que nous allons rendre présentes sur l’autel.

Pour le Notre Père
            Pour que nous soyons capables d’accomplir la volonté du Père, comme Jésus lui-même l’a accomplie, il viendra dans notre cœur par la communion. Préparons-nous-y en disant encore une fois la prière que lui-même nous a enseignée.
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SAMEDI SEIZIÈME SEMAINE
Mt 13,24-30

Introduction
            Un jour ou l’autre [p. e. à la Veillée Pascale] nous avons dit ce que les hébreux dirent au pied du Sinaï : « Tout de que le Seigneur a dit nous le mettrons en pratique. » Pour toutes les fois que nous n’avons pas gardé notre parole, demandons pardon.

Pour l’homélie
            Contexte.- Si la parabole du semeur pouvait se résumer : La germination finale du royaume n’ira pas sans de cuisants échecs ; celle de l’ivraie prend la suite en posant la question : ces échecs (cette résistance au royaume ; cette œuvre du Malin) ne pourraient-ils pas être immédiatement écartés ? L’une et l’autre parabole combattent l’impatience messianique (des pertes ; vouloir devancer les temps).

            ♦ v. 24.- ...comparable à un homme... Il faut comprendre : Ce qui se passera dans le royaume peut certainement être comparé à ce qui se passe quand un homme…

            ♦ v. 25.- Son ennemi survint. La parabole raconte l’histoire de l’événement eschatologique : le Messie vient faire pousser une plantation pour la gloire de Yahvé. De même que dans « le Semeur » le Malin vent de l’extérieur. Le monde est le théâtre des semailles opposées. L’ivraie n’est plus de fruit de la paresse (Pr 24,31) ou le châtiment divin, mais l’œuvre de l’Ennemi (ce dualisme est loin d’être absolu).

            ♦ vv. 26-27.- Quand la tige poussa... les serviteurs... C’est l’étonnement radical qui fut probablement la plus forte objection juive à la foi chrétienne du premier siècle : si Jésus est le Messie, comment sa venue peut-elle coïncider avec un tel déchaînement du mal ? Le messianisme pharisien attendait deux purifications immédiates : celle du monde (par conversion des païens) celle d’Israël par un jugement équitable.

            ♦ v. 28.- C’est un ennemi qui a fait cela. La réponse du propriétaire correspond exactement à la pensée de la parabole du semeur : les échecs ou le mal dans le monde, dans les jours messianiques, viennent d’un ennemi. L’ivraie semée dans le monde est elle : 1) le mal en général ? ; 2) la souffrance au sein du peuple élu ? ; 3) les pécheurs dans le monde ? ; 4) ou des pécheurs dans l’Église ? L’avant dernière (3) correspond mieux au contexte du chapitre. L’interrogation des ouvriers n’est pas dubitative : ils brûlent d’arracher immédiatement l’ivraie.

            ♦ vv. 29-30.- Ne l’arrachez pas, de peur... La réponse du maître à l’empressement est catégorique. Il est absolument sûr de son affaire. Le « dualisme » du v. 25 s’explique par un choc d’autorités dans le champ du monde, mais la victoire finale du Maître ne fait pas de doute. La coexistence entre le Bien et le Mal est eschatologique. Les deux idées dominantes de la réponse du Maître sont : a) le propriétaire seul, qui a semé, est habilité à opérer ce tri ; 2) l’heure n’est pas encore là, mais elle viendra. La moisson est une image régulière du jugement dernier.

Passage au rite
            Depuis le baptême nous avons été ensemencés, nous sommes entrés dans la nouvelle Alliance qui va être rendue présente. Que le Seigneur qui est, qui était et qui vient, nous juge (qu’il fasse en nous le tri) pour que nous ayons le temps de nous convertir.

Pour le Notre Père
            En disant à nouveau le Notre Père, demandons d’être de vrais enfants de Dieu dans le champ du monde pour que sa gloire soit manifestée et son Nom sanctifié.
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                                                            Complément d’information sur l’impatience messianique

Pour se faire une idée de l’impatience messianique aux temps de Jésus il faudrait relire les textes de Qumram et les Psaumes de Salomon. Cette impatience ne consiste pas seulement à espérer et à demander la délivrance du peuple saint et l’écrasement des infidèles ; plus précisément, elle compte que cette délivrance sera instantanée et qu’elle coïncidera avec une correction ou purification parfaite du véritable Israël ; des résistances efficaces au Sauveur (parabole du semeur) et une coexistence prolongée avec le mal dans les temps du Messie (parabole de l’ivraie) étaient impensables. Alors Dieu séparera le juste du pécheur (Ps. Sal. 2,38) ; « que Dieu perde ceux qui vivent dans l’hypocrisie en compagnie des saints » (Ps. Sal. 4,7).