T E M P S DE O R D I N A I R E : Quatrième semaine |
LUNDI
QUATRIÈME SEMAINE
Introduction La foi nous permet d’être les contemporains du Mystère Pascal rendu présent à chaque messe. Que le Seigneur veuille nous pardonner nos péchés.
Pour l’homélie
∆ v. 1.- Pays des Géraséniens.- Gérasa est
trop éloignée du lac pour convenir à la ville du v. 14. Le pays des
Géraséniens désigne peut-être pour Marc toute la région à l’orient du lac.
Ce récit veut montrer que l’autorité de Jésus sur les démons s’exerce aussi
en terre païenne. Voire les notes des vv. 2 ; 11 ; 20.
∆
v. 2.- Sortant des tombeaux.- Creusés dans le roc ou utilisant des
grottes naturelles, ces tombeaux pouvaient offrir un abri. Ils apparaissent
ici comme le lieu d’impureté. (Is 65,3-4 :
C'est un peuple
qui me vexe, en face, sans arrêt : ils font des sacrifices dans des jardins,
ils font fumer des aromates sur des briques, ils se tiennent dans des
sépulcres, ils passent la nuit dans des grottes, ils mangent de la viande de
porc, et leurs plats ne sont qu'un brouet d'ordures).
∆ v. 7.- De quoi te mêles-tu.- Voir note à
1,24, mardi de la première semaine.
∆ v. 7.- Fils du Dieu Très Haut.- Voir
notes à 1,24, mardi 1ère semaine ; et à 1,34 ; mercredi 1ère
semaine. La prosternation du démoniaque exprimait déjà la domination
irrésistible du Fils de Dieu. Ici, Jésus n’impose pas le silence au démon,
mais il n’y a d’autre public que les Douze.
∆
v. 9.- Mon nom est légion.- D’après les exorcistes de l’époque, la
connaissance du nom d’un démon conférait un pouvoir sur lui. Jésus
force l’ennemi à dire son nom. Légion veut suggérer que tout un
régiment de démons est ici installé (une légion romaine comprenait six mille
hommes). La pluralité des démons indique la gravité de la possession. (Lc
8,2 : Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons. Ce doit être
une représentation juive pour marquer la puissance de l’emprise de Satan sur
le possédé ; surtout avec le nombre sept qui signifie plénitude). Ici le
récit dépasse le cas du malade et veut illustrer la victoire de Jésus sur le
royaume de Satan.
∆
v. 9.- Ne pas les envoyer hors du pays.- Ce trait signale l’origine
populaire du récit : on croyait qu’un démon chassé devait chercher un autre
asile (Mt 12,43 :
Lorsque l'esprit
impur est sorti d'un homme, il parcourt les régions arides en quête de
repos, mais il n'en trouve pas).
Remarquer le flottement entre le singulier et le pluriel pour désigner
Légion.
∆ v. 11.- Un grand troupeau de porcs.- La
présence des porcs, animaux impurs pour les Juifs, illustre ici l’impureté
d’une terre païenne.
∆ v. 13.- Le troupeau se précipita ~ dans la
mer.- Cette noyade exprime la fin du pouvoir démoniaque sur la région et
sa libération de l’impureté.
∆ v. 15.- Lit. Le Légion.- On pourrait
traduire lui qui avait Légion, du point de vue des gens qui voient le
démonique et ignorent encore qu’il a été délivré.
∆ v. 18.- Demandant à être avec lui.- Le
fait d’être avec Jésus caractérise les Douze (cf. 3,14 :).
∆
v. 19.- Et il t’a fait miséricorde.- L’absence d’ordre
de silence ici et au vv. 7-8 ne contredit qu’en apparence le secret
messianique. Ici Jésus quitte le pays et l’ordre de parler concerne non
sa personne, mais l’œuvre de Dieu.
∆ v. 20.- Se mit à proclamer.- Ce verbe
désigne habituellement chez Mc la prédication de l’Évangile. Ce verbe à lui
seul suffit à désigner en Mc la prédication de la Bonne Nouvelle. ∆ v. 20.- La Décapole.- Groupe de villes situées à l’est du Jourdain, qui jouissaient depuis Pompée d’une certaine autonomie politique. Elles étaient peuplées en majorité de païens.
Passage au rite Mors et vita duello conflixere mirando : dux vitae mortuus, regnat vivus: La mort et la vie ont soutenu un duel prodigieux: le Prince de la vie, qui est mort, règne vivant.
Pour le notre Père Nous aussi, nous avons été libérés pour proclamer comme Jésus nous a enseigné : Notre Père… retour
Mc 5,21-43
Introduction Une des préfaces pour les fêtes des saints nous fait dire : Soutenus par cette foule immense de témoins, nous courons jusqu’au bout l’épreuve qui nous est proposée. Que nous puissions bien courir l’épreuve de la célébration eucharistique grâce au pardon de nos péchés...
Pour l’homélie
∆ v. 22.- L’un des chefs de la synagogue.-
Le titre chef de synagogue désignait le responsable du culte dans une
synagogue, mais s’appliquait aussi aux membres éminents de la communauté. ∆ v. 25.- Dans ces deux récits de miracles, Mc insiste sur la foi (vv. 34.36) et le salut (vv. 23.28) obtenu par le contact physique de Jésus. D’autre part les deux miracles sont secrets, le premier par la nature des choses, le second par la volonté de Jésus.
∆ v. 29.- Litt. La
source de son sang se dessécha
∆
v. 34.- Ma fille, ta foi t’ai sauvé.- Note à Mt 9,22 f) : Au
sens propre : ta foi t’a guérie. Le verbe sôzein a couramment
le sens de sauver, montrant le rapport intime qui unit salut
et santé. La formule est fréquente dans les évangiles (10,52 :
Jésus dit
[à Barthimée] : « Va, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt
il retrouva la vue et il suivait Jésus sur le chemin).
On peut comprendre à trois niveaux de profondeur qui ne s’excluent pas : 1)
ta foi, en elle-même, t’a sauvé ;
∆
v. 35.- Pourquoi ennuyer encore le Maître ?- On pensait donc que le
pouvoir de Jésus s’arrêtait aux frontières de la mort (Jn 11,21 :
Marthe dit à Jésus: «Seigneur si tu avais été ici, mon frère ne serait pas
mort ;
Jn 11,32 :
Lorsque Marie
parvint à l'endroit où se trouvait Jésus, dès qu'elle le vit, elle tomba à
ses pieds et lui dit: «Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait
pas mort.»)
D’où l’appel à la foi (v. 36 :
Crois
seulement).
Mc relève cette réflexion afin de suggérer que le pouvoir de Jésus est une
force de résurrection. Voir note au v. 41.
∆ v. 37.- Il ne laissa personne….- La
suite va se dérouler dans le secret (vv. 40-43). La qualité des trois
témoins (Transfiguration ; Gethsémani ; Question sur la fin du Temple)
souligne encore l’importance de la révélation qui va suivre, en cette
manifestation anticipée du point de vue du pouvoir de Jésus sur la mort.
∆ v. 39.- Elle dort.- Dans le langage
biblique, la mort est souvent désignée par l’image du sommeil. ∆ v. 41.- Talitha Qoum.- Cette formule en araméen peut indiquer que le récit provient d’un milieu parlant cette langue. Sa conservation dans un récit destiné à des lecteurs grecs attire l’attention sur le caractère décisif, efficace, de la parole de Jésus (Mc 7,34 : Puis, levant son regard vers le ciel, il soupira. Et il lui dit: «Ephphata», c'est-à-dire: «Ouvre-toi.»).
Réveille-toi.- Autre traduction :
lève-toi. Ce verbe correspond à elle dort (39). L’araméen Qoum
signifie debout ! Les termes grecs employés pour exprimer la
résurrection des morts évoquent des images de réveil et de surgissement (egeirein :
réveiller ou faire se lever ; anistanai : mettre debout). ∆ v. 43.- Que personne ne le sache.- Le secret, bien difficile à garder en de telles circonstances (v. 38 tout le monde qui était là), souligne que ce récit ne pouvait être vraiment compris qu’après la résurrection de Jésus.
Passage au rite Nous avons partagé la mort et la résurrection de Jésus lors de notre baptême. Il a ordonné aux parents de la fillette de lui donner à manger « à son retour », lui-même il nous donne à manger.
Pour le Notre Père Prions notre Dieu, le Dieu des vivants, non le Dieu des morts. retour
Mc 6,1-6
Introduction Comme « dans son pays », Jésus est au milieu de nous pour nous enseigner. De quelle oreille allons-nous l’écouter ? En tout cas, demandons-lui pardon de nos négligences à l’obéir.
Pour l’homélie
Ce récit où Jésus se heurte à l’incrédulité de sa
petite patrie, semble renouer avec 3,20-35 les conflits avec la famille (la
vraie famille) par-dessus les chapitres 4 et 5 où il manifestait aux
disciples quelque chose de son mystère caché. ∆ v. 3.- Le charpentier, le fils de Marie.- De nombreux témoins lisent comme Mt 13,55, le fils du charpentier et de Marie. Charpentier : le mot grec peut désigner un ouvrier qui travaille sur le bois, la pierre ou le métal ; on peut penser à un constructeur de maisons. L’absence de mention du père est étonnante, si l’on a affaire à une formule juive ; mais ici, comme en 3,31-35 (Arrivent sa mère et ses frères…) ; 10,29-30 (Jésus lui dit: «En vérité, je vous le déclare, personne n'aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l'Évangile, sans recevoir au centuple maintenant, en ce temps-ci, maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions, et dans le monde à venir la vie éternelle), Mc a pu l’exclure en pensant que Dieu est le Père de Jésus (Mc 8,38 : Car si quelqu'un a honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges ; Mc 13,32 : Mais ce jour ou cette heure, nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le Fils, personne sinon le Père ; Mc 14,36 : Il disait: « Abba, Père, à toi tout est possible, écarte de moi cette coupe! Pourtant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! »). Dieu est aussi le Père des disciples (Mc 11,25 : Et quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes). Et le frère.- Dans la Bible, comme aujourd’hui en Orient, le mot frère peut désigner soit les fils de la même mère, soit les proches parents. Ses sœurs.- Seule mention des sœurs de Jésus, sauf en 3,32 selon quelques témoins du texte.
Et ils étaient profondément choqués à cause de
lui.- Parce qu’ils croient le connaître et restent sans foi (v. 6),
Jésus devient pour eux la pierre d’achoppement contre laquelle ils buttent.
∆
v. 4.- Un prophète n’est méprisé….- Note à Mt 13,57 : Jésus semble
citer un dicton, ou une partie des
Écritures (cf.
Lc 4,24 :
Et il ajouta: «Oui, je vous le déclare, aucun prophète ne trouve accueil
dans sa patrie ;
Jn 4,44 :
Il avait en effet attesté lui-même qu'un prophète n'est pas
honoré dans sa propre patrie) ;
ni l’une ni l’autre de ces hypothèses n’a été vérifiée. Si c’est un dicton,
cela implique que Jésus est tellement homme qu’il n’échappe pas à la
psychologie que confirme l’expérience : « Nul n’est prophète en son pays. » ∆ v. 5.- Et il ne pouvait faire là aucun miracle.- Cette impossibilité est liée au manque de foi (v. 6). Il ne s’agit pas d’un lien psychologique comme si la confiance du malade conditionnait le succès de sa cure. Hors d’un contexte de foi, un miracle serait privé de toute signification et on ne pourrait parler de miracle. Sur la foi dans les récits de miracles, cf. la note à Mc 2,5 (Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé…). Le pouvoir de la foi n’est pas limité à la guérison des maladies. (Cf. Mt 13,58 : Et là, il ne fit pas beaucoup de miracles, parce qu'ils ne croyaient pas. Note y) : L’absence de foi fait échouer, en partie seulement – à la différence de Mc 6,5 – le pouvoir miraculeux de Jésus.) [D’où cela lui vient-il ? Il ne lui vient des études, il n’en a pas ; il ne peut pas lui venir de Dieu : il est comme nous ; or, il ne lui peut venir que du diable… (Hypothèse à moi.)]
L’incrédulité des gens de Nazareth est une sorte de blocage irréversible dont Jésus lui-même s’étonne. Sans cette foi Jésus est comme privé de pouvoir miraculeux : une relation ne peut s’établir entre deux pôles dont l’un la refuse.
Passage au rite Il n’y a que la foi en Jésus qui donne sens en ce que nous sommes en train d’accomplir. Qu’il nous la garde ; qu’il nous l’augmente.
Pour le Notre Père Jésus est vraiment notre frère… mais aussi le Fils de Dieu. Osons prier en disant... retour
JEUDI
QUATRIÈME SEMAINE
Introduction Jésus devrait nous attirer par l’offrande de sa vie qu’il a faite pour nous tous. Soyons dans la reconnaissance du don de Dieu et dans la prise de conscience de nos manques de fidélité. Demandons-en pardon.
Pour l’homélie
∆ v. 7.- Il fit venir les Douze.- La première partie de Mc est ponctuée de récits concernant les Douze (cf. 1,16-20 : l’appel des 4 premiers ; 3,13-19 : l’appel des Douze). Leur mission, vv. 6,7-13, puis leur retour et leur rapport d’activité missionnaire (v. 30), vont entraîner une série d’épisodes où Mc les montrera fermés à la révélation du secret de Jésus (6,30 – 8,21 : aveuglement des disciples dans « la section des pains »).
Il commença.- Deux fois seulement dans Mc.
Ici, et en 8,31 (Introduction au premier annonce de la
passion/résurrection). Expression d’une nouvelle étape dans le ministère de
Jésus et dans l’instruction des disciples.
∆ v. 9.- Le bâton et les sandales
sont exclues en Mt 10,10 ; Lc 9,3 ; 10,14. Les paroles de Jésus ont été
adaptées aux conditions nouvelles des missionnaires hors de Palestine où le
bâton et les sandales pouvaient être nécessaires sans déroger la pauvreté.
∆ v. 10.- Si quelque part vous entrez dans une maison.- Il s’agit de l’hospitalité offerte au missionnaire.
∆ v. 11.- Secouez la poussière de vos pieds.- Note à Mt 10,14 b) : Geste de rupture connu du monde antique. On ne veut rien emporter avec soi d’une cité ou d’une ville jugée, indigne, ici, de recevoir l’Évangile.
Ils auront là un témoignage.- Voir note à
Mc 1,44 (Jeudi première semaine).
∆ v. 12.- Il fallait se convertir.- Il
s’agit de la conversion exigée par la venue du Règne de Dieu (cf. 1,15) ∆ v. 13.- Des onctions d’huile.- L’onction d’huile n’est pas désignée ici comme un remède médicinal (dans Lc 10,34, parabole du samaritain, l’onction est médicinale), mais comme un geste au pouvoir miraculeux, de même que le toucher ou l’imposition des mains.
En 3,14 Jésus avait choisi les Douze pour qu’ils soient avec lui (ce qui a été fait jusqu’à présent) et pour les envoyer prêcher, ce qui commence à se faire désormais. « Envoyé » = « apôtre ». Les Douze parlent de la conversion, mais pas du Règne. Il semble qu’il est un sujet trop délicat que Jésus se réserve à lui-même.
Possible double leçon de Mc pour ses lecteurs/auditeurs : 1.- La pauvreté de moyens contre ceux qui misent sur les moyens techniques. 2.- Notre médiocrité ou la faiblesse de nos convictions ne sont pas des excuses qui nous dispenseraient d’être apôtres.
Passage au rite Nous allons être témoins de ce qu’il va falloir annoncer : la mort et la résurrection de Jésus modèle de conduite de tout disciple.
Pour le Notre Père La maison vivante, faite de pierres vivantes, ne cesse de nourrir ceux qu’elle reçoit, non seulement en hôtes, mais en enfants. Nous prions pour prendre conscience du besoin d’être nourris. retour
Mc 6,14-29
Introduction On dirait que Jésus ne peut rien faire sans les disciples. Ils sont partis en apprentissage évangélisateur et Marc profite de leur absence pour raconter le martyre de Jean, le précurseur. Préparons-nous à célébrer le mémorial de l’offrande de Jésus annoncée par celle de Jean.
Pour l’homélie ∆ v. 14.- Le roi Hérode.- Hérode Antipas gouverne la Galilée et la Pérée de l’an 4 av. J.C. à l’an 39 apr. J.C. On l’appelle le tétrarque pour le distinguer de son père le roi Hérode le Grand. Mc l’appelle roi, mais son titre officiel était tétrarque. Son nom était devenu célèbre.- L’énumération, des diverses opinions sur Jésus (ici les vv. 14-15) prépare 8,27-30 (Et vous, qui dites-vous… ?), et veut mettre en relief le caractère unique de la personne et de la mission de Jésus telles qu’elles se révèlent à travers 6,31 – 8,30 (Depuis la section des pains jusqu’après la « Confession de Césarée »).
Il a le pouvoir de faire des miracles.
Litt. Voilà pourquoi les puissances agissent en lui. ∆ v. 15 C’est Élie.- A partir de Ml 3,23 : Voici que je vais vous envoyer Elie, le prophète, avant que ne vienne le jour du SEIGNEUR, jour grand et redoutable.
L’un de nos prophètes.-
On pensait qu’il n’y avait plus de prophètes depuis longtemps, et
l’autorité de Jésus (1,21-28 : Jésus a la synagogue de Capharnaüm) pouvait
suggérer qu’un prophète semblable aux anciens, peut-être le prophète de la
fin des temps (Dt 18,15-18) était apparu. (Luc 9,8 : …d'autres
qu'Elie était apparu, d'autres qu'un prophète d'autrefois était ressuscité,
a compris : l’un des anciens prophètes est revenu à la vie). ∆ v. 17.- Hérode avait fait arrêter Jean.- Ce récit (vv. 17-29), beaucoup plus détaillé que chez Mt, peut être comparé à celui de Josèphe. D’après ce dernier, Hérode Antipas fit disparaître Jean, emprisonné dans la forteresse de Mâcheront pour des motifs politiques, et sa défaite devant le roi des Nabatéens, dont il avait répudié la fille pour épouser Hérodiade, fut considéré comme un châtiment de Dieu pour le meurtre de Jean Baptiste. Le récit de Marc, sans contredire absolument cette version des faits, reste imprécis dans le détail (voir note suivante) mais se signale par son intérêt religieux. C’est le seul récit de Mc qui ne soit pas consacré à Jésus, mais il n’est pas étranger au dessin du livre : avec Jean s’est accomplie retour d’Élie comme précurseur du Messie et son sort préfigure celui de Jésus
La femme de son frère Philippe.- D’après
Josèphe, Hérodiade était l’épouse d’un demi-frère d’Hérode Antipas,
appelé lui aussi Hérode, et vivant à Rome. Philippe était un autre
demi-frère, tétrarque d’Iturée et de Trachonidite. Ce Philippe épousa
Salomé, la fille d’Hérodiade. Hérodiade, elle, était petite-fille d’Hérode
le Grand et nièce d’Hérode Antipas.
∆
v. 18.- Il ne t’est pas permis.- La loi interdisait les mariages
consanguins (Lv 20,21 :
Quand un homme
prend pour épouse la femme de son frère, c'est une souillure; il a découvert
la nudité de son frère, ils seront privés d'enfants).
Pour épouser sa nièce, Hérode Antipas avait répudié sa première femme, fille
du roi Arétas, roi nabatéen.
∆ v. 20.- Très embarrassé.- Autre leçon :
il faisait beaucoup de choses, peut-être sémitisme au sens de : il
l’écoutait fréquemment. Autre traduction moins probable ;
il lui posait beaucoup de questions. ∆ v. 22.- La fille d’Hérodiade. Autre leçon : sa fille Hérodiade.
Passage au rite La fidélité de Jean Baptiste jusqu’au bout annonce celle de Jésus. Nous en faisons le mémorial. Que le Seigneur nous accorde la fidélité.
Pour le Notre Père Comme nous l’avons appris prions : Ne nous soumets pas à la tentation… retour
Mc 6,30-34
Introduction Voici des mots qui nous disent le sens de notre rassemblement pour la messe : « Offrons à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange, c’est-à-dire l’acte de foi qui sort de nos lèvres en l’honneur de son nom ». Entrons-y tout en demandant pardon de nos péchés.
Pour l’homélie
Vision d’ensemble.- Dans la section qui va
suivre (6,30 – 8,26), l’attention est attirée par les deux récits où Jésus
nourrit la foule (6,30-44 ; 8,1-9) et par un certain parallélisme des
épisodes qui suivent chacun d’eux : une traversée du lac (6,45-56 ; 8,10),
une controverse avec les Pharisiens (7,1-23 ; 8,11-13), une discussion sur
le pain (7,24-30 ; 8,14-21), une guérison (7, 31-37 ; 8,22-26). Quel que
soit l’origine de ces deux récits (Mc ou la tradition antérieure : comparer
la série de Jn 6 : multiplication des pains, traversée et marche sur les
eaux, controverse sur le pain, confession de foi de Pierre), on relèvera, du
point de vue de la théologie de Mc, l’intérêt pour la révélation du secret
de Jésus à ses disciples, l’accent de plus en plus fort mis sur leur
inintelligence, l’attention donnée aux rapports avec le Pharisiens et avec
les Païens. ∆ v. 30.- Les Apôtres.- Les Douze sont appelés apôtres (en Mc, seulement ici et en certains témoins de 3,14 -Choix des Douze-) en tant qu’envoyés de Jésus, à qui ils rendent compte de leur mission.
Et ils lui rapportèrent.- Le lien de la
section qui suit avec l’apprentissage que les apôtres viennent de faire de
leur mission future suggère que Jésus va leur manifester la vraie nature de
leur tâche en leur révélant le mystère caché de son œuvre et de sa personne.
De fait Mc insiste sur leur solidarité avec lui par rapport à la foule (vv.
31-33) et sur leur participation active à son enseignement (vv. 30 et 34) et
au devoir de nourrir la foule (vv. 34-44).
∆ v. 33.- Alors à pied.- C’est-à-dire en
longeant le bord du lac et en suivant du regard la barque où Jésus a ris
place.
∆
v. 34.- Pris de pitié.- La pitié de Jésus est motivée par
l’état d’abandon du peuple : l’image biblique du troupeau sans berger
stigmatise l’incurie des chefs responsables. [Note à Mt 9,36 : Mt évoque le
comportement de Jésus qui s’est considéré comme envoyé aux brebis perdues
d’Israël. Cette même évocation se trouve en Mc 6,34 (notre page) à propos de
la multiplication des pains.] Elle suggère que Jésus se conduit non
seulement comme berger messianique (Ez 34,23 :
Je susciterai à
la tête de mon troupeau un berger unique; lui le fera paître: ce sera mon
serviteur David. Lui le fera paître, lui sera leur berger),
à l’image de Moïse. (Nb 27,15-17 :
Moïse dit alors
au SEIGNEUR : « Que le SEIGNEUR, le Dieu qui dispose du souffle de toute
créature, désigne un homme qui sera à la tête de la communauté, qui sortira
et rentrera devant eux, qui les fera sortir et les fera rentrer; ainsi la
communauté du SEIGNEUR ne sera pas comme des moutons sans berger
» ; Ps 77,21 :
Tu as guidé ton
peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d'Aaron.)
ou David (Ps 78,70-72 :
Il choisit David
son serviteur, le prenant dans une bergerie : de derrière ses brebis, il le
fit venir; il en fit le berger de Jacob son peuple, d'Israël son
patrimoine. Berger au cœur irréprochable, il les guida d'une main avisée),
sinon de Dieu lui-même, berger du peuple au désert (Ps 78,52-53 :
Il fait partir son peuple comme un troupeau, il les mène au désert comme
des brebis ; il les guide avec sûreté, ils n'ont pas à trembler quand la mer
recouvre leurs ennemis.) ∆ v. 34.- Il se mit à les instruire longuement.- Mc seul donne tant de relief à l’enseignement de Jésus, manifestation de sa pitié et de sa mission de berger
Passage au rite La pitié de Jésus se prolonge toujours, jusqu’aujourd’hui pour nous. Il nous instruit. Accueillons son enseignement. Gardons-le.
Pour le notre Père Donne-nous aujourd’hui notre pain : celui qui nourrit notre foi, celui qui nourrit notre corps. retour
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