L E T E M P S D E P Â Q U E S : Troisième semaine |
LUNDI TROISIÈME SEMAINE PÂQUES Ac 6,8-15 Réponse du Psaume : Heureux qui règle ses pas sur la parole de Dieu (Mis. noté vert 146/2) Jn 6,22-29
Introduction « Déjà là, mais pas encore ». Pâques c’est le salut déjà là ; de notre côté, pas encore : il nous est difficile de durer même dans la joie de la fidélité. Nous demanderons à la fin de la célébration « fais-nous prendre des forces neuves à cette nourriture qui apporte le salut ». Pardon de nos défaillances !
Pour l’homélie Pour les Actes.- ♦ Étienne, premier nommé des Sept, se voit consacrer une notice dont la longueur (6,8 – 8,3) et le contenu (v. 13) manifestent l’importance que lui accorde l’auteur des Actes. Son attitude vis-à-vis du Temple et de la loi et son interprétation de l’histoire d’Israël montrent qu’il était probablement d’origine helléniste.
♦ La synagogue des affranchis. C’est-à-dire des Juifs affranchis de l’esclavage qui avait été leur état ou celui de leurs ancêtres – des Juifs, par exemple, qui avaient été emmenés comme esclaves par Pompée en 63 av. J.C. Ce groupe, comme probablement chacun des suivants, avait une synagogue particulière à Jérusalem.
♦ L’épisode des faux témoins avec leurs accusations outrancières rappelle l’épisode- de du procès de Jésus. (Omis d’ailleurs par Lc !). L’issue du procès d’Étienne fera également écho à celle du procès de Jésus (voir 7,56 -Le fils de l’homme à la droite- et 7,59s -reçoit mon esprit-, - ne leur compte pas-).
Pour l’évangile.- ♦ Unité de l’ensemble 22-59 : de lieu -tout à Capharnaüm- ; des interlocuteurs -Jésus et la foule- ; le Fils de l’homme -présent au v. 27 et au v. 53- ; la contestation de la manne comme pain de vie -dans les trois développements- ; Amen, amen et vie éternelle -dans le dialogue initial et dans chacun des développements (vv.26.32.47.53 et 27.40.47.54)- ; Dieu comme Père -10 fois de 27 à 57-. Découpage possible (Ch. L’Eplattanier) en cinq paragraphes :
♦ Notre évangile d’aujourd’hui prend, du découpage proposé par Ch. L’Éplattanier, le premier paragraphe (a) et une partie du deuxième.
La foule cherche et trouve Jésus.- ♦ vv. 22-25a.- Le texte est mal assuré en critique textuelle ; offre un style embarrassé et répétitif.
♦ Curiosité : Comment la foule a su que Jésus n’était pas parti avec les disciples ?
♦ v. 23.- Le lieu où ils avaient mangé du pain. Le récit de 1-15 n’avait pas employé le verbe manger (qui apparaîtra 9 fois dans le discours) ni aucun synonyme ; il avait parlé d’être rassasié.
♦ v. 23.- Après que le Seigneur eut rendu grâce. Clin d’œil à
l’interprétation eucharistique finale ? ♦ v. 24.- Comment la foule savait-elle qu’elle allait trouver Jésus à Capharnaüm ?
♦ Le dialogue initial (vv. 25b-29 ; de 25b-31). La foule a vu des
signes, mais Jésus dénonce un « voir » superficiel ; ils sont restés au
plan du rassasiement physique. Leur quête est motivée par le désir de voir
se perpétuer une miraculeuse distribution de nourriture. Jésus leur
appelle à la recherche d’une autre nourriture.
♦ Le pain donné par Jésus (de même que la manne) n’est que périssable, qui
ne peut donc que nourrir une vie périssable elle aussi. Il faut chercher et
trouver une nourriture impérissable, qui demeure en vie éternelle,
pour qu’elle nourrisse en nous la vie éternelle.
♦ La vie éternelle est liée (comme l’effet à la cause) au Fils de
l’homme descendu du ciel, censé être le « lieu » où on vie de vie
éternelle. ♦ Il en était déjà question au dialogue avec la Samaritaine (4,13s) et avec les disciples au sujet de la moisson où moissonneur amasse du fruit pour la vie éternelle (4,36).
♦ v. 28. Que ferons-nous… ? Demandent à Jésus comme ils demandaient aux rabbins (« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? ») Jésus, contrairement aux rabbins, ne donne qu’une œuvre à faire : croire en celui qu’il a envoyé.
♦ v. 29. L’œuvre de Dieu peut être comprise comme « l’œuvre que Dieu accomplit », ou celle qui « à faire pour Dieu ». Les deux sens sont compatibles : une action de Dieu est à la source de la foi ; mais la foi elle aussi est mouvement – acte – à accomplir vers Jésus.
Passage au rite Nous voici nous aussi à l’œuvre de Dieu : la célébration de Mystère Eucharistique, le Mystère de la foi. Que cette œuvre, qui vient de Dieu et qui nous conduit à lui, nous permette de traverser la mort avec le Christ et vivre avec lui la vie éternelle.
Pour le Notre Père Première des dix occurrences de Dieu désigné comme Père, car il est l’unique source de vie éternelle. Disons avec foi, en nous abandonnant dans ses mains paterno/maternelles*, la prière des enfants : retour
* Allusion aux mains du Père dans le tableau « Retour de l’enfant prodigue » de Rembrandt.
MARDI TROISIÈME SEMAINE PÂQUES Ac 7,51 – 8,1a Réponse du Psaume : En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit. (EqC 96) Jn 6,30-35
Introduction Pâques a semé en nous la grâce d’appartenir au Règne de Dieu, au travers le sacrement de l’eau et de l’Esprit. Comme dans la parabole, ne rendons pas vain le don reçu ; au contraire, que les promesses fructifient abondamment pour la gloire de Dieu et pour notre salut. Demandons pardon pour nos stérilités.
Pour l’homélie Pour les Actes.- ♦ Derniers versets du discours d’Étienne devant le Sanhédrin et lynchage par lapidation.
♦ La reproduction en filigrane du procès et de la mort du Maître dans la mort du disciple ont été signalés dans la note d’hier.
♦ v. 55.- Je contemple les cieux ouvert et le Fils de l’homme.- Seule mention de ce titre hors des évangiles et dans la bouche d’un autre que Jésus ; c’est manifestement une allusion à une parole de Jésus lors de son procès (Lc 22,69 : Mais désormais le Fils de l'homme siégera à la droite du Dieu puissant).
♦ v. 58.- La
mort d’Étienne a dû marquer profondément Saul. En tout cas, Paul rappellera
cette circonstance par deux fois : Ac 22,20 :
Et lorsque le sang
d'Étienne, ton témoin, a été répandu, moi aussi j'étais là, j'approuvais ses
meurtriers et je gardais leurs vêtements ;
Ac 26,10 :
Et c'est ce que j'ai fait à Jérusalem; j'ai en personne
incarcéré un grand nombre des saints en vertu du pouvoir que je tenais des
grands prêtres et j'ai apporté mon suffrage quand on les mettait à mort.
Pour l’évangile.- ♦ v. 30.- Quel signe ? La foule ne récuse pas l’appel à croire, mais elle demande des assurances. On veut donc faire préciser à Jésus par quel « signe » incontestable il peut authentifier sa mission.
♦ v. 31.- Au désert nos pères ont mangé…- La foule oriente la réponse de Jésus en l’obligeant à se situer par rapport à Moïse et au don de la manne. (Le don quotidien de la manne, au désert, était considéré par plusieurs docteurs comme le plus grand prodige du temps de l’Exode.) Cette demande reste dans la logique du v. 14 où la foule voyait en Jésus « le Prophète » nouveau Moïse.
♦ Le texte ne permet pas de décider s’il s’agit du défi de surpasser
Moïse, ou de renouveler le miracle de la manne. ♦ Jn vise probablement à faire de cette intervention de la foule le tremplin du discours qui va suivre.
♦ Premier développement.- vv. 32-35 de 32-40.- ♦ v. 32.- Point de repère : Amen, amen. ♦ L’opposition que Jésus va marquer n’est pas tant entre les donateurs (Moïse – le Père) qu’entre la qualité des deux dons. Au don de la manne, Jésus oppose le don actuel que le Père fait : le « véritable pain du ciel ».
♦ v.- 33.- Le pain qui descend du ciel, pour le lecteur, est une claire allusion au « Fils de l’homme » (Jn 3,13 : Car nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme).
♦ v. 34.- Seigneur, donne-nous.- Les auditeurs comprennent bien que Jésus ne spécule pas en abstrait, et que ce don du pain véritable est présentement offert. ♦ Depuis le début du dialogue, ces gens sont élevés au niveau symbolique. Ils semblent accepter l’idée que l’enseignement de Jésus soit supérieur à la Loi. En plus ils se sont adressés au Seigneur comme à celui qui s’affirme le donateur de ce pain nouveau.
♦ v. 35 ; Moi, Je suis…- Un pas décisif est franchi : le pain qui nourrit pour la vie éternelle, ce n’est pas quelque chose que Jésus donne, fût-ce une révélation insurpassable : c’est lui-même.
♦ Moi, je suis ambivalence de l’expression « C’est moi », « Je suis » ? ; c’est le même cas qu’en 6,20 (dans la traversée du lac).
♦ « Venir à Jésus » et « croire en lui » c’est pareil.
♦ Pourquoi « manger » pour apaiser la faim ; et « boire » pour étancher la soif ? À mon avis : faim et soif sont des besoins fondamentaux pour survivre sur terre. Il est censé y avoir « une faim et une soif » pour vivre de vie éternelle : Jésus est l’unique capable de fournir de quoi les apaiser. Il ne me semble pas y voir une allusion au pain et au vin de la célébration eucharistique.
Passage au rite « Qui descend du ciel ; qui donne la vie au monde »… au prix de sa propre vie. Incarnation et Pâques. Nous rendons présent le Mystère. Entrons-y pleins de foi.
Pour le Notre Père Nous allons recevoir le vrai pain venu du ciel. C’est notre pain de ce jour. Disons donc, tel qu’il nous a été enseigné : retour
MERCREDI TROISIÈME SEMAINE PÂQUES Ac 8,1b-8 Réponse du Psaume : Acclame Dieu, toute la terre, alléluia ! alléluia ! (Tradition orale) [Terre entière, acclame Dieu, chante le Seigneur ! (Mis. noté vert, p. 81) Jn 6,35-40
Introduction À la fin de la célébration la prière nous rappellera ce qui s’y sera passé : « un échange mystérieux ». Qu’est-ce que nous aurons donné ? Qu’est-ce que le Seigneur veut nous donner ? C’est à nous d’accueillir. Faisons-lui donc la place. Qu’il nous aide en enlevant nos péchés.
Pour l’homélie Pour les actes.- ♦ Les vv. 1b-4 sont une transition vers une étape capitale des Actes (8,5 – 11,26) : quittant Jérusalem (cf. 1,8 : programme donné par Jésus), l’évangile va passer de lieu en lieu (traduction donnée par TOB/NT) (8,4) et atteindre en particulier les Samaritains, avec Philippe (8,5-40), puis les païens à Césarée avec Pierre (9,32 – 11,81), et à Antioche, avec les Hellénistes, tandis que le futur apôtre des païens se convertit et commence à prêcher (9,1-30). La persécution favorise involontairement cette « explosion » missionnaire que l’auteur semble attacher au martyre d’Étienne. Saul se met en route sans le savoir vers sa conversion (8,3).
♦ v. 1b.- Les apôtres désigne sans doute ici les apôtres et les croyants hébreux que leur fidélité relative au judaïsme local met jusqu’à nouvel ordre à l’abri de la persécution.
♦ v. 8.- Comme dans Lc, la joie est souvent mentionnée dans les Actes : 5,41 ; 8,39 ; 11,23 ; 13,48.52 ; 15,3.31 ; Il s’agit de la joie des temps messianiques, de la joie du salut dans la foi.
Pour l’évangile.- Les Juifs de Capharnaüm avaient demandé de « voir » un signe pour « croire ». Jésus leur rétorque qu’ils ont vu mais qu’ils n’ont pas cru. Par la suite il essaye de leur donner le sens de sa mission, pour qu’ils arrivent à « voir » qui devienne synonyme de « croire » (‘v. 40). Possible structure en chiasme des vv. 36-40.
♦ v. 37.- Croire est un mouvement pour venir à lui (Jésus). De même que le Père donne le pain aux hommes (v. 32), il donne à Jésus ceux qui viennent à lui.
♦ v.38.- Jésus est descendu du ciel tel que le pain céleste ; pour accomplir la volonté de Celui qui l’a envoyé. ♦ v. 39.- reprend l’affirmation du v. 37 pour l’expliciter.
♦ v. 40.- La perspective future (dernier jour) est déjà présente pour eux quiconque voit le Fils et croit en lui.
Passage au rite Si aujourd’hui nous pouvons nous appeler chrétiens, c’est parce que nous avons été donnés par le Père à Jésus. Serons-nous capables d’accomplir comme lui et avec lui la volonté du Père, même s’il fallait passer par la croix ? Si oui, comme il en a triomphé par la résurrection/glorification, ce sera aussi pour nous. N’hésitons pas à aller vers lui.
Pour le Notre Père Non pour faire ma propre volonté mais… Comme Jésus lui-même nous a enseigné par ses paroles et par toute sa vie : Que ta volonté soit faire, ayons le courage de dire : retour
JEUDI TROISIÈME SEMAINE PÂQUES Ac 8,26-40 Réponse du Psaume : Peuples de la terre, louez le Seigneur ! (Mis. noté vert, 202/30) Jn 6,44-51
Introduction La Liturgie est bienveillante : elle nous fait reconnaître que, à Pâques, Dieu nous a dégagés de nos erreurs, alors que, peut-être, il aurait fallu dire de nos péchés. Quoi qu’il en soit, c’est toujours œuvre de la bonté de notre Père. Célébrons avec reconnaissance notre « action de grâce », notre Eucharistie « par Lui, avec Lui et en Lui ». Lui, expression vivante de la bonté du Père. Qu’il nous dégage encore maintenant de nos « erreurs ».
Pour l’homélie Pour les Actes.- Le récit de la conversion du ministre de la raine d’Ethiopie ressemble singulièrement au récite des deux disciples d’Emmaüs.
♦ De part et d’autre, la Parole s’accomplit dans le Rite ; de part et d’autre, l’intelligence des Écritures et la découverte du mystère de la résurrection préparent à la célébration du sacrement.
♦ v. 26.- L’ange du Seigneur devient l’Esprit aux vv. 29 et 39.
♦ v. 27.- Candace n’est pas un nom propre, mais un titre qui désignait la reine d’Éthiopie, comme Pharaon le roi d’Egypte.
♦ v. 37.- Attesté par des témoins « occidentaux » : Si tu crois de tout ton cœur, c’est permis. L’eunuque répondit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu. Cette variante est sans doute l’écho d’anciennes formules baptismales.
♦ v. 39.- La joie d’une foi qui demeure après la disparition de Philippe est peut-être même confirmée par le caractère extraordinaire de cette disparition.
Pour l’évangile.- ♦ On a sauté les vv. 41-43 sur le refus d’accepter Jésus comme étant venu du ciel puisqu’on « connaît » ses origines
♦ v. 44.- Ce langage « être descendu du ciel » exprime la réalité profonde du lien qui l’unit à son Père et le sens de sa mission. Or, pour le découvrir, il faut se laisser enseigner par Dieu.
♦ v. 45.- L’écoute du Père comme enseignant est offerte à tout homme pour qu’il puisse venir à Jésus.
♦ v. 46.- Commentaire de l’évangéliste, parallèle à 1,18.
♦ vv. 47-48.- Invitation aux interlocuteurs à se pénétrer du message essentiel : Jésus est le pain de la vie, si bien donc que, celui qui croit en lui, a cette vie éternelle.
♦ vv. 49-50.- Apparition de la manne : nourriture périssable qui ne pouvait pas sauver de la mort. Par contre, celui qui mangera le pain qui descend du ciel vivra pour l’éternité.
♦ v. 51c.- Nouveau dépassement : le pain ce n’est plus sa parole pour inviter à croire, c’est sa propre chair. L’expression ressemble celle des synoptiques : mon corps/ma chair ; livré pour vous/donnée pour le monde. « Chair » : même mot en 1,14. Insistance en la réalité de l’Incarnation du Verbe. Cette dernière affirmation devient occasion d’une nouvelle relance.
Passage au rite Nous sommes passés aujourd’hui de la Liturgie de la Parole à la Liturgie de l’Eucharistie. Communier à la Parole, communier au Verbe devenu chair. Que le Seigneur soutienne et renforce notre foi !
Pour le Notre Père Nouvel approfondissement du sens de la demande sur le pain. Osons dire… retour
VENDREDI TROISIÈME SEMAINE PÂQUES Ac 9,1-20 Réponse du Psaume : Allez par le monde entier proclamez la Bonne Nouvelle ! (Mis. noté vert 140/1) Jn 6,52-59 [Allez dire au monde entier, les merveilles de Dieu (Mis. noté vert 140/2)
Introduction Dès l’origine, le mot « Pentecôte » signifie la globalité de la cinquantaine pascale. Être en temps de Pâques, c’est d’entre dans la Pentecôte. Plus tard le mot a signifié aussi la fête qui, tout en clôturant la cinquantaine pascale, faisait la commémoration du don de l’Esprit. Mais le don de l’Esprit est un don pascal, malgré que l’on n’en parle qu’à la fin de ce temps. C’est pourquoi nous demanderons que l’Esprit nous confirme dans la nouveauté pascale de notre vie chrétienne. Que le Seigneur pardonne ce qui est « vieux ».
Pour l’homélie Pour les Actes.- : ♦ Premier des trois récits de la conversion de Paul ; les deux autres se trouvent dans des discours de Paul lui-même. Cette triple répétition est pour Lc une manière de souligner l’importance de l’événement. Même en dehors des quarante jours cet événement n’en est pas moins une intervention capitale de Jésus ressuscité.
♦ v. 2.- La Voie. « Les adeptes de… » un des mots pour désigner les chrétiens.
♦ v. 5.- Je suis Jésus, est ici une formule de révélation. Dans la personne de ses disciples, c’est la Seigneur qui est persécuté.
♦ v. 13.- Tout le mal qu’il a fait à tes saints. Autre nom des chrétiens.
♦ v. 14.- Ceux qui invoquent ton nom. Autre manière d’appeler les chrétiens.
♦ v. 15.- Porter mon Nom. Dans le sens de rendre témoignage en situation d’accusé et de persécuté, v. 16.
♦ v. 17. Le geste d’imposition des mains est ici en rapport avec la guérison en même temps qu’avec le don de l’Esprit Saint.
Pour l’évangile.- On retrouve ici la plupart des thèmes exposés dans les sections précédentes et, respectivement, c’est l’ensemble des développements antérieurs qui prennent une coloration eucharistique.
♦ v. 52.- Nouvelle apparition du procédé du « malentendu ». On ne peut pas décider s’ils sont scandalisés ou simplement frappés de stupeur.
♦ v. 53.- Jésus ne répond pas au comment au contraire il renforce l’assertion précédente. Pour le lecteur chrétien est une profonde méditation sur le « mystère eucharistique ». On peut légitimement penser que cette évocation est pour Jn un équivalent de l’institution de la Cène.
♦ v. 53.- Double Amen : attention ! Non seulement Jésus persévère
dans l’étrangeté de son propos, mais il procède à un dédoublement de
la métaphore.
♦ Chair et
sang désigne la condition humain :
Jésus lui déclara :
«Heureux es-tu, Simon fils de Jonas, car ce n'est pas la chair et le sang
qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux »
(Mt 16,17). ♦ Le Fils de l’homme ce titre évoque celui qui descend du ciel.
♦ vv. 54-57.- Les versets décrivent les fruits de cette indispensable
participation à l’être du Fils.
♦ vv. 54-55. Le verbe manger (τρώγων) fait allusion au rituel du
repas pascal juif. ♦ « La résurrection au dernier jour » est énoncé de la même manière qu’au v. 40. Il ne faut donc penser que la « manduca-tion » dont parle Jésus apporterait quelque supplément par rapport aux fruits du simple acte de foi. La pratique eucharistique engage corporellement le croyant, et actualise le symbole dans une action concrète.
♦ vv. 56-57.- La pratique eucharistique fait participer à « une chaîne de transmission de vie ». Une lecture « matérielle » de la manducation eucharistique est évité avec l’emploi d’une image spatiale et qui, en même temps, casse toute représentation imaginaire et logique de l’espace : celui qui communie « demeure dans le Fils », et le Fils « demeure en lui ».
♦ vv. 58-59.- Conclusion du discours. Une sorte d’inclusion: v. 17, Il faut vous mettre à l'œuvre pour obtenir non pas cette nourriture périssable, mais la nourriture qui demeure en vie éternelle, celle que le Fils de l'homme vous donnera, car c'est lui que le Père, qui est Dieu, a marqué de son sceau.►◄ v. 58, Tel est le pain qui est descendu du ciel: il est bien différent de celui que vos pères ont mangé; ils sont morts, eux, mais celui qui mangera du pain que voici vivra pour l'éternité.
Passage au rite La Parole s’accomplit dans le rite (sans « ritualisme !). Entrons-y dans une foi vivante.
Pour le Notre Père Donne-nous le pain de « ce » jour. Ce jour de l’éternité… celui qui traverse la mort. Osons dire : retour
SAMEDI TROISIÈME SEMAINE PÂQUES Ac 9,31-42 Réponse du Psaume : O Seigneur, comment reconnaître tout le bien dont tu m’as comblé ? Jn 6,60-69 [Chaque jour je célébrerai tes grandeurs, alléluia ! (C 9 – Chants notés 1, 54)
Introduction Avec la célébration de la Pâque nous avons pris conscience de la dignité à laquelle notre Père nous a élevé avec le Christ. Mais ce n’est pas un acquis définitif de notre part ; nous sommes conscients de notre fragilité. Nous sommes venus prolonger la célébration pascale comme « un grand dimanche » pour renforcer notre fidélité. Que le Seigneur pardonne aussi nos manques volontaires.
Pour l’homélie Pour les actes.- ♦ v. 31.- Le mot Église, si l’on n’admet pas la variante les églises, assez bien attesté, désigne ici un ensemble d’églises. C’est le seul cas dans les Ac (avec 20,28) où l’Église de Dieu semble bien désigner l’ensemble des églises.
♦ Cette croissance de l’Église, présentée dans un bref sommaire, introduit le tournée de Pierre et ses suites.
♦ v. 33-42. De la tournée de Pierre, l’auteur n’a retenu que deux miracles qui rappellent, pour le fond et la forme, certains miracles de Jésus (le paralysé de Mc 2 ; la fillette de Jaïros de Mc 5). Ces deux récits introduisent l’événement capital de Césarée (Ac ch. 10).
♦ v. 36. Tabitha, sémitique ; Δορκάς (Dorcas) grec ; Gazelle, français.
Pour l’évangile.- ♦ Jn pense aux disciples du temps prepascal qui ignorent encore tout du mystère eucharistique. Ils murmurent entre eux de même que les hébreux dans le désert et qui, dans les synoptiques, sont lents à comprendre.
♦ v. 62. Et si vous voyiez… ? La phrase, qui reste inachevée, peut évoquer le thème du Fils de l’homme descendu du ciel (3,13). ♦ On peut suppléer à ce non dit de deux manières. Soit : « …alors vous seriez encore plus déroutés » ! Soit : « …alors vous comprendriez ce que je veux dire » ! Cette seconde hypothèse s’accorde mieux avec les perspectives johanniques qui lie la compréhension du message de Jésus au don de l’Esprit ; celui-ci ne sera accordé aux disciples que lorsque Jésus sera glorifié (cf. 7,39).
♦ v. 63. La chair ne sert à (n’est capable de) rien, ce n’est pas pour contredire ce qu’il a déclaré concernant « donner sa chair » ou « manger sa chair ». Dans ce nouveau contexte, le mot chair, opposé à l’Esprit comme en 3,6 (entretien avec Nicodème), doit être compris aussi dans le sens de la faiblesse naturelle de l’homme, réduit à ses seules capacités. ♦ La manducation sur laquelle Jésus a insisté doit être comprise comme une manducation spirituelle, qui écarte aussi bien l’interprétation (seulement) « symbolique », que l’interprétation « charnelle » de cette présence. Le Christ ressuscité se rend réellement présent à sa communauté par l’action mystérieuse de l’Esprit Saint, qu’elle écoute sa parole ou qu’elle partage le pain de la Cène.
♦ v. 64. Jésus savait bien… Toujours l’insistance sur le savoir absolu du Maître. Sur quoi Jésus répète en d’autres termes que la foi véritable est liée au don de l’Esprit : Nul ne peu venir… La foi qui ne résiste pas au scandale suscité par les affirmations de Jésus est insuffisante et finalement vaine. Bien plus, ceux qui abandonnent Jésus coopèrent à le livrer à la mort.
♦ v. 66-67. Abandon de beaucoup ; question aux Douze. Le choix des Douze par Jésus (15,16) ne supprime pas leur liberté et n’empêche pas la possibilité, pour l’un d’entre eux, de trahir. Celui qui trahit est, en fait, devenu un instrument de Satan.
♦ v. 68. La réponse de Pierre à la question de Jésus signifie qu’il acquiesce au sens spirituel du discours sur le pain de la vie ; et comme à toute la présentation johannique du mystère de Jésus depuis le début de l’évangile : « venir à Jésus », « vie éternelle », « croire », « connaître ».
♦ v. 69. Le Saint, le Saint de Dieu. C’est peut-être la survivance d’une christologie archaïque. Pour Jn, il équivaut semble-t-il à celui de Fils de Dieu, « celui que le Père a sanctifié » (10,36 : À celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous dites : ‹ Tu blasphèmes ›, parce que j'ai affirmé que je suis le Fils de Dieu).
Passage au rite La question aux Douze résonne dans nos cœurs. Notre réponse sera notre acclamation au Mystère de la foi : Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection…
Pour le Notre Père Plus que jamais demandons le pain de la foi pour vivre en vérité notre vie de chrétiens, en disant : retour
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