L E    T E M P S    D E    P Â Q U E S  :   Deuxième semaine

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Lundi deuxième semaine
Mardi deuxième semaine
Mercredi deuxième semaine
Jeudi deuxième semaine
Vendredi deuxième semaine
Samedi deuxième semaine

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Jn 3,14 Et comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l'homme soit élevé
15 afin que quiconque croit ait, en lui, la vie éternelle.
 

 

 

 

LUNDI DEUXIÈME SEMAINE PÂQUES
Ac 4,23-31
Réponse du Psaume : Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur ! (Mis. noté vert, 220/85)
Jn 3,1-8

Introduction
Avec les néophytes de Pâques nous rentrons dans la vie chrétienne de tous les jours. D’autre part il ne faudrait pas oublier que la cinquantaine pascale elle est tout entière dans la joie, comme dans la joie d’« un grand dimanche », d’après saint Athanase. La prière d’ouverture nous rappelle que nous pouvons « déjà » appeler Dieu notre Père. L’attente de ce moment a été longue ; la joie de pouvoir y arriver, grande. Interrogeons-nous sur la cohérence entre notre foi et notre vie.

Pour l’homélie
            Pour les Actes.- ♦ La prière de Pierre, Jean et ses compagnons a cette structure fondamentale propre des prières juives (mémoire – demande) : interpellation à Dieu plus ou moins développée (vv. 14-18) ; puis l’expression de l’objet de la demande (vv. 29-30). ♦ « L’assurance » dont il était question hier, apparaît encore aujourd’hui deux fois : vv. 29 et 31. ♦ Cette effusion de l’Esprit (v. 31) évoque celle de la Pentecôte (2,1-4) : l’Esprit est toujours présent à l’Église.

            Pour l’évangile.- Pour lire correctement l’épisode, il est utile d’en remarquer la structure. ♦ Les vv. 1-11 présentent un récit dialogué, comportant trois réponses de Jésus à Nicodème, dont l’importance est soulignée chaque fois par un double « Amen » (3.5.11). ♦ La troisième réponse se prolonge en un monologue où Jésus semble s’adresser par delà Nicodème à un auditoire élargi (vv. 12-15). ♦ Enfin les vv. 16-21 sont généralement reconnus comme le commentaire de l’évangéliste, développant théologiquement les sens de la métaphore du « serpent élevé dans le désert ». (Ch. L’Éplattanier).
            Cet ensemble est proclamé les trois premiers jours de cette semaine : 1-8, lundi ; 7b-15, mardi ; 16-21, mercredi ; ce qui ne correspond pas exactement à la division proposée par la structure.

            ♦ v. 3.- Naître d’en haut. Le mot grec ανωθεν (anôthen) peut signifier aussi bien d’en haut que de nouveau. (Jésus pense « d’en haut », Nicodème pense « à nouveau »). Tout en mettant l’accent sur l’origine divine, Jn ne néglige nullement le second sens.
            ♦ v. 3.- Le Royaume de Dieu.- Aux yeux de Jn cette notion implique l’accession à un mode d’existence radicalement nouveau parce que divin. C’est sans doute pourquoi il préfère parler de vie et de vie éternelle.

            ♦ v. 6.- Né de la chair.- La chair (σάρξ ; sarx) représente ici la nature humaine vivante avec ses possibilités et ses limites, et plus largement l’existence terrestre sans aucune nuance péjorative (c’est le mot de Jésus en 6,54 et 56 lorsqu’il dit de se donner à manger dans le pain) ; par contre corps (σώμα, soma) est le corps mort de Jésus qu’il fut enterrer d’urgence, et qui deviendra aussi temple de Dieu, détruit et rebâti.

            ♦ v. 5.- Le double Amen met de nouveau en relief l’autorité de Jésus et l’importance de ce qui va être dit. L’adverbe « d’en haut » (v. 3) est maintenant explicité par une périphrase : « d’eau et d’Esprit ». La tradition ecclésiale, s’appuyant sur 1 P 1,23 et Tt 3,5, a pensé ici spontanément au baptême, mais à cette lecture on peut objecter que les versets immédiatement suivants (vv. 6-8) parlent seulement d’Esprit. D’autre part, l’expression est stylistiquement curieuse : les deux mots « eau » et « Esprit » sont joints sous une seule préposition : έξ ύδατος και πνεύματος (ex hydatos kai pneumatos) « d’eau et d’Esprit ». Le mot « eau » aurait-il été interpolé ? Mais aucun manuscrit n’appuie cette hypothèse. Il convient plutôt de voir ici une sorte d’hendiadys et de traduire : « d’eau qui est Esprit ». Alors transparaît la prophétie d’Ézéchiel :
« Je verserai sur vos une eau pure… je mettrai en vous un esprit nouveau… Je mettrai mon esprit en vous » (Ez 36,25-27). (~) La nouvelle naissance est donc œuvre de l’Esprit. (X. Léon-Dufour, « Lecture de l’évangile selon Jean », I, Seuil, Paris, 1987, p. 292s).

            Dans l’entretien avec la Samaritaine Jésus parle d’une eau vive qui jaillit jusqu’à la vie éternelle. À la fête des Tentes Jésus proclame aussi qu’il donne une eau vive qui jaillit en vie éternelle. Et Jn précise que Jésus parle de l’Esprit qui sera donné lorsque Jésus sera glorifié. Serions-nous en droit de dire que lorsque le texte parle d’eau il faut comprendre l’Esprit Saint ?
            Cette forme de malentendu est essentiellement un procédé littéraire : il prépare le lecteur à percevoir le sens, par delà du sens littéral d’un propos qui peut paraître étrange à ce premier niveau. Jésus se bornera à reprendre à son niveau symbolique le thème de la naissance « d’en haut » pour le développer à l’intention de son interlocuteur. L’accès au Royaume de Dieu est lié à un renouvellement total de l’être, équivalent à une renaissance. Par l’allusion à Ez on voit que Jésus ne parle pas un langage inaccessible à Nicodème.
L’opposition sous-entendue entre « en haut » et « en bas » est relayée par une opposition explicite entre « la chair » et « l’esprit ». « Naître de Dieu », « naître d’en haut » ou « de l’esprit », c’est tout un. C’est recevoir une vie que les capacités humaines sont incapables de créer.

            ♦ v. 7. Ne t’étonne pas que je t’aie dit : il faut que vous soyez engendré d’en haut. Ce passage au « vous » peut s’entendre comme visant, au delà de Nicodème, les Juifs qui ont amorcé une démarche de foi à la vue des signes (cf. 2,23 :
Tandis que Jésus séjournait à Jérusalem, durant la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom à la vue des signes qu'il opérait), et que Jésus appelle à changer radicalement de vie. Mais il est clair que Jn, par cette tournure, vise à présenter cette exigence à tous ses lecteurs.

Passage au rite
Nous sommes d’en bas mais nés d’en haut ; appelés à la hauteur. La hauteur où le Christ a été élevé au travers de la Croix. C’est Pâques, c’est le Mystère que nous allons rendre présent pour le participer. D’en bas vers en haut, par lui, avec lui, en lui.

Pour le Notre Père
Nous sommes nés de l’eau qu’est l’Esprit ; nous sommes enfants. C’est pourquoi nous pouvons dire :   
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MARDI DEUXIÈME SEMAINE PÂQUES
Ac 4,32-37
Réponse du Psaume : Louange à toi, Seigneur, roi d’éternelle gloire ! (Tradition orale)
                                       Jésus Christ, Seigneur, tu règnes dans la gloire (Mis. noté vert 110)
Jn 3,7-15

Introduction
Nous allons demander de porter du fruit de vie. Vie petit v, vie grand V. Il nous faut d’abord en avoir reçu le germe : la vie du Christ. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus. L’Eucharistie – le Mystère Eucharistique – « germe de résurrection » (Saint Irénée ?). Si nous avions en nous germes de mort, que le Seigneur nous les enlève.

Pour l’homélie
            Pour les Actes.- Le second sommaire des actes (4,32-35) introduit une brève notice sur Barnabas (4,36-37) et l’épisode d’Ananias et Saphira (5,1-11). Le thème de ce petit ensemble (4,32-5,11) est la mise en commun des biens. Volontaire (5,4) et non pas imposé comme à Qumrân. Elle n’était donc pas aussi générale que le dit le sommaire (4,32.34).

            ♦ v. 36.- Joseph, surnommé Barnabas.- Première mention d’une figure marquante de la première communauté. Qualifié plus loin d’apôtre (14,4, avec Paul). Barnabas sut découvrir et appuyer Paul dont il partageait les vues missionnaires, sinon le jugement sur Marc (15,35-39).

            Pour l’évangile.- ♦ v. 9.- Comment cela peut-il se faire ? Littérale : peut-il advenir ? De même que la création advint (1,3) ; Jean Baptiste advint (1,6) ; la Parole devenue chair (1,14), tous événements liés à l’initiative de Dieu. Cela peut laisser comprendre que Nicodème est au seuil de comprendre qu’en effet, la nouvelle naissance, ne relève pas des capacités humaines.

            ♦ v. 10.- tu ne sais pas ? Jésus met quelque ironie à déclarer ignorant celui qui est venue à lui avec son prétendu savoir.
 
            ♦ v. 10.- Ce que nous savons, nous en parlons… vous ne le recevez pas.- Correspond au "Nous le savons", c’est de  la part  de  Dieu… ( v. 2). Derrière ce « nous » et ce « vous » on peut entendre « Jésus et les siens », opposés aux « Juifs ». Une sorte d’anticipation, par rapport aux contestations et controverses ultérieures. La lecture post pascale s’impose encore ici : à l’époque de Jn la communauté croyante se trouve confrontée à un Judaïsme incrédule et hostile, dont les Pharisiens sont les maîtres à penser.

            ♦ À partir du v. 12 Jésus ignore Nicodème.

            ♦ vv. 13-15.- Ces trois versets répondent à la question de Nicodème Comment cela… En croyant en celui qui est monté et descendu du ciel pour créditer la foi de ceux qui veulent posséder la vie éternelle.
            ♦ Personne n’est monté… sinon… Ni Hénoch, ni Abraham, ni Moïse, selon l’apocalyptique juive.

            ♦ Nuance de Sg 16,5-7 sur la guérison en regardant le serpent d’airain :
Et même quand la fureur terrible des bêtes venimeuses se déchaîna contre les tiens et qu'ils périssaient sous la morsure des serpents sinueux, ta colère ne dura pas jusqu'au bout. En guise d'avertissement ils furent effrayés quelque temps, tout en ayant un gage de salut qui leur rappelait le commandement de ta Loi. En effet, quiconque se retournait était sauvé, non par l'objet regardé, mais par toi, le Sauveur de tous.

            ♦ v. 14.- …que le Fils de l’homme soit élevé.- L’ambiguïté du terme – élevé – sert a proclamer le paradoxe de la croix comme suprême glorification de Jésus. Ici, cette « élévation » du Fils l’homme est présentée comme le fait qui va rendre possible le don de la vie éternelle à quiconque croit en lui.
            ♦ La notion de vie éternelle – c’est la première occurrence de l’expression, sur 17 chez Jn – vient donc relayer celle du Royaume de Dieu.

            Naître de l’eau qu’est l’Esprit thème éminemment pascal. Pour les néophytes et pour les baptisés de longue date.

Passage au rite
            L’élévation du Fils de l’homme est rendue présente dans la célébration du Mystère Eucharistique : Faisant ici mémoire de la mort et de la résurrection de ton Fils. Ce sont les paroles plus que les gestes qui rendent présent le Mystère. Regardons avec la foi du cœur pour avoir la vie éternelle qui nous est offerte.

Pour le Notre Père
            Aucun d’entre eux n’était dans la misère. Quand ils priaient donne-nous aujourd’hui notre pain disaient et partageaient effectivement. Que le Seigneur nous aide aussi à prier et à faire. Disons donc :   
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MERCREDI DEUXIÈME SEMAINE PÂQUES
Ac 5,17-26
Réponse du Psaume : Un pauvre a crié, Dieu l’écoute et le sauve ! (Ms. Noté, 26/B)
Jn 3,16-21

Introduction
            La liturgie – donc la l’Eucharistie et tous les autres Sacrements – ne sont que célébrations/actualisations de notre foi au Christ : il continue à agir pour nous ici et maintenant dans le Mystère Liturgique. Nous allons demander d’accueillir avec amour cette célébration de foi ; avec reconnaissance ; avec cohérence dans notre vie. Demandons pardon de nos défaillances coupables.

Pour l’homélie
            Pour les Actes.- ♦ Entre la lecture d’hier et celle d‘aujourd’hui plusieurs choses se sont passées :

l’affaire d’Ananias et Saphira (5,1-11) ;
le troisième sommaire des Ac (5,12-16)

qui fait apparaître le succès missionnaire des Apôtres, ce que provoque l’épisode d’aujourd’hui : prolongé dans les lectures du jeudi et du vendredi.
            ♦ Chaque arrestation des apôtres dans les Actes est aussitôt suivie d’une libération providentielle : celles de Pierre (12,7-10), de Paul (16,25-26), celle d’aujourd’hui. Cette libération se produit pour donner assurance aux persécutés.

            ♦ v. 20.- Toutes les paroles de vie.- L’expression résume la visée essentielle de la prédication apostolique.

            Pour l’évangile.- ♦ Commentaire de l’évangéliste, développant théologiquement le sens de la métaphore du « serpent élevé dans le désert ».

            ♦ v. 16.- Le don du Fils est la manifestation d’un incroyable amour pour un monde menacé de perdition, de « même » que le don du serpent (?).

            ♦ Première apparition du verbe aimer (αγαπαώ) 37 fois dans Jn. Cette première fois il a Dieu comme sujet. Dans le discours d’adieu il sera question d’aimer réciproquement. Il ne faudra pas oublier que l’amour du Père est premier, source de tout amour répondant au sien.

            ♦ La vie éternelle passe par la foi en ce Fils. ♦ « Ne pas se perdre » en négatif, équivaut à « être sauvé » en positif.

            ♦ v. 17.- Ce verset exprime l’exclusion de toute notion déterministe de la « prédestination » : Le monde est objet de l’amour de Dieu.

            ♦ v. 18.- Trois fois le verbe croire dans ce seul verset. L’appropriation du salut passe par l’acte de croire, qui est mouvement d’adhésion à toute la personne du Sauveur.
            ♦ Celui qui ne croit est déjà jugé : « eschatologie accomplie » selon Jn. L’objet du « ne pas croire » n’est pas la croyance en Dieu mais le croire spécifique qui reconnaît en Jésus Révélateur du Père.

            ♦ vv. 18b-21.- L’antithèse convenable (v. 20) devrait se formuler ainsi : « Celui qui vient à la lumière du Christ reconnaît la vérité de son jugement, il accepte que son péché soit dévoilé en même temps que pardonné ».

            ♦ v. 21.- Celui qui fait la vérité vient à la lumière… À la suite d’une longue série de remarques on est amené à conclure qu’en dépit des apparences, c’est le Fils de Dieu qui doit être le sujet du v. 21.

            ♦ Par ce verset final, Jn exprime comme la conviction qui sous-tend son projet d’écriture. Le récit évangélique ne viserait-il pas à montrer comment Jésus fait la vérité, et à mettre en lumière les actes et les discours qui attestent que ses œuvres sont « œuvres de Dieu » ?

Passage au rite
           
Nous célébrons la présence de Jésus Lumière venu pour nous sauver. Serons-nous capables de croire en lui ? Il nous offre la salut ; le refuser serait notre perte. Unissons-nous fortement au Christ maintenant, par la foi, dans la célébration du Mystère sacramentel. Un jour, unis dans la gloire.

Pour le Notre Père
            Nous qui avons choisi, aidés par la grâce, de croire au Christ, exprimons maintenant notre foi en disant la prière que lui-même nous a enseigné :    retour

 


JEUDI DEUXIÈME SEMAINE PÂQUES
Ac 5,27-33
Réponse du Psaume : Un pauvre a crié, Dieu l’écoute et le sauve ! (Mis. noté 26/B)
Jn 3,31-36

Introduction
            Au début et à la fin de notre célébration il sera question de fruits. « Fructifier tout ai long de notre vie », à la collecte. « Le fruit du sacrement pascal », après la communion. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il l'enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il en porte davantage encore. (Jn 15,2). Que le Seigneur enlève les branches mortes de nos vices ; de nos péchés.

Pour l’homélie
            Pour les Actes.- Deuxième interrogatoire des Apôtres devant le Sanhédrin. ♦ La réponse de Pierre et les apôtres est un bref condensé de la prédication apostolique, centré sur la proclamation essentielle. ♦ Pour donner à Israël… : ici encore, la mission de Jésus semblerait se limiter à Israël. – Deuxième acte de cet épisode qui en a trois ; le troisième, demain.

            Pour l’évangile.- Nous avions quitté l’évangile hier au v. 21 du ch. 3 ; aujourd’hui nous le reprenons au v. 31. Nous avons sauté 9 versets : le dernier témoignage de Jn sur Jésus. Nous enchaînons vraiment avec le passage d’hier.

            ♦ Notre passage, c’est l’évangéliste qui, comme aux vv. 16-21, commente dans son propre registre les paroles conclusives de Jean sur la grandeur unique du Christ.

            ♦ v. 31.- La terre représente la sphère du créé avec ses capacités et ses limites ; elle est opposée au ciel, c’est-à-dire à Dieu dont l’envoyé, Jésus, partage pleinement la condition.

            ♦ v. 35.- Le Père aime le Fils, et il lui a tout donné en sa main. C’est l’envoyé de Dieu qui peut donner l’Esprit aux siens, parce que lui-même l’a reçu de son Père. C’est la première mention de cet amour du Père pour le Fils.

            ♦ v. 36.- Ce verset résume finalement le message fondamental des vv. 16-21 sur le salut par la foi, avec une chute où Jn laisse percer sa tristesse devant l’énigme du refus de croire. L’emploi en cet endroit – unique fois chez Jn – du concept « colère de Dieu », pourrait être un écho de la prédication historique de Jean Baptiste, mais aussi comme un clin d’œil montrant que l’auteur du quatrième évangile connaît la tradition synoptique (cf. Mt 3,7 :
Comme il [Jean Baptiste] voyait beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens venir à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d'échapper à la colère qui vient? »).

             ♦ Avec cette page d’aujourd’hui conclut une première étape dans la Liturgie de la Parole du Temps Pascal en semaine : elle nous a parlé de « la nouvelle naissance » « dans l’eau qu’est l’Esprit » pour se développer dans la nécessité de croire en Celui qui a été envoyé. Demain nous ouvrirons une nouvelle étape, aussi pascale que celle que nous fermons aujourd’hui.

Passage au rite
            Celui qui est venu d’en haut il y est aussi retourné cependant pas seul, mais accompagné de tous ceux qui ont cru en lui. Nous aussi nous proclamons le Mystère de la foi pour manifester notre adhésion au Christ et entrer avec lui là, d’où il était venu.

Pour le notre Père
            Jésus a aussi parlé les paroles de Dieu lorsqu’il nous a appris à prier comme nous allons le faire maintenant. Nous sommes encore sur terre, mais nous pouvons dire déjà les paroles d’en haut. Ainsi donc, nous osons dire :    retour



VENDREDI DEUXIÈME SEMAINE PÂQUES
Ac 5,34-42
Réponse du Psaume : Qui habitera dans ta maison, Seigneur ! Qui reposera sur ta montagne ! (P 5 -[Chants notés 2, p. 185)
Jn 6,1-15

Introduction
            La séquence de Pâques chantait : La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut ; vivant il règne. Nous célébrons cette victoire tous les jours. Puissions nous, comme les apôtres, si besoin, passer par la mort unis au Christ pour la vaincre avec lui. Qu’il nous pardonne la mort de nos péchés.

Pour l’homélie
            Pour les Actes.- C’est la conclusion de la deuxième arrestation des Apôtres. ♦ Il faudrait noter comment la peur est changée en courage grâce à la Pentecôte : Les apôtres quittèrent donc le Sanhédrin, tout heureux d'avoir été trouvés dignes de subir des outrages pour le Nom. (5,41). ♦ Lc montre Gamaliel, pharisien, favorable aux disciples, de même qu’il avait montré des pharisiens favorables à Jésus dans son évangile. ♦ …pour le Nom, c’est-à-dire pour Jésus glorifié. Le Nom était une appellation que le Juifs réservaient à Dieu ; désigner ainsi Jésus était une manière de dire qu’il était le Seigneur.

            Pour l’évangile.- La lecture de ce chapitre 6 ne sera que semi continue : ♦ vendredi/2 : vv. 1-15 ; ♦ samedi/2 : vv. 16-21 ;  ♦ lundi/3 :  22-29 ;  ♦ mardi/3 :  30-35 ;  ♦  mercredi/3 : 35-40 ; (41-43 : non proclamés) ; ♦ jeudi/3 : 44-51 ; ♦ vendredi/3 : 52-59 ; ♦ samedi/3 : 60-69 ; (70-71, non proclamés).

           Le récit johannique de la multiplication des pains contient, d’une part, des allusions à des événements de l’histoire  d’Israël ; d’autre part, en germe, des thèmes qui seront développés le long de l’homélie dans la synagogue de Capharnaüm.
 

Thème

Allusion à l’Ancien Testament

Référence dans le texte de Jean

Exode

Nb11,21-23 : Moïse reprit : «Il compte six cent milliers de fantassins, ce peuple au milieu duquel je me trouve; et tu dis : ‹ Je vais leur donner de la viande et ils auront à manger pendant tout un mois › ! Quand même on abattrait pour eux petit et gros bétail, cela leur suffirait-il ? Tous les poissons de la mer, si on pouvait les pêcher pour eux, leur suffiraient-ils ? » Le SEIGNEUR dit à Moïse : « Le bras du SEIGNEUR serait-il si court ? Tu vas voir maintenant si ma parole se réalise ou non pour toi. »

Jn 6,5-7 : Or, ayant levé les yeux, Jésus vit une grande foule qui venait à lui. Il dit à Philippe : « Où achèterons-nous des pains pour qu'ils aient de quoi manger ? » En parlant ainsi il le mettait à l'épreuve ; il savait, quant à lui, ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun reçoive un petit morceau. »

Dt 18,15-18 : [Moïse dit] « C'est un prophète comme moi que le SEIGNEUR ton Dieu te suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères; c'est lui que vous écouterez.  [Le Seigneur me dit] C'est un prophète comme toi que je leur susciterai du milieu de leurs frères; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. »

Jn 6,14 : À la vue du signe qu'il venait d'opérer les gens dirent : « Celui-ci est vraiment le Prophète, celui qui doit venir dans le monde. »

Ex 16,20 : Certains n'écoutèrent pas Moïse et en gardèrent [de la manne] jusqu'au matin; mais cela fut infesté de vers et devint puant.

Jn 6,12-13 : Lorsqu'ils furent rassasiés, Jésus dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux qui restent, de sorte que rien ne soit perdu. » Ils les rassemblèrent et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d'orge qui étaient restés à ceux qui avaient mangé.

Repas eschatologique

 

2 R 4,42-44 : Un homme vint de Baal-Shalisha et apporta à Élisée du pain de prémices : vingt pains d'orge et de blé nouveau dans un sac. Elisée dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! » Son serviteur répondit : « Com- ment pourrais-je en distribuer à cent personnes ? » Il dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! Ainsi parle le SEIGNEUR : ‹ On mangera et il y aura des restes ›.» Le serviteur fit la distribution en présence des gens ; ils mangèrent et il y eut des restes selon la parole du SEIGNEUR.

Jn 6,8-9 : Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un garçon qui possède cinq pains d'orge et deux petits poissons ; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens ? »

Auto affirmation de la personne de Jésus

 

Jésus gagne la montage (3) ; Jésus leva les yeux et vit (5) ; Jésus dit à Philippe (5) ;  Jésus savait bien (6) ; Jésus ordonne de faire asseoir (10) ; Jésus prend les pains, rend grâce et les distribue lui-même (11) ; Jésus ordonne de ramasser (12) ; il se retire seul incompris (15).

 


Passage au rite
Les allusions au repas eucharistique sont tellement claires qu’il n’y a pas besoin de les dire. Rendons grâce au Seigneur notre Dieu !

Pour le Notre Père
Tout le chapitre six peut être envisagé comme une explication de la demande : Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Disons donc, conscients du sens de nos paroles :    retour



SAMEDI DEUXIÈME SEMAINE PÂQUES
Ac 6,1-7
Réponse du Psaume : Seigneur, ton amour soit sur nous, comme notre espoir est en toi. (EqC 36)
Jn 6,16-21

Introduction
            On peut penser que tous ces jours, depuis hier jusqu’à samedi prochain, en parlant « du pain » deviennent une sorte de compensation du jeune du Carême. En tout cas, c’est très clair, dans l’Église romaine, que depuis toujours, le jeûne est interdit et les dimanches et le Temps de Pâques. Faisons la fête avec « le pain sans levain » d’une vie sainte (1 Co 5,8). Reconnaissons avoir besoin d’être pardonnés.

Pour l’homélie
            Pour les Actes.- ♦ De petites (?) lézardes appariassent bientôt dans le bâtiment de la communauté chrétienne à Jérusalem. « Hébreux » et « Hellénistes » : nés en Palestine ou hors Palestine ; langue araméenne ou langue grecque ; emploi de la Bible hébraïque ou la Septante (grecque) ; très attachés aux habitudes rituelles juives ou libéraux à cet égard.

            ♦ L’investiture des Sept (tous recrutés parmi les hellénistes) a-t-elle vraiment réglé le problème pour lequel elle a été établie ? Les « sept », ils s’occuperont seulement des œuvres caritatives afin des laisser aux apôtres la prière et la prédication. Or, les Sept n’apparaissent jamais dans l’exercice de leur fonction et ils deviennent les premiers prédicateurs de la Parole parmi les hellénisants, les prosélytes et les païens.

Pour l’évangile

            ♦ Jn souligne particulièrement le caractère nocturne de la scène, et le sentiment d’abandon que doivent ressentir les disciples.

             ♦ La scène se concentre sur l’apparition inopinée de Jésus, rejoignant miraculeusement les siens, et sur la parole d’apaisement par laquelle il se fait reconnaître C’est moi, n’ayez pas peur.

             ♦ Référence au Je suis (Εγώ ειμι) divin ? Jésus se donne ici à connaître à ses disciples dans toute sa majesté, tel Yahvé délivrant de leur angoisse les marins pris dans la tempête. Ps 107/106,23-30 :

            25 Il parle et provoque la tempête / un vent qui soulève les vagues :
            26 portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes / ils étaient malades à rendre l’âme :
            27 ils tournoyaient, titubaient comme des ivrognes : / leur sagesse était engloutie. //
            28 Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, / et lui les a tirés de la détresse,
            29 réduisant la tempête au silence, / faisant taire les vagues.
            30 Il se réjouissent de les voir s’apaiser, / d’être conduits au port qu’ils désiraient.

            ♦ Tout l’épisode devient comme une annonce de la passion résurrection du Christ : les ténèbres et l’angoisse des disciples, préfigurent symboliquement le désarroi qui suivra la mort de leur Maître. Les disciples voient Jésus marchant sur la mer, comme Marie verra (même verbe) Jésus debout auprès d’elle. Le retour soudain dominant la mer est comme une anticipation de sa victoire et de sa présence inexplicable et rassurante redonnée aux siens.

           ♦ Jn a vu dans cet épisode une révélation particulière faite aux disciples, à part de la foule, une sorte d’épiphanie(*) dévoilant l’identité mystérieuse de leur Maître.
            ♦ (*)Le lectionnaire pour la semaine après l’Épiphanie a pris l’épisode parallèle de Mc (6,45-52) comme évangile du mercredi de cette semaine, laquelle rassemble « des épiphanies » de Jésus durant son ministère public.

Passage au rite
           Au milieu de la nuit, plus ou moins obscure, de notre foi (et de notre vie de tous les jours) la voix du Christ se fait entendre « C’est moi ! Confiance ! » C’est aussi à la célébration eucharistique qu’elle résonne. Aiguisons l’ouïe de notre cœur pour l’entendre et l’écouter.

Pour le Notre Père
            Un antidote contre la peur devrait être la révélation de cette prière que Jésus nous a enseignée. Elle est nécessairement exaucée par Celui a qui elle est adressée : elle vient de lui-même. Disons donc avec confiance…    retour