L E T E M P S DE P Â Q U E S : Septième semaine |
LUNDI SEPTIÈME SEMAINE DE PÂQUES Introduction Nous entrons dans la dernière semaine du Temps de Pâques. Il ne faudrait pas défaillir dans l’esprit de joie profonde de « ce grand dimanche » de cinquante jours. Un des fruits de l’Esprit c’est justement la joie. C’est le « gaudium » qui s’enracine au fond du cœur ; non dans le bruit extérieur. Si jamais nous avions tombé dans la tristesse du péché, demandons-en pardon. Pour l’homélie Pour les Actes.- ♦ Arrivée de Paul à Éphèse.- Les Actes parlent longuement de l’évangélisation d’Éphèse (19,1-39) qui était un des grands centres commerciaux et religieux du monde gréco-romain. Mais, d’un séjour qui dura plus de deux ans ils ne connaissent ou ne racontent que quelques épisodes assez mal liés entre eux. C’est à Éphèse que Paul écrivit Co, probablement Ga et peut-être Ph : ces lettres, ainsi que 2 Co écrite peu après en Macédoine, révèlent d’autres aspects de l’apostolat éphésien de Paul. ♦ v. 2.- Nous n’avons même pas entendu parler d’Esprit Saint. C’est à peu près certainement du don de l’Esprit à la Pentecôte qu’ils n’ont pas entendu parler. Leur fois n’est donc pas sans quelque analogie avec celle d’Apollos. ♦ v. 5.- Le baptême au nom du Seigneur Jésus. Le baptême chrétien apparaît ici comme nettement distingué du baptême de Jean, indépendamment même de l’imposition des mains qui va suivre. ♦ v. 9.- Ils parlaient en langues. Un peu comme à Césarée, chez le centurion Corneille. Pour l’évangile.- ♦ v. 29.- Voici maintenant que tu parles…les disciples prétendant avoir compris le langage de Jésus. Jésus met en doute, non leur sincérité immédiate, mais la solidité du « savoir » enthousiaste qu’ils proclament. ♦ v. 31.- Vous me laisserez seul. Jésus songe à cette heure toute proche en des termes qu’inspire peut-être la prophétie de Zacharie : « Frappe le berger, et que soient dispersées les brebis » (Za 13,7). La sérénité dont sera empreint son récit de la Passion a sa source dans la certitude absolue de Jésus : « le Père est avec moi » ! ♦ v. 33.- Dans le monde vous avez l’affliction. Jésus reprend le mot thlipsis (θλίψις), qui désignait les souffrances de la femme enceinte, au v. 21 (vendredi 6e semaine). ♦ L’expression Je vous ai dit ces choses revient pour la septième fois (14,25 ; 15,11 ; 16,1.4.6.25) et évoque en fait la totalité du discours d’adieu. ♦ Le monde haineux et persécuteur n’aura pas le dernier mot. Ils doivent le savoir, non seulement en ce qui concerne sa mort et son retour au Père, mais encore par rapport à leurs propres épreuves à venir (cf. 15,18ss : « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï le premier. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartiendrait; mais vous n'êtes pas du monde: c'est moi qui vous ai mis à part du monde et voilà pourquoi le monde vous hait… »). ♦ Jésus parle ici de sa victoire sur le monde au parfait, comme d’une réalité accomplie que rien ne peut mettre en question, et qui prolongera ses effets au long du difficile cheminement de son église dans le monde. Passage au rite Communier au Mystère eucharistique c’est trouver la paix promise par Jésus. La messe est le sacrement de sa crucifixion pour fidélité et de la victoire sur les forces du mal. Puissions-nous nous laisser emporter par cet élan de Jésus. Adhérons profondément à lui, si bien que nous ne l’abandonnions jamais. Pour le Notre Père Je vous ai dit tout cela… parmi les choses qui nous ont été dites, il y a eu la prière propre des disciples. Elle aussi devrait nous apporter la paix, pourvu que nous en approfondissions le sens. Disons donc en toute confiance…
MARDI SEPTIÈME SEMAINE PÂQUES Introduction L’heure est venue. Chaque Eucharistie rend présent ce qui s’est passé en ce moment historique évoqué par les paroles de Jésus – mais sans le répéter ! Et nous en sommes contemporains. Laissons-nous emporter par les paroles de Jésus, sans lui offrir résistance. Qu’il veuille aussi pardonner nos péchés. Pour l’homélie Pour les Actes.- Plein de choses se sont passées depuis le texte d’hier jusqu’à celui d’aujourd’hui. Je signale seulement les titres donnés par la TOB aux péricopes de ce long passage absent. ♦ Prédication de Paul à Éphèse (19,8-10). ♦ La mésaventure des exorcistes juifs (19,11-20). ♦ L’émeute d’Éphèse et le départ de Paul (19,21-40). ♦ D’Éphèse à Troas par la Grèce et la Macédoine (20,1-6). ♦ La résurrection d’Eutyque à Troas (20,7-12). ♦ De Troas a Milet (20,13-16). ♦♦ Dans notre passage d’aujourd’hui Paul adresse un discours à des dirigeants de l’Église. Il s’agit à la fois d’un discours d’adieu qui rappelle ceux de l’AT et du judaïsme ; et d’une exhortation à des responsables qui présente des recoupements avec 1 Tm, Tt et 1 P 5,1-4. La place que l’auteur donne à cette exhortation montre que, pour lui, sa portée dépasse le cas particulier où il la situe. ♦ v. 26.- On ne me peut pas me reprocher (Lectionnaire) ; je suis pur du sang de tous (TOB/NT). C’est-à-dire ; j’ai fait tout ce que je pouvais et chacun de vous désormais est responsable de son sort. ♦ Le discours sera complété demain (20,28-38). Pour l’évangile.- ♦ Pendant trois jours nous proclamerons en entier le chapitre 17 de saint Jean qui, depuis Cyrille d’Alexandre, Ve siècle, a été intitule « la prière sacerdotale » ; une des fonctions essentielles du Grand prêtre en Israël, étant de se tenir devant Dieu pour intercéder pour son peuple. Ce chapitre est aussi une ample méditation de Jésus sur sa propre relation au Père. ♦ Voici le plan le plus simple conforme au mouvement du texte et sa rédaction finale ; avec aussi les versets proclamés pendant les trois jours ; lesquels ne correspondent toujours pas à cette division exégétique.
♦♦ a) vv. 1-5.- Thème du don de Dieu. Cinq fois en ces cinq versets apparaît le verbe donner et 17 fois dans l’ensemble de ch. 17. ♦ Par cette profusion de dons s’exprime tout au long de ce chapitre la réalité de la grâce, ou de l’amour dont le vocabulaire reviendra en force à la fin de la prière. ♦ Autre thème majeur de cette introduction est celui de la glorification réciproque du Fils par le Père et du Père par le Fils. (Gloire = qabod (héb) = poids, densité, réalité consistante ; rendre gloire = reconnaître et manifester la vérité de quelqu’un). L’aspect « rayonnement » est secondaire par rapport à la reconnaissance. L’incarnation a caché « la gloire » de Jésus, c’est-à-dire sa « vérité », sa divinité. Elle sera manifestée par le Père à la glorification. ♦ Jésus donne, pour une fois, la définition de vie éternelle au v. 3 : C’est qu’ils te reconnaissent, toi seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. ♦ Jésus invoque pour deux fois le Père, au vocatif (vv. 1 et 5) et à nouveau aux vv. 11 et 24-25, ce qui correspond à la tradition synoptique. ♦♦ b) vv. 6-11a.- En disant j’ai manifesté ton nom aux hommes, Jésus peut vouloir dire qu’il leur a révélé son vrai nom de « Père ». Il faut surtout songer à l’usage sémitique où le nom exprime la réalité profonde de la personne. ♦ Jésus constate aussi l’appréciation positive sur la connaissance et la foi des disciples. ♦ Ambiguïté du terme « monde » : v. 5 : monde créé (encore au v. 24); v. 6 : plutôt l’humanité ; de même qu’aux vv. 11, 13, 15, 18 ; vv. 14-16 puis 25 : il s’agit, comme souvent, du monde en tant que « puissance hostile » et incrédule. ♦ Et au v. 9 : le monde est tellement durci qu’in n’est même pas la peine de prier pour lui… mais il faut aussi tenir compte d’une possible conversion exprimée par Jésus aux vv. 21 et 23. ♦ v. 11a.- Je ne suis plus dans le monde. C’est encore le Christ pré pascal qui parle ? Il compte sur la vigilance du Père pour qu’ils puissent traverser victorieusement l’épreuve. Passage au rite Parmi les dons offerts par le Père à Jésus, c’est nous, les disciples. Jésus veut nous prendre avec lui pour nous faire partager son passage au Père. N’oublions pas qu’on passe d’abord par la croix ; c'est-à-dire par la vérification de la fidélité à toute épreuve. Alors lé passage, « la pâque », sera possible pour nous. Et cela se passe toujours à la célébration eucharistique. Pour le Notre Père Jésus nous fait connaître le Père. En toute confiance pour pouvons dire…
MERCREDI SEPTIÈME SEMAINE PÂQUES
Introduction Toujours Pâques. Toujours autour du Christ ressuscité. Rassemblés avec lui, pour ne faire qu’un en lui. Pour être envoyés au monde avec lui. Et grâce à lui, préservés du Mauvais. Si c’était le cas, demandons pardon. Pour l’homélie Pour les Actes.- ♦ Continuation et conclusion du discours d’adieu à l’église d’Éphèse, surtout consacrée aux devoirs pastoraux des successeurs de l’apôtre à la tête de cette église. ♦ Paul leur rappelle tout d’abord le caractère sacré de cette charge (v. 28). Il leur annonce ensuite les dangers qui menacent leur communauté et les appelle à la vigilance de tous les instants (vv. 29-31). Il implore enfin la grâce de Dieu (vv. 32-36) avant de faire quelques recommandations de désintéressement où son exemple ne peut pas manquer de les aider (vv. 33-35).
♦ v. 35.- Il y a plus de bonheur… Les évangiles ne nous ont pas conservé cette parole du Seigneur qui rappelle des maximes analogues attestées alors dans le monde grec. Chez Paul, le Seigneur peut signifier la tradition « évangélique ». Pour l’évangile.- ♦ v. 11b.- Père Saint. Hapax dans le NT, que l’on trouve dans les prières de la Didachè. ♦ Qu’ils soient un. Le souhait d’unité apparaît pour la première fois. ♦ v. 12.- Garder en ton nom. Il s’agit qu’ils demeurent dans la confiance en la présence secourable et fidèle de Dieu grâce à ce « Nom » qu’ils pourront toujours invoquer. ♦ Lorsque j’étais avec eux. Est-ce qu’il n’est pas toujours avec eux ? Ou c’est le Christ glorifié, présent, qui parle à la communauté johannique ? ♦ Le fils de la perdition, hapax encore du NT. En rapport à Judas sans le nommer. ♦ vv. 14-16.- Six fois monde dans ces trois versets. Jésus reprend ce qu’il avait déjà annoncé aux disciples en 15,18-21 (Samedi 5e semaine de Pâques) sur « la haine du monde » liée au fait que, porteurs de la parole du Maître, « ils ne sont pas du monde ». ♦ v. 15. Retirer du monde. Deux possibilités : a) soit comme dans Sg 4,7-14 : la mort prématurée du juste ; b) soit par une retraite monastique dans le désert, p. e. Qumrân. ♦ Jésus demande seulement au Père de protéger les disciples du Mauvais (πονηρος). C’est l’unique passage de Jn où ce terme apparaît pris substantivement. Le rapprochement avec la demande du « Notre Père » s’impose (άλλά ρύσαι ήμας άπό του πονηρού) (Mt 6,13). Le contexte des 12 emplois néotestamentaires de ce terme incline toujours à y reconnaître un acteur personnel. ♦ v. 17.- Ta parole est vérité. La parole de Dieu qui est la vérité et que « gardent » les disciples les sépare du monde méchant ; mais cette misa à part pour Dieu a en vue son service parmi les hommes. ♦ v. 18.- Tu m’as envoyé… je les envoie.- Dans la prière sacerdotale le terme apostellô (envoyer) se lit se lit 7 fois, dont 6 pour désigner l’envoi de Jésus par le Père (vv. 3, 8, 18, 21, 23, 25). ♦ v. 19. Je me sanctifie moi-même, confère une connotation plus sacrificielle, et justifie le titre de « prière sacerdotale ». Passage au rite Unis à Jésus, sanctifiés avec lui, faisons de notre existence une offrande au Père. La parole de Jésus ne peut pas ne pas devenir réalité. Pour le Notre Père Reprenons les paroles de Jésus. Lui, il est fort ; nous, nous sommes faibles, toujours prêts à tomber. Ne nous soumets… délivre-nous. Comme nous l’avons appris, humblement nous osons dire :
JEUDI SEPTIÈME
SEMAINE PÂQUES Introduction Presque à la fin du temps pascal aiguisons notre attention et l’ouverture de notre esprit pour accueillir le don que Dieu nous réserve. Présentons nos excuses pour avoir, peut-être, gaspillé le temps écoulé. Pour l’homélie Pour les Actes.- Encore des épisodes sautés dans la suite des lectures liturgiques depuis hier jusqu’aux versets d’aujourd’hui : ♦ Montée de Paul vers Jérusalem (21,1-15) ; ♦ Rencontre de Paul et de Jacques à Jérusalem (21,17-26) ; ♦ Arrestation de Paul au Temple (21,27-36) ; ♦ Plaidoyer de Paul devant les Juifs (21,37 – 22,29). ♦ Le tribun, qui risque de lourdes sanctions pour avoir chargé de chaînes un citoyen romain, défère l’apôtre au Sanhédrin dans l’espoir de comprendre le motif de l’accusation portée contre son prisonnier. ♦ Paul que n’ignore pas l’opposition existant entre pharisiens et sadducéens et leur profession de foi, provoque aussitôt une vive discussion entre les deux partis. ♦ v. 9.- Certains scribes du groupe pharisien. C’est la deuxième intervention pharisienne (5,34) en faveur d’un chrétien que relève l’auteur. ♦ Lc montre comment Paul revit la passion du Christ : c’est en plaine conformité avec la prédiction de Jésus à ses apôtres (Mt 10,17-18) que Paul est traduit successivement devant le Sanhédrin (Ac 22-23), le gouverneur (Ac 24) et devant les rois (Ac 25-26). Pour l’évangile.- ♦ Troisième et dernière partie du discours d’adieu du Christ après la Cène, le ch. 17. Le Seigneur revient au premier motif de sa prière, déjà énoncé au v. 11 : celui de l’unité des disciples (vv. 21-23) qui trouve son fondement dans la connaissance du Père (vv. 24-26). ♦ v. 21.- Pour que le monde croie… C’est la forte nouveauté de cette partie : Pour Jésus, le monde qui le rejette est pourtant encore appelé à « croire ». Le constat de l’unité des croyants devrait contribuer à ébranler son incrédulité. ♦ v. 23.- Moi en eux, toi en moi. Dans cette méditation prophétique, par delà l’opposition actuelle du monde, Jésus ose croire à la conversion possible ! Cela d’autant plus qu’à la reconnaissance de l’Envoyé, s’ajoute celle du motif profond de cet envoi, la connaissance de l’amour de Dieu pour son Fils et pour ceux qui croient en lui. ♦ Par une sorte de vaste inclusion, ce verset rejoint la certitude exprimée par l’évangéliste en 3,16 : Dieu a tant aimé le monde… ♦ v. 24.- Je veux… Le testament de Jésus s’achève avec l’expression non d’un vœu, mais d’une dernière volonté du Fils, ramassant toute sa prière. ♦ v. 25.- Père juste, le monde, lui ne t’a pas connu…Celui qui s’avance vers la Passion sait qu’elle est due à la méconnaissance actuelle de Dieu par le « monde », à quoi s’oppose la connaissance que Jésus lui-même et ses disciples ont du Père qui l’a envoyé. ♦ v. 26.- Je leur ferai connaître ton nom. C’est sans doute une nouvelle et discrète évocation du rôle de l’Esprit Saint, prenant le relais de Jésus pour accompagner la communauté, réfuter le monde, et glorifier le nom du Père et du Fils. ♦ Dans les vv. 23-26, la conjonction du vocabulaire de la « connaissance » (6 fois) et de celui de « l’amour » (5 fois), confirme d’une manière éclatante que chez Jn, connaître Dieu et aimer sont pratiquement synonymes. Passage au rite Jésus passe encore aujourd’hui, maintenant (!), de chez nous, de notre autel, vers le Père. Il ne veut pas faire ce passage tout seul. Laissons-nous prendre par lui, passer avec lui, vers le Père. Condition préalable : que nous soyons un en lui. Pour le Notre Père Que l’unité de nos voix au moment de dire ensemble la prière apprise de Jésus, exprime la réalité de l’unité de nos vies dans le concret de chaque jour. Que l’unité de nos vies provoque la question sur le sens d’être chrétien dans ceux qui ne le sont pas encore. Que notre unité, que notre prière soit témoignage. Osons dire :
VENDREDI
SEPTIÈME SEMAINE PÂQUES Introduction Nous sommes presque à la fin du Temps de Pâques : Présence vivante du Christ mort et glorifié qui partage avec nous son Esprit Saint. Il ne faut pas attendre le Cinquantième jour pour célébrer le don de l’Esprit. Jésus l’avait déjà donné aux disciples le même soir de la résurrection. Puisque la fête va bientôt finir, ce sera grâce à l’Esprit que nous pourrons demeurer fidèles. Faisons bilan de toutes ces semaines pascales. Pour l’homélie Pour les Actes.- L’organisation du Lectionnaire en semaine, afin de boucler la lecture des Actes avec la clôture du Temps pascal est obligé à sauter des pages. Entre celle d’hier et celle d’aujourd’hui : ♦ Complot des Juifs contre Paul découvert par un neveu de celui-ci (23,12-22). ♦ Transfert de Paul à Césarée (23,23-35). ♦ Réquisitoire de Tertullus et plaidoirie de Paul (24,1-23). ♦ Paul en prison « libéral » (24,24-27). ♦ Paul devant Festus : appel à l’empereur (25,1-12). ♦ La suite est le récit d’aujourd’hui : 25,13-21.[1] ♦ v. 13.- Même si Ac parle de « roi Agrippa (II) » il n’en avait pas le titre et encore moins les fonctions ; il avait été choisi comme conseiller des gouverneurs romains. ♦ v. 16.- Il n’était pas de règle chez les romains…Festus énonce ici, en termes très précis, un principe d’équité que les Romains appliquaient réellement et que l’auteur admire visiblement. v. 19.- Profession de foi chrétienne, du point de vue d’un païen : Un certain Jésus qui est mort, mais que Paul prétendait toujours en vie. Pour l’évangile.- ♦ Notre évangile est la suite de celui du vendredi de la semaine de Pâques : la pêche au lac de Tibériade et le repas au bord du lac. ♦ Dans ce dialogue avec Pierre, où l’apôtre deviendra revendiqué de ses reniements, avec beaucoup de tact, Jésus situe l’essentiel non dans la force de caractère du disciple, mais dans la réalité de son amour pour lui, en employant le verbe fort et spécifique agapaô (άγαπάώ). Pierre conscient de ne pas avoir été à la hauteur de ses déclarations de fidélité absolue (lors du dernier repas), n’ose pas reprendre ce terme, et proteste seulement de son « affection » pour Jésus, avec le verbe philéô (φιλέώ). ♦ Cet échange devrait suffire à marquer la réhabilitation de Pierre et la confiance que Jésus lui accorde : l’amour est la condition nécessaire et suffisante pour exercer cette responsabilité pastorale, au nom du bon berger. Mais en écho à la tradition du triple reniement de Pierre le narrateur répète le dialogue une deuxième, puis une troisième fois. ♦ Cette insistance signifie que Jésus n’ignore pas la faiblesse de ceux qu’il appelle à le servir, et qu’ils ne peuvent s’engager dans ce service qu’avec humilité et reconnaissance. ♦ Dans le troisième dialogue, Jésus, dans sa question, reprend le verbe philéô, comme s’il voulait mettre en doute même « l’affection » que Pierre dit lui porter. Ce qui fait dire au narrateur Pierre fut peiné parce que pour la troisième fois… Simon, fils de Jean, devient vraiment Képhas (Κηφάς). ♦ vv. 18-19.- L’annonce du martyre de Pierre resterait un peu mystérieuse, si nous ne connaissions par ailleurs la tradition concernant le martyre de Pierre sous Néron, crucifié comme son Seigneur. ♦ Pour remplir sa tâche pastorale- le, il faut que Pierre reste lui-même un authentique disciple, ce qui s’exprime de la façon plus directe dans l’appel de Jésus : « Suis-moi ! » Passage au rite Puissions-nous dire avec Pierre, au moment d’entrer dans la célébration du Mémorial, Seigneur tu sais tout, tu sais bien que nous t’aimons. Suivons Jésus dans l’Eucharistie pour le suivre dans la gloire. Pour le Notre Père Pourrions-nous dire le Notre Père, sans professer en même temps notre amour et notre fidélité à Celui qui nous l’a enseigné ? N’hésitons pas à oser dire…
SAMEDI SEPTIÈME SEMAINE PÂQUES Introduction Conclusion du Temps pascal en ce qui concerne les jours en semaine. Derniers versets des Actes des Apôtres, derniers versets de l’évangile de Jean. Le temps privilégié par excellence, fini, il faudra revenir au jour le jour. Faire fructifier la semence pascale. Que le Seigneur nous soutienne aussi bien par son pardon que par sa grâce de tous les jours. Pour l’homélie Pour les Actes.- Saint Luc, dans les Ac, n’a pas voulu faire la biographie ni de Pierre ni de Paul. Il a voulu raconter la diffusion de l’évangile à partir de Jérusalem, capitale du monde juif, vers la Judée, la Samarie, puis dans les nations païennes. L’arrivée de Paul à Rome, capitale du monde païen et sa liberté de parole, constitue donc un sommet décisif dans le projet littéraire de Lc et dans la carrière apostolique de Paul. Pour l’évangile.- ♦ v. 22.- Qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne. C’est à dire jusqu’à la Parousie. Voir la formule qui achevait la célébration eucharistique selon 1Co 11,16 : Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. De même aussi dans l’Ap (22,7.12.17.20). ♦ Si je veux qu’il demeure… La phrase reste énigmatique et sera mal comprise : on peut comprendre que Pierre doit s’attacher à sa mission sans se soucier de ce qui n’a pas été précisé ; on peut aussi penser que le disciple bien-aimé, qui mieux que quiconque a pénétré le mystère du Seigneur, continuera à être présent dans l’Église par le témoignage qui est fixé dans ce livre. ♦ v. 24.- Nous savons que son témoignage… La communauté qui a recueilli l’écrit reconnaît en lui le témoignage permanent et toujours actuel du disciple bien-aimé. ♦ v. 25.- Jésus a fait encore bien d’autres choses : si on les écrivait une à une, le monde entier… Ce verset est omis par plusieurs manuscrits. Le document écrit ne peur rapporter et élucider tout ce qui fut l’activité de Jésus. Nous sommes renvoyés au Christ lui-même. Passage au rite Pierre suivait ; le disciple bien-aimé suivait lui aussi. Qu’allons-nous faire ? Suivre Jésus. Occupons-nous de notre fidélité. Soyons aussi soucieux, par charité fraternelle et non par sentiment de prépotence, de la fidélité de nos frères. Jésus a vécu intensément avec nous la cinquantaine pascale. Que sa présence continue à nous accompagner le reste de l’année. Pour le Notre Père Dans l’évangile de Jn le disciple que Jésus aimait c’est chacun de nous. Il veut que nous demeurions dans la fidélité pour l’accueillir lors de son retour. Soyons fidèles dans la prière qu’il nous a apprise et demandons au Père de persévérer dans son esprit.
[1] Hérode Agrippa I, petit fils d’Hérode le Grand, régna dans tout l’ancien royaume de son grand-père de 41 à 44 après JC, grâce à la bienveillance de l’empereur Claude. À sa mort ce sont des procureurs romains qui gouvernent la Palestine : Cuspius Fadus (44-46) ; Tibère Alexandre (46-48) ; Ventidius Cumanus (48-52) ; Félix (52-60) qui épouse Drusilla sœur d’Agrippa II ; Festus (60-62) ; Albinus (62-64) ; Florus (64-66) ; Révolte juive (66) ; Chute de Jérusalem (70)
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