LUNDI
SEPTIÈME SEMAINE
Mc 9,14-29
Introduction
Commencement de Sirac, 2ème s. avant JC, à Jérusalem. Quarante-deux
chapitres de sentences de sagesse ; neuf autres (42,15 : à partir de
jeudi/8ème) de louanges pour les merveilles de la Création et pour les
grands hommes d’Israël. Reconnaissons nos actes de « folie », nos péchés.
Pour l’homélie
Contexte.- Surprise de la foule après l’absence de Jésus sur la
montagne de la Transfiguration. Comme eux, nous nous attroupons auprès de
lui.
♦ v. 17.- Un
esprit muet.- Cette infirmité est encore mentionnée au v. 25, sans qu’on
puisse voir son rapport avec la maladie détaillée aux vv. 22-26. [Mt, 12,22,
rapporte la guérison d’un homme aveugle et muet ; Lc, 11,14, celle d’un
muet, dont Mc ne fait pas mention]. La scène détaillée des vv. 21-26 est
particulière à Mc.
♦ v. 18.- Ils
n’en ont pas eu la force. Peut-être une allusion à Mc 3,27 (Personne ne peut
entrer dans la maison de l’homme fort…)
♦ v. 19.-
Supporter ? L’apostrophe peut difficilement viser le père, qui est venu à
Jésus. Par delà la foule et les disciples, qui ne sont pas interlocuteurs de
Jésus, l’apostrophe paraît adressée à tout incroyant.
♦ v. 22.-
Pour le faire périr. Un épileptique, semble-t-il. On crut longtemps, presque
jusqu’aujourd’hui, en Occident aussi, que les accès d’épilepsie étaient liés
aux phases de la lune. Mc et Lc attribuent d’emblée la maladie à un esprit,
dont la présence ne sera reconnue chez Mt qu’après son expulsion par Jésus.
♦ v. 23.-
Tout est possible pour celui qui croit, mieux que …à celui qui croit.
Lectionnaire liturgique : en faveur de celui qui croit.
♦ v. 27.- Le
fit lever et il se remit debout. Les deux verbes traduits par faire lever
(egeirein) et se mettre début (anistanai) sont employés ailleurs pour parler
de la résurrection. Par des traits de ce genre, Mc veut sans doute établir
un lien entre les épisodes de son récit et la Résurrection dont le sens est
ainsi préparé à travers tout l’évangile.
♦ v. 29.-
…sauf la prière et le jeûne (variante)
Le malade.-
Les symptômes désignent l’épilepsie. C’est parce que ce démon est muet qu’il
ne révèle pas l’identité de Celui qui est devant lui comme ont fait les
autres ? (1,21-28 ; 1,32-34 ; 5,1-20).
Le père de
l’enfant.- L’expression « si tu peux » c’est du manque de foi ? C’est de
la politesse qui ne veut pas exiger ? Son cri final exprime l’attitude du
vrai disciple : il reconnaît ses limites et en appelle au secours.
Les
disciples officiels.- Ils sont démunis devant ce démon muet. Est-il en
même temps sourd ? Et, en ce sens il n’entend pas les « exorcismes » que
l’on lui adresse ? D’ici sa résistance ?
Jésus.- En
plus de son autorité sur le mal, sa capacité d’écoute, il apparaît comme
fatigué. On ne sait pas exactement qui peut le rendre fatigué : la foule,
les scribes, les disciples… ?
Passage au
rite
L’amour de Jésus pour les hommes, et pour tous ceux qui « le
fatiguaient », a été plus fort que « la fatigue » de la croix. Il n’a pas
abandonné l’annonce de la Bonne Nouvelle pour tous. Nous entrons dans ce
mystère d’amour et de don de soi par-dessus la propre fatigue. Rendons
grâce… et profitons-en pour « soulager » celui qui s’est « fatigué » pour
nous.
Pour le Notre
Père
Nous allons réciter le Notre Père. Nous y croyons… mais il faut toujours fer
grandir notre foi. Demandons-le...
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MARDI SEPTIÈME
SEMAINE
Mc 9,30-37
Introduction
Le mystère du salut par la croix n’est pas facile à comprendre. Demandons
pardon au Seigneur pour toutes les fois où nous sommes restés en dehors de
ses enseignements.
Pour l’homélie
Contexte.
Dans le récit de Mc, nous entrons dans une nouvelle étape avec la deuxième
annonce de la passion ; la réaction décevante des disciples ; l’instruction
sur le « service ». Schème habituel.
♦ v. 37.-
L’enfant appelé ne sera ni un exemple d’innocence, ni de pureté, ni de
perfection morale. L’enfant est : un être faible, sans prétention, dont
l’humilité est plus sociale que subjective. Comme les pauvres dans Mt, il ne
peut que « recevoir » avec joie ce qu’on lui offre. Le texte laisse
comprendre qu’il ne s’agit ni d’un nourrisson ni d’un adolescent.
Jésus se déplace en Galilée avec discrétion. Depuis la première annonce de
la Passion, il n’a plus rien à dire aux foules. Toute manifestation publique
favoriserait un retour en arrière dans sa démarche vers la Passion. Jésus
annonce pour deuxième fois aux disciples sa mort et sa résurrection. Les
disciples restent aussi fermés que toujours. Ils n’arrivent pas à dépasser
le sentiment d’appréhension, même si la résurrection leur a été aussi
annoncée. Ils ont peur d’interroger. Pourquoi ? « Politique de l’autruche »
?
La réaction des
disciples est presque indécente : le maître va être humilié et les disciples
pensent aux préséances ; peut-être, pire encore, en pensant à qui d’entre
eux va le remplacer lorsqu’il n’y sera plus. (Le souci des préséances très
enraciné dans l’esprit des juifs). Ils s’en sentent comme coupables. Leur
silence à la question de Jésus exprime sa mauvaise conscience. Jésus, assis,
se met à les instruire une fois de plus.
Le vrai
disciple se met volontairement à la dernière place. Là sont les seules
lettres de noblesse. Ce faisant il ne fait rien d’autre qu’imiter son
maître, lui qui s’est engagé sur le chemin d’une mort humiliante.
Le vrai
disciple se comporte comme un serviteur et non comme un maître. Jésus
manifeste sa tendresse envers un jeune enfant que l’âge rend méprisable.
Dans l’Antiquité, les enfants, privés de parole et de raison ; ils sont
considérés comme insignifiants.
Ici, l’enfant
n’est pas proposé comme modèle, comme dans Mc 10,13-16, mais c’est Jésus
lui-même qui se propose comme modèle. Lui-même exprime symboliquement qu’il
se met au service de tous les hommes même des plus petits, en accueillant un
enfant.
Le texte de
Mc établit une sorte de chaîne de représentations : le plus pauvre et le
plus méprisable des hommes représente le Christ ; et le Christ représente le
Père. En ayant de la bienveillance à l’égard de ses frères, par le Christ,
on rencontre Dieu.
Passage au
rite
Un écrivain (Paul Claudel ?) en regardant les chrétiens sortir de la messe
dominicale se disait : « Ils viennent de participer au Mystère de la Croix
et ils ne savent parler que du temps ». Jésus rend présent, au milieu de et
par nous, son offrande au Père pour notre salut. Quelles seront nos
demandes… nos intérêts ?
Pour le Notre
Père
« Notre », «
donne-nous », « pardonne-nous », « ne nous soumets pas ». Demandons, en même
temps que disons ces paroles, d’avoir pour tout homme une vraie charité
fraternelle.
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MERCREDI
SEPTIÈME SEMAINE
Mc 9,38-40
Introduction
Si l’on nous
demandait si nous sommes « pour » ou « contre » Jésus, c’est sûr que nous
dirions que nous sommes « pour lui ». Notre conduite est-elle toujours «
pour » ? Si nous en avions besoin, demandons pardon.
Pour l’homélie
Nous rentrons dans un petit ensemble de paroles de Jésus (aujourd’hui et
demain) sur des principes de vie communautaire, enchaînées par le « mot
crochet » en mon/ton nom.
♦ v. 38.- il
ne nous suivait pas. C’est-à-dire : parce qu’il ne faisait pas partie des
disciples
Au v. 9,37 «
Celui qui accueille un de ces petits enfants en mon nom » ; v. 38 « chasser
des démons en ton nom » ; v. 39 « faire un miracle en mon nom ».
En fait, tout
en s’adressant aux disciples et, à travers eux, depuis la confession de
Pierre, à quiconque- que se réclame du Christ (8,28-30), Jésus parle ici
essentiellement des autres, de tout homme qu’un apôtre comme Jean à tendance
à exclure « parce qu’il ne nous suit pas ». Quiconque qui lutte contre le
mal dans l’esprit de l’Évangile, ne peut pas être un ennemi.
Ces mots
prennent un relief tout particulier quand on sait que Mc les transcrit pour
l’Église de Rome qui endure des persécutions. Les protections nécessaires
peuvent engendrer le repli, et c’est contre cela que l’évangéliste lutte.
L’Église n’est pas un club.
Passage au
rite
Jésus a eu
des ennemis ; mais il n’a pas été l’ennemi de personne. Il était ouvert à
accueillir toute personne, quel que soit son point d’origine (moral,
ethnique, physique, social…). Cette « ouverture » a fait partie des «
raisons » qui l’ont conduit à la croix. Grâce à cette ouverture nous sommes
devenus chrétiens.
Pour le Notre
Père
Cette
ouverture n’empêche pas que, une fois dedans, nous sommes tenus de maintenir
notre identité, autrement dit accomplir ce que nous disons en faisant la
Prière du Notre Père.
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JEUDI SEPTIÈME
SEMAINE
Mc 9,41-50
Introduction
Jésus n’a jamais dit que le suivre soit facile, plutôt le contraire.
Aujourd’hui, comme d’habitude, nous venons l’entendre et communier en
pensée, en parole, en action, et en omission. Même si ses paroles ne sont
pas faciles à entendre et à comprendre. Demandons-lui le courage de couper
ce qui pourrait nous éloigner de lui.
Pour l’homélie
Contexte.-
Notre page nous apporte la dernière parole de Jésus enchaînée par le mot «
nom » et la série des autres enchaînée par le mot « chute » ; avec une
conclusion pas facile à comprendre, car très éloignée de notre culture.
♦ v. 41.-
Mc: "Celui qui vous donnera un verre d'eau..."; version de Mt : « Quiconque donnera à boire, ne serait-ce qu’un verre d’eau
fraîche à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, en vérité, je vous
le déclare, il ne perdra pas sa récompense » (10,42)
♦ v. 42.-
Entraîne à la chute.- Scandalise (σκανδαλίση). Selon la Bible le « scandale
» n’est pas un mauvais exemple ni un fait révoltant, mais étymologiquement
un obstacle, un piège, une pierre d’achoppement qui fait tomber. Nombreuses
sont les causes ou les occasions de chute : d’abord Jésus lui-même (Mt 11,6
; 13,57, etc.), mais aussi, en un autre sens, les hommes, le monde, la
persécution. Une grosse meule ; litt. Une meule d’âne, c’est-à-dire une
meule de grande taille, tournée par un âne, par opposition à la meule que
l’on pouvait tourner à la main.
♦ v.
43.- Dans la vie. C’est-à-dire la vie éternelle
♦ v. 44.-
Où
le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. Ces versets pour lesquels
la tradition textuelle est hésitante sont absents des éditions critiques. La
répétition des exemples (main, pied, œil) a probablement entraîné la
répétition de cette formule qui n’est bien attestée qu’au v. 48.
♦ v. 49.-
Car
chacun sera salé au feu. On traduit aussi pour le feu ou par le feu. Autre
leçon : Et tout sacrifice sera salé de sel.
Cette parole
ne se trouve qu’en Mc et fait difficulté. On connaît une coutume des
palestiniens qui utilisent dans leurs fours le sel comme catalyseur.
Celui-ci au bout de quelques années perd ses propriétés chimiques et on le
jette : il est devenu sans sel (v. 50). D’où l’explication donnée par
certains pour le v. 49 : chacun doit être comme du sel pour le feu. Mais les
différents textes synoptiques où il est question du sel montrent que
celui-ci représente le renoncement, qualité sans laquelle le disciple n’est
pas un vrai disciple. Ici, les vv. 42-48 le montrent clairement. Si le feu
est l’image de l’épreuve, de la persécution ou même du feu éternel (v. 48),
le sens serait alors : chacun doit accepter le sacrifice pour pouvoir passer
par l’épreuve.
♦ v. 50.-
Mais si le sel perd le goût…Le sel rend les aliments savoureux (Jb 6,6) ;
ayant la propriété de les conserver, il en vient à signifier la valeur
durable d’un contrat, tel une alliance de sel, pacte perpétuel. (Mt
interprète la parole de Jésus en affirmant que le croyant doit conserver et
rendre savoureux le monde des hommes dans son alliance avec Dieu : sinon il
n’est plus bon à rien, et les disciples méritent d’être jetés dehors).
♦ v. 50.-
Ayez du sel…Cette parole comme celle du v. 49 ne se trouve qu’en Mc. Pour
certains avoir du sel ce serait vivre en paix. Mais on perd alors le symbole
que représente le sel. Il vaut mieux comprendre:
Ayez en
vous-même l’esprit de sacrifice (vis-à-vis du monde) et soyez en paix (entre
vous). On remarquera que la conclusion de ce discours rejoint la
préoccupation qui l’a motivé : les prétentions des apôtres à occuper la
première place.
Trois membres
ou organes du corps humain sont donnés comme capables de causer la chute du
disciple : la main, le pied, l’œil. Pourquoi ces trois-là ? Sans doute
sont-ils symboliques de ce par quoi l’homme pèche principalement : vol,
violence, mauvais désir. (Marc a déjà donne une liste d’actions par
lesquelles l’homme se rend impur, et qui peuvent plus ou moins se rattacher
à l’une des ces parties du corps : 7,21-22). En outre la main, l’œil et le
pied on cette caractéristique que nous les possédons par paires, et qu’on
peut en perdre un sans devenir complètement infirme. L’effet de les nommer
l’un après l’autre produit un effet rhétorique d’accumulation propre à
frapper l’auditeur.
« La vie » et
« le Règne de Dieu » – les deux mots semblent ici équivalents – sont l’enjeu
qui mérite qu’on y consacre toute son énergie. Tout ce qui en éloigne est
mauvais. Ils valent d’être choisis positivement, dut-on, comme on dit
familièrement aujourd’hui, « y laisser quelques plumes ».
Il est
difficile de dire comment se combinent ici les significations symboliques du
feu et du sel. Le sens qui paraît s’accorder le mieux avec les phrases
précédentes, mais ce n’est pas sans doute le seul, c’est que nul ne peut
échapper à une certaine action du feu en lui : soit pour être anéanti dans
le lieu de perdition ; soit pour être préservé en se purifiant, ce que Jésus
a exprimé juste avant en parlant des chirurgies nécessaires.
Passage au
rite
Jésus a été totalement salé au feu de sa passion, même tout au long de son
ministère public. C’était l’expression de sa fidélité au Père. La
glorification a été le moment où Jésus a été salé de gloire pour toujours,
et c’est ce mystère que nous allons rendre présent.
Pour le Notre
Père
« Ne nous
soumets pas », mais aussi « ne nous soumettons pas bêtement à la tentation
». Que le Père nous protège de toute faiblesse.
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VENDREDI
SEPTIÈME SEMAINE
Mc 10,1-12
Introduction
L’institution
qui reconnaît devant la société la légitimité de l’union d’un homme et d’une
femme est bien antérieure à Jésus. Mais Jésus y fait voir une très profonde
signification. Nous sommes là pour la célébrer : c’est l’Alliance Nouvelle
et Éternelle. Demandons pardon de nos manques de fidélité.
Pour l’homélie
Contexte.
Après la deuxième annonce de la Passion, Mc nous rapporte quelques aspects
de la vie communautaire mis au jour par Jésus : voici celui du mariage.
♦ v. 1.-
Judée, au-delà du Jourdain. C’est-à-dire la Pérée.
♦ v. 2.-
Piège. Comme en 8,11 (Signe du ciel) et 12,13-15 (Question du tribut).
♦ v. 4.- Dt
24,1 : « Lorsqu'un homme prend une femme et l'épouse, puis, trouvant en elle
quelque chose qui lui fait honte, cesse de la regarder avec faveur, rédige
pour elle un acte de répudiation et le lui remet en la renvoyant de chez
lui.» On voit que les pharisiens parlent de permission (vv. 2.4), alors que
Jésus leur demande s’il y a un commandement que les pharisiens auraient été
bien en peine de trouver dans la loi. En Mt 19,7-9, les pharisiens au
contraire parlent d’un commandement de Moïse et Jésus leur répond que ce
n’est qu’une permission. Dans sa réponse, Jésus en appelle de la parole qui
permet le divorce (plutôt le renvoi) à la parole qui fonde le mariage : la
dispense n’abolit pas la loi fondamentale.
♦ v. 5.- À
cause de la dureté du cœur. Non l’insensibilité, mais l’opacité à la volonté
de Dieu.
♦ v. 6.- Gn
1,27 : Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa; mâle et
femelle il les créa.
♦ v. 8.- Gn
2,24. Une seule chair = un seul être.
Contexte.
Nous sommes dans la partie du récit qui décrit le « voyage » de Jésus de la
Galilée à Jérusalem. Il passe par des territoires à majorité païenne et
d’autres à majorité juive. Notre texte doit se passer en terrain juif comme
l’atteste la présence de pharisiens. Sur la question du divorce très
débattue au Ier siècle de notre ère, deux positions étaient en présence :
Celle du Rabbi Hillel, célèbre pharisien, était très libérale : il
autorisait le divorce (renvoi) dans de cas très nombreux ; en revanche celle
du rabbi Shammaï, un autre maître pharisien, était très restrictive :
soucieux de protéger les droits de la femme, il n’admettait la répudiation
que pour des raisons bien précises. Obliger à Jésus à se prononcer, c’était
de pouvoir le taxer selon sa réponse, soit de laxisme, soit de rigorisme,
et, de toute façon, discréditer son enseignement.
Jésus renvoi
ses auditeurs à l’intention du Créateur. Et, dans une certaine mesure, Jésus
se place au dessus de Moïse, car il corrige le sens de ce qui était écrit au
Dt 24,1. Jésus ne prend position ni pour Hillel ni pour Shammaï, mais indique
une voie beaucoup plus exigeante, celle de l’unité fondamentale du couple
que les pharisiens avaient oublié.
Seuls avec lui, les disciples s’en étonnent et interrogent (v. 10). Jésus ne
fait que leur redire en d’autres termes ce qu’il a déjà dit aux autres. Il
ne légifère pas, mais leur propose une attitude fondamentale- ment
religieuse, selon laquelle l’homme essaye de se couler dans les projets du
Créateur. C’est une condition nécessaire du Règne de Dieu.
Passage au
rite
Rien n’a pu briser la fidélité de Dieu à son Alliance avec les hommes ; même
pas l’assassinat de Jésus. Cette fidélité à tout prix est le modèle de la
fidélité conjugale. C’est ce modèle que nous rendons présent : l’Alliance
Nouvelle et Éternelle.
Pour le Notre
Père
Jésus nous a appris à demander de savoir vaincre toute tentation. Surtout
celle de « divorcer » de l’amour du Père à notre égard. Prions donc…
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SAMEDI
SEPTIÈME SEMAINE
Mc 10,13-16
Introduction
On présentait
des enfants à Jésus pour les lui faire toucher ; les disciples les
écartaient. Est-ce que par hasard, nous n’aurions pas écarté quelqu’un, par
nos mauvais exemples, de rencontrer Jésus ? En tout cas, demandons pardon.
Pour l’homélie
Contexte.
Nous suivons les enseignements de Jésus aux disciples à la suite de la
deuxième annonce de la Passion. Ce sont des compléments catéchétiques sur
comment « habiter » le Règne de Dieu sur terre.
♦ v. 13.- Des
enfants (παιδία). Non un tout petit enfant ; en Mt 11,25 et 21,16 se trouve
un autre mot νηπίος, qui peut être traduit par tout-petit. L’enfant n’est
pas présenté comme modèle s’innocence, de pureté, ou de perfection morale ;
contrairement aux disciples, il n’a pas de prétention, mais se trouve dans
une situation de dépendance. Certains mss précisent [écartaient] ceux qui
les amenaient, ce qui est en tout cas le sens.
♦ v. 15.
Comme un enfant peut être une apposition soit au sujet (celui qui), soit au
complément directe (le Royaume de Dieu) : Ou bien il faut être comme un
enfant pour accueillir le Royaume, ou bien il faut accueillir le Royaume
comme on accueille un enfant.
Le v. 14 (à ceux qui sont comme eux) montre que Mc avait en vue le premier
sens : il faut être comme un enfant. Les enfants et ceux qui leur
ressemblent sont dans une situation de totale dépendance ; c’était en effet
le statut des enfants dans la société de l’époque. L’enfant n’est pas le
symbole de l’innocence, mais de l’obéissance et de la disponibilité. En
accueillant la bonne nouvelle du Royaume avec de telles dispositions, sans
discussion, on entre immédiatement dans le Royaume.
♦ v.
16.- Les bénissait. Mc est le seul à mentionner cette bénédiction qui ne se
réduit pas à une parole ou à quelque geste, mais signifie le don du Royaume.
Le
contact physique avec Jésus a été mentionné plusieurs fois pour des
guérisons miraculeuses (Mc 1,40-45 ; 5,21-43). Ici les enfants que l’on
présente ne semblent pas malades. Peut-être s’agit-il d’un toucher
préventif, un geste de protection pour que les malheurs ne les atteignent
pas.
Les disciples
s‘opposent sans que le texte dise pourquoi.
Les paroles
de Jésus ont une solennité inattendue pour un épisode comme celui-ci.
L’enfant est clairement l’exemple à imiter
On peut se
demander ce que chez l’enfant doit d’être imité par les adultes. Sa candeur
? Sa fraîcheur ? Sa capacité d’étonnement ? Son regard neuf et sans préjugés
? Un peu de tout cela sans doute, encore qu’il faille se méfier, sous
prétexte d’esprit d’enfance, de verser dans l’infantilisme. Ce que Jésus
donne en exemple chez les enfants, c’est surtout leur petitesse, leur
pauvreté, leur situation d’humiliés considérés comme partie négligeable. Il
a fait la leçon aux disciples qui se préoccupaient des préséances. Il invite
l’homme à prendre le chemin de l’humilité et du dépouillement plutôt que
celui des honneurs.
Passage au
rite
Jésus est
devenu, le long de son ministère, mais surtout à la Passion, modèle d’«
enfant » selon sa propre idée. Le Père, à sont tour, l’a « béni » en le
glorifiant. Nous allons entrer en communion dans ce mystère. Puissions-nous
le faire avec l’esprit assez humble/simple.
Pour le Notre
Père
Joachim
JEREMIAS, en faisant le commentaire du Notre Père, disait que « devenir
comme enfant », « leur ressembler », c’est de dire « Abba » en toute vérité
telle que Jésus nous l’a enseigné. Disons donc…
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