INTRODUCTION
AUX COMMENTAIRES DES JOURS EN SEMAINE DU T. O.
Cette introduction essaye de justifier la partie centrale « Pour l’homélie »
de ces commentaires.
Les données
rassemblées concernent principalement, pour ne pas dire exclusivement, les
évangiles. Or, le long des 34 semaines du Temps Ordinaire, les évangiles
sont toujours les mêmes, tandis que la série des premières lectures avec les
psaumes qui les accompagnent est double : l’une pour les années « paires »
(celles dont la Pâque tombe en année paire : 2008, 2010, etc.) et une autre
pour les années « impaires » (elles dont la Pâque tombe en année impaire :
2009, 2011, etc.).
Même si les
données pour les commentaires évangéliques seront toujours les mêmes, car il
n’y a pas de différence pour eux entre année paire ou impaire, par contre en
ce qui concerne la réponse du psaume il fallait tenir compte du texte à
proclamer, donc aussi de la réponse à chanter, qui n’est pas la même d’une
année pour l’autre. [Au moment de rédiger cette introduction il n’y a que la
série « Année Impaire » qui est complète. Je n’ai pas encore dans ma tête
comment je vais faire pour les « Années Paires »].
Or la série
des lectures évangéliques (toujours en « lecture semi continue ») est
distribuée de la façon suivante : l’évangile de Marc remplit les semaines de
la Première à la Neuvième, inclusivement. L’évangile de Matthieu nous
accompagne pendant les semaines qui vont de la Dixième à la Vingt-et-unième.
Enfin l’évangile de Luc est proclamé pendant les semaines qui vont de la
Vingt-deuxième à la Trente-quatrième.
Les données
recueillies pour inspirer les commentaires de Marc, je les ai pris des notes
de la TOB Nouveau Testament, Édition Intégrale (1972). Parfois complétées
par des commentaires tirés du livre « Comment Lire un Évangile. Marc », de
Michel QUESNEL.
Pour les
données concernant les commentaires à l’évangile de Matthieu, je me suis
servi, d’abord et principalement, du commentaire de Pierre BONNARD, Ed.
Labor et Fides.
Pour les
commentaires de l’évangile de Luc, je me suis servi, d’une manière semblable
à celle de Marc, d’abord des notes de la TOB Nouveau Testament, complétées
par des extraits du commentaire de L’Eplattanier, Desclée de Brouwer, « Lire
l’Évangile de Luc ».
En ce qui
concerne l’ « Introduction », le « Passage au rite », et « Pour le Notre
Père », vous êtes priés de vous rentre à l’Introduction Générale de ce
travail.
QUELQUES
DONNÉES SUR L’ÉVANGILE DE MARC
Même si je
reconnais qu’il aurait fallu placer ces quelques données au début de la
première semaine du T. O., je vous supplie de bien vouloir les accepter
avant que le cycle de lectures de ne finisse.
L’auteur.
Dès les environs de l’an 150, Papias, évêque de Hiérapolis, atteste
l’attribution du deuxième évangile à Marc. Le livre aurait été composé à
Rome, selon saint Irénée (IIe s.) après la mort de Pierre ; selon Clément
d’Alexandrie (IIe-IIIe s.) du vivant de Pierre.
Quant à
Marc,
on l’identifie à Jean-Marc, originaire de Jérusalem (Ac 12,12), compagnon de
Paul et Barnabé (Ac 12,25 ; 13,5.13 ; 15,37-39 ; Col 4,10), puis de Pierre à
« Babylone », c’est-à-dire probablement à Rome, d’après 1P 5,13.
L’origine
romaine du livre, après la persécution de Néron en 64, est
assez communément admise ; destiné à des chrétiens d’origine non-juive, hors
de Palestine par le souci d’expliquer les coutumes juives (7,3-4 ; 14,12 ;
15,42) ; de traduire les mots araméens (5,41 ; 7,11 ; 7,34 ; 9,43 ; 15,22) ;
de souligner la portée de l’Évangile pour les païens (7,27 ; 10,12 ; 11,17 ;
13,10).
L’insistance
sur la nécessité de suivre Jésus en portant sa croix pouvait être d’une
particulière actualité dans une communauté persécutée par Néron. Puisque la
ruine du Temple est annoncée seulement, sans aucune allusion nette à la
manière dont les événements se sont produits en 70 (à la différence de Mt
22,7 et de Lc 21,20), rien n’empêche de dater la composition du deuxième
évangile entre 65 (après la persécution de Néron) et 70 (date de la
destruction du Temple).
(Extraits de TOB/NT, p. 128)
Cet écrit constitue un genre littéraire qui n’a guère d’équivalent dans la
littérature. Et il semble bien que ce soit Marc qui l’ait inauguré.
Avant son
livre, on a connu ce qu’on appelle des recueils de Logia, c’est-à-dire de
paroles de Jésus. De bonne heure ont circulé, sans doute, des récits
présentant des événements particuliers de la vie de Jésus. Dans le monde
grec d’alors, on aimait ces collections d’histoires miraculeuses arrivées à
« des hommes divins ». Très tôt, a dû se fixer un récit de la passion de
Jésus.
L’originalité
du livre de Mc est qu’il ne retient pas seulement l’un ou l’autre de ces
éléments, mais qu’il les ordonne et en montre la cohérence, en les
présentant dans un cadre géographique simple. « Suivant la conviction de
Marc, l’importance de Jésus ne tient pas seulement à sa doctrine, ni
seulement à ses actes, ni seulement à sa Passion, mais à l’ensemble que
constituent son enseignement, son action, sa mort et sa résurrection » (BLINZLER).
Mc ne fait pas œuvre d’historien –bien qu’il s’appuie sur de l’historique–
soucieux de restituer avant tout le plus exactement possible ce qui s’est
passé ou dit. Il fait œuvre de théologien soucieux de pastorale : il écrit
un livre pour répondre aux besoins des chrétiens de son temps. Ce ne sont
pas, par exemple, les miracles de Jésus qui l’intéressent, que de découvrir
comment cette action du Christ manifestée dans ses miracles continue
d’atteindre les chrétiens aujourd’hui.
(Fiches SERVICE BIBLIQUE ÉVANGILE ET VIE, NT/XII, 12)