Messes des jours en semaine T. O. :  DIX-SEPTIÈME SEMAINE


INDEX

LUNDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
MARDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
MERCREDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
JEUDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
VENDREDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
SAMEDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE

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Mt 13,33: Il leur dit une autre parabole: Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu'une femme enfuit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. 

 

LUNDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
Mt 13,31-35

Introduction
         Moïse, jadis, intercéda pour son peuple pécheur. Jésus a intercédé pour « la multitude », pour toute l’humanité. C’est cela que nous allons célébrer. Préparons-nous-y en remerciant le pardon accordé ; en lui demandant pour nos infidélités.

Pour l’homélie
         Contexte.- Les paraboles ne tiennent pas compte du processus évolutif, mais du contraste entre la situation initiale et la finale. Parabole « au masculin et parabole au féminin » ; tous, hommes et femmes sont concernés.

            ♦ v. 31.- Au Royaume il lui arrive ce qu’à une graine de moutarde… Graine comme de poussière ; plante jusqu’à 4 m. de haut dans les régions fertiles de la Palestine. Semence qui se fait plutôt dans un jardin que dans un champ. Dans la parabole c’est pour faire apparaître davantage le contraste ?

            ♦ v 32.- C’est la plus petite… elle dépasse… Pas de transition entre semailles et grandeur finale. La petitesse de la graine manifeste sa faiblesse ; la plante [déjà] arrivée à sa pleine croissance illustre le royaume dans manifestation définitive et puissante. La grandeur prochaine du royaume semée dans la faiblesse de Jésus.

            ♦ v. 33.- La parabole du levain.- Dans le contexte de Mt, elle a la même pointe que les trois précédentes : moutarde, ivraie, semeur. Petitesse du levain ; grandeur de la masse ; pas d’impatience messianique.
Double valeur du symbole du levain : négatif, car il engendre la corruption ; sens partout ailleurs dans le NT. Le présent contexte contredit le sens négatif du levain. La femme a pris (au passé), a caché (terme important !) le petit levain fait monter presque 40 litres de farine. On dirait qu’elle va s’y perdre ; et pourtant !

            ♦ vv. 34-35.- Tout (ταυτα παντα, tauta panta) : ce qui concerne au Royaume. Jésus ne parle pas toujours en paraboles ; mais il le fait toujours lorsqu’il parle sur le Mystère du Royaume. Parler en paraboles aux foules c’était une précaution pour éviter tout effet de propagande messianique.

            Mt cite le Ps 78/77,2 (Je vais ouvrir la bouche pour une parabole et dégager les leçons du passé) qu’il attribue « au prophète » parce que, pour lui, tout l’A. T. a une valeur prophétique. Les choses cachées (par Dieu) sont les secrets du royaume révélés par le Christ.

Passage au rite
            L’Église est encore le petit levain ; chaque diocèse ; chaque paroisse ; chaque famille ; chaque chrétien, est le petit levain capable de… Surtout chaque eucharistie est le petit levain enfui dans la communauté qui célèbre… plutôt que (cependant aussi) dans le cœur de chacun de nous.

Pour le Notre Père
            Une graine de moutarde, une pincée de levain ; voici la communion eucharistique ; voici le Notre Père qui nous y prépare. Comme nous l’avons appris, nous osons dire.    retour



MARDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
Mt 13,36-43

Introduction
            Puisque Dieu a dit de lui-même, en s’adressant à Moïse : « Je suis le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité » confessons-lui humblement nos péchés, au moment d’entrer dans la célébration de la messe.

Pour l’homélie
            Contexte.- « Curiosité » : Pourquoi l’explication ne suit pas la parabole elle-même ? Explication de la parabole : elle lutte contre l’impatience messianique selon laquelle, aux jours du Messie, « in n’y aura que des justes parmi ton peuple » (Is 60,21) ; elle affirme que le temps du royaume est bien arrivé, que la moisson dernière s’annonce, mais que l’heure du jugement n’a pas encore sonné et, d’ailleurs, que le jugement n’appartient pas aux disciples. Ces versets d’aujourd’hui ne font que répéter la parabole : les questions importantes restent ouvertes (Qui est ce Fils de l’homme ? Quand est-ce que cela arrivera ?). Nouveauté par rapport à la parabole : la « bonne semence » n’est pas le royaume lui-même, mais « les fils du royaume » ; et l’ivraie n’est pas le mal en général, mais « les fils du Malin » ou « les scandales et ceux qui commettent l’iniquité ».

            ♦ v. 36.- Jésus vint à la maison. La maison est avant tout le lieu où Jésus se retrouve avec ses disciples et va pouvoir répondre à leurs questions. S’approchent de Jésus comme toujours (v. 10). Jésus donnera une explication, mais eux ils auront à se l’appliquer aux circonstances diverses : …qui a des oreilles… La parabole des ivraies… donc des hommes.

            ♦ v. 37.- Celui qui sème… La réponse de Jésus ne satisfait pas la curiosité, car le fils de l’homme reste comme ambigu, même si toute la narration fait penser à Jésus.

            ♦ v. 38.- Ce sont les fils du royaume : les vrais héritiers du royaume, les fidèles, les disciples ou chrétiens par opposition aux fils du malin à la fois les créatures de Satan et ceux qui font leur travail. La division de l’humanité en deux blocs opposés était répandue. À Qumram « les bons » seulement d’un côté, ici ils sont mêlés les uns aux autres et il n’appartient pas aux disciples de les séparer.

            ♦ v. 38-39.- Le champ… l’ennemi… la moisson… les moissonneurs… Ces explications du champ, de la bonne semence, et de l’ivraie, n’apportent rien de nouveau. Les anges ne sont plus au service de Dieu, mais du Fils de l’homme.

            ♦ v. 40.- Deuxième partie de la péricope : du v. 36 au 39 on donne 7 définitions. Du v. 40 au 43, description en termes apocalyptiques traditionnels du jugement dernier. « L’explication » se contente de développer la pointe de la parabole : à savoir que le jugement viendra en son temps et qu’il ne faut rien précipiter.

            ♦ v. 41.- L’expression royaume du Fils de l’homme (seulement ici et dans 16,28 : En vérité, je vous le déclare, parmi ceux qui sont ici, certains ne mourront pas avant de voir le Fils de l'homme venir comme roi). L’expression tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité font penser (un peu) à Sophonie 1,3 (J'extirperai hommes et bêtes, oiseaux du ciel et poissons de la mer, j'extirperai ce qui fait trébucher les méchants, je supprimerai les hommes de la surface de la terre - oracle du SEIGNEUR) ; Le mot scandale a un sens moral bien connu de Mt (5,29 : Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi: car il est préférable pour toi que périsse un seul de tes membres et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne ; 18,8 : Si ta main ou ton pied entraînent ta chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie manchot ou estropié que d'être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel!).

            ♦ v. 42.- Fournaise ardente, Dn 3,6 (Quiconque ne se prosternera pas et n'adorera pas, sera jeté au moment même au milieu de la fournaise de feu ardent). Pleurs et grincement de dents Mt, 8,12 (Tandis que les héritiers du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors: là seront les pleurs et les grincements de dents), etc.

            ♦ v. 43.- Justes : ceux qui pratiquent fidèlement la loi de Dieu, dans le contexte de Mt, réinterprétée par Jésus.
Quelle leçon tirer de l’explication ? Pas une explication allégorique de la parabole, mais : 1) des enseignements précis sur les sept termes de la parabole ; si le temps de l’anéantissement du mal et des méchants n’était pas encore arrivé, il arriverait certainement… et cela décrit avec langage apocalyptique.

Passage au rite
            Mystère du Salut : Incarnation, Mort, Résurrection, Venue pour juger. Unissons-nous au Christ mort et ressuscité pour n’avoir aucune crainte d’être jugés par lui.

Pour le Notre Père
            Les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de son Père. Que la répétition de la prière de Jésus nous fasse devenir des justes qui accomplissent ce qu’ils disent, qui resplendissent devant Dieu.    retour



MERCREDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
Mt 13,44-46

Introduction
             La découverte du Règne de Dieu remplit de joie. Si bien que l’on est prêt à tout quitter, même s’il s’agit de bonnes choses, pour y avoir part. À plus forte raison, nous devons quitter nos péchés pour prendre part à la célébration de l’eucharistie ; elle est aussi sacrement du Règne de Dieu.

Pour l’homélie
            Contexte.- Les doubles paraboles permettent de comparer ses éléments et en tirer quel est l’élément essentiel : trouvaille (cherchée ou pas ; cachée ou pas), valeur incomparable, trésor caché, cause de joie. Mais l’ensemble qui précède, développe trois thèmes étroitement complémentaires : la « plantation » du Règne de Dieu ne va pas sans de fortes résistances (semeur), mais elle en triomphera (graine de moutarde, levain), il faut donc prendre patience et ne pas vouloir précipiter le jugement final (ivraie et son explication).

            Nos versets seraient mieux placés soit dans un contexte insistant sur le prix du royaume et l’urgence d’une décision totale pour y entrer, soit dans un contexte polémique contre les pharisiens leur reprochant de ne pas vouloir se dessaisir de leurs [misérables] valeurs religieuses pour entrer dans le Règne inauguré par Jésus. Remarques confirmées par la parabole du filet qui enchaîne avec le thème des vv. 36-43, si l’on saute les vv. 13,44-46.

            ♦ v. 44.- Ce n’est pas le royaume comme tel qui est comparé à un trésor ou à une perle ; mais ce qui se passe quand un homme trouve un trésor est comparé à ce qui se passe (ou doit se passer) quand un homme découvre le Royaume. Comparé à des récits orientaux racontant des trouvailles merveilleuses, c’est la sobriété qui frappe. Le premier venu – un ouvrier, un locataire du champ, un simple promeneur – peut « tomber » dessus. De même que le royaume, dans la personne de Jésus, le trésor est là, devant cet homme, qui n’a rien fait pour le découvrir. Sa joie et sa décision immédiate sont à la mesure de ce qu’il a trouvé.

            Découvrir le Règne dans la personne de Jésus, c’est croire et participer déjà à son Règne. L’idée n’est pas « il doit tut quitter pour… » mais plutôt, cela va sans dire qu’il quitte tout pour y entrer. Que cet homme achète le champ, ou la perle, ne signifie pas que le Royaume peut être acheté à pris d’or, de bonnes œuvres ou de piété, mais qu’il vaut la peine de se dépouiller de tout pour ce royaume.

            ♦ vv. 45-46.- Il ne faut pas voir dans détail de la recherche de l’homme un éloge de la recherche religieuse, comme le premier, cet homme « tombe » sur l’unique (ένα, ena) perle de grand prix.

Passage au rite
            La « tentation » guette de faire une comparaison facile : « trésor », « perle » égal à communion eucharistique. C’est vrai, mais insuffisant. On ne peut pas isoler l’acte de communier, de l’ensemble de la célébration, de l’ensemble de tout ce que Jésus a fait (et il continue à faire ; et qu’il fera encore) pour nous sauver. Le Règne c’est tout cela et nous allons y participer.

Pour le Notre Père
            Faut-il encore demander « Que ton Règne vienne » ? Oui ! ; parce que peut-être nous-mêmes nous n’y sommes pas encore tout à fait entrés ; parce que des milliards de personnes sont toujours dehors.    retour


JEUDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
Mt 13, 47-53

Introduction
            À la fin de l’histoire il y aura en tri. Supposons qu’il se fait maintenant. De quel côté tomberions-nous ? L’ange (l’envoyé) du Père, Jésus Christ, vient ; demandons-lui de nous pardonner pour appartenir à ceux qui tomberont dans ses paniers.

Pour l’homélie
            Contexte (vv.47-50).- La parabole du filet, pour la pensée, devrait faire suite à celle de l’ivraie (vv. 24-30) et plus encore à son explication. La parabole du filet est néanmoins si originale et peut exprimer d’une toute nouvelle manière l’idée qui domine tout le chapitre 13ème : pour le moment bons et mauvais sont mêlés mais le jugement viendra qui les séparera.

            * L’idée de croissance (moutarde, levain, ivraie) est complètement absente.

            ** L’idée de champ fait place à celle du filet. Si filet = champ, filet = monde. Mais si le filet est autre chose que le champ, il pourrait représenter l’Église, encore noyée dans la mer du monde, contenant bons et mauvais jusqu’au jour où, tirée sur le rivage, ce « contenu » sera trié.

            Remarques : on ne parle pas des pêcheurs ; il s’agit d’une parabole du Royaume des cieux, et non de l’Église.

            ♦ v. 47.- Le Royaume des cieux est encore comparable. Le filet a été déjà jeté, et il l’a été par dieu (forme passive). Aucune mention n’est faite des pêcheurs. L’op »ration est considérée comme accomplie, mais le filet n’est pas encore sorti de l’eau. Toutes sortes dans ce contexte veut dire des bons et des mauvais. La mer de Galilée était réputée pour la variété de ses poissons.

            ♦ v. 48.- On le tire sur le rivage. Ce rivage doit être le même que celui du v. 2, où la foule était rassemblée. Les poissons sont bons ou mauvais, il n’y a pas de milieu.

            ♦ vv. 49-50.- Ainsi en sera à la fin du monde. Ces versets nous disent comment faut-il comprendre la portée des versets précédents. Les anges remplacent les pêcheurs ; ils sortiront, c’est-à-dire seront envoyés pour cela, pour séparer, faire le tri.

            ♦ vv. 51-52.- Le Scribe et le Royaume. Pour apporter sa propre conclusion à la série des paraboles Mt a placé ici une parole énigmatique de Jésus qui pourrait caractériser le 1er évangile tout entier. Ces versets contiennent nombre d’expressions dominantes dans ce chapitre : comprendre, Règne des cieux, maître de maison. Ce n’est plus le royaume qui fait l’objet d’une comparaison mais un scribe. C’est peut-être une parole propre à Jésus, mais dans un autre contexte.

            ♦ v. 51.- Avez-vous compris ? Cette compréhension c’est un discernement spirituel : * le Règne a été instauré par Jésus ; ** il y aura des résistances et des ambiguïtés avant le tri final. Le oui de la réponse n’est pas seulement on oui scolaire, exprime avoir compris le double mystère du Règne avec tout ce qui signifie pour eux et pour le monde.

            ♦ v. 52.- Scribe devenu disciple. Connaisseur de la Torah, rabbi autorisé, théologien ordonné ; devenu disciple quant au règne ou pour le règne, dans ce contexte, il semble bien qu’il ne s’agisse pas du Règne de Dieu en général, mais du règne « mystérieux » dont on vient de parler. Ces choses anciennes et nouvelles sont l’enseignement traditionnel juif sur le règne de Dieu, maintenant complètement renouvelé par le mystère du Christ. Ces choses nouvelles sont aussi très anciennes, comme Mt le montre tout au long de son évangile par ses références à l’A. T.

Passage au rite
            Jésus nous demande sur notre « compréhension », c'est-à-dire sur notre foi en lui et son message. Disons-lui un grand OUI, lorsque nous chanterons « Il est grand le mystère de la foi ».

Pour le Notre Père
            Parmi toutes les paroles que Jésus demande de « comprendre », de croire, le Notre Père est fondamental. Tel que nous l’avons appris nous osons dire…    retour


VENDREDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
Mt 13,54-58

Introduction
            L’institution du calendrier de fêtes dans l’AT, c’était une manière privilégiée de « faire mémoire » des bienfaits du Seigneur. Nous sommes sur le point de faire quelque chose semblable sous le commandement de Jésus : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Préparons-nous-y en demandant pardon de nos péchés.

Pour l’homélie
            [Mt : 1ère section : finit avec le sermon sur la montagne ; 2ème avec la discours missionnaire ; 3ème avec le discours parabolique. Chacun de ces sermons, est précédé d’une section narrative.] Maintenant commence la 4ème section avec section narrative, ch. 14-17 ; la section instructive, ch. 18. Cette partie va nous montrer les disciples plus ou moins désemparés confessant l’autorité de Jésus mais non sans qu’un grave malentendu risque de se glisser entre eux et le Maître à partir des annonces de la passion.

            ♦ vv. 53-54.- Il enseignait les gens dans leur synagogue. Les nombreuses résistances à la parole du Royaume illustrées par les paraboles, vont être maintenant confirmées par l’échec de Jésus lui-même à sa patrie. Il enseignait dans leur synagogue : il veut enraciner son enseignement dans la vie religieuse de son peuple ; il ne vient pas former un parti nouveau, il vient poser la question de sa personne à ses compatriotes.

            L’étonnement (mêlé de stupeur) ne s’explique sans tenir compte de tout ce qui précède. Jésus, a-t-il reçu cette sagesse et ces pouvoirs miraculeux (deux aspects capitaux du ministère de Jésus) de Dieu ou du diable ?

            vv. 55-56.- N’est-il pas… Les questions qui se précipitent son des « questions négations ». Les compatriotes de Jésus nient que Jésus puisse être à la fois pleinement l’un des leurs et pleinement « autorisé » par Dieu. C’est un refus d’une intervention historique de Dieu dans les conditions humaines particulières de la famille de Jésus de Nazareth. Le prophète ou le libérateur des derniers temps ne devaient pas apparaître dans ces conditions-là ; mais personne ne niait qu’il doive être un homme.

            vv. 57-58.- Et ils étaient profondément choqués… Dans les synoptiques chaque fois que les hommes sont scandalisés « en » ou « par quelqu’un », ce « quelqu’un » est toujours Jésus (Mt 26,31 : Alors Jésus leur dit: «Cette nuit même, vous allez tous tomber à cause de moi ; 13,57 : notre texte ; Mc 6,3 : N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de Josès, de Jude et de Simon? et ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous?» Et il était pour eux une occasion de chute ; Lc 7,23 : ...et heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi). Être scandalisé par Jésus c’est le contraire de croire en lui. Les habitants de Nazareth trouvent dans la personne même de Jésus, telle qu’ils la voient et l’interprètent par toutes les questions rapportées dans notre texte, des raisons de ne pas croire en lui ; ils sont donc scandalisés par Jésus au sujet de Jésus. Être scandalisé est une formule extrêmement forte désignant la révolte de l’homme contre Dieu. Le refus dont Jésus endure, est le même que les anciens prophètes avaient enduré. Au sujet de « il ne fit que peu de miracles » : dans les synoptiques Jésus a toujours le pouvoir de faire des miracles mais il y renonce volontairement. Απιστία (apistia): signifie le fait concret qu’ils ont refusé leur foi au Christ Jésus.

Passage au rite
           Comme jadis ce fut un échec à Nazareth par manque de foi en Jésus, pour saisir le sens de ce que nous sommes en train de faire et pouvoir en bénéficier, il nous faut nécessairement croire (au sens le plus fort du mot) en Jésus… au moment de la célébration et le reste des moments de la journée. Que le Seigneur nous l’accorde.

Pour le Notre Père
            « Ne nous soumets pas dans la tentation… » Que le Seigneur garde lui-même notre foi pour toujours la maintenir vivante en Lui.    retour



SAMEDI DIX-SEPTIÈME SEMAINE
Mt 14,1-12

Introduction
            Lors de sa première prédication à Nazareth (dans Lc 4) Jésus a proclamé « une année de bienfaits du Seigneur », c’était une « année jubilaire » qui n’est pas encore épuisée. Approchons-nous de Celui qui la instauré pour recevoir le pardon qui nous a été promis.

Pour l’homélie
            Contexte.- Les paraboles du ch. 13 ont souligné la dure réalité et la signification des échecs de la Parole dans le monde ; sitôt après, c’est l’échec de Jésus dans sa propre patrie, à Nazareth (13,53-58) et maintenant un double récit relève l’incompréhension totale de l’autorité officielle galiléenne, dans la personne d’Hérode Antipas, à l’égard de Jésus et du Précurseur. Les échecs de Nazareth et devant Hérode ne sont pas de la même nature ; à Nazareth, c’était le refus des familiers de Jésus de reconnaître en sa personne le Messie de l’orthodoxie juive (le Fils de David des Ps de Salomon, p. e.). Ici, c’est le refus plus élémentaire d’une cour juive largement paganisée, troublée par ce qu’on lui raconte de Jésus, mais d’un trouble qui ne saurait conduire à la foi.

            ♦ vv. 1-2.- Tétrarque : gouverneur du quart d’un domaine. Titre donné par les Romains à un souverain sous leur tutelle dont le domaine n’était pas assez grand pour qu’on lui donnât le titre de roi. Ce n’est pas qu’Hérode ne se soit rendu compte de l’existence et de l’activité de Jésus « jusqu’à présent ». Mt veut faire apparaître que, après Nazareth, c’est toute la Galilée qui méconnaît Jésus dans la personne de son Prince.
Il déclara à ses proches, à ses familiers au sens oriental, ses officiers. Éléments qui peuvent composer la crainte  d’Hérode : la doctrine pharisienne de la résurrection, les remords personnels, les croyances hellénistiques à des apparitions des morts. Insistance de Mt : pour comprendre Jésus, il faut d’abord avoir compris le Précurseur ; c’est aux personnages officiels que Jésus entend poser la question de sa personne parce qu’ils représentent le peuple tout entier.

            ♦ vv. 3-5.- Voir dans une biographie les mêlées familiales de la famille Hérode. Voir aussi les raisons de Josèphe pour l’emprisonnement et mort de Jean Baptiste. Différence entre Jean Baptiste et les esséniens : Ces derniers formaient une association de Nazarites qui n’acceptaient comme frères qu’un petit nombre d’hommes éprouvés et choisis après un temps de noviciat ; Jean, lui, appelait tout le monde au baptême… Les esséniens ne se mêlaient pas de politique, si ce n’est pour prédire des événements futurs… Jean Baptise, lui, fit des remontrances à Antipas, comme jadis Élie à Achab.

            ♦ vv. 6-12.- Aux mobiles politiques de Josèphe (pouvoir de convocation de Jean et danger de révolte d’après Hérode), on peut bien y articuler de mobiles d’ordre morale. Dan Mt la mort brutale du Précurseur annonce celle de Jésus.

Passage au rite
            Jean a dit la vérité, il l’a payé de sa vie. Jésus a dit la vérité, lui aussi l’a payé de sa vie, mais il l’a « récupérée », glorifiée par la suite. Nous célébrons ce passage pour bénéficier du courage et de la vie nouvelle du Christ.

Pour le Notre Père
            Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Approchons-nous de lui en priant comme Jésus nous l’a appris, en demandant et en offrant le pardon à Dieu et aux autres.    retour

                                                                            Complément d’information
 
La mort de Jean Baptiste d’après Flavius Josèphe

            « Certains juifs furent d’avis que l’armée d’Hérode avait succombé de par Dieu qui – c’était la une expiation fort justifiée – vengeait ainsi Jean surnommé Baptiste. Celui-là, en effet, était un homme de bien qu’Hérode avait fait mettre à mort. Il exhortait les juifs pratiquer la vertu, à agir avec justice les un envers les autres et avec piété envers Dieu, pour être unis par un baptême. Car c’était assurément ainsi que le baptême s’avérait agréable à Dieu, s’il servait non pour se faire absoudre de certaines fautes, mais pou purifier le corps, après que l’âme eût été préalablement purifiée par la justice. Comme les autres juifs se rassemblaient, car ils étaient exaltés au plus haut point en écoutant les paroles de Jean. Hérode craignait qu’une telle force de persuasion n’incitât à une révolte : chacun semblait prêt à faire n’importe quoi sur les conseils de cet homme. Il estima bien préférable de prendre les devants et de le supprimer avant que quelque trouble surgisse du fait de Jean, plutôt que de se retrouver lui-même dans l’embarras si un bouleversement se produisait dans l’embarras si un bouleversement et d’avoir alors à le regretter. Victime des soupçons d’Hérode, Jean fut envoyé prisonnier à la forteresse de Machéronte […] et il y fut mis à mort. Les juifs furent d’avis que c’était pour le venger que l’armée avait été condamnée à la destruction : Dieu avait voulu frapper Hérode. (Antiquités Juives XVIII, 116-119). Dans Hugues COUSIN, « Le monde où Jésus vivait », Cerf, Paris, 1998, p. 710-711.