L E T E M P S D U C A R Ê M E : Sixième Semaine |
LUNDI DE LA SIXIÈME SEMAINE (Sainte) Is 42,1-7 Réponse du Psaume : Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurai-je crainte ((EqC 61) Jn 12,1-11
Introduction Nous entrons dans les jours décisifs où la Pâque sera vécue. Un frisson nous saisit à l’approche de ces journées. La foi n’est pas opposée à l’émotion ; elle peut même la provoquer. Les récits bibliques nous permettent d‘entrer dans cette dynamique. Reconnaissons nos infidélités coupables.
Pour l’homélie Depuis la reforme liturgique, à la suite de Vatican II, en ces trois premiers jours de cette semaine, les lectures ne sont pas organisées par thème. D’un côté, les premières lectures nous permettent de proclamer et méditer les trois premiers cantiques du Serviteur de Yahvé. (Le quatrième sera la première lecture du Vendredi Saint). D’autre côté, les évangiles nous proposent des épisodes qui ont précédé immédiatement le récit de la passion. Chaque jour avec sa caractéristique qui lui est propre.
Le premier poème du Serviteur de Yahvé On peut y distinguer comme deux parties : a.- Discours adressé par le prophète, au nom de Dieu, à des interlocuteurs anonymes. Il est question du Serviteur à la 3ème personne. (vv. 1-4) b.- Probablement au cours d’une cérémonie cultuelle, le Serviteur a été présenté au peuple. Le prophète s’adresse maintenant directement à lui (texte en « tu ») pour le mandater en vue d’une tâche précise, liée à la fin de la captivité en Babylone. (vv. 5-7) On découvre dans ce texte (comme dans les autres poèmes, d’ailleurs) plein d’allusions à des passages évangéliques qui parlent de Jésus avec des expressions tirées de ce poème. Ce Serviteur, anonyme dans le texte d’Isaïe, est bien connu par auteurs du NT.
L’évangile
♦ v. 1.- Six jours avant la Pâque. L’indication
chronologique montre que Jn veut donner à la dernière étape de la vie
publique de Jésus le cadre d’une semaine, comme il l’avait fait pour
la première étape.
♦ v. 2.- Lazare était avec Jésus parmi les convives. Lazare est un
convive muet ; son retour à la vie motive la ferveur reconnaissante de
Marie envers le Maître et attire les gens.
♦ v. 3.- L’odeur du parfum : symbole de vie et de joie contraste avec
l’odeur insoutenable du cadavre, dont avait parlé Marthe.
♦ v. 3.- Elle versa le parfum sur les pieds….- L’onction
désigne Jésus comme le Messie porteur d’une vie plus forte que la mort.
♦ v. 4.- Judas, celui qui allait le livrer.- Judas est
toujours désigné par Jn en qualité de délateur, cette fois noirci par la
cupidité sous couvert de souci pour les pauvres.
♦ v. 7-8.- Laissez-la ! Il fallait….- Justification de
l’onction par Jésus.- Il l’accepte maintenant parce qu’elle ne pourra
pas être faite le moment opportun : le vendredi, ce sera trop tard ; le
samedi, impossible de se déplacer ; le premier jour de la semaine… le corps
ne sera plus là ! Le geste de Marie revêt aux yeux de Jésus un caractère d’exception
lié à l’approche de sa mort ; tandis que le souci des pauvres doit rester
une exigence permanente pour les disciples. ♦ v. 9.- Or, une grande foule….- La foule nombreuse témoigne en faveur de Jésus, en même temps qu’elle provoque un surplus de jalousie de la part des autorités du sanhédrin. Si bien que l’on décide de tuer aussi Lazare, cause de la foule qui adhère de plus en plus à Jésus. Encore une fois, comme dans le ch. 11, Jn fait apparaître l’identification symbolique de Lazare et de Jésus.
Passage au rite La messe est le festin pour célébrer Jésus glorifié et, par grâce, nous avec. Le parfum qui doit remplir notre salle doit être celui de notre fidélité. (Nos vertus, en langage classique). Soyons reconnaissants (comme Marie à l’égard de Jésus pour la résurrection de son frère), de notre propre résurrection.
Pour le Notre Père Les dons que Dieu nous offre son immenses. Nous sommes trop faibles. Ainsi donc, « Ne nous soumets pas »… « Délivre-nous ». Garde-nous fidèles à toute épreuve. retour
Is 49,1-6 Réponse du Psaume : Sans fin je proclamerai ta victoire et ton salut (Mis. noté 42/A) Jn 13,21-33.36-38
Introduction Presque à la veille de Pâques, la Liturgie de la Parole nous place autour de la table du dernier repas. Jésus ouvre son cœur. Les disciples sont dépassés par les paroles de Jésus. Pierre parle, et il va au-delà de ses possibilités. Qu’est-ce que nous aurions ressenti à l’occasion ? Nous aussi nous avons de quoi nous repentir.
Pour l’homélie
Deuxième
poème du Serviteur de Yahvé.-
Poème à portée autobiographique, rédigé à la première personne. C’est le
Serviteur qui parle : il rappelle sa vocation (vv. 1-3), il évoque une
situation difficile où il a dû renouveler sa confiance en Dieu (vv. 4.5cd) ;
il annonce un nouvel oracle pour confirmer sa vocation et même l’étendre
(vv. 5ab.6). On trouve des allusions (emprunts) à ce poème dans le
Cantique de Siméon (Lc 1,31-32) et dans les paroles de Paul aux Juifs de
Antioche de Pisidie pour justifier d’adresser la Bonne Nouvelle aux gens
d’origine non juive (Ac 13,47).
Le passage
de l’évangile.-
À la suite du lavement des pieds (13,4-17), Jésus a déjà fait une allusion à
la trahison d’un des convives (vv. 18-19). Il la reprend avec le double
Amen, ce qui lui donne une particulière solennité. Le récit se poursuit
avec la désignation, à moitié voilé, du traître. Celui-ci quitte le repas.
Judas, s’est senti identifié par le Maître ? Le départ de Judas pour faire «
vite, ce qu’il avait à faire » est interprété par Jésus comme le
total accomplissement de sa mission : Maintenant, le Fils de l’homme est
glorifié et Dieu a été glorifié par lui.
On peut penser que dans l’esprit de Jésus Tout est [déjà] achevé.
Il a accomplit son œuvre ; il peut souffler et s’adresser paisiblement aux
disciples qui l’accompagnent… Mes petits enfants… C’est l’ouverture
du Discours d’adieu qui remplira ce chapitre 13 et les quatre suivants. Le
péricope liturgique saute les vv. 34-35 (sur le Commandement Nouveau), pour
enchaîner la question de Pierre (Où vas-tu ? du v. 36) à
l’affirmation de Jésus au v. 33 (Là où je vais vous ne pouvez pas venir).
Lorsque Pierre se dit prêt à donner sa vie pour Jésus, se souvient-il de
cette parole de Jésus :
Celui qui aime sa vie la perd, et
celui qui cesse de s'y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle
(12,25) ? Cependant Jésus détrompe la fausse assurance de Pierre et lui
annonce son reniement.
Le départ
de Judas.-
Au v. 27, alors que Jésus donne la bouchée à Judas, il est dit que Satan
entra en lui. (Dans Lc 22,53, Jésus dit à ceux qui viennent le prendre
prisonnier :
Quand j'étais avec
vous chaque jour dans le temple, vous n'avez pas mis la main sur moi ; mais
c'est maintenant votre heure, c'est le pouvoir des ténèbres).
Dans Jn, Jésus avait dit aux Pharisiens qui discutaient avec lui dans le
Temple :
Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne
marchera pas dans les ténèbres ; il aura la lumière qui conduit à la vie
(8,12). Judas a quitté la suite de Jésus, il marche donc dans les ténèbres. Or, lorsque l’évangéliste dit que : Quant à Judas, ayant pris la bouchée, il sortit immédiatement : il faisait nuit (v. 30), cette nuit noire, c’était dans son cœur, il marchait dans les ténèbres. À l’extérieur c’était une nuit de pleine lune, indépendamment de si c’était la nuit du 13 ou du 14 du mois nisan.
Passage au rite Jésus reste vraiment seul : Judas va le livrer ; Pierre va le renier ; les autres vont s’enfuir. Notre autel est comme la table du dernier repas. Quelle est notre conduite à l’égard de Jésus ? Renouvelons notre petite et mince fidélité à Jésus. Chacun de nous peut devenir et l’un et l’autre disciple. Et, même si nous l’étions déjà devenus, il veut nous pardonner. La messe c’est aussi Pâques. Victoire de la vie sur la mort ; victoire du pardon sur le péché.
Pour le Notre Père Judas et Pierre nous apprennent la nécessite de prier avec les dernières demandes de la prière de Jésus : fais-nous vaincre la tentation ; délivre-nous du Malin. Disons donc… retour
MERCREDI DE LA SIXIÈME SEMAINE Is 50,4-9a Réponse du Psaume : Dans ta grande bonté, écoute moi. (EqC 199) Mt 26,14-25
Introduction Avant dernier jour du Carême. Le Carême finit demain, jeudi, juste avant la messe « Du repas du Seigneur». Même si jeudi matin il y avait la Messe Chrismale, il faudrait la considérer messe de Carême. En tout cas c’est notre dernière messe de Carême. Intensifions notre communion avec le Seigneur pour bien entrer dans la célébration du Triduum Pascal. Renouvelons la repentance de nos péchés.
Pour l’homélie
Le troisième
poème du Serviteur de Yahvé.-
La situation est passé des difficultés (2ème poème) à la
persécution ouverte.
♦ v. 4 : souligne la fidélité active du Serviteur à la Parole de
Dieu, qu’il écoute pour la transmettre à ses contemporains;
♦ v. 5-6 : à la suite de cette fidélité aux ordres de Dieu, le Serviteur
est en butte aux pires avanies ;
♦ v. 7-9 : le Serviteur ne se contente pas de s’appuyer sur Dieu pour
tenir ferme devant la persécution ; il fait aussi appel à la justice.
Le caractère dramatique de ce discours interdit d’y voir une composition
artificielle mise sur les lèvres d’un héros futur. Il ne s’accorde pas non
plus avec l’interprétation collec-tive de la figure du Serviteur. C’est pour
cette raison que la plupart des critiques rapportent au prophète (Serviteur)
lui-même cette confidence unique en son genre.
Ce troisième poème (v. 6) apparaît en filigrane en Mt 26,67 – la nuit passé
dans le cachot du Sanhédrin, ou dans la salle même du procès, après que
Jésus ait affirmé ouvertement sa messianité – et en Mt 27,30 et = – dans le
récit de la flagellation –. (Les notes sur les Poèmes du Serviteur de Yahvé, de ces trois jours, ont été tirées de Pierre GRELOT, « Les Poèmes du Serviteur », Cerf, Paris, 1981, pp. 30-49)
L’évangile.- ♦ vv. 14-16 : la trahison de Judas. ♦ vv. 17-19 : Préparation du repas pascal. ♦ vv. 20-25 : Jésus dénonce Judas. Même si la liturgie du soir du Jeudi Saint, revient un peu sur les événements reportés par le texte d’aujourd’hui, la Liturgie de la Parole de ces trois jours de la 6ème semaine du Carême nous a mis dans la tension propre des événements du Triduum Pascal. Voici quelques remarques tirées de Pierre BONNARD, dans son commentaire à Mt.
La
trahison de Judas.-
♦ Judas explicitement présenté comme l’un des Douze.
Préparation du repas.-
♦ Aux préparatifs de Judas correspond mystérieusement la préparation du
repas pascal. ♦ Jésus affirme que son temps est proche (ό καιρός μου).
Jésus
dénonce Judas.-
♦ À aucun moment du récit, Judas est accablé ; sans doute les évangélistes
avaient-ils une tout autre idée de la responsabilité personnelle que nous ;
dans cet épisode comme tout au long de la Passion, ils ne cherchent ni à
expliquer le déroulement des faits, ni à souligner les responsabilités
individuelles ; leur attention est fixée sur celui qui conduit toutes choses
vers l’accomplissement choisi d’avance ; c’est sur cette base qu’il faut
comprendre le v. 24, si choquant pour notre sensibilité moderne (Le
Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui ; mais malheureux
l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il aurait mieux valu pour lui
qu'il ne fût pas né, cet homme-là !).
Passage au rite Nous dirons bientôt : Jésus, au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa passion. Malgré ce qu’il connaît, n’hésite de poursuivre sa route. Y entrons librement nous aussi ? Qu’il nous accorde partager sa fidélité.
Pour le Notre Père Non ce que veux, mais ce que tu veux. En tes mains… Nous osons dire : retour
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