LUNDI
NEUVIÈME SEMAINE
Mc 12,1-12
Introduction
Avec la
parabole de l’évangile, Jésus annonce encore une fois sa mort, et les
responsables de celle-ci. La vigne nous a été transférée… quel fruit
allons-nous donner ? Pour nos péchés, demandons pardon.
Pour l’homélie
Jésus a «
détruit le temple » en en chassant les vendeurs. « Par quelle autorité fais
tu cela ? » Jésus s’est échappé de donner une réponse directe. Dans une
certaine mesure il leur répond en parlant du fils du propriétaire envoyé par
celui-ci chercher les fruits sur la vigne, et il n’en a pas trouvé.
Jésus reprend
le texte d’Isaïe 5,1-7, mais ce n’est plus la vigne (le peuple juif) qui est
responsable de la stérilité, mais les vignerons (les responsables du
peuple).
On peut bien
vérifier l’efficacité de la méthode parabolique pour faire passer un message
qui, autrement, ne serait même pas entendu.
♦ v. 1.-
Leur parlait : ce sont les grands prêtres, les scribes et les anciens
(11,27) qui lui avaient posé la question sur au nom de quelle autorité il
avait chassé les vendeurs du temple. En Is 5,2 la vigne désigne Israël
accusée de ne pas produire les fruits que Dieu attendait. Ici l’accusation
est portée sur les vignerons qui, d’après Mc, désignent les personnages qui
composaient le sanhédrin.
♦ v. 6.-
Fils bien-aimé, cette épithète évoque intentionnellement la façon dont
la voix céleste présente Jésus dans scènes du baptême et de la
transfiguration (cf. Mt 3,17= ; 17,5=) et marque de façon voilée, la pointe
messianique de la parabole.
♦ v. 8.-
S’emparer, jeter, tuer sont des traits narratifs chez Mc, Mt, et Lc en
inversant l’ordre (jeter dehors, tuer), alignant la parabole sur l’événement
historique, Jésus étant conduit hors de la ville pour être crucifié.
♦ v. 10.- Ps
117,22-23. Litt., devint à la tête de
l’angle. Le grec calque une tournure hébraïque qui signifie : devint tête
d’angle, c’est-à-dire pierre d’angle. – [M. Q.] La « tête d’angle » ou «
pierre d’angle », c’est un bloc particulièrement beau que les maçons
sélectionnent pour le déposer à l’intersection de deux murs, là où la maison
est plus vulnérable et où on a besoin de matériaux plus résistants. La
pierre rejetée par les bâtisseurs et devenue pierre d’angle peut être : *
soit Jésus lui-même, évincé par les chefs juifs et devenant, par sa
résurrection, fondement de la foi ; ** soit les nations païennes, exclues
par une législation israélite sectaire, mais appelées à jouer un rôle
déterminant dans le nouveau peuple de Dieu.
Passage au
rite
Nous allons
rendre présent le mystère de la pierre rejetée et devenue tête d’angle :
c’est-à-dire la mort et la résurrection de Jésus. Par notre communion (au
sens large et profond) nous devenons aussi des pierres vivantes avec lui.
Pour le Notre
Père
Le Fils
bien-aimé nous a été envoyé pour que nous aussi nous le devenions. C’est
pourquoi nous osons dire…
retolur
MARDI NEUVIÈME
SEMAINE
Mc 12,13-17
Introduction
Il ne devrait
pas y avoir conflit entre l’obéissance aux lois civiles et l’obéissance aux
lois religieuses. Pour les fois où nous avons triché à l’égard des unes ou
des autres, demandons pardon.
Pour l’homélie
Contexte.-
Une série de controverses dont Jésus sort vainqueur : avec pharisiens et
hérodiens ; avec sadducéens; avec un légiste.
♦ v. 13.-
Ils envoient : les mêmes qui ont posé la question sur l’autorité de
Jésus. Pharisiens et hérodiens. Par rapport à l’occupant romain, les
hérodiens étaient plutôt « pour », comte tenu que leur autorité, Hérode
Antipas, était absolument soumis à lui. Par contre les Pharisiens, sans être
directe ni ouvertement contre, ils n’étaient pas « pour ». Leur « résistance
» consistait à observer le plus fidèlement possible la Loi, Dieu les
libérerait de cet occupant païen. Ce n’est pas la première fois qu’ils se
concertent, ils l’avaient déjà en 3,16 à la fin des cinq controverses,
« pour le faire périr ».
♦ v. 14.- Les
chemins de Dieu = Lc 20,21.
L’impôt
: En plus des charges indirectes (péages, douanes, taxes innombrables), les
provinces payaient à l’Empire romain le tribut d’un denier (per capita)
exceptés les enfants et les vieillards. Ce tribut était considéré comme le
signe infamant de la sujétion du peuple à Rome (païenne) ; c’est l raison
pour laquelle les zélotes interdisaient à leurs partisans de le payer. «
Permis oui non ? Devons-nous payer ? » Piège : si oui, collaborationniste ;
si non, adversaire au régime.
♦ vv. 15-16.-
Le fait que les interlocuteurs de Jésus utilisent cette monnaie, symbole du
pouvoir romain, prouve qu’ils acceptent de bénéficier d’un certain ordre
politique. Pour refuser de payer l’impôt il faudrait aussi réfuser toutes
les formes de présence romaine, ce qu’ils ne font pas. Surtout, ils
confondent les plans, l’obéissance à Dieu est d’un autre ordre que le devoir
envers César.
En disant
que, en plus de donner à César ce qui lui appartient, il faut aussi donner à
Dieu ce qui est à Dieu, Jésus reproche à ses interlocuteurs de ne pas le
faire. Il leur faut répondre à cette dernière question comme ils ont répondu
à la première.
Passage au
rite
Jésus a tout
donné au Père et, comme citoyen, il n’a rien refusé aux autorités
compétentes. Ce don total nous allons le rendre présent sur l’autel. Que
notre vie puisse être unie au don total de Jésus.
Pour le Notre
Père
Nous nous
sommes offerts au Père avec Jésus, « nous t’offrons le pain de la vie… »
Pour que notre offrande se poursuive le long de la journée demandons ce que
Jésus nous a appris à demander…
retolur
MERCREDI
NEUVIÈME SEMAINE
Mc 12,18-27
Introduction
Notre Dieu,
que nous nommons Père, est source de vie. Il nous fait partager sa vie parce
qu’il nous veut tous vivants auprès de lui. Célébrer l’eucharistie, parmi
d’autres aspects, c’est célébrer la victoire de la vie sur la mort, dans la
mort et la résurrection de Jésus. Que le Seigneur veuille vaincre en
nous-mêmes les semences de mort que sont nos péchés.
Pour l’homélie
Contexte.-
Piège. Si d’une part la polygamie était admise en Israël, la polyandrie ne
l’était pas. Et c’est sur cette donnée que s’appuie l’argumentation de
Sadducéens pour faire apparaître l’absurdité de la « résurrection » telle
qu’ils la comprennent (prolongation de la vie terrestre dans cet au-delà
qu’ils, d’ailleurs, n’acceptaient pas): la femme ne pouvait pas avoir les
sept maris à la fois ; alors, lequel choisir ?
Les
Sadducéens (appartenant aux classes hautes du sacerdoce ou de la
bourgeoisie laïque) n’acceptaient pas la résurrection (dans le sens de
pleine survie au-delà de la mort physique, pas simplement d’immortalité)
apparue deux siècles plus tôt dans le Livre de Daniel. Ils n’acceptaient,
non plus, que les cinq premiers livres de la Loi, dont Dn ne faisait pas
partie. Jésus cependant leur rétorque leur argument à partir d’Ex 3,6 qu’ils
étaient bien obligés à accepter.
Loi du
lévirat.- * Prescription : « Si des frères habitent ensemble et que
l'un d'eux meure sans avoir de fils, la femme du défunt n'appartiendra pas à
un étranger, en dehors de la famille ; son beau-frère ira vers elle, la
prendra pour femme et fera à son égard son devoir de beau-frère. Le premier
fils qu'elle mettra au monde perpétuera le nom du frère qui est mort; ainsi
son nom ne sera pas effacé d'Israël » (Dt 25,5-6). **Interdiction : Lv
18,16 : « Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère;
c'est la propre nudité de ton frère » ; Lv 20:21 : « Quand un homme
prend pour épouse la femme de son frère, c'est une souillure; il a découvert
la nudité de son frère, ils seront privés d'enfants ». L’affaire donc
n’est pas claire.
♦ v. 24.- La
puissance de Dieu, c’est de faire vivre au-delà de la mort comme les anges
lesquels, parce que immortels, n’ont pas besoin de se marier pour se
reproduire et maintenir l’espèce. Les aspects affectifs du mariage n’étaient
pas envisagés comme finalité de la vie conjugale ; seulement la
reproduction.
♦ v. 26-27.-
Si Dieu affirme à l’égard de Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham, le
Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob », lesquels étaient morts depuis plusieurs
siècles et Dieu ne peut pas être Dieu de « cadavres », permet de dire de lui
« Il n’est pas le Dieu des morts mais le Dieu des vivants ».
Passage au
rite
La puissance
de Dieu, ignorée par les sadducéens, s’est manifestée surtout dans la
glorification de Jésus. Célébrer l’eucharistie c’est de rendre présent et
entrer en communion avec cette glorifications de Jésus : « Nous proclamons…
nous célébrons… nous attendons … »
Pour le Notre
Père
Celui que les
anciens hébreux nommaient « le Dieu de nos Pères », Jésus nous en a révélé
le nom : il est « notre Père ». C’est pourquoi...
retolur
JEUDI NEUVIÈME
SEMAINE
Mc 12,28b-34
Introduction
Nous allons
célébrer – rendre présent et nous y unir – ce qui a été l’aboutissement,
pour Jésus, de son amour pour Dieu de tout son cœur… et pour le prochain :
sa mort et sa glorification.
Pour toutes
les fois où nous avons failli dans l’accomplissement du double volet de
l’amour, demandons pardon.
Pour l’homélie
Contexte.-
Il y a trois controverses : sur l’impôt à César ; sur la résurrection des
morts ; toutes les deux négatives. Cette troisième, d’après Mc (et
contrairement à Mt et Lc), apparaît plutôt positive, aussi bien de la part
du scribe que de la part de Jésus.
♦ v. 28.- Le
scribe a été témoin des deux autres controverses ; il a apprécié les
réponses de Jésus. La question sur le premier de tous les commandements : il
ne s’agit pas « du premier » des « Dix commandements » car les rabbins
avaient repéré 613 « commandements » dans la Loi : 248 prescriptions (à
faire) ; 365 interdictions (à ne pas faire). Si toutes étaient tirées de
l’Écriture, avaient-elles la même valeur ? D’après les uns, oui ; d’après
d’autres, il fallait distinguer: sabbat, pureté légale, etc.? Le
scribe de ce récit appartiendrait à ce deuxième groupe.
♦ v 29-31.-
La réponse de Jésus n’est aucun commandement mais le Schema Israël (Dt
6,4-5), sorte de profession de foi que tous les juifs majeurs (de 12 ans)
récitaient deux (ou trois) fois par jour. Jésus évite entrer dans une
casuistique à ne jamais finir. Par contre, Il y joint un second
commandement, tiré du Livre du Lévitique (19,18) et centré sur l’amour « des
frères » (dans le Lv il s’agit de compatriotes) qui semble un complément
indispensable du premier.
♦ v. 32-33.-
Le scribe manifeste son accord par la répétition des mots de Jésus et en y
ajoutant que l’amour au prochain vaut mieux que tous les sacrifices (1 S
15,22 : Samuel dit alors : « Le SEIGNEUR aime-t-il les holocaustes et
les sacrifices autant que l'obéissance à la parole du SEIGNEUR ? Non !
L'obéissance est préférable au sacrifice, la docilité à la graisse des
béliers »).
♦ v. 34.-
Seul texte dans tous les évangiles où Jésus félicite un scribe. Selon Mc le
scribe est de bonne foi et son intention n’était pas malveillante
(contrairement qu’en Mt et Lc). Dans Mc le scribe fait figure presque de
disciple enthousiaste, approuvé par Jésus lui-même. Ainsi Mc clôt la série
de controverses sur une note positive, qui contraste avec les vv. 38-40
(évangile du samedi).
Et
personne n’osait plu l’interroger. Mot conclusif de cette péricope.
Passage au
rite
Au moment
d’entrer dans son Mystère Pascal, Jésus disait qu’il ne refusait pas la
Passion « afin que le monde sache que j’aime mon Père » de tout mon cœur, de
toute mon âme, de tout mon esprit, de toute ma force. Nous allons en être
témoins dans la foi pour partager la qualité de son amour.
Pour le Notre
Père
« Tu n’es pas
loin du Règne de Dieu », tu n’es pas loin de moi. C’est pour cela qu’il
vient chez nous par la communion. Dire « que ton Règne vienne » c’est
l’équivalent à demander la venue de Jésus Christ
retolur
VENDREDI
NEUVIÈME SEMAINE
Mc 12,35-37
Introduction
D’une part le
vieux Tobie a vécu sa cécité comme une intercession pour les péchés de son
peuple dont il s’est fait solidaire dans las fautes. D’autre part Dieu
écoute les prières des justes. En récitant le « Je confesse », faisons-nous
solidaires les uns des autres, et même de tous les hommes. Dieu nous
accordera le pardon demandé.
Pour l’homélie
Contexte.-
On pourrait bien penser que cet épisode est la conclusion des controverses.
Même si le verset précédent note que « Personne n’osait plus l’interroger »
; le scribe qui y apparaît fait figure de disciple plus que d’adversaire. On
dirait que Jésus a épuisé sa patience et passe à contre-attaquer.
Dans le
verset Le Seigneur dit à mon Seigneur : Siège à ma droite, le premier
Seigneur (celui qui parle) c’est Dieu; le deuxième (celui à qui il
s’adresse) c’est le Messie. Toute cette phrase est censée être dite par
David. Ainsi donc, David reconnaît que, aussi bien Dieu (le premier
Seigneur), que le Messie (le deuxième Seigneur) sont supérieurs à lui,
puisqu’il nomme tous les deux, « Seigneur ».
Or, ce n’est
pas normal qu’un père s’adresse à son fils en lui disant « mon Seigneur ».
Or, qui est celui qui est dans l’erreur : David en appelant Seigneur son
fils, ou les scribes qui disent que le Messie est fils de David ? Si fils,
donc inférieur, alors que David le proclame supérieur (Mon Seigneur).
Jésus, et les
évangélistes à la suite, semblent penser que « fils de David » est une façon
trop limitée de désigner le Messie. Le désigner uniquement par le fait qu’il
descend du grand roi des temps anciens peut conduire à le cantonner dans un
rôle politique et à minimiser son importance globale. S’il n’est que le fils
de David, qu’il s’occupe alors, quand il viendra – pour les scribes Jésus
n’est point ni le Messie ni le Fils de David –, de chasser les romains du
pays ; et qu’il laisse les scribes faire la pluie et le beau temps dans
l’interprétation de la Loi, bien installés qu’ils sont dans des places
d’honneur. À l’époque où cela existait, un roi des juifs, fut-il David,
devait composer avec le pouvoir religieux.
Les scribes
ne reconnaissaient aucun maître. Ils s’attribuaient un pouvoir que personne
n’avait le droit de contrôler, même pas le Messie. C’est ce contre quoi
Jésus réagit.
Passage au
rite
Le mystère de la personne de Jésus de Nazareth ne peut pas être enfermé dans
des mots, soient-ils ceux qui nous ont légué les évangélistes. Chaque mot
est une approche. Ce qui n’est pas un approche, c’est sa mort et sa
résurrection, et qu’il est assis à la droite du Père. Entrons donc avec la
foi dans la célébration de ce mystère.
Pour le Notre
Père
« Fils de
David » un mot pour s’approcher de mystère de Jésus. « Fils de Dieu » un
autre, pour essayer de dire la même chose. Nous partageons, dans une
certaine mesure, ce deuxième titre depuis notre Baptême. C’est pourquoi nous
osons dire…
retolur
SAMEDI
NEUVIÈME SEMAINE
Mc 12,38-44
Introduction
Aussi bien
Tobit, que Sara, que la veuve de l’évangile, faisaient avec naturelle
simplicité ce qui leur fallait faire. Ce qui était simplement « normal »
pour eux avait de grande valeur devant Dieu, justement par cette simplicité.
Demandons pardon pour les fois que, peut-être, nous avons cherché nous faire
remarquer.
Pour l’homélie
Contexte.-
Dernier épisode de la vie publique de Jésus proclamé les jours en semaine.
Suit celui que l’on appelle le « discours eschatologique » (ch. 13), la
passion (ch. 14-15) et résurrection (ch. 16). Cette femme, dans une certaine
mesure (voir la note de L’Éplattanier ci-dessous), comme Bartimée est une
note positive par contraste avec l’image de pharisiens.
♦ v. 38-39.-
Portrait très dur à l’égard de scribes. (Nous en avons vu, peut-être une
exception, au moins, à 12,28-34 – jeudi dernier.)
♦ v. 40.- La veuve,
surtout si elle est sans enfant mâle, devient le symbole même et la victime
réelle de l’impuissance, face à une société foncièrement patriarcale.
♦ v. 42.-
Deux piécettes, dans le lectionnaire. Λεπτά, dans l’original grec. TOB/NT,
deux petites pièces, quelques centimes. En note : k) Litt. Ce qui est un
quadrant. Ces petites pièces étaient la plus petite monnaie (lepton) mise
en circulation. La précision un quadrant est destiné aux lecteurs
gréco-romains. L’équivalence n’est pas exacte, mais elle exprime bien qu’il
s’agit de très peu de chose. DNT (X. L-D.) : Quadrant : petite pièce de
bronze (3,10 gr) correspondant à un quart d’as, ou encore à deux leptes.
Quelques commentaires.- 1) Les riches donnaient de « leur superflu » (v.
44, c’est Jésus qui parle) ; « elle a pris de sa misère tout ce qu’elle
avait pour vivre » (v. 44b). La femme devient image de Dieu qui se donne
tout à nous soit par le don de son Fils éternel bien-aimé, en nous donnant
Jésus Christ ; soit parce que Dieu ne nous donne pas de son superflu. (Je ne
me rappelle pas l’origine de cette interprétation).
2) Charles L’EPLATTANIER,
dans « Lecture de l’évangile de Luc », Desclée, Paris, 1982, p.233-235). «
Jésus vient d’accuser les religieux professionnels d’exploiter les veuves.
Les deux récits sont bien enchaînés : “Or, ayant levé les yeux, il vit ceux
qui jetaient leurs offrandes dans le trésor…” Le commentaire de Jésus est un
constat qui n’exprime explicitement aucune admiration de la foi ou de la
générosité de la veuve, aucune invitation à imiter son geste. Il pourrait
signifier : “Voici un exemple flagrant d’exploitation dont je vous parle :
le système religieux du Temple aboutit à cette aberrante aliénation
religieuse des pauvres. Pensant accomplir leur devoir envers le Seigneur,
ils enrichissent en fait la caste des grands prêtres et de leurs clients.
N’est-ce pas scandaleux de voir une indigente se dépouiller à ce point,
incapable qu’elle est dans son innocence qui croit glorifier Dieu, de
soupçonner ce trafic ! Cette veuve, la pauvre, a jeté plus qu’eux tous
(traduction littérale du v. 43). Pour appuyer cette interprétation, il faut
se souvenir que l’appel de Jésus à « tout donner » s’adressait plus haut (Mc
10,21) à un riche et visait à améliorer le sort des pauvres, en même temps
qu’à donner un signe de rupture avec une société inégalitaire dominée par
“Mammon”. L’aumône au sens fort qu’elle a chez Lc est d’ordre social et n’a
pas le Trésor du Temple pour destinataire, si elle vise à se constituer un
“trésor inaltérable dans les cieux (Lc 12,33 ; Mc 10,21)” »
Passage au
rite
Pourquoi
Jésus a tout donné… et il faudrait bien souligner fort « tout ». Une seule
réponse possible : parce qu’il aimait. Nous sommes là, à la messe, et nous
donnons, ne serait-ce le temps. Y a-t-il du « waxale » dans notre don… et
ainsi dans tous nos dons, soit à Dieu, soit aux autres. Saisissons l’exemple
de Jésus.
Pour le Notre
Père
Sous couvert
d’intérêt « à se faire pardonner », Jésus nous invite à la générosité du
pardon. « Pardonne-nous comme nous pardonnons… » Ainsi donc comme nous
l’avons appris…
retolur