L E T E M P S D U C A R Ê M E : Quatrième Semaine |
MESSE AU CHOIX QUATRIÈME SEMAINE Mi 7,7-9 Réponse du Psaume : Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? (EqC 62) Jn 9,1-41
Introduction De même que la semaine dernière, que l’introduction soit faite en tenant compte de la raison pour laquelle on a décidé de prendre ces lectures « au choix », à la place de celles qui sont proposées par le lectionnaire. Si cela se passe l’année A (ou là où, le dimanche, on a déjà lu Jn 9) il ne faudrait pas, peut être, prendre ces lectures au choix.
Pour l’homélie Michée contemporain d’Isaïe doit parler de guetter, de relèvement, de ténèbres et de lumière au sens théologique. En rapport à l’évangile ce serait une application spirituelle de la guérison physique dont l’aveugle a bénéficié. Le lecteur, ou le priant, ou celui qui entend Michée, se trouve dans une situation plutôt précaire et il se sert de la prière du prophète dans l’assurance d’être exaucé, compte tenu de la miséricorde que le Christ a exercée à l’égard de l’aveugle. Il faut remarquer que personne n’a rien demandé à Jésus en faveur du malade… Jésus agit comme en réaction à l’interprétation erronée (mais habituelle à l’époque) des disciples sur les causes qui ont provoqué la cécité du malade. Puisque Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde, il faut bien que je donne la lumière du regard à ce malheureux. A la fin du récit Jésus va provoquer que l’ancien aveugle physique acquière aussi le regard de la foi en Jésus : Crois-tu au Fils de l’homme ? ~ Je crois, Seigneur.
Passage au rite Les Juifs s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de la synagogue ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie. Jésus, dans l’esprit de ces qui ne font qu’exclure, a été déjà condamné. Parce que Jésus a voulu éclairer – donner gratuitement la lumière de la foi – a été condamné aux ténèbres de la mort. Cependant le troisième jour on la vu glorifié. Voici le Mystère Pascal rendu présent sur l’autel pour que nous puissions voir, pour que nous pussions croire !
Pour le Notre Père Jésus nous apprend à prier pour que nous reconnaissions que nous avons toujours besoin de grandir dans la foi. Que nous nous gardions en humilité devant Dieu ; que ne tombions pas dans le défaut des Juifs de l’évangile qui croyaient voir (tout savoir), alors qu’ils étaient des aveugles. Prions donc en disant : retour
Is 66,17-21 Réponse du Psaume : Je t’exalte, Seigneur, toi qui me relèves ! (EqC 116 ; Mis noté 20/A) Jn 4,43-54
Introduction Nous entrons dans une sorte de deuxième étape du Carême. Désormais ce sera toujours Jean que nous entendrons à l’évangile. Sauf le texte d’aujourd’hui, ceux des autres jours sont plutôt polémiques. C’est comme si le procès religieux contre Jésus s’était étalé le long de son ministère. Nous entrons vraiment dans la Passion du Christ : la fidélité de Jésus, la stupidité bornée et têtue de ses adversaires. Et nous au milieu sollicités à choisir. Reconnaissons que souvent nos avons mal choisi.
Pour l’homélie
La découverte du thème.- Sans entrer dans des
détails du texte (surtout de l’évangile) on dirait que la liaison des deux
lectures est claire : le troisième Isaïe annonce un ciel nouveau et une
terre nouvelle ou le bonheur sera parfait. Jésus rend présent ce bonheur
annoncé avec la guérison du fils du fonctionnaire royal ; anticipation et
signe du bonheur eschatologique, plus que parfait, par rapport à celui qui
avait été annoncé par Isaïe.
Sauf la référence à ce qu’un prophète n’est pas honoré dans
son propre pays, je ne découvre rien qui ait rapport à la Passion de
Jésus. Ce manque d’honneur peut être porté à la limite par la
condamnation à mort… Peut être on fait dire au texte ce qu’il ne veut pas
dire
♦
v. 45.- Les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce
qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient
allés eux aussi à cette fête.- L’allusion à ce que des Galiléens étaient
allés eux aussi a la fête, permet de comprendre, conformément à la pensée
johannique, le problème posé par l’allusion au manque d’honneur d’un côté
et, d’autre, le bon accueil. Cette allusion tend en effet à suggérer que cet
« accueil » des Galiléens, prédisposition favorable, comme pour Nicodème,
« à cause des signes » (3,2 : Il vint, de nuit,
trouver Jésus et lui dit : « Rabbi, nous savons que tu es un maître qui
vient de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les signes que tu fais
si Dieu n'est pas avec lui »), n’est pas encore
la foi véritable (2,23-24 :Tandis
que Jésus séjournait à Jérusalem, durant la fête de la Pâque, beaucoup
crurent en son nom à la vue des signes qu'il opérait. Mais Jésus, lui, ne
croyait pas en eux, car il les connaissait tous).
Le récit de la guérison du fils du fonctionnaire illustrera ce qu’est le
véritable croire, qui ne se fonde pas sur la vue des signes, mais sur
la parole de Jésus.
♦
v. 50.- « Va, ton fils est vivant. »
L’homme
crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il partit. Le père se rendit
compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est
vivant. » Alors il crut, avec tous ceux de sa maison.
Il est remarquable
que la confirmation n’ait pas lieu par le constat visuel de la guérison,
mais qu’elle passe encore par la parole des serviteurs. Il faut tenir
compte aussi du double reprise du verbe « vivre », et que le mot « guérir »,
de la demande initiale, n’est jamais repris. À contrario de l’accès à la foi du fonctionnaire, pourrait-on envisager que le manque de foi en la parole de Jésus sera ce qui le conduira à la passion ?
Passage au rite Jésus avait dit au fonctionnaire Va, et il partit en croyant. Jésus nous a dit à nous aussi Faites ceci en mémoire de moi, nous sommes venus le faire ; mais quelle sorte de foi habite notre cœur concernant ce que nous sommes en train d’accomplir ? Que le Seigneur nous accorde l’intelligence de la foi (nous l’avions déjà demandée il y a quelques jours) pour que notre participation ne soit vaine.
Pour le Notre Père L’homme crut à la parole de Jésus, à la parole de ses serviteurs. Nous voulons croire aussi en la Parole de Jésus et en la parole de ses serviteurs, ceux qui nous ont évangélisé et catéchisé ; qui nous ont appris à prier en disant : retour
Ez 47,1-9.12 Réponse du Psaume : Le Seigneur est notre secours et nous chantons sa gloire éternelle-ment (EqC 303) Jn 5,1-16
Introduction La prière d’ouverture nous fait demander d’avoir en nous-mêmes comme un double registre (au sens musical du mot) qu’il faut jouer ensemble : le registre de l’amélioration personnelle et celui de la transmission aux autres de ce qui fait notre joie. C’est aussi le schéma de la messe : du Seigneur soit avec vous au Allez dans la paix du Christ ! Que le Seigneur pardonne les fausses notes que nous avons données.
Pour l’homélie
À la découverte du thème.- C’est l’eau.
Mais apparemment de l’eau contradictoire : d’un côté eau qui donne vie qui
descendait du côté droit de la façade du Temple ; d’autre côté,
eau qui devient inutile… pourrait-on dire remplacée par le Christ ?
Celle qui aurait dû baigner le paralysé, mais que Jésus a rendue inutile par
sa grâce.
La précision du côté droit a suggéré aux Pères de
l’Église de comprendre ce côté droit comme étant celui du Christ,
transpercé par la lance du soldat romain, d’où a coulé de l’eau et du sang.
Crist crucifié, « le temple dont il parlait était son corps » (cf. Jn 2,21),
pour le moment détruit, mais qui allait être reconstruit dans trois jours. À
travers cette lecture Jésus lui-même est le vrai temple nouveau de la vision
d’Ezékiel qui fait vivre à celui qui se laisse toucher (non par une eau
quelconque mais) par sa parole… comme le paralysé : Lève-toi, prends ton
brancard et marche. Curiosité : le mot santé apparaît dans notre
texte 5 fois ; guéri, 2 fois. Total 7 fois… Compte tenu du Carême et de l’approche de la Veillée Pascale, pouvons-nous penser aussi que cette eau, celle qui guérit : celle du Temple – Christ, est le signifiant de l’eau baptismale et de tout ce qu’elle apporte au néophyte ?
A propos du ne pèche plus, il pourrait t’arriver pire
encore.- C’est là une parole troublante si notre logique entend dans
ce propos une théologie de la rétribution, qui fait de la maladie le
châtiment du péché. Jésus à l’occasion de l’aveugle né a formellement
récusé ce type de causalité. Ici comme là, il ne veut pas porter jugement
sur le passé, mais appeler positivement à une vie libérée. On pourrait
transcrire l’idée avec un jeu de mots : « Te voici “sain“, deviens
“saint” » ! La guérison du paralysé doit être affermie par une vie saine et
sainte, dans la foi en Dieu et l’ouverture aux autres. Jésus craint
peut-être que les vieilles habitudes de solitude amère de cet homme pendant
sa longue maladie ne le poussent maintenant à rester enfermé en lui-même,
dans une satisfaction égoïste qui serait coupable. Un semblable « Ne pèche
plus ! » ordonnera la vie graciée de la femme adultère (cf. 8,11). (Ch. L’Eplattanier,
« L’Évangile de Jean », Labor et Fides, Genève, 1989, p. 119).
Le paralysé se plaignait auprès de Jésus lorsque celui-ci lui
demande s’il veut trouver la santé
Je n’ai personne pour me plonger. (Hominem non habeo).
Jésus a été cet homme. Serons-nous « l’homme » dont nos « prochains » ont
besoin pour se tirer d’affaire ? Nous gardons pour les jours à venir le fait que la guérison a été faite le jour du sabbat.
Passage au rite L’humanité tout entière manquait d’homme pour être sauvée. Paul est explicite aux Romains. Jésus est descendu jusqu’au bord de cette piscine mondiale. Il s’est engagé dans la guérison… tellement, qu’il l’a payé de sa vie. Nous participons à l’événement qui nous a sauvés. Soyons fidèles au salut reçu.
Pour le Notre Père Que ton Règne vienne. Il est venu. N’oublions pas le prix payé par Celui qui l’a fait arriver. Prier, d’accord ; mais agir en même temps. Demandons pour tenir le courage nécessaire, en disant… retour
Is 49,8-15 Réponse du Psaume : [Le Seigneur est tendresse et pitié (Mis. note 64/A) [Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de tendresse et d’amour (EqC 67) Jn 5,17-30
Introduction Même si nous entrons déjà dans la contemplation du Mystère de la Rédemption, autrement dit de ce que Jésus a dû endurer pour nous révéler la Bonne Nouvelle ; nous ne pouvons jamais oublier de nous garder en humilité – c’est-à-dire dans notre vérité – parce que nous sommes plus ou moins pécheurs. L’aveu de nos fautes permet l’entrée du pardon dans notre cœur.
Pour l’homélie
À la découverte du thème.- Le Second Isaïe
envisage le retour en Israël des exilés en Babylone comme une sorte de
Nouvel Exode, comme une sorte de résurrection : Sortez de votre prison !
; Venez à la lumière ! ; c’en est fini des inconvénients du
climat, on rentre dans une sorte de nouvel paradis. Dieu ne peut pas
oublier son Alliance : encore moins qu’une femme ne peut pas oublier le
fruit de ses entrailles ! Tout cela grâce au Serviteur anonyme, mis à
part pour être l’homme de l’alliance divine avec le peuple libéré.
L’évangile d’aujourd’hui est, avec celui de demain, le
discours justificatif de Jésus pour avoir guéri le paralysé le jour du
sabbat, pour avoir osé dire que Dieu était son Père, se faisant lui-même
l’égal à Dieu. Les adversaires de Jésus n’interviennent pas, mais
restent présents en tant qu’interlocuteurs qu’il essaye de convaincre, et
qu’il interpelle, jusqu’à la fin, à la seconde personne du pluriel (je
vous dis : vv. 19. 24. 25. 28. 33ss.37s.42-47). On peut distinguer comme
trois étapes : a) L’apologie de l’œuvre du Fils (5,19-30, texte
d’aujourd’hui) ; b) L’appel aux témoignages (5,31-37a, texte de
demain avec la péricope suivante) ; c) Jésus retourne l’accusation contre
ses adversaires (5,37b-47, texte de demain avec la péricope précédente).
Jésus agit comme l’envoyé de Dieu, en dépendance intime avec
celui qui l’envoie (comme le Serviteur), qui fait sortir de la prison de la
mort en donnant la vie éternelle ; désormais par des guérisons, mais aussi,
le moment venu, par le jugement définitif. Jésus ne fait que ce qu’il voit
faire au Père : Jésus ne dit que ce qu’il entend dire au Père. C’est
pourquoi il peut vraiment donner la vie éternelle, dont la guérison du
paralysé n’a été qu’une anticipation. C’est la raison pour laquelle il a
tout le droit de nous exiger, à nous ses disciples, de l’écouter pour
adhérer à son enseignement et à suivre ses exemples, si nous voulons avoir
part à cette vie en plénitude.
La parabole de Jésus apprenti.- L’agir de Jésus en
dépendance du Père est renforcée par une image qui peut avoir été inspirée
par son apprentissage à Nazareth auprès de son Père humain, Joseph le
charpentier : apprentissage sur le tas, en regardant travailler l’artisan,
puis en imitant ses gestes. La référence à cette expérience humaine est
probablement ce qui amène Jésus à exprimer ici l’amour de ce père avec le
verbe philéo, qui introduit une nuance d’amitié, liée à toute
transmission de savoir faire : Le Fils ne peut rien faire de lui-même
s’il ne le voit faire au Père… Car le Père aime le Fils et il lui montre
tout ce que lui-même fait. (Ch. L’Éplattanier, « L’Évangile de Jean »,
Labor et Fides, Genève, 1993, p. 120ss)
♦ v. 20.- Œuvres plus grand encore, de sorte que vous serez
dans l’étonnement. Les œuvres de la vie publique de Jésus seront
surpassées par celles qui se rattacheront à l’événement da Pâques : le
jugement et le don de la vie éternelle qui s’épanouit dans la résurrection
des morts. Nous sommes tous en exil tant que nous vivons sur terre ; nous sommes tous condamnés, de nous-mêmes, à mourir pour toujours. Seulement l’écoute – donc aussi l’adhésion – à la parole de Jésus peut nous libérer pour entrer dans la Terre Promise, lui seul peut nous donner la vie en plénitude.
Passage au rite Dans l’Eucharistie Jésus nous appelle dès l’au-delà de cette vie mortelle pour nous attirer vers Lui dans la Vie éternelle. Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection… Répondons à l’appel dès maintenant, pour nous unir à Lui sa gloire.
Pour le Notre Père Jésus nous a transmis tout ce qu’il a entendu du Père… Peut-être lui a-t-il appris comme le prier ? En tout cas Jésus, à son tour a fait de même à notre égard. C’est pourquoi nous osons dire : retour
Ex 22,7-14 Réponse du Psaume : Souviens-toi, Seigneur, de ton amour, et viens nous sauver ! (EqC 76) Jn 5,31-47
Introduction Nous continuons à marcher vers Pâques. Nous faisons pèlerinage vers Pâques. La marche peut devenir plus pénible si nous sommes encombrés de lourds poids sur nos dos. Que le Seigneur nous libère du poids de nos péchés pour pouvoir progresser dans la connaissance, dans l’amour fidèle.
Pour l’homélie
À la
découverte du thème.-
D’emblée on dirait qu’il s’agit d’un thème « en positif » – Moïse qui
intercède pour le peuple pécheur au pied du Sinaï – et du même thème « en
négatif » – Moïse qui accusera le peuple contemporain de Jésus –. Mais,
malgré tout – malgré les durs reproches de Jésus à ses adversaires – Jésus
aussi intercède pour eux :
Mais je parle
ainsi pour que vous soyez sauvés (34). …et vous ne
voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! (40).
Comment croirez-vous ce que je dis ? (47).
Si, d’une part, nous ne pouvons pas nous identifier au 100% ni aux pécheurs
contemporains de Moïse, ni à ceux contemporains de Jésus… d’autre part, nous
ne pouvons pas nier que nous sommes aussi pécheurs, peut-être avec d’autre
sorte d’infidélités. Bref, nous aussi nous avons besoin d’un intercesseur :
nous avons nécessairement besoin de l’intercession de Jésus. Elle nous est offerte toujours à la célébration eucharistique : mon corps… pour vous ; mon sang… pour vous. « Vous » que c’étaient les convives de Jésus ; que c’est les convives de chaque messe.
D’autre part nous sommes en plein procès religieux contre Jésus.
Jésus fait appel à ses témoins qui le défendent devant la poursuite de ses
adversaires : 6 fois apparaît témoigner, rendre témoignage ; 4 fois,
témoignage. Les témoins de Jésus : a) Jean Baptiste. Cependant témoin
de « qualité » inférieure b) aux œuvres ; car elles, les œuvres (les
guérisons comme celle qui a provoqué la discussion), sont à leur tour
l’attestation – le témoignage – qu’il agit parce que le Père lui a commandé.
c) Le Père donc témoigne ainsi en sa faveur. d) Moïse enfin et les Écritures
qu’il a rédigées rendent témoignage en faveur de Jésus. Jésus, pour sa part, disqualifie ses adversaire parce qu’ils ne cherchent pas la vérité de Dieu, parce qu’ils n’ont pas l’amour en eux-mêmes ; ils sont donc empêchés d’avoir les conditions qui les rendraient témoins crédibles ; d’ailleurs ils ne font que chercher la gloire (la crédibilité) qui se donnent entre eux et non pas celle qui vient de Dieu !
Passage au rite À la découverte du thème – l’intercession – on a déjà fait apparaître comment celui-ci faisait partie de la célébration. Unissons nos esprits à l’Esprit de Jésus pour intercéder pour nous-mêmes et pour les hommes du monde entier – la multitude –.
Pour le Notre Père Jésus fait apparaître que c’est le Père qui l’a envoyé ; que ses œuvres sont celles du Père ; encore que c’est devant le Père que Moïse va accuser les juifs de ne pas avoir cru en Jésus. Dans la foi en Celui qui nous a appris à prier, adressons-nous à Celui qui veut notre salut, à Celui qui nous a envoyé son Fils, à Celui qui a fait de nous ses enfants, en disant… retour
Sg 2,1a.12-22 Réponse du Psaume : Un pauvre a crié : Dieu l’écoute et le sauve. (EqC 26/B) Jn 7,1-2.10.25-30
Introduction
La prière d’ouverture nous fait demander « d’accueillir avec
joie notre relèvement ». Pourrait-il être autrement ? On dirait une
demande inutile. Mais, par la suite la demande apparaîtra nécessaire, car il
faut « en rendre témoignage par toute notre vie ». C’est cette cohérence qui
nous pose difficulté. Demandons humblement la force pour l’avenir et, pour
le passé, le pardon.
La
découverte du thème.- Le thème du juste injustement persécuté
apparaît clairement aussi bien dans le Livre de la Sagesse que dans le
passage de Jean. Cependant, on dirait que (a) les impies de la
Sagesse sont comme des athées de l’année 50 av. J.C. Ceux-ci s’acharnent
contre le juste avec l’intention de le mettre à mort, parce qu’il est pour
eux un reproche vivant. Il peut s’agir d’un individu précis, dont le sort
est comparé à celui di Maître de Justice de Qumrân ou à celui du Serviteur
souffrant d’Is 53. Mais le singulier peut désigner également les justes en
général, d’autant plus que l’auteur envisage ensuite la destinée collective
des justes (3,1-9 : Les âmes des justes sont dans la main de Dieu,
etc.) Il est clair que les chapitres 7 et 8 de Jn forment une unité : de lieu ; de temps ; de thème. Voici un regard sur cet ensemble
1.-
L’introduction et la conclusion narratives, quoique disproportionnées,
forment inclusion par les éléments parallèles ou opposés suivants :
Jésus est menacé de mort (7,1 et 8,59) – Il va à la fête « en cachette » (en
criyptô), il « se cache » (cryptô) (7,10 et 8,59) – Il monte au
Temple, il sort du Temple (7,14 et 8,59).
2.-
Plusieurs assertions parallèles se lisent dans les premiers et les
derniers dialogues (B et B’) : Jésus ne parle le pas de lui-même, mais comme
« envoyé de Dieu » (7,16 et 8,42) – Il se dit « véridique », et dépourvu
d’injustice ou de péché (7,18 et 8,45s) – Ses interlocuteurs n’obéissent pas
à Moïse, ou ne font pas les œuvres d’Abraham (7,19 et 8,15-19) – Il les
accuse de vouloir le tuer (7,19 et 8,37) – Eux l’accusent d’avoir un démon
(7,20 et 8,45-52).
3.-
Les corrélations entre les éléments C et C’ sont également
frappantes : le débat sur l’identité de Jésus de Jésus, ou son origine
(7,25-29 et 8,25-29) – Le malentendu sur l’annonce de son départ (7,33-36 et
8,21-24) – Le reproche de méconnaître Dieu (7,28 et 8,19) – La non
arrestation de Jésus parce que son heure n’est pas encore venue (7,30 et
8,20) – Le fait que, dans ce climat tendu, beaucoup ont cru en lui (7,31 et
8,30).
4.-
L’élément central souligne l’enjeu spirituel de la foi en Jésus. Le
débat sur son identité a conséquence sotériologique : à celui qui
croit est promis le total renouvellement de son être par l’Esprit vivifiant
(7,37-39) 5.- Cette structure ne tient pas compte du récit de la femme adultère (7,53 – 8,11). Ce texte manque dans les principaux manuscrits. Ses caractéristiques le rapprochent des récits synoptiques l’insèrent après Lc 21,37-38 : Jésus passait le jour dans le temple à enseigner et il sortait passer la nuit sur le mont dit des Oliviers. Et tout le peuple venait à lui dès l'aurore dans le temple pour l'écouter - Jn 7,53-81 : Ils s’en allèrent chacun chez soi et Jésus regagna le mont des Oliviers. Dès le point du jour, il revint au temple et, comme tout le peuple venait à lui, il s'assit et se mit à enseigner…
¶ L’heure.- Le mot « heure » employé 26 fois dans l’évangile de Jean, désigne le plus souvent un temps particulièrement favorable, dans lequel le salut s’accomplit. Dans la première partie de l’évangile, cette heure n’est pas encore arrivée. La mère de Jésus voulant faire intervenir son Fils, s’entend que « mon heure n’est pas encore arrivée » (2,4). L’arrestation de Jésus est impossible pour la même raison (7,30 ; 8,20). À plusieurs reprises, Jésus prédit l’imminence de l’heure à partir de laquelle tout deviendra plus clair (16,25). Le culte sera spirituel (4,21-23), la vie l’emportera sur la mort (5,25). Le suspense habilement entretenu est levé lorsque Jésus, face aux païens qui veulent le voir, annonce que l’heure est venue (12,23). Entré dans la passion, Jésus proclame que l’heure de la glorification est enfin arrivée (13,1 ; 17,1). Cette expression existe dans les synoptiques (Mc 14,35.41). Seul Jean a semé tout au long de son évangile des références à un événement de l’histoire, la crucifixion de Jésus. Ce temps ne relève pas de la chronologie. Une fois advenu, il demeure toujours actuel et prolonge ses effets en faveur de tous ceux qui adhèrent à la Parole. (Alain MARCHADOUR, « L’évangile de Jean », Centurion, Paris, 1992, Col. Commentaires, p. 166).
Passage au rite Dans quelle mesure connaissons-nous Jésus ? Nous allons célébrer son heure… et la nôtre, celle de notre salut. Soyons tout en action de grâce.
Pour le Notre Père Le juste se vante d’avoir Dieu pour Père. Ce n’était pas de la vanité, mais de la vérité. Jésus nous l’a fait partager. Prions pour y vivre en accord les mêmes mots appris de Jésus, en disant : retour
SAMEDI QUATRIÈME SEMAINE Réponse du Psaume : Seigneur, viens à mon secours, viens vite à mon aide (Leclercq « Détresse ») Jn 7, 40-53
Introduction Au fur et à mesure que le Carême avance, que l’étau de la persécution se serre autour de Jésus, nous nous rendons compte de nos faiblesses par comparaison à sa fidélité. Nous demandons dans la prière d’ouverture, comme dans la célébration elle-même, l’aide de Dieu, sans laquelle il nous est impossible de lui plaire. Implorons le pardon de nos faiblesses.
Pour l’homélie
À la
découverte du thème.-
D’une part, une page des « Confessions de Jérémie », un juste persécuté.
D’autre, des manœuvres pour la persécution du Juste Jésus de Nazareth ;
dans notre page d’aujourd’hui, pas un mot de Jésus lui-même. Le thème de la
persécution est là, commun à l’un et à l’autre ; mais, pas encore de
« réaction de Jésus ». Par contre il nous apparaît la façon de réagir de
quatre groupes de personnes devant Jésus, sa façon d’agir, de parler, son
origine supposée.
Par rapport
au texte de Jr :
* L’allusion à l’agneau docile, peut avoir inspiré le Deuxiè-me Isaïe pour
le 4ème Cantique du Serviteur.
On pourrait rapprocher « à contrario » la prière de Jérémie, d’une part et,
de l’autre, celle de Jésus, propre à Luc au moment de la crucifixion
Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font. Cette comparaison
doit manifester si celui qui prie appartient, ou non, au Nouveau Testament.
Voir cependant 5,34.40.47 (Jeudi/4) où Jésus essaye d’attirer à soi les
Juifs en toute douceur et même avec douleur. Quatre groupes de personnages apparaissent dans notre évangile.
(a) Les gens
qui se divisent par rapport à la reconnaissance de la messianité de Jésus.
Pour : ceux qui l’ont entendu proclamer (versets précédents) :
Si
quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et que boive celui qui croit en moi.
Comme l'a dit l'Écriture : « De son sein couleront des fleuves d'eau vive. »
Il désignait ainsi l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui
(7,37b-39a). Contre : ceux qui disent qu’il n’est pas né à la cité de David.
(Critère qui contredit celui du « Messie caché »).
Ces
« savants du temple » ignorent qu’il y a eu un prophète en Galilée :
C'est lui [Jéroboam II] qui rétablit le territoire d'Israël, depuis Lebo-Hamath
jusqu'à la mer de la Araba, selon la parole que le SEIGNEUR, le Dieu
d'Israël, avait dite par l'intermédiaire de son serviteur le prophète Jonas,
fils d'Amittaï, de Gath-Héfèr.
(2 R 14,25). (Il n’en est pas l’auteur, mais c’est à lui qu’a été attribué
le Livre de Jonas). Quelle est ma prière : pour vengeance ou pour pardon ? À quel groupe voudrais-je m’identifier ? Aux gens qui acceptent la parole de Jésus ? À ceux qui refusent ? Aux gardes qui croient en Jésus en l’entendant parler ? Aux autorités sûres d’elles mêmes, même dans l’erreur, et qui méprisent les inférieurs ? À Nicodème qui n’a pas de peur de témoigner de la vérité… ne serait-ce que simplement du bon sens ?
Passage au rite Cette série des questions est résolue pour nous, participants à l’Eucharistie. Notre présence témoigne de notre foi en Jésus Christ, Seigneur et Sauveur. Qu’il nos permette de le suivre de plus près.
Pour le Notre Père Prions en pardonnant, comme Jésus lui-même l’a fait, et nous a appris à le faire. Disons donc : retour
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