LUNDI TRENTE ET UNIÈME SEMAINE
Lc 14,12-14
Introduction
Essayons de garder toute fraîche dans nos esprits la vérité de notre
condition d’invités. Nous avons répondu ; c’est vrai ; mais à l’appel
préalable. L’action de grâce – l’Eucharistie – est la réponse normale. La
répétition journalière de l’appel et de la réponse ne doit enlever en rien
leur originalité, ni leur fraîcheur. Reconnaissons nos réticences à
répondre. Demandons pardon.
Pour l’homélie
Contexte. Le contexte du repas évoque l’invitation. Jésus en tire un
appel à la générosité envers les pauvres et au désintéressement.
♦ v. 13.
Au contraire, quand tu donnes un festin, invite… Le conseil de Jésus va
à l’encontre de tous les usages habituels. Tous les malheureux énumérés ici
sont des pauvres typiques.
♦ v. 14.
Et tu seras heureux parce qu’ils… Jésus formule une promesse pour ceux
qui sont désintéressés (Lc 6, 32-34 : Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les pécheurs aussi aiment ceux
qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle
reconnaissance vous en a-t-on ? Les pécheurs eux-mêmes en font autant. Et si
vous prêtez à ceux dont vous espérez qu'ils vous rendent, quelle
reconnaissance vous en a-t-on ? Même des pécheurs prêtent aux pécheurs pour
qu'on leur rende l'équivalent).
♦ v.14. …à
la résurrection des justes. En s’appuyant sur ce texte et sur Lc 20,35 (Mais
ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la
résurrection des morts ne prennent ni femme ni mari) plusieurs ont pensé que
Lc n’admettait pas de résurrection pour les pécheurs (cette conception se
trouve dans certains milieux juifs d’alors). Mais Lc annonce en Ac 24,15
(J'ai cette espérance en Dieu qu'il y aura une résurrection des justes et
des injustes) annonce une résurrection des justes et des pécheurs. Ses
expressions ici et en 20,35 s’expliquent par le fait que seuls les justes
parviendront à la vie véritable.
Jésus exhorte
son hôte, en tant qu’invitant, à une manière d’agir insolite, eu égard aux
habituelles relations sociales bâties sur la réciprocité (6,32-34 : Si vous
aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Car les
pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux
qui vous en font, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Les pécheurs
eux-mêmes en font autant. Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez qu'ils
vous rendent, quelle reconnaissance vous en a-t-on ? Même des pécheurs
prêtent aux pécheurs pour qu'on leur rende l'équivalent). L’opposition
riches/pauvres du Magnificat et des Béatitudes réapparaît ici en toute
clarté. Le lecteur peut reconnaître que ce que Jésus invite à faire, c’est
ce qu’il pratique lui-même, et qui lui sera reproché au début du ch. 15.
Celui qui s’aventure sur ce chemin qui témoigne des valeurs nouvelles du
Royaume, sera heureux : il bénéficiera d’une réciprocité à un tout autre
niveau que celui des convenances de la bonne société. Jésus fait allusion «
à la résurrection des justes » compte tenu de la foi pharisienne en la
résurrection.
Passage au
rite
Nous sommes les invités du Christ, car nous sommes de vrais « pauvres,
boiteux, aveugles ». Unissons notre pauvreté à la richesse de sa vie dans
son offrande que nous allons renouveler sur l’autel.
Pour le Notre
Père
Prions le Notre Père pour son nom (sa Personne) soit reconnu saint grâce à
la gratuité et la générosité de la mission des chrétiens, de l’Église, dans
la proclamation de la Bonne Nouvelle.
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MARDI TRENTE
ET UNIÈME SEMAINE
Lc 14,15-24
Introduction
« Tu seras heureux » disait Jésus hier. « Heureux celui qui participera au
repas » dit aujourd’hui l’un des convives. Heureux s’il répond a l’appel.
Avons-nous répondu ? Nous voilà ! Mais dans notre cœur, quelle réponse ? Que
le Seigneur dise seulement sa parole de « guérison ».
Pour l’homélie
Contexte. Cette parabole se trouve chez Mt après l’arrivée de Jésus à
Jérusalem et sous une forme assez différente. Lc en fait l’annonce de
l’appel du peuple nouveau formé de pauvres, Juifs et païens.
♦ v. 15.
Qui prendra le repas. Litt. Qui mangera le pain.
Cette béatitude comme celle d’Ap 19,9 (Un ange me dit : Écris ! Heureux
ceux qui sont invités au festin des noces de l'agneau !) exprime
l’espoir de participer au festin messianique. Voir note à 13,28 mercredi
30ème semaine.
♦ v. 17.
Venez, c’est prêt ! De nombreux témoins portent : tout est prêt. (Mt
22,4 : Il envoya encore d'autres serviteurs chargés de dire aux invités : ‹
Voici, j'ai apprêté mon banquet; mes taureaux et mes bêtes grasses sont
égorgés, tout est prêt, venez aux noces. ›)
Selon l’usage
oriental, les invités ont été prévenus depuis longtemps ; au dernier moment,
leur hôte envoie un serviteur pour les chercher et les accompagner. (Est 5,8
: Si j'ai gagné la faveur du roi, qu'il vienne encore demain avec Haman
au banquet que je vais organiser pour eux, et demain j'agirai de même ;
6,14 : Ils parlaient encore quand se présentèrent les eunuques, pressant
Haman pour le festin préparé par Esther).
♦ v. 18.
Les invités sont nombreux (v. 16 : il invita beaucoup de monde), mais la
parabole n’en présente que trois, suivant la règle usuelle (Note à 10,33 –
la parabole du « bon » samaritain – : Suivant un usage courant dans les
paraboles, on trouve ici trois personnages (cf. surtout chez Lc 14,18-20,
notre texte ; 19,16-24, parabole des mines ; 20,10-12 : les vignerons
homicides). Le dernier ne s’excuse même pas.
♦ v. 20.
Je viens de me marier. Lc fera peut-être allusion à ce trait en 16,26 :
(Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut être
mon disciple).
♦ v. 21.
Et amène ici les pauvres… La liste de ces malheureux est la même qu’en
14,13 (les invités à préférables). Ils sont ramassés dans la ville, et Lc
doit voir en eux les pauvres d’Israël
♦ v. 23.
Va-t-en par les routes et les jardins. Litt. clôtures. À la différence
de Mt (22,9-10), Lc présente ici une seconde série de suppléants pour les
invités défaillants et les fait ramener de l’extérieur de la ville ; il doit
penser aux païens.
♦ v. 23.
Et force… In ne s’agit pas de violence mais d’invitation pressante
(24,29 : Ils le [Jésus] pressèrent en disant : « Reste avec
nous car le soir vient et la journée déjà est avancée. » Et il entra pour
rester avec eux ; Ac 16:15 : Lorsqu'elle [Lydie] eut reçu le baptême,
elle et sa maison, elle nous invita en ces termes : « Puisque vous estimez
que je crois au Seigneur, venez loger chez moi. » Et elle nous a forcés
d'accepter). Des interprétations tardives ont voulu légitimer avec ce
texte des conversions par la force. Elles ne trouvent pas de justification
dans ce trait parabolique, et moins encore dans l’esprit de l’évangile.
♦ v. 24.
Aucun de ceux qui avaient été invités ne goûtera… Cf. 13,28-29 : Il y
aura les pleurs et les grincements de dents, quand vous verrez Abraham,
Isaac et Jacob, ainsi que tous les prophètes dans le Royaume de Dieu, et
vous jetés dehors. Alors il en viendra du levant et du couchant, du nord et
du midi, pour prendre place au festin dans le Royaume de Dieu.
La parabole
combine deux oppositions : dedans/dehors ; premiers/derniers : les premiers
invités restent dehors, ils s’excluent eux-mêmes, encombrés qu’ils sont par
leurs nouvelles richesses : par ce trait, le catéchète garde présent le
motif qui lui importe, le piège de la richesse. À l’opposé des exclus les
derniers, représenté par la même liste qu’au v. 13 (ceux qui doivent être
invités), sont substitués aux premiers pour entrer dans la maison du Maître.
Ce maître de maison fait exactement ce que Jésus proposait à son hôte dans
le passage précédent. La mention, propre à Luc, d’un deuxième envoi pour que
la maison soit remplie, est certainement une nouvelle évocation anticipative
de la mission auprès des païens, ce qui vient appuyer l’interprétation la
plus universaliste de l’annonce faite par Jésus en 13,29 : Alors il en
viendra du levant et du couchant, du nord et du midi, pour prendre place au
festin dans le Royaume de Dieu.
Passage au
rite
« Mon corps
livré pour vous », « Mon sang versé pour… la multitude » : nous faisons
partie, avec le reste de l’humanité, de bénéficiaires de l’offrande de
Jésus. Soyons heureux de pouvoir participer à l’acte mystérique qui rend
présent l’offrande de Jésus… laissons-nous entraîner par lui.
Pour le Notre
Père
L’invité qui désirait manger le pain dans le Royaume, ne savait pas trop
bien ce qu’il disait. Demandons, en même temps que « le pain de ce jour »,
l’approfondissement du sens de ces paroles.
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MERCREDI
TRENTE ET UNIÈME SEMAINE
Lc 14,25-33
Introduction
« Faites ceci en mémoire de moi », c’est le désir de Jésus ; c’est ce qu’il
attend de nous ; c’est la dette d’amour dont nous sommes débiteurs. Une
façon de lui « payer » la dette – l’unique ? la meilleure ? – c’est
d’accomplir ce qu’il nous demandait, pas d’une manière mécanique, mais de
tout cœur. Qu’il veuille nous pardonner nos manques d’amour à son égard, aux
égards des autres.
Pour l’homélie
Contexte. Cette section s’adresse aux foules, c’est-à-dire à tous les
disciples présents et ultérieurs de Jésus. Elle rassemble divers
enseignements de Jésus sur la condition des disciples, en les centrant sur
le thème du renoncement (vv. 25-26.33)
♦ v. 26.
Sans me préférer. Litt. sans haïr. Comme dans la langue de l’A.
T. qui ne possède pas de comparatif, ce verbe signifie ici aimer moins (par
exemple : Gn 29,31-33 : Quand le SEIGNEUR vit que Léa n'était pas aimée,
il la rendit féconde alors que Rachel restait stérile. Léa devint enceinte
et enfanta un fils qu'elle appela Ruben « car, dit-elle, le SEIGNEUR a
regardé mon humiliation et maintenant mon époux m'aimera ». Elle devint à
nouveau enceinte, enfanta un fils, et s'écria : « Oui, le SEIGNEUR a perçu
que je n'étais pas aimée et il m'a aussi donné celui-ci », et elle l'appela
Siméon ; Lc 16,13 : « Aucun
domestique ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l'un et aimera
l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez
servir Dieu et l'Argent. ») ; c’est ainsi que l’a compris Mt 10,37 (Qui
aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi; qui aime son
fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi). Lc 18,20 (Tu
connais les commandements: tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras
pas de meurtre, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage,
honore ton père et ta mère) rappellera d’autre part le commandement du
Décalogue sur les devoirs envers les parents (Ex 20,12 : Honore ton père
et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que te donne le
SEIGNEUR, ton Dieu).
♦ v. 26.
…à sa femme. À la différence de Mt 10,37 (Qui aime son père ou sa mère
plus que moi n'est pas digne de moi; qui aime son fils ou sa fille plus que
moi n'est pas digne de moi), Lc mentionne ici l’amour de l’époux qui doit
lui aussi passer après l’amour du Christ ( Cf. Lc 18,29 : Il leur répondit
[à Pierre qui « avait tout laissé »] : En vérité, je vous le déclare,
personne n'aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du
Royaume de Dieu).
♦ v. 28. Le
couple de paraboles des vv. 28-30 et 31-32 est propre à Lc. Il semble avoir
été à l’origine un exemple sur la nécessité de réfléchir avant une
entreprise importante, sans doute l’engagement à suivre Jésus. En y
attachant en conclusion le v. 33, Lc en fait un appel au renoncement.
♦ v. 33.
De la même façon, quiconque parmi vous ne renonce pas à tout… Ce verset
qui reprend la conclusion des vv. 26 et 27, donne une application nouvelle
aux deux paraboles précédentes. Il en fait un appel à renoncer à tous ses
biens. C’est un enseignement cher à Lc (12,13-34 : Jésus sollicité pour
décider sur un héritage ; parabole de celui qui a eu de grandes récoltes ;
ne pas s’inquiéter sur comment s’habiller, de quoi se nourrir ; 16,1-13 : Le
gérant habile : « vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent » ; 18,24-30 :
difficulté pour les riches d’entrer dans le royaume (chameau/aiguille) ;
tout laisser pour suivre Jésus (5,11 : appel des premiers disciples ; 5,28 :
l’appel de Lévi ; 18,12 : l’appel à l’homme riche ; notre verset 33).
C’est
maintenant que « efforcez-vous d’entrer par la porte étroite » reçoit son
contenu explicite : c’est préférer Jésus, le pauvre, à sa propre parenté.
C’est le style de vie qui renonce au confort et à la rentabilité.
Si à
l’origine les deux paraboles étaient dédiées à ceux qui ne s’étaient pas
encore engagés ― maintenant – à la célébration – nous sommes tous des
engagés à la suite de Jésus… Mais dans quel degré de fidélité ? Dans quel
degré de profondeur… de renoncement de façon à ce que rien ne puisse
diminuer « la suite » ?
Passage au
rite
Jésus a vraiment tout donné, le long de sa vie jusqu’au sommet sur la croix.
D’où a-t-il tiré la générosité ? Dans les nuits de prière… à Gethsémani à «
l’heure de la vérité » notamment. Nous devrions tirer notre force de tout
donner à sa suite, de notre participation sacramentelle au don du Christ.
Ayons le courage d’y entrer sans restrictions préalables.
Pour le Notre
Père
Dans la liste de « renonciations » que Jésus donne, il n’est jamais question
de « renoncer à son père »… À plus forte raison si on met Père en majuscule
: il est la source de notre vie, renoncer à lui serait une sorte de suicide…
Au contraire, avec plus de force disons à la suite de l’enseignement de
Jésus…
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JEUDI TRENTE
ET UNIÈME SEMAINE
Lc 15,1-10
Introduction
Au commencement « il y eut un soir, il y eut un matin ; ce fut le premier
jour ». « Le Christ a connu la mort » – ce fut le soir sur la croix –, «
puis la vie » – ce fut le matin de Pâques : le premier jour de la Nouvelle
Création. Nous le rendons présent et nous pouvons entrer dans ce grand
événement en participant au mystère de l’Eucharistie. Entrons-y en
reconnaissant que nous sommes pécheurs.
Pour l’homélie
Contexte. Ce chapitre constitue une ferme unité littéraire par son
introduction et par ses trois paraboles sur la joie de retrouver ce qui
était perdu (v. 6 : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis
qui était perdue ; v. 9 : Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai
retrouvée, la pièce que j’avais perdue ! ; v. 24 : Mangeons et
festoyons car voici mon fils qui était mort… ; v. 32 : Mais il
fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère…). La progression
est nette : une brebis sur cent ; une pièce sur dix ; un fils sur deux. Face
aux justes qui s’indignent de l’accueil fait aux pécheurs par Jésus,
celui-ci dit la joie que Dieu éprouve à retrouver ses fils perdus, et il
invite les Pharisiens à entrer dans cette joie (spécialement dans la scène
finale des vv. 25-32 : Son fils aîné était aux champs, etc.). Les deux
premières paraboles, étroitement parallèles suggèrent la recherche du
pécheur par le Père ; la troisième présente l’accueil fait par le Père au
pécheur qui revient à lui.
♦ v. 1.
Les collecteurs d’impôts et les pécheurs. Comme en 5,30 et 7,34 (Les
Pharisiens et leurs scribes murmuraient, disant à ses disciples : « Pourquoi
mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs ? »
; Le Fils de l'homme est venu, il mange, il boit, et vous dites : « Voilà un
glouton et un ivrogne, un ami des collecteurs d'impôts et des pécheurs »)
les collecteur d’impôts sont nommés avec les pécheurs publics, condamnés par
les Pharisiens. Ils venaient tous : cet adjectif est omis par quelques
témoins anciens.
♦ vv. 3-7.
L’image du berger et de son troupeau est un thème classique de l’A. T. pour
dire les rapports de Dieu avec son peuple (Lc 12,32 : Sois sans crainte,
petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume ;
p. e. Gn 48,15 : Jacob bénit Joseph en disant : « Le Dieu en présence de
qui ont marché mes pères Abraham et Isaac, le Dieu qui fut mon berger depuis
que j'existe jusqu'à ce jour) ; celle des retrouvailles de la brebis
perdue est une figure traditionnelle du salut (Jr 23,1-4 : Malheur ! Des
pasteurs qui laissent dépérir à l'abandon le troupeau de mon pâturage -
oracle du SEIGNEUR ! Eh bien ! ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël, au
sujet des pasteurs qui font paître mon peuple: C'est vous qui avez laissé à
l'abandon mon troupeau, l'avez dispersé; vous ne vous en êtes pas occupés.
Or moi, je vais m'occuper de vous en punissant vos agissements pervers -
oracle du SEIGNEUR. Moi, je rassemble ceux qui restent de mon troupeau, de
tous les pays où je les ai dispersés, et je les ramène dans leurs enclos où
ils proliféreront abondamment. J'établirai sur eux des pasteurs qui les
feront paître ; ils n'auront plus peur, ils ne seront plus accablés, plus
aucun d'eux ne manquera à l'appel - oracle du SEIGNEUR ; voir aussi Ez
34,11-16). La parabole présente trouve un parallèle en Mt (18,10-14) ; mais
tandis que celui-ci l’applique à la responsabilité des chefs de l’Église à
l’égard des petits de leurs communautés, Lc y montre la recherche du pécheur
par Dieu ; il est sans doute plus proche du sens originel de la parabole.
♦ v. 4.
Dans le désert. Le pâturage usuel des troupeaux en Palestine ; il
correspond aux montagnes de Mt 18,12.
♦ v. 6.
Réjouissez-vous avec moi. Cette invitation à partager sa joie, que l’on
retrouve aux vv. 23-24 et 32, est pour Lc un trait capital. Elle prépare la
réponse finale de Jésus aux murmures de Pharisiens (vv.7.10 ; v. 32).
♦ v. 7.
Dans le ciel. Pour dire Dieu. Le ciel est pour les Juifs d’alors une
manière de désigner Dieu sans prononcer son nom ineffable. On retrouve cet
usage en 15,7.18.21 (notre évangile), 20.4 (Le baptême de Jean, venait-il
du ciel ou des hommes ?)
♦ v. 7.
…qui n’oint pas besoin de conversion. Si Lc pense à de vrais justes,
cette affirmation est un paradoxe qui souligne la joie de Dieu devant la
conversion du pécheur, l’attention qu’il y porte. Le contexte que Lc donne à
cette parabole et ses critiques contre la justice des Pharisiens (5,32 :
Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs pour qu'ils se
convertissent ; 16,15 : Jésus leur dit : Vous, vous montrez votre
justice aux yeux des hommes, mais Dieu connaît vos cœurs: ce qui pour les
hommes est supérieur est une horreur aux yeux de Dieu ; 18,9 ; 20,20)
suggèrent qu’il pense plutôt ici à des faux justes, qui devraient
reconnaître la nécessité de se convertir.
Cf. Lc 5,32 :
Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs pour qu'ils se
convertissent. Note : Lc ajoute « à la conversion » pour expliciter un
thème qui lui est cher. Il insistera sur l’appel par Jésus à la conversion
(13,1-5 : l’affaire des galiléens massacrés ; des jérusalémites tués par la
tour ; notre chapitre 15 ; 16,30 : la parabole de Lazare et du riche épulon
; 24,47 : dernières paroles du Ressuscité aux disciples) et sur le succès de
cet appel (7,36-50 : Jésus chez Simon et la femme pécheresse ; 19,1-10 : le
cas Zachée ; 23,40-43 : « le bon malfaiteur » sur la croix). Cet appel
s’adresse à tous : il n’y a pas de vrais justes (le paradoxe du v. 7,
ci-dessus).
♦ v. 8.
Dix pièces d’argent. Litt drachmes. Cette monnaie grecque
équivaut au denier romain. Pour la ménagère qui n’en a que dix, la perte est
importante.
D’après
Joachim Jeremias (« La parábolas de Jesús », Ed. Verbo Divino, p. 166) les
dix drachmes rappellent aux connaisseurs de la Palestine arabe, la coiffure
féminine, ornée de pièces de monnaie ; cet ornement fait partie de la dote,
représente sa possession la plus précieuse qu’elle n’enlève même pas pour
dormir. La femme devrait être très pauvre, puisque dix pièces, c’étaient un
ornement très modeste, en comparaison avec des centaines de pièces en or et
argent employées aujourd’hui par beaucoup de femmes en Orient.
♦ v. 10.
Chez les anges de Dieu. Il s’agit de la joie de Dieu (Lc 12,8 : Je vous
le dis: quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, le Fils de
l'homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu : il s’agit du
jugement dernier exercé par Dieu devant ses anges).
REMARQUE
Cette
partie (vv. 11-32) du ch. 15 ne fait pas partie du texte liturgique
d’aujourd’hui. Je me suis permis de reporter les notes de NT/TOB pour le
simple plaisir de faire apparaître le sens souvent ignoré.
♦ v.
11-32. Cette parabole célèbre est propre à Lc (elle ne présente qu’une
lointaine analogie avec celle de Mt 21,28-32 (le père des deux fils :
Oui/Non ; Non/Oui ; Pécheurs/Pharisiens). Elle comporte deux parties,
fortement liées entre elles par le même personnage central du père et par
son attitude généreuse, comme par la même invitation finale (vv. 24.32 : ils
se mirent à festoyer ; il fallait festoyer) à partager sa joie (c’est ce qui
conduit à éviter le titre usuel de la parabole : « l’enfant prodigue »). La
seconde partie qui achève le récit en répondant au problème initial du
chapitre (v. 1-2), manifeste la leçon essentielle de la parabole : elle
invite les Pharisiens à entrer dans la joie de Dieu, à avoir le cœur aussi
large que le sien dans l’accueil des pécheurs qui reviennent à lui.
♦ v.
12. Donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Cette demande
n’est pas inouïe (Si 33,20-24 : À ton fils, ta femme, ton frère ou ton ami,
ne donne pas pouvoir sur toi pendant ta vie. Ne fais pas à un autre donation
de tes biens, de peur que, pris de regret, tu n'aies à les redemander. Tant
que tu es en vie et que tu respires encore, ne te laisse dominer par
personne. Mieux vaut en effet que tes enfants te demandent, que de dépendre
toi-même du vouloir de tes fils. Dans toutes tes affaires, garde la haute
main et ne laisse pas toucher à ta réputation. Quand arrivera le dernier des
jours de ta vie et l'heure de mourir, alors distribue ton héritage), mais sa
légitimité est discutée par les historiens. Le jeune homme reconnaîtra plus
loin qu’il a péché contre son père (vv. 18.21), mais la nature de sa faute
n’est pas précisée.
♦ v. 13.
Une vie de désordre. Le terme de Lc est peu précis. On le traduit
parfois par débauche, sous l’influence du v. 30 (lui qui a mangé ton avoir
avec des filles) ; mais, dans ce verset (30), le fils aîné n’exagère-t-il
pas ?
♦ v.
15. Garder des procs. Pour un Juif, c’est le comble de la
dégradation, car le porc est un animal impur (Dt 14,8 : Et le porc,
puisqu'il a des sabots, mais ne rumine pas, pour vous il est impur : vous ne
devez ni manger de leur chair ni toucher le cadavre).
♦ v. 16.
Personne ne lui en donnait. D’après J. Jeremias, op. cit. p. 160,
puisque personne ne lui en donnait il était obligé de les voler en cachette
aux porcs ! Le comble de la dégradation : inférieur aux porcs.
♦ v. 17.
Il se dit : manière habituelle, dans les paraboles, d’exprimer la pensée
par cette sorte de dialogue avec soi-même.
♦ v. 17.
Ici je meurs de faim. Jésus n’idéalise pas les sentiments du malheureux.
La parabole n’est pas centrée sur la conversion du fils (il ne cherche qu’à
combler sa faim) mais sur l’amour du Père.
♦ v. 18.
J’ai péché envers le ciel. C’est-à-dire envers Dieu.
♦ v. 20.
Il courut se jeter à son cou. Cette hâte est pour un oriental une
attitude exceptionnelle. Comme tout le verset et la suite, elle exprime
l’amour du père. Les baisers de celui-ci sont signe de pardon [avant même
que le fils ait ouvert sa bouche]. (2 S 14,33 : Joab se rendit auprès du roi
et lui fit un rapport. Le roi fit appeler Absalom qui vint auprès de lui et
se prosterna face contre terre devant le roi. Alors le roi embrassa
Absalom).
♦ v. 21.
Plusieurs témoins ajoutent ici : traite-moi comme un de tes journaliers,
comme au v. 19. Mais le texte court, mieux attesté, fait ressortir la hâte
du père et le fait que son accueil interdit au fils d’aller jusqu’au bout de
son humiliation.
♦ v. 22 La
plus belle robe. Litt. la première.
♦ v. 22.
L’anneau est signe d’autorité (Gn 41,42 : Il [le Pharaon] retira de
sa main l'anneau qu'il passa à la main de Joseph, il le revêtit d'habits de
lin fin et lui mit au cou le collier d'or) ; les sandales sont la
tenue de l’homme libre, par opposition à celle de l’esclave.
♦ v. 24. La
reprise des thèmes des vv. 6 et 9 (la joie des retrouvailles) marque la fin
de la première scène de la parabole.
♦ v. 25.
Son fils aîné. L’attitude de ce personnage dont le dialogue constitue la
deuxième scène de la parabole, correspond exactement à celle des Pharisiens
au v. 2.
♦ v. 29.
Sans jamais avoir désobéi tes ordres. Cette affirmation doit être juste.
Elle répond à l’assurance qu’ont les pharisiens d’accomplir toutes les
exigences de la loi.
♦ v. 30.
Ton fils que voici. Il refuse de le reconnaître comme son frère, et il
va parler de lui avec mépris. (Cf. ; la prière du Pharisien au Temple,
18,9.11)
♦ v. 31.
Tu es toujours avec moi. C’est là la joie essentielle, et l’invitation à
dépasser le juridisme pour s’ouvrir à l’amour.
♦ v. 32.
Mais il fallait. Plusieurs témoins ajoutent : il te fallait festoyer et
se…
♦ v. 32.
Ton frère que voici. Le père rectifie l’appellation méprisante du v. 30
(ton fils que voici) : le fils qui vient de revenir est toujours frère de
l’aîné.
♦ v. 32.
Il était mort… il était perdu…Cette conclusion de la deuxième scène,
préparée par les vv. 6, 9 et 24, est la réponse de Jésus aux murmures des
Pharisiens. Quand ils voient les pécheurs venir à Jésus, qu’ils prennent
part à la joie de Dieu qui retrouve ses fils.
Si les deux
premières paraboles soulignent la grâce (la gratuité de la recherche) de
celui qui cherche ; la troisième engage la volonté du pécheur dans le procès
de la conversion et du pardon.
Passage au
rite
Jésus nous a cherché jusqu’en mourir. Allons-nous lui rendre la joie des
retrouvailles ? La fête de l’Eucharistie se justifie pour beaucoup… qu’elle
soit aussi justifiée pour nous.
Pour le Notre Père
Dieu ne cherche qu’à
pardonner. Voulons-nous nous faire pardonner. Essayons d’être cohérents au
moment de demander : « pardonne-nous comme nous pardonnons ». Ainsi donc
nous osons dire…
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VENDREDI
TRENTE ET UNIÈME SEMAINE
Lc 16,1-18
Introduction
Saint Paul dira, tout à l’heure qu’il a reçu la fonction de faire que les
païens deviennent une offrande acceptée par Dieu, sanctifiée pare l’Esprit
Saint. C’est l’ensemble de la vie qui est envisagée. Il me semble que l’on
peut appliquer, à la lettre, la phrase à la participation eucharistique. Le
Chef avec ses membres : offrande agréable à Dieu. Demandons pardon de nos
péchés.
Pour l’homélie
Contexte. Cette parabole fait souvent difficulté parce qu’elle semble
donner en exemple un filou. Mais Jésus n’hésite pas en d’autres paraboles, à
comparer le jugement de Dieu à celui d’un juge sans justice (18,1-8), ni a
inviter ses disciples à être habiles comme les serpents (Mt 10,16) ; il est
clair qu’il n’exhorte pas par là les siens à l’injustice ou à la méchanceté.
Dans la parabole présente, il prend soin de qualifier le gérant comme
trompeur (v. 8). Si celui-ci est un exemple, ce n’est que par son habileté.
Dans l’état
actuel, la parabole est suivie d’une série de sentences sur l’usage de
l’argent (vv. 9-13). On hésite parfois à fixer le point où finit la parabole
et où commencent les commentaires. Il semble pourtant que, dans le texte de
Lc, on puisse placer ce point entre les versets 8 et 9 : c’est au v. 9 en
effet que Jésus prend la parole et que l’on passe de la question de
l’habileté à celle de l’argent. Ainsi le v. 8 conclut la parabole, en
invitant les disciples à être aussi habiles dans le service du Royaume que
les filous de ce monde dans leurs affaires malhonnêtes.
♦ v. 1. Un homme riche avait
un gérant. Ce terme est propre à Lc parmi les évangélistes et désigne un
personnage important. (Cf. 1Co 4,1-2 : Qu'on nous considère donc comme des
serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Or, ce qu'on
demande en fin de compte à des intendants, c'est de se montrer fidèles.
♦ v 3. Le
gérant se dit en lui-même. Manière typique d’exprimer la pensée des
personnages paraboliques.
♦ v. 4.
Pour qu’une fois écarté… Litt. afin que, lorsque j’aurai été destitué de
la gérance, ils m’accueillent dans leurs maisons.
♦ v. 6.
Cent jarres. Litt. bath. Les valeurs proposées actuellement pour le bath
vont de 21 à 45 litres.
♦ v. 7.
Cent sacs. Litt. kor. Le kor vaut dix bath, soit entre 210 et 450
litres.
♦ v. 8. Et
le maître fit l’éloge. Pour Lc, il s’agit sans doute du maître du
gérant, puisque Jésus va prendre la parole au
v. 9. Mais
l’éloge qu’il fait de son voleur est étonnant par son désintéressement. Il
est probable que, dans la parabole originelle, le maître était Jésus, qui
tirait la leçon du récit.
♦ v. 8. Du
gérant trompeur. Litt. du gérant d’injustice. Le comportement
indique la qualité du gérant, son appartenance à l’injustice. Ce dernier
mot, dans le contexte, est à rendre par tromperie, parce que les vv. 10-12
vont l’opposer à ce qui est digne de confiance et véritable.
♦ v. 8.
Parce qu’il avait agi avec habileté. Dans le langage de l’A. T., ce
terme est fort employé pour dire tout savoir-faire, honnête ou malhonnête
(Gn 3,1 : Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des
champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites).
♦ v. 8.
Ceux qui appartiennent à ce monde. Litt. Les fils de ce monde :
le groupe de ceux qui ne connaissent que le monde présent et n’agissent que
pour lui.
♦ v. 8.
Vis-à-vis de leurs semblables. Litt. dans leurs générations. Cet
hébraïsme que l’on trouve dans les textes de Qumrân, ce sont les membres de
la communauté, opposés aux fils des ténèbres qui sont leurs adversaires.
Une possible
autre interprétation. Le gérant ne trompe pas le maître ; il renonce au «
pourcentage » qui lui revenait dans l’ensemble de ces opérations ; c’était
son « salaire » ; il n’en avait pas de fixe. Il renonce à un revenu «
présent » en vue d’une « sécurité » dans l’avenir. L’argent présent donné en
aumône, en vue de la vie éternelle.
Passage au
rite
Jésus a géré sa vie en la donnant en entier. Il l’a récupéré glorifiée… pour
lui, et sauvée pour nous tous. Cette renonciation de Jésus nous le rendons
présente sur l’autel et nous y communions… vraiment ? jusqu’à quel point ?
Pour le Notre
Père
Nous avons de grosses dettes à l’égard du Père ; il ne nous renvoie pas de
son cœur ; il nous pardonne. Puissions-nous reconnaître sa miséricorde en
disant encore une fois pardonne-nous. Ainsi donc, nous osons dire :
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SAMEDI TRENTE
ET UNIÈME SEMAINE
Lc 16,9-15
Introduction
Nous sommes venus célébrer l’eucharistie ; c’est « la grande affaire »,
celle du Mystère Pascal ce que cela veut dire pour le Christ et pour nous.
Puissions-nous être fidèles à la mesure de la grandeur de ce qui est
célébré. En tout cas, que le Seigneur veuille pardonner nos infidélités.
Pour l’homélie
Contexte. Les sentences des vv. 9-13 sont des éléments détachés,
rassemblés dans le but d’interpréter la parabole précédente comme une leçon
sur de divers aspects de l’argent. Elles (les sentences) sont liées entre
elles par une série de jeux de mots sémitiques sur l’Argent (mamôn : vv.
9.11.13) et de qui est digne de confiance (vv. 10.11.12) et véritable (v.
11), deux termes qui s’expriment à partir de la même racine hébraïque
(aman). Ces vv. sont également unis par l’antithèse entre la tromperie et la
fidélité-vérité (vv. 10-12). Au début de cette section, Jésus reprend la
parole pour commenter la parabole.
♦ v. 9.
Amis avec l’Argent. Litt. le Mamôn (comme aux vv. 11 et 13).Ce
terme peut provenir à l’origine de l’idée d’un dépôt confié ; il désigne ici
l’Argent, personnifié comme une puissance qui asservit ce monde.
♦ v. 9.
Une fois celui-ci disparu. Quelques témoins lisent : une fois que vous
aurez disparu.
♦ v. 9.
Ces amis vous accueillent. Litt. Ils vous accueillent. On peut
aussi entendre ce pluriel comme une tournure impersonnelle qui désigne Dieu
en évitant de le nommer. (Note à 6,38 c : Ils verseront. Dans les langues
sémitiques ce pluriel impersonnel peut indiquer l’action de Dieu).
♦ v. 9.
Dans les demeures éternelles. Litt. les tentes éternelles. Cette
expression ne se retrouve pour indiquer le lieu du salut ni dans l’A.T. ni
dans la littérature juive, ni dans le N.T. Elle doit s’inspirer de
l’imagerie de la fête des Tentes, où l’on voyait alors une préfiguration de
l’ère du salut (Za 14,16-21 : 14 Alors tous les survivants des peuples qui
auront marché contre Jérusalem monteront d'année en année pour se prosterner
devant le roi, le SEIGNEUR le tout-puissant, et pour célébrer la fête des
Tentes. 21 Toute marmite à Jérusalem et en Juda sera consacrée au SEIGNEUR
le tout-puissant. Tous ceux qui viendront présenter un sacrifice s'en
serviront pour cuire leur offrande. Il n'y aura plus de marchand dans la
Maison du SEIGNEUR le tout-puissant, en ce jour-là). Tout le v. 9 est
construit sur le modèle du v. 4. Il est une invitation à se faire des
trésors dans le ciel (voir notes à la parabole du riche insensé 12,16-21,
(lundi 29ème semaine) par le moyen de l’aumône (thème cher à Lc, v. 11,41.-
Donnez plutôt en aumône. Ce thème est particulièrement cher à Lc, qui est le
seul à le présenter ici comme en 12,33 (Vendez ce que vous possédez et
donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses inusables, un trésor
inaltérable dans les cieux; là ni voleur n'approche, ni mite ne détruit).
(Lc 19,8 : Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : Eh bien ! Seigneur, je
fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et, si j'ai fait tort à
quelqu'un, je lui rends le quadruple ; 16,9 : Eh bien! moi, je vous dis :
faites-vous des amis avec l'Argent trompeur pour qu'une fois celui-ci
disparu, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.).
♦ v. 10.
Digne de confiance. Ou fidèle.
♦ v. 10.
Trompeur ou injuste. Voir note au v. 8 sur le gérant trompeur.
♦ v. 12.
Ce qui est à vous. Plusieurs témoins anciens lisent : ce qui est à
nous. Il s’agit du bien du Royaume (et probablement, dans la variante,
de celui de l’Église). Dans les vv. 10-12, l’argent est donc le test de la
fidélité des disciples.
♦ v. 13.
Vous ne pouvez pas servir. Ici servir à son sens cultuel, courant dans
la Bible. Face à Dieu, l’Argent est un faux dieu. D’après ce verset,
l’argent est donc un danger beaucoup plus grave que dans les vv. précédents
; on peut en faire une idole.
♦ vv. 14-18.
Les sentences diverses des vv. 14-18 ont une visée commune : elles cherchent
à définir la position de Jésus face au judaïsme et à la loi ; elles
préparent aussi la conclusion de la parabole suivante (v. 31). Les
Pharisiens apparaissent ici comme les représentants de la pensée juive.
♦ v. 14.
Qui aiment l’argent. Jésus adressera une reproche semblable aux scribes
en 20,47 (Eux qui dévorent les biens des veuves et affectent de prier
longuement, ils subiront la plus rigoureuse condamnation). Il serait injuste
de l’appliquer à tous les Pharisiens (Jésus invité par eux ; prévenu par
eux). Les vv. 14-15 semblent une transition entre les
Passage au
rite
Nos efforts
sont notre fidélité dans les petites affaires ; la grande affaire est le
Salut accordé par Jésus. Nos petites fidélités nous permettent d’accueillir
la grande affaire de Jésus dans la célébration. Que notre action de grâce,
notre eucharistie, soit fervente.
Pour le Notre
Père
Notre bien. Le plus grand bien, c’est d’avoir Dieu pour Père… tel que le
Christ nous l’a révélé. Tel que le Christ nous a appris à le prier. Avec la
plus humble fierté, osons dire :
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